10
Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet www.beta-umr7522.fr Twitter @ beta_economics Liens utiles : Les manifestations à venir Les actualités Les publications 2019 Les working papers Les prochains séminaires Edito Mot de l’invité Prix et distinctions Publications Portrait de docteur Thèses et Hdr soutenues Événements marquants BETA et société civile Carnet du BETA 1 2 3-4 5 6-7 8 9-10 Edito Thierry Burger-Helmchen 1. 1 BETA La Lettre Eté peu scientifique, automne venteux L’été 2019 était-il un été calme pour les scientifiques ? Pas vraiment. Après l’avalanche des fakenews et le rejet des résultats scientifiques dans de nombreux domaines (climat, vaccination, homéopathie, panneaux solaires…), nous avons assisté au développement de pratiques journalistiques douteuses. Ainsi, des médias donnent un même temps de parole et un même poids aux scientifiques qui ont étudié un sujet pendant de longues années qu’aux opinions de monsieur tout le monde interviewé en micro-trottoir à la sortie du point tabac. Que la philosophie de comptoir et l’économie de bistro aient plus de succès qu’un cours de macroéconomie, nous le savions déjà, qu’un post Facebook apparait comme plus digne de confiance que le discours d’un prix Nobel n’en est que la retranscription 4.0. Drôle de futur qui se dessine pour le monde académique. Pourtant, tout n’est pas nécessairement perdu. Un retour en arrière à l’été 1925 aux Etats-Unis, au Tennessee, est potentiellement porteur d’espoir. En 1925, l’enseignant John Scopes a été accusé par l’état du Tennessee de violer le Butler Act. Son crime ? Il enseigne la théorie de l’évolution de Darwin dans une école publique allant de ce fait à l’encontre de la vision biblique concernant l’origine des espèces. Il s’ensuit un procès qui a passionné les Etats-Unis durant l’été 1925, connu depuis comme le « procès du singe » et qui a donné lieu à de nombreuses adaptations théâtrales ou cinématographiques (Inherit the Wind). La ville de Dayton où a lieu le procès met en scène la confrontation entre les clans : évolutionnistes d’un côté (le pauvre enseignant) et les bien-pensants tenants de la vision biblique (les principaux notables). La ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes accourent et financent même pour certains l’avocat de la défense. Il faut dire que l’avocat du clan pro-Bible n’est autre qu’un ancien candidat au poste de président de États-Unis qui sait galvaniser les foules. A l’instar des pratiques d’aujourd’hui, sont mis à même niveau les résultats scientifiques et les opinions de chacun. Pire, durant le procès, le juge refuse que les sommités scientifiques qui sont venues pour expliquer leurs démarches témoignent, préférant les dépositions de jeunes écoliers ou du jardinier de la ville… Et pourtant, à l’issue de ce procès (perdu pour l’enseignant), les sciences sont sorties vainqueurs. Le risque était grand que l’opinion publique naïve et quelques politiques mal avisés en profitent pour imposer des programmes scolaires rétrogrades. Depuis, la question de l’enseignement et du poids de la science dans nos sociétés est régulièrement revenue sur le devant de la scène. En 1925 comme en 2019, nous avons les mêmes ingrédients, journalistes en recherche de sujets faciles, populisme, marketing et manque de courage politique… A croire que les brèves de comptoir sont préférables aux argumentaires scientifiques. Il faut dire que notre profession a bien du mal à communiquer ses résultats. Pire, nous nous piégeons nous- mêmes. Par exemple les « archives » dites ouvertes de type HAL (ou UniVOAK etc.) sont une mauvaise solution à un vrai problème mal managé. Il est apparu car les publications scientifiques sont devenues trop coûteuses. Elles proposent un accès sans filtre à un ensemble d’écrits dont l’interprétation rapide par des lecteurs non entrainés au style académique peut rapidement aller à l’encontre des universitaires. Passons sur les argumentaires en faveur de ces plateformes douteuses (coût trop élevé des éditeurs scientifiques mais grand silence sur le coût complet des archives « ouvertes ») et l’absence totale de rigueur dans le traitement des informations qui en font un futur piège pour décrédibiliser encore plus la parole (et les travaux) des scientifiques. De quels mauvais vents allons-nous hériter ? Thierry Burger-Helmchen, professeur en Sciences de Gestion Novembre 2019

BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Bureau d’économie théorique et appliquée

Site internet www.beta-umr7522.fr

Twitter

@ beta_economics

Liens utiles : Les manifestations à venir Les actualités Les publications 2019 Les working papers Les prochains séminaires

Edito Mot de l’invité

Prix et distinctions Publications Portrait de docteur Thèses et Hdr soutenues Événements marquants BETA et société civile Carnet du BETA

1

2

3-4

5

6-7

8

9-10

Edito Thierry Burger-Helmchen

1.

Octobre 2019

202019

1

BETA La Lettre

Eté peu scientifique, automne venteux

L’été 2019 était-il un été calme pour les scientifiques ? Pas vraiment. Après l’avalanche des fakenews et le rejet des résultats scientifiques dans de nombreux domaines (climat, vaccination, homéopathie, panneaux solaires…), nous avons assisté au développement de pratiques journalistiques douteuses. Ainsi, des médias donnent un même temps de parole et un même poids aux scientifiques qui ont étudié un sujet pendant de longues années qu’aux opinions de monsieur tout le monde interviewé en micro-trottoir à la sortie du point tabac. Que la philosophie de comptoir et l’économie de bistro aient plus de succès qu’un cours de macroéconomie, nous le savions déjà, qu’un post Facebook apparait comme plus digne de confiance que le discours d’un prix Nobel n’en est que la retranscription 4.0. Drôle de futur qui se dessine pour le monde académique.

Pourtant, tout n’est pas nécessairement perdu. Un retour en arrière à l’été 1925 aux Etats-Unis, au Tennessee, est potentiellement porteur d’espoir. En 1925, l’enseignant John Scopes a été accusé par l’état du Tennessee de violer le Butler Act. Son crime ? Il enseigne la théorie de l’évolution de Darwin dans une école publique allant de ce fait à l’encontre de la vision biblique concernant l’origine des espèces. Il s’ensuit un procès qui a passionné les Etats-Unis durant l’été 1925, connu depuis comme le « procès du singe » et qui a donné lieu à de nombreuses adaptations théâtrales ou cinématographiques (Inherit the Wind).

La ville de Dayton où a lieu le procès met en scène la confrontation entre les clans : évolutionnistes d’un côté (le pauvre enseignant) et les bien-pensants tenants de la vision biblique (les principaux notables). La ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes accourent et financent même pour certains l’avocat de la défense. Il faut dire que l’avocat du clan pro-Bible n’est autre qu’un ancien candidat au poste de président de États-Unis qui sait galvaniser les foules.

A l’instar des pratiques d’aujourd’hui, sont mis à même niveau les résultats scientifiques et les opinions de chacun. Pire, durant le procès, le juge refuse que les sommités scientifiques qui sont venues pour expliquer leurs démarches témoignent, préférant les dépositions de jeunes écoliers ou du jardinier de la ville… Et pourtant, à l’issue de ce procès (perdu pour l’enseignant), les sciences sont sorties vainqueurs. Le risque était grand que l’opinion publique naïve et quelques politiques mal avisés en profitent pour imposer des programmes scolaires rétrogrades. Depuis, la question de l’enseignement et du poids de la science dans nos sociétés est régulièrement revenue sur le devant de la scène. En 1925 comme en 2019, nous avons les mêmes ingrédients, journalistes en recherche de sujets faciles, populisme, marketing et manque de courage politique… A croire que les brèves de comptoir sont préférables aux argumentaires scientifiques.

Il faut dire que notre profession a bien du mal à communiquer ses résultats. Pire, nous nous piégeons nous-mêmes. Par exemple les « archives » dites ouvertes de type HAL (ou UniVOAK etc.) sont une mauvaise solution à un vrai problème mal managé. Il est apparu car les publications scientifiques sont devenues trop coûteuses. Elles proposent un accès sans filtre à un ensemble d’écrits dont l’interprétation rapide par des lecteurs non entrainés au style académique peut rapidement aller à l’encontre des universitaires. Passons sur les argumentaires en faveur de ces plateformes douteuses (coût trop élevé des éditeurs scientifiques mais grand silence sur le coût complet des archives « ouvertes ») et l’absence totale de rigueur dans le traitement des informations qui en font un futur piège pour décrédibiliser encore plus la parole (et les travaux) des scientifiques. De quels mauvais vents allons-nous hériter ?

Thierry Burger-Helmchen, professeur en Sciences de Gestion

Novembre 2019

2201202019

2019

2019 202019

Page 2: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Mot de l’invité : Tim Friehe Professeur d’économie, Université de Marbourg

Mon premier contact avec le BETA à Nancy s’est fait grâce à Yannick Gabuthy que j’ai invité en séminaire à Marbourg. A cette époque, je ne connaissais pas Yannick personnellement mais je m'intéressais beaucoup à son travail sur l’analyse économique de la résolution des litiges. A l’issue de ce séminaire, j'ai été à mon tour invité au BETA à Nancy. J’étais plein d’enthousiasme dans la perspective de cette invitation et cet enthousiasme s’est confirmé par la suite. Yannick et moi avons aujourd’hui plusieurs projets sur l'économie des litiges, un domaine important de la recherche en économie du droit. Deux projets - concernant tous deux la structure optimale du contrat de rémunération entre le plaignant et son avocat - ont déjà été publiés dans des revues réputées du domaine.

J’ai également eu le grand plaisir de travailler avec Eve-Angeline Lambert sur le lien entre la publicité en matière juridique et le règlement amiable des litiges et avec Mehdi Ayouni sur l’analyse des comportements de falsification des preuves de la part des parties au procès. J'espère vivement que ces collaborations productives et très agréables se poursuivront à l'avenir. Les interactions avec d'autres membres du BETA (par exemple, Julien Jacob) ont toujours été très intéressantes et enrichissantes. Au-delà de l’aspect universitaire, j'ai fortement apprécié ma présence dans les locaux du BETA et y ai trouvé un lieu vraiment accueillant. Au fil du temps, j'ai appris à mieux connaître les membres de l’équipe et à me sentir chez moi dans la ville de Nancy.

Prix et distinctions

Thierry Burger-Helmchen, lauréat du programme découverte Chine de Campus France mis en place par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en soutien à la mobilité des chercheurs. Olivier Damette , lauréat du prix Young Training Research dans le cadre du Programme de l’ACRI (Associazione di Fondazioni e di Casse di Risparmio Spa). Remis lors de la 4ème conférence Econometrics Models of Climate Change qui s’est tenue à Milan les 29 et 30 août 2019. Etienne Lorang, récompensé pour la présentation de ses travaux de thèse, "Recycling under environmental, climate and resource constraints", lors de la World Conference on Natural Resource Modelling qui s'est tenue du 22 au 24 mai 2019 à Montréal.

Cyrielle Poiraud, lauréate du Prix Koch 2019 remis par le Chapitre de Saint-Thomas pour sa thèse "Egalité et justice sociale : une approche philosophique". Jaunė Vaitkevičiūtė, lauréate du prix « jeune économiste en économétrie spatiale Cem Erthur Prize » pour son article "Short-term and long-term impacts of climate change on European agriculture". Remis lors du 18th International Workshop on Spatial Econometrics and Statistics qui s’est tenu les 23 et 24 mai à Paris.

2

Page 3: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Publications à la Une

Benjamin Ouvrard, Jens Abildtrup, Göran Bostedt, Anne Stenger, « Determinants of forest owners attitudes towards wood ash recycling in Sweden - Can the nutrient cycle be closed ? » Ecological Economics, octobre 2019, Vol. 164, https://doi.org/10.1016/j.ecolecon.2019.04.005 Résumé. L'utilisation de la biomasse, en particulier du bois, a augmenté au cours de la dernière décennie en raison des objectifs de l'Union européenne visant à réduire l'utilisation des énergies fossiles. Cela a amplifié l'utilisation de la coupe d'arbres entiers et l'exploitation des résidus forestiers provenant de la récolte traditionnelle du bois. Cependant, ces pratiques ont certaines conséquences écologiques parce qu'elles éliminent les nutriments de la forêt, réduisant ainsi potentiellement la fertilité du sol. Pour compenser cette perte d'éléments nutritifs, il a été proposé de recycler les cendres de bois pour réintroduire les nutriments exportés. Dans cet article, nous évaluons la volonté des propriétaires forestiers privés de payer pour répandre les cendres dans la région du Västmanland, en Suède, où le recyclage des cendres n'est pas largement adopté, malgré une offre croissante de cendres de bois. En particulier, nous tenons compte des motifs comportementaux qui peuvent expliquer la volonté des propriétaires forestiers de payer (théorie du comportement planifié et sensibilité à l'environnement). Nous concluons que les propriétaires forestiers suédois sont généralement disposés à payer pour l’épandage de cendre de bois dans leurs forêts, mais que cette mesure dépend fortement de leurs attitudes. Nous montrons également que la décision d'un propriétaire forestier de répandre des cendres sur la totalité ou une partie de sa forêt s'explique par deux caractéristiques différentes: la sensibilité environnementale du propriétaire et son contrôle perçu du recyclage des cendres de bois.

Stefano Bianchini, Patrick Llerena , Sofia Patsali, « Demand-pull innovation in science: Empirical evidence from a research university’s suppliers » Research Policy, décembre 2019, Vol. 1, https://doi.org/10.1016/j.repolx.2019.100005 Résumé. Les voies par lesquelles les connaissances générées par l'université parviennent aux utilisateurs finaux et créent de la valeur sont traditionnellement considérées comme les canaux côté offre de la commercialisation des inventions, des services de conseil et des contrats de R&D. Pourtant, cette orientation limite les universités à être des "fournisseurs" de connaissances et de technologies pour les applications industrielles et ne tient pas compte de la diversité des mécanismes responsables de la diffusion des activités académiques. Le présent document vise à compléter la compréhension actuelle de la contribution des universités au processus d'innovation des entreprises en reconnaissant l'impact de la demande des universités sur le rendement novateur des entreprises de la chaîne de valeur scientifique. Nous étudions l'impact d'une grande université publique française sur la performance innovante de ses fournisseurs d'équipements scientifiques. Nous réalisons des analyses micro-économétriques qui montrent que les fournisseurs universitaires ont une plus grande propension à introduire des innovations de produits nouveaux sur le marché que les autres entreprises appartenant aux mêmes secteurs et présentant des caractéristiques similaires. Nos résultats confortent l'hypothèse selon laquelle les innovations et les changements technologiques sont le résultat non seulement de découvertes scientifiques et techniques, mais aussi d'une réaction en chaîne complexe déclenchée par l'interaction entre des demandes spécifiques et des solutions conçues pour surmonter les goulets d'étranglement technologiques.

Sandrine Bréteau-Amores, Brunette Marielle, Hendrik Davi, « An Economic Comparison of Adaptation Strategies Towards a Drought-induced Risk of Forest Decline » Ecological Economics, octobre 2019, Vol.164, https://doi.org/10.1016/j.ecolecon.2019.04.006 Résumé. La sécheresse est une source de stress qui affecte la croissance des forêts, entraînant des pertes financières pour les propriétaires de forêts et des pertes en termes d’aménités pour la société. En raison du changement climatique, de tels événements naturels seront plus fréquents et intenses à l'avenir. Dans ce contexte, l'objectif de l’article est de comparer, d'un point de vue économique, différentes stratégies d'adaptation des forêts à un risque de déclin induit par la sécheresse. À cette fin, nous nous sommes concentrés sur une étude de cas d'une forêt de hêtres en Bourgogne (France) et nous avons étudié plusieurs options d'adaptation : réduction de la densité, réduction de la durée de révolution et substitution par du Douglas. Nous avons également examiné deux niveaux de risque de sécheresse (niveau de réserve utile faible et intermédiaire) et deux scénarios climatiques du GIEC (RCP 4.5 et RCP 8.5). Nous avons combiné un simulateur de croissance forestière basé sur des processus (CASTANEA) avec une approche traditionnelle d'économie forestière. Les résultats ont montré que l'adaptation offrait le meilleur rendement économique dans la plupart des scénarios envisagés. La combinaison de stratégies semble être un moyen pertinent d'adapter les forêts à un risque de déclin induit par la sécheresse. Nous avons également démontré l'importance de considérer deux champs disciplinaires. Les scénarios bénéfiques dans une perspective écologique n'étaient pas nécessairement bénéfiques dans une perspective économique et vice versa.

C. Diebolt, C. Le Chapelain, A.-R. Menard, « Learning outside the factory: a cliometric reappraisal on the impact of technological change on human capital accumulation» The European Journal of the History of Economic Thought, juillet 2019, Vol. 26, (4), 775-800, https://doi.org/10.1080/09672567.2019.1630461 Numéro spécial du European Journal of the History of Economic Thought: “Mixing history of economic thought with cliometrics: room for debates on economic growth” sous la direction de C. Diebolt et H. Hagemann Résumé. L'article propose une analyse cliométrique de l'impact de la technologie vapeur sur le développement de l'éducation des adultes dans la France des années 1850 à 1881. Exploitant des variations régionales exogènes dans la distribution des machines à vapeur en France, nous montrons que cette évolution technologique a contribué de manière significative au développement de la formation tout au long de la vie. Nos recherches indiquent que l'adoption de la technologie vapeur en France n'était pas synonyme de déqualification mais qu'elle a soutenu, au contraire, la demande de nouvelles compétences adaptées au développement des industries françaises.

Herrade Igersheim, « The death of welfare economics. History of a controversy » History of Political Economy, octobre 2019, vol. 51 (5), 827-865, https://doi.org/10.1215/00182702-7803691 Résumé. La mort de l'économie du bien-être a été déclarée à diverses reprises. L’une des raisons invoquées est que le théorème d’impossibilité de Kenneth Arrow, exposé dans Social Choice and Individidual Values en 1951, démontre que la fonction de bien-être social - l’un des concepts principaux de la nouvelle économie du bien-être tel que défini par Abram Bergson (Burk) en 1938 et clarifié par Paul Samuelson dans Foundations of Economic Analysis - n'existe pas sous des conditions raisonnables. Dès le début, Arrow a en effet affirmé que son célèbre résultat d'impossibilité avait des conséquences directes et dévastatrices sur la fonction de bien-être social de Bergson-Samuelson, bien qu'il ait semblé adoucir sa position au début des années 80. De son côté, surtout à partir des années 70, Samuelson continua de défendre le concept qu’il avait conçu avec Bergson, bec et ongles, contre les attaques d’Arrow. Le but de cet article est d’examiner cette controverse étrange, presque inconnue de la communauté scientifique, même si elle a duré plus de cinquante ans et a vu entrer en conflit deux géants de l’économie, Arrow et Samuelson, et, derrière eux, des communautés distinctes - l’économie du bien-être, en déclin, et la théorie du choix social en pleine émergence - ayant chacune des façons différentes d'utiliser les mathématiques et des conceptions opposées du bien-être social.

3

Page 4: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Publications à la Une

J-D. Boyer, M. Jaoul-Grammare, S. Rivot, « The debate over grain in the 1750s. A cliometric point of view » The European Journal of the History of Economic Thought, juillet 2019, Vol. 26 (4), 698-737, https://doi.org/10.1080/09672567.2019.1634750 Numéro spécial du European Journal of the History of Economic Thought: “Mixing history of economic thought with cliometrics: room for debates on economic growth” sous la direction de C. Diebolt et H. Hagemann Résumé. Au cours des années 1750, le débat sur les blés a secoué l’opinion française et contribué à faire naître la science nouvelle de l’économie politique. Il opposait notamment les défenseurs de la règlementation du commerce des grains aux partisans du libre‐ échange. Dans cet article, nous testons certains de leurs arguments grâce aux outils cliométriques. Nous les appliquons aux données disponibles et à de nouvelles bases constituées.

Eve-Angéline Lambert, Emmanuel Peterle et Jean-Christian Tisserand « Pretrial settlement and Coercion : An experiment » International Review of Law and Economics, décembre 2019, Vol. 60, https://doi.org/10.1016/j.irle.2019.06.002 Résumé. Les négociations pré-procès peuvent alternativement être librement choisies par les parties au litige ou leur être imposées, notamment par la loi ou par un juge, rendant alors obligatoire la phase d’arrangement, comme par exemple dans les procédures de médiation obligatoire. Au moyen d'une expérience au laboratoire, nous analysons d’abord les déterminants de la propension des parties à négocier. Ensuite, nous analysons l’impact d’une obligation de négocier sur le comportement des parties durant la négociation, en faisa nt varier la probabilité que la contrainte soit mise en oeuvre ainsi que l’asymétrie dans les gains espérés des parties. Nous montrons que la propension à négocier d’un participant dépend de son avantage relatif dans le jugement attendu, du genre et de la probabilité d’être effec tivement contraint. Nous mettons également en relief le fait que les joueurs qui sont contraints de négocier sont plus enclins à faire des concessions durant la négociation par rapport aux couples négociant spontanément. Enfin, nous montrons que la négociation imposée mène à des accord s plus égalitaires. Nos résultats peuvent avoir des implications importantes en termes de politique publique concernant la médiation obligatoi re.

Mathieu Lefebvre, Pierre Pestiau, Grégory Ponthière « Missing poor and income mobility » Journal of Comparative Economics, juin 2019, Vol. 47 (2), 330-366, https://doi.org/10.1016/j.jce.2018.12.002 Résumé. La mortalité différentielle selon le revenu introduit un biais dans les mesures de pauvreté chez les personnes âgées. Puisque les pauvres vivent moins longtemps que les plus riches, ils sont moins représentés dans les populations seniors. Une solution pour résoudre ce problème est de réintroduire dans la population les "pauvres disparus" en supposant l'absence de mobilité des revenus et en attribuant aux morts prématurés un revenu fictif égal au dernier revenu dont ils bénéficiaient. Dans cet article, nous étendons l'analyse afin d'étudier l'impact de la mobilité des revenus sur l'importance du biais des pauvres disparus. A partir de données sur la population de plus de 60 ans dans 12 pays européens, nous comparons les taux de pauvreté standards avec les taux de pauvreté hypothétiques qui auraient prévalu si (i) tous les individus, quel que soit leur revenu, avaient bénéficié des mêmes conditions de survie et si (ii) tous les individus de la même classe de revenus avaient été soumis au même processus de mobilité du revenu. Nos résultats montrent que la prise en compte de la mobilité des revenus a des effets inégaux sur les mesures de lutte contre la pauvreté corrigées dans tous les pays et, par conséquent, a des effets sur les comparaisons internationales en termes de pauvreté des personnes âgées.

Sıla Öcalan-Özel, Julien Pénin, « Invention characteristics and the degree of exclusivity of university licenses: The case of two leading French research universities » Research Policy, juillet 2019, Vol. 48 (6), 1445-1457, https://doi.org/10.1016/j.respol.2019.02.007 Résumé. Cet article s'intéresse aux déterminants des licences exclusives ou non-exclusives délivrées par les universités. En particulier, nous explorons l'impact des caractéristiques de l'invention licenciée (stage de développement, spécificité, appropriabilité). Nous mobilisons un échantillon unique de 91 inventions contenues dans 62 accords de licence passés entre 2005 et 2014 par deux grandes universités scientifiques françaises. Nos résultats montrent qu'il n'y a pas de corrélation significative entre les propriétés de l'invention licenciée et la nature exclusive ou non de la licence. En particulier, contrairement aux prédictions théoriques, les inventions embryonnaires, éloignées du marché, ne sont pas corrélées de manière significative à des licences exclusives. De manière similaire, les inventions génériques ne sont pas liées de manière significative à des licences non-exclusives. Enfin, les inventions embryonnaires et génériques ne sont pas corrélées de manière significative à des licences exclusives par domaine d'exploitation. Ces résultats, bien qu'encore très exploratoires, alimentent les réflexions sur la performance du transfert de technologie entre universités et industrie et, en particulier, suggèrent que la performance pourrait être améliorée en tenant davantage compte des caractéristiques de l'invention licenciée

Véronique Schaeffer, « The use of Material Transfer Agreements in academia: a threat to open science or a cooperation tool? » Research Policy, novembre 2019,Vol. 48 (9), https://doi.org/10.1016/j.respol.2019.103824 Résumé. Le matériel scientifique et les données constituent les inputs de la science. Leur transfert entre chercheurs joue un rôle fondamental dans la dynamique de création de connaissances. Ces transferts sont de plus en plus contrôlés par la signature d'accords de t ransfert de matériel (ATM), dont les effets sur le fonctionnement de la science ouverte soulèvent des interrogations. L 'objectif de cette recherche est de caractériser les restrictions imposées par les ATM, ainsi que leurs déterminants. L'approche se fonde sur l'analyse des claus es de 171 ATM signés par deux universités françaises. Nous montrons que les restrictions que comportent les clauses des MTA dépendent de plusieurs facteurs : le type de matériel transféré, le domaine de recherche, l'existence d'un brevet et l'appartenance du matériel à une collect ion. Nous constatons que la présence d'un acteur industriel n'est pas associée à des restrictions plus importantes sur la publication des résultats et la propriété intellectuelle. Nous établissons une typologie des ATM correspondant à différentes situations de transfert de matériel. Nous discutons du rôle des ATM en tant qu'outils de collaboration et soulignons l'influence du contexte juridique, scientifique, politique et organisationnel.

Laetitia Tuffery, Léa Tardieu « From supply demand factors: What are the determinants of attractiveness for outdoor recreation ? » Ecological Economics, juillet 2019, Vol.161, 163-175, https://doi.org/10.1016/j.ecolecon.2019.03.022 Résumé. Le concept de services écosystémiques (SE) demeure sous-utilisé pour appuyer les décisions relatives aux plans et programmes de conservation et de développement. L'un des principaux facteurs expliquant cette non-considération est le manque d'information spatiale décrivant les relations nature-société dans les études environnementales et économiques. Dans cet article, nous développons une nouvelle méthode permettant de prédire, en termes spatialement explicites, l'attractivité des forêts en combinant des facteurs d'offre et de demande de récréation de plein air. Notre méthode combine ainsi un transfert de fonction Lancastérienne de caractéristiques biophysiques des forêts et un modèle de coût de transport basé sur les caractéristiques sociodémographiques des individus. Nous validons la pertinence du modèle récréatif développé en l'utilisant pour l'évaluation d’une charte de parc naturel régional construite autour de deux objectifs principaux : améliorer l’attractivité récréative et maintenir une bonne qualité des habitats naturels (modélisé avec l’outil InVEST). Les résultats montrent d'abord que le contexte biophysique des sites joue un rôle prépondérant dans la décision de visite, appelant à moins négliger ces aspects dans les méthodes de coûts de transport. Par ailleurs, du point de vue de l'orientation des politiques publiques, nous montrons que l’information spatiale est essentielle pour que les SE soient effectivement pris en compte dans les décisions d’aménagement.

4

Page 5: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Portrait de docteur

Infrastructures de recherche, nouvelle science et créativité

Une interview de Nuria Moratal‐Ferrando,

docteure diplômée en 2019 au BETA, par

Pauline Brunner, doctorante en deuxième

année au BETA

Bonjour, pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Bonjour, je m’appelle Nuria Moratal ‐ Ferrando et je suis docteure en sciences de gestion depuis Février 2019. Après ma Licence en Economie en Espagne, je suis venue en France pour faire un Master en Economie de l’Innovation à l’Université de Strasbourg. Ensuite, j’ai continué en doctorat dans cette même Université. J’ai réalisé ma thèse sous la direction de Sandrine Wolff au Bureau d’Economie Théorique et Appliquée (BETA).

A quel moment avez-vous pensé faire un doctorat et

pourquoi ?

J’ai décidé de faire une thèse parce que c’est le chemin

nécessaire pour devenir enseignant‐chercheur. Depuis la

première année de Licence, l’idée de devenir enseignant‐

chercheur m’attirait beaucoup et cela n’a pas changé au cours

des années.

Quel a été l’objet de votre thèse ?

Ma thèse s’intitule « Le rôle des grandes infrastructures de

recherche dans la créativité scientifique. Une analyse au niveau

des utilisateurs dans les cas d’une plateforme de données

biologiques et d’un synchrotron ». A l'origine de ma thèse, il y a

eu le constat d’une science en changement. Ce changement se

caractérise par deux grandes tendances globales : la

dépendance croissante à des grands équipements publics et la

production de données de masse qui sont également mises à

disposition par des entités publiques car elles sont très

coûteuses à stocker et à gérer. Pour ce faire, les entités

publiques construisent des grandes infrastructures de

recherche. La thèse analyse comment ces changements ont

transformé le processus de production de la science et plus

concrètement tous les aspects qui touchent à la créativité. Le

cadre conceptuel de cette thèse mobilise des concepts issus des

théories du comportement organisationnel, le management du

changement ou l’économie de l’innovation. En ce qui concerne

la méthodologie, elle est principalement qualitative, avec de

nombreux entretiens semi‐directifs.

Quels résultats principaux avez-vous obtenus ? Y-a-t-il eu des

surprises ?

Mes travaux de recherche ont montré que les Grandes

Infrastructures de Recherche favorisent la créativité de plusieurs

façons. Tout d’abord, elles permettent la rencontre et

l’échange entre chercheurs venant de plusieurs disciplines

différentes et appartenant à des communautés très différentes.

Cela permet de faire de la recherche pluridisciplinaire, ce qui a

comme résultat une science plus novatrice et donc plus créative.

En ce qui concerne les Infrastructures numériques, elles

permettent l’accès à une grande variété de connaissances

auxquelles les chercheurs n’avaient pas accès auparavant. Cela

est également un facteur favorable à la créativité. Enfin comme

résultat inattendu, ma recherche montre que les Infrastructures

de Recherche favorisent les découvertes accidentelles.

Comment réussir son doctorat ? Avez-vous des conseils ?

Il faut se remettre en question et accepter les critiques sans pour

autant se comparer aux autres et perdre confiance en soi. Il faut

savoir demander de l’aide mais aussi avoir confiance en sa

propre démarche. Il faut éviter à tout prix le syndrome de

l’imposteur : la tentation de ne pas se sentir à sa place est

constante mais il faut s’affirmer. Enfin il faut beaucoup travailler,

vraiment beaucoup, mais il faut aussi savoir reconnaître quand

on est trop fatigué. Dans ce cas, les heures supplémentaires de

travail n’aboutissent pas à accomplir plus de choses, mais

uniquement à de la fatigue supplémentaire. Parfois sortir boire

un verre avec ses collègues est plus productif que rester au

bureau. J’insiste sur le « parfois » !

Nuria MORATAL‐FERRANDO est post‐doctorante à l’école de

management de Grenoble.

Contact : [email protected]

http://www.beta-umr7522.fr/-MORATAL-FERRANDO-Nuria

Réalisée avec la complicité de l’Ecole Doctorale Augustin

Cournot ; l’interview complète, ainsi que d’autres interviews

de jeunes docteurs, sont à retrouver sur :

http://ed.ecogestion-cournot.unistra.fr/?p=2307

5

Page 6: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Thèses et HDR soutenues (avril à octobre 2019)

Anika STEPHAN 1er avril 2019 Sous la direction de Patrick Llerena « Le bootlegging dans une organisation fondée sur la technologie : défis et opportunités »

Lucie MARTIN-BONNEL DE LONGCHAMP 17 juin 2019 Sous la direction de Sandrine Spaeter-Loehrer « Comment mesurer et assurer le risque de non atteinte de la performance énergétique dans le bâtiment ? » Émilien PROST 5 juillet 2019 Sous la direction de Yannick Gabuthy « Légitimité et incitations dans une relation hiérarchique »

Ignasi CAPDEVILA 9 octobre 2019 Habilitation à diriger des recherches Sous la direction de Thierry Burger-Helmchen « Community-driven spatial dynamics of knowledge and innovation at the local and global levels »

Sofia PATSALI 14 octobre 2019 Sous la direction de Patrick Llerena « La demande universitaire génératrice d’innovation industrielle : une approche quantitative et qualitative » Camille TEVENART 16 octobre 2019 Sous la direction de Marielle Brunette et Caroline Orset « L’incertitude en tant que frein à l’adoption de mesures d’atténuation en agriculture » Alexandre HENRY 23 octobre 2019 Sous la direction d’Olivier Damette et Blaise Gnimassoun « Essais sur le développement économique des économies dépendantes aux matières premières »

Evénements marquants (avril à octobre 2019)

Manifestations scientifiques

4 avril 2019 à Strasbourg Conférence

« Les biens communs et la crise écologique » Conférencier : Gaël Giraud

13 et 14 mai 2019 à Strasbourg 11th BETA-Workshop in Historical Economics Principales organisatrices : Magali Jaoul-Grammare, Charlotte Le Chapelain et Faustine Perrin

16, 17et 18 mai 2019 à Colmar Workshop « Macroeconomics : Dynamic Histories.When Statics is no longer Enough » Principale organisatrice : Sylvie Rivot

27 au 29 mai 2019 à Metz XXXVèmes Journées de L’ATM « Énergie et développement. Vers une transition énergétique au service du développement » Principal organisateur : Olivier Damette

13 juin 2019 à Karlsruhe KIT-BETA joint workshop "Data in Science and Innovation: Revisiting the nature and the impact of information and knowledge flows” Principaux organisateurs : Stefano Bianchini, Patrick Llerena, I Ott, F Scheu (KIT)

13 et 14 juin 2019 à Strasbourg Meeting/Workshop Neuroeconomics « Studying Decision-Making in a Economic Context » Interventions de André Schmitt et Gisèle Umbhauer

8 au 11 juillet 2019 à Strasbourg International Conference on Public Economic Theory 2019 (PET) Principaux organisateurs : Rabah Amir, Bertrand Koebel et Isabelle Maret

2 octobre 2019 à Nancy Workshop NOBEL Principaux organisateurs : Jens Abiltrup et la Métropole du Grand Est

17 octobre 2019 à Strasbourg 4th BETA Workshop in Economics of Science and Innovation Principaux organisateurs : Stefano Bianchini et Patrick Llerena 18 octobre 2019 à Strasbourg The Economics and Management of AI technologies Principal organisateur : Stefano Bianchini

22 octobre 2019 à Strasbourg Workshop « Upper-Rhine Industry 4.0 readiness » Principaux organisateurs : Laurent Bach, Patrick Llerena

6

Page 7: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Nouveaux Projets Projet ANR GIGA (Gender Bias In Grant Allocation) Porteur principal : Patrick Llerena, en partenariat avec le GREDEG - Université de Nice L’objectif principal de GIGA (Gender bias In Grant Allocation) est d’évaluer le sexisme dans les processus de financement de la recherche et d’en identifier les déterminants. Nous conduirons une analyse quantitative rigoureuse couvrant deux étapes du processus: (i) les facteurs expliquant la candidature du scientifique et (ii) les déterminants du choix du scientifique soutenu par les évaluateurs (rapporteurs externes et comités d’experts). Nous considérons quatre sources principales de biais: la discrimination pure, les liens sociaux et les réseaux, les écarts de productivité, et l’originalité de la proposition. Le projet GIGA bénéficie d’une base de données unique, fournies par l’ESF. C’est la plus importante à ce jour couvrant les programmes EUROCORE, HERA et Réseaux de recherche. Notre recherche explorera en particulier les données individuelles du programme EUROCORES sur la période 2001-2010 (soit 10314 candidatures toutes disciplines et pays européens confondus et 1642 projets).

Projet d’expérimentations sur le terrain au Vietnam : Good Morning Vietnam (2019-2020) - Individual incentives and pro-environmental collective behavior Partenariat INRA et VNUA (Vietnam National University of Agriculture de Hanoï) Porteurs : Anne Stenger, Phu Nguyen Van, Pham Thi Kim Cuong, Tuyen Tiet Tong, Huy Nguyen Quang et Kene Boun My

Programme CPER-Ariane (Université de Lorraine) : Gouvernances des Innovations Sociales dans le Grand Est (GIS-GE) Porteurs : Bérangère Szostak et Paul Muller Objectif : instruire la question de la gouvernance du développement des innovations sociales selon l’approche des écosystèmes d’innovation Participation du BETA dans le projet ANR Green Innovation : Creativity, Risk and Social context Porteurs : Giuseppe Attanasi (GREDEG, Université de Nice) et Patrick Llerena au BETA L'objectif de ce projet est de proposer de nouvelles manières d'intégrer des variables comportementales dans la compréhension de la relation entre la créativité et l'innovation dans le domaine des produits et services verts. Participation du BETA dans le projet « Territoires de Santé de Demain » (TSD) Coordination : Eurométropole de Strasbourg L’objectif de ce projet est d’accélérer la diffusion des innovations, au service d’une meilleure réponse aux besoins de santé de la population, en tirant notamment profit de tout le potentiel du numérique et des collaborations ouvertes, orchestrées autour du bien-être et de la bonne santé du citoyen.

Echanges Internationaux

Séjours à l’étranger

Accueil au BETA

Sandrine Bréteau-Amores Doctorante invitée Erevan, Arménie (septembre 2019) Projet « How to START UP for young people », financé par la Commission européenne dans le cadre des projets Erasmus Plus

Olivier Damette Chercheur invité Université de Lisbonne , Portugal (avril 2019) Banque centrale d’Estonie (mai et juin 2019) Center for European Studies, Milan - Université de Milan Bicocca, Université de l’Aquila et Université de Rome, Italie (septembre 2019)

Valentin Mathieu Ingénieur invité Université du Wisconsin-Madison, USA (avril-mai 2019) Encadré par Craig Johnston, économiste spécialiste de la forêt et de son rôle dans l’atténuation des changements climatiques. Financé par le projet MARCO

Abbas Aminifard (invité par Francis Kern) Islamic Azad University, Science and Research Branch, Tehéran (Iran)

Olivier Deschenes (invité par Philippe Delacote) Professeur au département d’Économie de l’Université de Californie, Santa Barbara (États-Unis)

Tim Friehe (invité par Yannick Gabuthy) Professeur à l’Université de Marbourg (Allemagne)

Markus Gebauer (invité par Maxime Liegey) International College of Economics and Finance Shabolovka (Moscou)

Gauthier Lanot (invité par Bertrand Koebel) Professeur à l’Umea School of Business Economics and Statistics, Uméa (Suède)

7

Page 8: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

BETA et société civile (avril à octobre 2019)

Médias

« Expérimentation et théorie du vote » Article d’Herrade Igersheim et Antoinette Baujard L’Économie Politique N°82, 1er avril 2019 « Devenir Pro en management, c’est possible ! » Interview de Thierry Burger-Helmchen et Sophie Bollinger Xerfi Canal, 17 mai 2019 « Emploi, les Alsaciens tirent toujours profit de la situation économique allemande » Podcast, Bertrand Koebel France Bleu, 21 mai 2019 « Management créatif des systèmes complexes » Interview, Thierry Burger-Helmchen Xerfi Canal, 24 mai 2019 « Le dilemme du voyageur ou comment la valeur du bagage influence le comportement » « Finance comportementale : biais de disposition et biais de confiance excessive » Articles de André Schmitt et Gisèle Umbhauer L’actualité de la recherche, 6 juin 2019 « Il y a 63 ans, les sciences informatiques naissaient en Europe » Article de Wilfrid Azan The Conversation, 11 juin 2019 « Pourquoi l’économie circulaire ne doit pas remplacer la sobriété » Article de Philippe Delacote, Etienne Lorang et Gilles Laforgue The Conversation, 30 juin 2019 « Chocs climatiques : pourquoi les agriculteurs français sont-ils si mal assurés ? » Article de Marielle Brunette, Philippe Delacote, Richard Koenig et Camille Tévenart The Conversation, 24 juillet 2019

« Aide à domicile pour les personnes âgées dépendantes : quel est l’impact du prix de l’aide sur la demande ? » Interview, Agnès Gramain Agence Nationale de la Recherche, 2 septembre 2019

« L’enseignement de la gestion à l’université : atouts et handicaps » Interview, Thierry Burger-Helmchen Xerfi Canal, 10 septembre 2019

« Déforestation au Brésil : que fait vraiment la France » Article de Philippe Delacote, Antoine Leblois et Julie Girard The Conversation, 11 septembre 2019

« Encourager les innovateurs cachés : le bootlegging » Interview, Thierry Burger-Helmchen Xerfi Canal, 18 septembre 2019

« La cliométrie fait rimer Histoire et économie » Article de Claude Diebolt L’actualité de la recherche, 26 septembre 2019

« Les sciences sociales doivent participer à la construction d’une finance au service de la société » Article de Yamina Tadjeddine et Marc Lenglet Revue Banque n°836, octobre 2019

« For PhD students in economics, it is publish or perish! » Point de vue de Phu Nguyen Van Nature Research , octobre 2019

« L'Intelligence Artificielle accélère la production scientifique et la diffusion des connaissances » Article de Stefano Bianchini Savoir N°37, octobre 2019

Émission « La méthode scientifique » Intervention de Sarah Van Driessche France Culture, 9 octobre 2019

« Le changement climatique va-t-il nous priver d’assurance ? » Article de Marielle Brunette, Stéphane Couture et Antoine Leblois The Conversation, 20 octobre 2019

Conférences Grand Public et Dissémination

11 au 17 mars 2019 à Nancy 8e édition « Semaine des mathématiques » Participation de Yannick Gabuthy

29 avril 2019 à Strasbourg Conférence « Les enjeux de la lutte contre les fake news » Conférencier : Philippe Gillig

9 et 10 mai 2019 à Strasbourg Forum européen LabEurope « Agir pour transformer l’économie » Participation du BETA

13 au 15 mai 2019 à Strasbourg Congrès Orbicom « La liberté d’expression à l’heure du numérique Entre infox et intelligence artificielle » Participation de Jérémy Picot

28 mai 2019 à Strasbourg Créativ’Café # 14 « Innover par la foule, l’exemple du crowdsourcing de Schmidt Groupe » Conférencière : Emilie Ruiz

4 juin 2019 à Strasbourg Génération Startup # 2 « Concilier valeurs et business » Conférencier : Thierry Burger-Helmchen

6 et 7 juin 2019 à Strasbourg Stammtisch 4.0 et Masterclass « Innover grâce au données » Conférencier : Julien Pénin

8

Page 9: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Carnet du BETA

Arrivées, promotions, délégations

Campus APT, Nancy

Doctorants, docteurs, et post-doctorants Ingénieurs, techniciens et administratifs

Daniel Elanga « Analyse économique de la migration de réfugiés et de l’asile » (thèse LUE D3S « migrations subies, migrations volontaires ») Sous la direction de Serge Garcia et Jenny Helstroffer

Toho Hien « Production de biomasse énergétique suivant un gradient d’anthropisation des sols. Analyse croisée du capital naturel et de la valeur économique des services écosystémiques rendus » Sous la direction de Serge Garcia et Christophe Schwartz

Richard Koenig « L’assurance récolte comme outil d’adaptation et d’atténuation dans un contexte de changement climatique » Sous la direction de Marielle Brunette

Valentin Mathieu Ingénieur de recherche (contractuel) Projet Hy-C-Green Domaine de recherche : Modélisation économique - Économie géographique

Campus CARNOT, Nancy

Chercheurs et enseignants-chercheurs

Doctorants, docteurs, et post-doctorants

Sébastien Massoni Maitre de Conférences en Sciences Économiques Université de Lorraine, Nancy Domaines de recherche : Économie expérimentale et comportementale - Théorie de la décision - Sciences cognitives - Économie publique appliquée

Clément Mathonnat Maître de Conférences en Sciences Économiques Université de Lorraine, Nancy Domaines de recherche : Macroéconomie financière Économétrie appliquée - Économie du développement

Luc-Désiré Omgba Professeur en Sciences Économiques Université de Lorraine, Nancy Domaines de recherche : Économie de l'énergie - Économie du développement - Économétrie appliquée - Gouvernance et Institutions

Annaïg-Charlotte Pedrant Maître de Conférences en Sciences Économiques Université de Lorraine, Nancy Domaines de recherche : Économie du vieillissement - Économie du travail - Évaluation de politique publique - Méthodes économétriques

Penelope Buckley Projet IMPACT ULhys Post- doctorat sous la supervision d’Olivier Damette

Jeanne Poulain

« Essais sur la taxation optimale genrée » Sous la direction de Yannick Gabuthy et Pierre-Henri Morand

Steven Lunel « Les inégalités interdépartementales dans l'accès à la solidarité publique pour les personnes âgées dépendantes: mesures, sources et équité » Sous la direction d’Agnès Gramain et Cécile Bourreau-Dubois

Julien Thavard « Comment évaluer les risques financiers liés aux risques climatiques: Approches théorique et empirique » Sous la direction d’Olivier Damette et Cécile Couharde

9

Page 10: BETA La Lettre · 2019-11-15 · Bureau d’économie théorique et appliquée Site internet Twitter ville pour se faire mousser fournit la salle pour le procès, des journalistes

Carnet du BETA

Arrivées, promotions, délégations

Campus Strasbourg

Chercheurs et enseignants-chercheurs

Thierry Betti Maître de Conférences en Sciences Économiques (contractuel) Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de Strabourg Domaines de recherche : Macroéconomie - Politiques économiques - Déséquilibres extérieurs - Modèles nouveaux keynésiens - Économétrie des séries temporelles

Rémy Guichardaz Maître de Conférences en Sciences Économiques IUT Robert Schuman (Université de Strasbourg) Domaines de recherche : Histoire de la pensée économique - Management et économie de l’innovation - Économie expérimentale

Maxime Liegey Maître de Conférences en Sciences Économiques (contractuel) Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de Strasbourg Domaines de recherche : Modèles d'appariement sur le marché du travail -Dynamiques et organisation des firmes - Commerce International Samuel Ligonnière Maître de Conférences en Sciences Économiques Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de Strasbourg Domaines de recherche : Macroéconomie internationale -Inégalités

Marion Neukam Maître de Conférences en Sciences Économiques Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de Strasbourg Domaines de recherche : Management de l'innovation -Management international- Connaissances, communautés

Sylvie Rivot Professeur en Sciences Economiques Faculté de Marketing et d’Agrosciences (Université de Haute Alsace) Domaines de recherche : Histoire de la pensée économique - Histoire de la macroéconomie - Economie du vin

Quitterie Roquebert Maître de Conférences en Sciences Économiques Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de Strasbourg Domaines de recherche : Microéconomie appliquée Économie de la santé et du vieillissement - Économie publique

Doctorants, docteurs, et post-doctorants

Chloé Anselmo « De la créativité à l'innovation : analyse du processus de transformation. » Sous la direction de Patrick Llerena et Émilie Ruiz

Charlotte Bez Thèse sous la direction de Patrick Llerena et l’École Supérieure Santa Anna à Pise

Louis Dalpra « The Reciprocal Influence of Networks & Behaviors in Markets» Sous la direction de Robin Cowan

Benoît Ferrari « La constitution de bases de données médicales pour la recherche : une analyse économique des mécanismes incitatifs de contribution » Sous la direction de Julien Pénin et Éric Sauleau

Jean-Yves Le Corre « Reconceptualizing Performance Management Models : a multi-level-methods, interdisciplinary research study » Sous la direction de Thierry Burger-Helmchen

Guillaume Morel « Essais sur l’environnement, la santé et le développement économique » Sous la direction de Kim Thi Cuong Pham et David Desmarchelier

Sila Ocalan-Özel Projet ANR GIGA Post- doctorat sous la supervision de Patrick Llerena Emre Özel Projet ANR GIGA Post-doctorat sous la supervision de Patrick Llerena

Pierre Pelletier « Diffusion et impact du ‘Deep Learning’ dans le système scientifique : le cas de la recherche biomédicale » Sous la direction de Stefano Bianchini et Bertrand Koebel

Fenja Scheu « Measurement of technical and non-technical innovation with data analytics » Sous la direction de Robin Cowan et Ingrid Ott

Shengxi Yi « Patent Pools Strategies : Two-Sided Markets and Resource-Based Perspectives » Sous la direction d’Éric Schenk

La Lettre du BETA - n°15, novembre 2019 Directrice de publication : Herrade Igersheim Mise en page : Danièle Ludwig Equipe com du BETA – [email protected]

10