BIBLIOMÉTRIE

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  • BIBLIOMTRIE a histria da produo do livro ainda um partiede a cincia dos livros. Para o especialista de algum partiede a cincia, a Bibliografia designa todas as espcies de listesde livros; para o bibliotecrio compreende lecollectionnement, o cuidado e a administrao dos livros nas bibliotecas (Hoosen). b) O radical gramma tem dado lugar anteriormente (_____) linha; um termo de geometria. Gramm, arum f. pl. (aulieu de grammata), carta, carcteres. Gramatica (/) etgrammatice (_____) gramtica, a cincia gramatical. Para Ciceron a gramtica compreende a interpretao desmots Grammaticus, Homem de cartas, littrateur, cientista, rudit, crtico, philologue; Grammatophorus, Mensageiro (portador de um escrito); Grammatophylacium, Arquivos; Graphice, arte do desenho, Graphion, desenho, plano, esboa etl' arte de levantar planos, graphium estilo, puno (para criresur a cera). Nos tempos modernos, o radical Grama tem formtlgramme, diagrama, cinegrama, barogramme etpourrait formar fotograma. Documentos que exposentle sujeito de acordo com a ordem das coisas, o lugar ou o tempo, poderia dizer-se ontogramme, topogramme cronograma. 7. conveniente construir a terminologia a partir do motDocument, mais geral que Livro ou Biblion; este changementde radical justificado: 1 pelos motivos que fizeram de admitir lemot Documento, Documentao. 2 pelo atraso pratiquesdu do mundo do livro que que no tem evoludo bastante rapidamente, deixou criar-se qualquer nomenclatura parte para desobjets e noes das quais desinteressou-se ao incio. Os ramos novos que a palavra livro no tem pascouvertes so: a) os documentos mesmos: estampas, picesd' arquivos, documentos de administrao, discos, fotografias, filmes, clichs projeco; b) collectionsconstitues de documentos: cartothque, hmrothque, priodicothque, discothque, filmothque; c) o matrielspcial: fichas, raios, armrios, arquivos, processos, ficheiros, directrios. A srie bsica do Radical: Documento seria por conseguinte: Documento (substantivo) o objecto (sinal + apoio). - Documentao (substantivo) Aco de documentar etensemble de documentos. - Documentalista (substantivo) ouDocumenteur (substantivo, mesmo dsinence que doutor): lapersonne, os tcnicos da Documentao. - Documentar. A aco de fazer uso do documento. - Documentrio (adjectivo) que relativo documentao. - Documentatoire: quem preenche a qualidade de ser um suffisantedocumentation. - Documentorium ou Documentothque, Instituto de Documentao. - Documentotcnica : Tcnica da documentao. 8. O problema da Terminologia do Documentationa discutido ao XIe Conferncia Internacional do . . B. (.. D.), Francoforte. Rapports Grard, Dupuy, Ledoux, Otlet (ver os Actos). No que diz respeito Terminologia Tcnica, os dixdernires anos viram adiantamentos revolucionrios. Exigia anteriormente longos priphrases (trs ouquatre palavras), terminou todos os por poder exprimir-se num todo. O Pitman' s Technical Dicionrio , ordenhado agora de60.000 70.000 coisas distintas. 124 o Livro e a Medida. Bibliomtrie. 124.1 noes. 1. Em qualquer ordem de conhecimento, a medida uneforme superior que toma o conhecimento. conveniente lugar deconstituer num conjunto coordenado as medidas relativesau

  • entrega e ao documento, o Bibliomtrie. 2. As medidas so as relativas os objectos, a auxphnomnes ou factos, s relaes ou leis. Refere-se leparticulier (mtrie como tal) ou os conjuntos (estatstica); refere-se a o que ou o que deveria ser (unidade e normalizao). Les mesures des rapports principaux considres parune science prennent la forme dindices. (Par exemple lesgographes considrant les rapports de leau pluviale et desterritoires ont cr lindice daridit). 3. Les donnes acquises de la mtrie en gnral, de laSociomtrie en particulier sont prendre en considrationpour raliser la Bibliomtrie. Ladage omnia in mensura , tout dans la mesure, estdevenu lide directive de toutes les sciences qui tendent passer du stade qualitatif au stade quantitatif. Le passage estdsormais accompli pour les sciences astronomiques etphysiologiques. Les sciences biologiques ou bio-psychologiquessefforcent de joindre la description minutieuse la mesureaussi exacte que possible. La frquence de la rptition duntype permet une mesure indirecte de la vitalit de lespcevgtale ou animale ; la longueur, la porte des organes, leurdiamtre, leur poids, la variabilit des caractres essentielspermettent de nouvelles prcisions. Lanthropologie bnficiede ltablissement de corrlations et de coefficients ;lanthropomtrie a aid la criminologie. La psychologie estentre son tour dans la voie des mesures multiples,indirectes, grce aux corrlations psychologiqueslaborieusement tablies. La sociologie tend aussi a devenirquantitative. Elle opre sur des groupes et les groupes sontsusceptibles de dnombrements, dont la statistique tablit lesmthodes et enregistre les rsultats. Les choses du livre nesont gure mesures, ni dans leur ralit objective etmatrielle, ni dans leur ralit subjective et intellectuelle. Des efforts dans cesens sont donc dsirables. Les sciences du livre, elles aussi doivent tendremaintenant introduire la mesure dans leurs investigations.En tant que le livre est objet de psychologie, de sociologie etde technologie, ses phnomnes sont susceptibles dtremesurs. La Bibliomtrie sera la partie dfinie de la Bibliologiequi soccupe de la mesure ou quantit applique aux livres. (Arithmtique ou mathmatique bibliologique). Tous les lments envisags par la Bibliologie sont enprincipe susceptibles de mesure et il faut tendre de plus enplus revtir leurs donnes de la forme prcise du nombre, passer de ltat qualitatif ou descriptif a ltat quantitatif. 4. La mesure du livre consiste rapporter toutes lesparties et lments dun livre quelconque ceux dun livretype, standard, unit. Ce type devrait tre le meilleur deslivres. 124.2 La mesure des livres. 1. Units de mesure bibliologique. tant donn quetout livre contient une portion de la matire bibliologiquegnrale, on pourrait tablir conventionnellement des unitsde mesure de cette quantit et les comparer directement auxunits de mesures psychologiques et sociologiques engnral, et, laide de ces dernires les comparer aux unitsphysiques. La Physique a tabli un systme dunitsmesurant ses forces lmentaires et directementcomparables les unes avec les autres, Elle a tabli que cesforces sont dailleurs convertibles et transformables les unesen les autres, selon un rapport constant (loi de laconservation des forces). Les units bibliologiques, elles,auraient valuer la quantit de matire ou dnergiebibliologique emmagasine dans chaque organismebibliologique (ou livre). Cette valuation serait faite endcomposant le livre en ses lments composant

  • ultimes,lesquels, dautre part, auraient t mesurs par les mmesunits. 2. La Stylistique. La stylistique ou stylomtrie a tcre rcemment pour ltude de la manire de sexprimerdes auteurs. On a introduit la statistique dans lanalyse desphrases, dans celles des expressions employes pourtraduire les motions dans le langage. (Ex. B. Bourdon). 3. La stichomtrie. Les anciens ont imagin desmoyens pour mesurer ltendue des livres. On convint deprendre pour unit de mesure lhexamtre grec renfermanten moyenne de 15 16 syllabes et 35 36 lettres. Cetteunit sappela stique ou pos (vers pique, en latin versus).On obtenait le nombre de stiques dun ouvrage soit encrivant un exemplaire type en lignes normales, soit par unevaluation approximative. Les Muses dHrodote avaient de2.000 3.000 stiques. Cest la mesure quobservrent plus tard les prosateurs,historiens, philosophes, gographes, auteurs de traitdidactique. Quelques auteurs ne donnent exceptionnellement leurs livres que 1.500 ou mme 1.200 stiques, dautresatteignent ou dpassent le nombre tout fait anormal de4.000 ou mme 5.000 stiques, mais la trs grande majoritoscille entre 1.800 et 3 000 stiques La stichomtrie ainsientendue affirme un triple avantage : renvoyer au stiquecomme on renvoie maintenant au chapitre et au verset ;fermer la porte aux suppressions et aux interpolations plus oumoins considrables ; dterminer une fois pour toutes le prixde louvrage et la rtribution due au copiste. [1] 4. On a entrepris des recherches statistiques, daprs lesdictionnaires biographiques, sur la ratio plus ou moins levedes savants ns dans tel pays ou partie de pays. Recherchesde la supriorit de tel crivain sur tel crivain (par exempleSophocle sur Euripide) daprs la longueur des articles quileur sont consacrs, daprs le nombre dadjectifs logieux ounon (pro et contra) qui leur sont attribus dans ces articles,travaux bass sur la longueur des exposs et le degrdloge dans les expressions. [2] 5. Mesures des incunables. Les procdsdidentification des incunables ont donn lieu desmensurations dune extrme prcision. 6. Bases de bibliomtrie. Combien 1.000 motsreprsentent-ils : a) de lettres dans les diverses langues(franais, anglais, allemand) ; b) despaces en diffrentstextes rduits en centimtres carrs sur page (exempleperceptible : combien dans une pice de thtre, un roman,un journal, une sance) ; c) de temps de lecture haute voixou de lecture silencieuse. Didot a fix le point la sixime partie de la ligne de piedde roi. Le mtre lgal quivaut 443 lignes et 296 millimes.En ngligeant linfinitsimale fraction dun tiers de point, nousavons 2.660 pointe dans un mtre. Le centimtre vaut donc 26 points 6 et le millimtre 2points 66. Par suite, si lon veut connatre le nombre de pointscontenus dans une mesure mtrique, il suffit, suivant quilsagit de centimtres ou de millimtres, de multiplier par lunde ces nombres. Une feuille de papier, format 4. mesure0,45 0,56. Elle aura donc : 0 m. 45 26, 6 = 1.197 points ; sur 0 m. 56 26, 6 =1.490 points. Mais le point a un multiple qui sert simplifier.Ce multiple, certains lappellent le cicro, en souvenir desOffices de Cicron, qui furent imprims dans un caractredont le corps y correspondait peu prs. Il est prfrable dedire un douze, des douzes, cest la fois plus prcis, pluscommode et cela ne prte p

  • as confusion. Quand on a une justification prendre, on parle endouzes et quand on connat le nombre de points, commedans lexemple ci-dessus, il faut diviser par douze. Il est doncplus simple de chercher immdiatement le nombre dedouzes, et cela est assez facile si lon veut se donner la peinede retenir que, dans un mtre ou 2.660 points, il y a 222douzes moins 4 points (221 d. 8 points). Il faut souligner moins 4 points : cest ce qui permet une approximationaussi exacte que possible. Quand la mesure mtriqueapproche du quart de mtre, on aura dduire un point et onfera de mme pour chaque quart de mtre. Ds lors, en douzes, le centimtre quivaut 2.22, lemillimtre 0,222. En multipliant par ces nouveaux nombres,on a une approximation suffisante. 7. Les coefficients. Les coefficients portentnotamment sur : 1 les formats ; 2 les points typographiques ; 3 le poidsdu papier, tendue au poids, paisseur des livres de type ; 4les prix unitaires. La bibliomtrie rsume les statistiques et donne lesindices de comparaison. 8. Frquence de lecture dun auteur ou dun livre. Il serait intressant de savoir combien un auteur a t lu.Voici Voltaire. De 1740 1778 il se fit 19 recueils desuvres, sans compter les ditions spares, trsnombreuses pour les principaux crits [1]. De 1778 1815,Qurard indique six ditions des uvres compltes sanscompter deux ditions incompltes et dj copieuses. Enfinpour la priode de 1815 1835, en vingt ans, Bengescorencontre 28 ditions des uvres compltes [2]. Puis rien de1835 1852. De 1852 1870, 5 ditions, dont ldition depropagande du journal Le Sicle . Depuis 1870, une dition, celle de Moland, de caractrepurement littraire et historique et tout fait sans rapportavec la conservation ou la diffusion du voltairisme. Au total,grande consommation jusqu la Rvolution ; puisralentissement jusquen 1815 ; prodigieuse recrudescence dela demande sous la Restauration ; puis de nouveauralentissement ; reprise sensible sous le second Empire.Cette courbe correspond assez celle des mouvementslibraux ; on imprime et on rimprime Voltaire, surtout auxpoques o ces mouvements rencontrent le plus dersistance et prennent le plus de violence. Cependant, il fautaussi tenir compte du fait que, sous la Rvolution, aprsldition encadre de 1775 et les deux ditions de Kehl ; et,sous Louis-Philippe, aprs les 28 ditions qui se succdaientdepuis vingt ans, le march put tre encombr ; il fallutdonner au public le temps dabsorber la production de lalibrairie. Toujours est il que labondance mme de loffre, dela part des diteurs, indique une demande considrable delopinion librale. Il faudrait connatre le tirage de ces ditions.Le gouvernement de la Restauration a essay de se rendrecompte de la diffusion des mauvais livres . Dun rapportofficiel qui fut alors analys par les journaux, il rsulte que, de1817 1824. douze ditions de Voltaire se sont imprimes,formant un total de 31,600 exemplaires et de 1 million598.000 volumes. En mme temps. 13 ditions de Rousseaudonnaient 245,000 exemplaires et 480.500 volumes. Lesditions spares dcrits de lun et de lautre jetaient sur lemarch 35,000 exemplaires et 81,000 volumes. Au total,ctaient 2.159.500 volumes philosophiques qui taientlancs

  • en sept ans contre la raction lgitimiste et religieuseet de ce nombre effrayant de projectiles, Voltaire fournissaitplus de trois quarts. [3] 9. Bibliosociomtrie. Comment mesurer laction duLivre et du Document sur lhomme et la socit ? a) Voici par exemple un Trait de Physique, il est tir 2,000 exemplaires ; chacun constitue comme une sphredinfluence ayant la potentialit dagir sur tout lecteur qui senapprochera. En ses 500 pages, supposons que le traitcomprenne 15 chapitres avec en tout 50 sections et 600alinas, constituant chacun lexpos dune ide ayant un senscomplet. Le volume documentologique global offert enlecture dans la socit par ce trait est 600 alinas 2.000exemplaires = 120,000 ides documentalises. Mais les2,000 exemplaires ont des sorts bien diffrents : exemplairesdestins aux livres de texte des tudiants du cours deprofesseur, circonstance qui a dtermin ldition ;exemplaires dans les Bibliothques ; exemplaires chez lesparticuliers ; exemplaires dans les librairies ; exemplaires depresse ; exemplaires donns en hommage ; exemplairesrests en stock chez lditeur ou lauteur. Aprs un certaintemps ont agi sur le corps matriel des exemplaires du livre,les causes dusure et de destruction et sur les idesexprimes par les livres, des causes du vieillissement (par ex.les livres de sciences dpasss). La chance pour lesexemplaires de rencontrer leurs lecteurs est donc ingale etavec le temps, elle diminue ou saccrot, proportionnellement la notorit de lauteur et de louvrage. Dautre part, leslecteurs sont de complexit et formation diffrentes. Enprsence dun ensemble de donnes bibliographiquesdtermin, ils procderaient chacun la lecture suivant leurspcialit, leur curiosit et leur rceptivit. Intervient aussi ledegr de saturation, en fonction des connaissances ou desimpressions antrieures acquises ou prouves et qui, pourun lecteur dtermin, diminue lapptit et profit de la lecture. b) Le problme gnral de bibliosociomtrie consiste dterminer les lieux et les temps et, eu gard aux lecteurs,la chance qui existe pour les ouvrages dtre lus, partantdexercer leur action sur la socit. Quil soit possible deposer thoriquement un tel problme, alors mme que sasolution serait retarde ou empche par manque dedonnes concrtes, cest dj une tape vers la solution, laseule mise en relation des termes indique dj avec prcisioncomment se prsente la question et problme bien pos est moiti rsolu. Dautre part, une comparaison est faire iciavec la nourriture. Quand il sagit de nourriture capabledalimenter les forces corporelles, on se proccupe aussidtablir lunit gnrale de mesure alimentaire. Les livres leur manire et pour lesprit, sont une nourriture dont on doitpouvoir mesurer les calories intellectuelles. Les caloriesce sont les ides susceptibles dtre transmises et comprises[1]. Si nous supposons que dans les crits lunitcorrespondante lide susceptible dtre comprise, soit nonpas le mot, qui nimpliqueaucun jugement, ni la phase qui esttrop peu explicite elle seule, mais bien lalina (verset ouarticulet) qui exprime une ide complte, en consquence, onpourrait poser les dfinitions

  • conventionnelles des termessuivants avec les units de base qui en rsulteraient : Ide : la plus petite partie dun expos prsentant en soiun tout complet. Idogramme : la partie dun document qui contient lideainsi dfinie et qui par convention est lalina. Idogrammite : lunit dide (nergie intellectuelle)incorpore dons lidogramme et assimilable au moyen de lalecture. Lidogrammite est ainsi, la calorie, ce quest larception dune ide par le livre lalimentation par lanourriture. Lecture : le fait de lire. Lecturit : le rapport entre les livres existants et lesoccasions fournies dtre lus (de lecturus, grondif de legere,lectus). [2] Lgibilit : Possibilit physique de lecture, quant auxlivres. Lecturabilit : Possibilits psychiques de lecture, quantaux lecteurs. c) Si donc lon gnralise le cas du Trait de physique,pris antrieurement comme exemple, et quon en exprime lesrapports en terme de formule, on a Lecturit = (Livres diffrents Exemplaires Idogrammites Lecturabilits) : Lgitibilit ou en abrg : d) Pour toute communaut dsireuse dassurer par lalecture la culture de ses habitants et daccrotre lusage socialdu livre, on doit conclure la ncessit de pourvoir seshabitants dun certain nombre de livres placs dans debonnes conditions de lecture. 124.3 La statistique. 1. La statistique du livre se confond avec la Bibliomtrie,bien que jusquici elle se soit applique principalement dnombrer la quantit produite des livres (ditions). Mais lastatistique commence a stendre maintenant aux tirages, la circulation du livre, aux Bibliothques, la Librairie, auxprix, etc Dj des travaux considrables ont t entreprissur la statistique du livre. Ils ont port sur les chiffres absoluset aussi sur les coefficients. Sans doute, il ne faut pasexagrer la valeur de ces chiffres car les dnombrementssont loin encore dtre complets, exacts, comparables.Dautre part, les coefficients que nous pouvons obtenir nesont que des moyennes, qui comportent toutes sortes devariations, en fonction dinnombrables variables. Mais entenant les nombres que dj nous possdons commeprovisoires, ils doivent tre pour nous un acheminement versdes nombres plus exacts et plus complets. [3] 2. Statistiques. Voici quelques donnes chiffres titre dvaluation avant que des tudes systmatiquespoursuivies aient permis de dgager des coefficients. Nombre des uvres. Il nous reste plus de 1,600ouvrages de lantiquit grecque ou latine. La production actuelle. Elle varie de pays pays, debranche branche, danne anne. La production littraire allemande en 1932 a t de 27% infrieure celle de lanne prcdente. Daprs Holden, la statistique du nombre des ouvragessur lastronomie jusquen 1600 a t, sicle par sicle : 2esicle (2), 3e sicle (2), 4e sicle (3), 5e sicle (5), 6e sicl, 7e sicle (2), 8e sicle (2), 9e sicle (5), 10e sicle (4),11e sicle (8), 12e sicle (13), 13e sicle (14), 14e sicle (19),15e [1] sicle (190), 16e [2] sicle (1933). Pour la zoologie, la statistique a relev les travauxsuivants : Priodes Accroissement de la priode Total 1700-1845 13.560 13.560 1846-1860 40.750 54.310 1861-1879 125.000 179.310 1880-1895 115.000 294.310

  • 1896-1908 104.415 398.725 1700-1908 Total 398.725 398.725 De 1911-1913 le nombre des ouvrages et mmoiresscientifiques publis sur les poissons atteint 1.178. Quelques chiffres disent lextension qua prise laBibliographie mdicale. LIndex Catalogue, dont la publicationse poursuit, comprend 342.895 titres de livres et 1.527.038titres darticles de priodique. La Bibliothque du GeneralSurgeon Office de Washington, consacre exclusivement lamdecine, comprenait en 1929, 842.395 volumes etbrochures et 7.618 portraits. On a tabli que, sans compter les brevets, il paratannuellement de un un million et demi darticlesscientifiques et techniques (Dr. Bradford, The necessity forthe standardisation of Bibliographical Methods, 1928). LU.R.S.S. dclare les chiffres suivants : 500 millionsdexemplaires en 1930, compars 120 millions avant laguerre. Maintenant 50% douvrages sur les matiresconomiques et sociales et 30% sur les matires techniquesau lieu de 5 et 14. On a publi 16 millions dexemplairesduvres de Lnine et 50.000 par an du Capital de Marx,30 millions dexemplaires classiques. Lan dernier il y auraiteu 52.000 titres douvrages des 58 nationalits au lieu de 24en 1913. Andr Suars crit : Il y avait cent manuscrits dunpome pour cent princes amis de la posie. Avec laRenaissance et lincunable il y a eu cinq ou six milleexemplaires du mme ouvrage pour vingt mille lecteurs. Il y amaintenant un million de volumes pour dix millions de gensqui lisent . Un humoriste a dit : puisque beaucoup dimprims, raison des subtilits de leurs rdacteurs, doivent tre lusentre les lignes, il y a de quoi doubler bon nombre de chiffres. On estime 12 millions le nombre de livres publisdepuis linvention de limprimerie ; prs de 200.000 laproduction annuelle de lensemble des pays ; plus de75.000 le nombre des priodiques et journaux, 1 milliercelui des grandes bibliothques gnrales et spciales. Il y a environ 30.000 revues scientifiques et techniques.On estime plus de 3 millions le nombre des articles qui ysont publie. La Textil Chemische Gesellschaft a publi plus de unmillion danalyses bibliographiques classes par matires etpar auteur. Quelques chiffres donnent une ide du nombre desdocuments. Les chansons populaires lettones sont au nombre de218.000. son 85e anniversaire (oct. 1932), le PrsidentHindenburg a reu 22.000 lettres, cartes-postales, dpcheset cadeaux ; 1.700 tlgrammes. Ces envois ont tenregistrs et il y a t rpondu. Dure dlaboration des uvres. Le tempsdlaboration des uvres varie dune extrme rapidit uneextrme lenteur. Luvre de Forcellini (Totius latinitatis Lexicon) futcommence en 1718. Interrompue plusieurs reprises, ellene fut termine quen 1753, soit aprs 35 ans. Prs de deuxans furent ensuite employs la rvision ; le manuscrit futtranscrit par Louis Violato, qui consacra huit ans ce travailet lacheva seulement en 1761. Le Lexique ne parut quen1771, soit aprs 53 ans. Forcellini tait mort avant lapublication de son uvre. tendue des uvres. LOdysse se compose de12.118 vers. LIlliade se compose de 12.210 vers et chaquevers denviron 33 lettres, ce qui donne un total de 501.930lettres. Les pomes piques, lyriques ou didactiques deslatins ne dpassaient gure mille vers da

  • ns un chant. Leroman de Franois Coppe, Henriette, soit un volume de 193pages comporte 19.029 mots. Le Mahabbharata, est un pome de 200.000 vers dontchaque chant (il y a en a 18) gale presque lIlliade entendue. (Il y a, en outre, le Rigveda et le Ramayana). Les chansons de geste ont une tendue trs imposante.Ils renferment, en gnral, vingt, trente, cinquante mille versqui se suivent par tirades de vingt deux cents, et quelquefois davantage, sur une mmeassonance. Le Roman de la Rose, uvre capitale de la littraturefranaise et mme europenne, est un monument de 22.000vers. La National Education Association, fonde il y a 65 ans,accusait en 1923 pour le seul volume de ses comptes rendus(formant 1/10e du total de ses publications), une distributionde 111.000.000 pages. Son journal, de grand format, estenvoy ses 130.000 membres. En 1907 lArme du Salut possdait 69 journaux etpriodiques et avait publi 1.013.292 exemplaires. (Dpt. despublications, Fortess Road, 79, London). Les Calendars des Universits de lEmpireBritannique comprennent, pour une seule anne, prs de50.000 pages. Un milliard en billets de 1.000 francs formerait 2.000volumes de 500 feuilles. Tirage. Au dbut de limprimerie, le chiffre du tiragehabituel tait de 275 1.000 exemplaires. Le sermon de Spurgeon a t publi et rpandu unmillion tous les ans. Le tirage du Rotschilds Taschenbuch fr Kaufleute ,60e dition, a atteint 1/2 million dexemplaires. LAbcdaire Gorgien a t distribu raison de500.000 exemplaires sous le rgime tsariste. dition. De tous les livres, cest la Bible qui a eu leplus grand nombre dditions. On lui connat environ 700traductions compltes ou partielles. Poids. La plupart des livres anglais dpassent lepoids de 400 grammes. Un livre de 3 centimtres sur papier India peut contenir1.000 pages. (Exemple : lEncyclopedia Britannica). Prix. On estime 200 millions ce que cote laproduction et lorganisation de la documentation chimique. De1885 1893 de Meyers Conversation Lexikon il a tvendu pour plus de 24 1/2 millions de marks, soit plus de143.000 exemplaires. Pour un livre scientifique de 350 pagestir 1.000, lditeur Alcan, avant la guerre, payait lauteur500 francs et lui remettait gratuitement 50 exemplaires. Typographie, lignes, lettres, mots. Il y a 400 millionsde lettres dans le grand Dictionnaire Larousse et raison de4.000 mots la page (27.500 4.000) 90 millions de mots.Un volume de la Bibliothque scientifique Flammarion contient : a) pages : 300 ; b) lignes la page : 29, total : 8.700 ; c) lettres la ligne : 50, total : 435.000 ; d) mots la ligne : 8 9 ; e) mots la page, environ 215 ; f) mots au volume, environ 65.000. Il y a le type de volume de 320 pages (20 feuilles) 33lignes par page (= 10.560 lignes) 10 mots par ligne (=106.600 mots). Certains livres de type courant ont 60 lignesen moyenne la page. On estime quun ouvrage compte enmoyenne deux volumes. Lecture. Un roman de 100,000 mots se lit en 4heures. 1 heure = 25.000 mots, 1 minute = 400 mots,

  • 1 seconde = 6 mots 1/2, soit une ligne en 2 secondes et une page la minute. Destruction. On a valu quen Russie, pendant larvolution, on a publi 60.000.000 de volumes, tandis quonen a brl 15 millions. Espace cubique occup par les Livres dans lesBibliothques : Hannovre : 220, Stuttgart : 225, Boston : 225, au British Museum : 224 ; la division type des rayons sera : 1 rayon in-folio = 45 centimtres 1 rayon in-4 = 35 5 rayons in-8 = 125 espace libre + 21 ___ ___ 7 rayons 224 ou 8 rayons in-8 = 200 + 24 = 224 centimtres. La largeur des livres a t calcule : Goettingen : 8, 20 cent. Halle : 8, 35- 4, 30 cent. 4, 25-35 fol., 40 cent. fol., 35-45 grand in-folio + 45 On peut compter 80 livres par mtre carr de surfacelatrale. Cest la moyenne, des calculs ont donnrespectivement 100, 66 et 63. Il y tendance diminution de lagrandeur des livres. Outillage. La puissance de loutillage technique dulivre peut tre mesure par les chiffres suivants : machine fondre les caractres (Wicks), 60.000 caractres lheure ;machine composer Langston Monotype, 12.000 lettres lheure ; machine imprimer ou presser, 50.000 feuilles lheure, quadruple ou Pall Mall, 200.000 ; machine relier, ronder, 6.000 volumes par jour ; machine couvrir de toile oude papier, 22.000 volumes par jour. Ds 1910, les machines gantes dbitrent lheure66.000 exemplaires dun journal de 24 pages, plis, ficels enballots, prts partir par la poste. Il suffirait de 10compositeurs et 5 pressiers dans un grand journal pour fairele travail de 300.000 copistes. Ds le commencement du XXe sicle, en Allemagne,275.000 personnes taient occupes dans les industries dulivre et produisaient 100 millions en valeur pour lexportation.Au mme moment 125.000 personnes vivaient Paris, de la presse, la pense imprime. Auxtats-Unis, les capitaux investis dans les industries du livretaient de 200 millions de dollars avec une valeur de produiteannuels de 375 millions de dollars. 3. En face de cette statistique du livre et du documentdevrait se dresser celle de ltat actuel de notre civilisationdont ils sont lexpression et o ils doivent servir uvrer.Rappelons celle-ci : nous sommes deux milliards dtreshumains, rpartis en trois continents, cinq parties du monde,60 tats. Nous avons construit un million de kilomtres dechemins de fer ; nous possdons quelque 60.000 navires ;nous pouvons par Zeppelin faire le tour du monde en 21jours et par radio en quelques secondes. Annuellement lecommerce extrieur universel dpasse un milliard et demi delivres. Des industries toutes rcentes, celle de lauto et ducinma investissent respectivement des milliards de capital.Et

  • quand nous nous mettons nous battre et tout dtruire,sans que nous disparaissions, nous pouvons, comme dans laguerre mondiale, aligner au tableau 10 millions de morts,autant de blesss et 2.000 milliards de dpenses, francs-or. Mais quand nous difions ce sont dimmensesorganisations. 400 associations internationales, 200 trustsinternationaux, 5 religions internationales, une Socit desNations comprenant dj 54 tats. Vritablement notre temps est celui du colossal. 4. Il y a lieu de travailler ensemble ltablissementdune Statistique Gnrale du Livre en envisageant lafois, les matires, les pays, les dates, les formes et leslangues des publications. Divers essais de synthsestatistique ont t entrepris, dont le premier en date est celuide lInstitut international de Bibliographie. La difficult derunir des donnes exactes est considrable, mais on doit ytendre constamment. Dailleurs, des donnes approximativesvalent mieux que labsence de toute donne. Le travail de prparation doit tre rparti entre les diverspays et les diverses grandes spcialits. La statistiqueprsente au Congrs International de Bibliographie en 1910,publie dans ses actes et aussi dans le Bulletin de lInstitutInternational de Bibliographie (1911), fasc. 1-3, page 1,constitue une premire base. Des formules unifies etcoordonnes (Tableaux) indiquent le but vers lequel il fauttendre. Le rsultat final du travail et de ses conclusions, a tprsent en une srie de diagrammes. La prparation de la statistique gnrale du livre reposesur le dpouillement des bibliographies existantes. Il secombine aussi avec un travail dinventaire des sourcesprincipales centraliser et coordonner dans le RpertoireBibliographique Universel. Il sagit aussi de produire une sortede Bibliographie des Bibliographies choisie, limite auxgrands Recueils fondamentaux de la bibliographie, la noticede chacun deux, tant accompagne dindications relatives ltat actuel dachvement ou avancement, ainsi quaunombre des units enregistres. Ces recueils constituent lessources, toujours contrlables de la statistique elle-mme.LInstitut International de Bibliographie a tabli sous cetteforme des tats statistiques et des listes bibliographiquesprparatoires. 5. La mthodologie de la statistique des imprims aprogress. La Chambre centrale du Livre Moscou a donnses soins particuliers llaboration de la statistique desimprims russes envisags sous les points de vue les plusdivers : nombre total des units imprimes, nombre desfeuilles imprimes, tirage, rdition et reproduction, littratureoriginale et traduction, prix de vente, rpartition territoriale dela production, groupes dditeurs (diteurs privs, diteursscientifiques, diteurs dtat), sujet trait, rpartition de laproduction par groupes de lecteurs. Chacun de ces points estexamin sous quatre aspects diffrents : 1 nombre despcimens imprims ; 2 nombre des feuilles imprimescontenues dans un spcimen imprim ; 3 tirage ; 4 nombrede feuilles imprimes contenues dans le tirage total de toutesles publications. (N. Jonitzky). La statistique des imprims de R.S.F.S.R. (Russie) en1926 (142 pages), dont les chiffres de la production desimprims russes sont prsents dans une srie de tableauxanalytiques et synthtiques. Les questions poses et lesrponses numriques qui

  • leur sont donnes constituent uneremarquable mthode. La classification dcimale sertlargement de cadre aux tableaux fondamentaux. (Travaux deM. Yanaitski.) 6. Les premiers travaux densemble sur la Statistique dulivre ont t tablis il y a quelque vingt ans par le BureauInternational du droit dauteur Berne (M. Rthlisberger) etensuite par lInstitut International de Bibliographie.Rcemment, la Commission internationale de Cooprationintellectuelle a demand lInstitut International de Statistiquedinclure plus de donnes intellectuelles dans les cadresrecommands aux administrations, et par consquent aussiquant au livre. Il est projet que lInstitut International deCoopration Intellectuelle publie un Annuaire de la StatistiqueIntellectuelle qui runira notamment les statistiques scolaireset bibliographiques des diffrents pays. Parmi les rcentetravaux particuliers, citons celui fort suggestif de E. WyndhamHulme : Statistical Bibliography in relation to the Growth ofModern Civilization. 1923 . Il y est mis en uvre notammentles donnes, non publies ailleurs, relatives lInternationalCatalogue of Scientific Literature. Louvrage statistique de Enrique Sparn LasBibliothecas con 50.000 y mas volumenes. (Cordoba, Argentine, 1924) , demeure une source gnrale pour lastatistique des bibliothques. Dans le Jahrbuch derDeutschen Bibliotheken 1929 a t donne la carte desbibliothques et instituts allemands. 124.4 La Math-Bibliologie. 1. Une place aux mathmatiques doit tre faite dans laBibliologie. Toutes les sciences tendent sinon prendre laforme mathmatique, tout nu moins recourir laide desmathmatiques comme une mthode de recherchecomplmentaire (physique, chimie, biologie, mathmatique,sociologie, conomie mathmatiques). Labsence presquecomplte de travaux thoriques de cet ordre nest pas unmotif suffisant pour ne pas introduire le sujet dans le cadregnral de la systmatique de la Bibliographie. La Math-bibliologie se rattache tout ce qui est de la mesure du livre(statistique du livre, bibliomtrie). La mathmatique constitue un langage. Elle exprime lesrapports logiques entre les faits objectifs. Dans le domainesocial, elle est le moyen de mettre en uvre et dutiliser lastatistique et de la relier, par un systme de relationsexactes, aux lois dfinies par la sociologie. On a montr, parexemple, quil est possible dintroduire lconomie dans ledomaine des sciences prcises, comme une thoriemathmatique analogue la thorie statistique des gaz parexemple, ou mme la thermodynamique en gnral. On a montr, en un autre exemple, que dans chaquenation il existe un rapport mathmatique entre les prix dedtail, le salaire et le nombre de chmeurs. [1] 13 MTHODE DE BIBLIOLOGIE 131 Gnralits. 1. En gnral les mthodes valables dans les autressciences le seront en Bibliologie. Mais il faut rflchir cesapplications, en examiner la lgitimit, voir comment on peuten tendre lusage et les assouplir, sans en diminuer larigueur, pour les conformer aux exigences des recherchesdans les domaines nouveaux. Venant aprs tant de sciences, la Bibliologie doitcomposer sa mthode de la comparaison de toutes lesmthodes. A. Observation. B. Exprimentale : les nouveauxlivres. C. Historique. D. Dductive. E. Inductive. F.Mathmatique (emploi des symboles). G. Statistique.

  • Les mathmatiques ont t primitivement empiriques etinductives ; les sciences de la nature tendent devenircomme les mathmatiques conceptuelles et dductives. Il yaurait lieu de faire un effort pour traiter la documentation lamanire abstraite et de constituer par raisonnement dessystmes documentaires qui seront simplement possibles. 2. Les rgles de la mthode scientifique consistentessentiellement dnombrer les divers facteurs intervenantdans le problme pos et lucider successivementlinfluence de chacun deux pris isolment, tous les autrestant maintenant invariables. Conformment donc la mthode dans toutes les autressciences : il sagit : a) de dterminer les faits particuliers ; b)aprs avoir tabli ces faits, de les grouper en uneconstruction mthodique ou systme pour dcouvrir lesrapports entreux. On doit isoler les faits pour les constater,les rapprocher pour les comprendre. La premire question est donc dtablir la manire dedterminer les faits. Elle consiste dans lobservation directedes faits. Mais le procd est insuffisant. Beaucoup de faitssont passs et ce nest que par les traces quils ont laissdans les documents que nous pouvons en avoirconnaissance. Dautre part, les faits sont pars avec lesobjets mme de la bibliologie : les livres. Il est impossible un homme seul de procder lobservation personnelle etdirecte de tous ces faits. Force est donc dajouter cetteobservation celle des autres observateurs et de combiner lesobservations propres avec des documents rdigs par lesautres observateurs. Observation directe et mthodeindirecte par les documents, tels sont donc les deux moyensdarriver dterminer les faits de la Bibliologie. 3. Les sciences, les techniques et les organisations lesplus avances constituent aussi des modles dont il y a lieude sinspirer et de tenir compte pour sa constitution. En sepoursuivant en toute autonomie, elle peut par ses desiderata,ses initiatives et ses inventions, offrir elle-mme des modlesaux autres sciences, techniques et organisations. 4. Une science complte des faits et thorie ; lespritdobservation et la spculation. Ainsi la science linguistiquepar ex. est forme de lhistoire linguistique (fait) et de lapsychologie linguistique (thorie). La science documentairesera donc constitue : a) de lHistoire du Livre et duDocument (faits observs) ; b) de leur interprtationidologique : Psychologie, Technologie, Sociologie. 5. Le Livre est un objet dobservation bibliologique. Demme quun mathmaticien, un chimiste, un biologistesauront, dans les objets quils observent, ne considrer queles caractres qui fondent leur science propre, de mme lebibliologue sait dans un livre ne voir que les caractresbibliologiques en laissant de ct le contenu mme du livre,le sujet trait. Ainsi un chimiste importe peu sil analyse lesmatires organiques du corps dun lapin ou dun poulet. On adonc introduit la mthode de lHistoire naturelle en Bibliographie, on lui adonn le nom de bibliographie systmatique. [1] Dans les sciences de la nature lobjectif est double :description des faits et leur explication ou thorie. Les faits icichappant lhomme, il faut leur reconstituer

  • uncommentaire satisfaisant. En Bibliologie lobjet dtude est decration humaine. Il noffre rien de cach, de mystrieux,mais ici linvention, limagination prfigurant les formesfutures est appele remplir un rle analogue celui de lathorie et des sciences de la nature : il sagit dans les deuxcas dune construction scientifique. 6. Ayant dcrit et compar les livres (de tous temps,pays, matire, forme, langue) et les ayant classs daprsleurs diverses caractristiques (Bibliologie descriptive,Bibliologie thorique) en dgager : 1 les possibilits relativesdiverses pour lexpression des ides (production,conservation, comprhension, diffusion) (Thorie technique) ;2 les lois suivant lesquelles sest opre la transformationdes livres au cours des ges (volution du livre) ; 3 lesapplications principales en dduire (Applications). 7. Pourrait-on, en Bibliologie, sinspirer de la mthodemise en uvre par la Rhtorique et la Potique. Toutes deuxcherchent rsoudre en formules et en prceptes ce quidans les uvres littraires a paru le plus beau. Les chefs-duvre leur ont servi de base, mais elles ont su se dgagerdelles jusqu slever, pour partie au moins au rang descience rationnelle. Cest que les chefs-duvre de ltudedesquelles elles se dduisent sont eux-mmes issusdoprations logiques et naturelles de lesprit humain. LaRhtorique et la Potique, lart de la composition littrairerecherchent cette suite doprations, lanalysent, se rendentcompte de leur valeur et les traduisent en formules. Il faudraittudier similairement les livres en tant que formesdocumentaires. 8. La dernire opration de la constructionbibliographique, cest de grouper les phnomnes successifspour arriver dresser le tableau de lvolution. Lvolution estune srie de changements qui va dans une direction qui nousparat constante. Lvolution est un phnomne fondamentaldans toutes les sciences qui tudient des tres vivants. Il faut prciser le sens de lvolution bibliologique. Elle serattache lvolution de la socit et des usages, faits toutdiffrents de lvolution dune espce animale. Il ny a decommun entre elles que le fait dune transformation dans unsens continu, maie le processus de la transformation diffre. Hrdit et Slection sont les deux facteurs de lvolutiondes espces. Lvolution y tant purement biologique, cesfacteurs sont purement biologiques. En bibliologie, comme ensociologie en gnral, les faits sont mixtes ; partiephysiologique, dveloppement de lHomme qui modifie lemilieu et partie psychologique (intellectuel). Deux facteursdominent : a) lhrdit = tous les matriaux accumuls par lepass ; b) slection = choix fait pour beaucoup de raisonsentre ces matriaux pour continuer transmettre les uns, rejeter les autres. 9. Le livre sera successivement comparable unmcanisme, un organisme, un psychisme, unsociologisme. 132 Lanalyse et la synthse des lments. On distingue lanalyse et la synthse, linduction et ladduction, par suite les sciences rationnelles reposant sur ladduction et les sciences dobservation reposant sur ladduction. La documentation est une science dobservationqui, une fois arrive lexpression de

  • certains rapportsgnraux, se sert de la mthode dductive pour engnraliser les donnes, et des mthodes de combinaison etdinvention pour imaginer des donnes nouvelles. Lesrecherches ont pour objet de dterminer les proprits dulivre et du document, et moyennant celles-ci, leur naturespcifique consquemment les lois de leur action. Lobjet derecherche est ou la dcouverte des causes ou celle des loiset la dfinition des types. Aprs avoir dcrit et compar les livres de tous temps,pays, matires, formes, langues et les ayant classs daprsleurs diverses caractristiques (Bibliologie descriptive,Bibliologie thorique), il y a lieu den dgager : 1 lespossibilits relatives diverses pour lexpression des ides(production, conservation, comprhension, diffusion desides) (ce sont les questions techniques) ; 2 les lois suivantlesquelles sest opre la transformation des livres au coursdes ges (volution du livre) ; 3 les applications principales en dduire. Lanalyse et la synthse sont constamment luvredans le livre comme dans la science et dans les langueselles-mmes. Il y a un systme, le systme bibliologique dontles lments sont incessamment en action les uns sur lesautres et subissent tous, chaque moment du temps, lesinfluences du total du systme. Association des lments,dissociation, redistribution dans des associations nouvelles,ces trois oprations sont continues. Toute forme bibliologiqueparticulire ou analytique (par ex. lexpos chronologique ougographique, la disposition des termes dans ladmonstration, la formulation des conclusionsrcapitulatives), en se perfectionnant, agit pour dsintgrerles autres formes moins parfaites fixes dans certaines