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Mercredi 30 Novembre 2005 Page Haïti en Marche édition du 10 au 16 Aout 2005 Vol. XIX No. 28 Haïti en Marche Port-au-Prince 100 Avenue Lamartinière (Bois Verna) Tel. 245-1910, Fax 221-1323 Miami 173 NW 94 th Street Miami, Florida 33150 Tel. 305 754-0705 / 754-7543 Fax 305 756-0979 New York 914 358-7559 Boston 508 941-6897 Montréal 514 337-1286 email [email protected] URL www .haitienmarche.com Library of Congress # ISSN 1064 - 3896 Mercredi 27 Avril 2005 Haïti en Marche Vol. XIX No. 13 Page 1 Haïti en Marche édition du 2 au 8 Février 2005 Vol. XIX No 1 Haïti en Marche édition du 30 Novembre au 6 Décembre 2005 Vol. XIX No. 44 Le candidat indépendant Charles Henri Baker engagé dans une grande alliance de 8 formations politiques en cas d’un second tour photo Thony Bélizaire/P.2 Le Premier ministre intérimaire Gérard Latortue (ainsi que le président provisoire Boniface Alexandre) resteront-ils en poste après le 7 février 2006 quand ils ont toujours juré qu’ils partiraient à cette date photo Reuters CALENDRIER ELECTORAL Derrière la ronde infernale des dates ANALYSE MIAMI, 26 Novembre – De nouvelles dates ont été annoncées pour les élections: 8 janvier pour le premier tour des présidentielles et législatives, suivi d’un second tour le 15 février. C’est la 4e fois que les élections sont reportées et la 2e fois en l’espace d’une semaine. De quoi vous donner le tournis. De plus, il n’y a aucune raison, direz- vous, pour que le manège ne continue. Pourquoi pas en effet, si la date fixée constitution- nellement pour l’intronisation du nouveau chef d’état élu (en l’occurrence, le 7 février 2006) a pu être contournée aussi allègrement. Pendant plusieurs semaines, le mot d’ordre a été: il n’y a pas de date tabou. Eh bien, voilà, ceux-là ont gagné. M a i s qu’est-ce qui reste alors pour contenir la fantaisie de ceux qui nous gouvernent. Eh bien, plus rien. On connait le proverbe haïtien: Comme dans la fable “le loup et les raisins”: ils sont trop verts, dit-il, et sont bons pour des gou-jats! Trêve de blabla. Assez d’échappatoires. Les petits malins de ce pays ont gagné. Cela en s’ar- rangeant pour nous placer devant un choix sim-ple: ou aller à des élections à l’échec annon- cé, cela pour cause d’inor- ganisation absolue, si ce n’est voulue; ou les renvoyer pour la énième fois car on ne sait jamais ce qui peut arriver entre- temps. D’autant plus que désormais, il n’y a plus d’exigence de délai, celui constitutionnel du 7 février ayant été violé impuné- ment. Bref, désormais, c’est le tout est permis, tout est possible. Les mêmes cau- ses produisent toujours les mêmes effets … Mais le plus grave est l’absence de toute évaluation. Tout va bien madame la marquise. Epi, epi anyen . On prend les mêmes et on recommence. Comme si tout cela n’était que fatalité, “fanitas, fanitatis”, et qu’il n’y a jamais de responsa- (voir Dates / 4) Une classe moyenne “cocoratisée” EDITORIAL PORT-AU-PRINCE, 28 Novembre L’expression a échappé à une auditrice. Que sommes-nous aujourd’hui, nous de la classe moyenne en Haïti? Des cocorats. Prononcez “cocorate”. Néologisme créole de formation récente (kokorat) voulant dire les rebuts de la société et qui au début s’appliquait aux enfants des quartiers les plus démunis, qui vont fourfouailler dans les poubelles de la force militaire internationale à la recherche de boites de conserves D’où l’appellation: “kokorat.” La classe moyenne a marché contre le régime aristidien, dans les rangs plutôt disparates de la coalition Convergence Démocratique-Groupe des 184, lors du grand forcing qui a abouti à la chute de ce pouvoir en février 2004. Deux années après, et à la veille des élections, où en est-elle? Ceux qu’on pourrait identifier comme ses candidats n’en mènent pas large, la bataille étant de plus en plus circonscrite entre le principal candidat du mouvement populaire Lavalas, l’ex- président René Préval, et celui venant des milieux d’affaires locaux, l’industriel Charles Henri Baker. (voir Cocorats / 6) (cocoa) souvent à peine entamées. Le DG de la Police nationale félicité en Conseil des ministres Mario Andresol, Dir. Gén. de la PNH P. 7 ce que je ne peux posséder, je le gâte! La Minustah frappe fort à Cité Soleil Bilan : 15 Morts

Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

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Page 1: Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44

Page

Haïti en Marche édition du 10 au 16 Aout 2005 Vol. XIX No. 28

Haïti en MarchePort-au-Prince100 Avenue Lamartinière (Bois Verna)Tel. 245-1910, Fax 221-1323

Miami173 NW 94th StreetMiami, Florida 33150Tel. 305 754-0705 / 754-7543Fax 305 756-0979

New York914 358-7559Boston508 941-6897Montréal514 337-1286

email [email protected] www.haitienmarche.com

Library of Congress # ISSN 1064 - 3896

Mercredi 27 Avril 2005Haïti en Marche Vol. XIX No. 13

Page 1Haïti en Marche édition du 2 au 8 Février 2005 Vol. XIX No 1Mercredi 27 Avril 2005Haïti en Marche Vol. XIX No. 13

Page 1Haïti en Marche édition du 2 au 8 Février 2005 Vol. XIX No 1Mercredi 27 Avril 2005Haïti en Marche Vol. XIX No. 13

Page 1Haïti en Marche édition du 2 au 8 Février 2005 Vol. XIX No 1

Haïti en Marche édition du 30 Novembre au 6 Décembre 2005 Vol. XIX No. 44

Le candidat indépendant Charles Henri Baker engagé dans une grande alliancede 8 formations politiques en cas d’un second tour photo Thony Bélizaire/P.2

Le Premier ministre intérimaire Gérard Latortue (ainsi que le président provisoireBoniface Alexandre) resteront-ils en poste après le 7 février 2006 quand ils ont

toujours juré qu’ils partiraient à cette date photo Reuters

CALENDRIER ELECTORALDerrière la ronde infernale des dates

ANALYSEMIAMI,

26 Novembre –De nouvellesdates ont étéannoncées pourles élections: 8janvier pour lepremier tour desprésidentielles etlégislatives, suivid’un second tourle 15 février.

C’est la4e fois que lesélections sontreportées et la 2efois en l’espaced’une semaine.De quoi vousdonner le tournis.

De plus,il n’y a aucuneraison, direz-vous, pour que le

manège ne continue.P o u r q u o i

pas en effet, si la datefixée constitution-nellement pourl’intronisation dunouveau chef d’étatélu (en l’occurrence,le 7 février 2006) apu être contournéeaussi allègrement.

P e n d a n tplusieurs semaines,le mot d’ordre a été:il n’y a pas de datetabou. Eh bien, voilà,ceux-là ont gagné.

M a i squ’est-ce qui restealors pour contenir lafantaisie de ceux quinous gouvernent. Ehbien, plus rien.

On connaitle proverbe haïtien:

Comme dans lafable “le loup etles raisins”: ilssont trop verts,dit-il, et sontbons pour desgou-jats!

Trêvede blabla. Assezd’échappatoires.Les petitsmalins de cepays ont gagné.Cela en s’ar-rangeant pournous placerdevant un choixsim-ple: ou allerà des élections àl’échec annon-cé, cela pourcause d’inor-g a n i s a t i o nabsolue, si cen’est voulue; oules renvoyerpour la énième

fois car on ne sait jamais cequi peut arriver entre-temps.

D’autant plus quedésormais, il n’y a plusd’exigence de délai, celuiconstitutionnel du 7 févrierayant été violé impuné-ment. Bref, désormais, c’estle tout est permis, tout estpossible.

Les mêmes cau-ses produisent toujoursles mêmes effets …

Mais le plus graveest l’absence de touteévaluation. Tout va bienmadame la marquise. Epi,epi anyen . On prend lesmêmes et on recommence.

Comme si toutcela n’était que fatalité,“fanitas, fanitatis”, et qu’iln’y a jamais de responsa-

(voir Dates / 4)

Une classe moyenne“cocoratisée”EDITORIAL

PORT-AU-PRINCE,28 Novembre –L’expression a échappé à uneauditrice. Que sommes-nousaujourd’hui, nous de la classemoyenne en Haïti? Des cocorats.Prononcez “cocorate”. Néologismecréole de formation récente(kokorat) voulant dire les rebuts dela société et qui au débuts’appliquait aux enfants desquartiers les plus démunis, qui vontfourfouailler dans les poubelles dela force militaire internationale à larecherche de boites de conserves

D’où l’appellation: “kokorat.”La classe moyenne a

marché contre le régime aristidien,dans les rangs plutôt disparates dela coalition ConvergenceDémocratique-Groupe des 184,lors du grand forcing qui a aboutià la chute de ce pouvoir en février2004.

Deux années après, et à laveille des élections, où en est-elle?

Ceux qu’on pourraitidentifier comme ses candidatsn’en mènent pas large, la bataille

étant de plus en pluscirconscrite entre leprincipal candidat du

mouvement populaire Lavalas, l’ex-président René Préval, et celui venantdes milieux d’affaires locaux,l’industriel Charles Henri Baker.

(voir Cocorats / 6)

(cocoa) souvent à peine entamées.

Le DG de la Policenationale félicité enConseil des ministres

Mario Andresol, Dir. Gén. de la PNH

P. 7

ce que je ne peux posséder, je le gâte!

La Minustahfrappe fortà Cité Soleil

Bilan : 15 Morts

Page 2: Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44Page 2 EN PLUS ... EN BREF ...

Leonel Fernandez et le no. 1de la Minustah, J.G.. Valdes

Latortue et des candidats à laprésidence au programme de

télévision de Leonel FernandezIl s’agit du programme

télévisé du President dominicainLeonel Fernandez, “Agenda del

Presidente”, retransmis tous lesdimanches sur 4 chaines locales.L’édition de cette semaine a été dédiéeà Haití ”La réalité haitienne décrite parses acteurs”.

Rafael Núñez, le responsabledu service de presse du palais nationalde Santo Domingo, a fait le voyage àPAP le week-end précédent où il a étéreçu entre autres par les deuxprincipaux responsables dugouvernement intérimaire, BonifaceAlexandre et Gérard Latortue. Deux

ex-présidents et un ancien sénateur:Leslie F. Manigat, René Préval et SergeGilles, tous les trois candidats à la

présidence, on été interviewées parNúñez. De même que Latortue, leNonce Apostolique etl’Ambassadeur Jose Serulle Ramia. Manigat a parlé de la crisestructurelle à laquelle est confrontéle pays, dont la solution passeraitentre autres par un changement dementalité chez l’haitien.

Serge Gilles s’est montréconfiant dans ses possibilités degagner les élections. Preval a rompuson silence pour plaider en faveurde meilleures relations entre nosdeux pays, particulièrement lesconditions dans lesquelles sontrefoulés nos compatriotes.

Le PM de transition aouvertement critiqué la politique deLeonel Fernandez face à Haití, ensignalant notamment quel’avènement au pouvoir du Chef de

l’Etat dominicain a été pour lui “unegrande satisfaction” et qu’il pensait quela période gouvernementale sous laprésidence de Fernández serait “unepériode d’or dans les relations entre lesdeux pays ... Malheureusement teln’est pas cas” a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Latortue a aussicritiqué la participation étrangère dansle processus électoral haïtien en faisantobserver que “la présence de tantd’étrangers et d’organisations est unfacteur de complication du processusélectoral”.

Il est « absurde » d’avoir plusde 30 candidats, selon Latortue

P-au-P., 28 nov. 05[AlterPresse] — Le premier ministrehaïtien, Gérard Latortue, a critiqué lenombre élevé de candidats qui seprésentent aux élections présidentiellesqui doivent se tenir en Haïti le 8 janvier2006.

Latortue considère« absurde » que plus d’une trentaine decandidats participent à la course à laprésidence, selon des propos diffusésdans le cadre de l’émission téléviséedominicale « Agenda du Président »,du chef de l’État dominicain LeonelFernandez.

Au cours de la semaineécoulée, Latortue avait accordé unentretien au porte-parole de laPrésidence dominicaine, Rafaël Núñez,qu’il avait reçu à Port-au-Prince.

De l’avis de Latortue, certainsdes aspirants au fauteuil présidentielpourraient être de bons parlementaires,rapporte l’agence espagnole EFE.« Tout le monde veut être président »,a dit le premier ministre haïtien.

Latortue a par ailleurs faitsavoir que les prochaines électionsseront « libres, honnêtes etdémocratiques ».

également exprimé sur la questionmigratoire et aurait fait état deperspectives de résolution à courtterme des problèmes des migrantshaïtiens, a appris AlterPresse. Desdispositions devraient être mises enœuvre conjointement avec legouvernement dominicain, selon cequ’aurait annoncé Latortue.

Des cas de déportationsmassives d’Haitiens sur la frontièrenord entre les deux pays se sontmultipliés durant ces derniers mois. Unprêtre belge, Pierre (Pedro) Ruquoy,qui défendait la cause des Haitiensdepuis 30 ans en RépubliqueDominicaine, a dû récemment regagnerson pays d’origine, suite à despressions diverses.

D’autre part, selon dessources d’AlterPresse, l’ancienprésident haïtien et candidat à laprésidence René Préval auraitégalement été interviewé dans le cadrede l’émission hebdomadaire duprésident Fernandez.

Depuis le lancement de lacampagne électorale en Haiti le 8octobre 2005, l’ancien mandatairelavalas n’a pas pris la parolepubliquement.Le chef de gouvernement s’est

(voir Hommage / 9)

La MINUSTAH frappe fortà Cité Soleil: 15 MORTS

L‘opération a duré 4 heures de temps, le samedi 26 Novembre. Une bataille rangée.Le bataillon jordanien de la MINUSTAH en poste à Cité Soleil, fort de 750 hommes,a donné l’assaut.Des membres de gangs, lourdement armés, auraient tenté de riposter à l’attaque.Bilan : 15 morts du côté haïtien. C’est le commandant en chef, le général MataBarcelar, qui a confirmé l’information.Les habitants des quartiers de Delmas 19, Delmas 31, ceux de la Route de l’aéroportou du Bas de Delmas, ont pu suivre les tirs d’armes le samedi 26 Novembre aumoment de l’attaque menée par le contingent jordanien en poste à Cité Soleil.Mais ce n’est que lundi après-midi que l’Agencia Brasil, ainsi que le site O Popularon-Line, rendaient l’information vraiment publique, renseignant sur son bilan: 15Morts.Les chars blindés onusiens barricadent depuis lors la Route 9 où tellement decitoyens ont été agressés, certains trouvant la mort.Cela faisait longtemps que les contingents des Nations Unies menaçaient les gangsde Cité Soleil de leur donner l’assaut final, s’ils ne se décidaient pas à mettre basles armes.De l’avis de plusieurs observateurs, Cité Soleil restait une chasse gardée des gangsqui allaient y cacher leur butin, qu’il s’agisse de victimes de kidnapping ou devoitures volées.Le Général Mata Barcelar a confirmé que le but ultime de la MINUSTAH est quetout le monde puisse vivre en paix et a promis de faire régner l’ordre et la tranquillitéà Cité Soleil comme ailleurs.Le lendemain dimanche 27 Novembre, le calme régnait à Cité Soleil.Ces derniers jours, la MINUSTAH a été accusée par des organisations nord-américaines et latino-américaines de violations des droits des habitants des quartierspopulaires en Haïti. Des allégations qui ont été fermement démenties par la missioninternationale.

René Préval plaide pour l’améliorationdes relations haïtiano-dominicaines

Santo-Domingo, 28 novembre 2005- (AHP) Le candidat de la Plateforme del’Espoir, René Garcia Préval, a exhorté dimanche les dirigeants haïtiens etdominicains ainsi que les representants de la societé civile des deux pays, à travaillerensemble pour préserver l’harmonie et la paix entre les deux peuples qui se partagentl’île.L’ancien président (1996-2001) a fait ces déclarations lors d’un entretien televiséaccordé à Rafael Nunez, Chef du service de presse de la presidence dominicaineet diffusé sur les chaînes RNN/27, Tele Centro, et 23.M. Préval a reconnu que l’immigration clandestine en terre étrangère crée desdifficultés de gestion dans les pays d’accueil tels que les Bahamas, la Guyane, laFrance, les Etats Unis et la République Dominicaine particulièrement, dont l’unedes mesures de contrôle peut être les rapatriements.Cependant, il a souligné que les rapatriements doivent s’effectuer de façon ordonnéeet dans le respect des principes internationaux.Il a rappelé que sous son administration, les deux pays avaient signé un accord surles conditions de rapatriement.C’´est un bon accord même si son application doit être améliorée”, a indiqué lecandidat à la présidence, ajoutant que “nous travaillerons avec le gouvernementdominicain pour améliorer cette situation”.L’immigration haïtienne est provoquée, a-t-il dit, par les difficultés internes d’Haïtiet par les différences liées au niveau du développement des pays d’acceuil desmigrants haïtiens.La solution fondamentale à ce problème, c’est le développement d’Haïti, a rappelél’ex-président, plaidant pour un rapprochement entre les différentes couchessociales haïtiennes qui vivent toutes dans des ghettos: Les masses défavoriseesvivent dans les ghettos de la misère et les élites dans les ghettos de l’insécurité, a-t-il précisé.Préval qui n’avait jusqu’ici accordé aucune entrevue à un média local ouinternational, s’est montré par ailleurs optimiste dans le cadre du processusélectoral, malgré des difficultés de parcours qu’il n’a toutefois pas énumerées.Le chef du service de presse de la présidence dominicaine a également eu desentretiens avec d’autres candidats à la présidence, dont Leslie Manigat et SergeGilles, ainsi qu’avec l’Ambassadeur Dominicain Jose Serulle Ramia et le NonceApostolique.

8 partis de l’ancienne opposition pour fairefront commun dans l’éventualité d’un 2e tourPort-au-Prince, 28 novembre 2005 -(AHP)- Des représentants d’un groupe de 8partis politiques, comprenant la Fusion des sociaux democrates, le Grand Frontcentre droit, le parti Alyans de Evans Paul, le MOCHRENA, le Rassemblementdes démocrates nationaux progressistes (RDNP), l’Organisation du Peuple en Lutte(OPL), l’Union de Chavannes Jeune et le Regroupement RESPE/KONBA deCharles Henri Baker-Chavannes Jean-BaptistePOLITIQUE ont signé lundi à Port-au-Prince une entente dite de la modernité et de la démocratie.Ces organisations politiques qui estiment faire partie des formations les plussignificatives, ont fait savoir que dans le cas où un 2ème tour est nécessaire pourles élections présidentielles et que le candidat de l’une des formations de l’ententeaccède au second tour, les autres formations feront bloc avec lui pour le secondtour.Au cas où le candidat à la présidence de l’une des formations sus-citées accède àla présidence dès le premier tour, il accepte de former un gouvernement d’ententenationale et d’ouverture tout en respectant le principe de la majorité parlementaire,conformément à la constitution, indiquent encore les signataires..Plusieurs partis membres de cette entente avaient appelé récemment à laprésentation d’une candidature unique pour barrer la route au candidat de laPlatefome de l’espoir, l’ancien président René Préval..

Haïti: Grève des stations d’essenceUne baisse des prix de l’essence est à l’horizon. La date de cette baisse n’a pasencore été fixée mais le gouvernement a fait savoir qu’une nouvelle grille de prixdes produits pétroliers va être adoptée. Cette mesure est consécutive à la baisseenregistrée sur le marché international.Selon les nouveaux prix fixés par le gouvernement provisoire, le gallon de gazoline95 devrait se vendre à 165 gourdes, le gallon de 91 à 146 gourdes.Une baisse est également annoncée sur le Gasoil, dont le gallon est fixé à 109gourdes ainsi que sur le kérosène vendu désormais à 103 gourdes.Le ministre de l’Economie et des finances Henri Bazin a d’autre part annoncé que denouveaux prix seront déterminés bientôt pour le transport en commun. Le ministèredes Affaires sociales est en train de travailler sur ces nouvelles tarifications.

(voir En bref / 13)

FUNERAILLES DE PAUL DEJEANLa Communauté haïtienne

de Montréal a rendu un dernierhommage à Paul Déjean décédé il y aquelques jours à P-au-P ...

Le vendredi 25 novembre,le Bureau de la Communauté desHaïtiens de Montréal a organisé une

veillée patriotique à la mémoire de cevieux bâtisseur qu’était Paul Déjeanqui avait travaillé pendant de longuesannées au BCCHM. Plus de 200compatriotes ont bravé le froid pour luifaire des adieux.

Chants,danses, poésie,

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Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44

Page 3L’ACTUALITE EN MARCHE

LES DISTRIBUTEURS SE METTENT EN GREVE

Baisse des prix à la pompedes produits pétroliers

HPN, 26 Novembre - Legouvernement a annoncé une nouvellegrille de prix des produits pétroliers.Cette mesure est consécutive à la baisseenregistrée sur le marché international.

Selon les nouveaux prix fixéspar le gouvernement provisoire, legallon de gazoline 95 devrait se vendreà 165 gourdes, le gallon de 91 à 146gourdes.

Une baisse est égalementannoncée sur le Gasoil dont le gallonest fixé à 109 gourdes ainsi que sur lekérosène vendu désormais à 103gourdes.

Le ministre de l’économie etdes finances a d’autre part annoncé quede nouveaux prix seront déterminésbientôt pour le transport en commun. Leministère des Affaires sociales est entrain de travailler sur ces nouvellestarifications.

De son côté l’association desdistributeurs de produits pétroliersANADIPP a demandé au gouvernementde réviser de façon équitable la margedes distributeurs.

L’association estime que lesnouveaux prix annoncés par legouvernement ne permettent pas aux

distributeurs desécuriser leur marge deprofit.

En attendantune nouvelle assembléegénérale de ses mem-bres, l’ANADIPP adécidé d’arrêter toutesactivités de distributionà partir du lundi 28novembre 2005 pourexiger l’aboutissementdes négociationsentamées depuis troismois avec les pouvoirspublics.

Quand les distributeurs locauxdécident de fermer le robinet

Le Canada se prépare aussiP. 9pour des élections

ANALYSEDerrière la ronde infernale des dates p.1

SOCIETEUne classe moyenne “cocoratisée” p.1Le chaos rituel et l’ordre citoyen p.14

ACTUALITELa Minustah frappe à Cité Soleil: 15 morts p.2

LUTTE CONTRE L’INSECURITELe DG de la Police félicité en conseil des ministres p.71.600 tués depuis février 2004 p.7Justice et Paix exprime sa grande préoccupation p.7

POLITIQUE-ELECTIONSElections le 8 janvier et un second tour le 15 février p.48 partis pour faire front commun dans l’éventualitéd’un second tour p.2René Préval parle à la TV dominicaine p.2Baker se présente comme le candidat du changement p.4Mon pays est aussi un pays p.15INTERNATIONALLe Canada va aussi aux élections en janvier p.9

ECONOMIEGrève des stations d’essence p.3Café haïtien exporté sans contrôle vers la Rép. Dom. p.9Le projet pilote p.16Batay Ouvrye: Alèt ! p.17

LIBRE PENSEEPour Yvon Neptune … p.8Normalité ! p.10

REPORTAGELe CICR explique son mandat aux forces de police p.10Haïtiens, derniers esclaves d’Amérique p.11ARTS & SPECTACLESFestival “Rasin” 2005 p. 20

P-au-P., 28 nov. 05[AlterPresse] — Les pompes à essencede plusieurs régions d’Haiti ontgénéralement cessé toute activité lelundi 28 novembre pour répondre à unmot d’ordre de grève de l’Associationde Distributeurs des Produits Pétroliers(ANADIPP).

Cette association entendaitexiger du gouvernement provisoire lareconsidération de la marge debénéfices des distributeurs.

Il était difficile, si nonimpossible de se procurer de l’essenceà la capitale. De longues files devéhicules ont été observées danscertaines pompes qui maintenaient unservice réduit, alors qu’une délégationde l’ANADIPP était en négociationavec le gouvernement par le biais deson ministère de l’économie.

En fin d’après-midi,l’ANADIPP a demandé à ses membresde reprendre leurs activités, suite à unaccord avec le gouvernement.

Dans un communiqué lu pardes médias, l’ANADIPP a fait savoir quele gouvernement a consenti uneaugmentation de la marge de bénéficedes distributeurs, laquelle sera appliquéelors de la prochaine livraison de pétrole.

Anticipant le mouvement del’ANADIPP, qui avait aussi demandéune diminution des prix des produitspétroliers, le gouvernement acommuniqué la semaine dernière denouveaux tarifs révisés à la baisse etappliqués depuis le 26 novembre.

Les produits concernés parcette baisse, somme toute légère, sont lagasoline 95 et 91 ainsi que le diesel et lekérosène. La gasoline 95 est passée de

4.50 dollars à 4.10dollars et la gasoline 91de 4.20 dollars a 3.60dollars.

Ce mouvement intervient suiteà une baisse des prix du pétrole sur lesmarchés internationaux.

Parallèlement, aucune infor-mation n’est fournie par legouvernement sur des négociations avecle Vénezuela pour l’achat de pétrole àbon marché, dans le cadre du projetPetrocaribe.

Concernant la question de labaisse des prix à la pompe, une source afait savoir que c’est le ministre desFinances, Henri Bazin lui-même qui les

avait annoncés en raison de la baissedes prix du carburant sur le marchéinternational.

Les nouveaux prix devraiententrer en vigueur dès cette semaine avecl’épuisement du stock en cours dedistribution.

Réagissant à la prise deposition de l’ANADIPP, un desresponsable de la PAPDA, CamilleChalmers, a fait savoir qu’elle vientdonner raison au Comité luttant contrela cherté de la vie et en faveur de labaisse des prix du carburant. (AHP)

SOMMAIRE

Page 4: Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44Page 4 UNE ANALYSE

CITY OF NORTH MIAMINOTICE OF WORKSHOP

The North Miami City Council will conduct a workshop to hear presentations from CommunityBased Organizations that submitted proposals for Community Development Block GrantFY 2005-2006 funding on Tuesday, December 13, 2005, starting at 5:45 PM at City Hall, 776 N.E.125th Street, North Miami, Florida in the Council Chambers located on the 2nd Floor.

IN ACCORDANCE WITH THE AMERICANS WITHDISABILITIES ACT OF 1990, PERSONS NEEDING SPECIALACCOMMODATION TO PARTICIPATE IN THIS PROCEEDINGSHOULD CONTACT THE CITY CLERK’S OFFICE NO LATER THANFOUR (4) DAYS PRIOR TO THE PROCEEDING. TELEPHONE (305) 893-6511, EXT. 2142, FOR ASSISTANCE. IF HEARING IMPAIRED,TELEPHONE OUT TDD LINE AT (305) 893-7936 FOR ASSISTANCE.

ANY PERSON WISHING TO APPEAL THE DECISION OF THE CITYCOUNCIL WILL NEED A VERBATIM RECORD OF THE MEETING’SPROCEEDING, WHICH RECORD INCLUDES THE TESTIMONY ANDEVIDENCE UPON WHICH THE APPEAL IS TO BE BASED (CHAPTER286.0105 F.S.).

bles, alors qu’on sait, et spécialement chez nous, que les mêmescauses produisent toujours les mêmes effets.

Les mêmes autorités électorales qui n’ont pas étécapables de délivrer la marchandise en près d’une année et demi,le feraient à présent en une semaine à peine.

En effet, quelle différence entre le 27 décembre, datepréalablement annoncée pour le premier tour, et aujourd’hui le 8janvier?

Si ce n’est le viol du 7 février …L’installation du nouvel élu aurait lieu, a-t-on suggéré,

le 7 avril 2006, anniversaire de la mort de Toussaint Louverture.Pourtant les mêmes vous disent qu’ils ne croient pas à la magiedes dates. Qu’est-ce donc qui se mijote?

Oui, affaire de date, cela vous rappelle peut-être uneautre célèbre tour de prestidigitation: le 1er janvier 2004,bicentenaire de notre indépendance. On nous disait: pressons-nous de nous débarrasser de ce maudit Aristide, pour pouvoirhonorer notre bicentenaire comme il se doit. Mon oeil!

Quel complot se joue contre l’histoire de ce pays, contrenos moindres symboles? En un mot, contre le pays. Et qui ensont les véritables acteurs?

Toujours la même inadéquation …Commençons par le commencement:. Ouverture de quelques bureaux électoraux à la capitale.

Nous “faisons notre carte” à celui de la Place Jéréme en juindernier et constatons que tout marche très bien, les jeunes gensengagés pour cette tâche semblent s’en acquitter avec compétenceet enthousiasme …

Manifestation en faveur du candidat pro-Lavalas René Préval photo Yonel Louis

Derrière la ronde infernale des datesCALENDRIER ELECTORAL

(Dates … suite de la 1ère page)

électorale (CEP) se plaignent de la lenteur duprocessus d’inscription.

Et ainsi de suite, toujours la mêmeinadéquation entre d’un côté des conseillersélectoraux passant le plus clair de leur temps à étaler

dans les médias tantôt leurs doutes, tantôt leursdifférends intimes, ce qui revient au même: àhandicaper l’évolution du processus (ainsi 5mois après, nous attendons encore de recevoir

. Mais dans le même temps, des membres de l’institution (voir Dates / 5)

Le CEP confirme l’adoptiond’un nouveau calendrier

ACTUALITE

Port-au-Prince, 25 novembre 2005 -(AHP)- Le président du Conseil ElectoralProvisoire, Max Mathurin, a confirmé vendrediqu’un projet de calendrier electoral a bien étéacheminé à la présidence pour publication.

“Conformément aux dispositions del’article 30 du décret electoral, le CEP a solicité dupouvoir exécutif, la publication de l’arrêté deconvocation des assemblées électorales et laconvocation du peuple en ses commices, le 8 janvier2006 pour élire le nouveau president de laRépublique, 30 sénateurs et 99 députés”, a indiquéM. Mathurin.

législatives est fixé au 15 février et les municales etlocales au 5 mars.

Max Mathurin a fait savoir que ces datesont été choisies à l’unanimité après plusieurs séancesde travail avec tous les acteurs impliqués dans leprocessus électoral.

Tout sera prêt pour les prochaines joutesaux dates annoncées, a assuré M. Mathurin.

Les dates des élections ont été reportées àplus de 3 reprises au cours de ces 4 derniers mois.

Un autre responsable du Conseil ElectoralProvisoire, Louis Gerson Richemé, avait confié tôtdans la matinée à Radio Solidarité que ces nouvellesdates ont été retenues après de nombreuses

considérations pour éviter tout nouveau désappointement.En ce qui a trait à la distribution des cartes

d’identification nationale, Louis Gerson Richemé a donnéla garantie que cette opération prendra fin le 26 décembre2005.

Il a appelé les candidats à redoubler d’ardeur dansleur campagne en restant en contact permanent avec leCEP, et pressé les partis politiques de soumettre les 40.000noms obligatoires en vue d’obtenir les subventionspromises par l’Etat .

Louis Gerson Richemé appelle également à lacollaboration pleine et entière de tous les acteurs impliquésdans l’organisation des élections afin que ces joutes soientlibres, honnêtes, démocratiques et se réalisent sans bavures.

Pour sa part, le conseiller électoral, PatrickFéquière, s’est déclaré satisfait des avancées jugéesconsidérables réalisées a-t-il dit, au niveau du ConseilElectoral Provisoire.

M. Féquière a également salué l’entente trouvéeentre le CEP et la MINUSTAH en terme de planificationlogistique pour l’acheminement du matériel électoral danstous les centres de vote aux dates voulues.

Le conseiller électoral s’est montré toutefoisprudent puisqu’il reste beaucoup à faire notamment, a-t-ildit, dans la distribution des cartes d’identificationnationale, la finalisation des bases de données relativesaux électeurs pour que chacun d’entre eux sacheexactement où voter le jour du scrutin.

“ La messe n’est pas encore dite, le CEP auraencore à faire ses preuves dans la distribution des cartesd’identification nationale “, a expliqué M. Féquière quidéclare compter beaucoup sur le concours de la presse etde la communauté internationale.

Il a averti que les risques de fraudes électoraleset des vices de procédures existent encore. “Il faut restervigilant et prêt à les dénoncer”, a-t-il dit.

Le 2ème tour des présidentielles et

Baker se présentecomme le candidat

du changementPort-au-Prince -(AHP)- Le candidat à la

présidence, Charles Henri Baker, s’est présenté le mercredi23 novembre comme celui qui peut apporter leschangements que souhaite la population haïtienne.

M. Baker qui présentait son programme politiqueau Karibe Convention Center, à Port-au-Prince, a promis

(voir Baker / 6)

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Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44

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notre carte), et de l’autre côté bientôtl’enthousiasme des quartierspopulaires et des sections ruralespour monter également à bord.

Protecteurs interna-tionaux faisant la sourdeoreille …

Le blocage actuel est donctout à fait dans l’ordre des choses. Laseule différence est qu’on ne sait pasquelle est la part de responsabilitéaussi de l’international. Qu’est-ceque ce dernier a fait, ou n’a pas fait,pour empêcher cette impasseannoncée?

Depuis 5 mois, le commundes mortels répète à qui veutl’entendre (sauf nos protecteursinternationaux qui ont choisijusqu’au dernier moment de faire la L’inscription électorale s’est déroulée sans encombre dans les quartiers populaires

photo Thony Bélizaire

NOUVELLES DATES DU SCRUTIN(Dates ... suite de la page 4) sourde oreille) que ces élections tel

qu’elles se présentent culminerontdans une immense catastrophelogistique. Contrairement aumassacre electoral du 29 novembre1987, c’est par la bureaucratie quele scandale cette fois arrivera. Desélections pour commencer sanscarte électorale et sans bureaux devote identifiables. Une pagaille, àproprement parler, indescriptible.Et le reste viendra par surcroit.

Voilà. Et il suffiraitmaintenant d’une semaine pourque cet agenda change du tout autout??? Du 27 décembre au 8janvier …

Difficile à croire.

Haïti en Marche, 26Novembre 2005

Les candidats Rigaud Duplan, Marc Bazin et Serge Gilles photo J.J. Augustin

Réactions au projet de nouveau calendrier électoralPort-au-Prince -(AHP)- Un responsable de

la Fusion des Sociaux Démocrates Haïtiens, MichaGaillard, a déclaré vendredi que la présentation du

projet de calendrier électoral à la présidence n’a pascomblé l’attente de la Fusion dans la mesure où cetteplate-forme politique avait toujours souhaité que lesélections se réalisent à la fin de l’année de l’année2005, pour respecter l’échéance du 7 février 2006.

Le 1er tour des présidentielles et deslégislatives est prévu pour le 8 janvier 2006, le 2èmetour pour le 15 février tandis que les municipales etlocales sont fixées au 5 mars.

M. Gaillard a dit toutefois comprendre quele Conseil Electoral Provisoire n’a pu tenir cespromesses en raison, a-t-il dit, des contraintes de toutes

sortes comme l’absence de volonté politique, lesproblèmes financiers et techniques.

N o u sprenons acte de cecalendrier etappelons à sonrespect en vue del’installation duprésident qui seraissu des prochai-nes joutes au moisde février, pouréviter tout éven-tuel trouble dans lepays, a dit M.Gaillard quiappelle les par-tisans et lescandidats de laFusion à se lancerde toutes leursforces dans la

course électorale pour remporter le scrutin dès le 8janvier.

Il a du même coup annoncé l’ouverture de lacampagne électorale de la Fusion qui n’attendait, a-t-il dit, que la publication du calendrier électoral pourse lancer effectivement dans la bataille, tout enexprimant le souhait que le gouvernementsubventionne les partis politiques.

Pour sa part, le leader de l’Alliance pour laLibération et l’Avancement d’Haïti (ALLAH),Reynold Georges, a déclaré que ce calendrier estinconstitutionnel puisque, a-t-il dit, la constitution

prévoit des élections dans un délai ne dépassant pas90 jours dans nles circonstance qui ont favorisél’avènement l’avènement du régime intérimaire.

Me Georges a également rappelé que laconstitution veut que les élections soient réalissées ledernier dimanche du mois de novembre, soit le 27novembre 2005.

Selon lui, la publication de ces dates vientrenforcer la position des candidats à la présidenceécartés de la course, Samir Mourra et DumarsaisSiméus, qui estiment que la décision du CEP à leurencontre n’est nullement motivée par des exigencesconstitutionnelles.

Reynold Georges a toutefois fait savoir qu’ilrestera dans la course et se dit confiant quant à savictoire au prochain scrutin en raison de sa popularité.

Le candidat de l’ALLAH a critiqué parailleurs l’action du régime intérimaire, estimant queles conditions de vie de la popuilation sont devenuesbien plus difficiles depuis le départ précipité duprésident Aristide le 29 février 2004.

Pour sa part, le candidat à la présidence duMouvement Chrétien pour une Nouvelle Haïti, LucMésadieu, a déclaré n’avoir aucun problème avec ladate du 8 janvier 2006 pour le premier tour desprésidentielles et législatives.

Luc Mésadieu a toutefois exprimé desréserves sur la formule d’élections en 3 temps puisque,a-t-il dit, elles seront trop coûteuses surtout pour lespartis politiques ne disposant pas de gros moyensfinanciers.

Selon lui, le 2ème tour des présidentielles etlégislatives pourrait se tenir le même jour que lesmunicipales et locales, soit le 29 janvier 2006, ce quipermettrait de respecter, a-t-il dit, l’échéance du 7février 2006.

Deux millions de cartes électorales en distributionPort-au-Prince, 23 novembre 2005 -(AHP)-

La distribution des cartes électorales digitalisées auraitrepris le mercredi 23 novembre dans plus d’unevingtaine de régions du pays.

Cette opération avait été interrompue enraison d’irrégularités.

Le responsable des registres au ConseilElectoral Provisoire, Pierre Richard Duchemin, a faitsavoir que 2 millions de cartes sont disponibles enHaïti

Les premiers inscrits d’avril à juin seront lespremiers servis, a-t-il fait savoir.

Le Conseil affirme avoir inscrit 3.3 millionsd’électeurs potentiels sur 4.4 millions de citoyens enâge de voter.

Les citoyens pourront se présenter auxbureaux où ils se sont fait inscrire munis de leurrécépissé ou d’une pièce d’identité pour réclamer lacarte, a indiqué M. Duchemin, soulignant qu’ils n’ontpas un centime à verser.

Pour sa part, le vice-président du BureauElectoral Départemental (BED) du département duCentre, Ortella Prudent, a informé qu’environ 40 millecartes d’identification nationale ont été acheminéesdans 2 communes du département, Mirebalais etHinche.

M. Prudent en a profité pour dénoncer lemanque de moyens pour faire fonctionner les BEDSet les BECS du département.

DE L’ACTUALITE

Page 6: Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44Page 6

Des militaires démobilisés qui occupaient le commissariat de Petit Goave ont été délogéspar les casques bleus - l’ancienne armée a été un tremplin pour la classe moyenne

photo TB

Une classe moyenne “cocoratisée”SOCIETE & POLITIQUE

(Cocorats … suite de la 1ère page)

Le règne du moins-Etat …Mais de plus, l’intervention

internationale n’a rien pour elle dans sesbagages. Que ce soit dans les promesses de

projets à haute intensité de main d’oeuvre oude création de zones franches industrielles,sollicitant la force de travail à bon marché. Ou

de contrats ou sous-contrats dont pourraitbénéficier le secteur privé.

De tout temps, la chasse gardée de laclasse moyenne a été l’administration publique,l’Etat. Or ce dernier n’est pas particulièrement gâté

par le nouvel ordre politico-économique mondial.C’est le règne du moins-Etat que possible, toutdevant être immédiatement rentabilisé.

Le 29 février 2004, une opposition conduite par labourgeoisie a renversé un régime qui se réclamait des massespopulaires.

Un tournant radical …Les classes moyennes avaient plus ou moins survécu dans

les premières années après la chute de la dictature Duvalier:gouvernements militaires (Namphy, Avril) ou civilo-traditionnels(Ertha Trouillot).

Mais le 7 février 1991 a marqué un tournant radical avecl’entrée au palais national de l’ex-curé de Saint Jean Bosco.

Qui plus est, Jean-Bertrand Aristide, dans les momentsde crise, se tournait volontiers plutôt vers l’élite économique quela classe moyenne.

Celle-ci avait connu son heure de gloire sous la dictaturede Papa Doc, et à un degré moindre sous le fils. Puis la décadencecommença quand ce dernier épousa une dame de la bourgeoisie.

Lavalas porta à la classe moyenne le coup de grâce enfaisant entrer les fils de personne au palais national.

Pas étonnant que plus encore que le retour desduvaliéristes dans la campagne électorale dont ils ont été absentsdepuis près de deux décennies, ce qui fait encore plus de bruitdans ces secteurs, c’est la demande pour reconstituer les forcesarmées d’Haïti.

Les FAD’H ont été une échelle d’ascension socialepresque naturelle pour les nouvelles générations issues de la classemoyenne.

Dénicher un visa …Conclusion: des emplois de manoeuvre pour les classes

laborieuses, et quelques contrats bon an mal an pour le secteurprivé.

Quant à la classe moyenne, elle n’a qu’à se débrouillerpour dénicher un visa et aller chercher son salut sous d’autrescieux. Comme les centaines ou milliers de jeunes couples de cadresprofessionnels partis ces dernières années pour l’hiver canadienà la faveur de la crise politique.

Ou encore les jeunes haïtiennes descendant desembarcations clandestines arraisonnées par la garde côtière franco-guyanaise, mais qui ressemblent de moins en moins à nospaysannes arrivant en Floride dans les années 70.

Enfin, on a noté qu’un certain chassé croisé a lieuactuellement dans la campagne électorale, avec une partie dusecteur des affaires rejoignant le camp du favori Lavalas – RenéPréval, tandis que “Charlito” Baker s’allie avec le mouvementpaysan de Papaye.

La classe moyenne, encore une fois, est seule à laisserpasser le vent de l’Histoire.

Editorial, Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Charles Henri Baker invite á voter le numéro 44 le jour du voteAP

d’être un président honnête qui seraau service des Haïtiens, s’il arrive aupouvoir.

L’ancien No 2 de laplateforme des 184 a appelé sespartisans à assumer leursresponsabilités en votant pour luimassivement lors des prochainesprésidentielles.

Un des responsables de sonéquipe de campagne, l’économistePierre Marie Boisson, a donnél’assurance qu’avec la victoire deBaker aux prochaines élections, lesquartiers et les régions marginalisésauront un bien meilleur visage.

Les gens vivant dans lesquartiers populaires de Cité Soleil, duBel-Air, et de Grand’Ravine, ne seront plus desmarginaux, a-t-il dit, reconnaissant que si les habitantsde ces quartiers se livrent à la violence, c’est le plussouvent en raison de leurs conditions de vie infra-humaines.

M. Boisson a également annoncé l’entreprisede travaux d’infrastructures de grande envergure sousune éventuelle présidence Baker.

propres, sécurisées et dotées d’aéroports et de portsmodernes, a-t-il assuré

Il a promis que l’ordre et la paix serontrétablis dans le pays si l’industriel Charles HenriBaker arrive au pouvoir puisque, a-t-il dit, avec l’ordreet la paix, ce sera aussi le travail.

(Baker ... suite de la page 4)

Les principales villes du pays dont Port-au-Prince, Gonaïves, Cayes, Cap-Haïtien, Jérémie seront

Baker se présente comme le candidat du changementet dénonce le gouvernement et certaines organisations internationales

Pierre Marie Boisson a enfin prônél’établissement d’un état de droit où il y ait de lacohésion sociale, condition essentielle, a-t-il dit, pourbâtir Haïti.

De hauts responsables et membres du Groupedes 184 (fer de lance de la lutte anti-Aristide), avaientpris leur distance d’avec M. Baker.

Un d’entre eux, Anthony Barbier, avait laisséentendre sur les ondes que si “Charlito” accédait à laprésidence, il serait un dictateur.

Le candidat Charles Henri Baker a égalementdénoncé des responsables de l’Etat haïtien quisoutiennent, a-t-il dit, certains candidats avec l’argentdu contribuable.

Il a également cité des organisationsinternationales travaillant sur le terrain comme laCARE et l’OEA qui utiliseraient leurs équipementspour aider certains candidats à mener campagne.

M. Baker appelle à la fin de cette pratiquejugée inadmissible.

Le porte-parole du PNUD, institutionresponsable du budget des élections, a demandé aucandidat de fournir des précisions, pour qu’on puisseprendre les measures appropriées.

La MINUSTAH présente un plande sécurité pour les élections

Port-au-Prince, 24novembre 2005 -(AHP)- LaMission des Nations- Unies pourStabiliser Haïti (MINUSTAH) aprésenté jeudi un plan de sécuritéintégré en vue du bondéroulement des prochainescompétitions électorales en Haïti.

Selon M. Jean Lafaille,coordonnateur des relations entre

la MINUSTAH et la Police Nationaledans le cadre des élections, ce plan viseà identifier le rôle exact de chaqueintervenant, à faciliter lacommunication et la coordination entreles organismes, identifier les lieux àhaut risque, les points chauds et lespoints rouges.

Ce plan vise également à(voir Minustah / 7)

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Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44

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renforcer la capacité de la Police nationale haïtienneà tous les niveaux, a indiqué M. Lafaille, précisantque ce plan opérationnel incluera des policiersnationaux, ceux des Nations Unies (UNPOL) et dessoldats de la force onusienne.

Une troupe sera déployée, a-t-il dit, danschaque région tout au long du processus électoral.

Pour sa part, le porte-parole de laMINUSTAH, le colonel marocain, El Ouafi Boulbars,a fait savoir que la MINUSTAH dispose de moyensadéquats pour accomplir sa mission dans les meilleuresconditions.

Des démarches ont déjà été entreprises parle Conseil de sécurité pour renforcer la sécurité desprochaines élections.

Un bataillon jordanien arrivé récemment dansle pays a commencé, a-t-il dit, à se déployer sur leterritoire national depuis le mercredi 23 novembre,

Un bateau argentin est également arrivé àPort-au-Prince, le 16 novembre dernier, avec à borddes équipements et du matériel logistique pour lesdifférentes unités de la MINUSTAH, a informé M.Boulbars.

Des médecins et des infirmiers sont venuségalement renforcer l’hôpital argentin de la forceonusienne, a ajouté M. Boulbars, qui rappelle quel’effectif actuel de la force militaire est de 7.272casques bleus.

onusienne adopté dans larésolution 1608 du 21 juindernier, ne dépassera pas 5500soldats.

Un autre porte-parole dela mission onusienne, DamianOnsès Cardona, a quant à lui faitsavoir que la MINUSTAHtravaille activement avec leConseil Electoral Provisoire envue de l’organisation de bonnesélections dans le pays, dans le plusbref délai.

46 formateurs principaux d’agents électorauxsont déjà déployés à travers toutle territoire national, a fait savoirM. Cardona.

La MINUSTAH est entrain d’identifier les 1.325 agentsélectoraux et les 809 responsablesde bureaux de vote qui serontformés par les formateurs sus-mentionnés.

Le CEP bénéficieégalement de l’appui logistique dela MINUSTAH pourl’acheminement et la distributiondes cartes électorales, a encoreannoncé M. Cardona.Il a souligné que le renforcement de la force

MINUSTAH plan de sécurité(suite de la page 6)

Mario Andresol et un commandant de la police internationale(CIVPOL)

Le Conseil des ministres salue le travail du commandant de la PNHLUTTE CONTRE L’INSECURITE

Port-au-Prince, 24 novembre 2005 -(AHP)-Le gouvernement intérimaire dirigé par Gérard

général de l’institution policière, Mario Andrésol, pourle bon travail réalisé, a-t-il dit, par ce dernier depuis

son arrivée à la PNH.Dans le rapport du conseil

des ministre du 23 novembre 2005,le gouvernement a réitéré sadétermination à faire de la policenationale un corps professionnel auservice de la nation.

Selon ce rapport, ledirecteur général, Mario Andrésol etl’inspectrice générale de la PNH,Gessy Cameau Coicou, ont reçu desinstructions formelles du CSPHpour faire respecter les règles etprincipes en vue du bonfonctionnement de l’institutionpolicière.

Le conseil des ministresréaffirme son devoir d’assurer non

particulier.Si des infractions sont reprochées à un

policier, il revient seulement à la justice de seprononcer dans le respect des droits de l’intéressé etde la présomption d’innocence, a souligné le rapport.

Le conseil des ministres félicite le directeurgénéral, le haut état major de la PNH, les policiers engénéral pour leurs efforts en vue de rétablir un climatde sécurité susceptible de favoriser le déroulementd’élections libres, honnêtes et démocratiques dans lepays.

Des manifestations ont été organisées cesderniers jours contre le chef de la PNH par despartisans de deux anciens haut gradés de la PNHaccusé d’implication directe ou indirecte dans la tueriede Grand ravine qui a fait plus d’une dizaine de mortsen août dernier.

Mario Andrésol, accusé de responsabilitédans l’arresrtaion des deux hommes par des partisansde ces derniers, a fait savoir qu’il ne cèderait pas auxpressions et qu’il continuerait d’épurer la policenationale.Latortue, chef du Conseil Supérieur de la Police

Nationale (CSPN), a accordé un satifecit au directeur

seulement la protection de l’institution en general, maiségalement celle de chaque policier et policière en

Plus de 1.600 Haïtiens tués depuisdébut 2004HPN, 26 Novembre - Selon

une étude réalisée par uneorganisation basée à Genève (Suisse) la violence aatteint son point culminant depuis le départ de JeanBertrand Aristide.

Présenté sous forme d’un livre le rapportréalisé par le canadien Robert Muggah, que les armesà feu ont causé la mort de plus de 1.600 personnes etfait des milliers d’autres victimes.

La grande disponibilité des armes à feu afacilité l’expansion de la violence dans le pays selonle rapport qui a été présenté aux autoritésgouvernementales et à des dirigeants politiques etcandidats à la présidence.

l’organisation “Small arms survey”,les groupes armés et les compagnies

privées de sécurité détiennent plus de 13.000 armesautomatiques ou semi-automatiques. 170.000 armesillégales sont aux mains de civils puisque la policeavait en 2001 fourni des autorisations pour 21.000seulement.

Face à cette situation, l’auteur de larecherche, Robert Muggah, estime que sans uneintervention efficace et immédiate la situation pourraitse détériorer davantage durant la période électorale.

En même temps il a encouragé les NationsUnies à intensifier son programme de désarmementvolontaire basé sur l’approche “DDR”, désarmement,démobilisation et réinsertion.Selon les recherches effectuées par

L’ambassadeurde la Suisse suggèreun effectif policierde 20.000 hommes

Port-au-Prince -(AHP)- L’ambassadeur de laSuisse en Haïti, Bertrand Louis, a appelé jeudi lesautorités haïtiennes à agir vite en vue de réduirel’insécurité en Haïti, à l’approche des prochainesjoutes électorales.

Le diplomate intervenait à l’occasion dulancement par le PNUD et la MINUSTAH d’unouvrage de Robert Muggah intitulé: “Haïti, cheminde la transition”, et traitant des moyens stratégiquespour aider à concrétiser le projet désarnement,démobilisation et réinsertion (DDR).

Le diplomate a invité les responsables departis politiques à accorder une place de choix, dansleur agenda, à la question de la sécurité.

Bertrand Louis qui dit reconnaitre que les6.000 policiers formant l’effectif actuel de la Policenationale ne peuvent assurer la sécurité des 8 millionsd’haïtiens, a suggeré de faire passer l’effectif depoliciers à au moins 20.000 hommes en vue d’unmeilleur contrôle du territoire.

Un telle disposition fera baisserautomatiquement l’insécurité qui gagne du terrain dansle pays.

Justice et Paix exprime une autrefois sa grande préoccupation

Note de presseLa commission Episcopale Nationale Justice

et Paix exprime une autre fois sa grande préoccupationsur l’avancement du processus électoral dans le pays. 1.- En ce qui concerne la registration descitoyens. La Commission prend note de la déclarationdu CEP qui fait savoir que sur 4.400.000 électeurspotentiels, 3.400.000 ont fait les démarches pour retirerleur carte de citoyen. Nous reconnaissons le grand

effort entrepris durant quelques mois pour y arriver àce résultat. Cela signifie, s’il y a de la volonté dans lepays pour réaliser quelque chose, beaucoup devientpossible. Mais nous regrettons, et nous le considéronscomme une violation des droits de citoyens : ceux quin’ont pas pu retirer leur carte de citoyen, sont leshabitants des sectionscommunales. Les mesures prises

(voir Justice et Paix / 8)

Page 8: Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44Page 8

LEGAL ANNOUNCEMENT OF BIDSMIAMI-DADE COUNTY

MIAMI, FLORIDA

Miami-Dade County, Florida is announcing the availability of bids, which can be obtainedthrough the Department of Procurement Management (DPM), from our Website:www.miamidade.gov/dpm. Vendors may choose to download the bid package(s), free of charge,from our Website under “Solicitations Online”. Internet access is available at all branches ofthe Miami-Dade Public Library. It is recommended that vendors visit our Website on a weeklybasis to view newly posted solicitations, addendums, revised bid opening dates and otherinformation that may be subject to change.

Interested parties may also visit or call:

Miami-Dade CountyDepartment of Procurement ManagementVendor Assistance Unit111 NW 1st Street, 13th floor,Miami, FL 33128Phone Number: 305-375-5773

There is a nominal non-refundable fee for each bid package and an additional $5.00handling charge for those vendors wishing to receive a paper copy of the bid packagethrough the United States Postal Service.

These solicitations are subject to the “Cone of Silence” in accordance with County OrdinanceNo. 98-106.

pour corriger certaines situations, n’ontpas donné le résultat espéré : le délaiétait trop court, les habitants n’ont pasété informé convenablement, le matérielétait insuffisant, certaines zones sont trèséloignées, ou bien il n’y a pas d’énergieélectrique pour faire fonctionnerl’ordinateur. La conséquence en est, quecertaines autorités locales seront éluespar un faible pourcentage de lapopulation. Pourtant, les électionslocales auraient dû être le fondement dela construction démocratique du pays.

2.-Nous apprenons que laregistration s’est réalisée dans lesquartiers populaires de la capitale. Ceci

est une bonne nouvelle. Seulement,nous nous demandons ce que celasignifie quand il y a registrationd’électeurs dans un quartier, lespersonnes de l’extérieur ne peuvents’approcher pour cause de violence,d’insécurité et de kidnapping dans ceszones.

3.-La distribution des cartes decitoyenneté a commencé timidementdans quelques zones. Dans certainsdépartements la distribution n’est pasencore faite. Nous constatons avecregret que certains responsables debureaux ne peuvent résister à la tentationd’exiger de l’argent pour cette pièce

d’identification. Dans quelques zonesde la capitale, la distribution de la carteélectorale entraîne des bastonnades surla population par les Policiersélectoraux. Nous félicitons le CEP quiétait intervenu rapide en certainsendroits. Nous demandons à tous ceuxet celles qui font parti de l’appareilélectoral, pour considérer leur travailcomme un travail au service de lacollectivité, et non pas comme une façonpour tirer un avantage rapide qui faitpenser à la corruption.

4.-Nous apprenons quecertaines activités politiques qui sontliées avec la violence à Port-au-Prince

et aux Gonaïves. Est-ce que le payssera de nouveauvictime del’impunité et dudésarmement quin’a pas eu lieu ? Nous attendons laréaction descandidats, qu’ilscondamnent defaçon ferme lesactes de violenceperpétrés par leurspartisans. Nous lesdemandons desonger le Codeéthique signé pardivers partispolitiques. Lesresponsables partiset coalitionspolitiques de leurcoté, et le CEP lui

même doivent agir contre ces candidatsqui ne respectent pas les engagementpris par eux, selon le vœux du Décretélectoral.

5.-Dans la note du 21septembre 2005, la Commission asoulevé la question des analphabètes. Ces élections générales sont trèscomplexes à cause du nombre defonctions à élire de partis politiques etde candidats pour chaque poste. Quelles dispositions sont prises par leCEP pour permettre à ces citoyens devoter correctement ? Rien n’est ditjusqu’à ce moment.

Le processus avancelentement. Plusieurs voix exprimentdes doutes sur son bon déroulement. Pourtant, le pays ne peut pas rester danscette transition qui doit aboutir surl’établissement d’autorités légitimeschoisies par les citoyens dans desélections libres, honnêtes et nonpartisanes. La Commission demandeà tous les acteurs engagés dans leprocessus de faire preuve de bon senset de tolérance, de leur capacité dedialogue et de négociation pour trouverdes solutions correctes à tous lesproblèmes qui se posent au cours deroute.

Pour le Comité DirecteurNational.

P. Jean Hanssens, directeur

Port-au-Prince,20 novembre 2005

Justice et Paix exprime une autre fois sa grande préoccupation(suite de la page 7)

Yvon Neptune

LIBRE PENSEE

Pour Yvon NeptuneMon cher Marcus,Les mois passent et aggravent

mes remords. Remords et culpabilitéde n’avoir pas encore pris le temps dete demander un petit espace dans Haïtien Marche pour dire à Yvon Neptunemon estime et mon dégoût du sort quilui est fait.

Lors de la passation despouvoirs entre l’ancienne présidenceet l’actuel gouvernement provisoire,Yvon Neptune a été d’une dignité etd’un courage exemplaires.

Ceux qui le maintiennentscandaleusement en prison,gouvernementaux, membres del’establishment, juges, revanchardshaineux et inquiets, doivent savoirqu’ils sont d’ores et déjà voués aux“poubelles de l’Histoire”, comme ondisait autrefois.

Leurs proches et descendantsseront flattés de les y retrouver demain,à jamais flétris par l’impitoyablejustice des historiens. Il est vrai queles dites poubelles débordent et qu’ilsn’y manqueront jamais de compagnie,

ne serait-ce que celle des Bush etconsorts.

Je profite de l’occasion pourremarquer le spectacle dérisoire de lacourse au trône présidentiel dans nosdeux Républiques bananièresrespectives. Il y aura bientôt autant decandidats en France qu’en Haïti, maisnous vous ferons bien sûr la leçon.

Si je devais voter chez vous(citoyen d’honneur de Port-au-Prince,il ne manquerait plus que je me présentecomme Siméus!), il me semblequ’écartant la tourbe des pitres, descriminels, des inconscients et dessimples “avidadollars”, je donnerais mavoix à René Préval qui me parait le plusproche du peuple et le plus honnête.

A deux conditions cependant:qu’il nous dise, d’une part, ce qu’il saitde l’assassinat à jamais impardonnablede Jean Dominique et, d’autre part, qu’ilne trahisse pas ses partisans une fois élu,auquel cas il prendrait à son tour lechemin des poubelles sus-dites …

POST SCRIPTUM

Préval président etYvon Neptune premierministre, ça ferait un beaucouple qui ferait plaisir à laCIA, au Bord de Mer et auxgangsters de tous poils, doncc’est bon et démocratique!

Soyons charitables:j’ajouterais Marc Bazin (trèsencadré) comme conseillertechnique pour tout ce qui estbudget, finances; MichaGaillard quelque part àl’Education nationale ensouvenir de son père. Ontrouverait bien une vingtainede personnalités estimables(y compris femmes: MadameLafontant à la culture).

Et bien sûr MarcusGarcia à la tête d’un grandministère de l’Information,de la Communication et desrapports avec la Diaspora (quitte à lui àcompléter cet idéal gouvernement, je neconnais pas tout le monde …).

Meilleures amitiés,

Jacques Barros

L’ancien maire ErnstErilus blessé par balles

Port-au-Prince, 23 novembre 2005 -(AHP)- L’ex-maireadjoint de la Commune de Delmas, Ernst Erilus, a été blessépar balles mardi à Port-au-Prince.

Ernst Erilus qui reçoit actuellement des soins dans uncentre hospitalier de Port-au-Prince, a expliqué que l’incidents’est produit alors qu’il tentait, a-t-il dit, de libérer 2 employésde l’entreprise “ Food For the Poor “ qu’un groupe de civilsarmés venait d’enlever.

Selon lui, il y aurait des morts dans le camp deskidnappeurs pendant des échanges de tirs.

Le maire de Delmas, Jean Prisca Vilfort avait fait savoirla semaine dernière que Erilus avait servi d’intermédiaire dansle cadre de la libération d’un maire adjoint de cette commune,Jean-Marie Descorbettes, dont on avait annoncé l’enlèvement.

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Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44

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(Hommage ... suite de la page 2)

PARIS, 28 nov 2005 (AFP) - Les électionsprévues au début de l’année prochaine en Haïtidoivent permettre à ce pays de revenir à “la stabilitéet à la démocratie”, a déclaré lundi le ministère desAffaires étrangères.

“Ces élections seront une étape essentielledans la voie du retour à la stabilité et à la démocratieen Haïti”, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay,Jean-Baptiste Mattéi.

“La France, avec la communautéinternationale, se tient aux côtés de Haïti pouraccompagner et consolider ce processus de transitionpolitique”, a-t-il ajouté.

Les électeurs haïtiens seront appelés auxurnes le 8 janvier pour élire leur nouveau présidentet leurs parlementaires, selon un nouveau calendrierpréparé par le Conseil électoral provisoire (CEP).

Le deuxième tour des élections aura lieu le15 février et des élections municipales et localesdoivent se tenir le 5 mars.

A l’origine, le premier tour devait se tenirdébut novembre, avant d’être une première foisreporté au 20 novembre, puis envisagé pour la mi-décembre.

Ces échéances s’étaient révélées impossiblesà tenir en raison de problèmes logistiques.

Ces élections seront les premières depuis lachute en 2004 de l’ex-président Jean BertrandAristide, exilé en Afrique du Sud.

Les élections doiventramener la stabilitéen Haïti, selon Paris

Port-au-Prince, 22 novembre 2005 -(AHP)-Haïti est en passe de réaliser les élections les pluscoûteuses de son histoire, mais ces élections pourraientne pas apporter la démocratie dont rêve le peuplehaïtien, a indiqué le directeur exécutif de la coalitionnationale pour les droits des haïtiens (NCHR), JocelynMcCalla.

Ces élections dont le calendrier est toujoursdans l’impasse, devraient coûter plus de 100 millionsde dollars .

Dans un rapport intitulé Haïti sur le cheminde 2006, le responsable de la NCHR estime que lesconditions de stabilité et de progrès démocratiquen’existent guère en Haïti.

De ce fait, a-t-il souligné, même des électionsdémocratiques pourraient ne pas pouvoir permettre aupeuple haïtien d’espérer un mieux-être.

McCalla dit noter qu’Haïti souffre d’unecarence d’institutions importantes.

“La communauté internationale dépense del’argent pour l’organisation des élections en Haïti, maisce geste pourrait ne pas servir à grand chose, puisque,a-t-il dit, la reconstruction de ce pays requiert plusqu’un exercice électoral.

Il a souligné que la stabilisation politique,sociale et économique d’Haïti est conditionnée à lamodernisation de ses institutions et à desinvestissements.

De nombreux autres secteurs ont estimé quela situation a empiré en Haïti après le départ précipitéd’Aristide le 29 février 2004.. La violence, l’injustice,l’impunité et l’intolérance continuent re régner, ont-ils dit, en maîtres et seigneurs.

Les élections les pluscoûteuses, selon la

NCHR

QUELQUES CHIFFRESCafé haïtien exporté sans contrôle vers la Rép. Dom.

P-au-P, 22 nov. 05 [AlterPresse] — Entre60.000 et 160.000 sacs de 60kgs de café vert haïtien,d’une valeur d’environ 15 millions de dollarsaméricains, passent annuellement la frontière vers laRépublique Dominicaine, selon l’agronome GillesDamais de l’Institut de Recherches et d’Applicationdes Méthodes de Développement (IRAM).

Dans le cadre du Laboratoire des RelationsHaïtiano-Dominicaines (LAREHDO), Damais aeffectué des recherches en vue de mieux connaître lescircuits d’exportation du café haïtien vers laRépublique Dominicaine et réfléchir sur les mesuresà prendre pour mieux valoriser ce débouché.

Ces chiffres, complètement sous-estimés,font de la République voisine le principal partenairecommercial d’Haïti pour ce qui est du commerceextérieur du café, souligne Gilles Damais. Cependant,cette exportation est effectuée « de manièrecomplètement informelle », ajoute-t-il.

Le responsable de l’IRAM indique quedurant les années 1980, Haïti importait du cafédominicain. « Il était à ce moment-là plus intéressantpour la filière haïtienne d’importer du café dominicain,mais ça n’a durée que deux ans », rappelle-t-il.

Durant les 15 ou 20 dernières années, le caféconsommé en République Dominicaine est celuid’Haïti. On estime qu’à peu près la moitié de ce caféprovient du Sud-est (Thiotte, Fond Jean-Noël,Macary), un quart provient de la Grand’Anse avec uncircuit commercial très bien établi depuis Beaumonten passant par Jérémie vers Port-au-Prince, ensuiteBelladère, avant d’arriver en République voisine.

Selon Gilles Damais, le prix de la livre decafé haïtien varie selon la région, selon sonenclavement et selon la période. Plus la région estenclavée par rapport au marché du café, plus les prixseront bas. Plus la concurrence est élevée comme àThiotte, où la livre de café vert passait de 30 gourdesà 40 gourdes en février 2005, plus les prix sont élevés.

En novembre 2004, l’intermédiairetransfrontalier haïtien revendait le café de Beaumont

à 36 gourdes la livre (avant frais financiers) à soncontact dominicain. En avril 2005, il passait à 43gourdes.

L’intermédiaire transfrontalier réalise unemarge nette de 1,2 gourdes sur chaque livre de caféachetée à la capitale à des marchands du circuitJérémie/Port-au-Prince. Cette situation est due àl’enclavement de cette commune du département dela Grand’Anse où les routes sont dans un état critique.« Dans la région de Beaumont relativement éloignéede la République Dominicaine, on a des prix quidémarrent en pleine campagne à un niveaurelativement bas (20 gourdes), mais qui atteignent enfin de campagne les 40 gourdes la livre », préciseGilles Damais. De son coté, en plus de le consommer,la République Dominicaine réexporte le café haïtiensemi torréfié à des firmes portoricaines. Pour leur part,ces dernières en revendent une partie sur le marchémondial, sous forme de café vert, selon l’étude duLAREHDO.

La torréfaction, à l’échelle industrielle, decafé de qualité pourrait être envisagée en Haïti, selonl’étude, qui admet, toutefois, que la perte du débouchédominicain aurait certainement des conséquencesnéfastes à la fois sur les revenus des producteurshaïtiens, les surfaces en café et, en dernier lieu, surl’environnement haïtien.

« Le commerce de café avec la RépubliqueDominicaine n’est pas un phénomène nouveau, il datedéjà d’une trentaine d’années », selon le LAREHDO.

« La production de café en RépubliqueDominicaine connaît une tendance à la baisse depuisune vingtaine d’années », en raison de la faiblerentabilité par rapport à d’autres opportunités decultures pour l’exportation, des difficultés d’accès àla main d’œuvre pour la récolte et des catastrophesnaturelles qui se sont produites dans la région.

Le pois congo d’Haïtitrès prisé en Rép. Dom.

P-au-P, 24 nov. 05 [AlterPresse] — Plus de4.000 tonnes métriques de pois congo, d’un montantde 2 millions de dollars américains, sont exportésannuellement d’Haïti vers la République Dominicaine,selon une étude du Laboratoire des RelationsHaïtiano-Dominicaines (LAREHDO).

Alex Bellande, consultant au LAREHDO,affirme que 80% des importations dominicainesproviennent du Plateau Central. Ce produit,transformé par les entreprises dominicaines, est parla suite exporté vers les Etats-Unis d’Amérique.

Durant les années 1990, la RépubliqueDominicaine était considérée comme un des premiers

(voir Pois congo / 16)

Canada: Des élections anticipéesMontréal, 28 nov. Le PM Paul Martin a

présenté la démission de son gouvernementminoritaire, déclenchant ainsi des élections anticipéespour le mois de janvier 2006. Il s’est présenté cettesemaine devant la gouverneur générale, l’honorableMichaëlle Jean, pour lui demander de dissoudre leParlement, ce qui a été fait.

Qu’est-ce qui a amené le pays si vite auxélections, 17 mois seulement après la victoire du partilibéral de Paul Martin? C’est une motion de défiancequi a été déposée jeudi dernier et votée le lundisuivant(28 nov) par les 3 partis de l’opposition: 171voix Pour et 133 Contre. Cette motion de défiance duParti Conservateur du Canada (PCC) stipule que“leParlement n’a plus confiance dans le gouvernementlibéral minoritaire dirigé par Paul Martin“. Cette chargeest suffisante pour faire tomber le pouvoir en place.

C’est aussi le scandale des commanditesqui est à la base du renversement du gouvernement.Un rapport du commissaire John Gomery publié débutnovembre, a révélé que les libéraux fédéraux, ère JeanChrétien, ont gaspillé des centaines de millions dedollars dans des opérations de commandites auQuébec, afin de preserver, dit-on, l’unité du Canadapendant et après le référendum de 1995 sur laSouveraineté de la deuxième province du pays.

En effet, plusieurs dizaines de millions ontété retrouvés dans les comptes bancaires des amis duparti sous forme de commandites. Cette affaire estconsidérée par l’opposition comme étant le plus grosscandale de corruption du siècle au Canada. PaulMartin qui a éjecté Jean Chrétien, libéral comme lui,

du fauteuil de premier ministre après deux mandates,s’est empressé de recommander une commissiond’enquête indépendante pour régler des comptespolitiques. Un premier rapport sorti en novembredernier l’a blanchi et a blâmé son ex-patron, devenuson meilleur ennemi Jean Chrétien, qui a décidé deporter l’affaire en appel, honneur oblige.

L’ancien ministre des Finances n’a cesséde répéter qu’il est innocent, mais le scandale lui avalu un gouvernement minoritaire en juin 2004.L’opposition continue de le pousser dans ses derniersretranchements en exigeant des élections même enplein hiver. Le chef du PCC Stephen Harper, jeune etambitieux, joue sa dernière carte. Il a été battu parPaul Martin il y a 17 mois, et avec ces élections surfond de scandale financier, il espère prendre sarevanche.

Ce qui n’est pas chose facile. Les dernierssondages à l’échelle nationale donnent les libérauxen avance de 10 points sur les conservateurs (doitecanadienne). En bon stratège, Paul Martin a promisces dernières semaines pas moins de 60 milliards dedollars à tous les secteurs, une façon de prouver sabonne gouvernance.

Haïti, au coeur de la campagne En pré-campagne, les gros canons du parti

Eillen Carrol, Pierre Pettigrew et Denis Coderre ontannoncé une aide de 33 millions de dollars pour desprojets en Haïti. Avec cette somme, le gouvernementMartin aura déjà déboursé 120 millions sur 180millions pour aider le pays dans des projets de toutes

de notre correspondant

(voir Canada / 18)

textes et témoignages, tout y était pour saluer ce grandintellectuel.

Le lendemain samedi, les catholiquess’étaient donnés rendez-vous à l’église Notre-Damed’Haïti pour une messe religieuse, concélébrée par 3prêtres. Cérémonie très émouvante rendue à cet ancienprêtre des spiritains et Ministre des haïtiens vivant àL’étranger sous le régime Lavalas.

HOMMAGE A PAUL DEJEAN

Paul DÉJEAN est mort, après une longuemaladie, le lundi 21 novembre dernier. Il était âgé de74 ans. Il a été le fondateur et un des principauxanimateurs du Bureau de la Communauté Chrétiennedes Haïtiens de Montréal (BCCHM).

Le dévouement de Paul Déjean était reconnupar tous les membres de la communauté haïtienne etpar les autorités québécoises.

De retour en Haïti à la chute de la dictaturedes Duvalier qu’il avait combattue avec passion, il arempli des fonctions officielles comme Secrétaired’État à l’Alphabétisation et comme ministre desHaïtiens vivant à l’étranger.

Nous présentons nos condoléances à toutela famille Déjean et aux autres parents et proches.

Les funérailles ont été célébrées à Port-au-Prince le samedi 26 novembre.

A Montreal, une célébration eucharistiqueavec témoignages a eu lieu aussi le samedi 26novembre à la Paroisse Notre-Dame d’Haïti angle desrues Saint-Denis et Beaubien à Montréal.

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Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44Page 10

La cérémonie de remises des diplômes (Clémenzo/CICR)

Haïti : le CICR explique sonmandat aux forces de police

EN DIRECT DU TERRAIN

28 Octobre 2005 778 nouveaux policiers, dont 35 femmes, ont été formés pour renforcer la Police nationale

haïtienne à l’approche des élections. Avant un déploiement sur le terrain, le CICR leur a rappelé sonpropre rôle car délégués et policiers sont amenés à se revoir.

Un reportage de Jean-Yves Clémenzo

Académie de police de Port-au-Prince. Il est9 heures ce matin de fin août. Cent soixante aspirantspoliciers, vêtus de polos blancs et de shorts bleus,arrivent en file et s’installent silencieusement dans lagrande salle du centre de formation. Ils vont participerpendant trois heures à une séance durant laquelle descollaborateurs du CICR parleront de divers sujets,telles que l’action de l’organisation en Haïti oul’obligation légale de respecter le personnel arborantl’emblème de la croix rouge.

Les chefs de groupe des deux classesannoncent que les élèves sont prêts. La session débutepar un film retraçant les activités du CICR. Sur fondd’images de conflits armés, le film pose des questionscruciales parmi lesquelles : “Existe-t-il encore uneplace pour l’action humanitaire ou la dignité desvictimes?”

Ces messages forts touchent les esprits desaspirants qui suivent une formation de quatre moisavant d’être affectés dans tout le pays. Jacob Charles,assistant en communication pour le CICR, leurexplique en créole l’histoire de la Croix-Rouge, sesprincipes d’humanité, d’impartialité et de neutralité.Il poursuit en donnant des informations sur l’usagedes emblèmes de la croix rouge et du croissant rouge.

Respect de l’emblème“Ces emblèmes sont très importants pour les

blessés, les délégués du CICR et les volontaires de laCroix-Rouge car ils servent à les protéger”, préciseJacob. En Haïti, l’évacuation des blessés peut s’avérerdangereuse, surtout dans les quartiers populaires dePort-au-Prince qui connaissent depuis plusieurs annéesune violence endémique.

Le CICR travaille notamment dans le quartierde Cité Soleil, où il réhabilite le système de distributiond’eau, effectue des travaux d’assainissement etsoutient des secouristes de la Croix-Rouge haïtienne.Ces derniers évacuent régulièrement des personnes quisouffrent de blessures par balles. À la sortie du quartier,les secouristes peuvent être contrôlés par la police ou

Nations Unies pour la stabilisation en Haïti).

blessés intéressentparticulièrement lesaspirants. “Peut-onstopper les ambulanceset contrôler lessecouristes ?”, demandel’un d’entre eux. Undélégué répond que leCICR ne s’oppose pasaux contrôles dans lecadre du travail de lapolice, mais que toutepersonne blessée a ledroit de recevoir dessoins dans les meilleursdélais.

Un autre as-pirant s’interroge sur lestypes de sanctions quipeuvent être prises àl’encontre des per-sonnes utilisant de façonabusive l’emblème de la croix rouge. Plusieursquestions portent sur les difficultés rencontrées sur leterrain, sur les moyens de prévenir la guerre et ou lefinancement du CICR.

Accès aux détenus“Les policiers ou les hommes de l’ONU ne

comprennent pas toujours le travail des organisationsde la Croix-Rouge”, souligne Jean-Yves Clémenzo,délégué communication du CICR en Haïti. “Il estimportant de les sensibiliser à notre action car noussommes appelés à nous revoir sur le terrain,quelquefois dans des environnements tendus ouviolents.”

Comme le CICR effectue en Haïti des visitesdans des commissariats de la capitale pour s’assurerque les conditions de détention sont conformes auxnormes internationales, il est nécessaire de préparerles policiers à collaborer avec les délégués.

“Il y a parfois une certaine réticence àaccepter les délégués du CICR dans les lieux dedétention, il faut donc que les policiers comprennentlors de leur formation que le CICR intervient avecl’accord des autorités et qu’il le fait pour tout le monde,quelle que soient les opinions politiques des détenus”,

affirme Maxime Miguelite, directeur de l’Académie,qui a lui-même suivi un cours en droit internationalhumanitaire au mois d’août 2005 en Suisse.

Depuis le début de l’année, le CICR aorganisé 7 séances de diffusion pour près de 1200aspirants de l’Académie de police à Port-au-Prince.Des cours ont également été donnés aux commissaireset aux inspecteurs en formation ainsi que dans lescommissariats de province à Cap-Haïtien au Nord dupays, et à Hinche et Mirebalais, dans la région dePlateau Central.

La police haïtienne, en pleine restructuration,doit faire face à des difficultés liées au manque dematériel, d’effectifs et de cadres pour la relève auniveau du commandement. Bientôt, les nouveauxpoliciers issus de la 17e promotion vont se mettre àl’œuvre. Leur tâche ne sera pas facile dans un paysmarqué par la violence et des crises humanitaires àrépétition.par les Casques bleus de la MINUSTAH (Mission des

L’usage de l’emblème et l’évacuation des

Normalité !SOCIETE

« Le concept de normalité n’a de sens qu’aux yeuxd’une majorité » A. Clarke

OSCAR GERMAIN

Contrairement à la grande majoritéde mes articles qui prennent naissance grâceà la fécondation des discussions de l’après-midi du samedi, entre amis, celui-ci, sur lanormalité, est le fruit des entrailles de mesobservations quotidiennes de la situation,j’espère, conjoncturelle, de la société haïtienne. Danstoute société, l’alternance de bons et de mauvaismoments, la rupture du consensus entre les différentesoptions idéologiques ou sociales, peut parfois créerdes moments de crise, de désorientation. Cependant,ce ne sont généralement que des étapes historiques,brèves et qui généralement cèdent la place à d’autresétapes, de vie démocratique, de bien-être collectif.La brièveté de ces moments dépend du degré dematurité sociale de ces communautés. Chez nous,depuis 200 et un ans, depuis donc les temps de lutteentre « concombre et aubergine », nous n’avonsjamais créé les conditions pour que prenne fin ceprocessus d’ensevelissement des rêves, des attentes,des espoirs de tout un peuple. Nous n’avons jamaisvoulu établir un mode de fonctionnement normal.

La normalité ! Peu de mots, sous uneapparence normale, renferment autant decontradictions, de non-sens, de non-dits, de doublesens. Il se retrouve dans une grande variété dedomaines de l’esprit, de la vie : la psychologie, lesmathématiques, la physique, la chimie, la biologie, lamédecine, les sciences sociales, etc. Il s’agit d’un termedifficile d’appréhender, de cerner. Nous pouvons parlerde normalité biologique, de normalité sociale, denormalité psychologique, et même en statistiques,

surtout en statistiques : tout ce qui n’est pas majoritéest susceptible d’avoir des comportements anormaux.Si tu cherches la normalité, va dans le troupeau dit leproverbe.

Mes « ennemis intimes », déclarés ou enlatence, mes « adversaires intellectuels »- je crois enavoir-, et les autres « accepte-tout », tout ce beaupaquet de monde qui côtoie de façon quotidiennel’anormalité de la situation sociale, politique,économique du pays et qui semble de moins en moinsvouloir en sortir pour récupérer la normalité, vontsûrement en profiter pour attaquer ma façon de voirles choses. Mais, je n’y peux rien.

J’imagine que vous savez tous, chers lecteurs,ce qu’est la normalité, cependant, vu que, à traversces articles j’essaie de rallier le plus de monde possibleà mes points de vue, obligation m’est donc faite, ouimposée, d’expliquer ma vision de la façon la pluscomplète possible. En plus, je préfère exposer mesarguments de façon claire et nette car sinon, on pourraitbien s’interroger sur l’équilibre mental de l’auteur, sursa normalité.

L’exploration du terme normalité nousconduit généralement vers deux domainesd’interprétation, vers deux conceptions :

- Le domaine quantitatif

En ce sens, la normalité estla conformité au type le plus fréquent.Il s’agit donc d’une notion quantitativeet statistique. Ce qui est normal seretrouve en plus grand nombre. Donc,le plus grand nombre d’individus

utilise un service déterminé, un certain produit, etc.

- Le domaine qualitatifEn ce sens, la normalité est conformité à une norme,à une règle, et, dans ce cas, « ce qui est normal est enadéquation avec un référent d’ordre supérieur ».

La normalité, du point de vue quantitatif, etau niveau social, nous conduit vers des abus, vers desdérives (corruption - génocides), vers desmésinterprétations. Puisque « C’est courant » ou bienpuisque « Tout le monde le fait », on peut se permettred’utiliser les fonds publics à des fins personnelles, onpeut aussi décider sur la vie d’autrui au nom de lasécurité publique, de la sûreté de l’État, du Pouvoirabsolu, etc. C’était courant, durant mon adolescence,de trouver des jeunes de mon âge se donner commemodèles les grands prédateurs des caisses de l’Etat(Que Ma Caisse Prospère !), les grands criminels à lasolde d’un quelconque gouvernement. C’était lanormalité. Notre mémoire collective est remplie deces êtres.

Certains d’entre eux sont toujours parminous, roulant mercedes ou autres voitures de luxe, oulogeant grandes maisons dans ce qui reste de nos beaux

adopte un type de comportement,

(voir normalité / 12)

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La coordonnatrice du Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiésColette Lespinasse (gauche) recevant à la frontière les corps

de deux haïtiens morts brulés vifs à Santo Domingo Alterpresse

Esclaves d’AmériqueREPORTAGE

Caméra au poing, un jeune documentariste québécois a suivi des Haïtiens immigrés clandestinementen République dominicaine. Partis s’y refaire une vie, ils ont perdu leur liberté.

Par Martin Pierre TremblayPublié dans L’actualité du 1er décembre 2005

Un combat éclate sur la rive, laissant un jeunehomme à genoux, qui demande pitié à son agresseur.Plus loin, des femmes repoussent les assauts de mâlesen rut. D’autres pataugent dans la rivière avec leurchargement de vivres sur la tête, à l’africaine. Desenfants déguenillés, dont une petite aux jambes striéesde coups de machette, mendient en tendant les mains.Le climat est tendu, ponctué de cris et de la pétaradedes motos-taxis. Surtout ne pas paniquer. J’ail’habitude de ces zones de non droit. N’empêche, macaméra me glisse des mains. Et je ne parle pas de cenœud que j’ai au fond de la gorge. La réalité desHaïtiens qui traversent à gué le río Massacre, dans leviseur de ma Canon XL1, fait peine à voir.

Que diable suis-je venu faire ici? Suivre latrace, en vue d’un documentaire, des immigrantsoriginaires d’Haïti qui font le voyage vers laRépublique dominicaine voisine. Un calvaire quicommence dans bien des cas ici, sur les rives du ríoMassacre, au poste frontière de Dajabón, dans le norddu pays. Dans une bringuebalante auto de location,avec pour tout bagage deux caméras numériques, unassistant anglophone de 145 kilos, une travailleusesociale dominicaine toute menue et plusieurs caissesde bouteilles d’eau, je remonterai le fil de l’histoire.Et suivrai la migration des quelques dizaines de milliersd’Haïtiens qui, à cause de l’insécurité et de la crise au«Ti Péyi» (petit pays, en créole), tentent chaque annéele passage en «Dominicanie», comme ils disent

On aurait pu choisir les postes frontières deJimani ou d’Elias Piñas, plus au sud. Mais celui deDajabon, voie d’accès vers Cap-Haïtien et tout le Nord,comporte une dimension historique que n’ont pas lesdeux autres. Il est tristement célèbre pour le massacre,à la machette, de dizaines de milliers d’Haïtiens enoctobre 1937, ordonné par le dictateur dominicainRafael Leonidas Trujillo - qui fut assassiné par un deses soldats en 1961. Le rio Massacre, cette rivièrepleine d’ordures, est le symbole de la ligature sanglanteentre les deux États se partageant l’île d’Hispaniola -et une frontière de 360 km.

Chaque jour, des Haïtiens des villagesfrontaliers traversent la frontière pour aller vendre desvêtements au marché, acheter des denrées devenuesrares au pays. Mais il y a aussi bon nombre de famillesqui tombent dans le piège de recruteurs dominicainset partent travailler dans les exploitations agricoles, laconstruction, la récolte de la canne à sucre. Ou pis,vivre dans la rue. Elles le font en espérant trouver unevie meilleure. Sauf que le déplacement équivaut aubout du compte à passer d’un enfer à l’autre.

Il y a des Haïtiens partout en Républiquedominicaine - ils sont entre 500 000 et un million, surune population d’environ neuf millions. Vous encroiserez aux intersections, offrant des bâtons de canneà sucre ou des oranges pelées aux automobilistes,slalomant au soleil entre les véhicules. Vousremarquerez des femmes de chambre dans les hôtels,des privilégiées. Mais vous ne trouverez pas d’Haïtiensur les hauteurs de Santiago - riche ville de la provinceagricole du Cibao - ni dans les belles maisons de Saint-Domingue, la capitale, qui donnent sur la mer.

L’Haïtien errant vit majoritairement, avec safamille, à l’extérieur des villes, dans les exploitationsagricoles ou non loin des chantiers de construction oùil travaille. Il vit en marge, membre d’une main-d’œuvre sous-payée que l’on veut cacher. Comme unefausse note au pays du mérengué et de la bachata.L’Haïtien errant se glisse dans les interstices dusystème, en s’excusant presque de respirer. Et cesystème finit par l’étouffer...

C’est à cet esclave des temps modernes et àsa famille que Carline Vital et son équipe entendentredonner un peu de dignité. L’autoritaire jeune femmedirige l’Organisation des femmes haïtiennes migranteset leurs familles (ODEMIHF) depuis une banlieue deSaint-Domingue, avec des moyens modestes. Leminuscule bureau de l’ONG ne paie pas de mine: uneseule pièce, meublée de deux tables, où le ventilotourne en permanence. Mais la ténacité et l’énergie dugroupe forcent le respect. Chaque jour, la dizaine detravailleurs, éducateurs, médecins fait l’impossiblepour venir en aide aux compatriotes en détresse.Aujourd’hui, par contre, Étienne Élironne - lasecrétaire de l’organisme - est préoccupée. Elle a donnéun acompte pour une maison... que le propriétaire avendue à quelqu’un d’autre! Quand elle lui a demandéd’être remboursée, elle a obtenu un «Ta gueule, saleHaïtienne. Qu’est-ce que tu peux faire? Mepoursuivre?» Elle raconte sa mésaventure calmement,

comme si la chose était entendue.Belony Mercy, ingénieur et conseiller

juridique de l’ONG, lui donne une tape amicale surl’épaule, pour l’encourager. Parce qu’ici on se tient,on s’entraide. Il n’est pas surpris d’une telle attitudechez les propriétaires. Il agrandi dans un batey, l’un deces campements insalubressitués en bordure des champsde canne à sucre, où vivent lescoupeurs haïtiens. De taillemoyenne, l’œil vif dudébrouillard et le sourirefacile, Belony Mercy est undes rares enfants du batey àexercer une professionlibérale. Le traficd’immigrants haïtiens, desjeunes surtout, il connaît bien.Des guides en font passer toutle long de la frontière. «Leguide veut être payé. Le jeunequi vient travailler, même s’ilvoulait rentrer, ne pourraitpas: il doit d’abordrembourser les coûts duvoyage.»

Ce voyage, dans descamions surchargés, est longet dangereux. Et les militairesne se gênent pas pour se graisser la patte au passage,assure Belony Mercy. «De Jimani à Saint-Domingue,par exemple, le convoi franchira huit postes. Le chargéde contrôle pourra demander chaque fois entre 1 000et 1 500 pesos par tête [entre 50 et 75 dollars] auconducteur. Ce business existe, il a toujours existé...»

Les travailleurs sont «livrés» à un chantierde construction ou à une exploitation agricole.D’autres n’ont pas cette chance. Ce sont les puissantesmafias haïtiennes et dominicaines qui dictent le code.«Avant de gagner l’accès au travail, ces jeunes sontobligés de passer par toutes sortes d’occupations:certains vivront dans la rue, les filles devront seprostituer et d’autres couperontla canne, qu’ils le veuillent ounon.» Ceux qui tentent dedéroger au code des mafiasdisparaissent.

Les conditions de vieet de travail des coupeurshaïtiens en Républiquedominicaine, pourtant engagéspar le Conseil d’État du sucre,sont en dessous de tout ce quel’on peut imaginer. Les salaires- souvent en couponsalimentaires plutôt qu’en argent- sont misérables: plus ou moins3 dollars la tonne de cannecoupée, alors que celle-ci vautplus de 150 dollars américainsen Bourse!

Au-delà de l’aspectfinancier, il y a le statutd’immigrant temporaire. Quandstatut il y a. Seulement 5% destravailleurs haïtiens auraient despapiers en règle. Desarrestations au hasardsurviennent chaque jour sur leschantiers et dans lesexploitations agricoles, et lestravailleurs sont menés manumilitari à la frontière - ou à laprison - la plus proche. Battus,privés de leurs papiers, séparésde leurs proches, ces hommessont traités comme desanimaux. Une dépêche del’AFP signalait en août dernierplus de 2 000 de cesdéportations, basées sur lacouleur de la peau, entre la finde juillet et la mi-aoûtseulement.

Dans la petitecommune de Gautier, à 40 kmenviron de Saint-Domingue, encompagnie d’une équipe del’ONG, je vais visiter un batey

«nouveau genre», où l’on construit en dur. Lescoupeurs et leurs familles habitent de petites maisonsqui ressemblent à autant de boîtes de fibrociment,d’allure un peu terne... mais propres.

Lucia, qui y vit en compagnie de cousins etde cousines, s’estime chanceuse. La jeune femme à lachevelure pleine de bigoudis vient de la région deJacmel, dans le sud d’Haïti. Elle avoue penser chaquejour aux siens demeurés là-bas. «Ça me fait de la peinede savoir que j’ai de quoi manger alors qu’eux peuvent

passer trois jours sans rien avaler. Je demande à Dieude les protéger.» Elle qui étudiait la cuisine, la coutureet d’autres métiers avant de s’établir à Gautier gagnemaintenant sa vie comme tant d’autres, à vendre desbricoles - noix de cajou, oranges, journaux, etc. - auxintersections.

Après Gautier, il est temps de descendre aufond des choses. Au bout d’une vingtaine de minutesd’un chemin de terre difficilement praticable pourl’auto de location, on distingue le batey La Mula,connu comme «difficile». Plus personne ne s’aventuresur ce chemin à pied ou même à vélo: on a recensé

(voir Esclaves / 12)

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quartiers. On a eu la déveine d’en avoir un certainnombre de ces Gouvernements dont le seul objectifétait de s’approprier les rêves du peuple, ses espoirs,ses attentes. Pour eux, c’était normal. Et pour d’autres,cela continue de l’être. La norme, jusqu’à aujourd’hui,chez nous, est toujours la conduite abusive dans lagestion des biens de l’État. Éthiquement anormal,devrait-on penser. Le dit-on ?

En ces temps d’élections, j’ai entendu dire àun candidat que s’il arrivait au pouvoir, le lendemainde sa prise de possession, il enverrait UNTEL enprison, il dissoudrait UN TEL Conseil, il ferait ….« Le comble de l’imbécillité » dirait notre grandMaurice Sixto, le comble de l’anormalité, dirais-je.Voilà le drame que nous vivons et qui nous empêched’évoluer.

La mort, en Haïti, est banalisée à un pointtel que l’on voit chaque jour reculer les limites del’humanisation. L’illégal est normalisé, l’arbitrairetient lieu de justice. Enfin, l’individu ayant tendanceà accepter comme normal ce qui est conforme à sescroyances, à son expérience, à son vécu personnel, jevois difficile un changement si ce n’est sous la pressionde la normalité, entre le marteau de notre volonté devivre ensemble et l’enclume de notre sens de laresponsabilité.

Réfugions-nous dans la normalité, celle del’éthique universelle, il y a suffisamment de routesqui y mènent.

Oscar [email protected]

Normalité !Bienheureux ceux qui croient à la normalité, le royaume de la cohérence leur appartient !

(suite de la page 10)

des viols dans les champs, la nuit tombée. Le feu aaussi été mis à des plantations. Certains fermiers vontjusqu’à dire que la pègre dominicaine serait bienheureuse de régler le problème de l’immigration enréduisant la taille et le nombre des exploitations.

Cela n’empêchera pas Edmonde Ambroise,médecin pour l’ODEMIHF, de faire sa tournéehebdomadaire dans le batey, même enceinte et sousun soleil de plomb. Née en République dominicainede parents haïtiens, elle est allée en Haïti pour faireses études de médecine.

Avec un dispensaire et des services de santéadéquats, les problèmes qu’elle affronte dans le bateyse régleraient facilement: fièvre, vers intestinaux,MST, etc. «Dans la majorité des bateyes, dit-elle, iln’y a pas d’électricité, pas d’eau potable et encoremoins d’écoles.» Les familles n’ont pas de loisirs, doncaussitôt le travail terminé, on se met au lit. Ce quiexplique le taux de natalité astronomique. Montrantdu doigt un groupe de jeunes filles dépenaillées, ellepoursuit: «Ces petites-là n’ont pas d’identité, pas depapiers. Elles n’ont pas la possibilité d’obtenir unebonne éducation.»

Parfois, des ONG leur apportent de lanourriture. «Ces gens sont dans des nécessités trèsgrandes», dit la Dre Ambroise. Effectivement, lescoupeurs sont maigres et semblent épuisés. Toutcomme leurs femmes, assises par terre avec leurs petits.Elle les connaît tous personnellement, s’informe desabsents, chatouille les petites têtes crépues en riant.

Ces familles sont la preuve que l’esclavageperdure à quelques heures d’avion de Montréal. CesHaïtiens en exil habitent des taudis en bois pourri eten tôle rouillée. Quelques bateys seulement ont deslatrines communes, et chaque fois il s’agit d’unevictoire sur l’employeur. Quand il pleut, le sol argileuxvire à la boue, qui entre dans les baraques. On toucheici au degré zéro de l’hygiène. Et de la dignité.

La situation est si dramatique en Haïti qu’ontrouve de plus en plus de jeunes femmes seules, demères de famille monoparentale prêtes à toutabandonner pour refaire leur vie. Selon Carline Vital,qui s’occupe de ces immigrantes en difficulté, ellesaussi ont payé pour venir et «90% n’ont pas depasseport, de carte d’identité, d’acte de naissance.Celles qui ne vont pas dans les bateys travaillent dansles maisons, à bon marché.» Elle estime que plus de70% se livreront tôt ou tard à la prostitution. «EnRépublique dominicaine, les Haïtiennes, surtout cellesdes bateys, n’ont pas accès aux services de santé, àl’éducation. Elles n’ont pas accès à la documentation,ne peuvent rien faire. Parce qu’elles sont clandestines,haïtiennes. Et nègres.» La République dominicainecompte 11% de Noirs, 16% de Blancs et 73% demulâtres.

Ainsi, Claire, originaire de Cap-Haïtien, vitdes jours difficiles à Puerto Plata, ville de 100 000habitants, à deux pas de la principale distillerie durhum national, le Brugal. C’est là, dans le port le plusimportant du nord de l’île, que s’embarque toute laproduction minière et agricole du Cibao, la provincevoisine. C’est également dans cette baie que s’estimplanté le tourisme de masse dans les années 1980.Ironie du sort, c’est à côté d’un des plus grandscomplexes touristiques des Caraïbes, celui de PlayaDorada, que se trouve le ghetto haïtien de PadreGranero.

Gérard Latortue et le ministre dominicain des affaires étrangères Troncoso

Esclaves d’AmériqueRELATIONS HAITIANO-DOMINICAINES

(suite de la page 11) et les rues de terre battue de Padre Granero contrastentavec le luxe des hôtels tout compris. Qui dit «tourisme»et «port» dit «prostitution». La chose se pratique icidans le quartierchaud de LongBeach, voisin dubarrio PadreGranero, qui luisert de réservoirà filles.

Clairehabite avec samère, sa sœur etune flopéed’enfants aucœur du ghetto.Cette anciennefemme de cham-bre a dû quitterson emploi à lanaissance de sond e u x i è m eenfant. Ses septfrères sonttoujours à Cap-Haïtien. Elle faitdésormais partied’une sociétéexclusivementféminine, qui survit en vendant des vêtements et encoiffant les femmes du voisinage. «J’ai beaucoupd’amies qui se prostituent avec des gringos dansl’espoir de quitter le pays, dit-elle. Certaines y arrivent.Moi, je préfère avoir moins de sous... mais les gagnerd’une manière honorable.»

La police ne fait pas la différence. Claire aété emprisonnée à maintes reprises, sans motif. Ladernière fois, en juin, elle sortait d’une épicerie. «Onm’a détenue en banlieue de Cabarete pendant troisjours. Il a fallu que ma mère paie pour me sortir delà.» Depuis, Claire évite de se promener à Long Beach,spécialement la fin de semaine - on fait le ménage dela rue en prévision de l’affluence touristique. Deshistoires de ce genre se passent chaque jour dans desstations balnéaires réputées pour la prostitution,comme Sosua et Boca Chica.

Sur la plage de Sosua, justement, alors quenous cherchons Nina, une amie de Claire, je suisaccosté par une fille qui fait des tresses et pose depetites billes de couleur dans les cheveux. J’ai le crânerasé - pas payant. Elle entreprend de doter ma barbiched’un anneau noir. «Je fais ça pour le manger, murmure-t-elle. Tu me donneras ce que tu veux.» Le vigile quilui hurle de ne pas importuner les touristes - je luijappe aussi sec d’aller se faire foutre - ne voit pas leschoses du même œil.

Nina, l’amie de Claire, qui a vu la scène dela terrasse d’un bar en bordure de la plage, se bidonne.Elle n’a pas d’autre choix que de courir le touristefriqué. Son joli sourire et ses longues tressesmulticolores lui permettent de vivre plutôt décemment.À 19 ans, elle a le vécu d’une femme de 50. Pourtant,elle s’accroche. Surtout pour sa petite fille, dont ellene sait trop qui est le père. «J’ai quitté l’école très tôt.Mes parents sont morts, je ne les ai presque pas connus.Je n’ai dans la vie que mes deux sœurs et la famille deClaire», dit-elle dans l’auto en revenant à la «maison»de Claire, à Padre Granero.

Installé sur une chaise de plastique, à l’ombre,tandis qu’elle me raconte les aléas de sa vie detapineuse, je remarque une enfant qui mordille un jouet

en arrière-plan, en lançant de petits cris. Des dizainesde femmes, dont bon nombre sont enceintes, suiventnotre conversation depuis la porte de leurs cases debric et de broc, curieuses de ce blanc-bec à la caméraqui s’intéresse à elles. Et pour une rare fois dans cevoyage, je me sens bien.

La majorité des Dominicains sont prompts àdire que leur situation n’est pas meilleure que celledes immigrants, qu’ils sont aussi peu éduqués et aussiexploités qu’eux. Bref, qu’ils en bavent eux aussi. Il ya du vrai là-dedans. Mais ces objections occultent unproblème fondamental entre les deux pays: lesDominicains n’ont jamais pardonné les deux décenniesd’occupation haïtienne de leur territoire, au 19e siècle.Les présidences dominicaines de Trujillo puis deBalaguer, au 20e siècle, ont voulu «laver» cet affrontpar des pratiques condamnables: déportations,enlèvements, assassinats, etc. Dont le massacre deDajabon.

Comment peut-on, au 20e siècle, asservir sonvoisin en toute impunité, à la face de l’ONU, desorganismes de défense des droits de la personne? Enlui refusant tout statut légal sur son territoire. Lasituation n’est certes pas meilleure en Haïti - certainespersonnes y passeront leur vie sans papiers d’identité-, mais elle tient davantage d’un défaut de structure.Ce qui fait dire à Luis, avocat dominicain très en vue(dont nous tairons l’identité pour lui éviter desreprésailles), que «l’histoire juridique des immigrantshaïtiens en République dominicaine est une histoired’esclavage et d’humiliation constante».

L’avocat, attablé à un café du quartierhistorique de Saint-Domingue, classé au patrimoinemondial de l’Unesco, insiste pour dire qu’il a hontede l’attitude générale de la classe politique dominicaineà l’endroit d’Haïti. «La nation dominicaine? Quellenation? Nous sommes très fiers d’être le pays du rhum,de la bachata et du baseball. Et quoi d’autre? Les zonesfranches? Le tourisme? Ce qui nous manque, c’est unecapacité d’autocritique. Nous sommes à la foissatisfaits et creux. Parce que, disons-le, nous vivonsdans un pays de merde, un pays du tiers-monde oùtout fait défaut, surtout l’éducation. Regardez lesCubains. Ils ont une âme, ils ont de quoi être fiers. Pasnous.» Pour lui, la solution au problème del’immigration haïtienne réside «dans la reconnaissancenon seulement de droits, mais d’obligations de l’Étatdominicain envers cette population. Il va de soi que larésolution de la crise en Haïti aiderait beaucoupégalement…»

Belony Mercy, le conseiller juridique del’ODEMIHF, espère lui aussi que la stabilitésociopolitique reviendra un jour en Haïti. Mais dansl’intervalle, il ne baisse pas les bras. «Notreorganisation travaille précisément dans le domaine del’éducation. Pour faire un pays et se développer, ondoit d’abord éduquer ses enfants.»

Comment a-t-on pu en arriver là? Unerépublique noire indépendante - la première del’histoire -, qui s’est libérée de l’esclavage du régimecolonial français, au 19e siècle, fournit aujourd’hui

Comment peut-on, au 20e siècle, asservir son voisin en toute impunité,à la face de l’ONU, des organismes de défense des droits de la personne?

Les cases délabrées, la criminalité rampante

(voir Esclaves / 14)

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Cependant l’association des distributeurs de produits pétroliers (ANADIPP) a deson côté demandé au gouvernement de réviser de façon équitable la marge desdistributeurs.L’association estime que les nouveaux prix annoncés par le gouvernement nepermettent pas aux distributeurs de sécuriser leur marge de profit.En attendant, l’ANADIPP a décidé d’arrêter toutes activités de distribution à partirdu lundi 28 novembre pour exiger l’aboutissement des négociations entamées depuistrois mois avec les pouvoirs publics.Le ministre Henri Bazin a confirmé vendredi que des négociations sont en coursavec l’Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers.L’ANADIPP disait déplorer que les pouvoirs publics maintiennent inchangés lesprix à la pompe, en dépit de la baisse des coûts de ces produits à l’importation.L’association qui affirme déplorer les inconvénients que causera cette grève, enappelle à la compréhension de tous les citoyens.Une source proche du ministère de l’Economie et des Finances avait indiqué plus tôtdans la matinée que les autorités monétaires sont en discussion avec lesresponsables de l’ANADIPP autour de la reconsidération de leur marge de profit.Les nouveaux prix de la gasoline à la pompe devraient entrer en vigueur dès cettesemaine prochaine avec l’épuisement du stock en cours de distribution.

L’Assemblée générale des Nations Uniesapprouve l’attribution de fonds supplémentairesà la MINUSTAHL’octroi de nouveaux fonds a été attribué à deux missions établies l’une en Haïti etl’autre en Côte d’Ivoire.La MINUSTAH installée en Haïti, recevra une rallonge de 46.41 millions de dollars.La MINUSTAH disposait déjà d’un budget de 494 millions de dollars. Elle a reçu cecomplément budgétaire à cause de l’augmentation temporaire de ses troupes faceaux exigences de sécurité qu’implique l’organisation des prochaines élections enHaïti et la nouvelle période de transition politique qui suivra.

Opération des Forces armées dominicaines surla frontière avec HaïtiCette opération a été menée à la fin de la semaine écoulée (26 ou 27 Novembre) parla marine de guerre et l’armée nationale dominicaine.Elle a abouti à la saisie, tout près de la frontière haïtienne commune avec MonteChristie (nord), d’une douzaine d’armes à feu, d’une quantité de drogue et d’uneautre substance liquide (qui n’a pas été spécifiée).En même temps, des arrestations ont été opérées. Il s’agit d’une douzaine d’Haïtiensqui s’apprêtaient, croit-on, à entrer en république dominicaine illégalement.Cette information a été annoncée par le général Rafaël Ramiez Ferreoras qui aprécisé la saisie de 37 pistolets, 5 revolvers, 4 fusils de chasse, 5 motocyclettes etd’une camionnette chargée de toutes sortes de documents.C’était quoi exactement ces documents ? On ne précise pas.

Le Premier ministre Latortue en voyageLe PM intérimaire Gérard Latortue sera absent du pays, du vendredi 26 novembreau lundi 5 décembre. Sa première destination est Vienne en Autriche, où le premierministre haïtien participera au Sommet mondial de l’ONUDI. Puis, Mr Latortue serendra aux Etats-Unis (New York, Washington et Orlando). Il participera àWashington, en compagnie du représentant spécial du secrétaire général des nationsUnies pour Haïti, Mr Juan Gabriel Valdès, à une importante réunion sur Haïtiorganisée par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. A Orlando, ilprenda part à l’inauguration du consulat d’Haïti à Orlando.

Le Président Boniface Alexandre décore lePremier ministreLe vendredi 25 novembre, le Président provisoire Boniface Alexandre a octroyé àMr Latortue l’Ordre National Grand-Croix plaque d’argent honneur et mérite, entémoignage de son engagement en faveur de la cause d’Haïti.

Le projet de nouvelles dates électorales avanceLe président du Conseil Electoral Provisoire, Max Mathurin, a confirmé vendrediqu’un projet de calendrier électoral a bien été acheminé à la présidence pourpublication.“Conformément aux dispositions de l’article 30 du décret électoral, le CEP sollicitedu pouvoir exécutif la publication de l’arrêté de convocation des assembléesélectorales et la convocation du peuple en ses comices, le 8 janvier 2006 pour élirele nouveau président de la République, 30 sénateurs et 99 députés”, a indiqué M.Mathurin.Le 2ème tour des présidentielles et législatives est fixé au 15 février et lesmunicipales et locales au 5 mars.Max Mathurin a fait savoir que ces dates ont été choisies à l’unanimité aprèsplusieurs séances de travail avec tous les acteurs impliqués dans le processusélectoral.Tout sera prêt pour les prochaines joutes aux dates annoncées, a assuré Mathurin.Un autre responsable du Conseil Electoral Provisoire, Louis Gerson Richemé, avaitconfié aussi vendredi à Radio Solidarité que ces nouvelles dates ont été retenuesaprès de nombreuses considérations pour éviter tout nouveau désappointement.

La distribution des cartes électoralesEn ce qui a trait à la distribution des cartes d’identification nationale, Louis GersonRichemé a donné la garantie que cette opération prendra fin le 26 décembre 2005.Il a appelé les candidats à redoubler d’ardeur dans leur campagne en restant encontact permanent avec le CEP, et pressé les partis politiques de soumettre les40.000 noms obligatoires en vue d’obtenir les subventions promises par l’Etat.

Patrick Féquière d’un optimisme prudentPour sa part, le conseiller electoral Patrick Féquière s’est déclaré satisfait desavancées jugées considérables réalisées, a-t-il dit, au niveau du Conseil ElectoralProvisoire.M. Féquière a également salué l’entente trouvée entre le CEP et la MINUSTAH entermes de planification logistique pour l’acheminement du matériel électoral danstous les centres de vote aux dates voulues.Le conseiller électoral s’est montré toutefois prudent puisqu’il reste beaucoup àfaire notamment, a-t-il dit, dans la distribution des cartes d’identification nationale,

la finalisation des bases de données relatives aux électeurs pour que chacun d’entreeux sache exactement où voter le jour du scrutin.“Le CEP aura encore à faire ses preuves dans la distribution des cartesd’identification nationale”, a expliqué M. Féquière qui déclare compter beaucoupsur le concours de la presse et de la communauté internationale.Il a averti que les risques de fraudes électorales et des vices de procédures existentencore. “Il faut rester vigilant et prêt à les dénoncer”, a-t-il dit.

D’autres réactions au projet de calendrierélectoralUn responsable de la Fusion des Sociaux Démocrates Haïtiens, Micha Gaillard, adéclaré vendredi que la présentation du projet de calendrier électoral à la présidencen’a pas comblé l’attente de la Fusion dans la mesure où cette plate-forme politiqueavait toujours souhaité que les élections se réalisent à la fin de l’année 2005, pourrespecter l’échéance du 7 février 2006.M. Gaillard a dit toutefois comprendre que le Conseil Electoral Provisoire n’a putenir ses promesses en raison, a-t-il dit, des contraintes de toutes sortes commel’absence de volonté politique, les problèmes financiers et techniques.Nous prenons acte de ce calendrier et appelons à son respect en vue de l’installationdu président qui sera issu des prochaines joutes au mois de février pour éviter toutéventuel trouble dans le pays, a dit M. Gaillard qui appelle les partisans et lescandidats de la Fusion à se mobiliser dans la course électorale pour remporter lescrutin dès le premier tour. Il a du coup annoncé l’ouverture de la campagneélectorale de la Fusion qui n’attendait, a-t-il dit, que la publication du calendrierélectoral pour se lancer effectivement dans la bataille, tout en exprimant le souhaitque le gouvernement subventionne les partis politiques.

MOCHRENALe candidat à la présidence du Mouvement Chrétien pour une Nouvelle Haïti, LucMésadieu, a de son côté déclaré n’avoir aucun problème avec la date du 8 janvier2006 pour le premier tour des présidentielles et législatives.Luc Mésadieu a toutefois exprimé des réserves sur la formule d’élections en 3 tempspuisque, a-t-il dit, elles seront trop coûteuses surtout pour les partis politiques nedisposant pas de gros moyens financiers.Selon lui, le 2ème tour des présidentielles et des législatives ainsi que lesmunicipales et locales pourraient se tenir le 29 janvier 2006, ce qui permettrait derespecter, a-t-il dit, l’échéance du 7 février 2006.

Le Canada promet 33 millions de dollars dans lecadre de la reconstruction d’HaïtiCes 33 millions de dollars seront alloués à cinq projets.19 millions serviront à l’amélioration de la qualité et de l’accès à l’éducation et auxsoins de santé.7.7 millions de dollars seront consacrés au renforcement des institutions publiques.5 millions iront au PNUD, pour la réforme de l’appareil judiciaire et l’améliorationdes conditions de détention dans le pays.33.000 dollars financeront la mise en place de l’Institut de la Francophonie, unétablissement d’enseignement supérieur qui aura pour mission permanente deformer une nouvelle génération de cadres en gestion et administration publique.

Plusieurs réseaux de trafiquants de drogueactifs en HaïtiSelon le commissaire Michael Lucius, responsable de la DCPJ, 73 kilos de cocaïne,2 véhicules et 2 fusils à pompe ont été saisis lors d’une opération menée le jeudi 24novembre par la police haïtienne dans une maison où résidaient quatre étrangers.Deux d’entre eux, qui ont affirmé être des Vénézuéliens, ont été arrêtés. Les 2 autressont arrivés à s’enfuir. L’opération a été menée dans la région de Marin.

L’association des femmes victimes desCoopératives dénonce les violences de toutes sortes exercées contreles femmes à l’occasion de la journée internationale contre la violence faite aux femmes.A l’occasion du 25 Novembre, Journée Internationale de lutte contre la violencefaite aux femmes, la présidente de l’Association Nationale des Femmes Victimes desCoopératives (ANFVC), Margareth Fortuné, a salué le courage des femmeshaïtiennes.Dans une déclaration à Radio Solidarité, Mme Fortuné a dit déplorer que les droitsdes femmes continuent d’être violés de diverses manières dans le pays, en dépit, a-t-elle dit, des beaux discours contre ces pratiques.Elle a critiqué l’attitude du gouvernement intérimaire qui, a-t-elle dit, avec lacomplicité de la MINUSTAH, a dispersé le 27 octobre dernier, une manifestationdes femmes victimes des coopératives en faillite, qui réclamaient réparations etdédommagements.La responsable de l’ANFVC a également fait état des cas de nombreuses femmesviolées et tuées par balles durant l’année 2005, notamment l’assassinat récemmentd’une étudiante en 5ème année de la Faculté de Médecine de l’Université NotreDame, Jenny Daniel.Elle a également rappelé la situation de petites marchandes victimes d’un incendiecette année et dont le cas n’aurait pas été pris en considération.Sur le plan politique, Margareth Fortuné a déploré qu’il y ait une seule femme sur 35 candidats à la présidence.

Haïti-élections : Des candidats utiliseraient lesservices de gangs armés pour effrayer leursadversairesHPN, 27 novembreLe juge de paix de Belle-Anse, Josué Pierre a dénoncé aux autorités concernées parles prochaines élections un groupe de candidats qui se déplacent ou fréquentent deshommes armés pour terroriser les partisans de leurs adversaires.« C’est dangereux, et j’attire votre attention la-dessus » a déclaré le juge. M. Pierrea demandé à la police du sud-est et la Minustah de prendre les mesures nécessairespour identifier et maîtriser ces candidats et traquer ces individus armés.Soulignons que la localité de Belle-Anse hébergerait de nombreux inconnus armésvenus d’autres régions du pays se réfugier dans le sud-est, selon des témoignages.D’autre part, les mornes et les endroits isolés de Grand Gosier font beaucoup parlerd’eux dans la presse régionale à cause des agressions, affrontements, conflits armés,tentatives d’assassinats répétés qui s’y multiplient.Selon des habitants de cette commune, des inconnus armés s’entraîneraient dans leslieux reculés de Grand Gosier.Rappelons aussi l’arrestation et l’emprisonnement à Jacmel de l’ex-maire titulaire deGrand Gosier, Roland Antoine, accusé d’assassinat.PPA/HPN

L’ACTUALITE EN MARCHE

En bref ...(suite de la page 2)

(voir suite page 18)

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des esclaves au pays voisin. «Le problème des papiersd’identité, c’est une bataille de tous les instants pourles Haïtiens qui vivent ici, dit Belony Mercy. On offrede faciliter les choses afin qu’on leur fournisse despapiers en Haïti... Mais très peu sont favorables à cetteidée. Ils préfèrent rester ici plutôt que de retourner là-bas.»

ESCLAVES ...(suite de la page 12)

Le chaos rituel et l’ordre citoyenCONFERENCE

Le 18 Novembre, la Bibliothèque du Soleil a reçu le Professeur Yves Dorestal, Doyen de la Facultéd’Ethnologie. Le thème : « L’Histoire Secrète de l’Indépendance haïtienne » a attiré un grand nombred’étudiants et autres personnalités intellectuelles sur la cour de la Bibliothèque. Le Professeur Dorestal a faitle tour des théories sur l’histoire. Mais, il a surtout insisté sur le fait que la vraie histoire se passe dans lescoulisses, hors de la visibilité factuelle. Archéologie, Paléontologie, Anthropologie et autres sciences devraientaider l’historien dans sa quête scientifique, soutient le Professeur Dorestal.

Le directeur de la Bibliothèque, Pierre Clitandre, a introduit la conférence du Docteur Dorestal enavançant des hypothèses autour du thème. En voici ses réflexions.

Le thème : « L’Histoire secrète del’Indépendance haïtienne » est très vaste. D’une part,son propos va au delà des canons académiques connuset de la Littérature des manuels scolaires. D’autre part,la Pensée Haïtienne n’a jamais abordé, en leurs aspectsscientifiques, les actes de notre histoire collective etles diverses constantes de notre culture. En plus deces éléments, il y a ce que j’appellerais le « tabouséculaire » qui porte notre attitude beaucoup plus versle secret ou le signe que vers une parole positive quinous libère du mutisme ancestral et de la mutilationdu verbe en même temps qu’elle émancipe le corpssocial de ses contraintes physiques et spirituelles.

Je ne suis pas un anthropologue. Donc, je nepeux aborder un thème si important qu’avec les proposet les enquêtes d’autres chercheurs. Mais, affirmonsque le mot « secret » ne signifie pas automatiquementmystère. Il peut être question d’authentiquesdocuments cachés, connus par une petite minorité. Ilpeut s’agir d’une connaissance transmise par des voiesnon accessibles au grand public. Les caractéristiquesde notre comportement collectif sont souvent abordéesà l’angle folklorique et descriptif. Sans une sérieusetentative d’établir scientifiquement les donnéesbasiques de notre culture, l’irrationnel, l’émotion, lesensibilité, le dramatique primeront sur l’enquêteméthodique et la recherche. Il faut croire que depuisla naissance de l’indigénisme littéraire et son corollaireinstitutionnel le Bureau d’Ethnologie nous semblonsfuir la technologie du laboratoire pour rester dans lesformalismes abstraits qui ne font pas avancer notrehistoire et évoluer nos mœurs.

Certains penseurs d’aujourd’hui vont mêmejusqu’à affirmer que nous avons en Haïti un« laboratoire naturel ». Il serait quelque part dans unlieu non encore défini entre notre pensée et leséléments fondamentaux de la nature : l’eau, la terre,l’air, le feu. Et un cinquième élément de synthèse :l’énergie. Ce lieu ne serait ni un espace géographique,ni une chambre dans laquelle on manipulerait desinstruments de mesure et d’identification.

Selon mes expériences, ce lieu existe par leseul fait que la pensée collective est branchée sur lacroyance en l’existence de ce « laboratoire naturel ».Cependant, l’absence d’éthique qui le définirait et lesindividualismes qui l’entourent portent à se penchersur toutes les hypothèses, même celles qui prêteraientà une négativité absolue de la culture haïtienne. Nousn’affirmons pas que cet espace est plus sympathiqueà l’obscur, à la possession, à l’envoûtement qu’à uneattitude plus proche de la netteté de l’expérimentation.Nous constatons, toutefois, que durant toutes les crisessociales connues par Haïti nous n’avons jamais eul’audace de questionner les « secrets » qui, à cotédes actes héroïques consignés, ont eu aussi joué leurrôle dans le façonnement de la mentalité collective.Ce n’est pas l’exclusion culturelle. C’est leconfinement, la mise en cellule, le kidnapping,l’agressivité contre toute entreprise libre de mise enlumière de notre histoire dans ce qu’elle a d’inédit etde profond..

INITIATIONS INDIVIDUELLES ETMILITAIRES

Nous abordons ce sujet ce 18 Novembreparce que nous devons, pour la construction positivede notre citoyenneté, sortir de l’historicitéchronologique et de l’anecdote pour entrer, de pleinpied, dans l’Histoire Universelle. Cette universaliténous conduit en même temps à éclairer notreparticularité historique, mais surtout à comprendrecette particularité en regard des cultures profondesd’autres peuples. Nous avons la chance d’avoir leLivre comme cadeau. L’oralité entretenu par le

mécanisme hermétique du « lieu » imprécis ne nouspermettrait pas de préciser ce que nous allons articulerplus loin.

A partir d’un texte lumineux du grandanthropologue roumain Mircea Eliade titré : Initiation,Rites, Sociétés secrètes et Naissances mystiques »,nous disposons de sérieuses hypothèses pour illustrerle thème de la conférence. Il nous reste à aller plus enprofondeur dans les textes d’auteurs haïtiens pourrapatrier les recherches et conclusions de MirceaEliade.

Deux chapitres du livre Initiation et SociétésSecrètes ont attiré notre attention. Le premier parledes « Initiations Individuelles ». Le deuxième traitedes « Initiations Militaires »

Dans le chapitre « Initiations Individuelles »Eliade parle de « Descente aux Enfers et initiationshéroïques ». C’est pour mentionner le « retour à laGrande Mère chthonienne ». Cette Grande Mère c’estla terre. Mircea Eliade écrit que le héros pénètre dansle ventre de la grande mère chthonienne sans régresserà l’état d’embryon. » Ceci est important, car le dangerexiste que le héros ne puisse sortir du ventre et rester« fœtal ».

Mais qu’est ce que cela veut dire : le ventrede la Terra Mater ? Pénétrer dans son ventre, écritEliade, c’est descendre vivant dans les profondeurssouterraines. L’anthropologue va plus loin. Il préciseque « dans tous les contextes ( remarquezl’universalité du mythe) la Grande Mère chthoniennese manifeste surtout comme Déesse de la mort etMaîtresse des morts. L’anthropologue révèle lecaractère funéraire et possessif de cette entité. Si la« pénétration » a une connotation sexuelle selon undécodage freudien, Eliade juge important dementionner « la féminité agressive et la maternitéDévorante de la Gran- Mère. Il souligne même lanotion de « vagina dentata » qui, sur les plan mythiqueet iconographique, traduit le danger auquel est exposéle héros initiatique. « Dans les mythes initiatiques,écrit Eliade, le passage d’un héros à travers le ventred’une Géante et sa sortie par sa gueule équicvalent àune nouvelle naissance. ».

L’homme de science Mircea Eliade définit leventre comme « la nuit cosmique » par laquellel’on apprend des épreuves mortelles. » Celui qui aréussi un tel exploit ne craint plus la mort, but de toutesles initiation héroï qui, depuis l’épopée de Gilgamesg.

Pour Mircea Eliade, cette Terre Mère estsurtout le lieu de la Science et de la Sagesse.L’Anthropologue Eliade prend le soin de préciserqu’on ne peut parvenir à sortir du ventre qu’en esprit.« Toutes les images mythiques et tous les clichésfolkloriques du passage dangereux expriment lanécessité d’un changement de mode d’existence pourpouvoir atteindre le monde de l’esprit. » Mircea Eliadesouligne que « celui qui veut se transformer de cemonde-ci dans l’autre ou en revenir doit le faire dansl’intervalle unidimensionnel et atemporel qui sépareles forces apparentes mais contraires, à traverslesquelles on ne peut passer qu’instantanément… »

N’est-ce pas là une interprétation de lamobilité du « chanpwel » dont certains chercheursaffirment que le mot est une appropriation créole du« champ atemporel » découvert par la sciencemoderne ? Ne dit-on pas que les insurgés seréunissaient dans des lieux très éloignés de leurshabitations alors que dès le lendemain ils étaient à leurposte de labeur ?

LA MISE A FEU DU HEROSDepuis les temps anciens de la Bible

jusqu’aux grands ensembles technologiques des tempsmodernes, l’homme a partout fait la recherche de« force supérieure ». Des alchimies de Moïse à laglobalisation de l’Internet on n’est pas sorti de la quêteprométhéenne.

D’un livre de Georges Dumézil : « Mytheset Dieux des Germains », Mircea Eliade reproduit cetimportant passage : « …Ils allaient sans cuirasse,sauvages comme des chiens ou des loups. Ils mordaientleurs boucliers et étaient forts comme des ours et destaureaux. Ils massacraient les hommes et ni le fer, ni

l’acier ne pouvaient rien contre eux. On appelait celala Fureur. » On devient ce genre de guerrier, dit Eliade,à la suite d’une initiation. Les thèmes initiatiques sontévidents : l’épreuve du courage, la résistance auxsouffrances physiques et les métamorphoses en fauve.Eliade dit trouver cette attitude d’appropriation de laforce instinctive animale dans les sociétés secrètesafricaines et dans les orgies dionysiaques provoquantl’hystérie extatique à la vue du sang.

On ne devient guerrier qu’à la suite d’uneexpérience magico-religieuse. Le guerrier « devaittransmuer son humanité par un accès de furie agressiveet terrifiante. Il s’échauffait, souligne Eliade, à undegré extrême emporté par une force mystérieuse,inhumaine et irrésistible que son élan combatif faisaitsurgir du plus profond de son être. Le héros est furieux,possédé par sa propre énergie tumultueuse et brûlante.C’est le syndrome de « prise de possession ».L’Ethnopsychiatrie du docteur Louis Mars a raisonsur la connotation plus clinique de « crise ». Le sujetest possédé par un esprit, une énergie supérieure.

L’échauffement du héros est dépassé par unexcès de puissance. Le corps de l’homme « prendfeu ». Cette quête de sacralité se manifeste par unaccroissement prodigieux de chaleur .» Le feu intérieurtue le néophyte à la condition humaine et le fait accéderà une nouvelle existence transhumaine. C’est aussi unaccès à la connaissance et à la sagesse.

DE LA MALADIE INITIATIQUECette chaleur initiatique ne peut être

identifiée, selon Eliade, à un phénomènepsychopathologique. Bien que cette combustion« implique assez souvent une crise de profondeur quiconfine parfois à la folie. La maladie déclenchée chezle sujet par le sentiment angoissant qu’il a été « choisi »par les dieux est, de ce fait même, valorisée en tantque maladie initiatique. »

La crise totale de l’Elu du Feu conduisantmaintes fois à la désintégration de la personnalité ( laschizophrénie…) peut être valorisée comme unerégression symbolique au chaos précosmogonique. Onsait, écrit Eliade, que pour les cultures traditionnellesle retour symbolique au chaos équivaut à la préparationd’une nouvelle création. Une nouvelle personnalité estsur le point de naître. »

Eliade soulève ici un point important autourdu « chaos primordial » que représenterait larévolution rouge contre le colonialisme. Après deuxsiècles il faut se demander : un homme neuf, initié etconstructeur, est-il né de ce magma historique ? LeFeu déposé en nous est-il bien canalisé vers les circuitssupérieurs de notre cerveau au lieu de satisfaire lesbas instincts qui nous enchaînent aux matérialités, auxadversités, à la capture, à l’accablement de Caïn, à lacombustion solitaire ? Comment une nouvelle« pénétration » dans la Terre Mère peut-elle nous fairerenaître ? L’échauffement incontrôlé et guerrier nenous maintient-il pas au magma embryonnaire ? Carcet échauffement a aboutit à la combustion du Père dela Patrie par des fils qui croyaient s’approprier de sespouvoirs.

Ceci ouvre un autre débat.

Pierre CLITANDRE

Haïti / Femmes :Irresponsabilité

paternelle et violenceéconomique

par Ronald ColbertP-au-P, 25 nov. 05 [AlterPresse] — Les

organisations féministes en Haïti ont placé la célébrationdu 25 novembre 2005, Journée Internationale contre laviolence faite aux femmes, sous le signe de lamobilisation pour dénoncer l’irresponsabilité paternelleet la violence économique qu’endurent les femmes endivers points du territoire national, suivant lesinformations rassemblées par l’agence en ligneAlterPresse.

Pour le respect des droits des femmes et desenfants de père inconnu, les organisations de femmespressent les autorités judiciaires d’arrêter des mesuresen vue de contraindre les pères récalcitrants à prendresoin de leur progéniture et de réduire les coûts fixés pourla mise en œuvre des requêtes.

De nombreuses femmes vivent, aujourd’hui enHaïti, avec des enfants abandonnés par leur père, sansaucune pension alimentaire. Plusieurs de ces enfantsn’ont pas d’acte d’état civil. (voir Femmes / 16)

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Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44

Page 15FOOTBALL CHAMPIONNATSEUROPEAllemagneHannover 96-FC KaiserslauternMSV Duisburg-FC KölnVfL Wolfsburg-Arminia BielefeldFC Nürnberg-Borussia DortmundBayern München -FSV Mainz 05Bayer Leverkusen-Hamburger SVSchalke 04-Werder BremenHertha BSC-BorussiaMönchengladbachEintracht Frankfurt-VfB Stuttgart

AngleterreSunderland-Birmingham CityArsenal-Blackburn RoversAston Villa-Charlton AthleticPortsmouth-ChelseaManchester City-LiverpoolWigan Athletic-Tottenham Hotspur

Fulham-Bolton WanderersWest Ham United-Manchester UnitedEverton-Newcastle UnitedMiddlesbrough-West Bromwich Albion

EspagneOsasuna-AlavésRCD Mallorca-Athletic BilbaoValencia CF-Celta de VigoReal Betis-Cádiz CFGetafe CF-Málaga CFAtlético Madrid-RCD EspanyolFC Barcelona-Racing SantanderReal Sociedad-Real MadridReal Zaragoza-Sevilla FCDeportivo La Coruña-Villarreal CF

FranceLe Mans-AJ AuxerreLille OSC-AS NancyToulouse FC-Ajaccio AC

ES Troyes AC-FC MetzSaint-Etienne-Girondins de BordeauxOGC Nice-Olympique LyonnaisFC Sochaux-RennesOlympique de Marseille-AS MonacoParis Saint-Germain-RC LensFC Nantes-RC Strasbourg

HollandeNAC Breda-FC Groningen Vitesse Arnhem-RKC Waalwijk NEC Nimègue-Willem II FC Twente-Sparta Rotterdam FC Utrecht-Ajax Amsterdam PSV Eindhoven-ADO La Haye Feyenoord Rotterdam-Heracles AZ Alkmaar-Roda JC SC Heerenveen-RBC Rosendhal

ItalieLivorno-ChievoAC Milan-Lecce

AS Roma-FiorentinaMessina-InternazionaleEmpoli-LazioAscoli-PalermoSiena-RegginaCagliari-SampdoriaJuventus-TrevisoParma-Udinese

ArgentineBanfield-San Lorenzo Velez Sarsfield-Rosario Central Arsenal FC-Lanus Tiro Federal-Racing Club River Plate-Gimnasia La Plata Estudiantes LP-Boca Juniors Independiente-Olimpo Newell’s Old Boys-ArgentinosJuniors Colon-Instituto Quilmes-Gimnasia Jujuy

HAITI-ELECTIONSLa communauté haïtienne de Miami pas surprise du nouveau calendrier

LE COIN DE MIAMI

PAR EVENS [email protected]

toujours pas à crier victoire car rien n’estencore joué.

Le Conseil Electoral Provisoire(CEP) chargé d’organiser le prochainscrutin n’a pas été en mesure jusqu’àdate de donner un calendrier définitif àcause, dit-on par ici, d’un bras de ferentre le PM Gérard Latortue et lesmembres du CEP et aussi desmannoeuvres de certains conseillersélectoraux pour fabriquer des électionsau profit d’un secteur bien déterminé.

L’institution électorale a déjàreporté à plusieurs reprises la date duscrutin qui était programmé dans unpremier temps pour la fin de cette année,

afin que le nouveau président élu puisseentrer en fonction le 7 Février 2006.

Les 9 membres du collègeélectoral ont annoncé vendredi dernierde nouvelles dates pour le premier tourdes présidentielles et législatives fixédésormais au 8 Janvier prochain. Selonce nouveau calendrier, le deuxième touraurait lieu un mois après, soit le 15Février 2006.

Les conseillers électoraux seseraient enfin tous entendus sur uncalendrier, selon leur collègueRosemond Pradel qui en a fait l’annoncele 25 Novembre écoulé.

élections reste incertaine pour lesmembres de la communauté haïtiennede Miami.

Les fidèles supporteurs àMiami du président en exil JeanBertrand Aristide qualifient de“dilatoires” les tergiversations desmembres du Conseil ElectoralProvivoire (CEP), cela pour faireperdurer la crise. Pour certains, c’est àla communauté internationale de gérerune crise dpnt elle est responsable aupremier degree et qui, sur tous les plans,n’a apporté aucun fruit au pays.

Evens Hilaire

Près de 2 ans depuis le départforcé pour l’exil du président JeanBertrand Aristide, Haïti vit dansl’incertitude totale malgré les multiplestentatives de l’équipe au pouvoir pourorganiser de nouvelles élections en vuede mettre un terme à une crise politiquevieille de plusieurs années.

La communauté internationale(principalement États-Unis, France etCanada) qui a été à la base durenversement d’Aristide, n’arrive Malgré tout, l’organisation des

Mon pays est aussi un paysPar Jean Erich René27 nov. 05La ponctualité demeure

définitivement le segment le plus faibledu Gouvernement Boniface/Latortue. Il aloupé tous ses rendez-vous avec l’histoiresans exprimer aucun sentiment de regretni de culpabilité. Des erreurs et desmanquements au devoir nous en sommestous sujets. Mais persister dans la mêmefoulée avec un sang-froid de batracien témoigne d’un sans-gêne capabled’énerver les esprits les plus soumis. Onse base sur la passivité du Peuple haïtienpour lui faire avaler cette médecine Jalap.Après tant de viols de conscience et devols de confiance on a fini par croire quenous sommes dépourvus d’un systèmenerveux. Comme des zombis sous l’effetde la lobotomie nous sommes obligésd’accepter en toutedocilité et de manièremachinale leursdiktats. Nous refu-sons de porter notresignature à l’endos dela lettre de change duG o u v e r n e m e n tIntérimaire qui vientde lancer le pays dansune aventurepérilleuse par lapublication de soncalendrier électoralchargé d’électricité etde suspens. Quelnouveau coupd’arnaque ! On peutmentir à un groupe depersonnes pendant uncertain temps, maison ne peut pastromper tout le mondeà la fois.

Le 7 février2006 n’est pas unedate fétiche pour laprestation de sermentdu Président maisc’est une date butoirpour le Gouver-nement Provisoire.Le GouvernementIntérimaire tire toutesa légitimité duCONSENSUS DET R A N S I T I O NPOLITIQUE concluavec les Partis

Politiques. La fin de son mandat est fixéau 7 février 2006. A-t-on consulté lesPartis Politiques afin de recueillir leursavis sur une prorogation du mandat duGouvernement Provisoire en vue de luiaccorder le délai nécessaire pour laréalisation d’élections crédibles? A notreconnaissance non! Le deuxième tour desélections est fixé au 14 février. Quel toupet! Dans les annales de notre histoire onévite toujours d’amalgamer mardi-gras etélections. C’est un mélange détonnant!Notre inquiétude devient encore plusprofonde quand nous relevons la présenceen ligne du CEP et du GouvernementIntérimaire jusqu’au 5 mars 2006 pourorganiser les élections communales et

locales. Il faut vraiment avoir froid à l’oeilpour poursuivre les activités électorales etpolitiques jusqu’au Carême 2006 sansavoir la décence d’expliquer de quiprovient ce pouvoir? Si les élections sontavancées au printemps 2006, au méprisde l’Accord de principe signé avec lesPartis Politiques et sans leur aval, leGouvernement Boniface/Latortue n’estplus un Gouvernement de consensus.

En effet, depuis la publication ducalendrier électoral bidon du 26 novembre2005, le Gouvernement Provisoire s’estmuté en Gouvernement de facto. Le coupd’état est concrétisé non seulement parleur acrobatie politique, leur audace etleur témérité à sauter la barricade du 7

février 2006 mais encore parl’omission volontaire de la date del’inauguration du Président élu. Jeu de main, jeu de vilain, ce vide

est de nature à révéler l’existence d’unebifurcation significative sur la ligned’actions gouvernementale. Il faut avoirle nez assez fin pour flairer l’odeur d’unemachination politique qui va certainementnous conduire au Golgotha. Quand est-ceque le Président de la République serainstallé ? La Constitution nous ditclairement que c’est le 7 février mais leCalendrier électoral du CEP n’en a pas faitmention. Le Président du CEP MaxMathurin se contente d’en incomber latâche au Gouvernement Intérimaire danssa réponse aux medias. Cette dubitativeinterrogation nous emmène à croire qu’à

(voir Pays / 18)

SHAVITZ

Page 16: Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44Page 16

LIMOUSINE

exportateurs de pois congo à l’échelle mondiale.En 1995, les Dominicains exportaient le pois congopour un total de 13 millions de dollars américains.

Selon le LAREHDO, l’importance de ceproduit pour l’économie des régions frontalièreshaïtiennes justifie une étude de la filière depuis leproducteur haïtien jusqu’aux transformateurs etconsommateurs dominicains.

« Le pois congo est une légumineuse deconsommation populaire qui est très appréciée surle marché dominicain après le haricot », révèleAlex Bellande.

Le spécialiste estime que l’État haïtiendevrait mettre des structures en place en vue dedévelopper ce secteur. « La culture du pois congone demande pas beaucoup de semences, une priseen compte de cette filière permettra aux cultivateurshaïtiens de répondre à certains besoins », soulignele consultant du LAREHDO.

Le coût de production du pois congo,composé essentiellement de la main d’œuvre et del’achat des semences, peut être estimé à 14 dollarsaméricains le quintal de 100 Livres. En 2004, leprix moyen du quintal (45.5 Kilogrammes) de poiscongo en gousse s’était établi autour de 17 dollarsaméricains.

ainsi que pour les différents intermédiaires.Actuellement, l’Équateur et le Pérou sont les

principaux concurrents de la République Dominicainesur ce marché. Les pays asiatiques, africains etcentraméricains producteurs de pois congo, n’enexportent que de faibles quantités et de manièreirrégulière.

Bellande suggère aux Haïtiens oeuvrant dansce secteur de conquérir d’autres marchés pour écoulerle pois congo. Car, précise-t-il, la commercialisationavec la République Dominicaine est peu avantageusepour les producteurs haïtiens.

« Il n’existe plus d’entreprises de mise enconserve du pois congo en Haïti depuis l’expérienceéphémère de la FACOLEF [Fabrique de Conserve deLégumes et de Fruit], dans la plaine de Cavaillon, àla fin des années 1970 », rappelle l’étude duLAREHDO.

L’absence d’infrastructures routières nuitégalement à une meilleure exploitation de cette filière.Les intermédiaires haïtiens parcourent plusieurskilomètres pour aller écouler ce produit sur lesmarchés régionaux dominicains.

Originaire de l’Asie, le pois congo se cultiveen Haïti à des densités très variables en associationavec des céréales, tubercules ou autres légumineuses.Son cycle de production va de 4 à 8 mois, selon ladate de plantation.La marge bénéficiaire brute sur ce

produit est très faible, pour le producteur haïtien

Le pois congo d’Haïti très prisé en Rép. Dom.(suite de la page 9)

ECONOMIE CLANDESTINE

Les procédures pour l’obtention de pensionalimentaire par les femmes, demeurent longues,ennuyeuses et coûteuses, d’autant que les juges tendentà traîner en longueur lorsque ces requêtes leur sontsoumises.

Il faut entre 1,500 et 7,500 gourdes (1 dollaraméricain = environ 45 gourdes, en novembre 2005) pourinitier une requête judiciaire. Non seulement la majoritédes femmes abandonnées ne dispose pas de ce montant,mais aussi cette somme ne suffit pas souvent, fustigentles militantes interrogées par AlterPresse.

Depuis plusieurs mois, et également enprévision de la Journée Internationale contre la violencefaite aux femmes, célébrée le 25 novembre, lesorganisations féministes entreprennent tout un traind’activités visant à sensibiliser les actrices et acteurs surles problèmes rencontrés par les femmes d’Haïti. Surtout le territoire national, des journées et rencontres desensibilisation ont eu lieu.

Ces activités ont culminé en un sit-in tenu, le25 novembre 2005, devant le siège du Ministère de laJustice à Port-au-Prince, par la Coordination Nationalede Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP quiregroupe diverses organisations nationales de femmes.

A l’occasion de la manifestation du 25novembre 2005, les femmes ont revendiqué contrel’irresponsabilité paternelle et en faveur de la délivrancegratuite, par tous les médecins assermentés, de certificatsmédicaux aux femmes victimes de violences, dont le viol.

L’organisation Kay Fanm, qui a participé à lamanifestation, compte offrir, à la fin de novembre 2005,une formation sur les consignes à observer en cas deviol et les traitements à suivre contre les maladiessexuellement transmissibles, dont le Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis (SIDA).

Dans la foulée, le Ministère à la ConditionFéminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) a marquécette journée par « une séance de sensibilisation sur la

violence faite aux femmes » et la projection d’undocumentaire intitulé « Sou Chimen Egalite pou yonSosyete san Vyolans sou fanm » (Sur le chemin de l’égalitépour une société sans violence faite aux femmes).

Les responsables du MCFDF avaient aussiprojeté de distribuer des dépliants sur le certificat médicalet le décret sur les agressions sexuelles aux participanteset participants à cette table ronde.

Les organismes de défense et de promotion desdroits des femmes entament régulièrement des démarchesauprès des autorités étatiques allant dans le sens de leursrevendications.

Le 21 novembre 2005, l’organisation Solidaritédes Femmes Haïtiennes (SOFA) a exposé, au cours d’unerencontre avec le MCFDF, un ensemble de doléances envue d’encourager, par des actions concrètes, une politiqueglobale d’Etat pour combattre la violence sur les femmes,dont l’ampleur se révèle alarmante, au vu des casenregistrés par les organisations féministes.

Ces derniers mois, plus d’une centaine de casde violences sexuelles (viols) et économiques sur lesfemmes ont été transmises à la SOFA pouraccompagnement, par le ministère à la Condition féminineet aux droits des femmes.

Le 23 novembre 2005, dans une réunion avecl’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti(PNH), les responsables de la SOFA ont fait état de 13cas de femmes de policiers violentées (bastonnade,blessures, irresponsabilité paternelle) par leurs maris,enregistrés entre juin et octobre 2005 pour la plupart.

La SOFA a aussi attiré l’attention de l’Inspectiongénérale sur les cas de policiers qui prétextent deproblèmes de carburant, pour ne pas intervenir lorsqu’ilssont sollicités, notamment sur les cas de violence faiteaux femmes. Elle a sollicité des informations sur le suiviqui a été assuré par la PNH, en relation avec le cas d’unejeune fille violée par 7 hommes à Pétion-Ville.

Tout en ayant pris l’engagement de convoquerimmédiatement les policiers en question, l’Inspectricegénérale en chef de la PNH, Gessie Cameau Coicou, asouhaité que ces femmes de policiers portent plaintedirectement auprès de l’Inspection générale del’institution policière. Plusieurs d’entre elles ont déjàdéposé des dossiers de plainte auprès de la justice civile,a rapporté Olga Benoît à AlterPresse.

Le 23 novembre 2005, au cours d’unrassemblement dans la capitale haïtienne, laCoordonnatrice généralede la SOFA, Évelyne Larrieux,avait évoqué deux cas de violence conjugale enregistrésces derniers jours dans le pays.

« A Abricot (GrandeAnse, sud-ouest d’Haïti),une femme a été attachée aux cornes d’un bœuf qui l’atraînée à travers les rues de la ville. Cet acte a été posépar son mari à la suite d’un malentendu ».

A Jacmel (Sud-Est d’Haïti), une autre femmes’est retrouvée avec son utérus endommagé, des suitesde violences physiques exercées sur elle par son mari, cequi enlève à cette femme toute chance d’enfanter dans lefutur.

Selon Évelyne Larrieux, ces actes ne doiventpas rester impunis.

Femmes : Irresponsabilité paternelle et violence économique(suite de la page 14)

DEVELOPPEMENT DURABLE

Le projet piloteLa première intervention del’INARA dans l’Artibonite (voir HEM,Vol. XIX, Nos. 42 et 43) était axée surla résolution des conflits. A partir de février 96, unautre acteur va apparaître sur le terrain, le PrésidentRené Préval, fraîchement installé, avec un autreagenda : la production agricole et, en premier lieu, larelance de l’ODVA.

On pense que l’intérêt de René Préval pourl’ODVA doit remonter à l’époque où son père,l’agronome Claude Préval, était Directeur Général decette institution. Quoi qu’il en soit, le nouveauprésident n’était pas au pouvoir depuis un mois qu’ilse rendait à Pont Sondé pour entendre les critiques etsuggestions des techniciens, mais aussi, à l’occasionde grands rassemblements, les revendications despaysans.

Cela aboutira à la formation du Comité deSuivi de l’ODVA, constitué de (1) un représentant dechacune des huit communes du Bas Artibonite,Lestère, Desdunes, Grande Saline, St Marc (plusspécifiquement la 5ème section communale deBocozelle), Marchand-Dessalines, Petite Rivière del’Artibonite, Verrettes, la Chapelle, désigné par lesorganisations paysannes de ces communes, (2) troisreprésentants de l’association des CASEC del’Artibonite et (3) trois représentants de l’associationdes maires de l’Artibonite.

La fonction de ce comité était, après unepériode d’observation, de proposer desrecommandations quant à la structure et lefonctionnement de l’ODVA. Et de fait, quelque cinq

mois après sa mise sur pied, ce Comité de Suiviproduisait un document dont la proposition la plusimportante prévoyait la disparition de l’ODVA en tantqu’organisme autonome et sa réintégration dans lastructure du MARNDR en tant que Sous-DirectionDépartementale dans le Bas-Artibonite (SODABA).

Le document prévoyait aussi la dissolutiondu Comité de Suivi dans sa forme initiale et sonremplacement par un nouveau comité, formé selon lemême modèle, et qui aurait la fonction non seulementde faire le suivi des activités de la SODABA, maisaussi de participer à sa gestion. Pour en finir avec cepoint, on peut signaler tout de suite que la propositionde transformation de l’ODVA en SODABA ne s’estjamais faite, de sorte que le Comité de Suivi, dont ladisparition était liée à celle de l’ODVA, a continuéd’exister pratiquement jusqu’au départ du PrésidentPréval.

Ce qu’il faut savoir, c’est que, au début detout ce processus, l’INARA était pratiquement absent.Certes nous étions toujours engagés dans les activitésde médiation, mais, en dehors de cela, nous avionsentrepris toute une série de rencontres avec desorganisations paysannes dans le département du Nord-Est. En effet, dès les mois de novembre/décembre1995, nous étudiions, avec l’accord du Ministre del’Agriculture d’alors, l’agronome David Nicolas, lesmoyens de lancer une opération pilote dans les terres

de l’ancienne Plantation Dauphin.C’est en juillet 1996, que le

Ministre Mathurin, lui-même entournée dans le Nord et le Nord-Est, m’informa que lePrésident me demandait de concentrer toutes mesactivités sur l’Artibonite. Apparemment sesdiscussions avec le Comité de Suivi l’avaientconvaincu que tous les efforts de réforme de l’ODVAne porteraient pas de fruit tant s’ils n’étaient pasaccompagnés d’une réforme au niveau des modes detenure.

Il est possible aussi que la présence de GéraldMathurin comme Ministre de l’Agriculture du cabinetRosny Smarth ait joué un rôle dans le virage pris parle gouvernement. Mathurin a en effet travaillé dansl’Artibonite, comme jeune agronome, sous le régimede la loi d’exception du 28 juillet 1975 ; il fut ensuiteDirecteur Général de l’ODVA en 1991, et c’est le coupd’Etat de septembre 1991 qui le chassa de son poste.Il avait donc une bonne connaissance des problèmesde la zone et sa nouvelle position lui offraitprobablement une formidable occasion de mettre enœuvre les solutions qu’il avait envisagées.

En tout cas, à partir de ce moment, le campusde l’ODVA est devenu le théâtre d’activités fébriles ;sous le leadership du ministre, réunions et visites deterrain se succédaient, en vue de déterminer lesmodalités d’atteindre l’objectif qui était l’installationde familles paysannes sur des terres contrôlées parl’INARA, en leur garantissant

- la sécurité de leur installation,(voir Pilote / 17)

Page 17: Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44

Page 17

- une parcelle de dimensionraisonnable,

- une infrastructured’irrigation acceptable,

- un approvisionnement enintrants assuré,

- un programme de crédit,- un encadrement

technique.On aura constaté, à la lecture

de cette énumération, que des six pointsmentionnés, seul le premier, la sécuritédes exploitations, relève de lacompétence de l’INARA. En effet,l’irrigation, l’approvisionnement enintrants, l’encadrement technique, sontde la compétence de l’institutionchargée de l’appui à la production,l’ODVA ; le crédit est du domaine d’uneinstitution spécialisée, le Bureau deCrédit Agricole, BCA. Tous ces pointsont été réunis dans ce que nous avonsappelé les mesures d’accompagnementqui doivent garantir que l’opération dedistribution de parcelles atteigne sesobjectifs d’augmentation de laproduction et d’amélioration desconditions de vie des exploitants. Quandà la dimension de la parcelle, qui est lepoint sur lequel l’expérience pilote a été

le plus critiquée, nous aurons à yconsacrer un chapitre à part.

Dans cette expérience pilote, latâche de l’INARA était donc de créer unesituation qui assurerait la sécurité desexploitants qui allaient bénéficier desinterventions au niveau de la structurefoncière. Pour comprendre les actionsentreprises pour assurer cette sécurité onpeut se référer à l’étude financée par laFAO et la BID en appui à la définitiond’une politique agraire 1. Selon cetteétude, trois éléments sont essentiels à lagarantie de la sécurité foncière :

- L’identification despersonnes,

- L’identification des biens,- La définition des droits.

Dans les publications à venir,nous exposerons ce qui aura été entreprisau niveau de chacun de ces troiséléments.

Bernard Ethé[email protected]

(Footnotes)1 Définir une politique agro-foncièrepour Haïti: Eléments d’orientation, FAO/BID, mai 1997

Projet pilote(suite de la page 16)

MAIN D’OEUVREBATAY OUVRIYE

Alèt !BATAY OUVRIYE AP METE POPILASYON AN JENERAL E

KAMARAD KONSEKAN YO AN PATIKILYE OKOURAN YON BENY SANK AP PARE ANKO NAN PEYI A. FWA SA A, SE NAN 5e SEKSYON LAKAYEKONPLO SANGINE A AP PREPARE.

Vrèman re, aprè yo fin met atèansyen majistra a pou tout vol lite komètyo, yo nommem yon nouvo: se WilbèKaseyis, sanse pou rektifye sitiyasyonan. Men, an reyalite, se soti nan larivyepou tonbe nan lanmè!

Nan tout plenn lakayè, e menmpi lwen, poutèt bon kalite a e relasyondimwatye ilegal ki toujou genyen nanpwodiksyon an, se yon kote ki toujouchaje ak konfli vyolan anpil. Nou aniksonje Pyat, kote, lò rekòt rive, se chaklane gounen a mò pete, la a ata lapolistwouve lanmò ane pase. E konfli tè asa yo toujou opoze grandon akayik yoanfas ti peyizan ki yo menm ap travayjan ya kapab, amelyore tè a pou kò yo,gen pou fè fas pou kò yo a nenpòt kipwoblèm lanati, lò se pa bannandominiken Leta kite anvayi mache a.

Nan 5e seksyon Lakayè, genyon konfli tè ki, jounen jodi a, ap opozeyon grandon yo rele Klebè anfas tipeyizan travayè yo. Bagay yo te yon janestabilize, jouk dènye majistra Kaseyisla vin rive. Se moun Klebè. E, vremanvre, depi an lagan li pran kòb nan men lpou monte sa li rele yon “polis riral”.Men “polis riral” la pa gen 2 bi, seentèvni zam alame e “na non lalwa” nankonfli Klebè ak ti peyizan yo. Yo gentan gen èd jij Klodi, titilè Lakayè a ki, limenm, kareman ap chache “legalize”masak y ap prepare a. Jij Klodi, se bòfrèKlebè! Li gen tan bay yon seri nanswadizan manda pou arete tout tipeyizan ki pa vle rantre nan lòdlespwatasyon akayik Klebè a. Yo plisvize Bwanèf, Dipi ak Michèl. Yo dejaarete 3 ti peyizan, youn nan Bwanèf, 2

nan Michèl.Kounye a y apmande 25,000dola (vennsenkmil dola!!) poulage chak! Plizyèti peyizan ki pè“Leta”, kòmansekite zòn la pouyo pa aret yo,menm si yo pakonn pouki. Mendòt kanpe kinsou revan-dikasyon yo yokonnen ki jis,nan yon peyi! Eyo pa sòti poukite Klebè, nimajistra Kaseyisak tout “jij”Klodi vin sasi-nen yo kon sa. Popilasyon ankanpe ak tipeyizan yo. Nonsèlamn paske yokonnen se yo kigen rezon men

paske yo konnen tou ekzaksyon Klebènan zòn la. Yo menm fè yon foul e blokeyon reyiyon sèten manm swadizan“polis riral” yo a yo te vle vin enstalenan zòn la.

Kidonk, jan nou kapab wè, seyon nouvo konfli sanglan k ap gonflenan zòn lan. Grandon akayik yo ki santiyo sou pouvwa yo ak gouvènmanreyaksyonè sa a ki anplas la, vle pwofitesitiyasyon an pou fè tout ekzaksyon emenm tout masak yo kapab pou blokerevandikasyon travayè yo ki, yo menm,ap pote peyi sa a sou do yo, san yo pajanm twouve pyès benefis vre nan fwitout travay yo reyalize.

ALET! BATAY OUVRIYEYON FWA ANKO AP DEKLARE!ALET!

NOU DEJA REMAKE DEPILONTAN, GOUVENMAN SA S, APAAJENNDA MERIKEN, LOKIPA-SYON AK LABOUJWAZI, LI PA SOTIPOU OKIPE NI MENM TANDE PYESMOUN. SE SA K FE AKPOPILASYON AN ANSANM AKTOUT PWOGRESIS KONSEKAN NAP ADRESE NOU JOUNEN JODI A.

ALET! NOU DI! JAN NOUTOUJOU ANONSE: SE YON LOTBENY SAN Y AP PREPARE!

Pou Batay OuvriyeYannick ETIENNE

Pòtoprens, 31 oktòb 2005

CAPTEZ L’EMISSIONESPAS MINUSTAH

TOUS LES JEUDIS A 1H 30 PMMELODIE 103.3 FM, P-AU-P

Page 18: Derrière la ronde infernale des datesufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00287/00011-30-2005.pdfLeonel Fernandez et le no. 1 de la Minustah, J.G.. Valdes Latortue et des candidats

Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44Page 18 LES JEUX

défaut du Présidentconstitutionnellement élu unGouvernement de facto au delà du7 février 2006 assurera lacontinuité desaffaires de l’Etat.

Cette situation politiqueéchappe complètement àl’entendement de nos leaderspolitiques les plus avisés plutôtoccupés à encaisser les 20.000dollars remis à chaque Parti pourl’organisation des élections.Comme pour nous punir de notrerefus catégorique du retour del’enfant prodigue René Préval laCommunauté Internationale fermeles yeux et laisse faire. Que l’on serappelle la mission non respectéedu Gouvernement de Transitionentres autres: a. garantir la sécuritéde la population, procéder audémantèlement des bandes arméeset réorganiser la Police Nationaled’Haïti ; b. lancer un programmed’urgence économique et socialetendant à revitaliser le secteur desaffaires et à soulager la population.

Peut-on passer outre lalégalité, la transparence et ladémocratie ? Quelles sont leslimites du pouvoir duGouvernement Boniface/Latortue? Après les horreurslavalassiennes de ce passé récent,le caractère erroné, absurde etdépassé des nouvelles tentativesgouvernementales nous culbutedans l’anarchie. Les Partispolitiques en course sont complètement exclus du débat

politique en cours. Il n’est plus questionde négociation, on impose carrément lesdécisions. Nos leaders politiques nedoivent pas se faire d’illusions enacceptant comme un mal nécessaire àcourt terme la nouvelle conjoncturepolitique. S’ils ne tiquent pas, ils serontengagés définitivement sur un chemin denon retour. La solution ne sortira nulle partque sur le théâtre national.

Mon pays est un pays comme lesautres pays c’est à dire il est régi par deslois et des principes qui sont chers à lacollectivité géographique qui l’habite etqui font d’elle une nation. On ne peut pasen faire un marché aux puces avec lacomplicité de ses fils parjures. L’accorddu 4avril 2004 signé entre leGouvernement Alexandre /Latortue et lesPartis Politique dans son paragraphe C.traitant de la Durée de la transition nousdit ce qui suit:

“4.- La transition politiqueprendra fin avec l’installation du Présidentissu des prochaines élections. Ladétermination des dates et l’organisationde ces compétitions sont de la compétencedu Conseil Electoral Provisoire. En toutétat de cause, les élections pour tous lespostes doivent se terminer au cours del’année 2005. “

Fait au Palais National à Port-au-Prince, le 4 avril 2004.

Donc le 31 janvier 2005 àminuit, le mandat du CEP est épuisé. Le 7 février 2006 le Gouvernement Boniface/Latortue n’a plus sa place.

A vos marques, Messieurs lesLeaders Politiques pour un nouveaudépart!

Mon pays est aussi un pays(suite de la page 15)

M A L E F I C EE R E # R # H OP R # L E T A LH I C # S U R II M A G I E R ES A R R A S I NT G V # # # E NO E I L L E R E

123456789012345678901234567890121234567890123456789012345678901212345678901231234567890123456789012345678901212345678901234567890123456789012123456789012312345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123123456789012345678901234567890121234567890123456789012345678901212345678901231234567890123456789012345678901212345678901234567890123456789012123456789012312345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123123456789012345678901234567890121234567890123456789012345678901212345678901231234567890123456789012345678901212345678901234567890123456789012123456789012312345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123123456789012345678901234567890121234567890123456789012345678901212345678901231234567890123456789012345678901212345678901234567890123456789012123456789012312345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123

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Solutions de la semaine passée

B O N N E T T EO V A T I O N SN E # # D A T EZ # A M E R # RE F F O R C A IS # F I # I # NS # U S # E R EE X T E R N E S

D E C H U ED E C R U ED E C R U SD E C R I SD E P R I SM E P R I SM E P R I T

SCRABBLEArrangez les sept lettres ci-dessous

pour former un mot français

Solutions de la semaine passée

J A U G E N T

A R O M E S

T R A C T E

B I

T T N

S A

Solutions de la

semaine passée:

Solutions de la semaine passée:

S Y E N I S E Y R P B Y A

M A C K E N Z I E R G M N

H R O Z N E O E A I N E A

U R N F H G W H S P A K R

A U G D R S M L N P I O A

N M O A L A Y B A I J N P

G A N N P I N T W S G G S

H D Y U K O N C R S N E U

E J T B L I X D I I A A R

A R I E D A M F U S H G U

A T N E R U A L T S C L P

W A I P T O C O N I R O G

Z C P D E N O Z A M A V F

Amazone

Amur

Brahmaputra

Chang Jiang

Congo

Danube

Huang He

Indus

Irtysh

Lena

Mackenzie

Madeira

Mekong

Mississippi

Murray

Niger

Nil

Orinoco

Parana

Purus

Rio Grande

Salween

Sao Francisco

St Laurent

Volga

Yenisey

Yukon

LES JEUX DE BERNARDAllez de AROMES, à TRACTE, en utilisant des mots du du

vocabulaire français, et ne changeant qu’une lettre par ligne.

Mots CroisMots CroisMots CroisMots CroisMots CroisésésésésésHORIZONTAL

1. Sortilège - 2. Epoque - Exclamation -

3. Porto-Rico - Provoque la mort -

4. Pépin - Devenu aigre -

5. Peintre du Moyen-Age - 6. Maure -

7. Train européen - Préposition -

8. Bloque la vue péripherique.

VERTICAL

1. Diable - 2. Calage -

3.Article - Cumin des prés -

4. Sentier de randonnée - 5. Fleur -

6. Executes - 7. Transporter -

8. Mû par le vent.

sortes. Est-ce un bonbon pourinciter les haïtiens du Canada àvoter libéral? De toute façon, levote haïtien n’a pas changédans les comtés acquis auxlibéraux.

Le gouvernementMartin a à son actif des surplusbudgétaires extraordinairesqu’aucun pays du G7 n’a pu sepermettre. L’économie est enbonne forme, le taux dechômage régulé, les accordsinternationaux sont respectés ...tout semble donner auxlibéraux une autre chance degouverner, malgré l’affaire descommandites.

Quant aux conser-vateurs qui ont endetté le paysavant l’arrivée des libéraux, ilsont une pente à remonter pourarriver au pouvoir: aucundéputé au Qc; leur position surle mariage gai; un chef pas

vraiment bilingue... autant d’obstaclespour succéder à un Paul Martinbagarreur qui veut un deuxième mandatmajoritaire cette fois pour, dit-il, fairemieux et garder le Canada Uni. Lespéquistes du Bloc Québécois(opposition fédérale) ne sont pas tendresenvers lui qui est déterminé à bloquerl’accession du Québec à la souveraineté.La bataille sera rude.

La campagne sera longue, aumoins 50 jours et coûteuse: 300millions. Les deux grands partis jettentdéjà les gants pour un gouvernementminoritaire ou majoritaire? La réponseaprès le 23 janvier.

Elections en Haïti et auCanada à la même période, les Haïtiensd’ici sont partagés entre la raison et lesentiment. Les conversations haïtiennesautour de la soupe durant les fêtes, vontêtre branchées Elections et serontpassionnées comme lors d’un bon matchde football Haiti-Canada.

Canada: Des élections anticipées(suite de la page 9)

Serge César

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Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44

Page 19ti Gout pa ti Gout ak Jan Mapou

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Mercredi 30 Novembre 2005Haïti en Marche Vol. XIX No.44Page 20

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Miami : Festival “Rasin” 2005ARTS & SPECTACLES

Le douxième festival annuel dela musique Rasin haïtienne s’est déroulécomme prévu au Bay Front Park deMiami le samedi 4 novembre dernier.Divers groupes ont été sélectionnés:Chandèl, Rasin Mapou de Azò, Koudjaypour la musique “Rasin”; DjakoutMizik, Top Vice, Nu-Lookreprésentaient le compas; TopAdlerman, la musique “Rap” et JahNesta, le Reggae.

La scène, élégamment décorée,correspondait au thème retenu cetteannée: “Festival Rasin 2005: Solèy lava leve sou Ayiti”. En effet, de jolispalmiers rappelant une Haïti jadisverdoyante, ornaient le tableau de fondtandis qu’au devant de la scène trônaientdeux boulets de canon symbolisant lalutte pour la liberté des futurs haitiens.

C’est dans ce beau décor quedeux talentueux présentateurs: Esther etPharès, annonçaient l’ouverture duspectacle après environ quatre (4)heures de retard. En effet le spectacle adémarré à six (6) heures du soir. Legroupe Chandèl avait pour lourde tâchede donner le coup d’envoi devant unpublic clairsemé. Il a quand même pucréer une bonne animation en exécutantsa méringue carnavalesque intitulée“US”. L’ambiance aurait pu être totalesi à la deuxième présentation, uneimperfection électronique n’avait pascontraint le groupe à observer un arrêtde quelques secondes. La reprisequoique très rapide, n’a pas sudissimuler la déception visible desmusiciens et davantage celle du publicqui avec très peu d’enthousiasme saluale groupe à sa sortie de scène.

Une dizaine (10) de minutesaprès, un groupe de cinq (5) danseursde l’Université Centrale de Florida(UCF) basée à Orlando, présentèrentune chorégraphie chaleureusementapplaudie par l’assistance.L’effervescence qui régnait dans la fouleincita Lilie, demoiselle venue assister aufestival, à se porter volontaire pour unechorégraphie improvisée. Avecl’autorisation d’Esther, elle gratifial’assistance d’une danse lascive trèsovationnée, mais hélas trop brève.

En vue de préparerl’orchestration pour le prochain groupe,une longue pause musicale d’une heurefut ensuite observée. Cette pesanteattente s’allégea avec l’apparition

fulgurante de Top Adlerman. La fouleavait visiblement grossi. Le chanteurcréa une ambiance électrisante quiatteignit son paroxysme avec la musique« »Plòtonnen ». A noter la présenceremarquée de Sweet Micky aux côtésdu chanteur durant toute la présentation.

L’ennui créé par le tempsd’arrêt observé à chaque transition parles ingénieurs du son, a pu être évitégrâce à l’intervention de Rara Lakay. Eneffet, cette bande de « rara » a su, enquelques secondes, provoquer unecertaine affluence sur les pelouses duBay Front Park en traînant à sa suite unebonne partie de l’assistance, nostalgiquede cette ambiance.

Après quelques bonnesminutes de divertissement, Nu-Look fitson entrée. Il interpréta talentueusementtrois morceaux dont « Gran depansè »fortement apprécié du public. Satisfaitde cette performance, Gazman signifiaque la présence de Nu-Look à ce festivalc’est pour jouer de la bonne musique etnon pour faire du burit, flèche lancéeévidemment à Djakout. Rappelons queleur nouveau slogan « Si w santi kò wpa bon, jete w » a été repris en chœurpar l’assistance. Ce futmalheureusement déjà la fin. Le tempsimparti s’écoula vraiment trop vite. Ilsdurent céder la scène aux danseurs del’UCF venus performer une secondefois.

« Rara Lakay » assura denouveau la transition. Le groupe relançal’animation avec cette fois-ci desfanatiques enflammés.

Puis ce fut au tour de Azor demonter en scène. Accompagné de sestrois danseuses, vêtues en mauve et noir,couleurs représentatives du « guede »,Azor débuta sa présentation avec uneprière adressée à Boukman. Pendantenviron une demi-heure, il créa uneambiance à tout casser qui fit enregistrer

carnavalesques, a galvanisé la foule quifaisait virevolter maillots, drapeaux,mouchoirs sur la méringue « Elicoptè ».Signalons que Roberto, a pu facilementcréer cette animation car il était au microet son père à la guitare.

La transition habituelle futassurée par Sweet Micky quis’improvisa blagueur. Il gratifial’assistance d’une blague très pimentée.Esther lui notifia la présence d’enfantsdans l’assistance. Pour toute réplique,il signala qu’ils n’étaient que des nainsdéjà pubères, donc sexuellement actifs.Certains parents ont désaprouvé sonintervention.

Ce fut ensuite le tour deKoudjay. Kessy, accompagné de sesdeux (2) chanteuses vêtues en noir etblanc aurait pu mieux créer uneexcellente animation si des problèmesde sonorisation très perceptiblesn’avaient été enregistrés. Sa prestationfut très brève puisqu’on approchait dela fin du spectacle.

Enfin à onze (11) heuress’amenait Djakout Mizik.Apparemment c’était le groupe le plusattendu à en croire la réaction du public.

Les pièces musicales « Biznis pa m » et« Loue Kris la » ont créé une animationà couper le souffle. Mais hélas ! Labrièveté de leur passage a laissé le publicsur sa faim.

Esther annonçait la clôture dufestival par Chandèl mais ce ne fut pasle cas. Cet impair constitua l’une descritiques formulées contre lesorganisateurs de ce festival. On leurreprocha également

LAND FROM ... BRYANT

parmi la foulequelques cas de transecomme à l’accoutmée.

Une pause dedix minutes (10) futensuite observée envue de permettre à T-Vice de fixer sesinstruments. Saprestation constituéeessentiellement dem é r i n g u e s

· la faible participation de groupesrasin à ce festival

· le coût élevé des frais departicipation. En effet, le publicsévèrement frappé par le cycloneWilma, a accusé un faible taux departicipation cette année. Ce quiest plutôt inhabituel.

· la non-participation de Jah Nestajugée décevante puisqu’aucunmotif d’absence n’a étécommuniqué à l’assistance.

Cependant, en dépit des erreursenregistrées cette année, il convient desouhaiter longue vie à cette louableinitiative et une meilleure organisationpour les années à venir.

Agathe St-Preux

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