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8 juin 2012 Vol. 20, n o 16 Président du comité Marc St-Roch, CPA, CA, M. Fisc. L'Union des producteurs agricoles Coordonnatrice Diane Gagnon, avocate Directrice de l'édition – APFF Équipe de rédaction George Angelopoulos, avocat RSM Richter Chamberland s.e.n.c.r.l. Mathieu Angers, avocat Gallant & Associés s.e.n.c.r.l. Emmanuelle Campeau, avocate Ravinsky Ryan Lemoine, s.e.n.c.r.l. Isabelle Chan, CPA, CA PwC Sylvie Garon, CPA, CGA, CMA, M. Fisc. Mazars Harel Drouin s.e.n.c.r.l. Pierre Giguère, CPA, CA Samson Bélair/Deloitte & Touche s.e.n.c.r.l. Kathy Kupracz, avocate Cain Lamarre Casgrain Wells s.e.n.c.r.l./Avocats Maya Loutfi, avocate Raymond Chabot Grant Thornton s.e.n.c.r.l. Réginald Mentor BDO Canada s.r.l./S.E.N.C.R.L./LLP Isabelle Messier, avocate, D. Fisc. Raymond Chabot Grant Thornton s.e.n.c.r.l. Rosalie Plouffe, avocate, D. Fisc. Legault Joly Thiffault s.e.n.c.r.l. Membre d’office Maurice Mongrain, avocat Président-directeur général – APFF Au fédéral Nombre de fiduciaires nécessaires pour une fondation publique – Affaire Sheldon Inwentash and Lynn Factor Charitable Foundation lire la suite Des cotisations arbitraires réduites d’un montant arbitraire – Affaire Dionne lire la suite Au fédéral Commission provenant de l’achat d’une police d’assurance vie – Paragraphes 5(1) et 9(1) L.I.R. lire la suite Au Québec Un travailleur dans le domaine de la construction peut-il réclamer des frais à l’égard d’un véhicule à moteur alors qu’il reçoit une allocation en vertu de la convention collective? lire la suite Retenue d’impôt, frais pour les contenus numériques et honoraires de gestion – Alinéas 212(1)a) et 212(1)d) et paragraphes 212(4) et 212(5) L.I.R. – Articles IV(9) et XII(3)a) de la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis lire la suite Modifications au régime de taxation québécois donnant suite aux engagements d’harmonisation au régime de taxation fédéral applicables en 2013 lire la suite

Diane Gagnon George Angelopoulos

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Page 1: Diane Gagnon George Angelopoulos

8 juin 2012Vol. 20, no 16

Président du comité Marc St-Roch, CPA, CA, M. Fisc. L'Union des producteurs agricoles Coordonnatrice Diane Gagnon, avocate Directrice de l'édition – APFF Équipe de rédaction George Angelopoulos, avocat RSM Richter Chamberland s.e.n.c.r.l. Mathieu Angers, avocat Gallant & Associés s.e.n.c.r.l. Emmanuelle Campeau, avocate Ravinsky Ryan Lemoine, s.e.n.c.r.l. Isabelle Chan, CPA, CA PwC Sylvie Garon, CPA, CGA, CMA, M. Fisc. Mazars Harel Drouin s.e.n.c.r.l. Pierre Giguère, CPA, CA Samson Bélair/Deloitte & Touche s.e.n.c.r.l. Kathy Kupracz, avocate Cain Lamarre Casgrain Wells s.e.n.c.r.l./Avocats Maya Loutfi, avocate Raymond Chabot Grant Thornton s.e.n.c.r.l. Réginald Mentor BDO Canada s.r.l./S.E.N.C.R.L./LLP Isabelle Messier, avocate, D. Fisc. Raymond Chabot Grant Thornton s.e.n.c.r.l. Rosalie Plouffe, avocate, D. Fisc. Legault Joly Thiffault s.e.n.c.r.l. Membre d’office Maurice Mongrain, avocat Président-directeur général – APFF

Au fédéral

Nombre de fiduciaires nécessaires pour une fondation publique – Affaire Sheldon Inwentash and Lynn Factor Charitable Foundation lire la suite

Des cotisations arbitraires réduites d’un montant arbitraire – Affaire Dionne lire la suite

Au fédéral

Commission provenant de l’achat d’une police d’assurance vie – Paragraphes 5(1) et 9(1) L.I.R. lire la suite

Au Québec

Un travailleur dans le domaine de la construction peut-il réclamer des frais à l’égard d’un véhicule à moteur alors qu’il reçoit une allocation en vertu de la convention collective? lire la suite

Retenue d’impôt, frais pour les contenus numériques et honoraires de gestion –

Alinéas 212(1)a) et 212(1)d) et paragraphes 212(4) et 212(5) L.I.R. – Articles IV(9) et XII(3)a) de la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis lire la suite

Modifications au régime de taxation québécois donnant suite aux engagements

d’harmonisation au régime de taxation fédéral applicables en 2013 lire la suite

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Nombre de fiduciaires nécessaires pour une fondation publique – Affaire

Sheldon Inwentash and Lynn Factor Charitable Foundation Dans la décision Sheldon Inwentash and Lynn Factor Charitable Foundation c. Canada (2012 CAF 136), rendue le 4 mai 2012, la CAF devait déterminer si l’appelante pouvait être désignée comme étant une « fondation publique » malgré le fait qu’elle comprenait un seul fiduciaire.

L’alinéa 149(1)f) L.I.R. prévoit qu’aucun impôt de la partie I n’est payable sur le revenu d’une entité qui est un organisme de bienfaisance enregistré. L’organisme de bienfaisance enregistré peut être une fondation privée ou une fondation publique. Les règles fiscales applicables sont plus restrictives pour une fondation privée que pour une fondation publique. L’une des conditions prévues dans la L.I.R. pour être une fondation publique est que plus de 50 % des administrateurs, dirigeants, fiduciaires ou autres responsables traitent entre eux et avec chacun des autres administrateurs, dirigeants, fiduciaires ou responsables sans lien de dépendance. Une fondation qui n’est pas une fondation publique sera considérée comme une fondation privée.

En l’espèce, l’appelante avait un seul fiduciaire, mais elle affirmait qu’elle devait être considérée comme une fondation publique en raison des positions administratives divergentes de l’ARC à cet égard. L’ARC, quant à elle, soutenait que l’appelante était une fondation privée, puisque l’appelante n’avait qu’un seul fiduciaire.

Le juge note que la définition de « fondation publique » exige que plus de 50 % des fiduciaires traitent entre eux sans lien de dépendance. Le libellé de cette disposition et le sens ordinaire des mots utilisés démontrent l’intention du législateur selon laquelle une fondation publique doit comporter plus d’un fiduciaire. Une revue du contexte législatif et de l’objectif de cette disposition confirme cette interprétation. En effet, la pluralité des fiduciaires sans lien de dépendance d’une fondation publique procure une assurance plus grande indiquant que celle-ci n’entrera pas dans des transactions d’évitement d’impôt avec ses donataires. Le juge souligne également au passage que les positions administratives de l’ARC ne sont pas déterminantes dans l’interprétation des dispositions de la L.I.R.

Il appert, des raisons mentionnées, que l’ARC a correctement désigné l’appelante comme étant une fondation privée. Aussi longtemps qu’il n’y aura qu’un seul fiduciaire, l’appelante ne peut devenir une fondation publique. L’appel est donc rejeté.

Des cotisations arbitraires réduites d’un montant arbitraire – Affaire Dionne Selon la décision rendue le 17 mai 2012 dans l’affaire Dionne c. La Reine (2012 CCI 136), l’appelant avait fait l’objet de cotisations estimatives établies selon la méthode arbitraire des dépôts bancaires, qui consiste essentiellement à effectuer le total de tous les dépôts des comptes bancaires d’un contribuable pour ensuite en soustraire tous les revenus déclarés. Il en revient ensuite au contribuable d’établir la provenance des autres dépôts afin de justifier qu’il ne s’agit pas d’un revenu imposable.

En l’espèce, l’appelant a affirmé qu’il avait subi d’importantes difficultés financières pendant les années en litige, que des membres de sa famille lui avaient par conséquent octroyé plusieurs prêts et qu’il effectuait même plusieurs transferts entre ses comptes bancaires afin de s’assurer qu’il y ait les sommes requises pour couvrir ses chèques en circulation.

Pour appuyer le témoignage de l’appelant et des membres de sa famille, le comptable de l’appelant a déposé en preuve un avoir net qu’il avait lui-même préparé, ce qui constitue en soi une autre méthode d’établissement des revenus.

Activités régionales Colloques et

Symposiums Congrès Cours en fiscalité

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Placé devant cette preuve, le juge de la C.C.I. avait à trancher entre les revenus imposables additionnels établis à un total d’environ 192 000 $ par Revenu Québec et ceux résultant de l’avoir net, d’un montant bien moindre de 46 000 $ environ.

Aucune autre preuve n’était disponible, étant donné que les institutions financières, selon l’appelant, n’avaient pas été en mesure de lui remettre de documents pouvant identifier la source des dépôts, son comptable mettant toutefois la Cour en garde qu’il fallait pourtant identifier la source d’un revenu pour établir qu’il s’agit d’un revenu imposable, ce que la méthode de dépôts ne permettait pas de faire.

Enfin, en ce qui concerne le droit de Revenu Québec de recourir à une méthode estimative pour vérifier les revenus de l’appelant, ce droit était admis par les parties, compte tenu du manque de rigueur de l’appelant dans sa tenue de livres.

Après avoir rappelé que la méthode « alternative » employée par Revenu Québec était satisfaisante et imprécise et qu’elle est toujours un instrument de dernier recours, la C.C.I. a choisi de trancher l’appel de manière arbitraire elle aussi, en établissant le montant des revenus additionnels de l’appelant à 100 000 $ pour ensuite déterminer que la portion imposable de ses revenus était de 80 000 $. L’appel a donc été accueilli et la cotisation fut réduite.

Commission provenant de l’achat d’une police d’assurance vie – Paragraphes 5(1) et 9(1) L.I.R.

Deux scénarios ont été soumis à l’ARC afin de déterminer si les commissions reçues par un employé devraient être incluses dans le calcul de son revenu. M. X est employé d’une société d’assurances. Dans le premier scénario, il procède à l’achat de deux polices d’assurance vie temporaire 10 ans, dont M. X et sa conjointe sont respectivement l’assuré et le bénéficiaire. En raison de l’achat de ces polices, M. X reçoit une commission. Dans le second scénario, M. X procède à l’achat d’une rente différée viagère et reçoit également une commission.

L’ARC a mentionné que, en règle générale, toutes les commissions reçues par un employé ou un travailleur autonome doivent être incluses dans leur revenu en vertu du paragraphe 5(1) ou du paragraphe 9(1) L.I.R. Cependant, l’ARC permet un assouplissement de cette règle. À cet égard, l’ARC renvoie au paragraphe 27 du Bulletin d’interprétation IT-470R (consolidé), qui prévoit que, lorsqu’un vendeur d’assurance vie acquiert une police d’assurance vie et qu’il touche une commission sur cette police, celle-ci n’est pas imposable pourvu que le vendeur soit propriétaire de la police et qu’il soit tenu de verser les primes exigées à l’égard de cette police.

Toutefois, l’ARC a précisé, dans certaines interprétations techniques, que cette position ne s’appliquait pas si le montant de la commission était substantiel et si la police d’assurance vie était acquise à des fins d’investissement ou d’entreprise. La police doit être acquise à des fins strictement personnelles.

En ce qui a trait à la question de savoir si le montant de la commission est substantiel, l’ARC renvoie au paragraphe 2 du Bulletin d’interprétation IT-470R (consolidé), qui précise que, lorsque l’avantage revenant à l’employé ne présente plus un caractère fortuit ou traditionnel par rapport à l’emploi, mais qu’il devient une forme déguisée de rémunération supplémentaire, l’« avantage social » est considéré comme un avantage imposable.

La position décrite ci-dessus ne s’applique qu’aux commissions reçues lors de l’achat d’une police d’assurance vie. Ainsi, le traitement fiscal des commissions reçues lors de l’achat de contrats de rentes doit être le même que celui accordé aux commissions

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reçues par des courtiers en valeurs mobilières qui acquièrent des actions à la Bourse ou des fonds communs de placement à titre d’investissement personnel. En accordant un traitement semblable, l’ARC tient compte des similitudes qui caractérisent ces produits, dont le but premier de leur acquisition est l’expectative d’un rendement.

Par conséquent, dans la mesure où les commissions reçues dans le premier scénario ne sont pas substantielles, l’ARC est d’avis que M. X n’aurait pas à les inclure dans le calcul de son revenu pour l’année durant laquelle il les reçoit. Toutefois, dans le second scénario, les commissions reçues par M. X devraient être incluses dans le calcul du revenu de ce dernier. (Demande d’interprétation technique interne 2011-0431701E5, 2 mai 2012)

Un travailleur dans le domaine de la construction peut-il réclamer des frais à l’égard d’un véhicule à moteur alors qu’il reçoit une allocation en vertu de la convention collective?

Un employeur dans le domaine de la construction a des chantiers situés dans différentes régions du Québec. Ses employés sont appelés à travailler sur divers chantiers et la durée de leur séjour sur chacun d’eux varie entre une journée et quelques semaines. Les employés doivent se déplacer en voiture de leur résidence au chantier et d’un chantier à l’autre. En ce qui a trait aux déplacements en voiture effectués par les employés de leur résidence au chantier, ces derniers reçoivent de leur employeur une allocation pour frais de déplacement calculée en fonction du kilométrage effectué conformément à leur convention collective. Le montant de l’allocation et les modalités de versements aux employés diffèrent selon le secteur de construction, soit résidentiel lourd, soit institutionnel et commercial. En ce qui concerne la construction résidentielle, l’employeur verse à ses employés une allocation équivalant à 0,44 $ par kilomètre au-delà de 40 kilomètres parcourus, entre le lieu de résidence de l’employé et le chantier. Quant à la construction institutionnelle et commerciale, lorsque la distance qui sépare les deux endroits se situe entre 60 et 90 kilomètres, l’employeur verse à ses employés une allocation de 30,83 $ pour chaque jour de travail, ce qui représente une allocation variant entre 0,17 $ et 0,26 $ par kilomètre parcouru. Lorsque la distance entre le lieu de résidence de l’employé et le chantier se situe entre 91 et 120 kilomètres, l’employeur verse 36,71 $ pour chaque jour de travail, ce qui équivaut à une allocation variant entre 0,10 $ et 0,20 $ par kilomètre parcouru. Bien qu’ils y aient droit, certains employés décident de leur propre chef de ne pas réclamer d’allocation pour frais de déplacement à l’employeur. Ils assument eux-mêmes la totalité des frais de déplacement engagés. On a demandé à Revenu Québec si un travailleur de la construction peut réclamer des frais afférents à un véhicule à moteur dans diverses situations.

Dans un premier temps, Revenu Québec précise que l’allocation reçue par les employés de la construction est visée par le paragraphe 39g) L.I. Qu’elle soit fixe ou qu’elle représente un taux au kilomètre, elle n’est pas imposable. Le particulier n’a pas à se questionner sur son caractère raisonnable. Cette disposition n’a pas d’équivalent dans la L.I.R. Revenu Québec réitère les conditions à remplir afin de pouvoir déduire les frais afférents à l’utilisation d’un véhicule à moteur, ainsi que les caractéristiques qu’il analysera pour déterminer l’admissibilité à la déduction pour frais afférents à un véhicule à moteur.

Malgré le fait qu’un particulier reçoive une allocation visée par l’article 39 L.I. à l’égard de certains déplacements, Revenu Québec est d’avis que ce même particulier pourrait déduire les frais de véhicule à moteur engagés à l’égard d’autres déplacements effectués dans l’exercice des fonctions et pour lesquels il n’a droit à aucune compensation si les conditions prévues à l’article 63.1 L.I. sont remplies.

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Le travailleur ne peut choisir d’inclure l’allocation reçue aux termes de la convention collective et de réclamer les dépenses à l’égard des déplacements visés par cette allocation.

Les employés qui décident de ne pas réclamer d’allocation pour frais de déplacement ne pourront pas déduire les frais de déplacement qu’ils engagent, car ils ne sont pas tenus d’acquitter les dépenses relatives à ces déplacements, puisque la convention prévoit une indemnité pour certains déplacements. (Lettre d’interprétation 10-010758-001, 19 mai 2011, publiée le 25 avril 2012)

Retenue d’impôt, frais pour les contenus numériques et honoraires de gestion –

Alinéas 212(1)a) et 212(1)d) et paragraphes 212(4) et 212(5) L.I.R. – Articles IV(9) et XII(3)a) de la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis

La société A est une société publique, résidant aux États-Unis. La société A exploite une entreprise en médias numériques et technologie du divertissement. Les produits et services fournis par la société A permettent à ses clients de fournir des contenus numériques aux utilisateurs à domicile en format électronique plutôt que des supports physiques. La société A est considérée comme une « personne admissible » en vertu de l’article XXIX-A (2) (c) de la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis (« traité »).

La société B est un résident des États-Unis et elle est la propriété exclusive de la société A. La société B est une « personne admissible » en vertu de l’article XXIX-A (2) (d) du traité.

La société C est une société à responsabilité limitée (LLC), considérée comme une entité transparente sur le plan financier aux États-Unis où elle exploite une entreprise. La société C est la propriété exclusive de la société B. Une des activités commerciales de la société C est CyberABC, qui permet à ses clients d’affaires de mettre en place des online stores ou magasins en ligne pour vendre ou louer du contenu numérique aux utilisateurs à domicile.

Dans le modèle d’affaires Corporation C/CyberABC, il y a généralement quatre participants : les propriétaires de contenu; les clients, les CyberABC et les utilisateurs à domicile. Les propriétaires de contenu sont principalement les studios de cinéma et de films ou autres détenteurs de licences qui sont propriétaires de films et émissions de télévision.

La société C a conclu des accords de licence avec plusieurs propriétaires de contenu en vertu de laquelle la société C a accordé des droits limités pour distribuer du contenu numérique aux utilisateurs à domicile grâce à la plate-forme de livraison CyberABC. Tous les contrats de licence sont signés aux États-Unis. La portée des accords de licence de la société C convenus avec les propriétaires de contenu ne permet que la distribution du contenu numérique pour un usage à domicile et interdit à la société C de distribuer du contenu numérique pour diffusion ou affichage publics.

Les clients A et B sont des résidents canadiens et ne sont pas liés avec la société C, laquelle conclut des accords avec les clients qui permettent l’utilisation d’un magasin CyberABC en ligne sous la marque du magasin en ligne du client. La plate-forme de l’infrastructure CyberABC rassemble le contenu numérique en ligne de propriétaires de contenus numériques, affiche les choix disponibles afin de permettre les utilisateurs à domicile de télécharger du contenu numérique après avoir effectué un paiement par l’entremise d’une carte de crédit

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Contrat 1 – Société C à titre de Merchant of Record Grâce à sa plate-forme CyberABC, la société C permettra de créer et d’exploiter le magasin en ligne du client A ainsi que de fournir la technologie et d’autres services. La société C agira en tant que Merchant of Record pour les ventes ou les locations par le biais du magasin en ligne du client A et sera responsable de la facturation et de la collecte des paiements de l’utilisateur à domicile. La société C est bénéficiaire du paiement reçu de l’utilisateur à domicile et paiera un pourcentage de ses revenus au client A. Ce dernier paiera à la société C des frais pour les autres services de gestion offerts par la société C.

La société C fournira des services nécessaires pour le fonctionnement du magasin en ligne du client A. Ces services sont tous rendus aux États-Unis. La société C sera responsable des opérations et de tous les aspects concernant l’infrastructure du magasin en ligne de même que de l’obtention des accords de licence qui donnera au client A le droit de diffuser du contenu numérique à l’utilisateur à domicile. En outre, la société C sera responsable de l’acquisition de tous les droits nécessaires, des consentements et des licences afin d’exploiter le magasin en ligne.

Les serveurs du magasin en ligne du client A sont détenus par une filiale en propriété exclusive aux États-Unis de la société A et sont situés aux États-Unis.

L’utilisateur à domicile doit accepter les termes de service du client A afin d’obtenir le contenu numérique. Les conditions de service comprennent une licence non exclusive, non transférables, des droits limités et de licence afin de permettre l’accès au magasin en ligne pour visualiser le contenu numérique à des fins personnelles.

Selon l’ARC, un paiement à la société C par l’utilisateur à domicile canadien pour un achat effectué sur le site du magasin en ligne du client A est exonéré de l’impôt de la partie XIII L.I.R. en vertu des articles IV(6) et XII(3)a) du traité.

Les frais de gestion versés par le client A à la société C pour la prestation de services sont exonérés de l’impôt de la partie XIII L.I.R. en vertu de l’alinéa 212 (4)a) L.I.R., aussi longtemps que ces montants sont raisonnables dans les circonstances.

Contrat 2 – Client B à titre de Merchant of Record Grâce à sa plate-forme CyberABC, la société C fera fonctionner le magasin en ligne du client B à titre de fournisseur de services technologiques. Le client B agira en tant que Merchant of Record pour vendre ou louer le contenu numérique à l’utilisateur à domicile.

À titre de Merchant of Record, le client B sera responsable de la facturation et de la perception des paiements par l’utilisateur à domicile. Le client B paiera un pourcentage de ses revenus à titre de frais de transaction et des frais distincts à la société C pour les services de gestion fournis aux États-Unis.

La société C sera responsable de la conception de la technologie CyberABC pour obtenir des accords de licence de contenu qui permettront au magasin en ligne de diffuser du contenu numérique à l’utilisateur à domicile et pour procurer tous les droits et autorisations nécessaires afin d’exploiter les magasins en ligne du client B.

Le client B contrôle la relation et conclut l’opération de vente avec l’utilisateur à domicile, lequel doit accepter les termes du contrat de service avec le client B afin d’obtenir le contenu numérique.

Selon l’ARC, le paiement à la société C par le client B pour les frais de transaction est exonéré de l’impôt de la partie XIII L.I.R. en vertu des articles IV(6) et XII(3) (a) du traité.

Les frais de gestion payés par le client B à la société C pour la prestation des services sont exonérés de l’impôt de la partie XIII L.I.R. en vertu de l’alinéa 212(4)a) L.I.R.,

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aussi longtemps que ces montants soient raisonnables dans les circonstances. (Décision anticipée 2011-0416891R3, 4 avril 2012)

Modifications au régime de taxation québécois donnant suite aux engagements

d’harmonisation au régime de taxation fédéral applicables en 2013 Le 31 mai dernier, le ministère des Finances du Québec publiait le Bulletin d’information 2012-4, « Modifications au régime de taxation québécois donnant suite aux engagements d’harmonisation au régime de taxation fédéral applicables en 2013 », qui précise les modifications qui seront apportées au régime de la TVQ à la suite des engagements d’harmonisation au régime de la TPS/TVH applicables en 2013, soit :

1. Le retrait de la TPS de l’assiette de taxation québécoise et la hausse correspondante du taux de la TVQ à 9,975 % à compter du 1er janvier 2013 :

a) bien meuble et service : le taux de 9,975 % s’applique à la contrepartie (totale ou partielle) qui devient exigible après le 31 décembre 2012 sans avoir été payée auparavant;

b) immeuble : le taux de 9,975 % s’applique à la vente taxable d’un immeuble si la convention écrite est conclue après le 31 décembre 2012. La règle sur les biens meubles et les services s’applique si l’immeuble est fourni autrement que par vente;

c) des modifications corrélatives seront apportées aux facteurs mathématiques et aux remboursements partiels pour habitation neuve.

2. L’exonération des services financiers :

a) des règles spécifiques aux institutions financières prévues dans le régime de la TVQ seront abrogées et seront remplacées par les règles prévues dans le régime de la TPS/TVH, le cas échéant. Ces règles concernent notamment :

les règles particulières aux fins du calcul des CTI,

la règle d’allègement pour les transactions effectuées à l’intérieur d’un groupe étroitement lié comprenant une institution financière désignée,

la méthode d’attribution spéciale applicable aux institutions financières désignées particulières,

les remboursements de la TVQ à l’intention des entités de gestion de régimes de pension agréés,

les règles particulières concernant les fournitures importées de services et de biens meubles incorporels,

les règles en matière d’inscription et de production de déclarations,

l’élimination partielle de la taxe compensatoire des institutions financières;

b) des dispositions transitoires seront prévues pour l’application des règles de changement d’utilisation des biens en immobilisation.

3. Le remboursement des taxes payées par les gouvernements et certains de leurs mandataires :

a) à compter du 1er avril 2013, le gouvernement fédéral et ses mandataires de

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même que le gouvernement du Québec et ses mandataires devront payer la TPS et la TVQ sur leurs acquisitions de biens et de services taxables et ils pourront par la suite les récupérer en présentant des demandes de remboursement;

b) cette mesure s’appliquera à la TPS/TVH et à la TVQ qui deviendra payable après le 31 mars 2013.

Les autres modifications d’harmonisation concernant les fournitures avant dédouanement et l’inscription facultative d’un non-résident du Québec qui réside au Canada.

©Tous droits réservés - APFF - 2012 ISSN 1192-3261 FLASH FISCAL est publié environ 20 fois par année. © 2012, APFF. Tous droits réservés. Toute reproduction de cette publication de quelque manière que ce soit sans l’autorisation écrite de l’APFF est interdite. Cette publication est conçue dans le seul but de fournir une information générale sur certains sujets d’actualité en fiscalité. À cet effet, aucun des commentaires contenus dans ce bulletin ne constitue un avis juridique ni un avis fiscal et aucune représentation n’est fournie par les présentes aux lecteurs de ce bulletin.

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