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1 UEM 123 - Didier LAROCHE Option « Projeter avec l’existant » PARQUE DAS RUINAS, 1996 SANTA THERESA, RIO DE JANEIRO REHABILITATION EF ARQUITETOS ERNANI FREIRE SONIA LOPES CLOE MARTELET

Martelet Cloé - Parque das ruinas, Rio de Janeiro

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Academic study about the transformation of an old mansion in Rio de Janeiro, Brazil.

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UEM 123 - Didier LAROCHE Option « Projeter avec l’existant »

PARQUE DAS RUINAS, 1996 SANTA THERESA, RIO DE JANEIRO

REHABILITATION

EF ARQUITETOS ERNANI FREIRE

SONIA LOPES  

CLOE MARTELET

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1 Le bâtiment originel et son évolution 1A La villa d’une riche mécène brésilienne : Ce bâtiment était à l’origine une villa appartenant à une riche notable brésilienne, Laurinda Santos Lobo, très cultivée et présente dans les milieux littéraires, musicaux et artistiques de Rio. Elle était la nièce du ministre Joaquim Murtinho de qui elle a hérité la propriété. C’est lui qui avait fait construire la maison dans la seconde moitié du XIXème siècle. Cette maison luxueuse de style néo colonial, appelée Murtinho Nobre Palace était un point de rencontre d’artistes et d’intellectuels, qui se rencontraient lors de soirées mondaines organisées par Laurinda. La propriétaire avait effectué de nombreuses transformations dans la villa dans les années 30. Elle ajouta par exemple des frises de tuiles avec motifs nommés azulejos. Ses nombreux voyages à Paris l’inspirèrent également, en particulier les salons littéraires. La chambre la plus luxueuse de la maison était la « chambre bleue », qui abritait bronzes, pierres de Jade, soie d’or, tapis et meubles orientaux. 1B La mort de Laurinda et l’abandon du bâtiment Elle décède en 1946. Aucun membre de la famille ne réclamant la villa, celle ci fût abandonnée et squattée jusque dans les années 80 par des sans abris et des dealers. Sans surveillance, elle a été pillée, allant des tuiles et fenêtres jusqu’au vieux piano de Laurinda.

Bâtiment avant la rénovation

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2 Le projet propose une toute nouvelle fonction 2A La transformation voulue par la ville En 1996, la ville de Rio prend possession de la propriété avec la volonté de le transformer d’une part en lieu culturel rayonnant à l’échelle de la ville, et d’autre part en une zone de loisirs pour les habitants du quartier de Santa Teresa. Selon les politiques impliqués dans le projet, il était important de valoriser ces ruines, qui étaient un élément structurant du quartier, afin qu’elles soient à nouveau appréciés comme un espace adapté à de nouvelles fonctions dans le quartier. Le bâtiment était en très mauvais état lors de sa rénovation et n’était pas apte à un usage contemporain, puisqu’il ne restait qu’une installation de toilettes. Une restauration minutieuse des parties qui tenaient encore sur place devait être effectuée. La ville tenait à restaurer le plus de choses possibles, en partie la maçonnerie apparente, qui permet de voir la méthode constructive des maisons du début du 20ème siècle. 2B La fonctionnalité du projet Le concours d’architecture est gagné par les architectes Ernani Freire et Sonia Lopes. Leur volonté architecturale était de créer un « pont entre le passé et le présent », symbolisé par les passerelles métalliques dont nous parlerons plus tard. Le projet unit les ruines du palais aux structures modernistes en fer et en verre des architectes. Ainsi c’est une volonté de l’architecte de vouloir garder ce signe du temps, et de laisser les briques apparentes. Les travaux ont durés deux ans, pour un résultat très précis et réussit.

Photos avant/après

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« Nous avons essayé, dans la mesure du possible, de préserver l'ambiance de ruines, l'atmosphère, le mystère, en un mot, pour ne pas effrayer les fantômes. » Ernani Freire Cette demeure de mécène a donc été transformée en un bâtiment public, dédié aux visites touristiques et aux représentations d’associations de toutes sortes, comme des expositions artistiques, ou des spectacles de danse. Les fondations du bâtiment ont été rabaissées d’un niveau et solidifiées, afin d’accueillir un niveau semi enterré (à l’origine cela n’était qu’une cave).Il se compose d’un auditorium d’une capacité d’une centaine de places, d’une salle d’exposition temporaire, de l’administration et des toilettes. Il accueille aussi une scène extérieure de 88m2, et une cafétéria (cf plan + photos ci dessous).

Entrée de la partie enterrée - Maquette du projet des architectes lauréats

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Plan masse

Niveau semi enterré Niveau terrasse

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Terrasse extérieure qui accueille les manifestations et le bar (à droite) Une terrasse en plein air est présente au niveau du Rez de Chaussée (cf coupe). C’est sur ce lieu que se passent les représentations de danse, avec le bâtiment en arrière plan. Un petit bar restaurant en forme de coreto a été installé sur cette terrasse, de façon à rendre l’endroit encore plus agréable.   L’espace reçoit des évènements tels que des concerts, des séminaires, des conférences. L’activité y est très importante. 2C La réponse structurelle Les matériaux utilisés pour cette réhabilitation sont le verre et le métal, ainsi que le béton pour la partie structurelle. Pour installer toutes ces passerelles et le belvédère, il fallait solidifier la structure. Cela a été possible grâce à l’introduction de profils métalliques : ils sont boulonnés à la maçonnerie existante, qui est en briques auto portantes. Le béton a largement été utilisé dans la stabilisation de la structure existante. Les fondations rabaissées ont elles aussi été solidifiées avec du béton coulé sur place.

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La poutre centrale est constituée de béton armé est prise entre deux profils métalliques pliés en U. Cette poutre reçoit les charges du belvédère et les charges de la circulation verticale, et les reporte dans les murs latéraux (cf schéma ci dessous)

La passerelle principale est quant à elle suspendue grâce à quatre montants très fins accrochés à des poutres. Ces poutres transmettent à leur tour les surcharges dans les murs périphériques, solidifiés avec des piliers métalliques. (cf schéma ci dessous)

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3 La situation privilégiée du projet et la notion de parcours Le bâtiment se situe à Rio de Janeiro, dans le quartier historique de Lapa. Il culmine un « mont » et offre une vue imprenable sur tout Rio. Cette situation en pente permet d’accéder au niveau semi enterré par le bas du terrain. Il suffit ensuite de gravir des marches abritées tel un couloir ouvert, créé par les architectes (cf coupe transversale). Une autre entrée par le biais d’une passerelle permet également de rentrer directement dans les étages du bâtiment. Cette passerelle (coupe longitudinale) provient du musée situé a coté, qui est le Museu da Chácara do Céu.

Photos de la passerelle (source : site de l ‘architecte)

Coupe transversale

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Coupe longitudinale montrant l’accès par la passerelle (à droite) C’est sur cette ascension que se base l’architecte. A l’aide de plusieurs passerelles et d’escaliers, il créé un parcours intérieur sur différents niveaux, qui nous entraine au sommet du bâtiment, ou un panorama complet sur Rio nous est offert. Cet espace au sommet de la maison est appelé « gazebo ». En général cela indique des pavillons de jardin. Ici cela indique la toiture abritée par une structure métallique vitrée qui permet d’admirer la ville de Rio à l’abri. A l’inverse, chaque étage intérieur présente des ouvertures qui proposent des « cadrages » sur la ville.

Panorama sur Rio de Janeiro

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Espace central – photo personnelle

Au Nord du bâtiment, une grande baie vitrée a été installée. Elle permet la vue sur la terrasse située en dessous, et apporte beaucoup de luminosité dans le volume investi grâce aux passerelles. C’est sans doute une partie du bâtiment qui était abimée ou détruite que les architectes ont reconstruits en verre. Cela permet de garder l’unité volumétrique du bâtiment, tout en apportant de la lumière naturelle. De plus, c’est un point de vue qui protège les visiteurs, et le bâtiment lui même, lors des intempéries par exemple. Conclusion Pour finir, j’aimerais souligner le travail délicat et précis des architectes. Ayant visité ce bâtiment, je trouve que l’esprit de ruines a été respecté. La brique apparente est très bien mise en valeur, et l’utilisation de matériaux neutres comme le verre et le métal permet d’appuyer le relief du bâtiment originel. L’ascension au sommet du bâtiment est une découverte de chaque instant, aussi bien pour l’espace que l’on traverse, que pour les vues sur Rio. Références : http://www.construtek.com.br/w2/noticias_23.php# PDFs explicatifs sur « la construction métallique dans les édifices brésiliens de valeur historique », congrès de Sao Paulo, 2010 Coupes et plans fournis par les architectes eux mêmes : [email protected]