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UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6)

FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

ANNEE 2013 THESE N°2013PA06G059

DOCTORAT EN MEDECINE

SPECIALITE : Médecine générale

PAR

Mlle Sarah ROBERT

Née LE 22 novembre 1986 à Paris

______________

PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 25 SEPTEMBRE 2013

CONSTRUCTION ET VALIDATION D’UN SCORE INDIVIDUEL DE

PRECARITE UTILISABLE EN SOINS PRIMAIRES : UNE ETUDE A

PARTIR DE LA COHORTE SANTE, INEGALITES ET RUPTURES

SOCIALES

DIRECTRICE DE THESE Dr Claire RONDET

PRESIDENT DE THESE Pr Anne-Marie MAGNIER

MEMBRES DU JURY Pr Olivier FAIN

Dr Gladys IBANEZ

Dr Laura PETITCOLLOT

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier en premier lieu Claire Rondet de m’avoir permis de mener à bien cette

thèse, de m’accorder autant de confiance et de me proposer tous ces séduisants projets.

Un très grand merci à Virginie Naël et Pierre Chauvin pour leur aide précieuse et

indispensable.

Je remercie très sincèrement les membres de mon Jury :

Pr Anne-Marie Magnier de m’avoir fait l’honneur de présider cette thèse, et de

l’intérêt que vous portez à mon avenir

Pr Olivier Fain pour votre humanité, et votre pédagogie

Dr Gladys Ibanez, et Dr Laura Petitcollot de m’avoir fait l’honneur d’être membres du

Jury de ma thèse

Je remercie aussi tous les médecins rencontrés avant et pendant mes études qui m’ont

donné goût à mon métier : Jean-Marc, Micheline, Albert, Arnaud Dubedat, Aurélie

Dabreteau, Flavie Kampf, Eleanor Weinstein, Ingrid Nelson et tous les autres …

Merci à mes parents pour votre présence et votre soutien indéfectible à toute épreuve.

J’espère en être digne. Je vous dois tant.

Merci à toute ma famille d’être aussi formidable.

Merci à tous mes amis pour votre bienveillance et les bons moments passés ensemble.

A Ketki.

Merci à Geoffroy pour ton soutien, ta patience, ta présence. Merci de faire partie de ma vie et surtout merci de me faire rêver de vaches violettes.

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Je dédie avant tout cette thèse à mon frère David, disparu à la veille de mon internat. Tu me

manques.

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Liste des PU-PH de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie – Paris 6 Site Pitié

ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE

AGID Yves FEDERATION DE NEUROLOGIE

AGUT Henri BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE-HYGIENE

ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE D’ADULTES

AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE

ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE

AURENGO André BIOPHYSIQUE et MEDECINE NUCLEAIRE

AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE

BARROU Benoît UROLOGIE

BASDEVANT Arnaud NUTRITION

BAULAC Michel ANATOMIE / NEUROLOGIE

BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE

BELMIN Joël MEDECINE INTERNE Ivry

BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE

BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE

BERTRAND Jacques-Charles STOMATOLOGIE ET CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE

BITKER Marc Olivier UROLOGIE

BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE

BOISVIEUX Jean-François BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE

BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE

BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES

BRICE Alexis GENETIQUE

BRUCKERT Eric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES

CABANIS Emmanuel RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE

CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE (Chef de service par intérim)

CALVEZ Vincent VIROLOGIE ET BACTERIOLOGIE

CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE

CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE

CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE (département de génétique)

CATONNE Yves CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE

CAUMES Eric MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES

CESSELIN François BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

CHAMBAZ Jean BIOLOGIE CELLULAIRE

CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE

CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE

CHERIN Patrick MEDECINE INTERNE

CHIGOT Jean-Paul CHIRURGIE GENERALE

CHIRAS Jacques RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE III

CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION

CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II

COHEN David PEDO-PSYCHIATRIE

COHEN Laurent NEUROLOGIE

COMBES Alain REANIMATION MEDICALE

CORIAT Pierre ANESTHESIOLOGIE et REANIMATION CHIRURGICALE

CORNU Philippe NEURO-CHIRURGIE

COURAUD François BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

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DANIS Martin PARASITOLOGIE

DAUTZENBERG Bertrand PNEUMOLOGIE

DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE

DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE

DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)

DERAY Gilbert NEPHROLOGIE

DERENNE Jean-Philippe PNEUMOLOGIE

DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE - OBSTETRIQUE

DORMONT Didier RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE

DUBOIS Bruno NEUROLOGIE

DURON Jean-Jacques CHIRURGIE DIGESTIVE

DUGUET Alexandre PNEUMOLOGIE

DUYCKAERTS Charles ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

EYMARD Bruno NEUROLOGIE

FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE

FERRE Pascal BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

FONTAINE Bertrand FEDERATION DE NEUROLOGIE

FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE D’ADULTES

FOURET Pierre ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

GANDJBAKHCH Iradj CHIRURGIE THORACIQUE et CARDIO-VASCULAIRE

GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE / ENDOCRINOLOGIE

GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE

GRENIER Philippe RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE II

GRIMALDI André ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES

HAERTIG Alain MEDECINE LEGALE / UROLOGIE

HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE

HAUW Jean-Jacques ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

HELFT Gérard DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE

HERSON Serge THERAPEUTIQUE /MEDECINE INTERNE

HEURTIER Agnès ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES

HOANG XUAN Khê NEUROLOGIE

ISNARD Richard CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES

ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE

JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE-HYGIENE

JOUVENT Roland PSYCHIATRIE D'ADULTES

KATLAMA née WATY Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES

KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE

KIEFFER Edouard CHIRURGIE VASCULAIRE

KLATZMANN David IMMUNOLOGIE

KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES

KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE

LAMAS Georges OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE

LANGERON Olivier ANESTHESIOLOGIE

LAZENNEC Jean-Yves ANATOMIE / CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE

LE FEUVRE Claude DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE

LEBLOND née MISSENARD Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE

LEENHARDT Laurence ENDOCRINOLOGIE / MEDECINE NUCLEAIRE

LEFRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE

LEHERICY Stéphane RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE III

LEHOANG Phuc OPHTALMOLOGIE

LEMOINE François IMMUNOLOGIE

LEPRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE

LUBETZKI ép. ZALC Catherine FEDERATION DE NEUROLOGIE

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LYON-CAEN Olivier FEDERATION DE NEUROLOGIE

MALLET Alain BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE

MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE

MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE

MAZIER Dominique PARASITOLOGIE

MEININGER Vincent NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)

MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE

MERLE-BERAL Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE

METZGER Jean-Philippe CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES

MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES

OPPERT Jean-Michel NUTRITION

PASCAL-MOUSSELLARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE

PAVIE Alain CHIR. THORACIQUE et CARDIO-VASCULAIRE.

PERRIGOT Michel REEDUCATION FONCTIONNELLE

PETITCLERC Thierry BIOPHYSIQUE / NEPHROLOGIE

PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE

PIETTE François MEDECINE INTERNE - Ivry

PIETTE Jean-Charles MEDECINE INTERNE

POIROT Catherine CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE

POYNARD Thierry HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE

PUYBASSET Louis ANESTHESIOLOGIE REANIMATION CHIRURGICALE

RATIU Vlad HEPATO - GASTRO - ENTEROLOGIE

RICHARD François UROLOGIE

RIOU Bruno ANESTHESIOLOGIE/URGENCES MEDICO-CHIRURGICALE

ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE -- Ivry

ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION CHIRURGICALE

SAMSON Yves NEUROLOGIE/URGENCES CEREBRO-VASCULAIRES

SIMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE

SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE

THOMAS Daniel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES

TOUITOU Yvan NUTRITION / BIOCHIMIE

TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES

VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE

VAN EFFENTERRE Rémy NEURO-CHIRURGIE

VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE

VERNY Marc MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard)

VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE

VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE

WILLER Jean-Vincent PHYSIOLOGIE

ZELTER Marc PHYSIOLOGIE / EXPLORATIONS FONCTIONNELLES

Site Saint-Antoine

AMARENCO Gérard Rééducation fonctionnelle et neurologique Hôpital ROTHSCHILD

AMSELEM Serge Génétique Hôpital TROUSSEAU

ANDRE Thierry Cancérologie Hôpital La Salpétrière

ANTOINE Jean Marie Gynécologie Obstétrique / Médecine de la Reproduction Hôpital TENON

ARACTINGI Sélim Unité de Dermatologie Hôpital TENON

ARLET Guillaume Bactériologie Hôpital TENON

ARRIVE Lionel Radiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

AUCOUTURIER Pierre INSERM U 712 Hôpital Saint‐Antoine

AUDRY Georges Chirurgie viscérale infantile Hôpital TROUSSEAU

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BALLADUR Pierre Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT‐ANTOINE

BARDET Jean Cardiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

BAUD Laurent Explorations fonctionnelles multidisciplinaires Hôpital TENON

BAUDON Jean Jacques Néonatologie Hôpital TROUSSEAU

BEAUGERIE Laurent Gastroentérologie et Nutrition Hôpital SAINT‐ANTOINE

BEAUSSIER Marc Anesthésie – Réanimation Hôpital SAINT‐ANTOINE

BENIFLA Jean Louis Gynécologie Obstétrique Hôpital ROTHSCHILD

BENSMAN Albert Néphrologie, Dialyses et transplantations pédiatriques Hôpital TROUSSEAU

BERENBAUM Francis Rhumatologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

BEREZIAT Gilbert UMR7079 Physiologie et physiopathologie Campus Jussieu

BERNAUDIN Jean François Histologie biologie tumorale Hôpital TENON

BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry Neuro pédiatrie Hôpital TROUSSEAU

BOCCON GIBOD Liliane Anatomie pathologique Hôpital TROUSSEAU

BONNET Francis Anesthésie réanimation Hôpital TENON

BORDERIE Vincent Ophtalmologie CNHO des 15/20

BOUCHARD Philippe Endocrinologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

BOUDGHENE STAMBOULI Franck Radiologie Hôpital TENON

BREART Gérard Gynécologie obstétrique Hôpital TENON

CABANE Jean Médecine interne Hôpital SAINT‐ANTOINE

CADRANEL Jacques Pneumologie Hôpital TENON

CALLARD Patrice Anatomie pathologique Hôpital TENON

CAPEAU Jacqueline Inserm U.680 Faculté de Médecine P. & M. Curie

CARBAJAL SANCHEZ Ricardo Urgences pédiatriques Hôpital TROUSSEAU

CARBONNE Bruno Gynécologie obstétrique Hôpital SAINT‐ANTOINE

CARETTE Marie France Radiologie Hôpital TENON

CASADEVALL Nicole Hématologie biologique Hôpital SAINT‐ANTOINE

CAYRE Yvon Hématologie immunologie Hôpital DEBRE

CHAZOUILLERES Olivier Hépatologie gastrœntérologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

CHOSIDOW Olivier Dermatologie – Allergologie Hôpital TENON

CHOUAID Christos Pneumologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

CHRISTIN‐MAITRE Sophie Endocrinologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

CLEMENT Annick Pneumologie Hôpital TROUSSEAU

CLERGUE François Détaché au Ministère des Affaires Etrangères : Hôpital Cantonal / Anesthésiologie

24, rue Micheli‐du‐Crest Genève 14 ‐ Suisse

COHEN Aron Cardiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

CONSTANT Isabelle Anesthésiologie réanimation Hôpital TROUSSEAU

COSNES Jacques Gastro‐entérologie et nutrition Hôpital SAINT‐ANTOINE

COULOMB Aurore Anatomie et cytologie pathologiques Hôpital TROUSSEAU

DAMSIN Jean Paul Orthopédie Hôpital TROUSSEAU

DARAI Emile Gynécologie obstétrique Hôpital TENON

DE GRAMONT Aimery Oncologie médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE

DENOYELLE Françoise ORL et chirurgie cervico‐faciale Hôpital TROUSSEAU

DEVAUX Jean Yves Biophysique et médecine nucléaire Hôpital SAINT‐ANTOINE

DOUAY Luc Hématologie biologique Hôpital TROUSSEAU

DOURSOUNIAN Levon Chirurgie orthopédique Hôpital SAINT‐ANTOINE

DUCOU LE POINTE Hubert Radiologie Hôpital TROUSSEAU

DURON Françoise Endocrinologie

DUSSAULE Jean Claude Physiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

FAUROUX Brigitte Gastro‐entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU

FERON Jean Marc Chirurgie orthopédique et traumatologique Hôpital SAINT‐ANTOINE

FLEJOU Jean François Anatomie pathologique Hôpital SAINT‐ANTOINE

FLORENT Christian Hépato gastro‐entérologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

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FRANCES Camille Dermatologie – Allergologie Hôpital TENON

FUNCK BRENTANO Christian Pharmacologie clinique Hôpital SAINT‐ANTOINE

GARABEDIAN Eréa Noël ORL et chirurgie cervico‐faciale Hôpital TROUSSEAU

GARBARG CHENON Antoine Bactériologie virologie Hôpital TROUSSEAU

GATTEGNO Bernard Urologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

GENDRE Jean Pierre Gastro‐entérologie et nutrition Hôpital SAINT‐ANTOINE

GIRARD Pierre Marie Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT‐ANTOINE

GIRARDET Jean Philippe Gastro‐entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU

GIROT Robert Hématologie biologique Hôpital TENON

GOLD Francis Néonatologie Hôpital TROUSSEAU

GORIN Norbert Hématologie clinique Hôpital SAINT‐ANTOINE

GRATEAU Gilles Médecine interne Hôpital TENON

GRIMFELD Alain Pédiatrie orientation pneumologie et allergologie Hôpital TROUSSEAU

GRIMPREL Emmanuel Pédiatrie générale Hôpital TROUSSEAU

GRUNENWALD Dominique Chirurgie thoracique Hôpital TENON

GUIDET Bertrand Réanimation médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE

HAAB François Urologie Hôpital TENON

HELARDOT Pierre Georges Chirurgie viscérale infantile Hôpital TROUSSEAU

HOURY Sidney Chirurgie digestive et viscérale Hôpital TENON

HOUSSET Chantal Biologie cellulaire – Inserm U. 680 Faculté de Médecine P. & M. Curie

JAILLON Patrice Pharmacologie clinique Faculté de Médecine P. & M. Curie

JOUANNIC Jean‐Marie Gynécologie obstétrique Hôpital TROUSSEAU

JUST Jocelyne Pneumologie et allergologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU

LACAINE François Chirurgie digestive et viscérale Hôpital TENON

LACAU SAINT GUILY Jean ORL Hôpital TENON

LACAVE Roger Histologie biologie tumorale Hôpital TENON

LANDMAN‐PARKER Judith Hématologie et oncologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU

LAROCHE Laurent Ophtalmologie CHNO des Quinze‐Vingts

LE BOUC Yves Explorations fonctionnelles Hôpital TROUSSEAU

LEBEAU Bernard Pneumologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

LEGRAND Ollivier Hématologie oncologie médicale Hôpital HOTEL DIEU

LEVERGER Guy Hématologie et oncologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU

LEVY Richard Neurologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

LIENHART André Anesthésie – Réanimation Hôpital SAINT‐ANTOINE

LOTZ Jean Pierre Cancérologie Hôpital TENON

LOUVET Christophe Oncologie médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE

MARIE Jean Pierre Hématologie Hôpital HOTEL‐DIEU

MARSAULT Claude Radiologie Hôpital TENON

MASLIAH Joëlle Inserm U.538

MAURY Eric Réanimation médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE

MAYAUD Marie Yves Pneumologie Hôpital TENON

MENU Yves Radiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

MEYER Bernard ORL et chirurgie cervico‐faciale Hôpital TENON

MEYOHAS Marie Caroline Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT‐ANTOINE

MICHEL Pierre Louis Cardiologie Hôpital TENON

MILLIEZ Jacques Gynécologie obstétrique Hôpital SAINT‐ANTOINE

MIMOUN Maurice Chirurgie plastique Hôpital ROTHSCHILD

MITANCHEZ Delphine Néonatologie Hôpital TROUSSEAU

MONTRAVERS Françoise Biophysique et médecine nucléaire Hôpital TENON

MURAT Isabelle Anesthésie réanimation Hôpital TROUSSEAU

NICOLAS Jean Claude Virologie Hôpital TENON

OFFENSTADT Georges Réanimation médicale Hôpital SAINT‐ANTOINE

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PAQUES Michel Ophtalmologie CHNO des 15/20

PARC Yann Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT‐ANTOINE

PATERON Dominique Service d’accueil des Urgences Hôpital SAINT‐ANTOINE

PAYE François Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT‐ANTOINE

PERETTI Charles‐Siegfried Psychiatrie d’adultes Hôpital SAINT‐ANTOINE

PERIE Sophie ORL Hôpital TENON

PETIT Jean Claude Bactériologie virologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

PIALOUX Gilles Maladies infectieuses et tropicales Hôpital TENON

POUPON Raoul Hépatologie et gastro‐entérologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

RENOLLEAU Sylvain Réanimation néonatale Hôpital TROUSSEAU

RODRIGUEZ Diana Neuro‐pédiatrie Hôpital TROUSSEAU

RONCO Pierre Marie Néphrologie et dialyses Hôpital TENON

RONDEAU Eric Urgences néphrologiques – Transplantation rénale Hôpital TENON

ROSMORDUC Olivier Hépato gastro‐entérologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

ROUGER Philippe I.N.T.S. 6,rue Alexandre Cabanel 75739 Paris cedex 15

ROUZIER Roman Gynécologie obstétrique Hôpital TENON

ROZENBAUM Willy Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT‐LOUIS

SAHEL José Alain Ophtalmologie CHNO des 15/20

SAUTET Alain Chirurgie orthopédique Hôpital SAINT‐ANTOINE

SEZEUR Alain Chirurgie générale Hôpital des DIACONESSES

SIFFROI Jean Pierre Génétique et embryologie médicales Hôpital TROUSSEAU

SOUBRIER Florent Département de génétique Groupe Hospitalier PITIE SALPETRIERE

TALBOT Jean Noël Biophysique médecine nucléaire Hôpital TENON

THIBAULT Philippe Urologie Hôpital TENON

THOMAS Guy Psychiatrie d’adultes Hôpital SAINT‐ANTOINE

THOUMIE Philippe Rééducation neuro‐orthopédique Hôpital ROTHSCHILD

TIRET Emmanuel Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT‐ANTOINE

TOUBOUL Emmanuel Radiothérapie Hôpital TENON

TOUNIAN Patrick Gastro‐entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU

TRAXER Olivier Urologie Hôpital TENON

TRUGNAN Germain Inserm U538 Faculté de Médecine P. & M. Curie

TUBIANA Jean Michel Radiologie Hôpital SAINT‐ANTOINE

UZAN Serge Gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction Hôpital TENON

VALLERON Alain Jacques Unité de santé publique Hôpital SAINT‐ANTOINE

VAYSSAIRAT Michel Cardiologie Hôpital TENON

VAZQUEZ Marie Paule Chirurgie maxillo‐faciale et stomatologie Hôpital TROUSSEAU

WENDUM Dominique Anatomie pathologique Hôpital SAINT‐ANTOINE

WISLEZ Marie Pneumologie Hôpital TENON

Liste des MCU-PH de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie – Paris 6

Site Pitié

ANKRI Annick HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE

AUBRY Alexandra BACTERIOLOGIE

AXELRAD Herbert PHYSIOLOGIE

BACHELOT Anne ENDOCRINOLOGIE (Stagiaire)

BELLANNE-CHANTELOT Christine GENETIQUE

BENOLIEL Jean-Jacques BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

BENSIMON Gilbert PHARMACOLOGIE

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BORSOS Anne-Marie BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

BOUTOLLEAU David VIROLOGIE

BROUSSE Geneviève PARASITOLOGIE

BUFFET Pierre PARASITOLOGIE

CARCELAIN-BEBIN Guislaine IMMUNOLOGIE

CARRIE Alain BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

CHARLOTTE Frédéric ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

CHARRON Philippe GENETIQUE/CARDIOLOGIE

COLLET Jean-Philippe DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE

COMPERAT Eva ANATOMIE PATHOLOGIQUE

CORVOL Jean-Christophe PHARMACOLOGIE

COULET Florence GENETIQUE

COUSSIEU Christiane BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

DALOZ Madeleine ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION

DANZIGER Nicolas PHYSIOLOGIE

DATRY Annick PARASITOLOGIE

DELERS Francisco BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

DEPIENNE Christel GENETIQUE (Stagiaire)

DUPONT-DUFRESNE Sophie ANATOMIE/NEUROLOGIE

FOLLEZOU Jean-Yves RADIOTHERAPIE

FOURNIER Emmanuel PHYSIOLOGIE

FRIJA Elisabeth PHYSIOLOGIE

GALANAUD Damien RADIOLOGIE

GAYMARD Bertrand PHYSIOLOGIE 32.GIRAL Philippe NUTRITION/ENDOCRINOLOGIE

GOLMARD Jean-Louis BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE

HABERT Marie-Odile BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE

HALLEY DES FONTAINES Virginie EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE

HOANG VAN Catherine ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

KAHN Jean-François PHYSIOLOGIE

LACOMBE Catherine BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE

LACOMBLEZ Lucette PHARMACOLOGIE

LACORTE Jean-Marc BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

LAURENT Claudine PEDOPSYCHIATRIE (Stagiaire)

LE BIHAN Johanne BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

LE GUERN Eric GENETIQUE

LESOURD Sylvie GENETIQUE

MAKSUD Philippe BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE

MARCELIN-HELIOT Anne Geneviève VIROLOGIE

MAZIERES Léonore PHYSIOLOGIE

MORICE Vincent BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE

NACCACHE Lionel PHYSIOLOGIE

N’GUYEN-KHAC Florence HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE

PERNES Jean-François BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE

PIDOUX Bernard PHYSIOLOGIE

ROBERT Jérôme BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE

ROSENHEIM Michel EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE

ROSENZWAJG Michelle IMMUNOLOGIE

ROUSSEAU Géraldine CHIRURGIE GENERALE

SANSON Marc ANATOMIE/NEUROLOGIE

SEBBAN Claude MEDECINE INTERNE / GERIATRIE

SEILHEAN Danielle NEURO-ANATOMIE PATHOLOGIQUE

SIMON Dominique SANTE PUBLIQUE / EPIDEMIOLOGIE

SOUGAKOFF Wladimir BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE

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STRAUS Christian PHYSIOLOGIE/EXPLORATION FONCTIONNELLE

TANKERE Frederic O.R.L.

TEZENAS DU MONTCEL Sophie BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE

THELLIER Marc PARASITOLOGIE

TRESCA Jean-Pierre BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

URIOS Paul BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE

VEZIRIS Nicolas BACTERIOLOGIE-HYGIENE (stagiaire)

VITTE Elisabeth ANATOMIE/O.R.L.

WAROT Dominique PHARMACOLOGIE

Site Saint-Antoine

ABUAF Nisen HÉMATOLOGIE Hôpital TENON

AMIEL Corinne VIROLOGIE Hôpital TENON

ANCEL Pierre Yves DÉPARTEMENT DE SANTÉ PUBLIQUE Hôpital TENON

APARTIS Emmanuelle PHYSIOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

BARBU Véronique BIOLOGIE CELLULAIRE Faculté de Médecine P. & M. Curie BELLOCQ Agnès EXPLORATIONS FONCTIONNELLES Hôpital TENON

BENLIAN Pascale BIOCHIMIE B Hôpital SAINT-ANTOINE

BERTHOLON Jean François EXPLORATIONS FONCTIONNELLES RESPIRATOIRES Hôpital SAINT-

ANTOINE

BIOUR Michel PHARMACOLOGIE Faculté de Médecine P. & M. Curie

BOELLE Pierre Yves INSERM U707 Faculté de Médecine P. & M. Curie

BOFFA Jean Jacques NÉPHROLOGIE ET DIALYSES Hôpital TENON

BOULE Michèle PHYSIOLOGIE Hôpital TROUSSEAU

CARRAT Fabrice INSERM U707 Faculté de Médecine P. & M. Curie

CERVERA Pascale ANATOMIE PATHOLOGIQUE Hôpital SAINT-ANTOINE

CHABBERT BUFFET Nathalie GYNÉCOLOGIE OBSTÉTRIQUE Hôpital TENON

COLOMBAT Magali ANATOMO-PATHOLOGIE Hôpital TENON

DECRE Dominique BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

DELHOMMEAU François HÉMATOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

DELISLE Françoise BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital TENON

DEVAUX Aviva BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION GH Pitié-Salpétrière

DEVELOUX Michel PARASITOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

EL ALAMY Ismaïl HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE Hôpital TENON

ESCUDIER Estelle DÉPARTEMENT DE GÉNÉTIQUE Hôpital TROUSSEAU

FAJAC-CALVET Anne HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE Hôpital TENON

FERRERI Florian PSYCHIATRIE D'ADULTES Hôpital SAINT-ANTOINE

FLEURY Jocelyne HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE Hôpital TENON

FRANCOIS Thierry PNEUMOLOGIE ET RÉANIMATION Hôpital TENON

GARÇON Loïc HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE Hôpital SAINT-ANTOINE

GARDERET Laurent HÉMATOLOGIE CLINIQUE Hôpital SAINT-ANTOINE

GEROTZIAFAS Grigoris HÉMATOLOGIE Hôpital TENON

GONZALES Marie GÉNÉTIQUE ET EMBRYOLOGIE MÉDICALES Hôpital TROUSSEAU

GOZLAN Joël BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

HAYMANN Jean Philippe EXPLORATIONS FONCTIONNELLES Hôpital TENON

HENNEQUIN Christophe PARASITOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

JOHANET Catherine IMMUNOLOGIE ET HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUES Hôpital SAINT-ANTOINE

JOSSET Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE Hôpital TROUSSEAU

JOYE Nicole DÉPARTEMENT DE GÉNÉTIQUE Hôpital TROUSSEAU

KIFFEL Thierry BIOPHYSIQUE ET MÉDECINE NUCLÉAIRE Hôpital SAINT-ANTOINE

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LACOMBE Karine MALADIES INFECTIEUSES Hôpital SAINT-ANTOINE

LAGRANGE Monique IMMUNOLOGIE ET HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUES Hôpital SAINT-ANTOINE

LAPILLONNE Hélène HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE Hôpital TROUSSEAU

LASCOLS Olivier INSERM U.680 Faculté de Médecine P. & M. Curie

LEWIN ZEITOUN Maïté RADIOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

MANDELBAUM Jacqueline HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE CYTOGÉNÉTIQUE ORIENTATION

BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION Hôpital TENON

MAUREL Gérard BIOPHYSIQUE ET MÉDECINE NUCLÉAIRE Faculté de Médecine P. & M. Curie

MAURIN Nicole HISTOLOGIE Hôpital TENON

MOHAND-SAID Saddek OPHTALMOLOGIE CHNO des 15/20

MORAND Laurence BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

NETCHINE Irène EXPLORATIONS FONCTIONNELLES Hôpital TROUSSEAU

PARISET Claude EXPLORATIONS FONCTIONNELLES ET ENDOCRINIENNES Hôpital TROUSSEAU

PICARD Arnaud CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE Hôpital TROUSSEAU

PLAISIER Emmanuel NÉPHROLOGIE Hôpital TENON

POIRIER Jean Marie PHARMACOLOGIE CLINIQUE Faculté de Médecine P. & M. Curie

POIROT Jean Louis PARASITOLOGIE Faculté de Médecine P. & M. Curie

PORTNOI Marie France DÉPARTEMENT DE GÉNÉTIQUE Hôpital TROUSSEAU

RAINTEAU Dominique INSERM U.538 Faculté de Médecine P. & M. Curie

RAVEL DARRAGI Nadège HISTOLOGIE BIOLOGIE REPRODUCTION Hôpital TENON

ROBERT Annie HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE Hôpital SAINT-ANTOINE

ROSSIGNOL Sylvie EXPLORATIONS FONCTIONNELLES Hôpital TROUSSEAU

ROUX Patricia PARASITOLOGIE Faculté de Médecine P. & M. Curie

SEBE Philippe UROLOGIE Hôpital TENON

SEBILLE Alain PHYSIOLOGIE Faculté de Médecine P. & M. Curie

SELLAM Jérémie RHUMATOLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

SEROUSSI FREDEAU Brigitte DÉPARTEMENT DE SANTÉ PUBLIQUE Hôpital TENON

SIBONY Mathilde ANATOMIE PATHOLOGIQUE Hôpital TENON

SIMON Tabassome PHARMACOLOGIE CLINIQUE Faculté de Médecine P. & M. Curie

SOUSSAN Patrick VIROLOGIE Hôpital TENON

STANKOFF Bruno NEUROLOGIE Hôpital TENON

SVRCEK Magali ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES Hôpital SAINT-ANTOINE

TANKOVIC Jacques BACTÉRIOLOGIE VIROLOGIE Hôpital SAINT-ANTOINE

THOMAS Ginette BIOCHIMIE Faculté de Médecine P. & M. Curie

VAN DEN AKKER Jacqueline EMBRYOLOGIE PATHOLOGIQUE ET CYTOGÉNÉTIQUE Hôpital

TROUSSEAU

VAYLET Claire MÉDECINE NUCLÉAIRE Hôpital TROUSSEAU

VIBERT Jean François INSERM U 444 Faculté de Médecine P. & M. Curie

VIGOUROUX Corinne INSERM U680 Faculté de Médecine P. & M. Curie

WEISSENBURGER Jacques PHARMACOLOGIE CLINIQUE Faculté de Médecine P. & M. Curie

WOLF Claude LABORATOIRE DE SPECTROMÉTRIE DE MASSE Faculté de Médecine P. & M. Curie

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Liste des abréviations

ACC : Artisans, Commerçants et Chefs d’enreprise

ACM : Analyse des Correspondances Multiples

AME : Aide Médicale d’Etat

ANPE : Agence Nationale pour l’Emploi

BEH : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire

CES : Centre d’Examens de Santé

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CMU : Couverture Médicale Universelle

CMUc : Couverture Médicale Universelle complémentaire

CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique

DIV : Délégation Interministérielle à la ville

DS3 : Déterminants Sociaux et de la Santé et du recours aux Soins

EHESS : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

ENS : Ecole Normale Supérieure

EPICES : Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les CES

HCSP : Haut Comité de la Santé Publique

IC : Intervalle de Confiance

IMC : Indice de Masse Corporelle

INRA : Institut National de la Recherche Agronomique

INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale

InVS : Institut de Veille Sanitaire

IRDES : Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé

IReSP : Institut de Recherche en Santé Publique

IRIS : Ilots Regroupés pour l’Information Statistique

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

OR : Odds Ratio

ORS : Observatoire Régional de la Santé

SIDA : Syndrome d’Immuno-Déficience Acquise

SIRS : Santé, Inégalités, et Ruptures Sociales

UPMC : Université Pierre et Marie Curie

VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine

ZUS : Zone Urbaine Sensible

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SOMMAIRE

I. Introduction ................................................................................................................................... 18

A. Le concept de précarité ............................................................................................................. 19

B. Lien entre précarité et santé ..................................................................................................... 20

II. Revue de la littérature des scores de précarité déjà existants ..................................................... 23

A. Les scores écologiques .............................................................................................................. 24

B. Les scores épidémiologiques ..................................................................................................... 25

1. Les scores épidémiologiques à l’étranger ............................................................................. 25

2. Les scores français individuels de précarité .......................................................................... 26

III. Matériel et méthode ................................................................................................................. 31

A. La population étudiée : la cohorte SIRS .................................................................................... 31

B. Méthodes statistiques ............................................................................................................... 33

C. L’établissement du score ........................................................................................................... 37

1. Les 14 caractéristiques sociodémographiques ..................................................................... 37

2. L’évaluation de l’état de santé, du recours aux soins et de l’alimentation dans l’étude SIRS ..

............................................................................................................................................... 41

D. Analyses des correspondances multiples .................................................................................. 42

E. Les méthodes de validation ....................................................................................................... 42

IV. Résultats .................................................................................................................................... 44

A. Description de la population SIRS 2010 .................................................................................... 44

B. Etude des caractéristiques sociodémographiques en fonction des modalités de santé étudiées

................................................................................................................................................... 46

C. Analyses en régression logistique univariée ............................................................................. 64

D. Analyses en régression logistique multivariée .......................................................................... 82

E. Le score de précarité et son seuil ............................................................................................ 101

F. Les graphiques ACM ................................................................................................................ 103

G. La validation du score .............................................................................................................. 105

1. La distribution du score par sous-groupe de population .................................................... 105

2. La répartition du score par variable de santé ..................................................................... 106

V. Discussion .................................................................................................................................... 109

A. Synthèse .................................................................................................................................. 109

B. Les limites du score ................................................................................................................. 113

C. Les forces du score .................................................................................................................. 118

D. Comparaison aux scores déjà existants ................................................................................... 120

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E. Perspectives ............................................................................................................................. 121

VI. Conclusion ............................................................................................................................... 123

VII. Bibliographie ............................................................................................................................ 124

VIII. Annexes ................................................................................................................................... 130

IX. Résumé .................................................................................................................................... 137

Liste des Annexes

Annexe 1 : Score de Pascal

Annexe 2 : Les six grands domaines couverts par le questionnaire de Handicap social

Annexe 3 : Critères de qualité utilisés pour l'évaluation de la méthodologie d'élaboration des

scores (d’après Terwee et al.)

Annexe 4 : Les questions de l’étude SIRS

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I. Introduction

Il est maintenant établi dans les esprits des professionnels de santé qu’il existe un lien entre

précarité et état de santé. Très fréquemment dans notre pratique et ce quel que soit notre

lieu d’exercice, nous sommes confrontés à cette précarité. Mais qu’est-ce que la précarité ?

Que nous apporte la littérature sur les liens entre précarité et état de santé ?

Il est très difficile de pouvoir évaluer facilement la précarité en soins primaires.

Quels critères sociodémographiques simples et validés pourraient-être utilisés en pratique

quotidienne de médecine générale, pour repérer facilement les situations sociales difficiles

pouvant entraîner des conséquences sur l’état de santé ?

Effectivement, bien que quelques scores de précarité aient déjà été proposés, il n’en existe aucun qui soit à la fois validé, simple à mettre en œuvre au niveau individuel, multidimensionnel, pertinent, et représentatif de la population française. L’objet de cette thèse sera donc d’établir un tel score.

Pour cela, dans un premier temps, nous étudierons les différents scores déjà existants en

France et à l’étranger, et nous tenterons d’expliquer pourquoi aucun d’entre eux ne permet

d’évaluer de façon simple et validée la précarité en France en soins primaires.

Dans un deuxième temps, nous construirons ce score à partir de la troisième vague de

données de la cohorte SIRS menée en 2010 (Santé, inégalités et ruptures sociales ;

Investigateur principal : U707 Inserm, UPMC) auprès d’un échantillon représentatif de la

population générale d’Ile de France. Pour cela, nous étudierons en analyse par régression

logistique le lien entre caractéristiques sociodémographiques de la population étudiée et

état de santé.

Dans un troisième chapitre, nous analyserons le score finalement établi, et nous le

validerons par différentes méthodes.

Dans une dernière partie, nous discuterons des forces et faiblesses de ce score, des

différents travaux qui pourraient encore être menés à partir de ce travail, et des retombées

potentielles de ce score.

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A. Le concept de précarité

Joseph Wresinski (1917-1988), prêtre français fondateur du Mouvement des droits de

l’homme ATD Quart Monde, définit en 1987 dans son fameux rapport (1) la précarité comme

"l'absence d'une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l'emploi, permettant aux

personnes et familles d'assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et

de jouir de leurs droits fondamentaux". La précarité ne caractérise pas une catégorie sociale

particulière mais un ensemble de situations dont les contours sont souvent difficiles à

appréhender. L'insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des

conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté, quand

elle affecte plusieurs domaines de l'existence, qu'elle devient persistante, qu'elle

compromet les chances de réassumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits par

soi-même, dans un avenir prévisible.

Cette définition est celle retenue par le Haut Comité de Santé Publique dans son rapport sur

la progression de la précarité en France et ses effets sur la santé (2).

Joseph Wresinski précise en outre que les situations de précarité se développent lorsque les

conditions concernant « le niveau socio-économique, l’habitat, les réserves financières, le

niveau culturel, d’instruction et de qualification professionnelle, les moyens de participation

associative, syndicale et politique » sont défavorables.

Les dimensions de la précarité ainsi énumérées rejoignent les critères retenus dans la

littérature anglo-saxonne, notamment par Peter Townsend en 1987 (3), pour caractériser les

dimensions économiques et sociales de la précarité («material and social deprivation»).

Peter Townsend voit la défaveur sociale comme « un état observable et démontrable de

désavantage relatif face à la communauté locale ou à l’ensemble de la société à laquelle

appartient l’individu, la famille ou le groupe ». Il fait la distinction entre la défaveur

matérielle qui se réfère aux biens ou aux commodités de la vie moderne, et la défaveur

sociale (relations familiales, au travail ou dans la communauté) (4).

A la suite du rapport Wresinski, il faut noter que le terme de précarité va connaître un

succès croissant, s’ajoutant, voire tendant à se substituer, à ceux, plus classiques, de

pauvreté, de misère, de marginalité, de défaveur sociale.

Le terme précarité sera désormais souvent employé, à tort, comme synonyme de pauvreté

ou d’exclusion sociale. Cet amalgame est sûrement accentué par des terminologies

officielles inadéquates employées dans le milieu médical, par exemple « les consultations

précarité » à l’hôpital, qui en fait désignent les consultations faites dans le cadre des

permanences d’accès aux soins de santé (PASS), ou « les équipes mobiles psychiatrie

précarité ».

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Cet amalgame contribue surtout à circonscrire de façon tout à fait néfaste une notion en

réalité beaucoup plus large et transversale et, donc, à entretenir une opposition — qui, de

notre point de vue, n’a pas lieu d’être — entre les approches « précarité – santé » et «

inégalités sociales de santé », encore trop souvent opposées dans la recherche, les réflexions

sur les pratiques de soins et la définition des politiques de santé (5).

Pour Serge Paugam, la notion de précarité renvoie à une accumulation, éventuellement

transitoire et réversible, de conditions de vie instables, génératrices de difficultés diverses,

qui ont en commun le risque d’une rupture progressive des liens sociaux qui apportent

soutien et reconnaissance dans différentes sphères de socialisation : la famille, le milieu

professionnel, le voisinage, le réseau amical notamment (6).

La notion de précarité ne caractérise pas une catégorie sociale particulière mais synthétise

un ensemble multifactoriel de situations péjoratives.

Elle concerne donc, quantitativement et qualitativement, un nombre beaucoup plus large de

personnes et de situations que les pauvres ou les « exclus ». Elle s’oppose aussi tout à fait à

une vision dualiste d’une société qui serait partagée entre les « inclus » et les « exclus » de

part et d’autre d’une fracture sociale — ou encore entre les « gagnants » et les « perdants »

des reconfigurations sociales en cours, dans le domaine de l’emploi en particulier — et

s’écarte également des catégories construites à partir des dispositifs publics (par exemple les

RMIstes, les chômeurs en fin de droit, etc.) en considérant la vulnérabilité des situations

indépendamment de leur prise en charge par le système d’aide sociale (7).

Finalement, l’évaluation de la vulnérabilité socio-économique individuelle doit prendre en

considération non seulement l’emploi mais également les ressources, la famille, le logement,

l’éducation, la protection sociale, la santé, les liens sociaux.

B. Lien entre précarité et santé

Contrairement à la vision biomédicale qui attribue principalement l’amélioration de la santé

à la qualité des services de santé et aux progrès de la biotechnologie, l’état de santé d’une

population est le résultat de l’influence de nombreux facteurs déterminants. L’étude de ces

déterminants n’est pas simple de part leur multiplicité et les nombreux liens qui existent

entre eux, ce qui rend difficile l’appréciation du rôle spécifique de chacun. La pauvreté et la

précarité agissent incontestablement comme des déterminants de l’état de santé, mais elles

exercent également une influence forte sur d’autres déterminants ce qui rend difficile

l’identification de ceux sur lesquels on peut agir (2).

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Depuis 20 ans, de nombreuses recherches en France et dans le Monde ont clairement

montré que la précarité s’accompagne d’un risque accru de morbidité et de mortalité. Ainsi,

cela peut concerner le petit poids à la naissance (8) ; la grande prématurité (9) ; les maladies

cardiovasculaires (10) (11) ; la santé mentale (12) (13) ; les maladies respiratoires (14) ; les

cancers (15) (16). En ce qui concerne les cancers, il existe des facteurs pouvant expliquer un

retard au diagnostic et donc au mauvais pronostic (17) tels qu’un moindre accès aux

structures de soins, une moindre observance thérapeutique mais aussi une adhérence moins

forte aux campagnes de dépistage (18) (19) (20) (21) (22).

Malgré le progrès biomédical et technologique continu au cours des 70 dernières années, et

en dépit de l’élargissement de la protection maladie, les inégalités sociales de santé

persistent, voire se sont aggravées au cours des dernières décennies dans l’ensemble des

pays européens (23) et en particulier dans notre pays (24).

Les plus fortes disparités sociales de mortalité sont observées en France pour les causes liées

à l'alcool. Viennent ensuite le diabète, les pathologies respiratoires, le cancer du poumon,

les accidents vasculaires cérébraux, le cancer de l'estomac, le suicide, les accidents,

l'infarctus du myocarde, le cancer de l'intestin et le cancer du pancréas. Quelles que soient

les causes de décès, on constate une augmentation dans le temps du niveau de la

surmortalité du groupe « ouvriers-employés » par rapport au groupe « cadres supérieurs-

professions libérales ». Les comparaisons européennes indiquent que c'est en France et en

Finlande que les disparités sociales de mortalité sont les plus marquées. Pour la France, ces

écarts plus importants s'observent pour la plupart des causes de décès. Le rôle de la

consommation excessive d'alcool est mis en avant pour expliquer cette position spécifique

de la France (25).

Les personnes précaires cumulent aussi les facteurs de risque et présentent des pathologies

à un stade plus avancé que les autres lors du diagnostic. Par ce qu’elle implique comme

perte des repères et des sécurités, par ce qu’elle entraîne en termes de perte de la confiance

en soi, en autrui et en l’avenir, la précarité s’accompagne en effet du risque d’un

affaiblissement du souci de soi et de sa santé.

On s’aperçoit que l’observation de l’état de santé des personnes précaires permet de

compléter la description et d’approfondir l’analyse des inégalités sociales de santé, de

mettre en lumière certains défauts de notre système de santé et de tirer des enseignements

et des pistes d’amélioration qui sont susceptibles d’être utiles à tous (5).

La santé est définie par l’OMS en 1946 comme un état de bien-être physique, mental et

social, qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladie et d’infirmité.

La charte d’Ottawa organisée par l’OMS en 1986 (26) complète cette définition en précisant

les conditions nécessaires à la santé : « se loger, accéder à l’éducation, se nourrir

convenablement, disposer d’un certain revenu, bénéficier d’un écosystème stable, compter

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sur un apport durable de ressources, avoir droit à la justice sociale et à un traitement

équitable », conditions qui avaient été à la base de la charte d’Alma Ata en 1978 et du

programme de l’accès à la santé pour tous (27).

Dans son rapport de 2008, intitulé Les soins de santé primaires : maintenant plus que jamais,

la Directrice Générale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Margaret Chan,

rappelle que « les valeurs qui sont au cœur de la constitution de l’OMS [il y a plus de 60 ans]

et celles qui ont inspiré la déclaration d’Alma-Ata [en 1978] ont fait leur preuve et ont

montré toute leur pertinence » (28). Ainsi les soins de santé primaires restent considérés

comme un moyen de garantir le droit à la santé pour tous et de réduire les inégalités de

santé, d’atteindre un idéal de justice sociale.

Des travaux comparatifs ont ainsi montré que les systèmes se basant sur des soins de santé

primaires « forts », comme l’Australie, le Canada, le Japon, la Suède, le Danemark, la

Finlande, les Pays-Bas, l’Espagne, le Royaume-Uni, sont plus efficaces pour améliorer la

santé des populations en moyenne que ceux ayant des soins primaires « faibles », — car plus

équitables en termes d’accès aux soins, et avec des dépenses de santé mieux maîtrisées. En

outre, les inégalités sociales de recours aux soins sont réduites dans les pays disposant de

systèmes nationaux de santé, où le reste à charge des patients est limité et où les médecins

généralistes jouent le rôle de « gatekeeper » (29).

Le système ambulatoire ou de soins primaires, parce qu’il est plus proche des patients et

permet ces relations interindividuelles, peut donc en théorie contribuer à la réduction des

inégalités de santé.

En conséquence, il est de notre devoir de repérer en soins primaires les populations les plus

vulnérables. Il n’existe à l’heure actuelle aucun outil validé en France qui permette de le

faire, même si de nombreux scores de précarité ont déjà été proposés et vont être

développés dans le prochain chapitre.

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II. Revue de la littérature des scores de précarité déjà existants

Les données individuelles exhaustives sur les populations étant plus difficiles à obtenir, les

indices composites de pauvreté (aussi appelés indices de défaveur sociale, ou encore indices

de précarité) basés sur les caractéristiques de l’aire de résidence font légion

comparativement aux indices épidémiologiques.

Deux types d’enquêtes : écologiques et épidémiologiques (2).

Dans les enquêtes « écologiques », le travail consiste à étudier la liaison entre des données

agrégées correspondant à des groupes définis de personnes, chaque groupe étant l’unité

statistique de l’enquête. Classiquement, en prenant comme unité statistique la population

de chacun des pays, il s’agit de mettre en relation les taux de mortalité (générale, par cause,

infantile, maternelle, etc.) et la richesse nationale (PIB par habitant). Ces enquêtes mettent

souvent en évidence des corrélations tout à fait intéressantes, générant ainsi des hypothèses

de travail. Mais, limitées à elles seules, elles ne permettent pas d’affirmer l’existence d’une

liaison causale entre les deux groupes de données considérées, ni encore moins de préciser

le sens de cette liaison. Ce n’est que par raisonnement et interprétation qu’on peut

considérer cette liaison causale comme très probable. La principale limite de ce type

d’analyse est que l’association observée parmi les groupes ne correspond pas forcément à

une association entre les individus, c’est ce qu’on appelle le risque d’ « erreur écologique ».

Dans les secondes enquêtes dites « épidémiologiques », l’unité statistique est la personne.

Sur chaque individu appartenant à la population définie, on recueille une série

d’informations variées (par exemple : sa pathologie, la date et la cause de son décès, le

métier qu’il a exercé, la valeur de son revenu mensuel), et on étudie la liaison entre ces

variables au niveau de l’individu. Ces enquêtes épidémiologiques (principalement enquêtes

cas-témoins ou enquêtes de cohorte) permettent souvent, moyennant des précautions

méthodologiques, d’aller au-delà du simple constat d’une corrélation, mais de remonter –

avec prudence – au caractère causal des liaisons constatées. Par exemple, l’observation du

décès par cancer du poumon chez des sujets dont on connaît par ailleurs la consommation

individuelle de cigarettes, permet de donner une crédibilité très forte au tabac comme cause

du cancer du poumon, ce que n’aurait jamais permis une enquête écologique sur les taux de

mortalité par cancer du poumon de diverses populations et la quantité globale de tabac

consommée par chacune d’elles.

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A. Les scores écologiques

Les premiers indices pour mesurer les inégalités sociales et économiques ont été proposés

au Royaume-Uni dès les années 80 avec le score de Townsend (3), puis celui de Jarman (30),

et enfin celui de Carstairs et Morris (31).

Ces scores initialement développés pour la planification des soins, et la distribution des

allocations de l’état ont finalement été utilisés pour l’étude des inégalités sociales de santé,

et servent maintenant comme gold-standard pour l’établissement des nouveaux scores

« écologiques » de précarité proposés dans beaucoup des pays du monde Occidental.

L’étude de la littérature a montré qu’il existait de tels scores aux Etats-Unis (32) (33) (34), au

Canada (35) , au Japon (36), en Italie (37) (38), en Espagne (39) et en Belgique (40).

Des indicateurs composites français, inspirés des indices anglo-saxons sus-cités, ont été

proposés dans différents territoires géographiques : en région Nord-Pas-de-Calais (41) ; dans

les communes et cantons du département du Doubs (42) ; dans la communauté urbaine de

Strasbourg (43).

En France, Lucas-Gabrielli et al (44) ont tenté de résumer les situations locales en quelques

types essentiels. Pour se faire, ils ont défini des « paysages socio-sanitaires », qui se

caractérisent par une identité de composition sociale, d’état de santé, d’offre et de

consommation de soins, en utilisant comme unité d’observation les zones d’emploi.

Dans l’étude de Lasbeur et al (9), un lien a été établi entre grande prématurité et quartier de

résidence à Paris et en Petite couronne. Pour cela, un score de privation pour chaque IRIS de

Paris-Petite Couronne est calculé à partir des données de recensement afin d’établir quatre

différents groupes de précarité. L’adresse des mères des enfants grands prématurés est

ensuite recueillie afin d’être rattachée au code de son IRIS de résidence. Il est finalement

trouvé que moins l’environnement est favorable, plus le risque de naissance très

prématurée est élevé.

Les auteurs de ces différentes études menées en France ont montré des corrélations

significatives entre les niveaux de précarité matérielle et/ou sociale mesurés par ces

différents scores et les données sanitaires telles que la périnatalité, la morbidité ressentie,

l’espérance de vie, les taux de mortalité (9) (44) (41).

Les études ont démontré que le fait de vivre dans un quartier pauvre peut avoir un effet

néfaste sur la santé indépendamment des caractéristiques individuelles (45) (46) (47) (48).

Cet effet est lié à l’accessibilité aux soins, à l’insécurité et aux autres expositions à des

facteurs environnementaux. En l’absence de données sur les individus, l’analyse des

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inégalités à partir de données collectives ne permet pas de faire la part entre effets

individuels et effets agrégés ou contextuels (49) (50).

Ces nombreux indicateurs « écologiques » de précarité sont basés sur des données de

recensement donnant une estimation au niveau de groupes de population, auxquels sont

rattachées les personnes étudiées. Ces indicateurs sont peu précis au niveau individuel et

peuvent conduire à des erreurs de classement.

Finalement, ces indices « territoriaux » permettent de décrire les liens avec la santé des

résidents, l’adéquation avec l’implantation géographique des soins et des services de santé,

ou de contrôler le rôle des facteurs socio-économiques dans l’analyse de l’impact de

l’environnement local sur la santé des habitants, mais ils ne sont pas utilisables en soins

primaires pour détecter et mesurer la précarité au niveau individuel.

B. Les scores épidémiologiques

1. Les scores épidémiologiques à l’étranger

Les scores épidémiologiques déjà proposés dans le monde sont :

- Le score néo-zélandais NZiDep proposé par l’équipe de Salmond (51) ; - Le score suisse DiPCare-Q proposé par l’équipe de Vaucher (52) ; - Le score turc FWID proposé par Eroglu (43) ; - Une adaptation au niveau individuel du score de Townsend proposé par l’équipe

britannique d’Adams (53).

Cependant, par essence, ces scores ne sont pas transposables à la population française, en

raison des différences entre les habitudes sociales et culturelles de ces différents pays avec

la France. A titre d’exemple dans le score Néo-zélandais, le fait d’avoir des chaussures

trouées est un item de repérage de vulnérabilité sociale. Ceci est probablement adapté au

contexte néo-zélandais, mais en France, ceci est juste une marque de pauvreté extrême.

Dans le score FWID, et le score d’Adams, le fait de ne pas posséder de voiture est considéré

comme facteur de vulnérabilité, ce qui dans les centres-villes français ne peut être considéré

comme un facteur de précarité.

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2. Les scores français individuels de précarité

En France, les premiers scores mesurant la précarité au niveau individuel datent de 1984. Ils

font suite aux travaux d’André Villeneuve sur les populations défavorisées (54).

Il n’existe à ce jour que trois scores individuels de précarité en France : le score établi par

Jean Pascal en 2003 (55) à Nantes, le score EPICES (Evaluation de la Précarité et des

Inégalités de santé dans les CES) établi en 2006 (56), et le score de Handicap social établi en

2007 à Paris (57).

Le score établi par Jean Pascal (55) (Annexe 1), a été construit par un groupe

pluridisciplinaire, constitué de médecins (Urgences, médecine interne, infectiologie, gastro-

entérologie, hygiène, informatique médicale, santé publique), d’assistantes sociales et d’un

odontologiste des hôpitaux de Nantes et de Saint-Nazaire. Le groupe a retenu 5

caractéristiques :

1. bénéfice de la couverture maladie universelle ou de l’aide médicale d’État ;

2. absence de mutuelle santé ou d’assurance maladie complémentaire ;

3. difficultés à payer les médicaments ou les examens médicaux ;

4. bénéfice d’un minimum social (excluant l’allocation supplémentaire invalidité, le

groupe craignant une confusion avec la pension d’invalidité) sous forme de revenu

minimum d’insertion (RMI), allocation adulte handicapé (AAH), allocation parent

isolé (API), allocation solidarité spécifique (ASS), allocation d’insertion (AI), allocation

de veuvage, minimum vieillesse ou allocation supplémentaire de vieillesse ;

5. recherche d’un emploi depuis plus de 6 mois ou d’un 1er emploi.

Une situation de vulnérabilité sociale a été définie par le groupe selon la règle de décision

suivante : “être concerné par au moins 1 de ces 5 critères : 1 ou 4 ou 2 + 3 ou 1 + 5 ou 3 + 5”.

Ce score a ensuite été validé par confrontation avec les critères d’évaluation de la précarité

de deux assistantes sociales. Il en découlait une sensibilité de 70% (IC95%=[64-76]) et une

spécificité de 77% (IC95%=[71-82]).

Cependant, cet indicateur aborde principalement la dimension matérielle de la vulnérabilité.

Seul le critère recherche d’un emploi est un critère social et économique. Pourtant, la

précarité est multidimensionnelle. Elle intègre des caractéristiques matérielles mais aussi

sociales.

Même s’il n’existe pas de « gold-standard » en matière d’évaluation individuelle de la

précarité, cet outil a été évalué par rapport à un diagnostic de précarité établi

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indépendamment par deux assistantes sociales. Cette démarche pourrait s’apparenter à une

méthode de validation contre critère selon les critères de qualité utilisés pour l'évaluation de

la méthodologie d'élaboration des scores (d’après Terwee et al.) (Annexe 3). Cependant,

l’opinion de deux assistantes sociales pour définir la vulnérabilité ne peut pas être

considérée comme un référentiel fiable, car il existe un biais de subjectivité.

Il semble difficile de généraliser cette étude à l’ensemble de la population consultant en

soins primaires. En effet, la population consultant aux urgences d’un Centre Hospitalier

Universitaire n’est pas représentative de la population française. Il est dommage qu’il n’est

jamais été étudié dans d’autres populations car il a l’avantage d’être simple et rapide à

utiliser ;

Le score de Handicap social (57) (58) (59) (Annexe 2) comprend 111 items qui

couvrent de nombreuses dimensions de la précarité. Ces items sont basés sur les travaux de

l’INSEE menés depuis une vingtaine d’années. Il s’agit d’une forme réduite du questionnaire

de Villeneuve (54). D’un point de vue méthodologique, les publications relatives à sa

construction et à sa validation sont peu détaillées et son calcul demeure complexe.

Il est inenvisageable de pouvoir utiliser ce score en consultation de routine en raison de sa

longueur. En revanche, l’un des atouts de ce score est de classer la population en trois

catégories, et d’éviter la classification dichotomique et stigmatisante des « précaires » et des

« non précaires ». Cet indice envisage qu’il existe un continuum entre les différentes classes

sociales ;

Le score EPICES (56), quant à lui, aborde la précarité d’un point de vue plus

multidimensionnel en recouvrant des déterminants matériels et sociaux de la précarité. Il est

basé sur 11 questions binaires. Il est le score le plus habituellement utilisé dans les mesures

individuelles de la précarité.

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Tableau 1 : les 11 questions du score EPICES

Les méthodes de validation du score EPICES restent cependant discutables. Le score EPICES

ne répond à presque aucun des critères de qualité utilisés pour l’évaluation de la

méthodologie d’élaboration des scores de Terwee et al. (60) (Annexe 3).

En effet, le coefficient de cohérence interne de Cronbach a été mesuré à 0,410. Il est

communément admis que la valeur de ce coefficient est considérée comme acceptable à

partir de 0,7 (61). Cette valeur relativement basse est expliquée par les auteurs du score

EPICES par le fait que chaque question du score EPICES a une valeur informative propre et

que le score EPICES ne mesure pas une seule dimension de la précarité mais plusieurs (4).

Même s’il n’existe pas de gold-standard en matière d’évaluation individuelle de la précarité,

le score EPICES n’a pas été validé contre critère. Il a simplement été comparé à l’article 2 de

l’arrêté de 1992 (62), afin de montrer que cette définition ne recouvrait pas toutes les

dimensions de la précarité, mais elle n’a pas été considérée comme un gold-standard (63).

Les critères de l’article 2 de l’arrêté de 1992 ont été proposés pour cibler les populations

prioritaires à accueillir en centre d’examens de santé (CES) et sont les suivants : les ayants

droit inactifs âgés de plus de seize ans, les demandeurs d'emploi et leurs ayants droit, les

personnes affiliées à l'assurance personnelle et leurs ayants droit, les titulaires d'un

avantage de retraite ou de préretraite et leurs ayants droit, les autres assurés inactifs et

leurs ayants droit et les populations exposées à certains risques menaçant leur santé.

En ce qui concerne la validité du construit, le score EPICES ne détaille pas les hypothèses

préalables à sa construction.

L’extrapolation de ce score à d’autres populations que celles accueillies en CES (Centre

d’Examens de santé, agissant pour le compte de la Caisse Nationale d’ Assurance Maladie)

est difficile. En effet, les auteurs du score Epices sont partis de la variable continue pour

étudier les relations entre les quintiles et certains déterminants socio-économiques comme

le niveau d’étude, la catégorie socioprofessionnelle et la stabilité de l’emploi mais il n’y a pas

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eu d’analyses en sous-groupes, comme il est communément admis de faire pour le critère

d’interprétabilité des résultats.

Ce score a été utilisé dans d’autres travaux de recherche sur la santé mais jamais en soins

primaires. Il a été étudié soit à l’hôpital, soit dans le cadre des CES :

- Une étude sur des patients diabétiques hospitalisés dans le service d’endocrinologie

à l’hôpital d’Avicenne à Bobigny (Seine-St-Denis) en 2005 (64).

- Une étude sur des personnes victimes de violences consultant au service de

médecine légale du CHU de St-Etienne (65).

- Une étude sur les associations avec les troubles psychologiques (anxiété, dépression

et perturbations des perspectives temporelles) menée au Centre d’Examens de Santé de

Marseille (66).

- Une étude sur les associations avec les facteurs de risque de cancer qui était basée

sur l’ensemble des consultants des CES en France entre 2002 et 2004 (16).

Le score EPICES n’est pas très discriminant : il est en effet très sensible, mais très peu

spécifique lorsqu’on utilise le seuil communément utilisé de 30,17 pour distinguer les

personnes précaires des non précaires (67).

Aussi, certaines des 11 questions de ce score peuvent paraître inadéquates, trop intrusives

ou difficiles à poser au patient en consultation de routine de médecine générale.

Certaines des réponses à ces questions ne sont pas toujours univoques : qu’est-ce qu’une

« aide matérielle » ? Qu’entend-on par besoins dans la question : « Y-a-t-il des périodes dans

le mois où vous rencontrez de véritables difficultés financières à faire face à vos besoins » ?

En effet, certaines personnes ne prendront en compte que les besoins donnés en exemple

(alimentation, loyer, électricité) et pas d’autres.

De plus, parmi ces questions, certaines sont probablement déjà obsolètes en cette période

de crise économique et d’évolution des habitudes culturelles. Le nombre de personnes ayant

renoncé à leurs vacances ou à leurs projets de vacances par manque d’argent est en

progression en 2010 par rapport à 2005 (année d’établissement du score EPICES) (67). Les

salles de spectacle sont moins fréquentées en raison de l’expansion des nouveaux médias à

domicile.

Finalement, parmi les trois scores de précarité épidémiologiques existants en France, aucun

n’est à la fois validé pour tous les critères usuels habituellement utilisés pour l’élaboration

d’un score, et simple d’utilisation lors des consultations médicales.

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C’est pourquoi l’objet de cette thèse est de construire un tel score, c’est-à-dire un score multidimensionnel individuel de la précarité qui soit validé et simple d’utilisation en soins primaires.

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III. Matériel et méthode

A. La population étudiée : la cohorte SIRS

Pour les analyses présentées ici, nous nous sommes appuyés sur les données issues de la

troisième vague d’enquête d’une cohorte représentative de la population générale d’Ile de

France : la cohorte « Santé, inégalités et ruptures sociales » (SIRS).

L’objectif général du programme de recherche SIRS est d’étudier les relations entre les

situations sociales des individus (individuelles et contextuelles) et leurs états et

comportements de santé, ainsi que leurs stratégies et utilisation du système de soins. Il

s’agit de mieux comprendre ce qui détermine les inégalités sociales et territoriales de santé

constatées en France, en l’occurrence ici dans l’agglomération parisienne.

Pour ce faire, ce programme développe et maintient depuis 2005 la cohorte SIRS. Il s’agit de

suivre dans le temps (d’où le terme de « cohorte ») un échantillon représentatif de plusieurs

milliers de franciliens en les interrogeant, tous les 2 à 3 ans, sur leurs conditions de vie et

leur santé (68). Après plusieurs enquêtes pilotes conduites en 2002 et 2003 pour définir la

méthodologie, trois vagues d’enquêtes ont été réalisées, la première en 2005, la seconde en

2007 et la dernière en 2009 - 2010.

La cohorte SIRS est une première française. Il s’agit de la première cohorte de la métropole

parisienne, constituée spécifiquement pour l’étude des déterminants sociaux et territoriaux

de la santé interrogeant les habitants de tous les types de quartiers et de tous les milieux

sociaux.

Le projet SIRS a bénéficié du soutien de l’INSERM (Institut national de la santé et de la

recherche médicale), de l’IReSP (Institut de recherche en santé publique), de la DIV

(délégation interministérielle à la ville), de la Mairie de Paris, de la région Ile-de-France et du

fonds social européen.

Ce programme de recherche a été développé et mené dans une collaboration étroite entre

l’équipe DS3 (Déterminants sociaux et de la santé et du recours aux soins) de l’INSERM et de

l’UPMC (Unité de recherche 707) dirigée par Pierre Chauvin -investigateur principal et garant

de la confidentialité des données nominatives- et l’équipe de recherche sur les inégalités

sociales du centre Maurice Halbwachs (CNRS-EHESS-ENS) dirigée par Serge Paugam. Il

associe également depuis 2009 d’autres équipes sur des thématiques plus spécifiques

notamment, l’Unité de recherche en alimentation et sciences sociales (ALISS) de l’INRA,

l’Unité de recherche Géographie-Cités (CNRS-Paris I-Paris VII), l’Institut de recherche et

documentation en économie de la santé (IRDES), l’Institut de veille sanitaire (InVS) et

l’Observatoire Régional de la Santé (ORS) d’Ile-de-France. Il réunit des chercheurs en santé

publique, épidémiologie, démographie, sociologie et géographie de la santé.

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La cohorte SIRS est constituée de 3000 personnes incluses par un échantillonnage aléatoire à

trois degrés.

Le premier niveau de tirage est constitué d’IRIS (« Ilots Regroupés pour l'Information

Statistique ») et est stratifié sur la typologie socioprofessionnelle de l’espace francilien établie

par Edmond Préteceille (69) et sur le classement (ou non) en zone urbaine sensible. Cette

typologie se fonde sur la catégorie socioprofessionnelle des personnes actives, la précarité

(ou la stabilité) de l’emploi et le taux de chômage. Elle distingue des quartiers de type «

ouvrier » où les catégories ouvrières sont surreprésentées, de même que les chômeurs et les

personnes ayant un emploi précaire ; des quartiers de type «moyen» où les professions

intermédiaires salariées sont surreprésentées; et des quartiers de type «supérieur» où

prédominent les professions libérales, cadres et chefs d’entreprise, et où les ouvriers sont

massivement sous-représentés.

Au total, 50 IRIS ont été tirés au sort parmi les 2 595 IRIS éligibles de Paris et la 1ère

couronne (75, 92, 93 et 94). Une surreprésentation des IRIS de type ZUS et de la catégorie

ouvrière non ZUS a été effectuée. Au deuxième niveau, 60 logements ont été tirés

aléatoirement dans chaque IRIS. Enfin, un adulte francophone fut sélectionné aléatoirement

dans chaque logement par la méthode des dates anniversaire (celui dont la date

anniversaire à venir est la plus proche de la date de l’entretien). Le recueil de données a été

réalisé par l’administration d’un questionnaire nominatif en face à face. Les participants ont

été interrogés de façon détaillée pendant une durée moyenne de 50 minutes. La base de

données contient plus de 400 variables. Les variables de santé interrogées concernent en

particulier la santé ressentie, certains comportements (tabagisme, alcoolisme, habitudes

alimentaires, activités sportives, etc.), les recours et raisons de non recours aux soins curatifs

et préventifs (dépistages, vaccinations, etc.), les perceptions, soucis et croyances de santé,

les sources d’information en santé. Au niveau de la santé, plusieurs critères sont également

étudiés comme les maladies chroniques, la dépression ou encore le rapport à l’alimentation.

En regard, les caractéristiques sociales concernent le réseau et le capital social, les insertions

sociales, les ruptures vécues au cours de l’enfance et à l’âge adulte, les conditions de vie et

toute une série d’indicateurs subjectifs.

Une troisième catégorie de variables est analysée : les caractéristiques contextuelles du

quartier de résidence, extraites notamment du recensement général de la population ou

encore du système d’information géographique régional.

Les personnes non retrouvées sont remplacées par de nouvelles, tirées au sort selon la

même procédure dans les mêmes 50 quartiers.

En définitive, les critères de non inclusion étaient un état de santé ne permettant pas de

répondre au questionnaire de l’étude, le fait de ne pas parler français ou encore le refus de

participation. Les critères d’inclusion étaient le fait d’être majeur, francophone, d’accepter

de participer à l’enquête et d’habiter dans un des 50 quartiers (IRIS) enquêtés.

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Avec un taux de refus moyen de 29% parmi les foyers tirés au sort et variant peu d’un

quartier à l’autre, l’échantillon redressé (par des poids de sondage prenant en compte les

sur-échantillonnages mentionnés et la taille des ménages) a été comparé au recensement

général de la population des mêmes départements (INSEE 2009), puis «calé» sur sa

distribution par âge et sexe.

Figure 1 : Localisation des 50 îlots (IRIS) sélectionnés pour l’enquête SIRS

B. Méthodes statistiques

L’ensemble des analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SAS 9.3 ©.

Afin d’étudier la liaison entre chaque variable sociodémographique et l’état de santé et le

recours aux soins, nous avons utilisé plusieurs méthodes statistiques. Dans un premier

temps, afin d’identifier l’existence d’une association significative entre ces variables, les

pourcentages ont été comparés avec la méthode du chi deux.

Les hypothèses sont :

H0 : La variable état de santé (dégradé/bon) est indépendante de la caractéristique

sociodémographique étudiée.

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H1 : La variable état de santé (dégradé/bon) est associée à la caractéristique

sociodémographique étudiée.

On rejette H0 avec un seuil de décision de p <0,05.

Dans un deuxième temps, l’intensité de l’association a été mesurée grâce à la méthode de la

régression logistique univariée, ajustée sur l’âge et le sexe, afin de maîtriser les biais de

confusion. Il est connu dans la littérature, qu’en termes de santé, il existe des différences

selon le sexe ou l’âge de du répondant. Nous avons donc voulu tenir compte de l’effet de ces

variables sur nos résultats. Cette méthode permet de mesurer l’intensité de l’association

entre deux variables grâce au calcul de l’Odds Ratio. L’association entre la variable

explicative et la variable dépendante s’analyse également par un test de Wald, pour lequel

les hypothèses sont :

H0 : La probabilité d’observer l’évènement de santé ne dépend pas de la caractéristique

sociodémographique étudiée

H1 : La probabilité d’observer l’évènement de santé dépend de la caractéristique

sociodémographique étudiée

On rejette l’hypothèse nulle, si le degré de signification (p) du test de Wald est inférieur à

5%. On rejette également l’hypothèse nulle si l’intervalle de confiance de l’Odds Ratio à 95%

ne comprend pas 1.

Une différence non significative peut être due :

- A une absence de différence ;

- A une erreur due aux fluctuations d’échantillonnage (risque de première espèce) ;

- A un manque de puissance du à un échantillon trop petit (risque de seconde espèce) ;

Puis, la recherche des facteurs associés, toutes choses égales par ailleurs, à un état de santé

altéré, à un moindre recours aux soins et une moins bonne alimentation a utilisé des

modèles de régression logistique multivariée. L’emploi d’analyses multivariées permet de

contrôler l’ensemble des biais de confusion, quel que soit le type de variables et d’obtenir

une quantification de l’association entre l’événement étudié et chacun des facteurs

l’influençant, tout en tenant compte de l’effet simultané des autres facteurs. On peut ainsi

définir l’effet individuel de la variable étudiée sur l’évènement de santé.

Afin de limiter les éventuels biais statistiques et de garantir la représentativité de

l’échantillon interrogé dans la cohorte SIRS, il a été nécessaire de tenir compte du plan de

sondage. Pour cela un poids théorique de pondération a été calculé, préalablement à

l’enquête, par l’équipe de recherche. Ce poids est composé de deux sous-parties. La

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première prend en compte la probabilité d’inclusion des répondants liée aux trois phases de

tirages au sort successives (l’IRIS de résidence, le logement au sein de l’IRIS et le résident au

sein du ménage). Cette dernière variait en fonction des différentes strates. En effet, le sur-

échantillonnage des strates IRIS ZUS et des IRIS de type « ouvrier » non ZUS a conduit à une

probabilité d’inclusion plus importante pour les habitants de ces derniers. Afin de corriger

cet écart, le poids théorique à appliquer à chaque individu a pris en compte leur probabilité

d’inclusion. Ainsi, une pondération différente a été assignée à chaque individu de la cohorte.

Ensuite, l’échantillon redressé a été comparé au recensement général de la population des

mêmes départements (INSEE 2009), puis « calé » sur sa distribution par âge et sexe. Le poids

définitif utilisé pour nos analyses statistiques a tenu compte du calage sur marge et de la

pondération théorique initiale afin d’établir des résultats statistiques représentatifs de la

population de l’agglomération parisienne.

Toutes les analyses présentées par la suite sont pondérées afin de se rapprocher au plus de

la population générale.

Grille de lecture des tableaux d’analyse multivariée

L’essentiel des résultats des analyses multivariées sont présentés de la façon suivante. Ici un

extrait de l’analyse des facteurs associés à l’obésité :

Un Odds Ratio (OR) ou rapport de cote en français, est calculé pour chaque variable

explicative : il estime la probabilité (c'est-à-dire la « chance » ou le « risque ») de survenue

de l’évènement quand on présente cette caractéristique sur la probabilité de survenue de

l’événement quand on ne présente pas cette caractéristique. Il s’agit seulement d’une

Obésité

Odds ratio (95% CI)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 2.65 (1.58 - 4.46) Secondaire 2.15 (1.54 - 2.99) Supérieur Ref.

Revenus Revenu ≤ 910 euros 0.67 (0.49 - 0.93) Revenu > 910 euros Ref.

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Française d’au moins un parent étranger 0.91 (0.65 - 1.28) Étrangère 0.96 (0.62 - 1.48)

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estimation ; c’est pour cela qu’un intervalle de confiance (IC 95%) est également calculé.

Pour interpréter un OR, il faut le comparer à la valeur 1. Si l’intervalle de confiance ne

comprend pas la valeur 1, l’OR est significatif au risque 5% et on dit qu’il y a une association

statistiquement significative. Un OR plus grand que 1 indique une augmentation de la

probabilité de survenue de l’évènement, tandis qu’un OR de moins de 1 indique une

diminution de cette probabilité.

Ainsi, dans notre exemple ci-dessus, les répondants ayant un niveau d’étude primaire ont un

risque 2,65 fois plus élevé que ceux ayant fait des études supérieures (réf.) d’être obèses,

avec un IC 95%= [1,58-4,46]. Cela veut dire qu’il y a 95% de chances que la valeur vraie de

l’OR se situe entre 1,58 et 4,46.

Les personnes qui gagnent moins de 910 euros par mois ont un risque 0,67 fois plus élevé

d’être obèses que celles qui gagnent plus de 910 euros par mois (IC95%=[0,49-0,93]). Elles

sont donc moins sujettes à l’obésité.

Si l’intervalle de confiance à 95% comprend la valeur 1 (ou ce qui revient au même, si le p est

supérieur à 0,05), alors le facteur étudié n’est pas significativement associé à l’évènement

étudié (ici l’obésité).

Ici, les étrangers ne sont pas plus à risque d’être obèses que les français (la référence).

Afin de synthétiser les nombreux résultats statistiques obtenus, des graphiques présentant

l’existence d’une association significative entre les caractéristiques sociodémographiques et

les 18 variables de santé seront présentés dans la section résultats. Une association

statistiquement significative est mise en évidence par le degré de signification du test de

Wald inférieur à 5%. Il s’agit de comprendre avec combien de variables de santé est associée

une caractéristique sociodémographique.

Pour les résultats obtenus avec la régression logistique multivariée, nous avons utilisé la

procédure Stepwise. Pour chaque modèle de régression logistique effectué avec, comme

variable dépendante une variable de santé, et comme variables explicatives les différentes

caractéristiques sociodémographiques étudiées, une méthode de sélection automatique

ascendante des variables explicatives de type forward a été effectuée. Cette procédure part

d’un modèle sans covariable et teste la meilleure covariable à inclure (la plus liée

statistiquement), puis continue à partir du nouveau modèle en sélectionnant une autre

variable (la plus liée statistiquement). La procédure s’arrête quand il n’y a plus de covariable

améliorant significativement le modèle. Le critère d’inclusion d’une variable est un degré de

signification du test de Wald inférieur à 5 %.

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C. L’établissement du score

Dans un premier temps, afin de construire un score de précarité dans le domaine de la santé

publique, plusieurs caractéristiques sociodémographiques ont été étudiées. Ensuite, ces

caractéristiques ont été associées aux 18 variables de santé étudiées afin de déterminer

lesquelles étaient les plus associées significativement à une santé dégradée dans le but

d’établir qu’un individu est « précaire » vis-à-vis de la santé.

1. Les 14 caractéristiques sociodémographiques

Un consensus de chercheurs (épidémiologistes, sociologues, etc.) de l’équipe DS3

(Déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins) de l’INSERM a permis de

sélectionner quatorze caractéristiques à priori parmi l’ensemble du questionnaire SIRS. Cette

sélection a été établie en prenant compte différentes dimensions qui, dans la littérature, ont

été trouvées associées à la précarité sociale.

Nous décrivons ci-après les 14 caractéristiques (dont nous avons volontairement simplifié

l’intitulé pour la suite du travail dans les tableaux et les graphiques), et le détail des

modalités leur correspondant. Nous avons adjoint le sigle (ref.) à chaque item correspondant

à la modalité la moins précaire au niveau de la littérature. L’intitulé exact des questions

telles qu’elles sont posées dans l’étude SIRS sont présentées dans l’Annexe 4.

1. Assurance maladie :

- bénéficier de la sécurité sociale et d’une complémentaire santé (ref.) ;

- bénéficier de la CMU complémentaire, ou de l’aide médicale d’état ;

- bénéficier de la sécurité sociale seule, ou de la CMU seule ;

- n’avoir aucune couverture maladie.

2. Niveau d’études :

- n’avoir jamais été à l’école, ou la dernière classe fréquentée était pendant l’enseignement primaire ;

- la dernière classe fréquentée était pendant l’enseignement secondaire 1er cycle ou 2ème cycle (de la 6è à la terminale) ;

- avoir fait des études supérieures (ref.).

3. Catégories socioprofessionnelles

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- faire ou avoir fait partie des cadres et professions intellectuelles supérieures (ref.) ;

- faire ou avoir fait partie des professions intermédiaires, être ou avoir été artisans, commerçants, et chefs d’entreprise ;

- être ou avoir été employé ou ouvrier ;

- n’avoir jamais travaillé plus de trois mois.

4. Statut professionnel

- être actif occupé (ref.) :

Occupent un emploi toutes les personnes suivantes : - celles qui aident un membre de leur famille dans leur travail, même sans être rémunérées, - celles en congé annuel, de maladie, de maternité, en congé individuel de formation, de conversion, en dispenses d'activité, etc. - les élèves fonctionnaires, les intérimaires, les intermittents du spectacle

- être étudiant ;

- être chômeur (inscrit ou non à l'ANPE / Pôle Emploi) ;

- être retraité ;

- être inactif (par exemple, handicapé).

5. Sentiment de solitude

L’intitulé exact de la question est le suivant : « d'une façon générale, vous diriez que vous vous sentez » :

- très seul ;

- plutôt seul ;

- plutôt entouré ;

- très entouré (ref.).

6. Situation affective

- ne pas avoir de relation amoureuse importante ;

- avoir une relation amoureuse ou sentimentale importante pour le sujet interrogé, sans pour autant qu’il se considère en couple ;

- être en couple mais ne pas vivre avec son conjoint ;

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- être en couple et vivre avec son conjoint (ref.).

7. Type de ménage

- une seule personne ;

- mononucléaire : couple, avec ou sans enfant (ref.) ;

- monoparentale : un parent seul avec enfant(s) ;

- «isolés» : autres cas ; cela correspond aux ménages de plusieurs personnes ne vivant pas en couple, y compris un parent vivant avec un enfant de plus de 30 ans, ou par exemple, les colocations.

8. Revenu

Le ménage dispose par mois de :

- plus de 910 euros (ref.) ;

- moins de 910 euros.

910 euros correspond au seuil de pauvreté au moment de l’enquête.

9. Financièrement

L’intitulé exact de la question est le suivant : « Etant donnés les revenus de votre ménage, actuellement, diriez-vous que financièrement.… » :

- vous êtes à l’aise (ref.) ;

- ça va ;

- c’est juste, il faut faire attention ;

- vous y arrivez difficilement.

10. Aide vie quotidienne

L’intitulé exact de la question est le suivant : « En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins, pour vous aider dans la vie quotidienne, vous donner un coup de main (par exemple, vous aider à vous rendre quelque part, pour quelques menus travaux chez vous, garder vos enfants, etc.) :

- oui (ref.) ;

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- non.

11. Soutien matériel / financier

L’intitulé exact de la question est le suivant : « En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins, pour vous aider financièrement ou matériellement (nourriture, vêtements, etc.) :

- oui (ref.) ;

- non.

12. Soutien affectif / moral

L’intitulé exact de la question est le suivant : « En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins, pour vous apporter un soutien moral ou affectif :

- oui (ref.) ;

- non.

13. Situation dans le logement

- être propriétaire, ou en lien avec ce dernier (membre du ménage, membre de la famille) (ref.) ;

- être locataire ou attaché avec ce dernier ;

- être hébergé.

14. Origine migratoire

- être français né de deux parents français (ref.) ;

- être français né d’au moins un parent étranger ;

- être étranger.

Cette catégorisation recoupe à peu de choses près celle distinguant respectivement les Français d’au moins deux générations, les Français issus de l’immigration et les immigrés.

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41

Afin de construire un score de précarité représentatif de la population générale de

l’agglomération parisienne, nous avons choisi de retenir toutes les caractéristiques

sociodémographiques sauf l’âge et le sexe.

Pour calculer ce score, chaque variable sociodémographique a été recodée en variable

quantitative.

Nous avons construit un score ‘a priori’ et additif, c’est-à-dire que nous avons recodé les

modalités des variables manuellement, nous avons attribué la valeur maximum à la modalité

la plus précaire et la valeur minimum à la modalité la moins précaire.

Ensuite, nous avons additionné les différentes modalités. Le choix de la valeur à attribuer à

chaque modalité a été établi par les chercheurs associés à la cohorte SIRS (sociologue,

épidémiologiste, etc.) prenant en compte les différentes caractéristiques qui, dans la

littérature, ont été associées à la précarité.

2. L’évaluation de l’état de santé, du recours aux soins et de

l’alimentation dans l’étude SIRS

L’état de santé de la population, le recours aux soins et l’alimentation ont été caractérisés

selon plusieurs dimensions interrogées dans l’étude SIRS. Nous avons regroupé sous le

terme état de santé des critères objectifs de la santé (obésité = IMC > 30 par exemple), mais

aussi des dimensions de la santé perçue (êtes-vous limité depuis au moins 6 mois à cause

d’un problème de santé psychologique ou physique ? comment est votre état de santé

général ?).

Afin de faciliter les analyses statistiques, nous avons recodé toutes les variables de santé

étudiées en variables qualitatives binaires codées en ‘0’ pour la modalité correspondant à un

« bon » état de santé et ‘1’ pour la modalité correspondant à un état de santé « dégradé ».

Les variables de santé étudiées sont les suivantes :

1. le fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé

psychologique ou physique ;

2. la présence d’une maladie chronique c’est à dire une maladie qui a duré ou qui peut

durer pendant une période de 6 mois ou plus ;

3. la présence d’un épisode dépressif ;

4. le fait d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer ;

5. le fait d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé ;

6. le fait d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé ;

7. le fait d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé ;

8. le fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour ;

9. l’insécurité alimentaire : l’insécurité alimentaire définit la situation où la possibilité de

s’approvisionner en nourriture suffisante et adéquate d’un point de vue nutritionnel

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42

et de façon socialement acceptable (sans le recours à la mendicité, au vol, aux dons

ou aux aides alimentaires notamment), est limitée ou incertaine. L’insécurité

alimentaire a été mesurée grâce à l’échelle de mesure « US Household Food Security

Scale (US HFSS) » (70);

10. l’existence d’un surpoids (IMC > 25) calculé par la formule poids sur taille au carré,

grâce au recueil du poids et de la taille ;

11. l’existence d’une obésité (IMC >30) ;

12. le fait que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de

l’alimentation ;

13. le fait que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation ;

14. le fait de ne pas avoir un médecin régulier : est considéré comme médecin régulier un

médecin que connaît déjà le répondant et qu’il va consulter en priorité s’il est malade

(déclaré ou non à l’assurance maladie) ;

15. le fait de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année ;

16. le fait de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans ;

17. le fait de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie. A noter

que toutes les femmes qui ont accouché d’un enfant en France après 1990 ont été

considérées comme ayant fait un test de dépistage du VIH ;

18. le fait d’avoir déjà fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande.

D. Analyses des correspondances multiples

Afin d’étudier les liens pouvant exister entre les 14 caractéristiques sociodémographiques

considérées, une analyse des correspondances multiples a été effectuée à titre illustratif.

Elle permet en effet d’aboutir à des cartes de représentation sur lesquelles on peut

graphiquement observer de façon aisé les proximités entre les catégories des variables

qualitatives et les observations.

E. Les méthodes de validation

Dans cette thèse, le score n’est validé que selon des critères de validité interne à l’étude

SIRS.

La validation interne d'un score clinique consiste à déterminer ses qualités lorsqu'il est

appliqué à l'échantillon en question.

Le score a été validé par deux méthodes :

- La distribution du score par sous-groupes de population : comme l’âge et le sexe ne

sont pas intégrés dans le score, la distribution du score a été analysée dans ces deux

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43

sous-groupes de population.

- La répartition du score par variable de santé : nous avons étudié les liens qui

existaient entre les individus classés précaires à partir du score, et les 18 variables de

santé. La variable « seuil de précarité » créée a été ajoutée en tant que variable

illustrative. Une analyse univariée réalisée par la méthode de la régression logistique

a permis d’étudier le lien entre la variable créée et les différentes variables de santé

étudiées.

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IV. Résultats

A. Description de la population SIRS 2010

La cohorte SIRS est constituée de 3006 individus, dont 1411 (46,9%) femmes et 1595 (53,1%)

hommes (figure 2). Les individus âgés entre 18 et 29 ans étaient au nombre de 655 (21.8%),

1201 (39,9%) étaient âgés entre 30 et 49 ans, 654 (21,8%) avaient de 50 à 64 ans et 496

(16,5%) avaient plus de 65 ans.

Figure 2 : Comparaison de la répartition de la population d’étude par tranches d’âge selon le sexe des répondants

Nous observons une proportion de femmes plus importante chez les plus de 65 ans (19,0%

versus 13,7%). A l’inverse parmi les jeunes âgés entre 18 et 29 ans, la proportion d’hommes

est supérieure (23,5% versus 20,2%). Concernant la tranche d’âge 50-64 ans, la proportion

entre les deux sexes est similaire.

Le Tableau 2 ci-dessous présente une description des caractéristiques sociodémographiques

utilisées pour la construction du score de précarité. Certaines variables ont des données

manquantes, mais cela représente moins de 5% de données manquantes, nous considérons

que cela n’a pas d’impact sur la validité des résultats.

23,5

41,1

21,7

13,7

20,2

38,9

21,9 19,0

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

18 à 29 ans 30 à 49 ans 50 à 64 ans Plus de 65 ans

%

Tranches d'âge

Hommes

Femmes

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Tableau 2 : Description des 14 caractéristiques sociodémographiques concernées pour la construction du score de précarité (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Caractéristiques sociodémographiques

n %

Assurance maladie (n= 3003) Sécurité sociale + complémentaire 2449 81,6 CMUc / AMEª 186 6,2 Sécurité sociale ou CMU seule 351 11,7 Pas de couverture maladie 17 0,6

Niveau d’études (n= 3006) Primaire ou inférieur 221 7,4 Secondaire 1087 36,2 Supérieur 1698 56,5

Catégories socio-professionnelles (n= 2988) Cadres et professions intellectuelles supérieures 565 18,9 Professions intermédiaires + ACC* 907 30,4 Employés + Ouvriers 1275 42,7 Jamais travaillé 241 8,1

Statut professionnel (n= 2978) Actif occupé 1651 55,5 Étudiant 282 9,5 Chômeur 229 7,7 Retraité 595 20,0 Inactif 220 7,4

Sentiment de solitude (n= 2997) Très seul 47 1,6 Plutôt seul 350 11,7 Plutôt entouré 1616 53,9 Très entouré 983 32,8

Situation affective (n= 3006) Pas de relation 723 24,1 Relation amoureuse 348 11,6 Couple non cohabitant 165 5,5 Couple cohabitant 1770 58,9

Type de ménage (n= 3006) Une seule personne 570 19,0 Mononucléaire 1918 63,8 Monoparentale 278 9,2 « isolés » 241 8,0

Revenu (n= 3006) Revenu ≤ 910 euros 971 32,3 Revenu > 910 euros 2035 67,7

Financièrement (n= 2901) Vous êtes à l’aise 641 22,1 Ça va 1036 35,7 C’est juste, il faut faire attention 898 31,0 Vous y arrivez difficilement 326 11,2

Soutien de manière général (Aide vie quotidienne (n= 2998)) Oui 2887 96,3 Non 111 3,7

Soutien matériel / financier (n= 2990) Oui 2673 89,4 Non 317 10,6

Soutien affectif / moral (n= 2969) Oui 2905 97,8 Non 64 2,2

Situation dans le logement (n= 2986) Propriétaire ou attaché au propriétaire 1504 50,4 Locataire ou attaché au locataire 1359 45,5 Hébergé 123 4,1

Origine migratoire (n= 3006) Française de deux parents français 2002 66,6 Française d’au moins un parent étranger 626 20,8 Étrangère 379 12,6

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises

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Nous pouvons observer que plus des trois quart des personnes interrogées disposent d’une

sécurité sociale plus une complémentaire santé (81,6%). Plus de la moitié des répondants

ont un niveau d’études supérieur (56,5%). La majorité des personnes étudiées sont ouvriers

ou employés (42,7%). Plus de la moitié des répondants sont des actifs occupés (55,5%). Dans

notre échantillon, 7,4% des individus n’ont jamais travaillé mais également près d’un quart

des répondants sont retraités (20,0%). La majorité des personnes interrogées se sent plutôt

entourée (53,9%) et vit en couple (58,9%), dans un ménage de type mononucléaire (63,8%).

Environ un quart de la population étudiée est célibataire (24,1%). Presqu’un tiers des

personnes interrogées (32,3%) perçoit moins de 910 euros par mois, c’est-à-dire est

considéré comme vivant en dessous du seuil de pauvreté au moment de l’enquête. Environ

un cinquième des individus se sent « à l’aise » financièrement (22,1%). La grande majorité

des répondants bénéficient d’un soutien social, en effet 96,3% peuvent compter sur un

soutien dans la vie quotidienne, 89,4% sur un soutien matériel, et 97,8% sur un soutien

moral en cas de difficultés. Une petite majorité de la population est propriétaire (50,4%).

Environ un cinquième des répondants est de nationalité française dont au moins un des

parents est étranger (20,8%).

B. Etude des caractéristiques sociodémographiques en fonction des

modalités de santé étudiées

L’ensemble des associations significatives entre caractéristiques sociodémographiques et

modalités de santé mises en évidence grâce au test d’indépendance du Chi-2 est présenté

dans les tableaux 3 à 10.

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Limité depuis au moins 6 mois*

p Maladie ou problème de santé chronique**

p

n % n %

Sexe

Femme 335 21,1 <0,05 558 35,7 0,76 Homme 250 17,8 500 36,3

Age 18-29 54 8,3 <0,0001 150 23,2 <0,0001

30-49 158 13,2 325 27,7 50-64 167 25,5 287 45,2 ≥ 65 206 41,7 295 61,1

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire 458 18,8 <0,01 896 37,5 <0,001

CMUc / AMEª 56 30,1 55 29,7 Sécurité sociale ou CMU seule 68 19,4 98 28,3 Pas de couverture maladie 3 16,6 9 53,2

Niveau d’études

Primaire ou inférieur 76 34,4 <0,0001 91 42,3 0,09 Secondaire 236 21,9 366 34,4 Supérieur 273 16,1 601 36,1

Catégories socio-professionnelles

Cadres et professions intellectuelles supérieures 175 19,4 0,38 366 41,2 <0,0001 Professions intermédiaires + ACC*** 108 19,2 217 39,7 Employés + Ouvriers 257 20,4 407 32,5 Jamais travaillé 37 15,5 59 25,1

Statut professionnel Actif occupé 207 12,6 <0,0001 494 30,5 <0,0001 Étudiant 20 7,1 55 20,0 Chômeur 53 23,4 84 37,2

Retraité 231 39,0 335 58,3 Inactif 72 33,0 82 37,6

Sentiment de solitude Très seul 18 37,9 <0,0001 24 52,2 <0,0001

Plutôt seul 118 33,8 168 49,4 Plutôt entouré 277 17,2 538 34,0 Très entouré 172 17,6 326 33,8

Situation affective

Pas de relation 187 26,0 <0,0001 292 41,6 <0,0001 Relation amoureuse 47 13,5 107 31,2 Couple non cohabitant 17 10,7 40 24,2 Couple cohabitant 334 18,9 619 35,8

Type de ménage Une seule personne 142 25,1 <0,01 233 42,1 <0,01 Mononucléaire 344 18,0 653 34,7 Monoparentale 46 16,9 84 30,9

« isolés » 52 21,8 87 37,1

Revenu Revenu ≤ 910 euros 370 18,3 <0,01 726 36,4 0,43 Revenu > 910 euros 215 22,3 332 35,0

Financièrement

Vous êtes à l’aise 109 17,0 <0,0001 257 40,7 <0,001 Ça va 160 15,5 325 31,9 C’est juste, il faut faire attention 189 21,1 309 35,3 Vous y arrivez difficilement 104 32,0 136 42,8

Aide vie quotidienne Oui 549 19,1 <0,01 1015 35,9 0,70 Non 34 31,4 40 37,7

Soutien matériel / financier

Oui 452 17,0 <0,0001 897 34,3 <0,0001 Non 127 40,2 154 50,1

Soutien affectif / moral Oui 552 19,1 <0,05 1021 35,9 0,69 Non 20 31,7 24 38,4

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé physique ou psychologique ** Une maladie chronique est une maladie qui a duré ou qui peut durer pendant une période de 6 mois ou plus *** Artisans, commerçants et chefs d’entreprises

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Limité depuis au moins 6 mois*

p Maladie ou problème de santé chronique**

p

n % n %

Situation dans le logement

Propriétaire ou attaché au propriétaire 340 22,7 <0,0001 598 40,5 <0,0001

Locataire ou attaché au locataire 232 17,2 429 32,4

Hébergé 11 9,0 29 24,4

Origine migratoire

Française de deux parents français 390 19,5 0,32 764 39,0 <0,0001

Française d’au moins un parent étranger 130 21,1 209 34,3

Étrangère 65 17,2 85 22,7

Tableau 3 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un problème de santé chronique, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Dans le Tableau 3, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement

significative à un risque plus élevé de :

1. se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique ou

physique sont les 14 variables sauf la catégorie socioprofessionnelle et l’origine migratoire.

2. souffrir d’une maladie chronique sont toutes les variables sauf le niveau d’études, le

revenu, le fait de ne pas avoir d’aide dans la vie quotidienne ni de soutien affectif en cas de

difficultés.

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Épisode dépressif p Dents à soigner p

n % n %

Sexe <0,0001 <0,05 Femme 166 10,4 529 33,4

Homme 85 6,0 517 37,0

Age 0,27 <0,01 18-29 45 6,8 215 33,1

30-49 100 8,4 429 36,0

50-64 64 9,9 257 39,7

≥ 65 41 8,3 144 29,3

Assurance maladie <0,0001 <0,0001 Sécurité sociale + complémentaire 183 7,5 798 32,8

CMUc / AMEª 35 18,7 83 44,7

Sécurité sociale ou CMU seule 29 8,3 158 45,8

Pas de couverture maladie 4 25,2 8 47,1

Niveau d’études <0,0001 <0,0001 Primaire ou inférieur 26 11,5 88 40,1

Secondaire 121 11,1 430 40,0

Supérieur 104 6,1 528 31,3

Catégories socio-professionnelles <0,0001 <0,0001 Cadres et professions intellectuelles supérieures

47 5,1 276 30,8

Professions intermédiaires + ACC* 38 6,7 172 30,7 Employés + Ouvriers 142 11,2 522 41,2

Jamais travaillé 21 8,6 75 31,1

Statut professionnel <0,0001 <0,0001 Actif occupé 105 6,4 602 36,7

Étudiant 17 5,9 80 28,4

Chômeur 39 16,9 93 41,4

Retraité 61 10,2 167 28,5

Inactif 27 12,4 93 42,5

Sentiment de solitude <0,0001 0,10 Très seul 17 35,9 21 45,7

Plutôt seul 91 26,1 138 39,6

Plutôt entouré 102 6,3 546 34,1

Très entouré 41 4,1 335 34,3

Situation affective <0,001 0,22 Pas de relation 88 12,1 235 32,9

Relation amoureuse 31 8,8 136 39,3

Couple non cohabitant 10 6,3 61 36,8

Couple cohabitant 122 6,9 615 35,0

Type de ménage <0,0001 0,06 Une seule personne 62 10,9 186 33,2

Mononucléaire 124 6,5 658 34,5

Monoparentale 36 13,0 117 42,3

« isolés » 29 11,9 85 35,5

Revenu <0,0001 0,67 Revenu ≤ 910 euros 110 11,3 344 35,6

Revenu > 910 euros 141 6,9 702 34,8

Financièrement <0,0001 <0,0001 Vous êtes à l’aise 23 3,6 179 28,0

Ça va 64 6,2 300 29,3

C’est juste, il faut faire attention 82 9,1 352 39,4

Vous y arrivez difficilement 79 24,3 175 53,8

Soutien en général <0,01 0,26 Oui 234 8,1 999 34,9

Non 17 15,4 44 40,1

Soutien matériel 0,07 0,71 Oui 213 8,0 933 35,2

Non 35 11,0 107 34,2

Soutien moral <0,01 0,60 Oui 233 8,0 1009 35,0

Non 12 18,5 25 38,2

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises

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Épisode dépressif p Dents à soigner p

n % n %

Situation dans le logement <0,0001 <0,0001

Propriétaire ou attaché au propriétaire 95 6,3 433 29,0 Locataire ou attaché au locataire 138 10,1 558 41,4 Hébergé 18 14,6 42 34,5

Origine migratoire <0,01 <0,0001

Française de deux parents français 142 7,1 622 31,3 Française d’au moins un parent étranger 72 11,6 267 43,2 Étrangère 36 9,5 157 41,6

Tableau 4 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un épisode dépressif ou de dents à soigner, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Dans le Tableau 4, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement

significative à un risque plus élevé :

3. d’épisode dépressif sont les 14 variables sociodémographiques sauf le fait de ne pouvoir

compter sur personne pour soutenir matériellement en cas de difficultés.

4. d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer sont l’assurance maladie, le

niveau d’études, la catégorie socioprofessionnelle, le statut professionnel, le ressenti quant

à sa situation financière, la situation dans le logement et l’origine migratoire.

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État de santé perçu dégradé Général p Physique p Psychologique p

n % n % n % Sexe

Femme 369 23,2 0,11 419 26,3 <0,05 364 22,8 <0,001

Homme 293 20,8 327 23,1 243 17,2

Age

18-29 71 10,8 <0,0001 105 16,1 <0,0001 84 12,8 <0,0001

30-49 220 18,3 254 21,2 244 20,3

50-64 180 27,6 180 27,6 173 26,4

≥ 65 191 38,5 205 41,6 106 21,4

Assurance maladie

Sécurité sociale + complémentaire 494 20,2 <0,0001 563 23,0 <0,0001 457 18,7 <0,0001

CMUc / AMEª 66 35,2 66 35,7 71 38,0

Sécurité sociale ou CMU seule 96 27,3 107 30,4 75 21,3

Pas de couverture maladie 6 39,0 5 32,8 5 27,7

Niveau d’études

Primaire ou inférieur 106 47,9 <0,0001 98 44,5 <0,0001 66 30,0 <0,0001

Secondaire 303 27,9 322 29,7 274 25,2

Supérieur 253 14,9 325 19,1 267 15,8

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures

143 15,7 <0,0001 176 19,4 <0,0001 123 13,6 <0,0001

Professions intermédiaires + ACC* 115 20,4 133 23,5 116 20,6

Employés + Ouvriers 357 28,0 388 30,5 317 24,9

Jamais travaillé 37 15,4 39 16,4 49 20,4

Statut professionnel

Actif occupé 270 16,4 <0,0001 315 19,1 <0,0001 289 17,5 <0,0001

Étudiant 20 6,9 32 11,4 36 12,8

Chômeur 70 30,7 79 34,7 73 32,0

Retraité 227 38,2 238 40,1 139 23,4

Inactif 73 33,1 79 35,7 64 28,9

Sentiment de solitude Très seul 26 54,7 <0,0001 25 52,8 <0,0001 28 59,1 <0,0001

Plutôt seul 159 45,4 155 44,2 173 49,5

Plutôt entouré 325 20,1 367 22,8 300 18,6

Très entouré 150 15,2 195 19,9 102 10,4

Situation affective

Pas de relation 215 29,7 <0,0001 246 34,1 <0,0001 192 26,6 <0,0001

Relation amoureuse 52 15,0 53 15,1 68 19,6

Couple non cohabitant 18 11,1 26 15,9 25 15,0

Couple cohabitant 377 21,3 420 23,8 322 18,2

Type de ménage

Une seule personne 155 27,1 <0,0001 177 31,0 <0,001 146 25,6 <0,0001

Mononucléaire 376 19,6 432 22,5 318 16,6

Monoparentale 61 22,1 66 23,8 81 29,2

« isolés » 70 29,0 71 29,5 62 25,6

Revenu

Revenu ≤ 910 euros 414 20,4 <0,01 481 23,6 <0,05 380 18,7 <0,01

Revenu > 910 euros 248 25,5 265 27,3 227 23,4

Financièrement

Vous êtes à l’aise 94 14,7 <0,0001 115 18,1 <0,0001 66 10,3 <0,0001

Ça va 163 15,7 210 20,3 165 15,9

C’est juste, il faut faire attention 251 27,9 253 28,2 215 24,0

Vous y arrivez difficilement 136 41,7 143 44,0 140 42,9

Aide vie quotidienne

Oui 626 21,7 <0,05 712 24,7 0,30 575 19,9 0,06

Non 35 31,9 32 29,0 30 27,3

Soutien matériel / financier

Oui 524 19,6 <0,0001 597 22,4 <0,0001 496 18,6 <0,0001

Non 133 41,9 143 45,3 106 33,5

Soutien affectif / moral

Oui 621 21,4 <0,0001 712 24,5 <0,05 573 19,7 <0,01

Non 29 44,6 25 38,3 23 35,1

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises

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52

État de santé perçu dégradé Général Physique Psychologique

n % n % n %

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire 306 20,3 <0,05 337 22,4 <0,01 261 17,3 <0,001

Locataire ou attaché au locataire 332 24,4 380 27,9 310 22,8

Hébergé 23 18,8 27 22,2 32 26,1

Origine migratoire

Française de deux parents français 384 19,2 <0,0001 459 22,9 <0,001 376 18,8 <0,05 Française d’au moins un parent étranger 173 27,6 189 30,3 142 22,7 Étrangère 106 28,0 97 25,6 89 23,4

Tableau 5 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un état de santé (général, physique ou psychologique) dégradé, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Dans le Tableau 5, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement

significative à un risque plus élevé :

5. d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé sont les 14 variables.

6. d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé sont les 14 variables sauf le fait

de ne pouvoir compter sur personne pour aider dans la vie quotidienne en cas de

difficultés.

7. d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé sont les 14 variables sauf

le fait de ne pouvoir compter sur personne pour aider dans la vie quotidienne en cas de

difficultés.

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53

Consommation <5 fruits et légumes par jour

p Insécurité alimentaire

p

n % n % Sexe <0,0001 0,87 Femme 718 45,3 100 6,3 Homme 771 55,5 90 6,4

Age <0,0001 <0,0001 18-29 413 64,2 55 8,3 30-49 606 50,7 91 7,6 50-64 293 45,3 39 6,0 ≥ 65 177 36,0 5 1,0

Assurance maladie <0,0001 <0,0001 Sécurité sociale + complémentaire 1228 46,6 94 3,8 CMUc / AMEª 121 64,9 52 27,7 Sécurité sociale ou CMU seule 230 65,7 38 10,9 Pas de couverture maladie 10 63,8 7 39,1

Niveau d’études 0,05 <0,0001

Primaire ou inférieur 121 55,0 28 12,7 Secondaire 559 51,8 93 8,5 Supérieur 810 48,2 69 4,1

Catégories socio-professionnelles <0,0001 <0,0001

Cadres et professions intellectuelles supérieures

361 40,4 16 1,7

Professions intermédiaires + ACC* 282 50,4 23 4,1 Employés + Ouvriers 702 55,4 127 10,0 Jamais travaillé 138 57,8 24 9,9

Statut professionnel <0,0001 <0,0001 Actif occupé 801 49,0 90 5,5 Étudiant 172 62,3 16 5,8 Chômeur 167 73,1 38 16,4 Retraité 217 36,9 12 1,9 Inactif 114 51,8 33 15,0

Sentiment de solitude <0,0001 <0,0001 Très seul 34 71,9 9 19,9 Plutôt seul 211 61,0 49 14,0 Plutôt entouré 801 50,2 89 5,5 Très entouré 438 44,8 41 4,1

Situation affective <0,0001 <0,05

Pas de relation 420 58,7 60 8,3 Relation amoureuse 201 59,1 25 7,2 Couple non cohabitant 103 62,7 14 8,6 Couple cohabitant 764 43,5 90 5,1

Type de ménage <0,0001 <0,0001 Une seule personne 312 55,1 32 5,6 Mononucléaire 868 45,8 80 4,2 Monoparentale 175 63,0 48 17,1 « isolés » 135 56,7 31 12,7

Revenu <0,0001 <0,0001 Revenu ≤ 910 euros 551 57,6 115 11,9 Revenu > 910 euros 938 46,4 75 3,7

Financièrement <0,0001 <0,0001 Vous êtes à l’aise 212 33,5 1 0,1 Ça va 473 46,1 9 0,9 C’est juste, il faut faire attention 523 58,8 75 8,4 Vous y arrivez difficilement 231 71,2 95 29,0

Soutien en général <0,05 <0,0001 Oui 1422 49,7 170 5,9 Non 66 59,5 19 17,5

Soutien matériel 0,52 <0,0001 Oui 1318 49,9 152 5,7 Non 164 51,8 36 11,3

Soutien moral <0,01 0,26 Oui 1427 49,6 178 6,1 Non 45 70,1 6 9,6

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54

Consommation <5 fruits et légumes par jour

p Insécurité alimentaire p

n % n %

Situation dans le logement <0,0001 <0,0001 Propriétaire ou attaché au propriétaire 610 41,0 19 1,3 Locataire ou attaché au locataire 781 57,9 160 11,7 Hébergé 80 65,0 11 9,0

Origine migratoire <0,01 <0,0001

Française de deux parents français 946 47,7 76 3,8 Française d’au moins un parent étranger 336 54,5 54 8,7 Étrangère 207 54,7 60 15,8

Tableau 6 : Caractéristiques sociodémographiques associées au rapport à l’alimentation, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Dans le Tableau 6, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement

significative à un risque plus élevé :

8. de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour sont les 14 variables sauf le niveau

d’études et le soutien matériel.

9. d’être en insécurité alimentaire sont toutes les variables sauf le soutien moral.

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55

Surpoids p Obésité p

n % n %

Sexe <0,0001 0,30 Femme 395 24,8 169 10,6

Homme 504 35,7 134 9,5

Age <0,0001 <0,0001 18-29 139 21,2 29 4,5

30-49 348 29,0 117 9,8

50-64 225 34,4 99 15,1

≥ 65 188 37,9 58 11,6

Assurance maladie <0,001 0,38 Sécurité sociale + complémentaire 698 28,5 245 10,0

CMUc / AMEª 59 31,6 24 13,1

Sécurité sociale ou CMU seule 139 39,5 33 9,3

Pas de couverture maladie 4 27,2 1 2,9

Niveau d’études <0,0001 <0,0001

Primaire ou inférieur 93 42,1 43 19,5

Secondaire 375 34,5 158 14,6

Supérieur 432 25,5 102 6,0

Catégories socio-professionnelles <0,0001 <0,001 Cadres et professions intellectuelles supérieures 234 25,9 64 7,1

Professions intermédiaires + ACC* 167 29,5 57 10,2

Employés + Ouvriers 454 35,6 161 12,6

Jamais travaillé 35 14,6 20 8,2

Statut professionnel <0,0001 <0,0001

Actif occupé 483 29,2 164 9,9 Étudiant 39 13,9 3 1,0

Chômeur 84 36,5 22 9,7

Retraité 230 38,6 73 12,3

Inactif 56 25,4 38 17,1

Sentiment de solitude 0,10 0,16 Très seul 21 44,1 3 6,2

Plutôt seul 95 27,1 46 13,2

Plutôt entouré 492 30,4 153 9,5

Très entouré 290 29,5 99 10,1

Situation affective <0,0001 <0,01

Pas de relation 208 28,8 63 8,7

Relation amoureuse 67 19,1 21 6,1

Couple non cohabitant 23 13,8 13 7,9

Couple cohabitant 602 34,0 206 11,6

Type de ménage <0,01 <0,01 Une seule personne 140 24,6 49 8,5

Mononucléaire 606 31,6 201 6,7

Monoparentale 70 25,2 39 14,1

« isolés » 84 34,8 14 5,9

Revenu <0,05 0,13 Revenu ≤ 910 euros 265 27,3 86 8,9

Revenu > 910 euros 635 31,2 217 10,7

Financièrement 0,18 <0,0001 Vous êtes à l’aise 184 28,7 39 6,1

Ça va 297 28,7 75 7,3

C’est juste, il faut faire attention 268 29,9 131 14,6

Vous y arrivez difficilement 113 34,8 43 13,3

Soutien en général 0,94 0,82 Oui 865 30,0 292 10,1

Non 33 29,6 10 9,5

Soutien matériel <0,001 0,47 Oui 773 28,9 265 9,9

Non 121 38,2 36 11,2

Soutien moral 0,32 0,35 Oui 873 30,0 294 10,1

Non 16 24,3 4 6,5

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56

Surpoids p Obésité p

n % n %

Situation dans le logement 0,41 <0,05 Propriétaire ou attaché au propriétaire 462 30,7 139 9,2 Locataire ou attaché au locataire 405 29,8 157 11,5 Hébergé 31 25,1 6 4,6

Origine migratoire <0,0001 0,34

Française de deux parents français 544 27,2 191 9,6 Française d’au moins un parent étranger 221 35,4 67 10,7 Étrangère 135 35,5 45 11,8

Tableau 7 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un surpoids ou d’une obésité, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Dans le Tableau 7, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement

significative à un risque plus élevé :

10. de surpoids sont toutes les caractéristiques sauf le sentiment de solitude, le ressenti quant

à sa situation financière, le soutien en général, le soutien moral et la situation dans le

logement.

11. d’obésité sont le niveau d’étude, la CSP, le statut professionnel, le sentiment de solitude, la

situation affective, le type de ménage, le ressenti quant à ses ressources financières, et la

situation dans le logement.

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57

Rythme de vie nuisant à l’alimentation

p Situation financière nuisant à l’alimentation

p

n % n %

Sexe <0,05 0,43 Femme 477 29,9 282 17,7

Homme 478 33,9 234 16,6

Age <0,0001 <0,0001 18-29 316 48,2 131 20,0

30-49 467 38,9 235 19,6

50-64 146 22,3 117 17,9

≥ 65 26 5,3 34 6,9

Assurance maladie 0,13 <0,0001 Sécurité sociale + complémentaire 757 30,9 338 13,8

CMUc / AMEª 60 32,4 88 47,2

Sécurité sociale ou CMU seule 130 37,0 86 24,3

Pas de couverture maladie 4 24,3 5 32,4

Niveau d’études <0,0001 <0,0001 Primaire ou inférieur 34 15,5 72 32,4

Secondaire 304 28,0 233 21,4

Supérieur 616 36,3 212 12,5

Catégories socio-professionnelles 0,12 <0,0001

Cadres et professions intellectuelles supérieures

264 29,1 65 7,2

Professions intermédiaires + ACC* 186 32,9 70 12,4

Employés + Ouvriers 430 33,7 314 24,6

Jamais travaillé 73 30,3 67 27,7

Statut professionnel <0,0001 <0,0001

Actif occupé 652 39,5 253 15,3 Étudiant 153 54,3 58 20,6

Chômeur 68 29,9 88 38,4

Retraité 31 5,3 49 8,2

Inactif 33 14,9 63 28,6

Sentiment de solitude <0,001 <0,0001

Très seul 10 22,2 18 37,1

Plutôt seul 143 40,7 108 30,8

Plutôt entouré 495 30,7 273 16,9

Très entouré 304 30,9 115 11,7

Situation affective <0,001 <0,0001 Pas de relation 242 33,4 166 23,0

Relation amoureuse 152 43,7 65 18,5

Couple non cohabitant 77 47,0 28 16,9

Couple cohabitant 483 27,3 258 14,6

Type de ménage <0,0001 <0,0001 Une seule personne 179 31,5 100 17,5

Mononucléaire 565 29,5 263 13,7

Monoparentale 119 42,8 99 35,6

« isolés » 91 37,8 56 23,1

Revenu 0,38 <0,0001 Revenu ≤ 910 euros 319 32,8 262 27,0

Revenu > 910 euros 636 31,2 255 12,5

Financièrement <0,0001 <0,0001 Vous êtes à l’aise 162 25,3 4 0,6

Ça va 329 31,8 58 5,6

C’est juste, il faut faire attention 315 35,0 249 27,8

Vous y arrivez difficilement 128 39,2 188 57,7

Soutien en général 0,19 <0,01 Oui 924 32,0 487 16,9

Non 29 26,1 29 26,4

Soutien matériel <0,001 <0,05 Oui 879 32,9 443 16,6

Non 72 22,8 70 22,1

Soutien moral 0,22 0,93 Oui 921 31,7 494 17,0

Non 16 24,6 11 17,4

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises

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58

Rythme de vie nuisant à l’alimentation

p Situation financière nuisant à l’alimentation

p

n % n %

Situation dans le logement <0,0001 <0,0001 Propriétaire ou attaché au propriétaire 384 25,5 137 9,1 Locataire ou attaché au locataire 511 37,6 355 26,1 Hébergé 45 36,1 25 20,3

Origine migratoire 0,86 <0,0001

Française de deux parents français 634 31,7 260 13,0 Française d’au moins un parent étranger 195 31,2 153 24,4 Étrangère 125 32,9 104 27,5

Tableau 8 : Caractéristiques sociodémographiques associées aux facteurs perçus comme jouant un rôle néfaste sur l’alimentation, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Dans le Tableau 8, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement

significative à un risque plus élevé :

12. que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de l’alimentation sont

toutes les variables sauf l’assurance maladie, la catégorie socioprofessionnelle, le revenu,

le soutien en général, le soutien moral, et l’origine migratoire.

13. que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation sont toutes les variables sauf

le soutien moral.

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59

Dernière visite chez le dentiste > 2 ans

p Ne pas avoir de médecin régulier**

p Ne pas avoir consulté un médecin spécialiste ***

p

n % n % n %

Sexe <0,0001 <0,0001 <0,0001 Femme 254 28,1 128 8,1 356 22,2

Homme 396 16,0 194 13,9 647 45,9

Age <0,01 <0,0001 <0,0001

18-29 171 26,1 138 21,3 285 43,6

30-49 232 19,4 108 9,2 435 36,3

50-64 134 20,6 47 7,4 169 26,0

≥ 65 113 22,8 28 5,7 113 22,8

Assurance maladie <0,0001 <0,0001 <0,0001 Sécurité sociale + complémentaire 482 19,7 233 9,6 734 30,0

CMUc / AMEª 47 25,1 21 11,6 67 35,8

Sécurité sociale ou CMU seule 115 32,8 62 18,0 194 55,6

Pas de couverture maladie 6 35,0 3 17,9 7 45,5

Niveau d’études <0,0001 <0,0001 <0,0001 Primaire ou inférieur 84 38,1 13 5,9 91 41,3

Secondaire 262 24,1 88 8,1 425 39,3

Supérieur 304 17,9 221 13,2 486 28,6

Catégories socio-professionnelles <0,0001 0,57 <0,0001 Cadres et professions intellectuelles supérieures

166 18,3 105 11,8 230 25,4

Professions intermédiaires + ACC* 88 15,5 54 9,6 153 27,2

Employés + Ouvriers 348 27,4 137 10,8 535 42,0

Jamais travaillé 46 18,9 23 9,6 79 33,0

Statut professionnel <0,01 <0,0001 <0,0001 Actif occupé 327 19,8 185 11,3 570 34,6

Étudiant 63 22,5 53 19,0 120 42,7

Chômeur 68 29,8 31 13,7 106 46,5

Retraité 132 22,1 33 5,6 145 24,3

Inactif 58 26,2 17 7,8 48 21,8

Sentiment de solitude 0,08 0,32 <0,05 Très seul 14 29,6 6 11,9 21 43,7

Plutôt seul 90 25,9 48 13,7 103 29,5

Plutôt entouré 346 21,5 165 10,3 570 35,3

Très entouré 198 20,1 104 10,7 304 31,0

Situation affective <0,01 <0,0001 <0,0001 Pas de relation 183 25,3 88 12,3 286 39,5

Relation amoureuse 79 22,8 70 20,3 132 37,8

Couple non cohabitant 47 28,2 9 5,7 55 33,3

Couple cohabitant 341 19,3 154 8,8 530 30,0

Type de ménage <0,01 <0,05 0,11 Une seule personne 136 23,9 69 12,2 197 34,7

Mononucléaire 391 20,4 181 9,5 615 32,1

Monoparentale 51 18,4 36 13,0 95 34,1

« isolés » 72 29,9 37 15,4 95 39,5

Revenu <0,05 0,20 <0,001 Revenu ≤ 910 euros 232 24,0 114 11,9 370 38,2

Revenu > 910 euros 418 20,6 208 10,3 632 31,1

Financièrement <0,0001 <0,05 <0,0001 Vous êtes à l’aise 104 16,3 60 9,5 169 26,4

Ça va 195 18,9 138 13,4 338 32,6

C’est juste, il faut faire attention 240 26,8 86 9,7 322 36,0

Vous y arrivez difficilement 88 27,1 29 8,9 130 39,8

Soutien en général <0,05 0,34 0,66 Oui 614 21,3 307 10,8 961 33,3

Non 35 31,2 15 13,7 39 35,4

Soutien matériel <0,05 <0,01 <0,05 Oui 563 21,1 302 11,4 911 34,1

Non 84 26,4 18 5,9 86 27,2

Soutien moral <0,001 0,74 0,89 Oui 616 21,3 311 10,8 969 33,4

Non 26 40,7 6 9,5 21 32,6

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises *** Ou un médecin traitant que vous allez voir en priorité **** Au cours des 12 derniers mois

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60

Dernière visite chez le dentiste > 2 ans

p Ne pas avoir de médecin régulier

p Ne pas avoir consulté un médecin spécialiste

p

n % n % n %

Situation dans le logement <0,0001 0,10 <0,0001 Propriétaire ou attaché au propriétaire 261 17,3 140 9,4 427 28,4 Locataire ou attaché au locataire 342 25,2 159 11,8 514 37,9 Hébergé 38 30,7 16 12,5 58 46,9

Origine migratoire <0,05 0,07 <0,0001

Française de deux parents français 413 20,7 223 11,3 593 29,7 Française d’au moins un parent étranger

135 21,7 52 8,4 240 38,4

Étrangère 102 26,9 47 12,6 169 44,5

Tableau 9 : Caractéristiques sociodémographiques associées au recours aux soins chez les médecins (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Dans le Tableau 9, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement

significative à un risque plus élevé :

14. de ne pas avoir un médecin régulier sont l’assurance maladie, le niveau d’étude, le statut

professionnel, la situation affective, le type de ménage, le ressenti quant à sa situation

financière et le soutien matériel.

15. de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année sont toutes les

caractéristiques sauf le type de ménage, le soutien dans la vie quotidienne et le soutien

moral.

16. de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans sont toutes les caractéristiques sauf

le sentiment de solitude.

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61

Ne jamais avoir fait un test de dépistage du sida***

p Avoir déjà fait un test de dépistage du sida mais pas « à sa demande »

p

n % n %

Sexe <0,0001 <0,0001 Femme 518 32,5 462 49,7

Homme 649 46,0 281 37,7

Age <0,0001 <0,0001 18-29 277 42,3 90 25,4

30-49 223 18,6 396 45,1

50-64 297 45,4 182 56,1

≥ 65 370 74,5 76 62,6

Assurance maladie <0,0001 0,42 Sécurité sociale + complémentaire 940 38,4 619 44,7

CMUc / AMEª 51 27,3 50 43,4

Sécurité sociale ou CMU seule 168 47,8 73 44,4

Pas de couverture maladie 4 26,5 2 19,0

Niveau d’études <0,0001 <0,0001 Primaire ou inférieur 151 68,1 37 72,8

Secondaire 452 41,6 256 46,6

Supérieur 564 33,2 450 41,9

Catégories socio-professionnelles <0,0001 0,09

Cadres et professions intellectuelles supérieures

317 35,0 252 44,2

Professions intermédiaires + ACC* 216 38,2 131 40,8

Employés + Ouvriers 494 38,8 323 47,1

Jamais travaillé 125 51,8 33 35,7

Statut professionnel <0,0001 <0,0001 Actif occupé 454 27,5 485 43,6

Étudiant 150 53,3 18 14,0

Chômeur 79 34,5 51 35,5

Retraité 426 71,5 101 62,2

Inactif 52 23,5 84 73,8

Sentiment de solitude 0,10 0,21 Très seul 25 52,4 9 42,3

Plutôt seul 143 40,7 72 37,3

Plutôt entouré 634 39,2 406 45,6

Très entouré 360 36,6 256 45,0

Situation affective <0,0001 <0,0001 Pas de relation 393 54,4 100 32,2

Relation amoureuse 116 33,4 42 18,6

Couple non cohabitant 38 23,1 31 25,5

Couple cohabitant 619 35,0 570 56,1

Type de ménage <0,0001 <0,0001 Une seule personne 271 47,6 73 24,9

Mononucléaire 720 37,6 563 52,7

Monoparentale 63 22,6 60 31,0

« isolés » 112 46,6 48 39,9

Revenu <0,01 0,17 Revenu ≤ 910 euros 413 42,6 201 41,8

Revenu > 910 euros 753 37,0 542 45,5

Financièrement 0,26 <0,001 Vous êtes à l’aise 251 39,2 192 52,5

Ça va 419 40,5 255 44,6

C’est juste, il faut faire attention 347 38,6 193 39,2

Vous y arrivez difficilement 112 34,3 76 39,6

Soutien en général 0,69 0,92

Oui 1223 38,9 713 44,4

Non 41 37,0 29 45,0

Soutien matériel <0,0001 0,95 Oui 1004 37,6 675 44,4

Non 157 49,6 65 44,7

Soutien moral 0,06 0,51 Oui 1124 38,7 717 44,3

Non 33 50,5 15 50,3

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises *** Au cours de votre vie

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62

Ne jamais avoir fait un test de dépistage du sida

p Avoir déjà fait un test de dépistage du sida mais pas « à sa demande »

p

n % n %

Situation dans le logement <0,0001 <0,0001

Propriétaire ou attaché au propriétaire 650 43,2 403 50,0

Locataire ou attaché au locataire 403 33,3 316 39,6

Hébergé 62 50,4 22 39,9

Origine migratoire 0,68 <0,001

Française de deux parents français 786 39,3 475 41,1 Française d’au moins un parent étranger 241 38,5 166 50,1 Étrangère 140 36,9 103 54,6

Tableau 10 : Caractéristiques sociodémographiques associées au dépistage du sida, tris croisés (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Dans le Tableau 10, nous constatons que les variables associées de façon statistiquement

significative à un risque plus élevé :

17. de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie sont toutes les

caractéristiques sauf le sentiment de solitude, le ressenti quant à sa situation financière, le

soutien en général, le soutien moral et l’origine migratoire.

18. d’avoir fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande sont le niveau d’étude, le

statut professionnel, la situation affective, le type de ménage, le ressenti quant à ses

ressources financières, la situation dans le logement, et l’origine migratoire.

Pour synthétiser les nombreux résultats statistiques, voici un graphique qui présente le nombre

d’associations significatives entre les caractéristiques sociodémographiques et les 18 variables de

santé.

Figure 3 : Nombre de variables de santé étudiées associées significativement à chacune des caractéristiques sociodémographiques, analyses univariées.

15

16

14

18

11

17

16

12

16

7

13

7

16

13

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

Assurance maladie

Niveau d'études

Catégories socio-professionnelles

Statut professionnel

Sentiment de solitude

Situation affective

Type de ménage

Revenu

Situation financière

Aide vie quotidienne

Soutien matériel / financier

Soutien affectif / moral

Situation dans le logement

Origine migratoire

Variables de santé étudiées

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63

Même si les 14 variables ne sont pas toujours statistiquement associées aux déterminants de

santé, nous remarquons que chacune d’entre elles prise séparément est associée

significativement à au moins une dizaine de déterminants de santé sauf les modalités de soutien

affectif et de soutien dans la vie quotidienne.

Ainsi, il ressort de cette analyse que les 14 variables sociodémographiques sélectionnées à priori

sont associées à un risque plus élevé d’état de santé dégradé, de moindre recours aux soins et de

moins bonne alimentation.

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64

C. Analyses en régression logistique univariée

L’ensemble des analyses en régression logistique univariée est présenté dans les tableaux 11 à 18.

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Limité depuis au moins 6

mois*** Maladie ou problème de santé chronique****

OR ajusté (95% CI) ** OR ajusté (95% CI)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 3,07 (2,16 - 4,37) 0,94 (0,67 - 1,32) Sécurité sociale ou CMU seule 1,48 (1,09 - 2,01) 0,79 (0,61 - 1,02) Pas de couverture maladie 1,30 (0,32 - 5,17) 2,83 (1,04 - 7,72)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 1,61 (1,16 - 2,22) 0,74 (0,54 - 1,01) Secondaire 1,33 (1,09 - 1,63) 0,82 (0,70 - 0,98)

Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires +ACC* 1,06 (0,80 - 1,40) 1,01 (0,80 - 1,26) Employés + Ouvriers 1,40 (1,11 - 1,76) 0,82 (0,68 - 0,99) Jamais travaillé 1,77 (1,13 - 2,77) 0,80 (0,56 - 1,14)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1,12 (0,63 - 1,99) 0,83 (0,57 - 1,20) Chômeur 2,76 (1,93 - 3,96) 1,55 (1,15 - 2,10) Retraité 1,74 (1,19 - 2,55) 1,19 (0,84 - 1,69) Inactif 2,97 (2,13 - 4,15) 1,22 (0,89 - 1,66)

Sentiment de solitude Très seul 2,29 (1,19 - 4,39) 1,70 (0,92 - 3,16) Plutôt seul 2,09 (1,56 - 2,79) 1,66 (1,28 - 2,16) Plutôt entouré 0,92 (0,74 - 1,14) 0,96 (0,80 - 1,14) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1,60 (1,28 - 2,01) 1,36 (1,11 - 1,66) Relation amoureuse 1,11 (0,78 - 1,58) 1,21 (0,92 - 1,58) Couple non cohabitant 0,73 (0,43 - 1,24) 0,75 (0,51 - 1,11) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 1,18 (0,92 - 1,50) 1,11 (0,91 - 1,37) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 1,33 (0,93 - 1,90) 1,13 (0,85 - 1,51) « isolés » 1,43 (1,00 - 2,04) 1,22 (0,90 - 1,64)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,41 (1,15 - 1,72) 0,99 (0,83 - 1,17) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,23 (0,92 - 1,63) 0,85 (0,68 - 1,05) C’est juste, il faut faire attention 1,81 (1,37 - 2,39) 0,98 (0,79 - 1,23) Vous y arrivez difficilement 3,81 (2,72 - 5,34) 1,49 (1,12 - 1,99)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 1,64 (1,06 - 2,54) 0,87 (0,57 - 1,33)

Soutien matériel/financier Oui Ref. Ref. Non 2,14 (1,64 - 2,79) 1,26 (0,98 - 1,62)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 1,50 (0,85 - 2,63) 0,82 (0,48 - 1,40)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,08 (0,88 - 1,32) 0,97 (0,82 - 1,15) Hébergé 0,64 (0,34 - 1,23) 0,75 (0,48 - 1,17)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,36 (1,07 - 1,72) 0,94 (0,77 - 1,15) Étrangère 1,16 (0,86 - 1,58) 0,56 (0,43 - 0,73)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence *** limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique ou physique **** Une maladie chronique est une maladie qui a duré ou qui peut durer pendant une période de 6 mois ou plus

Tableau 11 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un problème de santé chronique, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)

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Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

au fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois, et la présence d’une maladie chronique

sont les suivantes :

1. le fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé

psychologique ou physique : les détenteurs de la CMU complémentaire ou de l’AME,

les individus bénéficiant de la sécurité sociale sans complémentaire santé, les

individus n’ayant pas fait d’études supérieures, les employés et les retraités, les

individus n’ayant jamais travaillé, les chômeurs, les retraités, les inactifs, les individus

se sentant très seuls et plutôt seuls, les célibataires, les personnes éprouvant des

difficultés financières, les individus n’ayant personne pour les soutenir dans la vie

quotidienne ou financièrement en cas de besoin, et les français nés d’au moins un

parent étranger sont plus à risque de se sentir limités depuis au moins 6 mois à

cause d’un problème de santé psychologique ou physique.

2. la présence d’une maladie chronique c’est-à-dire une maladie qui a duré ou qui peut

durer pendant une période de 6 mois ou plus : les individus sans aucune couverture

maladie, les chômeurs, les individus se sentant plutôt seuls, et les individus

éprouvant des difficultés financières sont plus à risque d’avoir une maladie

chronique. En revanche, les individus ayant fait des études secondaires, ainsi que les

employés et les ouvriers sont moins à risque de présenter une maladie chronique.

Les étrangers ont un risque plus faible d’avoir une maladie chronique que les français

avec un OR à 0,56 (IC95%=[0,43-0,73]).

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Episode dépressif Dents à soigner

OR ajusté** (95% CI) OR ajusté** (95% CI)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 3,14 (2,09 - 4,72) 1,67 (1,23 - 2,27) Sécurité sociale ou CMU seule 1,32 (0,87 - 2,00) 1,77 (1,41 - 2,24) Pas de couverture maladie 4,32 (1,39 - 13,42) 2,10 (0,79 - 5,54)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 2,03 (1,26 - 3,26) 1,57 (1,16 - 2,11) Secondaire 1,91 (1,45 - 2,52) 1,47 (1,25 - 1,72) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1,28 (0,82 - 2,00) 1,02 (0,81 - 1,28) Employés + Ouvriers 2,30 (1,63 - 3,26) 1,64 (1,36 - 1,97) Jamais travaillé 1,91 (1,06 - 3,42) 1,21 (0,86 - 1,69)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1,16 (0,61 - 2,19) 0,74 (0,53 - 1,03) Chômeur 3,35 (2,21 - 5,08) 1,23 (0,92 - 1,65) Retraité 2,83 (1,63 - 4,91) 0,59 (0,41 - 0,85) Inactif 1,83 (1,16 - 2,90) 1,30 (0,97 - 1,74)

Sentiment de solitude Très seul 14,40 (7,25 - 28,62) 1,64 (0,91 - 2,98) Plutôt seul 8,62 (5,78 - 12,86) 1,28 (0,99 - 1,65) Plutôt entouré 1,61 (1,11 - 2,35) 0,99 (0,84 - 1,17) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 2,05 (1,51 - 2,78) 1,01 (0,83 - 1,23) Relation amoureuse 1,53 (0,99 - 2,36) 1,31 (1,02 - 1,69)

Couple non cohabitant 1,05 (0,54 - 2,03) 1,14 (0,81 - 1,60) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 1,80 (1,29 - 2,51) 1,01 (0,82 - 1,23) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 2,05 (1,37 - 3,08) 1,45 (1,11 - 1,88) « isolés » 2,14 (1,38 - 3,33) 1,13 (0,85 - 1,51)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,78 (1,36 - 2,32) 1,08 (0,91 - 1,27) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,87 (1,15 - 3,06) 1,07 (0,86 - 1,34) C’est juste, il faut faire attention 2,73 (1,69 - 4,41) 1,70 (1,37 - 2,13) Vous y arrivez difficilement 9,17 (5,59 - 15,04) 2,98 (2,25 - 3,95)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 2,12 (1,24 - 3,63) 1,27 (0,86 - 1,87)

Soutien matériel / Financier Oui Ref. Ref. Non 1,42 (0,95 - 2,10) 1,01 (0,78 - 1,31)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 2,71 (1,41 - 5,19) 1,14 (0,68 - 1,90)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,87 (1,41 - 2,49) 1,81 (1,53 - 2,13) Hébergé 3,19 (1,81 - 5,60) 1,40 (0,94 - 2,09)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,74 (1,29 - 2,36) 1,69 (1,40 - 2,03) Étrangère 1,43 (0,97 - 2,11) 1,56 (1,24 - 1,96)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence

Tableau 12 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un épisode dépressif ou à des dents à soigner, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur l’âge et le sexe)

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Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

à un épisode dépressif ou au fait d’avoir des dents à soigner sont les suivantes :

3. La présence d’un épisode dépressif : les personnes bénéficiant de la CMU

complémentaire ou de l’AME, et les personnes sans aucune couverture maladie ont

un risque respectivement 3,14 (IC95%=[2,09-4,72]), et 4,32(IC95%=[1,39-13,42]) fois

plus important d’être dépressifs que les personnes bénéficiant d’une sécurité sociale

et d’une mutuelle. Le fait de se sentir très seul, et seul augmente fortement le

risque d’être dépressif par rapport au fait d’être très entouré puisque les OR sont

respectivement à 14,40 (IC95%=[7,25-28,62]) et 8,62 (IC95%=[5,78-12,86]). Les

personnes éprouvant de grosses difficultés financières ont 9,17 (IC95%=[5,59-

15,04]) fois plus de chance d’être dépressives que les individus se sentant à l’aise

financièrement. Le personnes n’ayant pas fait d’études supérieures, les employés et

les ouvriers, les individus n’ayant jamais travaillé, les chômeurs, les retraités, les

inactifs, les individus plutôt entourés, les personnes qui ne sont pas dans un type de

ménage mononucléaire, les personnes qui gagnent moins de 910 euros par mois, les

personnes qui ne sont pas à l’aise financièrement, les personnes n’ayant personne

pour les soutenir dans la vie quotidienne ou affectivement en cas de difficultés, les

locataires et les hébergés, et enfin, les français nés d’au moins un parent étranger

sont eux aussi plus à risque de présenter un épisode dépressif.

4. Le fait d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer : être retraité

semble être un facteur protecteur quant à la santé bucco-dentaire, puisque l’OR est

à 0,59 (IC95%=[0,41-0,85]). En revanche, avoir une sécurité sociale sans

complémentaire santé, la CMU, l’AME, ne pas avoir fait d’études supérieures, être

employé ou ouvrier, être en relation amoureuse, ressentir des difficultés financières,

être locataire ou hébergé, et être français issus d’au moins un parent étranger ou

être étranger augmentent le risque d’un état de santé bucco-dentaire altéré.

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État de santé perçu dégradé Général Physique Psychologique

OR ajusté** (95% CI) OR ajusté (95% CI) OR ajusté (95% CI)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref, Ref, Ref, CMUc / AMEª 3,14 (2,25 - 4,38) 2,48 (1,79 - 3,43) 3,15 (2,28 - 4,35) Sécurité sociale ou CMU seule 2,04 (1,56 - 2,68) 1,86 (1,44 - 2,41) 1,46 (1,10 - 1,94) Pas de couverture maladie 4,10 (1,43 - 11,70) 2,15 (0,74 - 6,24) 2,09 (0,70 - 6,26)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 3,73 (2,74 - 5,07) 2,51 (1,86 - 3,41) 2,08 (1,50 - 2,89) Secondaire 2,09 (1,73 - 2,53) 1,71 (1,43 - 2,05) 1,75 (1,44 - 2,11) Supérieur Ref, Ref, Ref,

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref, Ref, Ref, Professions intermédiaires + ACC* 1,49 (1,13 - 1,97) 1,34 (1,03 - 1,74) 1,68 (1,27 - 2,23) Employés + Ouvriers 2,72 (2,16 - 3,42) 2,20 (1,78 - 2,72) 2,31 (1,83 - 2,92) Jamais travaillé 2,14 (1,38 - 3,33) 1,32 (0,87 - 2,00) 2,63 (1,75 - 3,96)

Statut professionnel Actif occupé Ref, Ref, Ref, Étudiant 0,67 (0,39 - 1,16) 0,75 (0,47 - 1,17) 1,28 (0,81 - 2,03) Chômeur 2,75 (1,99 - 3,80) 2,53 (1,85 - 3,44) 2,79 (2,03 - 3,85)

Retraité 2,04 (1,41 - 2,96) 1,84 (1,27 - 2,66) 1,56 (1,05 - 2,31) Inactif 2,35 (1,70 - 3,24) 2,19 (1,60 - 2,99) 1,73 (1,25 - 2,40)

Sentiment de solitude Très seul 5,86 (3,16 - 10,89) 3,96 (2,16 - 7,28) 12,68 (6,77 - 23,75)

Plutôt seul 4,31 (3,26 - 5,71) 2,94 (2,25 - 3,84) 8,60 (6,39 - 11,59) Plutôt entouré 1,35 (1,09 - 1,68) 1,15 (0,94 - 1,40) 1,97 (1,55 - 2,51) Très entouré Ref, Ref, Ref,

Situation affective Pas de relation 1,77 (1,43 - 2,19) 1,74 (1,42 - 2,13) 1,98 (1,59 - 2,47) Relation amoureuse 1,01 (0,72 - 1,41) 0,77 (0,55 - 1,07) 1,52 (1,12 - 2,08) Couple non cohabitant 0,63 (0,38 - 1,05) 0,76 (0,49 - 1,18) 1,01 (0,64 - 1,59) Couple cohabitant Ref, Ref, Ref,

Type de ménage Une seule personne 1,30 (1,04 - 1,64) 1,32 (1,06 - 1,64) 1,78 (1,41 - 2,24) Ménage mononucléaire Ref, Ref, Ref, Famille monoparentale 1,60 (1,16 - 2,20) 1,34 (0,98 - 1,82) 2,30 (1,70 - 3,10) Ménage d’ « isolés » 2,04 (1,48 - 2,81) 1,60 (1,17 - 2,19) 2,13 (1,54 - 2,95)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,48 (1,23 - 1,79) 1,28 (1,07 - 1,53) 1,46 (1,21 - 1,77) Revenu > 910 euros Ref, Ref, Ref,

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref, Ref, Ref, Ça va 1,40 (1,05 - 1,86) 1,42 (1,09 - 1,84) 1,86 (1,37 - 2,53) C’est juste, il faut faire attention 2,99 (2,27 - 3,94) 2,20 (1,70 - 2,85) 3,05 (2,25 - 4,13) Vous y arrivez difficilement 6,14 (4,41 - 8,54) 4,86 (3,55 - 6,64) 7,49 (5,30 - 10,58)

Aide vie quotidienne Oui Ref, Ref, Ref, Non 1,47 (0,96 - 2,24) 1,09 (0,71 - 1,68) 1,47 (0,95 - 2,26)

Soutien matériel / financier Oui Ref, Ref, Ref, Non 2,16 (1,67 - 2,79) 2,20 (1,71 - 2,83) 2,13 (1,63 - 2,77)

Soutien affectif / moral Oui Ref, Ref, Ref, Non 2,44 (1,46 - 4,08) 1,62 (0,96 - 2,73) 2,09 (1,23 - 3,53)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref, Ref, Ref, Locataire ou attaché au locataire 1,89 (1,56 - 2,29) 1,88 (1,56 - 2,26) 1,68 (1,38 - 2,04)

Hébergé 1,71 (1,05 - 2,80) 1,65 (1,04 - 2,62) 2,38 (1,53 - 3,71)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref, Ref, Ref, Française d’au moins un parent étranger 1,96 (1,57 - 2,43) 1,69 (1,38 - 2,08) 1,34 (1,08 - 1,68)

Étrangère 2,13 (1,63 - 2,77) 1,40 (1,08 - 1,82) 1,42 (1,08 - 1,85)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence

Tableau 13 : Caractéristiques sociodémographiques associées avec un état de santé (général, physique ou psychologique) dégradé, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)

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Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

à un état de santé perçu dégradé sont les suivantes :

5. Le fait d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé : les individus se

sentant très seuls et plutôt seuls ont un risque 5,86 fois (IC95%=[3,16-10,89]) et 4,31

fois (IC95%=[3,26-5,71]) de percevoir un état de santé général dégradé. Les

personnes n’ayant pas une sécurité sociale et une mutuelle, les répondants n’ayant

pas fait d’études supérieures, les personnes n’étant pas cadre ou professions

intellectuelles supérieures, les chômeurs, les retraités, les inactifs, les célibataires, les

individus ne faisant pas partie d’un ménage mononucléaire, les personnes gagnant

moins que le seuil de pauvreté au moment de l’enquête, les personnes ressentant

des difficultés financières, les personnes n’ayant personne pour les soutenir

financièrement ou moralement en cas de besoin, et les personnes issues de

l’immigration ont, elles aussi, un risque accru de perception de santé dégradée. Nous

pouvons noter qu’au moins un item de chacune des 13 variables

sociodémographiques (sauf le soutien dans la vie quotidienne) est associé à un

risque significativement augmenté de ressentir un état de santé général dégradé.

6. Le fait d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé : de la même

manière, au moins un item de chacune des 13 variables sociodémographiques (sauf

le soutien dans la vie quotidienne) est associé à un risque significativement de

percevoir son état de santé physique comme dégradé.

7. Le fait d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé : il en va de

même que pour la perception de l’état de santé général et physique, au moins une

modalité de 13 des 14 variables sociodémographiques (sauf le soutien dans la vie

quotidienne) est significativement associé au fait de ressentir un état de santé

psychologique dégradé.

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Consommation < 5 fruits et légumes par jour

Insécurité alimentaire

OR ajusté** (95% CI) OR ajusté (95% CI)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 1,84 (1,34 - 2,53) 8,52 (5,79 - 12,56) Sécurité sociale ou CMU seule 1,84 (1,44 - 2,34) 2,93 (1,96 - 4,40) Pas de couverture maladie 1,78 (0,62 - 5,08) 16,52 (5,78 - 47,24)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 1,87 (1,38 - 2,51) 6,26 (3,80 - 10,33) Secondaire 1,26 (1,07 - 1,47) 2,39 (1,73 - 3,31) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1,52 (1,22 - 1,89) 2,36 (1,23 - 4,52) Employés + Ouvriers 1,75 (1,46 - 2,09) 5,85 (3,43 - 9,98)

Jamais travaillé 1,52 (1,10 - 2,10) 5,83 (2,90 - 11,72)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1,16 (0,84 - 1,60) 0,93 (0,50 - 1,73) Chômeur 2,45 (1,79 - 3,36) 3,21 (2,10 - 4,90) Retraité 0,87 (0,61 - 1,24) 1,28 (0,56 - 2,92) Inactif 1,33 (0,99 - 1,78) 3,53 (2,26 - 5,53)

Sentiment de solitude Très seul 3,96 (2,04 - 7,70) 7,70 (3,42 - 17,31) Plutôt seul 2,26 (1,74 - 2,92) 4,46 (2,87 - 6,95) Plutôt entouré 1,31 (1,11 - 1,54) 1,40 (0,96 - 2,06) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1,88 (1,56 - 2,27) 1,93 (1,34 - 2,76) Relation amoureuse 1,54 (1,19 - 1,98) 1,32 (0,81 - 2,14) Couple non cohabitant 1,83 (1,30 - 2,57) 1,60 (0,88 - 2,92) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 1,69 (1,38 - 2,06) 1,71 (1,11 - 2,62) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 1,83 (1,39 - 2,39) 4,37 (2,94 - 6,50)

« isolés » 1,43 (1,07 - 1,90) 3,74 (2,36 - 5,93)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,52 (1,29 - 1,78) 3,73 (2,73 - 5,08) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,54 (1,25 - 1,91) 12,94 (0,51 - 325,44) C’est juste, il faut faire attention 2,70 (2,17 - 3,35) 132,69 (5,58 - 999,99)

Vous y arrivez difficilement 4,65 (3,45 - 6,26) 579,68 (24,35 - 999,99)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 1,66 (1,12 - 2,47) 4,11 (2,42 - 6,99)

Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 1,46 (1,14 - 1,87) 3,52 (2,34 - 5,29)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 2,84 (1,64 - 4,93) 2,02 (0,85 - 4,78)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,72 (1,47 - 2,01) 9,08 (5,58 - 14,76) Hébergé 2,05 (1,38 - 3,04) 6,49 (2,99 - 14,10)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,22 (1,02 - 1,47) 2,23 (1,55 - 3,21) Étrangère 1,21 (0,96 - 1,51) 4,28 (2,97 - 6,15)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ajusté sur le sexe et l’âge ; ref = référence

Tableau 14 : Caractéristiques sociodémographiques associées au rapport à l’alimentation, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur l’âge et le sexe)

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Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

au fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour et à l’insécurité alimentaire sont

les suivantes :

8. Le fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour : les individus bénéficiant

de la CMU, de l’AME, ou de la sécurité sociale seule, les personnes n’ayant pas fait

d’études supérieures, les personnes qui ne sont ni cadres ni professions

intellectuelles supérieures, les chômeurs, les individus se sentant très seuls, plutôt

seuls, et plutôt entourés, les gens qui ne sont pas en couple cohabitant, les

répondants qui ne vivent pas dans un ménage mononucléaire, les personnes

percevant moins de 910 euros par mois, les individus éprouvant des difficultés

financières, les personnes n’ayant aucun soutien social en cas de difficultés, les

locataires et les personnes hébergées, et les français nés d’au moins un parent

étranger sont plus à risque de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour. Au

moins une modalité de défaveur sociale des 14 caractéristiques

sociodémographiques est systématiquement associée à un risque plus élevé de ne

pas manger 5 fruits et légumes par jour.

9. L’insécurité alimentaire : les célibataires, et les individus ayant une relation

amoureuse sont à moindre risque d’être en insécurité alimentaire avec des OR à

0,29(IC95%=[0,13-0,61]), et 0,19(IC95%=[0,08-0,45]) par rapport aux couples

cohabitant. En revanche, les personnes ressentant de très grosses difficultés

financières, et de grosses difficultés financières ont des risques respectivement

579.68(IC95%=[24.35->999.99]) et 132.69(IC95%=[5.58->999.99]) fois plus élevés

d’être en insécurité alimentaire que les personnes financièrement à l’aise. Ces

chiffres très élevés ne sont pas interprétables, et peuvent être expliqués par le

phénomène de colinéarité. En effet, les modalités de la situation financière perçue

sont intégrées dans la mesure de l’insécurité alimentaire. Les bénéficiaires de la

CMUc ou de l’AME, les individus sans couverture maladie, les personnes se sentant

très seules et les locataires sont plus à risque d’être en insécurité alimentaire que les

familles mononucléaires avec des OR respectivement à 8,52 (IC95%=[5,79-12,56]);

16,52(IC95%=[5,78-47,24]) ; 7,70(IC95%=[3,42-17,31]) et 9,08(IC95%=[5,58-14,76]).

Au moins un item de chacune des variables sociodémographiques (sauf le soutien

affectif en cas de difficultés) est significativement associé à un risque augmenté

d’être en insécurité alimentaire.

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Facteurs de nuisances sur l’alimentation

Rythme de vie Situation financière

OR ajusté** (95% CI) OR ajusté (95% CI)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0,77 (0,55 - 1,07) 5,11 (3,74 - 7,00) Sécurité sociale ou CMU seule 1,01 (0,79 - 1,29) 1,99 (1,51 - 2,62)

Pas de couverture maladie 0,49 (0,15 - 1,57) 2,90 (1,01 - 8,29)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 0,60 (0,40 - 0,89) 5,51 (3,89 - 7,82) Secondaire 0,74 (0,62 - 0,88) 2,06 (1,67 - 2,53)

Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1,12 (0,88 - 1,43) 1,81 (1,27 - 2,59) Employés + Ouvriers 0,96 (0,79 - 1,17) 4,11 (3,09 - 5,48)

Jamais travaillé 0,49 (0,34 - 0,69) 5,31 (3,50 - 8,05)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1,28 (0,93 - 1,75) 1,66 (1,12 - 2,47)

Chômeur 0,57 (0,42 - 0,77) 3,63 (2,67 - 4,95) Retraité 0,19 (0,10 - 0,34) 0,92 (0,56 - 1,51) Inactif 0,29 (0,20 - 0,43) 2,32 (1,66 - 3,23)

Sentiment de solitude Très seul 0,86 (0,41 - 1,82) 5,70 (2,99 - 10,85) Plutôt seul 2,10 (1,59 - 2,77) 3,90 (2,87 - 5,30) Plutôt entouré 1,04 (0,87 - 1,25) 1,61 (1,27 - 2,04) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1,40 (1,14 - 1,73) 2,03 (1,61 - 2,57) Relation amoureuse 1,50 (1,16 - 1,95) 1,29 (0,94 - 1,78) Couple non cohabitant 1,85 (1,31 - 2,60) 1,16 (0,75 - 1,79) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 1,51 (1,21 - 1,89) 1,61 (1,24 - 2,09) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 1,39 (1,06 - 1,81) 3,20 (2,41 - 4,26) « isolés » 1,37 (1,01 - 1,86) 2,08 (1,48 - 2,92)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,00 (0,84 - 1,20) 2,71 (2,22 - 3,31)

Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,05 (0,83 - 1,33) 8,40 (3,07 - 22,98)

C’est juste, il faut faire attention 1,28 (1,01 - 1,62) 55,49 (20,78 - 148,16) Vous y arrivez difficilement 1,43 (1,06 - 1,93) 191,86 (70,87 - 519,41)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0,92 (0,58 - 1,46) 2,02 (1,30 - 3,15)

Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 1,11 (0,82 - 1,51) 2,03 (1,50 - 2,75)

Soutien affectif / moral

Oui Ref. Ref. Non 1,00 (0,54 - 1,84) 1,19 (0,61 - 2,31)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,22 (1,03 - 1,45) 3,25 (2,61 - 4,06) Hébergé 0,95 (0,63 - 1,41) 2,30 (1,42 - 3,73)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 0,81 (0,66 - 0,99) 2,05 (1,63 - 2,57) Étrangère 0,81 (0,64 - 1,04) 2,33 (1,79 - 3,04)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ajusté sur le sexe et l’âge ; ref = référence

Tableau 15 : Caractéristiques sociodémographiques associées aux facteurs jouant un rôle néfaste sur l’alimentation, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées, ajustées sur l’âge et le sexe)

Page 74: FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIEcmge-upmc.org/IMG/pdf/robert-these.pdf · CONSTRUCTION ET VALIDATION D’UN SCORE INDIVIDUEL DE PRECARITE UTILISABLE EN SOINS PRIMAIRES :

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

aux facteurs jouant un rôle néfaste sur l’alimentation sont les suivantes :

10. Le fait que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de

l’alimentation : comme on pouvait s’y attendre, les personnes n’ayant jamais travaillé,

les chômeurs, les retraités et les inactifs n’ont pas un rythme de vie qui nuisent à la

qualité de leur alimentation. Nous pouvons aussi noter que les individus n’ayant pas

fait d’études supérieures et les français nés d’au moins un parent étranger ne pensent

pas que leur rythme de vie nuise à leur alimentation. En revanche, les personnes se

sentant plutôt seules, les individus qui ne sont pas en couple cohabitant, les

répondants qui ne vivent pas en ménage mononucléaire, les individus ressentant des

difficultés financières et les locataires sont plus à risque de trouver que leur rythme

de vie nuit à la qualité de leur alimentation.

11. Le fait que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation : au moins un

item de chacune des 14 variables sociodémographiques (sauf le soutien affectif) sont

associées à un plus grand risque de penser que la situation financière nuit à la qualité

de l’alimentation. Nous pouvons noter des OR très élevés pour ce déterminant avec

ainsi des OR à 8,40 (IC95%=[3,07-22,98]), 55,49 (IC95%=[20,78-148,16]) et 191,86

(IC95%=[70,87-519,41]) pour les trois modalités de la situation financière perçue.

Nous pouvons probablement expliquer cela par le phénomène de colinéarité. Par

ailleurs, nous remarquons que les détenteurs de la CMUc ou de l’AME, les personnes

n’ayant pas fait d’études secondaires, les employés et les ouvriers, les répondants

n’ayant jamais travaillé et les individus se sentant très seuls ont un risque très majoré

de penser que leur situation financière nuit à la qualité de leur alimentation avec des

OR respectivement à 5,11 (IC95%=[3,74-7,00]), 5,51, (IC95%=[3,89-7,82]), 4,11

(IC95%=[3,09-5,48], 5,31 (IC95%=[3,50 8,05]) et enfin 5,70 (IC95%=[2,99-10,85]).

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Surpoids Obésité

OR ajusté (95% CI) OR ajusté (95% CI)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 1,35 (0,97 - 1,88) 1,61 (1,02 - 2,54) Sécurité sociale ou CMU seule 1,81 (1,42 - 2,30) 1,13 (0,77 - 1,68) Pas de couverture maladie 1,37 (0,45 - 4,16) 0,37 (0,02 - 6,82)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 1,73 (1,28 - 2,34) 3,22 (2,15 - 4,82) Secondaire 1,49 (1,26 - 1,77) 2,56 (1,97 - 3,33) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures

Ref. Ref.

Professions intermédiaires + ACC* 1,31 (1,03 - 1,66) 1,56 (1,07 - 2,27) Employés + Ouvriers 1,93 (1,58 - 2,34) 2,20 (1,62 - 3,00)

Jamais travaillé 0,85 (0,56 - 1,29) 2,41 (1,35 - 4,29)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 0,51 (0,34 - 0,77) 0,14 (0,04 - 0,50)

Chômeur 1,48 (1,10 - 2,00) 1,13 (0,70 - 1,82) Retraité 1,31 (0,91 - 1,88) 1,12 (0,69 - 1,83) Inactif 0,96 (0,69 - 1,34) 1,75 (1,17 - 2,61)

Sentiment de solitude Très seul 1,64 (0,90 - 2,98) 0,52 (0,15 - 1,72) Plutôt seul 0,81 (0,62 - 1,07) 0,90 (0,69 - 1,18) Plutôt entouré 0,99 (0,83 - 1,18) 1,25 (0,86 - 1,83) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 0,85 (0,69 - 1,04) 0,84 (0,62 - 1,15) Relation amoureuse 0,55 (0,41 - 0,74) 0,70 (0,43 - 1,12) Couple non cohabitant 0,34 (0,22 - 0,54) 0,84 (0,46 - 1,52) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une personne seule 0,67 (0,54 - 0,84) 0,77 (0,55 - 1,08) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0,97 (0,72 - 1,31) 1,71 (1,16 - 2,51)

« isolés » 1,35 (1,01 - 1,81) 0,65 (0,37 - 1,14)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 0,88 (0,74 - 1,05) 0,90 (0,69 - 1,18) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,12 (0,90 - 1,40) 1,38 (0,92 - 2,06) C’est juste, il faut faire attention 1,22 (0,97 - 1,54) 2,99 (2,05 - 4,37)

Vous y arrivez difficilement 1,53 (1,14 - 2,06) 2,64 (1,66 - 4,20)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0,88 (0,58 - 1,34) 0,86 (0,45 - 1,65)

Soutien matériel / Financier Oui Ref. Ref. Non 1,29 (1,00 - 1,66) 0,98 (0,67 - 1,44)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 0,61 (0,34 - 1,09) 0,54 (0,20 - 1,46)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1,13 (0,96 - 1,34) 1,58 (1,23 - 2,04) Hébergé 0,98 (0,64 - 1,52) 0,69 (0,29 - 1,66)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,65 (1,35 - 2,01) 1,24 (0,92 - 1,67) Étrangère 1,64 (1,29 - 2,09) 1,41 (0,99 - 2,00)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ajusté sur le sexe et l’âge ; ref = référence

Tableau 16 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un surpoids et d’une obésité, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)

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Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

à l’existence d’un surpoids et d’une obésité sont les suivantes :

12. L’existence d’un surpoids (IMC > 25) : les bénéficiaires de la sécurité sociale ou de la

CMU seule, les personnes n’ayant pas fait d’études supérieures, les professions

intermédiaires, les employés et ouvriers, les chômeurs, les individus ne vivant ni en

famille ni seuls, les personnes éprouvant d’importantes difficultés financières, les

français dont au moins un parent est étranger, et les étrangers sont plus à risque

d’être en surpoids. En revanche, être étudiant, être en couple non cohabitant, être en

relation amoureuse et vivre seul sont des facteurs qui protègent du surpoids.

13. L’existence d’une obésité (IMC >30) : Les individus ayant arrêté leurs études avant la

fin de l’enseignement primaire et avant la fin de l’enseignement secondaire ont un

risque 3,22 (IC95%=[2,15-4,82]) fois et un risque 2,56 (IC95%=[1,97-3,33])fois plus

élevé d’être obèses que les personnes qui ont fait des études supérieures.

Pareillement, les professions intermédiaires, les employés et les ouvriers, et les

personnes n’ayant jamais travaillé ont des risques 1,56 (IC95%=[1,07-2,27]), 2,20

(IC95%=[1,62-3,00]), et 2,41 (IC95%=[1,35-4,29]) fois plus élevés d’être obèses que

les cadres et professions intellectuelles. Les détenteurs de la CMU complémentaire

ou de l’AME, les inactifs, la monoparentalité, les personnes éprouvant des difficultés

financières, et les locataires sont eux aussi plus à risque d’être obèses. En revanche,

les étudiants sont très fortement protégés de l’obésité avec un OR à 0,14

(IC95%=[0,04-0,50]).

Page 77: FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIEcmge-upmc.org/IMG/pdf/robert-these.pdf · CONSTRUCTION ET VALIDATION D’UN SCORE INDIVIDUEL DE PRECARITE UTILISABLE EN SOINS PRIMAIRES :

Ne pas avoir

Un médecin régulier*** Consulté un médecin spécialiste****

Dernière visite chez le dentiste > 2 ans

OR ajusté* (95% CI) OR ajusté (95% CI) OR ajusté (95% CI)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. Ref.

CMUc / AMEª 1,01 (0,63 - 1,64) 1,13 (0,82 - 1,57) 1,37 (0,96 - 1,95) Sécurité sociale ou CMU seule 1,52 (1,10 - 2,09) 2,43 (1,91 - 3,09) 1,77 (1,38 - 2,28)

Pas de couverture maladie 1,67 (0,46 - 6,12) 1,95 (0,72 - 5,31) 2,51 (0,89 - 7,06)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 0,59 (0,32 - 1,07) 2,63 (1,92 - 3,61) 3,08 (2,25 - 4,22)

Secondaire 0,62 (0,48 - 0,81) 1,82 (1,53 - 2,16) 1,51 (1,25 - 1,83)

Supérieur Ref. Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 0,77 (0,54 - 1,09) 1,16 (0,91 - 1,49) 0,87 (0,66 - 1,16) Employés + Ouvriers 0,73 (0,55 - 0,97) 2,35 (1,93 - 2,87) 1,85 (1,49 - 2,30)

Jamais travaillé 0,35 (0,21 - 0,59) 1,49 (1,04 - 2,12) 1,12 (0,75 - 1,67)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Ref. Étudiant 0,81 (0,54 - 1,20) 1,12 (0,81 - 1,54) 0,91 (0,63 - 1,32) Chômeur 0,85 (0,55 - 1,31) 1,45 (1,08 - 1,94) 1,51 (1,10 - 2,09)

Retraité 0,63 (0,31 - 1,28) 1,12 (0,75 - 1,67) 1,07 (0,70 - 1,64) Inactif 0,81 (0,47 - 1,39) 0,82 (0,58 - 1,17) 1,90 (1,35 - 2,66)

Sentiment de solitude Très seul 1,34 (0,53 - 3,41) 1,96 (1,04 - 3,67) 1,65 (0,85 - 3,17) Plutôt seul 1,51 (1,03 - 2,20) 1,00 (0,75 - 1,32) 1,40 (1,04 - 1,87)

Plutôt entouré 1,00 (0,77 - 1,31) 1,20 (1,00 - 1,43) 1,07 (0,88 - 1,31) Très entouré Ref. Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1,10 (0,81 - 1,49) 1,60 (1,31 - 1,96) 1,40 (1,12 - 1,74)

Relation amoureuse 1,59 (1,12 - 2,25) 1,21 (0,92 - 1,58) 1,16 (0,86 - 1,57) Couple non cohabitant 0,40 (0,20 - 0,81) 0,94 (0,65 - 1,35) 1,53 (1,05 - 2,22)

Couple cohabitant Ref. Ref. Ref.

Type de ménage Une personne seule 1,40 (1,03 - 1,90) 1,27 (1,03 - 1,57) 1,23 (0,98 - 1,55) Mononucléaire Ref. Ref. Ref.

Monoparentale 1,11 (0,74 - 1,66) 1,13 (0,85 - 1,50) 0,94 (0,67 - 1,32) « isolés » 1,29 (0,86 - 1,92) 1,32 (0,98 - 1,77) 1,58 (1,16 - 2,15)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,01 (0,78 - 1,30) 1,39 (1,17 - 1,65) 1,20 (0,99 - 1,45) Revenu > 910 euros Ref. Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ref.

Ça va 1,25 (0,90 - 1,74) 1,22 (0,97 - 1,53) 1,21 (0,93 - 1,58) C’est juste, il faut faire attention 0,90 (0,63 - 1,29) 1,56 (1,23 - 1,96) 2,03 (1,56 - 2,64)

Vous y arrivez difficilement 0,82 (0,51 - 1,32) 1,76 (1,31 - 2,38) 2,08 (1,50 - 2,90)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Ref. Non 1,50 (0,84 - 2,68) 1,16 (0,76 - 1,76) 1,65 (1,09 - 2,51)

Soutien matériel / Financier Oui Ref. Ref. Ref. Non 0,67 (0,41 - 1,11) 0,90 (0,68 - 1,19) 1,39 (1,05 - 1,83)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Ref.

Non 1,08 (0,45 - 2,55) 1,05 (0,61 - 1,82) 2,51 (1,50 - 4,21)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ajusté sur le sexe et l’âge ; ref. = référence *** Ou un médecin traitant que vous allez voir en priorité **** Au cours des 12 derniers mois

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78

Ne pas avoir

Dernière visite chez le dentiste > 2 ans

Un médecin régulier*** Consulté un médecin spécialiste****

OR ajusté* (95% CI) OR ajusté (95% CI) OR ajusté (95% CI)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 0,96 (0,74 - 1,24) 1,33 (1,12 - 1,57) 1,69 (1,39 - 2,04) Hébergé 0,82 (0,46 - 1,47) 1,73 (1,17 - 2,57) 2,14 (1,40 - 3,27)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 0,63 (0,46 - 0,87) 1,46 (1,20 - 1,78) 1,08 (0,86 - 1,35) Étrangère 1,04 (0,73 - 1,46) 1,79 (1,42 - 2,27) 1,46 (1,13 - 1,89)

Tableau 17 : Caractéristiques sociodémographiques associées au fait de ne pas avoir un médecin régulier ou de ne pas avoir consulté un spécialiste au cours des 12 derniers mois, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

au fait de ne pas avoir un médecin régulier, de ne pas avoir consulté un spécialiste au cours

des 12 derniers mois, de ne pas avoir consulté un dentiste depuis 2 ans sont les suivantes :

14. Le fait de ne pas avoir un médecin régulier : les individus ayant une couverture

sociale sans complémentaire santé, les individus se sentant plutôt seuls, les

personnes en relation amoureuse et les personnes qui vivent seules ont plus de

risque de ne pas avoir de médecin traitant avec des OR respectifs à 1,52

(IC95%=[1,10-2,09]), 1,51 (IC95%=[1,03-2,20]), 1,59 (IC95%=[1,12-2,25]), et 1,40

(IC95%=[1,03-1,90]). Par contre, les personnes ayant fait des études secondaires, les

employés et les ouvriers, les personnes n’ayant jamais travaillé, les couples non

cohabitant et les français nés d’au moins un parent étranger ont plus de chance

d’avoir un médecin traitant.

15. Le fait de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année : il est

intéressant de noter que les individus ayant une couverture sociale sans

complémentaire santé sont plus à risque de ne pas avoir de médecin traitant mais

aussi de ne pas avoir consulté de médecin spécialiste dans la dernière année avec un

OR à 2,43 (IC95%=[1,91-3,09]). Les personnes n’ayant pas fait d’études supérieures,

les employés et ouvriers, les personnes n’ayant jamais travaillé, les chômeurs, les

répondants se sentant très seuls, les personnes vivant seules, les célibataires, les

personnes percevant moins de 910 euros par mois, les personnes éprouvant des

difficultés financières, les locataires et les personnes hébergées, et les français nés

d’au moins un parent étranger et les étrangers sont eux aussi plus à risque de ne pas

avoir consulté de médecin spécialiste dans la dernière année.

16. Le fait de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans : les 14 caractéristiques

sociodémographiques (à part le revenu) sont associées significativement à un risque

majoré de ne pas avoir consulté de dentiste dans les deux dernières années.

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Jamais fait un test de dépistage du sida***

Déjà fait un test de dépistage mais pas à sa demande

OR ajusté** (95% CI) OR ajusté (95% CI)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0,80 (0,56 - 1,14) 1,20 (0,81 - 1,79) Sécurité sociale ou CMU seule 1,54 (1,20 - 1,98) 1,44 (1,02 - 2,03)

Pas de couverture maladie 0,65 (0,19 - 2,22) 0,38 (0,08 - 1,85)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 3,09 (2,20 - 4,32) 2,95 (1,55 - 5,60) Secondaire 1,43 (1,20 - 1,70) 1,20 (0,97 - 1,48) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1,44 (1,12 - 1,85) 0,91 (0,68 - 1,21) Employés + Ouvriers 1,74 (1,42 - 2,14) 1,37 (1,08 - 1,74) Jamais travaillé 3,54 (2,50 - 5,00) 1,19 (0,72 - 1,97)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 2,58 (1,86 - 3,58) 0,34 (0,20 - 0,60) Chômeur 1,28 (0,93 - 1,75) 0,88 (0,60 - 1,27) Retraité 1,77 (1,23 - 2,52) 1,49 (0,86 - 2,60) Inactif 0,77 (0,54 - 1,11) 3,23 (2,07 - 5,03)

Sentiment de solitude Très seul 1,53 (0,80 - 2,95) 0,63 (0,25 - 1,59) Plutôt seul 0,96 (0,73 - 1,27) 0,65 (0,46 - 0,92) Plutôt entouré 1,13 (0,94 - 1,36) 1,00 (0,81 - 1,25) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1,89 (1,54 - 2,32) 0,36 (0,27 - 0,48) Relation amoureuse 0,91 (0,69 - 1,21) 0,22 (0,15 - 0,31)

Couple non cohabitant 0,52 (0,35 - 0,78) 0,31 (0,20 - 0,48) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 1,08 (0,87 - 1,33) 0,27 (0,20 - 0,37) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0,57 (0,42 - 0,79) 0,41 (0,29 - 0,58) « isolés » 1,15 (0,86 - 1,55) 0,69 (0,46 - 1,03)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1,19 (1,00 - 1,42) 0,97 (0,78 - 1,22) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1,48 (1,17 - 1,86) 0,81 (0,61 - 1,06) C’est juste, il faut faire attention 1,39 (1,09 - 1,76) 0,67 (0,50 - 0,89) Vous y arrivez difficilement 1,32 (0,96 - 1,80) 0,62 (0,43 - 0,90)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0,69 (0,44 - 1,06) 0,98 (0,58 - 1,66)

Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 0,96 (0,73 - 1,26) 0,79 (0,55 - 1,13)

Soutien affectif Oui Ref. Ref. Non 1,19 (0,61 - 2,31) 1,11 (0,53 - 2,34)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 0,87 (0,73 - 1,04) 0,82 (0,67 - 1,01) Hébergé 1,86 (1,25 - 2,77) 1,02 (0,57 - 1,82)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1,15 (0,93 - 1,41) 1,60 (1,24 - 2,08) Étrangère 1,34 (1,04 - 1,73) 2,15 (1,55 - 2,98)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** OR= Odds ratio ; 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence *** Au cours de votre vie

Tableau 18 : Caractéristiques sociodémographiques associées au dépistage du sida, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées ajustées sur le sexe et l’âge)

Page 80: FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIEcmge-upmc.org/IMG/pdf/robert-these.pdf · CONSTRUCTION ET VALIDATION D’UN SCORE INDIVIDUEL DE PRECARITE UTILISABLE EN SOINS PRIMAIRES :

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

au dépistage du SIDA sont les suivantes :

17. Le fait de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie : les

individus ayant une couverture sociale sans complémentaire santé, les personnes

n’ayant pas fait d’études supérieures, les individus ne faisant pas partie de la

catégorie socioprofessionnelle des cadres et professions intellectuelles supérieures,

les étudiants, les retraités, les célibataires, les individus gagnant moins de 910 euros

par mois, les personnes éprouvant des difficultés financières, les individus qui sont

hébergés et les étrangers sont plus à risque de ne jamais avoir fait de test de

dépistage du VIH. En revanche, les couples non cohabitant sont plus nombreux à

avoir déjà fait un test de dépistage du VIH dans leur vie avec un OR à 0,57

(IC95%=[0,42-0,79]).

18. Le fait d’avoir fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande : les individus

ayant une couverture sociale sans complémentaire santé, les personnes n’ayant pas

fait d’études secondaires, les employés et les ouvriers, les inactifs, les français nés

d’au moins un parent étranger et les étrangers sont plus à même d’avoir déjà fait un

test de dépistage du VIH mais pas à leur demande. Par contre, les étudiants, les

individus se sentant plutôt seuls, les personnes qui ne sont pas en couple cohabitant,

les individus vivant seuls, les personnes en situation de monoparentalité, les

individus éprouvant des difficultés financières ont plus de chances d’avoir fait un test

de dépistage du VIH à leur demande.

Page 81: FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIEcmge-upmc.org/IMG/pdf/robert-these.pdf · CONSTRUCTION ET VALIDATION D’UN SCORE INDIVIDUEL DE PRECARITE UTILISABLE EN SOINS PRIMAIRES :

81

Pour synthétiser les nombreux résultats statistiques, la Figure 4 présente le nombre de

caractéristiques sociodémographiques associées significativement aux 18 variables de

santé étudiées dans les analyses univariées.

Nous pouvons observer que les caractéristiques sociodémographiques ayant les

contributions les plus importantes sont le niveau d’études (qui est associé aux 18

variables de santé étudiées), la catégorie socioprofessionnelle (qui est associée à 17 des

18 variables associée), la situation financière perçue (elle aussi associée à 17 des 18

variables de santé), la situation affective, le statut professionnel et l’origine migratoire qui

sont associées à 16 des 18 variables de santé.

Le type d’assurance maladie, le sentiment de solitude, le type de ménage, et la situation

dans le logement ont également des contributions individuelles importantes.

En revanche, les trois dimensions du soutien social (soutien affectif/moral, soutien

matériel/financier, aide vie quotidienne), ainsi que le niveau de revenus ne sont pas très

associés aux 18 variables de santé étudiées.

13

18

17

16

12

16

14

10

17

6

8

5

13

16

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

Assurance maladie

Niveau d'études

Catégories socio-professionnelles

Statut professionnel

Sentiment de solitude

Situation affective

Type de ménage

Revenu

Situation financière

Aide vie quotidienne

Soutien matériel / financier

Soutien affectif / moral

Situation dans le logement

Origine migratoire

Variables de santé étudiées Figure 4 : Nombre de variables de santé étudiées associées significativement à chacune des caractéristiques sociodémographiques ajustées sur l’âge et le sexe, analyses en régression logistique univariée

Page 82: FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIEcmge-upmc.org/IMG/pdf/robert-these.pdf · CONSTRUCTION ET VALIDATION D’UN SCORE INDIVIDUEL DE PRECARITE UTILISABLE EN SOINS PRIMAIRES :

D. Analyses en régression logistique multivariée

L’ensemble des analyses en régression logistique dans les modèles multivariés est

présenté dans les tableaux 19 à 26.

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Limité depuis au moins 6 mois***

Maladie ou problème de santé chronique****

Odds ratio (95% CI)** Odds ratio (95% CI)

Sexe Femme Ref. Ref. Homme 0.95(0.77 - 1.19) 1.17(0.99 - 1.40)

Age 18-29 Ref. Ref. 30-49 2.07 (1.32 - 3.24) 1.25(0.92 - 1.69) 50-64 3.74(2.33 - 6.01) 2.46 (1.76 - 3.44) ≥ 65 6.09 (3.32 - 11.16) 4.29(2.64 - 6.98)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 1.86(1.20 - 2.87) 0.94 (0.63 - 1.41) Sécurité sociale ou CMU seule 1.27(0.89 - 1.81) 0.84 (0.62 - 1.13) Pas de couverture maladie 1.19(0.27 - 5.19) 2.28(0.75 - 6.91)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 1.09(0.71 - 1.66) 0.73(0.50 - 1.07) Secondaire 1.094 0.843 1.419 0.76 (0.62 - 0.95) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 0.82(0.60 - 1.13) 1.04 (0.81 - 1.34) Employés + Ouvriers 0.84(0.61 - 1.16) 0.86(0.66 - 1.10) Jamais travaillé 0.84 (0.47 - 1.51) 0.78(0.49 - 1.25)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 0.88 (0.44 - 1.77) 0.77(0.48 - 1.22) Chômeur 1.45(0.94 - 2.23) 1.36(0.96 - 1.94) Retraité 1.60(1.06 - 2.44) 1.22(0.84 - 1.77) Inactif 2.49 (1.67 - 3.72) 1.32 (0.92 - 1.90)

Sentiment de solitude Très seul 1.70 (0.84 - 3.43) 1.72(0.89 - 3.30) Plutôt seul 1.42 (1.01 - 2.00) 1.57 (1.17 - 2.12) Plutôt entouré 0.88 (0.70 - 1.12) 0.94 (0.78 - 1.14) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1.90(1.16 - 3.10) 1.55(1.06 - 2.25) Relation amoureuse 1.45(0.81 - 2.59) 1.44(0.93 - 2.22) Couple non cohabitant 1.04(0.51 - 2.09) 0.90(0.55 - 1.49) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 0.59(0.35 - 0.99) 0.66 (0.45 - 0.99) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0.60 (0.34 - 1.07) 0.65 (0.43 - 1.00) « isolés » 1.02(0.63 - 1.65) 0.95 (0.65 - 1.41)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 0.95(0.75 - 1.20) 0.98 (0.81 - 1.20) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1.22(0.90 - 1.65) 0.95(0.75 - 1.20) C’est juste, il faut faire attention 1.73 (1.25 - 2.39) 1.20(0.93 - 1.55) Vous y arrivez difficilement 2.81(1.85 - 4.29) 1.81(1.27 - 2.57)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.78(0.44 - 1.39) 0.68(0.40 - 1.15)

Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 1.95(1.42 - 2.68) 1.26 (0.93 - 1.72)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 0.71(0.37 - 1.39) 0.61(0.33 - 1.16)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence *** limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique ou physique **** Une maladie chronique est une maladie qui a duré ou qui peut durer pendant une période de 6 mois ou plus

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84

Limité depuis au moins 6 mois**

Maladie ou problème de santé chronique***

Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref.

Locataire ou attaché au locataire 0.79(0.62 - 1.01) 0.99(0.82 - 1.20)

Hébergé 0.54(0.27 - 1.09) 0.85(0.53 - 1.38)

Origine migratoire

Française de deux parents français Ref. Ref.

Française d’au moins un parent étranger 1.02(0.78 - 1.33) 0.93(0.75 - 1.16)

Étrangère 0.73(0.50 - 1.06) 0.54 (0.40 - 0.74)

Tableau 19 : Caractéristiques sociodémographiques associées au fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois et à un problème de santé chronique, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement au

fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois, et la présence d’une maladie chronique sont les

suivantes, toutes choses égales par ailleurs :

1. Le fait de se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique

ou physique : les individus vivant seuls sont à moindre risque de se sentir limités depuis au

moins 6 mois, en effet l’OR est à 0,59 (IC95%=[0,35-0,99]) par rapport aux ménages

mononucléaires. En revanche, les détenteurs de la CMU complémentaire, ou de l’AME, les

retraités, les inactifs, les individus se sentant plutôt seuls, les célibataires, les personnes

éprouvant des difficultés financières, les individus n’ayant personne pour les soutenir

financièrement en cas de besoin sont plus à risque de se sentir limités depuis au moins 6 mois à

cause d’un problème de santé psychologique ou physique.

2. La présence d’une maladie chronique c’est-à-dire une maladie qui a duré ou qui peut durer

pendant une période de 6 mois ou plus : les individus se sentant plutôt seuls, les célibataires, et

les individus éprouvant des difficultés financières sont plus à risque d’avoir une maladie

chronique. En revanche, les individus ayant fait des études secondaires, ainsi que les individus

vivant seuls sont moins à risque de présenter une maladie chronique. Les étrangers ont un

risque plus faible d’avoir une maladie chronique que les français avec un OR à 0,54

(IC95%=[0,40-0,74]). Ce chiffre peut être expliqué par la sélection à la migration. En effet, nous

savons que les individus initialement en bonne santé sont les personnes les plus aptes à migrer

parmi les membres de leur pays d’origine (71). Un second processus de sélection, qualifié dans

la littérature de « biais du saumon », suppose un retour au pays d’origine des immigrés

vieillissants, reflétant leur désir de séjour dans leur pays de naissance au moment de leur

retraite ou lorsqu’ils sont gravement malades ou en fin de vie (72) (73).

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85

Episode dépressif Dents à soigner

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) **

Sexe Femme Ref. Ref.

Homme 0.48 (0.35 - 0.67) 1.27(1.07 - 1.51)

Age 18-29 Ref. Ref.

30-49 1.42(0.86 - 2.34) 1.17 (0.89 - 1.55)

50-64 1.19(0.66 - 2.12) 1.74 (1.27 - 2.39)

≥ 65 0.53 (0.22 - 1.24) 2.02(1.23 - 3.32)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref.

CMUc / AMEª 1.36(0.80 - 2.31) 1.18(0.81 - 1.70)

Sécurité sociale ou CMU seule 0.77(0.47 - 1.27) 1.38(1.05 - 1.81)

Pas de couverture maladie 2.25 (0.56 - 9.05) 1.14(0.38 - 3.40)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 0.88(0.47 - 1.64) 0.94(0.65 - 1.35)

Secondaire 1.22(0.85 - 1.75) 1.07 (0.87 - 1.32)

Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref.

Professions intermédiaires + ACC* 0.92(0.56 - 1.52) 0.86 (0.66 - 1.11)

Employés + Ouvriers 1.17(0.73 - 1.86) 1.09(0.85 - 1.40)

Jamais travaillé 1.03(0.49 - 2.19) 0.96(0.62 - 1.50)

Statut professionnel

Actif occupé Ref. Ref.

Étudiant 0.91(0.41 - 2.04) 0.81 (0.53 - 1.24)

Chômeur 1.23(0.72 - 2.10) 0.89 (0.64 - 1.25)

Retraité 3.26(1.71 - 6.21) 0.62(0.42 - 0.93)

Inactif 1.29(0.73 - 2.26) 1.19 (0.84 - 1.68)

Sentiment de solitude Très seul 11.59(5.30 - 25.32) 1.33(0.69 - 2.56)

Plutôt seul 6.33 (4.02 - 9.97) 1.26(0.94 - 1.68)

Plutôt entouré 1.44(0.97 - 2.14) 1.04 (0.87 - 1.25)

Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 0.97(0.52 - 1.80) 0.89(0.62 - 1.26)

Relation amoureuse 0.86(0.42 - 1.77) 1.05 (0.70 - 1.57)

Couple non cohabitant 0.69 (0.28 - 1.70) 1.12(0.71 - 1.76)

Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Personne seule 1.02 (0.53 - 1.98) 1.02 (0.70 - 1.49)

Mononucléaire Ref. Ref.

Monoparentale 0.90 (0.45 - 1.78) 1.19(0.80 - 1.76)

« isolés » 1.45 (0.80 - 2.61) 1.18 (0.82 - 1.70)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1.15 (0.82 - 1.60) 0.77 (0.64 - 0.94)

Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref.

Ça va 1.48(0.87 - 2.50) 1.00 (0.79 - 1.27)

C’est juste, il faut faire attention 1.81 (1.05 - 3.12) 1.40(1.08 - 1.81)

Vous y arrivez difficilement 4.45(2.43 - 8.16) 2.26(1.60 - 3.18)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.52 (0.23 - 1.19) 1.35(0.83 - 2.22)

Soutien matériel / financier

Oui Ref. Ref.

Non 0.65 (0.39 - 1.08) 0.75(0.55 - 1.02)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref.

Non 1.62(0.70 - 3.79) 0.95 (0.52 - 1.76)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence

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86

Episode dépressif Dents à soigner

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) **

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1.30 (0.92 - 1.83) 1.44(1.19 - 1.73) Hébergé 2.74(1.42 - 5.29) 1.16(0.75 - 1.78)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1.27(0.89 - 1.82) 1.49(1.21 - 1.83)

Étrangère 0.88(0.54 - 1.42) 1.25 (0.95 - 1.64)

Tableau 20 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un épisode dépressif ou de dents à soigner, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement à

un épisode dépressif ou au fait d’avoir des dents à soigner, toutes choses égales par ailleurs,

sont les suivantes :

3. La présence d’un épisode dépressif : le fait d’être retraité est associé à un risque 3,26 fois

(IC95%=[1,71-6,21]) plus important d’être dépressif que les actifs occupés. Le fait de se sentir

très seul ou seul augmente fortement le risque d’être dépressif par rapport au fait d’être très

entouré puisque les OR sont respectivement à 11,59 (IC95%=[5,30-25,32]) et 6,33 (IC95%=[4,02-

9,97]). Ressentir des difficultés financières importantes ainsi que le fait d’être hébergé sont

associés à un risque majoré de dépression.

4. Le fait d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer : être retraité et avoir un

faible revenu semblent être des facteurs protecteurs quant à la santé bucco-dentaire, puisque

les OR sont respectivement de 0,62 (IC95%=[0,42-0,93]) et 0,77 (IC95%=[0,64-0,94]). En

revanche, avoir une sécurité sociale ou une CMU sans complémentaire santé, ressentir des

difficultés financières, être locataire, et être français issus d’au moins un parent étranger

augmentent le risque d’un état de santé bucco-dentaire altéré.

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87

État de santé perçu dégradé Général Physique Psychologique

Odds ratio (95% CI)** Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Sexe Femme Ref. Ref. Ref.

Homme 0.97 (0.79 - 1.20) 0.96 (0.79 - 1.17) 0.73 (0.58 - 0.90)

Age 18-29 Ref. Ref. Ref.

30-49 1.64 (1.12 - 2.39) 1.25 (0.89 - 1.74) 2.04 (1.38 - 3.01)

50-64 2.49 (1.64 - 3.77) 1.54 (1.06 - 2.24) 2.64 (1.71 - 4.06)

≥ 65 2.58 (1.45 - 4.59) 1.94 (1.13 - 3.31) 1.60 (0.87 - 2.97)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. Ref.

CMUc / AMEª 1.32 (0.87 - 2.00) 1.09 (0.73 - 1.64) 1.53 (1.01 - 2.32)

Sécurité sociale ou CMU seule 1.26 (0.91 - 1.75) 1.31 (0.97 - 1.78) 1.02 (0.72 - 1.45) Pas de couverture maladie 2.40 (0.69 - 8.34) 1.47 (0.43 - 4.99) 1.20 (0.33 - 4.33)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 1.80 (1.21 - 2.68) 1.29 (0.88 - 1.91) 1.01 (0.65 - 1.56) Secondaire 1.26 (0.99 - 1.62) 1.02 (0.81 - 1.29) 1.14 (0.89 - 1.47) Supérieur Ref. Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1.00 (0.73 - 1.38) 1.00 (0.75 - 1.34) 1.23 (0.89 - 1.70) Employés + Ouvriers 1.21 (0.89 - 1.66) 1.22 (0.91 - 1.63) 1.28 (0.93 - 1.76) Jamais travaillé 0.95 (0.53 - 1.70) 0.75 (0.44 - 1.29) 1.83 (1.04 - 3.22)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Ref. Étudiant 0.50 (0.25 - 0.97) 0.63 (0.36 - 1.10) 0.92 (0.50 - 1.69) Chômeur 1.28 (0.87 - 1.90) 1.50 (1.04 - 2.16) 1.26 (0.84 - 1.89) Retraité 1.89 (1.23 - 2.90) 1.79 (1.18 - 2.71) 1.49 (0.95 - 2.35) Inactif 1.67 (1.12 - 2.49) 1.98 (1.36 - 2.87) 1.09 (0.71 - 1.66)

Sentiment de solitude Très seul 4.04 (2.02 - 8.06) 2.74 (1.40 - 5.38) 9.31 (4.67 - 18.56)

Plutôt seul 3.26 (2.35 - 4.52) 2.26 (1.66 - 3.09) 7.16 (5.09 - 10.08)

Plutôt entouré 1.26 (0.99 - 1.59) 1.07 (0.86 - 1.33) 1.84 (1.41 - 2.40)

Très entouré Ref. Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1.38 (0.86 - 2.20) 1.28 (0.84 - 1.96) 0.73 (0.46 - 1.19) Relation amoureuse 0.87 (0.50 - 1.52) 0.63 (0.38 - 1.06) 0.59 (0.34 - 1.02) Couple non cohabitant 0.61 (0.32 - 1.18) 0.71 (0.40 - 1.26) 0.57 (0.30 - 1.06)

Couple cohabitant Ref. Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 0.83 (0.51 - 1.38) 0.94 (0.59 - 1.47) 1.49 (0.90 - 2.47)

Mononucléaire Ref. Ref. Ref.

Monoparentale 0.74 (0.43 - 1.27) 0.74 (0.45 - 1.21) 1.56 (0.92 - 2.64) « isolés » 1.45 (0.93 - 2.28) 1.09 (0.71 - 1.68) 1.83 (1.16 - 2.91)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 0.91 (0.72 - 1.14) 0.84 (0.67 - 1.05) 0.95 (0.75 - 1.21) Revenu > 910 euros Ref. Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ref.

Ça va 1.06 (0.77 - 1.45) 1.15 (0.87 - 1.53) 1.51 (1.08 - 2.12)

C’est juste, il faut faire attention 1.92 (1.39 - 2.65) 1.62 (1.20 - 2.18) 2.15 (1.51 - 3.05)

Vous y arrivez difficilement 2.50 (1.67 - 3.74) 2.64 (1.80 - 3.86) 3.95 (2.58 - 6.05)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Ref.

Non 0.48 (0.27 - 0.86) 0.48 (0.28 - 0.84) 0.46 (0.25 - 0.84)

Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Ref.

Non 1.50 (1.08 - 2.06) 1.94 (1.42 - 2.64) 1.36 (0.97 - 1.91)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Ref.

Non 1.21 (0.63 - 2.34) 0.79 (0.42 - 1.51) 0.95 (0.48 - 1.87)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises **95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence

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88

État de santé perçu dégradé Général Physique Psychologique

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1.26 (1.00 - 1.58) 1.46 (1.17 - 1.81) 1.09 (0.86 - 1.38) Hébergé 1.12 (0.65 - 1.94) 1.52 (0.92 - 2.51) 1.90 (1.14 - 3.18)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1.41 (1.09 - 1.81) 1.30 (1.02 - 1.64) 0.93 (0.71 - 1.21) Étrangère 1.40 (1.01 - 1.94) 0.87 (0.63 - 1.20) 0.85 (0.60 - 1.20)

Tableau 21 : Caractéristiques sociodémographiques associées à un état de santé général, physique ou psychologique dégradé, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement à

un état de santé perçu dégradé, toutes choses égales par ailleurs, sont les suivantes :

5. Le fait d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé : le fait d’être étudiant, et de ne

pas avoir d’aide dans la vie quotidienne semblent associés à un meilleur état de santé général

ressenti. Par contre, les individus se sentant très seuls et plutôt seuls ont un risque 4,04 fois

(IC95%=[2,02-8,06]) et 3,26 fois (IC95%=[2,35-4,52]) de percevoir un état de santé général

dégradé. De la même manière, les retraités, les inactifs ont un risque majoré d’état de santé

général dégradé. Cela peut sembler logique, car les retraités sont en général plus âgés, et parmi

les inactifs sont comptabilisés entre autres les personnes en invalidité. Les personnes ressentant

des difficultés financières, les répondants n’ayant personne pour les soutenir financièrement en

cas de besoin, et les individus issus de l’immigration ont, elles aussi, un risque accru de

perception de santé dégradée.

6. Le fait d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé : le fait de ne pas avoir d’aide

dans la vie quotidienne en cas de coup dur semble associé à un moindre risque de ressentir un

état de santé physique dégradé avec un OR à 0,48 (IC95%=[0,28-0,84]). En revanche, les

chômeurs, les retraités, les inactifs, les individus se sentant très seuls, et plutôt seuls, les

individus ressentant des difficultés financières, les individus n’ayant personne pour les soutenir

financièrement en cas de besoin, les locataires, ainsi que les français nés au moins d’un parent

étranger ont un risque accru de perception de santé physique dégradée.

7. Le fait d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé : le fait de ne pas avoir

d’aide dans la vie quotidienne en cas de coup dur semble associé à un moindre risque de

ressentir un état de santé psychologique dégradé avec un OR à 0,46 (IC95%=[0,25-0,84]). Par

contre, les détenteurs de l’AME ou de la CMU complémentaire, les individus « isolés », les

personnes ayant des difficultés financières et les individus qui sont hébergés ont un risque accru

de perception de santé psychologique dégradée.

Les personnes n’ayant jamais travaillé sont plus à risque de ressentir leur état de santé

psychologique comme plus fragile avec un OR à 1,83 (IC95%= [1,16-2,91]), probablement à

cause d’une surreprésentation des personnes ayant des troubles psychiatriques dans cette

catégorie.

Les individus se sentant très seuls, plutôt seuls et plutôt entourés ont un risque respectif de

9,31 fois (IC95%=[4,67-18,56]), 7,16 fois (IC95%=[5,09-10,08]) et 1,84 fois (IC95%=[1,41-2,40])

supérieur de percevoir un état de santé psychologique dégradé par rapport aux individus se

sentant très entourés.

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89

Consommation < 5 fruits et légumes par jour

Insécurité alimentaire

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI)

Sexe Femme Ref. Ref. Homme 1.52 (1.29 - 1.80) 1.29 (0.86 - 1.94)

Age 18-29 Ref. Ref. 30-49 0.64 (0.48 - 0.85) 0.57 (0.34 - 0.97)

50-64 0.54 (0.39 - 0.74) 0.48 (0.24 - 0.92)

≥ 65 0.46 (0.28 - 0.75) 0.08 (0.02 - 0.35)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0.98 (0.67 - 1.44) 2.20 (1.26 - 3.85)

Sécurité sociale ou CMU seule 1.29 (0.97 - 1.71) 1.30 (0.79 - 2.16) Pas de couverture maladie 0.84 (0.26 - 2.74) 12.38 (2.97 - 51.62)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 1.08 (0.74 - 1.56) 0.72 (0.34 - 1.55) Secondaire 0.88 (0.72 - 1.08) 0.75 (0.48 - 1.17) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1.20 (0.94 - 1.54) 1.13 (0.52 - 2.43) Employés + Ouvriers 1.13 (0.88 - 1.44) 1.31 (0.65 - 2.62) Jamais travaillé 0.93 (0.60 - 1.44) 1.53 (0.60 - 3.94)

Statut professionnel

Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 0.91 (0.60 - 1.39) 0.48 (0.21 - 1.12) Chômeur 1.45 (1.02 - 2.08) 0.86 (0.48 - 1.53) Retraité 0.85 (0.58 - 1.25) 2.00 (0.68 - 5.87) Inactif 1.19 (0.84 - 1.68) 1.31 (0.68 - 2.53)

Sentiment de solitude Très seul 2.64 (1.29 - 5.42) 2.32 (0.72 - 7.54) Plutôt seul 1.54 (1.14 - 2.07) 2.22 (1.25 - 3.97)

Plutôt entouré 1.27 (1.06 - 1.52) 1.13 (0.71 - 1.80) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1.25 (0.88 - 1.79) 0.29 (0.13 - 0.61)

Relation amoureuse 1.01 (0.67 - 1.53) 0.19 (0.08 - 0.45)

Couple non cohabitant 1.30 (0.81 - 2.07) 0.41 (0.17 - 1.02) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 1.21 (0.83 - 1.77) 3.49 (1.52 - 8.02)

Mononucléaire Ref. Ref.

Monoparentale 1.13 (0.75 - 1.69) 5.50 (2.46 - 12.30)

« isolés » 1.02 (0.70 - 1.49) 4.25 (2.09 - 8.63)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1.30 (1.08 - 1.57) 1.58 (1.04 - 2.41)

Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1.40 (1.12 - 1.76) 8.66 (0.34 - 222.69) C’est juste, il faut faire attention 2.21 (1.72 - 2.84) 72.89 (2.97 - >999.99)

Vous y arrivez difficilement 2.97 (2.09 - 4.23) 194.47 (7.86 - >999.99)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.92 (0.55 - 1.52) 1.37 (0.57 - 3.33)

Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 1.08 (0.79 - 1.46) 1.58 (0.85 - 2.93)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 1.81 (0.95 - 3.45) 0.44 (0.13 - 1.49)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence

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90

Consommation < 5 fruits et légumes par jour

Insécurité alimentaire

Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref.

Locataire ou attaché au locataire 1.29 (1.07 - 1.54) 5.06 (2.88 - 8.89)

Hébergé 1.68 (1.08 - 2.59) 2.73 (1.03 - 7.22)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref.

Française d’au moins un parent étranger 0.92 (0.75 - 1.14) 0.72 (0.45 - 1.17)

Étrangère 0.87 (0.66 - 1.15) 1.47 (0.88 - 2.46)

Tableau 22 : Caractéristiques sociodémographiques associées au rapport à l’alimentation, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement au

fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour et à l’insécurité alimentaire, toutes

choses égales par ailleurs, sont les suivantes :

8. Le fait de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour : les étudiants, les individus se

sentant très seuls, plutôt seuls, et plutôt entourés, les personnes percevant moins de 910 euros

par mois, les individus éprouvant des difficultés financières, les locataires et les personnes

hébergées sont plus à risque de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour.

9. L’insécurité alimentaire : les célibataires, et les individus ayant une relation amoureuse sont à

moindre risque d’être en insécurité alimentaire avec des OR à 0,29 (IC95%=[0,13-0,61]), et 0,19

(IC95%=[0,08-0,45]) par rapport aux couples cohabitant. En revanche, les personnes ressentant

de très grosses difficultés financières, et de grosses difficultés financières ont des risques

respectivement 194,47(IC95%=[7.86->999.99]) et 72,89(IC95%=[2.97->999.99]) fois plus élevés

d’être en insécurité alimentaire que les personnes financièrement à l’aise. Cela est encore une

fois expliqué par la colinéarité. Les individus vivant seuls, les familles monoparentales et les

individus « isolés » sont plus à risque d’être en insécurité alimentaire que les familles

mononucléaires avec des OR respectivement à 3,49 (IC95%=[1,52-8,02]), 5,50 (IC95%=[2,46-

12,30]), et 4,25 (IC95%=[2,09-8,63]). Les personnes se sentant seules, les locataires, et les

individus qui sont hébergés sont eux aussi plus à risque d’être en insécurité alimentaire.

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91

Surpoids Obésité

Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Sexe Femme Ref. Ref. Homme 1.80 (1.50 - 2.15) 1.06 (0.80 - 1.40)

Age 18-29 Ref. Ref. 30-49 1.09 (0.80 - 1.48) 1.34 (0.81 - 2.21) 50-64 1.49 (1.06 - 2.10) 1.91 (1.12 - 3.26) ≥ 65 1.54 (0.93 - 2.57) 1.48 (0.69 - 3.15)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0.94 (0.63 - 1.41) 1.20 (0.68 - 2.11) Sécurité sociale ou CMU seule 1.30 (0.97 - 1.73) 0.86 (0.54 - 1.36) Pas de couverture maladie 0.50 (0.12 - 2.18) 0.32 (0.02 - 6.18)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 1.11 (0.76 - 1.60) 2.65 (1.58 - 4.46) Secondaire 1.04 (0.84 - 1.28) 2.15 (1.54 - 2.99) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1.32 (1.01 - 1.72) 0.99 (0.65 - 1.50) Employés + Ouvriers 1.70 (1.31 - 2.22) 0.98 (0.65 - 1.49) Jamais travaillé 0.93 (0.55 - 1.59) 1.50 (0.68 - 3.29)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 0.72 (0.44 - 1.19) 0.09 (0.01 - 0.55) Chômeur 1.47 (1.04 - 2.10) 0.86 (0.48 - 1.52) Retraité 1.24 (0.84 - 1.84) 1.15 (0.67 - 1.99) Inactif 0.83 (0.56 - 1.22) 1.39 (0.85 - 2.30)

Sentiment de solitude Très seul 1.71 (0.89 - 3.28) 0.28 (0.06 - 1.23) Plutôt seul 0.87 (0.64 - 1.20) 1.18 (0.76 - 1.83) Plutôt entouré 0.99 (0.81 - 1.20) 0.82 (0.61 - 1.10) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 0.66 (0.45 - 0.98) 0.35 (0.16 - 0.75)

Relation amoureuse 0.40 (0.25 - 0.64) 0.35 (0.15 - 0.83) Couple non cohabitant 0.26 (0.14 - 0.46) 0.37 (0.14 - 0.94) Couple cohabitant Ref. Ref.

Vivre seul Une seule personne 1.18 (0.77 - 1.81) 1.91 (0.85 - 4.30) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 1.32 (0.84 - 2.09) 3.73 (1.66 - 8.37) « isolés » 1.73 (1.16 - 2.58) 1.25 (0.62 - 2.53)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 0.74 (0.60 - 0.90) 0.67 (0.49 - 0.93) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1.04 (0.81 - 1.32) 1.23 (0.80 - 1.90) C’est juste, il faut faire attention 1.02 (0.78 - 1.33) 2.64 (1.71 - 4.07) Vous y arrivez difficilement 1.20 (0.83 - 1.72) 1.95 (1.11 - 3.41)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.87 (0.51 - 1.49) 0.87 (0.38 - 1.99)

Soutien matériel / financier

Oui Ref. Ref. Non 1.35 (0.99 - 1.84) 0.95 (0.60 - 1.51)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 0.51 (0.26 - 1.01) 0.44 (0.14 - 1.36)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence

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92

Surpoids Obésité

Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref.

Locataire ou attaché au locataire 0.95 (0.78 - 1.16) 1.10 (0.82 - 1.47)

Hébergé 0.75 (0.47 - 1.21) 0.51 (0.21 - 1.26)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref.

Française d’au moins un parent étranger 1.43 (1.15 - 1.79) 0.91 (0.65 - 1.28)

Étrangère 1.61 (1.21 - 2.15) 0.96 (0.62 - 1.48)

Tableau 23 : Caractéristiques sociodémographiques associées à la présence d’un surpoids ou d’une obésité, analyses multi-variées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement à

l’existence d’un surpoids et d’une obésité, toutes choses égales par ailleurs, sont les suivantes :

10. L’existence d’un surpoids (IMC > 25) : les professions intermédiaires, les employés et ouvriers,

les chômeurs, les individus ne vivant ni en famille ni seuls, les français dont au moins un parent

est étranger, et les étrangers sont plus à risque d’être en surpoids. En revanche, le fait de ne pas

être en couple cohabitant protège du surpoids. Enfin, il est intéressant de noter que les

individus gagnant moins de 910 euros par mois sont plus protégés d’être en surpoids avec un

OR à 0,74 (IC95%=[0,60-0,90]).

11. L’existence d’une obésité (IMC >30) : les individus n’ayant pas fait d’études supérieures, la

monoparentalité, le fait d’éprouver des difficultés financières augmentent le risque d’obésité.

Par contre, être étudiant protège beaucoup de l’obésité avec un OR à 0,09 (IC95%=[0,01-0,55]).

Comme pour le surpoids, les individus gagnant moins de 910 euros et les individus qui ne sont

pas en couple cohabitant sont protégés de l’obésité.

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93

Facteurs de nuisances sur l’alimentation

Rythme de vie Situation financière

Odds ratio (95% CI)** Odds ratio (95% CI)

Sexe Femme Ref. Ref. Homme 1.00 (0.82 - 1.21) 1.03(0.80 - 1.32)

Age 18-29 Ref. Ref. 30-49 0.66 (0.49 - 0.90) 1.11(0.75 - 1.64) 50-64 0.39(0.28 - 0.54) 1.05 (0.67 - 1.66) ≥ 65 0.20(0.10 - 0.38) 0.42(0.18 - 0.98)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0.90(0.61 - 1.33) 1.78(1.14 - 2.76) Sécurité sociale ou CMU seule 0.92 (0.67 - 1.26) 1.02(0.71 - 1.45) Pas de couverture maladie 0.70(0.19 - 2.51) 1.24 (0.30 - 5.19)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 0.68 (0.44 - 1.05) 1.54 (0.94 - 2.52) Secondaire 0.83 (0.66 - 1.05) 0.89(0.66 - 1.19) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 0.94(0.71 - 1.25) 0.84 (0.54 - 1.30) Employés + Ouvriers 0.88(0.66 - 1.17) 1.15 (0.78 - 1.71) Jamais travaillé 0.47(0.27 - 0.82) 1.86 (1.02 - 3.40)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1.45(0.86 - 2.45) 1.28(0.73 - 2.24) Chômeur 0.38(0.26 - 0.55) 1.27(0.84 - 1.92) Retraité 0.20 (0.12 - 0.34) 0.88 (0.45 - 1.71) Inactif 0.37 (0.25 - 0.54) 1.07 (0.66 - 1.71)

Sentiment de solitude Très seul 1.19 (0.61 - 2.31) 3.13 (1.28 - 7.65) Plutôt seul 1.96(1.44 - 2.66) 2.42(1.62 - 3.60)

Plutôt entouré 1.15(0.93 - 1.42) 1.42 (1.06 - 1.89) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 1.23 (0.77 - 1.96) 0.65(0.40 - 1.05) Relation amoureuse 1.21(0.73 - 1.99) 0.32(0.18 - 0.56) Couple non cohabitant 1.35(0.79 - 2.31) 0.50(0.26 - 0.94) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 0.88(0.55 - 1.40) 2.18(1.29 - 3.68) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0.98(0.60 - 1.59) 2.67 (1.58 - 4.49) « isolés » 0.95 (0.58 - 1.58) 1.51 (0.91 - 2.52)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1.04 (0.83 - 1.29) 1.44(1.10 - 1.88) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 0.98(0.73 - 1.30) 5.61(2.02 - 15.57) C’est juste, il faut faire attention 1.48 (1.09 - 2.00) 36.62(13.48 - 99.45) Vous y arrivez difficilement 1.78(1.22 - 2.59) 92.62(33.17 - 258.60)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.79(0.48 - 1.28) 0.84 (0.43 - 1.65)

Soutien matériel / financier

Oui Ref. Ref. Non 1.16(0.82 - 1.62) 1.09 (0.71 - 1.69)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 1.19(0.66 - 2.14) 0.40 (0.16 - 1.01)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence

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94

Facteurs de nuisances sur l’alimentation

Rythme de vie Situation financière

Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1.09(0.88 - 1.34) 1.65(1.26 - 2.17) Hébergé 0.86(0.52 - 1.41) 1.17(0.64 - 2.14)

Origine migratoire

Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 0.98 (0.77 - 1.24) 1.07 (0.80 - 1.44) Étrangère 1.22(0.91 - 1.63) 0.93(0.64 - 1.35)

Tableau 24 : Caractéristiques sociodémographiques associées aux facteurs jouant un rôle néfaste sur l’alimentation, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement

aux facteurs jouant un rôle néfaste sur l’alimentation, toutes choses égales par ailleurs, sont les

suivantes :

12. Le fait que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de l’alimentation : comme

on pouvait s’y attendre, les personnes n’ayant jamais travaillé, les chômeurs, les retraités et les

inactifs n’ont pas un rythme de vie qui nuisent à la qualité de leur alimentation. En revanche, les

personnes se sentant plutôt seules, les individus ressentant des difficultés financières pensent

que leur rythme de vie nuit à la qualité de leur alimentation.

13. Le fait que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation : les détenteurs de la CMU

complémentaire ou de l’AME, les individus n’ayant jamais travaillé, les individus se sentant très

seuls, plutôt seuls ou plutôt entourés, les individus vivant seuls et les familles monoparentales,

les personnes gagnant moins de 910 euros par mois, les locataires sont plus à risque de penser

que leur situation financière nuit à la qualité de leur alimentation. Logiquement, les personnes

éprouvant des difficultés financières ont un risque très augmenté de trouver que leur situation

financière nuit à la qualité de leur alimentation (l’OR pour les individus « qui y arrivent

difficilement » est à 92,62 (IC95%=[33.17-258.60])), et ces OR très élevés sont expliqués par une

colinéarité entre les variables testées. En revanche, les couples non cohabitant et les personnes

en relation amoureuse ont un moindre risque de ressentir cette situation (OR à respectivement

0,50 (IC95%=[0,26-0,94]) et 0,32 (IC95%=[0,18-0,56])).

Page 95: FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIEcmge-upmc.org/IMG/pdf/robert-these.pdf · CONSTRUCTION ET VALIDATION D’UN SCORE INDIVIDUEL DE PRECARITE UTILISABLE EN SOINS PRIMAIRES :

95

Ne pas avoir

Dernière visite chez le dentiste > 2 ans

Un médecin régulier**

Consulté un médecin spécialiste***

Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Sexe Femme Ref. Ref. Ref. Homme 1.78 (1.36 - 2.33) 2.99 (2.50 - 3.59) 2.09 (1.71 - 2.56)

Age 18-29 Ref. Ref. Ref. 30-49 0.32 (0.22 - 0.46) 0.90 (0.67 - 1.20) 0.71 (0.52 - 0.97) 50-64 0.29 (0.19 - 0.47) 0.60 (0.43 - 0.85) 0.77 (0.54 - 1.10) ≥ 65 0.29 (0.12 - 0.69) 0.49 (0.28 - 0.86) 1.06 (0.60 - 1.88)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. Ref. CMUc / AMEª 1.18 (0.65 - 2.15) 0.77 (0.52 - 1.14) 0.91 (0.60 - 1.39) Sécurité sociale ou CMU seule 2.11 (1.44 - 3.08) 1.61 (1.22 - 2.12) 1.14 (0.85 - 1.54) Pas de couverture maladie 2.639 0.668 10.419 0.957 0.298 3.075 0.966 0.265 3.526

Niveau d’études Primaire ou inférieur 0.76 (0.38 - 1.51) 1.69 (1.15 - 2.49) 2.26 (1.52 - 3.34)

Secondaire 0.75 (0.54 - 1.05) 1.47 (1.18 - 1.82) 1.18 (0.93 - 1.50) Supérieur Ref. Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 0.76 (0.51 - 1.12) 0.90 (0.68 - 1.19) 0.72 (0.53 - 0.99)

Employés + Ouvriers 0.78 (0.53 - 1.15) 1.68 (1.29 - 2.20) 1.16 (0.87 - 1.56) Jamais travaillé 0.58 (0.30 - 1.15) 0.90 (0.56 - 1.45) 0.49 (0.29 - 0.83)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Ref. Étudiant 0.44 (0.25 - 0.78) 1.24 (0.81 - 1.90) 0.94 (0.59 - 1.49) Chômeur 0.68 (0.41 - 1.13) 1.13 (0.79 - 1.60) 1.30 (0.90 - 1.89) Retraité 0.59 (0.27 - 1.27) 1.03 (0.66 - 1.60) 0.96 (0.60 - 1.53) Inactif 0.76 (0.40 - 1.43) 0.68 (0.46 - 1.03) 2.02 (1.36 - 2.98)

Sentiment de solitude Très seul 1.28 (0.47 - 3.54) 1.58 (0.80 - 3.10) 1.23 (0.60 - 2.53) Plutôt seul 1.37 (0.88 - 2.15) 0.74 (0.54 - 1.02) 1.19 (0.85 - 1.66) Plutôt entouré 0.93 (0.70 - 1.25) 1.11 (0.91 - 1.35) 1.06 (0.86 - 1.32) Très entouré Ref. Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 0.91 (0.55 - 1.51) 1.59 (1.11 - 2.29) 1.66 (1.12 - 2.45)

Relation amoureuse 1.18 (0.68 - 2.06) 1.37 (0.90 - 2.07) 1.55 (0.99 - 2.45) Couple non cohabitant 0.28 (0.12 - 0.62) 0.99 (0.61 - 1.59) 1.71 (1.03 - 2.84) Couple cohabitant Ref. Ref. Ref.

Type de ménage Une seule personne 1.52 (0.89 - 2.58) 1.11 (0.76 - 1.63) 0.69 (0.46 - 1.04) Mononucléaire Ref. Ref. Ref. Monoparentale 1.20 (0.68 - 2.11) 0.77 (0.51 - 1.17) 0.57 (0.36 - 0.89) « Isolés » 1.78 (1.05 - 3.02) 1.14 (0.78 - 1.67) 1.01 (0.67 - 1.51)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 1.21 (0.90 - 1.64) 1.17 (0.96 - 1.43) 1.02 (0.81 - 1.27) Revenu > 910 euros Ref. Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ref. Ça va 1.24 (0.86 - 1.79) 0.92 (0.72 - 1.19) 1.13 (0.85 - 1.52) C’est juste, il faut faire attention 1.07 (0.71 - 1.62) 0.95 (0.73 - 1.25) 1.62 (1.19 - 2.20) Vous y arrivez difficilement 0.83 (0.47 - 1.47) 0.90 (0.62 - 1.29) 1.35 -0.90 - 2.02)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Ref. Non 1.81 (0.86 - 3.80) 1.27 (0.75 - 2.15) 1.38 (0.81 - 2.33)

Soutien matériel / financier

Oui Ref. Ref. Ref. Non 0.59 (0.33 - 1.08) 0.65 (0.46 - 0.92) 0.94 (0.66 - 1.33)

Soutien affectif / mental Oui Ref. Ref. Ref. Non 1.07 (0.39 - 2.93) 1.08 (0.56 - 2.09) 1.72 (0.92 - 3.21)

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref. = référence *** Ou un médecin traitant que vous allez voir en priorité **** Au cours des 12 derniers mois

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96

Ne pas avoir

Dernière visite chez le dentiste > 2 ans

Un médecin régulier** Consulté un médecin spécialiste***

Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 1.05 (0.78 - 1.40) 1.06 (0.87 - 1.29) 1.33 (1.07 - 1.65)

Hébergé 0.76 (0.39 - 1.49) 1.19 (0.78 - 1.84) 1.60 (1.01 - 2.54)

Origine migratoire Française de deux parents français Ref. Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 0.65 (0.45 - 0.93) 1.26 (1.01 - 1.58) 0.83 (0.64 - 1.06) Étrangère 1.01 (0.66 - 1.55) 1.55 (1.17 - 2.06) 0.96 (0.70 - 1.31)

Tableau 25 : Caractéristiques sociodémographiques associées au fait de ne pas avoir un médecin régulier, de ne pas avoir consulté un spécialiste au cours des 12 derniers mois, de ne pas avoir consulté un dentiste depuis 2 ans, analyses multi-variées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement au

fait de ne pas avoir un médecin régulier, de ne pas avoir consulté un spécialiste au cours des 12

derniers mois, de ne pas avoir consulté un dentiste depuis 2 ans, toutes choses égales par

ailleurs, sont les suivantes :

14. Le fait de ne pas avoir un médecin régulier : les individus ayant une couverture sociale sans

complémentaire santé, et les individus vivant ni en famille ni seuls ont plus de risque de ne pas

avoir de médecin traitant avec des OR à 2,11 (IC95%=[1,44-3,08]) et 1,78 (IC95%=[1,05-3,02]).

Les étudiants, et les couples non cohabitant eux ont plus de chance d’avoir un médecin traitant.

15. Le fait de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année : il est intéressant

de noter que les individus ayant une couverture sociale sans complémentaire santé sont plus à

risque de ne pas avoir de médecin traitant mais aussi de ne pas avoir consulté de médecin

spécialiste dans la dernière année avec un OR à 1,61 (IC95%=[1,22-2,12]). Les employés et

ouvriers, les célibataires, les français nés d’au moins un parent étranger et les étrangers sont

eux aussi plus à risque de ne pas avoir consulté de médecin spécialiste dans la dernière année.

Par contre, les individus n’ayant personne pour les soutenir financièrement en cas de problème,

ont été plus nombreux à avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année.

16. Le fait de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans : les individus s’étant arrêté à la fin

des études primaires, les inactifs, les célibataires, les couples non cohabitant, les individus

éprouvant des difficultés financières, les locataires et les personnes hébergées sont plus à

risque de ne pas avoir consulté de dentiste dans les deux années précédentes. Par contre, les

individus n’ayant jamais travaillé, les professions intermédiaires, et les individus en situation de

monoparentalité ont été plus nombreux à consulter un dentiste dans les deux dernières années.

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97

Jamais fait un test de dépistage du sida***

Déjà fait un test de dépistage mais pas à sa demande

Odds ratio (95% CI) ** Odds ratio (95% CI)

Sexe Femme Ref. Ref. Homme 2.32(1.91 - 2.80) 0.60(0.47 - 0.76)

Age

18-29 Ref. Ref. 30-49 0.48(0.35 - 0.65) 1.69 (1.17 - 2.45) 50-64 1.84(1.31 - 2.58) 2.75(1.78 - 4.25) ≥ 65 4.03 (2.43 - 6.70) 3.04(1.40 - 6.62)

Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire Ref. Ref. CMUc / AMEª 0.70(0.45 - 1.08) 1.14(0.68 - 1.91) Sécurité sociale ou CMU seule 1.52 (1.12 - 2.06) 1.31(0.85 - 2.02) Pas de couverture maladie 0.69(0.15 - 3.21) 0.23 (0.04 - 1.40)

Niveau d’études Primaire ou inférieur 3.34(2.19 - 5.09) 2.26(1.00 - 5.12) Secondaire 1.37(1.09 - 1.72) 1.06 (0.80 - 1.41) Supérieur Ref. Ref.

Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures Ref. Ref. Professions intermédiaires + ACC* 1.29(0.98 - 1.70) 0.98 (0.71 - 1.36) Employés + Ouvriers 1.23(0.93 - 1.62) 1.49(1.06 - 2.07) Jamais travaillé 2.49(1.54 - 4.03) 1.41(0.64 - 3.10)

Statut professionnel Actif occupé Ref. Ref. Étudiant 1.56 (1.00 - 2.43) 0.35(0.17 - 0.74) Chômeur 1.00 (0.69 - 1.46) 1.03(0.65 - 1.62) Retraité 1.56 (1.06 - 2.29) 1.39 (0.76 - 2.56) Inactif 0.52(0.34 - 0.80) 2.56 (1.54 - 4.25)

Sentiment de solitude Très seul 1.18 (0.57 - 2.46) 0.81(0.28 - 2.32) Plutôt seul 0.84 (0.61 - 1.17) 1.03(0.67 - 1.57) Plutôt entouré 1.10 (0.90 - 1.35) 1.16 (0.90 - 1.49) Très entouré Ref. Ref.

Situation affective Pas de relation 3.24 (2.22 - 4.74) 0.57 (0.32 - 0.99) Relation amoureuse 1.59 (1.03 - 2.46) 0.43(0.23 - 0.79) Couple non cohabitant 0.86 (0.51 - 1.45) 0.55(0.29 - 1.05) Couple cohabitant Ref. Ref.

Type de ménage Personne seule 0.57 (0.38 - 0.84) 0.51(0.28 - 0.92) Mononucléaire Ref. Ref. Monoparentale 0.28(0.18 - 0.43) 0.84(0.46 - 1.52) « isolés » 0.75(0.51 - 1.11) 1.10 (0.61 - 1.96)

Revenu Revenu ≤ 910 euros 0.97 (0.79 - 1.20) 1.00 (0.76 - 1.32) Revenu > 910 euros Ref. Ref.

Financièrement Vous êtes à l’aise Ref. Ref. Ça va 1.27(0.98 - 1.63) 0.76 (0.55 - 1.03) C’est juste, il faut faire attention 1.07(0.81 - 1.41) 0.56 (0.39 - 0.80) Vous y arrivez difficilement 1.01 (0.69 - 1.49) 0.49 (0.30 - 0.79)

Aide vie quotidienne Oui Ref. Ref. Non 0.62(0.35 - 1.08) 1.15 (0.58 - 2.28)

Soutien matériel / financier Oui Ref. Ref. Non 0.85 (0.61 - 1.20) 0.79(0.49 - 1.26)

Soutien affectif / moral Oui Ref. Ref. Non 1.38 (0.70 - 2.73) 1.16 (0.47 - 2.90)

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98

Jamais fait un test de dépistage du sida**

Déjà fait un test de dépistage mais pas à sa demande

Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire Ref. Ref. Locataire ou attaché au locataire 0.82(0.66 - 1.01) 0.85(0.65 - 1.10) Hébergé 1.55 (0.99 - 2.43) 0.82(0.41 - 1.62)

Origine migratoire

Française de deux parents français Ref. Ref. Française d’au moins un parent étranger 1.04(0.82 - 1.31) 1.37(1.02 - 1.84) Étrangère 1.11 (0.81 - 1.53) 2.19(1.45 - 3.29)

Tableau 26 : Caractéristiques sociodémographiques associées au dépistage du sida, analyses multivariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Ainsi, il en ressort que les caractéristiques sociodémographiques associées significativement au dépistage du SIDA, toutes choses égales par ailleurs, sont les suivantes :

17. Le fait de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie : les individus ayant

une couverture sociale sans complémentaire santé, les personnes n’ayant pas fait d’études

supérieures, les retraités, les célibataires et les personnes en relation amoureuse (mais pas en

couple) sont plus à risque de ne jamais avoir fait de test de dépistage du VIH. En revanche, les

inactifs, les personnes vivant seules, et les individus en situation de monoparentalité sont plus

nombreuses à avoir déjà fait un test de dépistage du VIH dans leur vie.

18. Le fait d’avoir fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande : les inactifs, les employés

et les ouvriers, les français nés d’au moins un parent étranger et les étrangers sont plus à même

d’avoir déjà fait un test de dépistage du VIH mais pas à leur demande.

Par contre, les étudiants, les célibataires et les personnes en relation amoureuse, les individus

vivant seuls, les individus éprouvant des difficultés financières ont plus de chance d’avoir fait un

test de dépistage du VIH à leur demande.

ª Couverture maladie universelle complémentaire ou Aide médicale de l’État * Artisans, commerçants et chefs d’entreprises ** 95% CI = 95% intervalle de confiance ; ref = référence *** Au cours de votre vie

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*La variable soutien social est définie par le fait d’avoir au moins une des trois variables de soutien social

associées à chacune des 18 variables de santé étudiées

Figure 5 : Nombre de variables de santé étudiées associées significativement à chacune des caractéristiques sociodémographiques, analyses multivariées.

La Figure 5 présente le nombre de caractéristiques sociodémographiques associées

significativement aux 18 variables de santé étudiées dans les analyses multivariées. Nous

pouvons observer qu’après la prise en compte de l’effet des autres caractéristiques

sociodémographiques, le niveau d’études, qui était associé à toutes les variables de santé en

analyse univariée, n’est plus associé qu’à 7 variables de santé. La variable ayant la

contribution individuelle la plus importante est la situation financière perçue, puisqu’on

observe qu’elle est associée significativement avec 14 variables de santé. Le sentiment de

solitude, le statut professionnel et la situation affective ont également des contributions

individuelles importantes. Comme nous pouvons l’observer, les trois dimensions du soutien

social (aide vie quotidienne, soutien affectif ou moral, soutien matériel ou financier) ne sont

pas très associées aux 18 variables de santé étudiées. Le soutien social est composé de

plusieurs dimensions, ce qui rend son appréciation mathématique difficile. Afin d’essayer de

mesurer ce dernier, nous avons regardé si au moins une des trois dimensions étaient

associées avec les 18 variables de santé étudiées. Nous pouvons remarquer que le soutien

social est alors associé avec 8 variables de santé. Nous avons décidé de conserver pour le

calcul du score de précarité toutes les caractéristiques sociodémographiques étudiées.

6

7

8

11

11

10

7

6

14

8

3

3

3

9

8

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

Assurance maladie

Niveau d'études

Catégories socio-professionnelles

Statut professionnel

Sentiment de solitude

Situation affective

Type de ménage

Revenu

Situation financière

Soutien social *

Aide vie quotidienne

Soutien matériel / financier

Soutien affectif / moral

Situation dans le logement

Origine migratoire

Variables de santé étudiées

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100

Nous voyons que certaines caractéristiques sociodémographiques, même si elles ne sont pas

associées à toutes les variables de santé étudiées, ont un très fort lien avec celles-ci quand

elles sont associées.

Par exemple, le sentiment de solitude n’est associé significativement qu’à 11 des 18

variables, mais un individu très seul a un risque 9,31 (IC95%=[4,67-18,56]) fois plus élevé de

percevoir un état de santé psychologique dégradé par rapport à un individu très entouré et

un risque 11,59 (IC95%=[5,30-25,32]) fois plus important d’être dépressif, bien que le sens

de causalité reste à discuter.

Cela montre l’importance, pour évaluer la pertinence de chaque caractéristique

sociodémographique dans ce score, de considérer si elle est à la fois associée à de

nombreuses variables de santé, mais aussi si les liens d’association sont forts avec celles-ci.

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E. Le score de précarité et son seuil

Le Tableau 27 présente le score et le poids attribué à chaque variable le composant.

1. Assurance maladie Sécurité sociale + complémentaire 0

CMUc / AMEª 1

Sécurité sociale ou CMU seule 2

Pas de couverture maladie 3

2. Niveau d’études

Primaire ou inférieur 2

Secondaire 1

Supérieur 0

3. Catégories socio-professionnelles Cadres et professions intellectuelles supérieures 0 Professions intermédiaires + ACC* 1 Employés + Ouvriers 2 Jamais travaillé 1

4. Statut professionnel Actif occupé 0 Étudiant 0

Chômeur 2 Retraité 1 Inactif 1

5. Sentiment de solitude Très seul 3

Plutôt seul 2

Plutôt entouré 1

Très entouré 0

6. Situation affective

Pas de relation 3

Relation amoureuse 2

Couple non cohabitant 1

Couple cohabitant 0

7. Type de ménage Une seule personne 1

Mononucléaire 0

Monoparentale 2

« isolés » 1

8. Revenu Revenu ≤ 910 euros 1

Revenu > 910 euros 0

9. Financièrement

Vous êtes à l’aise 0

Ça va 0

C’est juste, il faut faire attention 1

Vous y arrivez difficilement 2

10. Aide vie quotidienne Oui 0

Non 1

11. Soutien matériel / financier Oui 0

Non 1

12. Soutien affectif / moral Oui 0

Non 1

13. Situation dans le logement Propriétaire ou attaché au propriétaire 0

Locataire ou attaché au locataire 1

Hébergé 2

14. Origine migratoire Française de deux parents français 0

Française d’au moins un parent étranger 1

Étrangère 2

Tableau 27 : Le score de précarité

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Pour déterminer la valeur du score à partir de laquelle nous pouvons établir qu’un individu

est en situation de précarité, nous avons étudié la distribution du score par sous-groupe

accompagné de la moyenne, l’écart-type, les quartiles et le 8ème et 9ème décile. À partir de

ces résultats, nous avons décidé de conserver la valeur qui isole les 20% de la population les

plus précaires.

La Figure 6 représente la distribution du score de précarité dans la population de l’étude, le

score de précarité obtenu varie entre 0 (absence de précarité) et 22 (précarité la plus

élevée). 50% des sujets de la population ont un score de précarité inférieur à 6. Un

cinquième de la population a un score supérieur à 10 (D8). Nous retiendrons ce seuil pour

établir qu’un individu est précaire vis-à-vis de la santé.

Figure 6 : Distribution du score de précarité dans la population étudiée

Moyenne Ecart-type Q1 Médiane Q3 D8 D9 Minimum Maximum

6.61 3.95 3 6 9 10 12 0 22

A partir du seuil retenu de 10 points, nous avons défini une variable explicative binaire :

- 0 : en dessous du seuil de précarité ;

- 1 : au-dessus du seuil de précarité.

Nous définissons qu’un individu est en situation de précarité vis-à-vis de la santé si la valeur

de son score est strictement supérieure à 10. La répartition obtenue est présentée dans le

Tableau 28.

En situation de précarité n %

Non 2304 82,7 Oui 484 17,4

Tableau 28 : Répartition des individus selon le seuil de précarité établi

0

50

100

150

200

250

300

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

n

Valeur du score

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F. Les graphiques ACM

‚ ‚

‚ ‚

‚ ‚

‚ ‚ pas_soutien_affectif *

‚ ‚

‚ ‚

1.5 ˆ * aucune_securite_sociale

‚ * ame_Cmuc ‚ pas_aide_viequotidienne *

‚ ‚

‚ ‚ * être en situation de précarité

‚ * financierement_difficile * très seul

‚ * chômeur ‚

‚ ‚

1.0 ˆ * jamais travaille * securite_sociale_seulement

‚ * famille monoparentale

‚ ‚ * niveau_etude_primaire * pas_aide_financière

‚ inactif * * étranger ‚

‚ hébergé * ménages « isolés »

‚en dessous du seuil de * pauvreté * ‚ * seul

‚ locataire‚ * pas de relation affective

0.5 ˆ * étudiant ** ouvriers/employés

‚ * mixte * niveau_etude_secondaire

‚ ‚ * relation amoureuse

‚ *‚financièrement_juste

‚ ‚ * vivre seul

‚ ‚ * couple non cohabitant

‚ ‚

0.0 ˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒsoutien_affectifƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒ

‚ aide_viequotidienne **‚plutôt entouré

‚ * aide_financière * retraité

‚ actif occupé * ‚profranions inte

‚ au-dessus seu*lt rèspentoet***securite_sociale_et_complementaire santé

‚ couple mononucléaire * couple noncohab financierement_ça va

‚ pas être en situation de précarité * ‚

-0.5 ˆ niveau_etude_superieur * * propriétaire

‚ ‚

‚ ‚

‚ ‚

‚ ‚

‚ ‚ * cadres

‚ ‚

-1.0 ˆ ‚ * financierement_a laise

‚ ‚

Šƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒƒˆƒƒ

-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0

Graphique 1 : Analyse des correspondances multiples

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Les résultats obtenus par la méthode d’analyse des correspondances multiples montrent

une association entre les modalités « c’est difficile financièrement », « se sentir très

seul », « être au chômage », « n’avoir aucune sécurité sociale », « pas de soutien matériel »,

et « pas de soutien émotionnel ». Nous pouvons observer que la modalité « être en situation

de précarité » illustre ces associations. A l’opposé les modalités « niveau d’études

supérieur », « couple mononucléaire », « propriétaire », « au-dessus du seuil de pauvreté »

et « actif occupé » semblent être associées et la modalité illustrative « ne pas être en

situation de précarité » semble correspondre à l’association de ces différentes modalités.

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G. La validation du score

1. La distribution du score par sous-groupe de population

La Figure 7 et la Figure 8 présentent la distribution du score de précarité chez les hommes et

chez les femmes. Comme nous pouvons le remarquer sur ces histogrammes, les distributions

sont semblables. Cependant, nous observons que le score de précarité est un peu plus élevé

chez les femmes que chez les hommes avec une moyenne de 6,78 contre 6,42(p<0,05). De plus,

25% des hommes ont un score de précarité inférieur à 3, alors que 25% des femmes ont un

score de précarité inférieur à 4.

Moyenne Ecart-type Q1 Médiane Q3 D8 D9 Minimum Maximum

6,42 4,33 3 6 9 10 12 0 22

Figure 7 : Distribution du score de précarité chez les hommes

Figure 8 : Distribution du score de précarité chez les femmes

0

20

40

60

80

100

120

140

160

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 22

No

mb

re d

'ho

mm

es

Valeur du score

0

50

100

150

200

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21

No

mb

re d

e f

em

me

s

Valeur du score

Moyenne Ecart-type Q1 Médiane Q3 D8 D9 Minimum Maximum

6,78 3,69 4 7 9 10 12 0 21

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106

La Figure 9 présente la moyenne du score de précarité avec son intervalle de confiance à 95%

selon la classe d’âge du répondant. Nous observons que les individus entre 18 et 29 ans ont les

scores les plus élevés avec une moyenne de 8,15 (IC95%= [7,79 - 8,51]). Ensuite, ce sont les

individus de plus de 65 ans qui ont les scores les plus élevés avec une moyenne de 7,01 (IC95%=

[6,70 - 7,32]). Les individus entre 30 et 49 ans et entre 50 et 64 ans ont les scores les moins

élevés avec respectivement une moyenne de 6,02 (IC95%=[5,79 - 6,26]) et de 5,93 (IC95%=

[5,65 - 6,21]).

Figure 9 : Moyenne du score de précarité et son intervalle de confiance à 95% en fonction de la classe d’âge du répondant

2. La répartition du score par variable de santé

Le Tableau 29 présente les associations entre les individus classés comme précaires (c'est-à-dire

ceux qui ont un score > 10) et les 18 variables de santé étudiées.

Limité depuis au moins 6 mois***

Maladie ou problème de santé chronique****

Dépression Dents à soigner

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

En situation de précarité Non Ref. Ref. Ref. Ref.

Oui 2,09 (1,67 - 2,61) 1,07 (0,87 - 1,32) 3,35 (2,52 - 4,45) 1,61 (1,32 - 1,97)

Etat de santé dégradé versus bon Général Physique Psychologique

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

En situation de précarité Non Ref. Ref. Ref. Oui 3,13 (2,54 - 3,86) 2,57 (2,09 - 3,17) 3,14 (2,53 - 3,89)

8,15

6,02 5,93

7,01

5,00

6,00

7,00

8,00

9,00

18-29 ans 30-49 ans 50-64 ans > 65 ans

Val

eur

du

sco

re d

e p

réca

rité

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107

Consommation < 5 fruits et légumes par jour

Insécurité alimentaire Surpoids Obésité

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

En situation de précarité Non Ref. Ref. Ref. Ref.

Oui 3,23(2,60 - 4,01) 7,43(5,39 - 10,24) 1,16(0,94 - 1,43) 1,43(1,06 - 1,93)

Rythme de vie nuisant à

l’alimentation

Situation financière

nuisant à l’alimentation

Ne pas avoir de

médecin régulier

Ne pas avoir consulté

un médecin spécialiste

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

En situation de précarité Non Ref. Ref. Ref. Ref.

Oui 1,03(0,83 - 1,27) 5,09(4,08 - 6,34) 1,30 (0,96 - 1,76) 2,01(1,64 - 2,45)

Dernière visite chez le dentiste supérieur à 2 ans

Ne jamais s’être fait dépister du sida

Test du sida effectué mais pas volontairement

Odds ratio (95% CI)* Odds ratio (95% CI) Odds ratio (95% CI)

En situation de précarité Non Ref, Ref, Ref,

Oui 1,80 (1,45 - 2,24) 1,26(1,03 - 1,53) 0,75 (0,57 - 1,00)

Tableau 29 : Lien entre le seuil de précarité et les variables de santé, analyses univariées (Source : SIRS 2010, données pondérées)

Le fait d’être en situation de précarité est associé de manière statistiquement significative à 13

des 18 variables de santé étudiées. La situation de précarité telle que définie par le score est

associée significativement à un risque accru :

- de se sentir limité depuis au moins 6 mois à cause d’un problème de santé psychologique ou

physique avec un OR à 2,09 (IC95%=[1,67-2,61]) ;

- d’épisode dépressif avec un OR à 3,35 (IC95%=[2,52-4,45]) ;

- d’avoir des dents à soigner, en mauvais état ou à remplacer avec un OR à 1,61 (IC95%=[1,32-

1,97]) ;

- d’avoir un état de santé général ressenti comme dégradé avec un OR à 3,13 (IC95%=[2,54-

3,86]) ;

- d’avoir un état de santé physique ressenti comme dégradé avec un OR à 2,57 (IC95%=[2,09-

3,17]) ;

- d’avoir un état de santé psychologique ressenti comme dégradé avec un OR à 3,14

(IC95%=[2,53-3,89]) ;

- de consommer moins de 5 fruits et légumes par jour avec un OR à 3,23 (IC95%=[2,60-4,01]) ;

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- d’insécurité alimentaire avec un OR à 7,43 (IC95%=[5,39-10,24]) ;

-d’obésité avec un OR à 1,43 (IC95%=[1,06-1,93]) ;

-que la situation financière nuise à la qualité de l’alimentation avec un OR à 5,09 (IC95%=[4,08-

6,34]) ;

- de ne pas avoir consulté un médecin spécialiste dans la dernière année avec un OR à 2,01

(IC95%=[1,64-2,45]) ;

- de ne pas avoir vu de dentiste depuis au moins 2 ans avec un OR à 1,80 (IC95%=[1,45-2,24]) ;

- de ne jamais avoir fait le test de dépistage du VIH au cours de sa vie avec un OR à 1,26

(IC95%=[1,03-1,53]).

Une association significative n’a pas pu être mise en évidence pour les variables de santé

suivantes :

-maladie ou problème de santé chronique ;

-surpoids ;

-le fait que le rythme de vie ou le manque de temps nuise à la qualité de l’alimentation ;

-le fait de ne pas avoir un médecin régulier ;

-le fait d’avoir fait un test de dépistage du VIH mais pas à sa demande.

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V. Discussion

A. Synthèse

L’ensemble des analyses statistiques présentées dans cette thèse ont permis la construction

et la validation interne d’un score individuel multidimensionnel de la précarité en population

générale d’Ile de France, à l’aide des données de la cohorte SIRS.

L’étude SIRS menée en 2010 dans Paris et sa petite couronne compte 3006 individus dont

46,9% de femmes, et 53,1% d’hommes. L’âge moyen de la population est de 45,5 ans. Près

d’un cinquième de la population (19%) exerce une activité de cadre ou de profession

intellectuelle supérieure et 55,5% des personnes interrogées sont des actifs occupés. Trente-

trois pour cent des individus se sentent très entourés tandis que treize pour cent se sentent

seuls ou plutôt seuls. Trente-trois pour cent de la population gagne moins de 910 euros par

mois. Treize pour cent des individus sont des étrangers.

Le score est finalement composé des 14 questions à choix multiples présentées ci-après. A

chacune des réponses est associée une note.

1. Quelle est votre prise en charge sociale ?

Bénéficier de la Sécurité Sociale et d’une Complémentaire Santé 0 point

Bénéficier de la CMU complémentaire, ou de l’Aide Médicale d’Etat 1 point

Bénéficier de la Sécurité Sociale seule, ou de la CMU seule 2 points

N’avoir aucune couverture maladie 3 points

2. Quel est votre niveau d’études ?

N’avoir jamais été à l’école, ou la dernière classe fréquentée était

pendant l’enseignement primaire 2 points

La dernière classe fréquentée était pendant l’enseignement secondaire

1er cycle ou 2ème cycle (de la 6è à la terminale) 1 point

Avoir fait des études supérieures 0 point

3. A quelle catégorie socioprofessionnelle appartenez-vous ?

Faire ou avoir fait partie des cadres et professions intellectuelles

supérieures 0 point

Faire ou avoir fait partie des professions intermédiaires, être ou avoir été

artisan, commerçant, ou chef d’entreprise 1 point

Etre ou avoir été employé ou ouvrier 2 points

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Ne jamais avoir travaillé plus de trois mois 1 point

4. Quel est votre statut professionnel ?

Etre actif occupé : 0 point

Occupent un emploi toutes les personnes suivantes :

o celles qui aident un membre de leur famille dans leur travail, même sans

être rémunérées,

o celles en congé annuel, de maladie, de maternité, en congé individuel de

formation, de conversion, en dispenses d'activité, etc.

o les élèves fonctionnaires, les intérimaires, les intermittents du spectacle

Etre étudiant 0 point

Etre chômeur (inscrit ou non à l'ANPE / Pôle Emploi) 2 points

Etre retraité 1 point

Etre inactif (par exemple, handicapé) 1 point

5. D’une façon générale, vous diriez que vous vous sentez ?

Très seul 3 points

Plutôt seul 2 points

Plutôt entouré 1 point

Très entouré 0 point

6. Quelle est votre situation affective ?

Ne pas avoir de relation amoureuse importante 3 points

Avoir une relation amoureuse ou sentimentale importante pour le sujet

interrogé, sans pour autant qu’il se considère en couple 2 points

Etre en couple mais ne pas vivre avec son conjoint 1 point

Etre en couple et vivre avec son conjoint 0 point

7. Avec qui vivez-vous ?

Une seule personne 1 point

Mononucléaire : couple, avec ou sans enfant 0 point

Monoparentale : un parent seul avec enfant(s) 2 points

«isolés» : autres cas 1 point

8. Gagnez-vous plus ou moins de 910 euros par mois ?

Plus de 910 euros 0 point

Moins de 910 euros 1 point

9. Comment percevez-vous votre situation financière ?

Vous êtes à l’aise 0 point

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111

Ca va 0 point

C’est juste, il faut faire attention 1 point

Vous y arrivez difficilement 2 points

10. En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de

membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins,

pour vous aider dans la vie quotidienne, vous donner un coup de main ?

Oui 0 point

Non 1 point

11. En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de

membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins,

pour vous aider financièrement ou matériellement (nourriture, vêtements, etc.) ?

Oui 0 point

Non 1 point

12. En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de

membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins,

pour vous apporter un soutien moral ou affectif ?

Oui 0 point

Non 1 point

13. Etes-vous propriétaire, locataire ou hébergé ?

Etre propriétaire ou en lien avec ce dernier (membre du ménage,

membre de la famille) 0 point

Etre locataire ou en lien avec ce dernier 1 point

Etre hébergé 2 points

14. Etes-vous de nationalité française ? Si oui, de quelles nationalités sont/étaient vos

parents ?

Etre français né de deux parents français 0 point

Etre français, mais au moins un des deux parents n’a pas la nationalité

française 1 point

Ne pas être de nationalité française 2 points

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112

18 variables interrogées dans l’étude SIRS ont été sélectionnées afin d’évaluer l’état de

santé, le recours aux soins, et l’alimentation. La recherche des facteurs associés à un moins

bon état de santé et au recours aux soins a été réalisée au moyen de trois méthodes :

- Une analyse univariée ;

- Une analyse en régression logistique univariée permettant de tester l'association des

variables, ajustée sur l'âge et le sexe ;

- Une analyse en régression logistique multivariée pour tester l’association des

variables, ajustées sur l’âge et le sexe.

Il en ressort que les 14 caractéristiques sociodémographiques sont effectivement associées à

des degrés différents à un état de santé dégradé, un moindre recours aux soins, et une

moins bonne alimentation. Les 14 modalités du score sont donc pertinentes pour repérer les

facilement les situations sociales difficiles pouvant entraîner des conséquences sur l’état de

santé.

Cinquante pour cent des sujets de la population ont un score de précarité inférieur à 6. Vingt

pour cent de la population a un score supérieur à 10. Nous avons choisi de conserver cette

valeur de 10 points pour déterminer si un individu est précaire vis-à-vis de la santé.

Le score a été validé par deux méthodes de validité interne :

- La distribution du score par sous-groupes de population : comme l’âge et le sexe ne

sont pas intégrés dans le score, la distribution du score a été analysée dans ces deux

sous-groupes de population. Cette distribution est semblable chez les hommes et

chez les femmes. Comme attendu, le score de précarité est un peu plus élevé chez les

femmes que chez les hommes avec une moyenne de 6,78 contre 6,42 chez les

hommes. Les individus entre 18 et 29 ans ont les scores les plus élevés avec une

moyenne de 8,15. Ensuite, ce sont les individus de plus de 65 ans qui ont les scores

les plus élevés avec une moyenne de 7,01. Les individus entre 30 et 49 ans et entre

50 et 64 ans ont les scores les moins élevés avec respectivement une moyenne de

6,02 et de 5,93.

- La répartition du score par variable de santé : nous avons étudié les liens qui

existaient entre les individus classés précaires à partir du score, et les 18 variables de

santé. Etre en situation de précarité est associé de manière statistiquement

significative à 13 des 18 variables de santé étudiées. Une association significative n’a

pas pu être mise en évidence pour les variables de santé suivantes : surpoids, avoir

un problème de santé chronique, le rythme de vie nuisant à l’alimentation, le fait de

ne pas avoir un médecin généraliste régulier/traitant et le fait d’avoir déjà réalisé un

test de dépistage du sida mais pas volontairement.

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113

B. Les limites du score

Les données sur lesquelles sont basées toutes les analyses statistiques de cette thèse datent

de 2010. L’ensemble des données est donc à interpréter selon le contexte de 2010.

Par ailleurs, si la limite de la cohorte SIRS sur laquelle s’appuient nos analyses est de n’être

que représentative de la population de l’agglomération parisienne (et plus précisément de

Paris, et la petite couronne), son atout est de s’inscrire dans une dimension longitudinale

future. Pour valider ce score sur la population française, il faudrait donc le valider en externe

sur une autre population que celle étudiée afin de vérifier que les caractéristiques choisies

ainsi que le seuil de 10 sont toujours pertinents pour dépister les individus précaires parmi la

population générale en France.

Dans le questionnaire de l’étude, de nombreuses questions sont déclaratives, les répondants

peuvent donc répondre de manière faussée. Ce biais de déclaration est très difficile à

mesurer.

Certains déploreront la sélection ‘a priori’ des 14 variables sociodémographiques ayant

permis la construction du score. Elles ont été choisies par un consensus de chercheurs

spécialistes du sujet de la précarité. Aussi, grâce aux analyses en régression logistique

univariée, et surtout multivariée, nous avons réussi à démontrer qu’elles étaient très

fortement associées à un moins bon état de santé, un moindre recours aux soins, et une

alimentation dégradée.

D’autres nous demanderont pourquoi avoir sélectionné dans le questionnaire SIRS ces 18

déterminants pour évaluer la santé. Nous pensions qu’il était intéressant d’évaluer à la fois

des critères de santé objectifs, mais aussi des critères de santé perçus. Nous savons que le

recours aux soins, et en particulier le fait d’avoir un médecin régulier, est un élément

essentiel pour avoir accès aux campagnes de dépistage ainsi que pour avoir une meilleure

adhérence à celles-ci (22) (74) (75), permettant de maintenir un état de santé favorable.

L’insécurité alimentaire est le sujet de multiples recherches en santé publique et en

épidémiologie en particulier dans de nombreux pays développés et notamment au Canada,

aux Etats-Unis et en Europe du Nord. Ainsi, plus le statut socio-économique est élevé et plus,

d’une façon générale, les personnes ont une meilleure alimentation consommant par

exemple davantage de vitamines et de fibres, et moins de sucres et de lipides. Elles semblent

également davantage conscientes de la relation entre santé et alimentation et apparaissent

plus investies dans la gestion de leur santé et plus réceptives aux conseils et

recommandations alimentaires. Et il n’est plus à prouver que mauvaise alimentation et

obésité sont associées à un état de santé dégradé (76) (77) (78) (79) (80).

Un autre point à discuter est la cotation ‘a priori’ du score par un consensus des chercheurs

de l’équipe DS3 (Déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins) de l’INSERM. La

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114

validation interne du score par les deux méthodes proposées établit le bien-fondé de cette

cotation.

Certains s’interrogeront sur le choix d’un seuil à 20% de précaires. Cela s’appuie sur

l’estimation de la prévalence de la précarité dans la population générale en France (5).

Les méthodes de validation du score : La validation en sous-groupe a été réalisée en fonction du sexe et de l’âge, et nous avons

observé que la distribution du score chez les hommes et chez les femmes était similaire. En

revanche, nous avons remarqué que la valeur du score était significativement différente

dans les différentes classes d’âge de la population. Cela peut être expliqué par le fait que les

deux extrêmes de la population sont connus pour être parmi les plus précaires de la

population (81).

Par ailleurs, nous pouvons regretter que la situation de précarité ne soit pas associée

significativement à plusieurs des variables objectives de santé. En effet, elle n’est ni associée

au fait d’avoir un problème de santé chronique, ni au surpoids. Elle n’est pas non plus

associée au fait de ne pas avoir de médecin régulier. Cependant, si nous considérons que

notre score de précarité est valide, cela est finalement plutôt encourageant quant au

système de soins primaires en France. En effet, cela pourrait signifier que les individus

précaires ont un accès aux soins primaires similaires aux individus non précaires.

Pour complètement valider ce score de précarité, il faudrait maintenant le valider selon des

méthodes de validation externes. La validité externe d’un score clinique consiste à

déterminer ses qualités lorsqu'il est appliqué à un autre échantillon de la même population

(reproductibilité du score clinique) ou d'une population différente (transportabilité). Une des

perspectives serait d’étudier les propriétés du score lors d’une prochaine vague de la

cohorte SIRS. Une enquête en population générale serait également utile. Les résultats

obtenus dans les différentes populations seraient alors comparés avec ceux obtenus par la

validité interne (calibration, discrimination). Si les résultats concordent, le score pourra alors

être généralisable.

Nous pourrions également réaliser une étude de la stabilité du score par une analyse de type

test-retest. Cette méthode consiste à remesurer le score sur le même échantillon après un

court intervalle de temps. Cette technique permet d'apprécier la part d'erreur aléatoire : si

le test est fidèle et peu sensible aux erreurs aléatoires, on obtiendra une forte corrélation

entre les résultats du test et celui du re-test.

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La longueur du score Les praticiens nous diront que le temps mis à obtenir la réponse pour les 14 variables du

score est trop long pour une consultation de médecine générale.

Cependant, en pratique, il est assez simple de regrouper en une seule question plusieurs

items de ce score afin d’obtenir les différentes réponses : par exemple, en demandant à un

patient, quel est son activité principale : s’il nous répond qu’il est professeur des écoles,

nous pouvons en conclure qu’il a fait des études supérieures, et qu’il fait partie de la

catégorie socioprofessionnelle des cadres et professions intellectuelles supérieures, et qu’il

est actif occupé. En une seule question, nous avons pu coter 3 réponses du score.

D’autre part, beaucoup des informations nécessaires au calcul du score sont simples à

obtenir lors de la consultation, et devraient toujours être documentées dans chaque dossier

médical.

En effet, nous devrions connaître de façon systématique quelle est la couverture sociale de

chaque patient, ainsi que son métier, et sa situation familiale. Six items (« 1. Assurance

maladie », « 2. Niveau d’études », « 3. Catégories socioprofessionnelles », « 4. Statut

professionnel », « 6. Situation affective », « 7. Type de ménage ») sur les 14 variables cotées

sont donc en principe renseignées en routine.

En ce qui concerne les autres variables, il peut être intéressant de demander aux patients

s’ils se sentent seuls (« 5.Sentiment de solitude »). Cela paraît être un excellent moyen de

dépister la dépression. En effet, le sentiment de solitude est très fortement associé à un

risque plus élevé de dépression (Tableau 20) (13) en gardant à l’esprit que le sens de

causalité de cette association reste discutable.

Après s’être renseigné sur le sentiment de solitude des patients, il peut être facile

d’enchaîner sur les questions permettant de coter les variables « 10. Aide vie quotidienne »,

« 11. Soutien matériel/financier », « 12. Soutien affectif/moral ».

Après avoir posé de façon systématique la question sur la situation familiale, il pourrait être

facile de demander aux patients s’ils sont locataires, propriétaires, ou hébergés, et ainsi

renseigner l’item « 13. Situation dans le logement ».

Comme nous l’avons vu dans les résultats des analyses statistiques, la question de « 14.

L’origine migratoire », bien que plus difficile à poser en consultation de médecine générale

en France, est très intéressante. Elle est associée de façon significative à un moins bon état

de santé, ainsi qu’un moindre accès aux soins.

Vient enfin la délicate question de l’argent. En effet, en France, la question des revenus est

un sujet tabou. C’est une question difficile à poser mais aussi à quantifier. De quel argent

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116

dispose un individu ? Quel est le revenu disponible d’un individu ? Parle-t-on des revenus

avant ou après impôts ? S’agit-il des revenus de l’individu ou du ménage ? Des revenus

gagnés par un travail déclaré, et/ou par un travail non déclaré ? Pour répondre à cette

question des « 8.Revenus », sans heurter la sensibilité des patients, il suffirait peut-être de

leur demander s’ils gagnent plus ou moins de 910 euros par mois.

Il est ensuite facile de demander aux gens comment ils perçoivent leur situation financière et

ainsi renseigner la modalité « 9.Financièrement ».

D’un point de vue pratique, pour raccourcir la durée d’obtention des réponses de ce score, il

serait judicieux de modifier l’ordre des questions du score afin que les questions

s’enchaînent d’une manière plus logique.

Du point de vue du statisticien, pour raccourcir le score, nous pourrions aussi supprimer

certaines questions de ce score qui paraissent être moins souvent associées à un état de

santé dégradé. En effet, nous observons dans la Figure 4 et la Figure 5 que les items « 10.

Aide vie quotidienne », « 11. Soutien matériel / financier » et « 12. Soutien affectif/moral »

sont les déterminants les moins souvent associés aux variables de santé et que leur

association aux variables de santé n’est pas forte. Le type de ménage semble en effet plus

pertinent et plus statistiquement significatif que les questions relatives au soutien social.

Vient ensuite la question du « 8.Revenu » qui est le déterminant le moins souvent associé

aux variables de santé. Il semble que la situation financière perçue soit plus pertinente que

le revenu.

Du point de vue du médecin généraliste, nous pourrions supprimer les mêmes questions car

elles pourraient être trop intrusives à poser dans le cadre de notre consultation, et

s’apparenter à du voyeurisme : « 8.Revenu », « 10. Aide vie quotidienne », « 11. Soutien

matériel / financier » et « 12. Soutien affectif/moral ».

Voici un nouveau score plus simple, et plus rapide que nous proposons pour déterminer les

individus précaires en soins primaires. Il ne comprendrait plus que les 10 questions

suivantes :

1. Niveau d’études 2. Catégorie socioprofessionnelle 3. Statut professionnel 4. Assurance maladie 5. Situation affective 6. Type de ménage 7. Situation dans le logement 8. Financièrement 9. Sentiment de solitude 10. Origine migratoire

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117

Il faudrait tout d’abord étudier la distribution de ce nouveau score dans notre population

d’études, afin d’établir un nouveau seuil, puis il pourrait être intéressant de tester et de

valider ce nouveau score avec des patients de médecine de ville. Cela pourrait faire l’objet

d’une nouvelle étude.

Les biais de classement Par ailleurs, nous savons qu’il existe toujours des biais de classement dans un score. Il s’agit

d’un score prédictif de la précarité, mais, il est évident que toutes les personnes ayant un

score supérieur à 10 ne sont pas nécessairement précaires, et que les individus ayant un

score inférieur à 10 peuvent aussi être précaires.

Ainsi, un étudiant américain, faisant une année d’étude en France, célibataire, vivant seul,

qui doit faire attention en fin de mois, qui loue un appartement et qui n’a pas pris de

complémentaire santé en plus de la sécurité sociale a un score de précarité à 10.

Il faut évidemment toujours savoir garder son esprit critique de clinicien pour interpréter ce

score à bon escient.

Les critères de qualité utilisés pour l'évaluation de la méthodologie d'élaboration des scores (d’après Terwee et al.) (60), Annexe 3. Le coefficient alpha de Cronbach n’a pas été calculé. En conséquence, la cohérence interne

n’a pas été évaluée.

La reproductibilité (concordance et fiabilité) n’a pas été étudiée.

La sensibilité au changement n’a pas été mesurée. Cependant, au sein d’un même pays et

d’une même culture, la question de la « durée de vie » des scores de précarité (et des

définitions qui les sous-tendent) reste à étudier. Sur de longues durées, il semble évident

que les indices de défaveur ne peuvent être fixés et définis une fois pour toutes, justement

parce que les normes sociales et les contextes socio-économiques changent. Mais à partir de

quand, de quelle durée, de la survenue de quels changements sociaux et économiques

deviennent-ils obsolètes ?

Le gold-standard de la précarité Un questionnaire est valide s'il mesure bien ce qu'il est censé mesurer. Mais comment faire

quand il n’existe pas de gold-standard dans le domaine à mesurer ? En effet, il n’existe

aucun consensus sur une définition objective de la précarité dans le champ de la santé

publique, ni a fortiori d’outil idéal et unique pour la détecter, la mesurer compte tenu de la

nature intrinsèquement controversée du concept sous-jacent. Comme vu dans

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l’introduction, on ne peut pas classer les gens dans une catégorie entre précaire et non

précaire et il s’agit d’un continuum. La précarité ne caractérise pas une catégorie sociale

particulière mais un ensemble de situations dont les contours sont souvent difficiles à

appréhender.

Dans cette perspective, la validité contre critère ne peut pas être évaluée pour notre score.

C. Les forces du score

L’objectif de cette thèse était de créer un score qui soit à la fois validé, simple à mettre en

œuvre au niveau individuel, pertinent, et représentatif de la population française.

Finalement, il s’agit bien d’un score individuel, simple à mettre en œuvre, validé (même si

nous devons encore le valider en externe), pertinent et représentatif de la population

francilienne. Il faudra valider ce score en population générale française. Bien que parmi les

précaires il existe des disparités sociologiques majeures entre les citadins et les ruraux, entre

les anciens mineurs du Nord de la France et les nouveaux immigrés comoriens de Mayotte,

entre les jeunes mères célibataires et les veuves retraitées, ce score a l’avantage de prendre

en compte les multiples dimensions de la précarité, à la fois matérielles et sociales, et

d’englober l’ensemble de la population française. La notion de précarité ne caractérise pas

une catégorie sociale particulière mais synthétise un ensemble multifactoriel de situations

péjoratives. Notre score a l’avantage d’aborder à la fois la vulnérabilité économique et

sociale en prenant en compte les différentes dimensions de la précarité au niveau individuel.

L’évaluation de la vulnérabilité socio-économique individuelle grâce à ce score prend bien en

considération non seulement l’emploi mais également les ressources, la famille, le logement,

l’éducation, la protection sociale, et les liens sociaux.

Finalement, les variables du score choisies ‘a priori’ par les chercheurs de l’équipe DS3

(Déterminants sociaux de la santé et du recours aux soins) de l’INSERM sont simples. Un

travail très intéressant élaboré par un groupe de médecins généralistes et d’universitaires

est en cours de relecture. Il s’agit de recommandations aux médecins généralistes en France

sur : « Pourquoi et comment enregistrer la situation sociale d’un patient en médecine

générale ? ».

Par consensus, le groupe a retenu 7 informations indispensables : la date de naissance, le

sexe, l’adresse, le statut par rapport à l’emploi, la profession éventuelle, l’assurance maladie

et les capacités de compréhension du langage écrit du patient.

Le groupe de travail a ensuite retenu 9 informations utiles à recueillir au fur et à mesure des

consultations : la situation de famille, le nombre d’enfants à charge, le fait de vivre seul, le

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pays de naissance, le niveau d’études, la catégorie socioprofessionnelle INSEE, le fait de

bénéficier de minimas sociaux, les conditions de logement, et la situation financière perçue.

Intitulé Groupe A Indicateurs

indispensables

Groupe B Indicateurs

utiles

Groupe C Indicateurs non retenus

Date de naissance X

Sexe X

Adresse X Assurance maladie X Statut par rapport à l’emploi X Profession X Capacités de compréhension du langage

écrit X Pays de naissance

X

Vit seul (e)

X

Situation de famille

X

Nombre d’enfants à charge

X

Niveau d’études

X

Catégorie socioprofessionnelle INSEE

X

Bénéficie de minima sociaux

X

Statut vis à vis du logement

X

Situation financière perçue

X

IRIS (mesure écologique du niveau socio-économique du lieu de résidence)

Non utilisable en consultation

Plus haut diplôme obtenu

Moins pertinent que le niveau d’étude.

Type de contrat de travail (contrat à durée déterminée, indéterminée)

Question considérée comme trop intrusive et pertinence non supérieure à celle du statut par rapport à l’emploi.

Temps de travail (temps complet, temps partiel)

Manque de pertinence (difficulté d’interprétation)

Revenu du ménage

Question considérée comme trop intrusive et pertinence non supérieure à la situation financière perçue

Nombre d’enfant

Moins pertinent que nombre d’enfant à charge

Nationalité

Moins pertinent que le pays de naissance

Origine ethnique

Moins pertinent que le pays de naissance

Ancienneté de résidence en France

Pertinence non évidente selon la bibliographie

Situation administrative par rapport à l’immigration

Pertinence inférieure à celle de l’assurance maladie

Langue maternelle

Pertinence inférieure à la compréhension du langage écrit

Capacité de compréhension du langage orale

Difficulté d’évaluation et pertinence non supérieure à celle de la compréhension du langage écrit

Analphabétisme

Difficulté d’évaluation et pertinence non supérieure à celle de la compréhension du

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langage écrit

Culture de santé (“health literacy”)

Difficulté d’évaluation et pertinence non supérieure à celle de la compréhension du langage écrit

Salubrité du logement

Pertinence surtout pour les risques d’exposition à des toxiques, redondance partielle avec l’adresse pour ce qui est de la situation sociale

Réseau social

Pertinence non supérieur à la question de vivre seul

Score EPICES, version complète (11 questions) ou version courte (enquête ESPS 2004, 4 questions)

N’est pas un indicateur mais un score. Non faisable au quotidien en consultation

Tableau 30 : Liste des 33 indicateurs issus de la bibliographie sélectionnés par le groupe de travail sur l’enregistrement de la situation sociale d’un patient en médecine générale

Nous constatons que la plupart des items du score proposé dans cette thèse sont similaires

avec les 16 indicateurs indispensables ou utiles retenus par le groupe. Nous n’avons pas

utilisé dans notre score la capacité de compréhension du langage écrit (car cette dimension

n’était pas interrogée dans le questionnaire SIRS). Nous avons étudié dans notre échelle de

défaveur sociale les notions de soutien social, le sentiment de solitude ainsi que le revenu

qui n’ont pas été retenues comme faisant partie des 16 informations indispensables ou

utiles par le groupe de travail. Dans la version écourtée du score proposée ci-dessus, nous

suggérons d’ailleurs de supprimer les dimensions de soutien social, et de revenus qui sont

moins souvent associées à des résultats significatifs d’un point de vue statistique, et

considérées comme trop intrusives du point de vue du généraliste.

D’un point de vue statistique, par rapport aux critères de qualité utilisés pour l'évaluation de

la méthodologie d'élaboration des scores (d’après Terwee et al., (60), Annexe 3), notre score

répond aux critères de qualité suivants : la validité du contenu, la validité du construit, l’effet

plafond, et enfin l’interprétabilité.

Les forces de notre score sont en définitive sa cohérence, sa simplicité, son utilité, son

acceptabilité auprès des individus, la validité du construit, et la pertinence par rapport au

modèle français.

D. Comparaison aux scores déjà existants

Des similitudes existent entre le score proposé dans cette thèse et le score EPICES. Ainsi, les

items sur l’assurance maladie, la situation dans le logement, les difficultés financières, le

faire de vivre en couple et les questions sur le soutien social existent dans les deux scores.

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Le score que nous avons élaboré, comme le score de Pascal, prend en compte la dimension

matérielle de la précarité. Nous pouvons remarquer des similitudes avec l’outil de Pascal

pour les items « bénéficier de la couverture maladie universelle ou l’AME », « assurance

maladie complémentaire » qui sont réunis en un seul item dans notre questionnaire. L’item

« difficultés à payer les médicaments ou les examens de santé » est traité de manière plus

globale par la question « situation financière perçue » dans notre étude.

Par rapport au score de Pascal (55), notre score a l’avantage d’être multidimensionnel. En

effet, le score de Pascal ne prend en compte que des dimensions matérielles de la

vulnérabilité en dehors de la recherche d’un emploi. Notre score se base sur la population

générale francilienne, tandis que le score de Pascal a été réalisé à partir des patients

consultant aux urgences de l’hôpital de Nantes, beaucoup moins représentatif de la

population générale.

Si nous comparons notre score à celui du Handicap Social (57), il a le net avantage d’être

bien plus rapide à poser en consultation de médecine générale avec ses 14 questions versus

les 111 questions du score de Handicap social. En revanche, le score développé dans cette

thèse classe de façon dichotomique les « précaires » des « non précaires », tandis que le

score de Handicap social classe les individus en 3 catégories.

Enfin, par rapport au score EPICES (16), le score ici présenté a l’avantage d’être facile à

calculer, et le total des points peut être obtenu sans utiliser une calculatrice. Les méthodes

d’élaboration et de validation de notre score sont beaucoup plus rigoureuses.

L’extrapolation du score EPICES à d’autres populations que celles accueillies en CES est

difficile. Les questions du score EPICES sont trop intrusives, et pas assez précises. Les auteurs

du score EPICES ne détaillent pas l’intitulé exact de chaque question, ce qui peut donner des

réponses non univoques.

E. Perspectives

Ce score pourrait être intégré de manière systématique dans chaque dossier (qu’il soit

papier ou informatique) des patients, et chaque item devrait être renseigné à l’issue du

premier entretien. Avec les dossiers informatiques, le score pourrait être calculé

automatiquement, et une alerte pour les patients les plus précaires pourraient alors

apparaître. Pour les dossiers papiers, ce score à l’avantage d’être très simple à calculer sans

calculette, car il s’agit simplement d’additionner 14 variables cotées de 0 à 3.

Cela permettra de repérer les patients les plus à risque en soins primaires, qui pourraient

nécessiter une prise en charge particulière.

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Ce travail doit être la base fondatrice de nombreuses autres études : une étude devra être

réalisée lors d’une nouvelle vague d’enquête de la cohorte SIRS mais aussi sur une autre

population que la population SIRS, afin de valider le score en externe. Nous pourrions par

exemple imaginer une étude menée en médecine ambulatoire auprès de médecins

généralistes.

Une nouvelle étude méritera d’être menée afin d’établir le lien entre défaveur sociale et les

pathologies les plus fréquemment rencontrées en soins primaires (diabète, hypertension

artérielle, cancer, etc.).

Un autre travail pourra étudier le recours aux soins et le dépistage des patients précaires tels

que définis par ce score.

Il faudrait dénommer ce score afin que chaque intervenant puisse s’y référer aisément. Il

convient de le diffuser auprès du plus grand nombre (par exemple, article dans la revue

Prescrire, dans le BEH, communication à des congrès de médecine générale, etc.).

Aussi, à long terme, d’un point de vue socio-économique, nous pourrions même imaginer

que ce score permettrait d’introduire des prises en charge plus adaptées pour les

populations les plus socialement fragilisées : temps de consultation plus long avec

augmentation du prix de la consultation pour le praticien sans augmentation du ticket

modérateur pour le patient s’il est coté précaire par le score, campagnes de dépistage plus

ciblées pour cette patientèle, etc. En repérant les individus précaires qui ne sont pas

identifiés par les critères administratifs habituels, notre indicateur de précarité pourrait faire

évoluer les mentalités, en passant d'un modèle d'égalité (où chaque patient a le même droit

aux actions de santé), vers un modèle d'équité (les interventions de santé étant

prioritairement adressées aux personnes en situation de vulnérabilité sociale). Les différents

acteurs se devraient alors d’être prudents lors de la mise en œuvre de cette « discrimination

positive » afin d'éviter tout risque de stigmatisation.

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VI. Conclusion

Les indicateurs de mesure de défaveur sociale devraient jouer un rôle fondamental dans

toutes les études qui se rapportent à l’état de santé de la population, car les déterminants

psycho-socio-économiques sont à la fois un déterminant clé et des variables confondantes

majeures de ces recherches.

Il apparaît maintenant indispensable de systématiser l’identification des patients les plus

socialement fragilisés en consultation afin d’améliorer la qualité de leur prise en charge. Le

score proposé peut s’intégrer facilement dans le dossier médical du patient.

Les scores de précarité publiés jusqu’à maintenant sont majoritairement des indicateurs

« écologiques » établis à partir de données agrégées. Notre score est plus informatif car

établi au niveau individuel, ce qui le rend utilisable en pratique quotidienne de médecine.

Notre outil de repérage est facile d’utilisation, a des propriétés métrologiques validées,

prend en compte l’aspect multidimensionnel de la précarité, et pourrait être un instrument

efficace dans l’analyse de la contribution des situations de précarité aux inégalités de santé.

Une meilleure compréhension des déterminants de santé est fondamentale pour la mise en œuvre des politiques de santé visant à réduire les inégalités de santé.

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VIII. Annexes

Annexe 1 : Score de Pascal

Avez-vous la CMU (couverture maladie universelle), la CMU Complémentaire ou l’Aide Médicale d’Etat (AME : hospitalière ou totale) ? OUI NON

Avez-vous une mutuelle santé ou une Assurance maladie complémentaire ? OUI NONa

Recevez –vous une de ces allocations : le RMI, l’AAH (Allocation Adulte Handicapé), l’API (Allocation Parent Isolé), l’ASS (Allocation Solidarité Spécifique), l’AI (Allocation d’Insertion), l’Allocation de Veuvage, le Minimum Vieillesse ou l’Allocation Supplémentaire de Vieillesse ? OUI NON

Etes-vous à la recherche d’un emploi depuis plus de 6 mois ou d’un 1er emploi OUI NON

a A la différence des autres items, c’est ici la réponse « non » qui conditionne le repérage « précaire »

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Annexe 2 : Les six grands domaines couverts par le questionnaire de Handicap social

1- Domaine « santé » Indicateur de morbidité (MORBI)

résulte de la sommation des maladies et des symptômes déclarés Question : Quels symptômes et ou maladies ? Indicateur de risque (RISKI) est obtenu par la sommation de trois variables : être fumeur, consommer des boissons alcoolisées et l’association éventuelle des deux Questions : Etes-vous fumeur, consommateur de boissons alcoolisées ou les deux ?

2- Domaine « ressources » Indicateur de niveau de vie

Il est constitué par le revenu des personnes (REVENU) Question : Quel est votre revenu mensuel ?

Indicateur de précarité (PRECAT) est constitué de quatre variables : les difficultés financières (DEF), le taux d’aide financière (TAF), présence d’un chômage non indemnisé (CHOM) et d’une accumulation des risques de précarité (PRESTENDETT), à savoir une accumulation des prestations sociales et de l’endettement Questions : Avez-vous des difficultés financières ? Bénéficiez-vous d’aide financière ? Etes-vous en chômage non indemnisé ? Plusieurs de ces difficultés ?

3- Domaine « insertion culturelle » Indicateur de scolarisation (SCOL)

Indicateur d’activités culturelles (CULTU) est constituépar trois variables : lecture d’un journal, de livres et d’un indicateur présomptif de handicap d’insertion culturelle Question : Lisez-vous un journal, des livres ?

4- Domaine « relations avec autrui » Indicateur relations familiales (FAM)

Question : Voyez-vous votre famille ?

5- Domaine « logement » Indicateur de confort intérieur (CI)

est constitué de quatre variables : le confort sanitaire (DF), l’équipement en biens durables (EQ), l’indice de peuplement (IP) et l’équipement complémentaire (EC) Questions : Votre logement est-il confortable (cuisine, eau, WC) ? A-il un téléviseur, une machine à laver, etc. ? Avez-vous plusieurs voitures ?

La localisation du logement (LOCA) est composé de trois variables : la proximité des commodités (DIS), les critiques à l’environnement (CRIT) et le statut d’occupation (L) Questions : Votre logement est-il proche de la poste, de la pharmacie, du magasin d’alimentation, d’un arrêt de transport en commun ?

6- Domaine « patrimoine » Indicateur d’actifs immobiliers (IMMO)

Question : Êtes-vous propriétaire de votre logement, propriétaire, locataire ?

Indicateur d’actifs mobiliers (MOBI) Question : Avez-vous un compte-chèque, un livret d’épargne, des valeurs mobilières ?

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Annexe 3 : Critères de qualité utilisés pour l'évaluation de la méthodologie d'élaboration des scores (d’après Terwee et al.)

Critère de qualité Définition Conditions de notation a,b

1. Validité du contenu Dans quelle mesure le domaine d’intérêt est convenablement décrit par les items du questionnaire

+ : Une description claire est fournie pour l’objectif de la mesure, la population cible, les concepts mesurés, la sélection des items ET la population cible et (les chercheurs OU les experts) étaient impliqués dans la sélection des items ;

± : Une description claire des aspects mentionnés ci-dessus manque OU seule la population cible a été impliquée OU méthodologie de l’étude douteuse ; - : Pas d’implication de la population cible; ND : Pas d’information disponible sur l’implication de la population

2. Cohérence interne Dans quelle mesure les items sont corrélés entre eux et mesurent ainsi le même concept

+ : Analyse factorielle effectuée sur un échantillon de taille adéquate (7 * nombre d’items et ≥100) ET alpha(s) de Cronbach calculé(s) par dimension ET alpha(s) de Cronbach’s entre 0,70 et 0,95;

± : Pas d’analyse factorielle OU méthode douteuse; - Alpha(s) de Cronbach<0,70 ou >0,95, malgré une méthodologie adéquate; ND : Pas d’information disponible sur la cohérence interne.

3. Validité contre critère

Dans quelle mesure le score est cohérent avec le gold standard

+ Arguments convaincants pour dire que le gold standard est « gold » ET corrélation avec le gold standard >0,70 ;

± : Pas d’argument suffisant pour prouver que le gold standard est « gold » OU méthode douteuse; - : Corrélation avec le gold standard <0,70 malgré une méthode adéquate; ND : Pas d’information disponible sur la validité des critères.

4. Validité du construit Dans quelle mesure, le score est en cohérence avec les hypothèses faites initialement concernant le concept mesuré

+ :Des hypothèses spécifiques ont été formulées ET au moins 75 % des résultats sont en accord avec ces hypothèses ;

± : Méthode douteuse (par exemple : pas d’hypothèse) ; - : Moins de 75% des hypothèses ont été confirmés, malgré une méthode adéquate ; ND : Pas d’information disponible sur la validité du construit.

5. Reproductibilité

5.1. Concordance Dans quelle mesure les scores mesurés de façon répétée sont proches les uns des autres (erreur absolue)

+ : CMI < PPCD OU CMI en dehors des limites de la concordance OU arguments convaincants pour dire que la concordance est acceptable; ± : méthodologie douteuse OU (CMI non défini ET pas d’argument convaincant pour dire que la concordance est acceptable); - : CMI ≥PPCD OU CMI égal ou situé à l’intérieur des limites de la concordance, malgré une méthodologie adéquate; ND : Pas d’information disponible sur la concordance.

5.2. Fiabilité Dans quelle mesure les patients peuvent être distingués les uns des autres, malgré les erreurs de mesure (erreur relative)

+ : Coefficient de corrélation intraclasse ou Kappa pondéré ≥ 0,70 ;

± : méthodologie douteuse (par exemple, intervalle de temps non mentionné); - : Coefficient de corrélation intraclasse ou Kappa pondéré <0.70, malgré une méthodologie adéquate; ND : pas d’information sur la fiabilité.

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6. Sensibilité au changement

La capacité du questionnaire à distinguer des changements cliniquement important au fil du temps

+ : PPCD OU PPCD < CMI OU CMI en dehors des limites de la concordance OU RR>1,96 OU ASC ≥ 0,70; ± : méthodologie douteuse; - : PPCD OU PPCD ≥ CMI OU CMI égal ou situé à l’intérieur des limites de la concordance OU RR ≤ 1,96 OU ASC<0,70, malgré une méthodologie adéquate; ND: Pas d’information sur la sensibilité au changement.

7. Effets plancher et plafond

La proportion de répondants qui ont obtenu le plus bas ou le plus haut score

+ : ≤15% des répondants ont atteint le plus haut ou le plus bas score possible ; ± : méthodologie douteuse; - : >15% des répondants ont atteint le plus haut ou le plus bas score possible, malgré une méthodologie adéquate ; ND : Pas d’information disponible sur l’interprétation.

8. Interprétabilité Dans quelle mesure il est possible d’associer une signification qualitative à un score quantitatif

+ : Moyenne et écarts types donnés pour au moins quatre sous-groupes de patients et CMI défini ; ± : méthodologie douteuse OU moins de quatre sous-groupes ou pas de CMI défini ; ND : Pas d’information donnée sur l’interprétation

CMI: Changement minimal considéré comme important; PPCD: plus petit changement détectable; ASC : Aire sous la courbe

a + : note positive; ± : note indéterminée; - : note négative; ND : non disponible.

bméthodologie douteuse : il manque une description claire de la méthodologie, la taille de l’échantillon est inférieure à 50 sujets (elle

doit être d’au moins 50 sujets dans chaque sous-groupe d’analyse) ou il existe une autre faiblesse dans la conception ou l’exécution de l’étude.

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Annexe 4 : Les questions de l’étude SIRS

1. Vous êtes :

• Un homme ...................... • Une femme ........ 2. Quelle est votre année de naissance ?

3. Actuellement, avez-vous une couverture maladie de base ?

• Oui, la Sécurité sociale standard • Oui, la Sécurité sociale de base par le biais de la CMU • Oui, l'aide médicale d’Etat (AME • Non, aucune couverture maladie • (Ne sait pas) 4. Bénéficiez-vous d'une couverture maladie complémentaire ?

• Oui, par la CMU • Oui, par une mutuelle ou une assurance privée • Non, aucune • (Ne sait pas)

5. Jusqu'à quel niveau d'études avez-vous été ? (dernière classe fréquentée)

• Jamais été à l'école Passer à 7 • Enseignement primaire • Enseignement secondaire 1er cycle (de la 6ème à la 3

ème

) • Enseignement secondaire deuxième cycle • Enseignement supérieur 6. Quel est le diplôme le plus élevé que vous avez obtenu ?

• Aucun diplôme • CEP (certificat d'études primaires) • BEPC, BE (brevet élémentaire), BEPS • CAP, BEP ou autre diplôme de ce niveau • Baccalauréat professionnel • Baccalauréat technique ou technologique • Baccalauréat général • Bac+2 ou équivalent (DEUG, BTS,DUT) • Bac + 3 et au-delà

7. Actuellement, quelle est votre situation professionnelle principale ?

1 Vous occupez un emploi (y compris en congé annuel, congé maternité, congé individuel de formation, élèves fonctionnaires…) 2 Vous êtes apprenti sous contrat ou en stage rémunéré 3 Vous êtes étudiant élève, en formation ou en stage non rémunéré 4 Vous êtes chômeur (inscrit ou non à l'ANPE / Pôle Emploi) 5 Vous êtes retraité ou retiré des affaires ou en préretraite 6 Vous êtes femme ou homme au foyer 7 Vous êtes en congé parental à temps plein 8 Autre situation d'inactivité (personne handicapée…) 7. Si vous travaillez actuellement ou si vous avez déjà travaillé (au moins 3 mois de suite) :

Quelle est votre profession précise (ou votre dernière profession) ?

Indiquez en clair :_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ puis cochez : • Agriculteurs exploitants • Artisans, commerçants et chefs d'entreprises • Cadres et professions intellectuelles supérieures

• Professions Intermédiaires • Employés • Ouvriers

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8. D'une façon générale, vous diriez que vous vous sentez très seul, plutôt seul, plutôt entouré ou très entouré ?

• Très seul • Plutôt seul • Plutôt entouré • Très entouré

9. Actuellement, vivez-vous en couple ? • Vous êtes en couple et vous vivez avec votre conjoint...................... passer à 11 • Vous êtes en couple mais vous ne vivez pas avec votre conjoint ..... passer à 11 • Vous n'êtes pas en couple ................................................................ passer à 10 10. Si pas en couple : Avez-vous néanmoins actuellement une relation sentimentale ou amoureuse qui est importante pour vous ? • Oui • Non

11. Actuellement, avez qui vivez-vous ?

• Seul (ni enfant, ni adulte, ni famille, amis ou colocataires) • Avec des enfants (qu’ils soient les vôtres ou non) ? oui non combien ? age(s) ? • Avec d’autres adultes ? oui non combien ? (comptez ici votre conjoint, mais pas vous-même)

12. Vous-même ou quelqu’un de votre ménage perçoit-il un minima social (RMI/RSA, allocation de solidarité spécifique, allocation aux adultes handicapés, allocation supplémentaire d’invalidité, allocation veuvage, minimum vieillesse) ?

• Oui • Non

13. Etant donnés les revenus de votre ménage, actuellement, diriez-vous que financièrement…

• Vous êtes à l'aise • Ça va • C'est juste, il faut faire attention • Vous y arrivez difficilement

14. En cas de besoin, est-ce que vous pourriez compter sur quelqu'un, qu’il s’agisse de membres de votre ménage, de membres de votre famille, d’amis, de collègues ou de voisins, pour…

… vous aider dans la vie quotidienne, vous donner un coup de main (*) ? oui non

… vous aider financièrement ou matériellement (nourriture, vêtements, etc.) ? oui non

… vous apporter un soutien moral ou affectif ? oui non

15. Qui est le propriétaire de votre logement ?

!! Consigne : Si la personne enquêtée est la propriétaire du logement ou si elle est copropriétaire (même avec

d'autres personnes), cochez la réponse n°1 (“vous-même”)

1 • Vous-même (seul ou avec quelqu'un d'autre) ........................................................................ 2 • Un (ou plusieurs) membre du ménage appartenant à votre famille ....................................... 3 • Un (ou plusieurs) membre du ménage n'appartenant pas à votre famille ........................... 4 • Un (ou plusieurs) membre de votre famille ne faisant pas partie du ménage ........................ 5 • Un ou plusieurs particuliers non membres du ménage et n'appartenant pas à votre famille.. 6 • Un organisme HLM (ou assimilé) ........................................................................................... 7 • Votre employeur (ou celui d'un occupant du logement) ......................................................... 8 • Un autre organisme privé ........................................................................................................

9 • Autre.........................................................................................................................................

Passez à 18 Passez 16

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16. Vous personnellement, payez-vous un loyer pour ce logement ?

• Oui Passez à 18 • Non Passez à 17

Si non : 17. Quelle est votre situation ?

• Vous résidez dans ce logement avec le propriétaire ou locataire principal, en tant que parent, conjoint, enfant, etc. de celui-ci • Vous êtes hébergé gratuitement par un (ou plusieurs) membre du ménage • Vous êtes hébergé par un (ou plusieurs) membre du ménage moyennant rétribution • Vous êtes occupant à titre gratuit • Vous êtes occupant sans titre (squat)

18. Etes-vous ? • Français de naissance • Devenu Français par acquisition (naturalisation, mariage).......

• Etranger Précisez votre nationalité : ..................................................

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IX. Résumé

Le lien entre état de santé et précarité est maintenant établi. Cependant, il est très difficile de pouvoir évaluer

la défaveur sociale facilement en soins primaires. L’objet de la thèse est d’établir un score validé, facile

d’utilisation, multidimensionnel, pertinent, et représentatif de la population française.

A partir de la population de l’étude de cohorte SIRS 2010, 14 caractéristiques socio-démographiques ont été

déterminées pour créer le score de précarité : le sexe, l’âge, l’assurance maladie, le niveau d’études, la

catégorie socio-professionnelle, le statut professionnel, le sentiment de solitude, la situation affective, le fait

de vivre seul ou non, le niveau de revenus, l’importance du soutien social (soutien dans la vie quotidienne,

financier et affectif), le fait d’être propriétaire ou locataire, le ressenti quant à ses ressources financières, et

enfin l’origine migratoire. 18 variables de l’étude SIRS furent sélectionnées afin d’évaluer l’état de santé. Les 14

caractéristiques sociodémographiques sont effectivement associées à des degrés différents à un état de santé

dégradé, un moindre recours au soin, et une moins bonne alimentation.

Le score est finalement composé de 14 questions à choix multiples (correspondant aux 14 caractéristiques

socio-démographiques) dont chacune des réponses a été coté de 0 à 2. La valeur de 10 points a été choisie

pour déterminer si un individu est précaire vis-à-vis de la santé. Vingt pour cent de la population a un score

supérieur à 10. Etre en situation de précarité est associé de manière statistiquement significative à 13 des 18

variables de santé étudiées.

Ce travail doit être la base fondatrice de nombreuses autres études.

MOTS-CLES

Indicateurs de pauvreté, médecine générale, indicateurs de santé, indicateurs sociaux, indicateurs

économiques


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