MACHADO DE ASSIS
brésilien – ironique – cathartique relativiste – psychologique – atemporel incontournable – canonique – universel
Pourquoi faut-il le lire ?
LITTÉRATURE JEUNESSE :
UN REGARD DU BRÉSIL
À LA DÉCOUVERTE DES LETTRES
BRÉSILIENNES
SOUTIEN À LA TRADUCTION :
LA FRANCE LIT LE BRÉSIL
2017 /1
#6
Brésil Culturele magazine du service culturel de l’ambassade du Brésil en France
AIDES À LA TRADUCTION ET À LA PUBLICATION À L’ÉTRANGER DE LA LITTÉRATURE BRÉSILIENNE – BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
par Maria Eduarda Marques
Placée sous l’égide du ministère de la Culture du Brésil, la Fondation Bibliothèque nationale participe aux actions de promotion à l’étranger de la littérature et de la produc-tion intellectuelle brésiliennes. La mission principale de la fondation à cet égard consiste à mettre en œuvre le Programme d’aide à la traduction et à la publication d’auteurs brésiliens, qui se décline en plusieurs dispositifs :
1 • Aide à la traduction et à la publication d’auteurs brésiliens à l’étranger, par le biais de subventions pouvant s’élever jusqu’à 8 000 dollars, octroyées aux maisons d’édition qui souhaitent publier des titres brésiliens ;
2 • Aide aux séjours d’échanges d’auteurs brésiliens à l’étran-ger, par le biais de subventions octroyées aux maisons d’édition et aux institutions culturelles étrangères qui souhaitent inviter des auteurs brésiliens à participer à des événements littéraires à l’étranger ;
3 • Aide à la résidence de traducteurs étrangers au Brésil, par le biais de bourses destinées aux traducteurs qui souhaitent effec-tuer un séjour au Brésil pour y mener des recherches et travailler sur leurs projets de traductions.
Depuis la création du Programme de traduction en 1991, 940 aides à la traduction et à la publication d’auteurs brésiliens ont été octroyées. Plus de 70% d’entre elles ont été accordées depuis 2011, lorsque le Programme a été reformulé.
La France et le soutien aux maisons d’édition, aux
festivals littéraires et aux traducteurs
La France est le deuxième bénéficiaire de l’aide à la traduction accordée par la Bibliothèque nationale, derrière l’Espagne. Depuis 1991, ce sont 109 bourses qui ont été obtenues par des maisons d’édition françaises, dont 78 (plus de 70%) au cours des six der-nières années. Parmi les projets qui ont récemment reçu cette aide nous pouvons citer les traductions d’auteurs classiques et reconnus comme Graciliano Ramos, Guimarães Rosa, Lima Barreto, Moacyr Scliar, Nelson Rodrigues et Rachel de Queiroz, mais aussi de
contemporains, voix nouvelles ou déjà acclamées dans les styles les plus variés, comme Ana Maria Machado, Adriana Lisboa, Alberto Mussa, Carola Saavedra, Chico Buarque, Daniel Galera, Edney Silvestre, Edyr Augusto, Lygia Bojunga, Marcelino Freire, Michel Laub, Paloma Vidal et Paulo Lins, entre autres.
Les maisons d’édition auxquelles ces bourses ont déjà été accordées sont : Albin Michel, Anacaona, Anacharsis, Asphalte, Autrement, Belleville Éditions, Belfond, Books, Buchet/Chastel, Éditions çà et là, Cambourakis, Chandeigne, Éditions des Deux Terres, Didier Jeunesse, Le Seuil, Éditions du Sextant, Envolume Éditions, Folies d’encre, Gallimard, Kanjil, Les Arêtes, Les Solitaires Intempestifs, Mercure de France, Métailié, Métropolis, Père Fouettard, Petra, Phébus, Présence Africaine, Ramsay, Reflets d’Ailleurs, Riveneuve, Le Temps des Cerises, Sarbacane, Stock, Tupi or not Tupi et Zulma.
Depuis 2012, l’année de création du Programme de séjours d’échanges, seize écrivains brésiliens ont voyagé en France avec l’aide de la Bibliothèque nationale, en vue de participer à des lec-tures, des lancements et des événements littéraires comme les festivals Belles Latinas et Étonnants Voyageurs.
Des traducteurs français ont déjà bénéficié du Programme d’aide à la résidence de traducteurs étrangers et ont pu passer un séjour au Brésil pour travailler à la traduction d’au-teurs brésiliens. Ce sont : Dominique Nedellec, traducteur de O diário da queda, de Michel Laub ; Didier Lamaison, traducteur de Minhas queridas, de Clarice Lispector ; Paula Salnot, traductrice de Fogo morto, de José Lins do Rego ; et Philippe Poncet, traduc-teur de Os espiões, de Luis Fernando Veríssimo.
Maria Eduarda Marques est Coordinatrice générale du Centre de Coopération et de Diffusion de la Bibliothèque nationale
« La France est le deuxième bénéficiaire de
l’aide à la traduction. Depuis 1991, ce sont
109 bourses qui ont été obtenues par des
maisons d’édition françaises – dont 78 au
cours des six dernières années »
editorial
Brésil Culture vous montre, cher lecteur, que Livre Paris, la fête de la littérature de la capitale française, est aussi une fête brésilienne. Invité d’honneur aux salons de 1998 et de 2015, le Brésil affiche à chaque édition toute la diversité et la richesse de ses lettres, dans le cadre d’un projet pérenne qui s’inscrit dans la continuité et qui est porté avec une grande fierté. Mais cette démarche ne se limite pas au salon parisien. La présence de voix brésiliennes sur d’autres événements littéraires français, et le soutien à la traduction d’œuvres permettent au lecteur francophone de découvrir – et de multiplier – les plaisirs que procurent nos textes.
Si vous ne connaissez pas encore nos lettres, tentez les chemins transformateurs que tracent certains de nos écrivains. Pour ceux qui ont déjà eu l’occasion d’y goûter, laissez-vous surprendre une nouvelle fois – notamment par Joaquim Maria Machado de Assis. Il est l’un des auteurs lusophones les plus emblématiques de tous les temps, dont le génie est à l’origine de récits et de personnages inoubliables. Son œuvre – à la fois brésilienne et universelle – mérite sa place parmi les textes incontournables de la littérature occidentale.
Au-delà d’auteurs célèbres comme Machado de Assis, Manuel Antônio de Almeida, José Lins do Rego ou João Guimarães Rosa, c’est le moment d’apprécier le regard littéraire brésilien contemporain. Une nouvelle génération d’écrivains talentueux vient s’ajouter à une pléiade d’auteurs classiques déjà publiés en France – deuxième pays qui a le plus bénéficié des aides à la traduction de la Fondation Bibliothèque nationale du Brésil. Une partie de ces écrivains se consacre à la littérature enfance et jeunesse. Leur vision brésilienne sur le monde offre aux jeunes lecteurs des récits surprenants et des illustrations de grande qualité, inspirés des différentes composantes de notre société.
Laissez la littérature brésilienne vous étonner. Si vous pouvez vous rendre à Livre Paris 2017, reprenez la lecture de cette revue dans l’autre sens : retournez-la et notez la vaste programmation littéraire du stand du Brésil (G-76). Plus de quarante activités présenteront au public un panorama de la prose, de la poésie et du théâtre brésiliens – sans négliger la littérature pour les petits. Profitez de notre librairie pour acquérir ce qu’il y a de mieux sur notre pays, en français comme en portugais. Soyez-en sûrs : le Brésil a beaucoup à raconter à une France qui adore lire.
2 AIDES À LA TRADUCTION ET À LA PUBLICATION à l’étranger de la littérature brésilienne – Bibliothèque nationalepar Maria Eduarda Marques
4 À LA DÉCOUVERTE DE LA LITTÉRATURE BRÉSILIENNEpar Leonardo Tonus
6 DE L’IMPORTANCE DE L’ŒUVRE FICTIONNELLE DE MACHADO DE ASSISpar Domício Proença Filho (Traduction : Izabella Borges)
9 LITTÉRATURE JEUNESSE : UN REGARD BRÉSILIEN SUR LE MONDEpar Paula Anacaona
10 LIVRE PARIS 2017 : ACTIVITÉS AU STAND DU BRÉSIL
Brésil Culturele magazine du service culturel de l’ambassade du Brésil en France
SUIVEZ-NOUS Ambassade du Brésil à Paris
http://paris.itamaraty.gov.br
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Ambassadeur du Brésil en France :
Paulo C. de Oliveira Campos
“Brésil Culture” est une publication du service culturel de l’ambassade du Brésil en France.
Traduction et révision : Clémence Homer et Leila Azeddine
Tous droits réservés. Reproduction autorisée moyennant mention de la source.
sommaire
Brésil Culture 32
Les actions publiques ou privées, individuelles ou collectives réa-lisées depuis la fin des années 1990 ont ainsi contribué de façon significative à faire du marché éditorial brésilien un marché dyna-mique et attractif sur le plan international. Si la revue Machado de Assis a cherché, dès sa première publication, à promouvoir la divulgation de la littérature brésilienne auprès des acteurs du livre à l’étranger (en compilant des traductions d’extraits d’œuvres bré-siliennes non traduites), Brazilian Publishers s’est positionné, quant à lui, comme l’un des principaux médiateurs dans le processus d’ex-portation de contenus éditoriaux. Résultat d’un partenariat entre la Chambre brésilienne du livre (CBL) et l’Agence brésilienne de promo-tion des exportations et des investissements (APEX-Brasil), ce projet offre, depuis sa création, un soutien logistique aux maisons d’édition brésiliennes en matière de conquête de nouveaux marchés étrangers,
de promotion du livre ou de ventes de droits d’auteurs. C’est dans le cadre de sa politique d’internationalisation de la littérature que le Brésil revient en 2012 au Salon du livre de Paris. À cette occasion, les présidents brésilien et français signent un protocole d’accord sur la mise à l’honneur du Brésil à l’édition 2015 de ce salon majeur, assurant la participation du pays aux éditions de 2013 et de 2014.
Le Salon du livre de Paris 2015 a donc été pour le Brésil l’un des prin-cipaux événements du calendrier international culturel de l’année, offrant une vitrine privilégiée à la diffusion en France de la produc-tion intellectuelle, notamment de la littérature brésilienne. Signalons à cet égard l’aide exceptionnelle accordée par le Centre national du livre (CNL) pour soutenir la traduction de livres brésiliens en France durant l’année civile 2014-2015. En amont du Salon, le CNL avait en effet proposé de prendre en charge jusqu’à 70 % des coûts de tra-duction des projets de publication d’œuvres brésiliennes en français, dès lors que la maison d’édition était détentrice des droits d’auteur et que la publication de l’ouvrage était prévue avant l’événement.
Plus nombreuse que celle de 1998 (quand le Brésil avait aussi été invité d’honneur), la sélection officielle brésilienne au Salon du Livre de Paris 2015 se composait de 48 écrivains venus de tous horizons. La présence de cette délégation exceptionnelle a permis de stimuler
l’économie créative en lien avec le secteur du livre brésilien sur le marché éditorial français et de renforcer le partenariat straté-gique entre les deux pays ; elle répondait également à une volonté affichée par les comités organisateurs brésilien et français de célébrer la nouvelle littérature brésilienne dans toute sa richesse et sa diversité. Cela s’est traduit par une grande variété – tant du point de vue thématique que régional, éditorial et ethnoculturel – des auteurs invités. La sélection des écrivains invités au Salon a été suivie de l’organisation de l’ensemble des tables rondes sur les stands du Brésil et du CNL. Ces nombreuses rencontres ont été l’oc-casion de débats fructueux qui ont connu un franc succès auprès du public, notamment auprès des étudiants du secondaire et du sys-tème universitaire français inscrits dans des cours de portugais. Faire connaître, divulguer et promouvoir la culture et la littérature
brésiliennes auprès de mes étudiants a toujours constitué pour moi une priorité. Les rencontres avec des écrivains, des professeurs ou des professionnels liés au monde du livre occupent une place centrale dans ma pratique d’enseignement depuis le début de ma carrière. Ce sont donc la multiplicité de ces rencontres et l’intérêt croissant des étudiants pour ces activités qui m’ont poussé à créer en 2014 le Printemps littéraire brésilien, festival qui s’inscrit fon-damentalement dans une perspective pédagogique. Celui-ci a pour objectif de participer à la promotion et à la diffusion de la culture brésilienne, ainsi que de favoriser les échanges autour du portugais et du livre lusophone en France, tout en assurant le développement de l’enseignement de cette langue et de la littérature brésilienne auprès des étudiants francophones. Dès sa première édition, il s’agissait d’intégrer les étudiants dans les activités proposées : de l’organisation générale et du choix des auteurs à l’animation des tables rondes, en passant par la lecture des œuvres et la définition des programmes. Le Printemps littéraire brésilien est ainsi un évé-nement à dimension collaborative fondé sur l’échange, le dialogue et la médiation entre ses divers acteurs. Il a pour objectif la construc-tion conjointe des savoirs qui répondent aux besoins de formation des étudiants, de perfectionnement des enseignants, d’investiga-tion des chercheurs et d’inspiration des écrivains.
Leonardo Tonus est maître de conférences, habilité à diriger des recherches à l’Université Paris Sorbonne. Il a été le commissaire, du côté français, de l’hommage au Brésil au Salon du livre de Paris de 2015.
littérature
Le retour de la démocratie au Brésil dans les années 1980 marque un tournant dans l’organisation du champ litté-raire brésilien. Moins centralisé, celui-ci se caractérise dès la fin de la dictature par l’apparition de nouveaux acteurs de la chaîne du livre, qui offrent des perspectives inédites aux écrivains et dynamisent un marché éditorial en crise. Mais si ce retour à la démocratie met en évidence la diversité du pays, la présence de la littérature brésilienne à l’international reste tout au long de cette période relativement faible. C’est dans ce contexte, à la fois euphorique et morose, que le Brésil développe sa politique d’internationalisation et d’exportation de biens culturels, dont ses lettres.
Dès 1991, la Fondation Bibliothèque nationale lance plusieurs actions de promotion de la littérature brésilienne à l’étran-
ger, dont le programme d’aide à la traduction d’auteurs bré-siliens, le programme de résidence de traducteurs au Brésil, et un troisième programme destiné aux déplacements d’écri-vains brésiliens à l’étranger, afin qu’ils puissent participer à des événements littéraires ou à d’autres activités en vue de faire connaître leur œuvre. Selon les chiffres fournis par la
Fondation Bibliothèque nationale et l’ambassade du Brésil en France, 36 maisons d’édition françaises auraient perçu une aide à la traduction du programme susmentionné, et 78 bourses leur auraient été octroyées au cours des six dernières années. Depuis la création de ce dispositif, la France serait ainsi devenue le deu-xième plus gros bénéficiaire de ce soutien, après l’Espagne.
L’octroi de ces aides s’est accompagné de la participation du Brésil à différents événements internationaux autour de la littérature et de l’édition. En effet, entre 1994 et 2015, et dans le cadre de ce programme d’action, le pays a été sept fois invité d’honneur à des salons et foires du livre à l’étranger. Par ailleurs, le Brésil a été mis à l’honneur au festival Europalia (2011), au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (2013) et au Festival international de la bande dessinée d’Alger (2014). En outre, depuis de nombreuses
années, le Brésil est régulièrement présent à plusieurs manifesta-tions autour des lettres et de la culture en France, dont le festival Étonnants Voyageurs, le Festival d’Avignon, et le festival America de Vincennes. La création du projet Brazilian Publishers en 2008 et le lancement en 2012 de la revue Machado de Assis n’ont fait que renforcer ce processus d’internationalisation.
À LA DÉCOUVERTE DE LA LITTÉRATURE BRÉSILIENNE
par Leonardo Tonus
20 – 23 mars
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Brésil Culture 54
par Domício Proença Filho (Traduction : Izabella Borges)
Né à Rio de Janeiro, Joaquim Maria Machado de Assis (1832-1908) est l’un des écrivains brésiliens les plus représentatifs de tous les temps.
Datant de la seconde moitié du XIXe siècle, son œuvre fictionnelle occupe une place excep-tionnelle dans le contexte brésilien et marque sa présence de manière singulière dans la littérature occidentale. Dans le cadre de la littérature brésilienne, ses écrits de maturité représentent à la fois une nouvelle structura-tion du roman et la sédimentation du récit bref.
Avant Machado de Assis, tout comme à son époque, outre le recours à un narrateur omnis-cient et à des thématiques typiquement bré-siliennes, prédominait dans l’espace littéraire national la mise en avant des us et coutumes locaux. Nous avions alors, d’un côté, une vision idéaliste, fondée sur le sentimentalisme, sur la subjectivité ou l’imagination créatrice et, de l’autre, une vision réaliste, objectivement dimensionnée par l’observation et l’analyse. Quant au récit bref, il se structurait progres-sivement dans les cultures occidentales et en était aux premiers moments de sa configura-tion au Brésil.
Machado de Assis instaure dans la fiction bré-silienne l’une des priorités centrales de la litté-rature dite moderne : celle du questionnement autour du sens de la vie et de la relativisation des valeurs. Il introduit la dimension réflexive dans la littérature nationale, en introduisant dans le langage littéraire brésilien, comme souligne le critique José Guilherme Merquior, une des caractéristiques majeures de toute la littérature occidentale.
Il privilégie, dans l’espace littéraire, des
thèmes liés au psychisme humain, indemnes à la corrosion de Chronos. Parmi eux, l’amour, la jalousie, la mort, l’affirmation de soi, la comédie de la vérité et du mensonge, la cupidité, la vanité, la dictature des appa-rences, les oscillations entre le Bien et le Mal, la lutte entre l’absolu et le relatif et, dans une perspective nihiliste, l’omnipré-sence fatale des caprices du Destin.
Dans l’écriture de ses textes, s’associent action, description, digression, multiplicité d’approches et langage ciselé. Il en ressort un récit où, accompagnée d’argumentation persuasive, la réflexion gagne sur la fable romanesque.
Ses créatures évoluent dans les espaces urbains au Brésil, principalement à Rio de Janeiro du XIXe siècle. Ce choix géogra-phique, toutefois, ne restreint aucunement la portée réflexive de son texte. L’écrivain nous place ainsi face à une œuvre dont le caractère universel ne la prive pas pour autant de sa brésilianité.
Un texte littéraire véritablement repré-sentatif est un signifiant doté d’une multi-plicité de sens, et davantage dans ce temps antérieur à la cyberlittérature, désormais responsable de la mobilisation des nouveaux paradigmes. Machado de Assis se place parmi les écrivains dont le langage est à même d’atteindre pleinement cette dimen-sion sémantique, au-delà de son époque.
Rappelons brièvement, à titre d’exemple, quelques considérations accentuées par la fortune critique de Machado, au sujet plus spécifiquement de deux de ses neuf romans, afin d’il lustrer la dimension
littéraire de ses œuvres.
Dans Mémoires posthumes de Bras Cubas (1881), l’écrivain s’empare du temps de la mémoire et de celui du discours fictionnel. La narration est confiée au protagoniste, un célibataire endurci qui, après la mort, décide de raconter sa vie et de réfléchir sur celle-ci. Il n’hésite donc jamais face aux confidences ni aux indiscrétions. Dans la fable romanesque, l’adultère est assumé, sans aucun conflit de conscience. De par sa condition privilégiée, Bras Cubas peut adopter une perspective radicale. Il est totalement libre des compromis éthiques ou moraux, une fois qu’il écrit outre-tombe : il s’agit en effet d’un « défunt auteur ».
L’action est située dans un Rio de Janeiro du XIXe siècle. La ville nous arrive métonymique-ment, par petites touches. En exergue, le petit monde de l’élite carioca. Grâce au récit auto-biographique et posthume de son personnage, Machado plonge dans les profondeurs de l’âme humaine, en quête d’explications sur la place de l’homme dans le monde.
En ce sens, il nous dirige vers les voluptés du néant. Ni ciel, ni enfer. La vie seulement, avec ses limites et ses mystères. Et surtout, son absurdité, clamée à partir d’un regard marqué par le pessimisme ironique et, non sans une certaine cruauté nihiliste, par le rire compensatoire. Curieusement, en dépit du négati-visme du dernier chapitre, le récit est malgré tout traversé par une certaine joie de vivre.
Le créateur de Bras Cubas sélectionne ainsi des aspects du parcours de son personnage,
A RELEVÂNCIA DA OBRA FICCIONAL DE MACHADO DE ASSIS
DE L’IMPORTANCE DE L’ŒUVRE FICTIONNELLE DE MACHADO DE ASSIS
running headnotamment ceux qui ont trait aux rapports entre un homme et une femme. Il les ridiculise, les analyse, les minimise en apparence, afin de mesurer la fatalité tragique de l’angoisse existentielle. L’émiettement de la condition humaine, clivée entre raison et insanité, est caractérisé sous l’égide de l’humour, dans un processus de carnavalisation, au sens bakh-tinien du terme. L’humour, toujours chargé d’ironie, opère le soulagement de la tension. La « plume de la risée » permet ainsi de diluer « l’encre de la mélancolie ».
L’ambivalence est le trait le plus saillant du comportement moral de Bras Cubas. La vio-lation des règles morales est accueillie avec complaisance par la rationalité. Machado de Assis, par le biais de Bras Cubas, développe un système philosophique à même de jus-tifier les conflits moraux qui découlent du comportement des personnages : l’Humani-tisme. Ironiquement, ce système est conçu par un philosophe fou, Joaquim Borba
dos Santos, dit Quincas Borba, personnage dont le nom sert de titre à un autre roman de l’auteur, où Quincas Borba réapparaît. En outre, Bras Cubas porte en lui la marque du pessimisme tragique. Son histoire ne le mène nulle part : « Je mourus sans laisser d’enfants ; je n’ai transmis à aucun être vivant l’héritage de notre misère », affirme le narrateur, au dernier chapitre du roman dont le titre, « Négatives sur négatives », est chargé de sens.
L’art de Machado relativise le comportement humain, tout comme il relativise la technique de l’écriture, en proposant un roman qui porte sur le roman. Mieux encore, par le biais de son narrateur, il assume le dialogue avec les modèles l’ayant influencé : notamment, Xavier de Maistre, Sterne, Pascal.
La mémoire est également le principal maté-riau de Dom Casmurro (1889).
Sa fable romanesque est assez simple, elle aussi : il s’agit d'une histoire d’amour et de conflits, dans le cadre d’une famille carioca
aisée de la moitié du XIXe siècle, sa morale et ses valeurs bourgeoises. En
contrepoids, une modeste famille de classe moyenne. Les person-
nages principaux sont Bento de Albuquerque Santiago, Bentinho
pour les intimes, et Capitou, abréviat ion affectueuse pour Capitoulina. Le pivot du conflit est un ami proche de Bentinho, Escobar. Dans
la déflagration de l’équilibre familial, à nouveau l’adultère, ici
configuré unilatéralement, par une infidélité féminine relative-ment peu crédible. Le décor : la cellule familiale du protagoniste.
L’action se situe entre 1857 et 1890, sous le règne de l’empereur Dom Pedro II. Bento Santiago, dont le surnom est Dom Casmurro (Monsieur du Bourru), las de la monotonie de son quotidien, décide d’écrire un livre. Après quelques hésitations, il opte pour revivre de manière critique les temps d’antan « afin de relier les deux extrémités de la vie et de res-taurer dans sa vieillesse son adolescence », affirme-t-il, personnage-narrateur au même titre que Bras Cubas.
Le narrateur se penche alors sur les ram-bardes vétustes de son existence et rive son regard aux eaux troubles de la mémoire, dans la tentative désespérée de racheter sa vie par l’intermédiaire des mots. Comme Bras Cubas, il revisite le temps. Cependant, son optique est plus restreinte, car redevable aux limites de sa vie en cours.
Le personnage-narrateur, plaidant sa propre cause, s’acharne à démontrer que sa femme, Capitou, est une hypocrite, une dissimulée. Depuis son plus tendre âge. Cet acharnement finit par rendre l’accusation douteuse.
Lu superficiellement, le roman semble se limiter à une histoire banale, faisant le récit d’une relation amoureuse qui se détériore. Cependant, dans les silences du texte, le roman s’ouvre à des lectures dans des directions multiples, à partir de la manière dont l’histoire est racontée ou de nombreux aspects qu’elle abrite.
Grâce à l’art du romancier, Capitou devient une énigme dont le déchiffrement mobilise et défie le lecteur. En ce qui concerne ce personnage, tout n’est que relatif. Machado y joue magis-tralement de l’ambiguïté. Énigmatique, encore que à une plus petite échelle, est aussi la figure du personnage-narrateur.
Dans Dom Casmurro, comme dans la plupart des fictions de l’auteur, l’accent est mis sur les situations fictives qui le concrétisent, notam-ment lorsque la priorité en revient aux com-mentaires et aux digressions du narrateur, construits autour ou à partir des faits.
Ce qui frappe alors dans l’œuvre de Machado de Assis est un autre élément à travers lequel il rénove la littérature brésilienne : le recours au personnage-narrateur-commentateur. Il se présente au lecteur à la fois comme pro-tagoniste et comme auteur du récit. Celui-ci concerne, en parallèle, un constant exercice de métalangage, où se développe un roman sur le roman. Il s’agit ainsi de la pseudo-biographie d’un pseudo-auteur.
Le récit s’ouvre alors à la compréhension d’in-nombrables thèmes : le rachat de la mémoire,
la jalousie, l’adultère, les fêlures de la
dossier spécial
« Machado de Assis nous place face
à une œuvre dont le
caractère universel ne la prive pas
pour autant de sa brésilianité. »
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dossier spécial
réparation, la fatalité du désenchantement et de la mésentente amoureuse, le joug inexorable du Destin, le dévoilement du langage juridique, la femme et son affirmation culturelle, et encore bien d’autres, que le lecteur découvrira dans l’espace ouvert par la polysémie du texte.
En deuxième plan, le dialogue intertextuel se fait présent, celui avec la Bible, mais aussi avec des œuvres classiques, en particu-lier, Othello de Shakespeare ou, peut-être, Madeleine Férat, feuilleton d’Émile Zola, dont l’auteur admirait le génie.
D’un autre côté, une lecture de base sociolo-gique permet de mettre en rapport le texte et le contexte sociohistorique où se déroule l’action. En relief, le microcosme formé par les deux familles concernées, fonctionnant comme une métonymie de la vie brésilienne de l’époque.
Cependant, l’œuvre de Machado de Assis ne doit pas être perçue comme un miroir réfléchissant le Brésil où vivait l’auteur : elle révèle plutôt un regard sur le monde environ-nant. Les espaces brésiliens où se déroule l’ac-tion permettent toutefois une lecture centrée sur des dimensions sociales et psychosociales.
À ce sujet, la lecture de deux œuvres entre-prise ici, se focalisant sur la dimension existentielle obtenue à partir de la structu-ration des romans en question, agrégée de brèves allusions à l’intertextualité, donc aux influences, a souhaité mettre l’accent sur l’importance de la configuration psycholo-gique des narrateurs-personnages. Car chez Machado de Assis, les personnages dépassent les limites de l’individu pour se convertir en métonymies de l’être occidental.
La compréhension profonde du regard machadien, comme l’affirme avec acuité le critique littéraire et professeur Alfredo Bosi, réclame une perspective totalisatrice résultant du « singulier assemblage de vec-teurs formels, existentiels et mimétiques, sans qu’une instance mono-causale régisse ou sur-détermine l’ensemble » (Bosi, 2006). La vaste fortune critique de l’œuvre de Machado rend possible l’association de ces trois aspects.
Quant à ses histoires brèves, elles se caracté-risent, à l’instar des récits dits modernes, par une construction graduelle des personnages, faite à partir des monologues intérieurs ; les états de la pensée y sont mis en valeur, au détriment de l’action, tout comme le recours fréquent à l’intertextualité, notamment le dialogue avec le discours philosophique, ainsi qu’une tendance constante à s’autocorriger,
incitant le lecteur à participer de la composition de l’œuvre.
À ce sujet, il convient de préciser que rares sont, à l’époque de Machado de Assis, les écri-vains qui se sont consacrés au récit bref. C’est
donc bien lui qui sédimente la configuration de ce genre dans le processus littéraire brésilien.
Or, l’auteur de Papéis avulsos, très à l’écoute, connaît les difficultés de ce parcours et demeure attentif aux paroles de Diderot, citées dans ce recueil, en guise d’avertissement au lecteur :
Quant à Diderot, personne n’ignore qu’en plus d’écrire des contes, par ailleurs délicieux, il conseillait à ses amis de le faire également. Et voici la raison donnée par l’encyclopédiste : lorsqu’on écrit un conte, l’esprit s’en réjouit, le temps passe et le conte de la vie s’achève, sans qu’on s’en aperçoive.
Machado fera de nouveau appel à ces mots de Diderot, cette fois-ci en français, et les citera partiellement en guise d’épigraphe au recueil d’histoires brèves, Várias histórias, paru en 1896 :
Mon ami, faisons toujours des contes [...] Le temps passe, et le conte de la vie s’achève, sans qu’on s’en aperçoive.
Cependant, ni Denis Diderot, ni Prosper Mérimée, ni Edgar Allan Poe, également cités
dans son « Avertissement au lecteur », ni même Machado de Assis, n’ont dit que le conte de la vie se redouble à partir des contes qu’ils ont écrits.
Pour toutes ces raisons, la production litté-raire du créateur de Capitou a une importance significative dans la dynamique du processus littéraire brésilien et se place parmi les textes incontournables de la littérature occidentale. Les innombrables traductions en anglais, français, italien, allemand, danois, espagnol, néerlandais, croate, arabe, roumain, suédois, tchèque, estonien, ainsi que les nombreux séminaires de recherche et travaux consa-crés à son œuvre en Europe témoignent de son importance.
À titre d’exemple, évoquons les Journées lit-téraires qui se sont tenues à Salamanca, en Espagne, réunissant de nombreux spécialistes espagnols et brésiliens, ainsi que la publication de Várias histórias / Histoires diverses (Classiques Garnier, 2015), dont la traduction, l’introduction et les commentaires ont été réalisés par Saulo Neiva, professeur de l’Uni-versité Clermont Auvergne et directeur du Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique, CELIS.
La présence, l’actualité et l’influence de Machado de Assis ont atteint une telle ampleur, qu’elles ont fini par engendrer, tout au long de la deuxième moitié du siècle dernier et les débuts du XXIe siècle, un nombre impor-tant de réécritures, intensifiées à partir de la fin des années 1990, date à laquelle sont publiés divers récits : mon roman Capitou : mémoires posthumes ; celui de Fernando Sabino, Um amor de Capitu ; A audácia desta mulher, de Ana Maria Machado ; O dom do crime, de Marcos Lucchesi et, tout récemment, Machado, de Silviano Santiago ; la nouvelle « Carta ao Seixas », de Antonio Carlos Secchin ; le recueil collectif de nou-velles Recontando Machado, réunissant des histoires brèves écrites à partir de celles de Machado, dont ont fait partie Cristóvão Tezza, Heloisa Seixas, Alberto Mussa ainsi que dix autres auteurs ; Capitu mandou flores, qui réunit des récits de quarante auteurs, parmi lesquels Moacyr Scliar ; Um homem célebre, Machado recriado, écrit par neuf auteurs. Sans mentionner les nombreuses parutions en littérature jeunesse.
Non sans raison, l’œuvre de Machado de Assis est ainsi à même d’assurer sa continuité, sa clairvoyance et sa présence canonique dans la littérature brésilienne et dans le canon lit-téraire occidental.
Domício Proença Filho, écrivain, est l’actuel président de l’Académie Brésilienne des Lettres. Il est l’auteur de Capitou, mémoires posthumes (trad. Anne-Marie Quint, éditions Envolume, 2017), dont l’édition française sera présentée au Salon du Livre de Paris 2017.
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Ensuite, par la qualité des narrations et des thèmes abordés. La littérature jeunesse brésilienne s’intègre parfaitement dans notre planète mondialisée – citons les aventures d’Anaïs8, qui voyage dans le monde et les époques à l’aide de son hamac magique. Mais ce qui m’a particulièrement frap-pée ces dernières années est l’apparition des minorités ethniques et économiques : afro-brésiliens9 qui revendiquent fièrement leur couleur de peau et leur histoire, autochtones10 qui s’enorgueillissent de leur patrimoine culturel, nissei (d'origine japonaise), favelados11. Les questions de genre sont éga-lement abordées, comme l’homosexualité12 ou tout simplement le refus d’enfermer les garçons et les filles dans des cases prédéfinies13. On parle dorénavant aux enfants de respect de la nature, on réhabilite certains héros de l’histoire – je pense notamment à Zumbi, ou à Maria Bonita14. On ne peut que s’en réjouir – car dans un Brésil si divers, la représentation de tous est vitale pour la bonne cohésion nationale.
La littérature jeunesse brésilienne a encore du mal à trouver sa place en France, du fait d’une énorme production nationale, ce dont les Français peuvent être fiers, et des blockbusters anglo-saxons, qui noyautent le marché et laissent peu de place à la littérature jeunesse d’autres pays.
Pourtant, le Brésil n’est pas en reste : depuis une quinzaine d’années, sa littérature jeunesse connaît une croissance et un renouveau sans précédent. Un dynamisme lié, entre autres, à l’aug-mentation de la demande interne, aux commandes de livres des programmes gouvernementaux qui ont considérablement dopé l’industrie, et à une qualité en hausse.
En France, les éditions Anacaona, spécialisées dans la littérature brésilienne, viennent de lancer la collection Anacaona Junior15, pour refléter ce dynamisme. À l’heure du repli identitaire, la littéra-ture brésilienne ne pourrait-elle pas constituer pour les petits Français une fenêtre sur le monde, une façon de découvrir les richesses de nos différences ?
Le défi est d’aborder, pour un jeune public, ces questions. De l’engagement, des livres ancrés dans la réalité mais sans violence, de l’espoir : la mission est réussie pour les Brésiliens. Ce sont ces talents que la France doit encore découvrir.
Paula Anacaona est éditrice, traductrice et auteure
LITTÉRATURE JEUNESSE : UN REGARD BRÉSILIEN SUR LE MONDE
par Paula Anacaona
Paula Anacaona
Comment décrire la littérature jeunesse brésilienne contemporaine1? Tout d’abord, par la
qualité et la créativité de ses illustrations. En littérature jeunesse, les illustrations sont essentielles et tout aussi importantes que le texte. Le Brésil a des illustrateurs au talent
immense, inspirés par les diverses composantes et l’histoire de la société brésilienne : certains, comme Mauricio Negro2, empruntent aux arts indigènes des populations autochtones, d’autres, comme Lucia Hiratsuka3, à l’art japonais, d’autres, comme Fernando Vilela4, à la gravure sur bois, d’autres encore, comme André Diniz5, à l’art africain, ou, comme Béatrice Tanaka6, au folklore régional. Les illustrateurs brésiliens, riches du patchwork culturel qui compose leur pays, ont créé leur propre style7.
1 • Je ne pourrais évidemment pas citer tous les auteurs brésiliens remarquables qui écrivent pour la jeunesse et sont publiés en France (comme Ana Maria Machado, Lygia Bojunga, Angela Lago). 2 • En France, Maria Bonita, une femme parmi les bandits, (éd. À dos d’âne). Et illus-tration de romans adultes : Vaste Monde et Crépuscules (les deux aux éd. Anacaona). 3 • En France, Les livres de Sayuri (éd. Anacaona), et Jorge Amado, un écrivain sur les terres du cacao (éd. À dos d’âne). 4 • Non-traduit : Lampião e lancelote. En France, illus-tration de romans adultes : Bernarda Soledade, Tigresse du Sertão et Ombre sévère (éd. Anacaona). 5 • En France, Photo de la favela (éd. Vents d’ailleurs). Illustration de romans adultes : La terre de la grande soif et João Miguel (éd. Anacaona). 6 • En France, aux éditions Kanjil. 7 • Par ex. Roger Mello, en France aux édi-tions MeMo et Fei. 8 • Éditions Bayard Jeunesse. 9 • Par ex. Lazaro Ramos ou Heloisa Pires Lima. 10 • Par ex. Daniel Munduruku ou Ciça Fittipaldi. 11 • Par ex. Ferréz ou Otavio Junior. 12 • Par ex. Marcia Leite. 13 • Par ex. Telma Guimarães Castro Andrade ou Anna Claudia Ramos. 14 • En France, aux édi-tions À dos d’âne. 15 • Dans la collection Anacaona Junior : Les livres de Sayuri (Lucia Hiratsuka, 148 p.) ; Le libraire de la favela (Otavio Junior, 100 p.), Zumbi (juin 2017).
illust
ratio
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gro
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ratio
n : L
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illustration : Fernando Vilela
« La production littéraire de Machado de Assis se place parmi les textes incontour-
nables de la littérature occidentale. »
Brésil Culture 98
http://www.anacaona.fr/junior
VENDREDI 24 MARS11h
José Lins do Rego : comment lire un « monstre »
Rencontre avec la traductrice et éditrice Paula Anacaona
Littérature, romans, fictions
12h
Paris est une fête ?
Rencontre avec les écrivains Fabio Pereira Ribeiro et Mickael de Oliveira
Modération par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
12h20
Dédicace avec les écrivains Fabio Pereira Ribeiro et Mickael de Oliveira
14h
Mémoires posthumes : Machado de Assis aujourd’hui
Rencontre avec l’écrivain Domício Proença Filho (ABL)
Présentation par Izabella Borges
Littérature, romans, fictions
14h20
Dédicace avec l’écrivain Domício Proença Filho
15h
L’écriture de l’exil
Rencontre avec l’écrivain Godofredo de Oliveira Neto
Présentation par Izabella Borges
Littérature, romans, fictions
15h20
Dédicace avec l’écrivain Godofredo de Oliveira Neto
16h00
Théâtre contemporain brésilien
Lecture par l’artiste Alan Castelo
Théâtre
17h
Le polar et le roman fantastique au Brésil
Rencontre avec l’écrivain Marco Guimarães
Présentation par Mazé Chotil
Littérature, romans, fictions
17h20
Dédicace avec les écrivains Marco Guimarães et Mazé Chotil
18h
La poésie urbaine brésilienne contemporaine
Rencontre entre les auteurs Henrique de Medeiros et Marcelo Marinho
Poésie
18h20
Dédicace avec l’écrivain Henrique de Medeiros
SAMEDI 25 MARS11h
Sur scène !
Rencontre avec les écrivains Antonio Salvador et Flávio Goldman
Modération par Leonardo Tonus
Théâtre
11h20
Dédicace avec les écrivains Antonio Salvador et Flávio Goldman
12h
Ecrire le quotidien
Rencontre avec les écrivains Marta Barcellos et Marcelo Moutinho
Modération par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
12h20
Dédicace avec les écrivains Marta Barcellos et Marcelo Moutinho
12h45 – 13h45
Amériques : mémoires et mythologies (stand du CNL – F-68)
Rencontre avec les écrivains Domício Proença Filho, président de l’Académie Brésilienne des Lettres, et Dany Laferrière, de l’Académie Française
Modération par Saulo Neiva
Littérature, romans, fictions
14h
Dédicace avec les académiciens Domício Proença Filho et Dany Laferrière (stand du Brésil – G-76)
14h30
Migrations, exil et mémoires
Rencontre avec l’écrivain Marcelo Maluf
Présentation par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
14h50
Dédicace avec l’écrivain Marcelo Maluf
ACTIVITÉS AU STAND DU BRÉSIL
15h30
Histoires du Nordeste
Rencontre avec l’écrivain Socorro Acioli
Présentation par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
15h50
Dédicace avec l’écrivain Socorro Acioli
16h30
Littérature lusophone
Rencontre avec l’écrivain portugais Rui Zink
Présentation par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
16h50
Dédicace avec l’écrivain Rui Zink
17h30
Recettes pour bâtir des monstres
Rencontre avec les écrivains Mário Rodrigues et Marcos Peres
Modération par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
17h50
Dédicace avec les écrivains Mário Rodrigues et Marcos Peres
18h30
Le poids des mots
Rencontre avec les écrivains Rafael Gallo et Franklin Carvalho
Modération par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
18h50
Dédicace avec les écrivains Rafael Gallo et Franklin Carvalho
DIMANCHE 26 MARS11h
Littérature et autres langages artistiques
Rencontre avec les écrivains Roberto Parmeggiani et Julia Wähman
Modération par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
11h20
Dédicace avec les écrivains Roberto Parmeggiani et Julia Wähman
12h
L’aventure des mots
Rencontre avec les écrivains Nilma Lacerda, Henrique Rodrigues et Renata Bueno
Modération par Leonardo Tonus
Jeunesse
12h20
Dédicace avec les écrivains Nilma Lacerda, Henrique Rodrigues et Renata Bueno
13h
Une écriture à fleur de peau
Rencontre avec les écrivains Sheyla Smanioto et Luisa Geisler
Modération par Leonardo Tonus
Littérature, romans, fictions
13h20
Dédicace avec les écrivains Sheyla Smanioto et Luisa Geisler
14h
Conversations avec un nazi
Rencontre avec l’écrivain Marcia Tiburi
Présentation par Leonardo Tonus
Documents, actualités, essais
14h20
Dédicace avec l’écrivain Marcia Tiburi
15h
Lancement de l’anthologie « Escrever Berlim »
Avec Leonardo Tonus, Simone Paulino, Roberto Parmeggiani, Henrique Rodrigues, Godofredo de Oliveira Neto
Littérature, romans, fictions
15h30
L’excès du roman
Rencontre avec les écrivains Robson Viturino et Estevão Azevedo
Modération par Leonardo Tonus
Littérature, roman, fiction
15h50
Dédicace avec les écrivains Robson Viturino et Estevão Azevedo
16h30
Performances poétiques*
Animation et dédicaces avec Susanna Busato, Rodrigo Ciriaco et Paulo Emilio Azevedo
Animation – Poésie
17h30
Rio au temps du roi : Histoire d’un vaurien
Lancement de la traduction de Paulo Rónai du roman « Memórias de um Sargento de Milícias », de Manuel Antônio de Almeida, aux éditions Chandeigne
Rencontre avec Samuel Titan Junior et Anne Lima
Littérature, roman, fiction
LUNDI 27 MARS14h00
De Paris à Brasilia, l’art de Marianne Peretti
Intervention d’Yves Lo-Pinto sur le livre d’art « Marianne Peretti : l’audace de l’invention, a ousadia da invenção »
Documents, actualités, essais
15h00
Livre jeunesse : un regard brésilien sur le monde
Rencontre avec la traductrice et éditrice Paula Anacaona
Jeunesse
17h00
Moment théâtre
Lecture par l’artiste Alan Castelo
Théâtre
*Toutes les activités au stand du Brésil (G 76) sont en français sauf les Performances poétiques du 26/03 à 16h30.
Brésil Culture 1110
LE BRÉSIL À LIVRE PARIS
Poésie, romans, théâtre, documents, actualités, essais et jeunesse : la littérature brésilienne au salon du livre de Paris dans toutes ses formes
2017 /1
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Brésil Culturele magazine du service culturel de l’ambassade du Brésil en France
_GoBackAides à la traductionet à la publication à l’étranger de la littérature brésilienne – Bibliothèque nationalepar Maria Eduarda Marques
À la découvertede la littérature brésiliennepar Leonardo Tonus
De l’importance de l’œuvre fictionnelle de Machado de Assispar Domício Proença Filho (Traduction Izabella Borges)
Littérature jeunesse :un regard brésiliensur le mondepar Paula Anacaona
Livre Paris 2017 :activités au stand du Brésil