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DONNÉES DE SANTÉ 7 propositions pour changer de perspectives Issues du Healthcare Data Summit 2018

DONNÉES DE SANTÉ - EY · « Le numérique lève ce voile pudique de l’ignorance, autant pour le malade que pour le soignant et les organisations de soins. » • Possibilité

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DONNÉES DE SANTÉ7 propositions pour changer de perspectives

Issues du Healthcare Data Summit 2018

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 3

UNE AMBITION, TROIS DÉFIS

Pour permettre à la France de réaliser un véritable changement d’échelle dans l’exploitation des données de santé et d’en tirer tous les bénéfices possibles pour les patients, trois défis prioritaires ont été révélés au cours des échanges et font émerger sept propositions concrètes.

LE PREMIER DÉFI EST CELUI DE LA COLLABORATION entre professionnels de santé, patients, acteurs publics, intégrateurs, géants du web, start-up du numérique, industriels de la santé et organismes de recherche. Seules des solutions co-construites avec l’ensemble de ces acteurs trouveront leur marché et leur business model et pourront ainsi être déployées à grande échelle. Les experts ont suggéré l’élaboration d’une véritable stratégie commune à tous les acteurs sur l’utilisation des données de vie réelle, le développement de plateformes de données intégrées et de méthodologies de collecte et d’exploitation adaptées à ces nouveaux types de données. Les intervenants souhaitent également le développement d’un écosystème collaboratif pour permettre l’émergence d’innovations vraiment utiles. Proposition n°1 Établir un schéma directeur national sur le rôle de chacun des acteurs et sur les partenariats publics-privés. Proposition n°2 Définir un cahier des charges national pour favoriser le développement d’outils de partage et d’analyse de données. Proposition n° 3 Intégrer les acteurs du numérique dans le Conseil Stratégique des Industries de Santé. Proposition n°4 Mettre en place des hubs collaboratifs autour de plateformes de données communes et regroupant start-up, incubateurs d’idées, experts en nouvelles technologies, professionnels de santé et patients.

LE SECOND DÉFI EST CELUI DE L’ÉVALUATION ET DE LA MISE À DISPOSITION DES INNOVATIONS. Les intervenants ont, en effet, relevé qu’avec l’augmentation du nombre de données disponibles et notre capacité nouvelle à créer des algorithmes capables de les analyser, des méthodologies alternatives aux essais thérapeutiques en double-aveugle émergent, qui pourraient être complémentaires et plus adaptées à une prise en charge personnalisée du patient. Proposition n°5 Réduire les délais de déploiement des innovations organisationnelles et technologiques et de mise sur le marché des innovations thérapeutiques, en homologuant des méthodologies fiables d’exploitation des données en vie réelle pour en assurer le suivi.

ENFIN, LE TROISIÈME DÉFI EST CELUI DE LA FORMATION AUX OUTILS NUMÉRIQUES ET À LEURS USAGES, pour les professionnels de santé comme pour les patients eux-mêmes. Les patients, parce qu’ils sont eux-mêmes générateurs de données et que leur confiance sera indispensable au succès de projets liés à l’exploitation de leurs propres données de santé. Les professionnels de santé, parce que leurs pratiques risquent d’être bouleversées par les innovations numériques dans les dix prochaines années. Proposition n°6 Organiser des voyages d’études à l’étranger afin de confronter les professionnels de santé, représentants des patients et acteurs publics à d’autres pratiques et modèles d’organisation. Proposition n°7 Établir un plan national de gestion prévisionnel des emplois et des compétences (GPEC) pour anticiper les besoins en compétences et en formation des professionnels de santé liés à l’utilisation des données et des outils associés mis à leur disposition pour améliorer l’efficience des soins et des parcours.

Les leviers qui permettront de relever ces défis seront au cœur des échanges qui seront organisés au cours des prochaines éditions du HEALTHCARE DATA SUMMIT.

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En réunissant des institutions publiques (Bpifrance), privées (EY, G5 Santé, Cegedim) et le think tank Renaissance Numérique, le LIR a pris l’initiative d’organiser, pour la première fois en France, une journée de partage des connaissances entre acteurs des secteurs public et privé.

Des personnalités françaises et internationales spécialistes du big data et de l’intelligence artificielle, experts des systèmes de santé, dirigeants d’entreprises, représentants des patients et professionnels de santé ont été réunis autour de trois tables rondes.

En encourageant l’intelligence collective, le LIR et ses partenaires ont pour ambition d’aligner les acteurs entre eux sur : l’évolution de la qualité des parcours de santé, l’évaluation des innovations en vie réelle, le potentiel des données patients, et la compétitivité de la France en matière d’innovation santé.

Vous trouverez ci-après :

• les idées partagées au cours du 1er sommet international dédié aux données de santé,

• les résultats de l’étude comparative internationale sur les données de santé,

• le résumé des partenaires associés à cette démarche.

Agnès RENARD Directrice de l’association

LIR Imaginons la Santé

Cédric FORAY Associé

EY-Parthenon

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NUMÉRIQUE ET DONNÉES AU SERVICE DE LA QUALITÉ DES PARCOURS DE SANTÉ

Alain-Michel CERETTI, Président – France Assos Santé (France) Grégory EMERY, Sous-directeur adjoint de la performance – Direction générale de l’offre de soins (France) John FARENDEN, Senior Programme Director – NHS England (Royaume-Uni) Lawrence GARBER, Medical Director of Informatics – Reliant Medical Group (États-Unis) Étienne MINVIELLE, Professeur Chaire Management - Université Sorbonne Paris Cité (France) Martin SEVERS, Directeur médical – NHS Digital (Royaume-Uni)

DONNÉES DE SANTÉ ET ÉVALUATION DES INNOVATIONS Pascale FLAMANT, Déléguée générale – UNICANCER (France) Bernard HAMELIN, Responsable Monde du département “Medical Evidence Generation”

au sein de la Fonction Médicale – Sanofi (France) Michael SCHRÖTER, Responsable du projet Modèle de Remboursement Personnalisé – Roche (Suisse) Vahan SIMONYAN, Directeur R&D en Bioinformatique – Food & Drug Administration (États-Unis) Christian THUILLEZ, Président de la Commission de transparence et membre du Collège – Haute Autorité de Santé

(France) Franck VON LENNEP, Conseiller santé, protection sociale et politiques sociales – Cabinet du Premier ministre (France)

DONNÉES PATIENTS ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Jean-Marc AUBERT, Directeur – Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques - Ministère

des Solidarités et de la Santé (France) Emmanuel BACRY, Responsable du partenariat avec la Caisse Nationale de l‘Assurance Maladie des Travailleurs Salariés

– École polytechnique (France) Yvanie CAILLÉ, Directrice – Institut National des Données de Santé (France) David DE AMORIM, Membre du think tank – Renaissance Numérique (et Directeur général de l’Innovation chez

DOCAPOST) (France) Carlos JAIME, Président de la Commission Digital Health – Medicen Paris (France) Fabrice NAFTALSKI, Attorney at Law Partner, Global Head of Data Protection Law Practice / IPIT & Digital Law

– EY (France) Philippe RAVAUD, Directeur du Centre de Recherche en Épidémiologie et Statistique - Université Sorbonne Paris Cité

(France)

IDÉES PARTAGÉES PAR :

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NUMÉRIQUE ET DONNÉES AU SERVICE DE LA QUALITÉ DES PARCOURS DE SANTÉ

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� Le premier pilier de transformation du système passe par un recentrage sur le patient et sa prise en charge optimale tout au long de son parcours de santé, et non sur la réussite de l’acte médical isolé par un professionnel de santé

k Passage du soin d’un organe en particulier à la valorisation de l’amélioration de l’état général du malade« La grande transformation du système de santé, c’est la substitution de l’organe par le patient. »• Système actuel non-soutenable car les fournisseurs de soins, avec la diminution des tarifs des actes, sont obligés de

trouver des moyens de contournement (exemple : augmenter la quantité des actes au détriment de leur qualité).

k Mise en place de parcours de santé intégrés autour du patient, comme le montrent les exemples internationaux : coordination avec l’ensemble des acteurs du parcours de santé

k Rôle plus actif du patient dans sa prise en charge« Aujourd’hui, le patient est souvent considéré comme un simple bénéficiaire. Il faut repenser son statut en passant un partenariat avec lui, en le rendant co-créateur de sa prise en charge. »

� La qualité des parcours de santé peut être améliorée au niveau collectif et individuel

k Meilleure lisibilité de l’offre de soins et amélioration de l’orientation des patients, notamment sur les pathologies rares ou peu communes

k Meilleur accès aux soins via la télémédecine et approche plus populationnelle k Prise en charge personnalisée et différenciée (traitement, suivi, etc.) en fonction des spécificités et de l’historique du patient, de son environnement socioculturel, économique, de ses attentes et préférences, etc.• Médecine prédictive• Choix du traitement le plus adapté (algorithmes liées aux données) « Les données doivent être accessibles en priorité aux médecins pour leur permettre de prendre la meilleure décision

thérapeutique. »• Suivi en temps réel via le suivi de données spécifiques et des services aux patients (télésurveillance, résultats

rapportés par les patients – PRO, etc.) « Aujourd’hui, le suivi à distance du patient devient fondamental et la télémédecine représente un des moyens de le

faire. » « La donnée va permettre de modifier la prise en charge du patient avec une rétro-information fournie au médecin. »

k Pertinence de l’ensemble du parcours de santé (du diagnostic au choix du traitement)« On ne peut pas empêcher quelqu’un d’aller aux urgences mais on peut s’assurer que le parcours a été cliniquement pertinent. »

k Transparence et responsabilisation des parties prenantes via le partage des données de santé« Le numérique lève ce voile pudique de l’ignorance, autant pour le malade que pour le soignant et les organisations de soins. »• Possibilité du patient de demander des comptes sur sa guérison aux professionnels de santé• Question de la prise en charge sous condition du patient, et par exemple du remboursement des soins

si le patient met en oeuvre les actions de prévention exigées

1 La transformation du système de santé passera par un recentrage sur le patient et l’utilisation du numérique et des données de santé de manière adaptée afin d’améliorer la qualité et l’efficience des parcours de santé intégrés

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� L’efficience des parcours peut aussi être améliorée

k Maîtrise des dépenses de santé grâce à une plus grande pertinence du parcours « Le digital est en train de robotiser un processus inefficace et nous permet de faire 38M£ d’économies par an. »

k Gain de temps sur les tâches administratives pour les professionnels de santé grâce à la digitalisation, leur permettant de se focaliser sur le patient• Digitalisation de la pratique (prise de rendez-vous, dossiers électroniques, prescriptions)

« Au Royaume-Uni, il y a 2 fois plus de personnes qui prennent un rendez-vous pour une consultation médicale en ligne que de personnes qui réservent des billets de train en ligne. »

k Programmes déjà engagés pour rendre les parcours patients plus efficients• Le programme Simphonie (Simplification du Parcours Hospitalier du patient et de Numérisation des

Informations Échangées) en France (400 millions d’euros) permettra de transformer et de simplifier le parcours hospitalier en le digitalisant (messagerie d’échanges, prescription dématérialisée).

2 La prise en compte de bonnes pratiques identifiées permettra d’assurer le succès de cette transformation vers un système de santé plus intégré

� Coordination de l’ensemble des acteurs du parcours de santé vers un même objectif de qualité et d’efficience du parcours patient afin d’instaurer une confiance entre le patient et l’ensemble des parties prenantes

� Co-construction des solutions avec l’ensemble des acteurs du parcours de santé pour comprendre leurs comportements et leurs usages : publics et privés, professionnels de santé et patients« Exemple du pilulier intelligent : l’ouverture du couvercle émettant un signal vers le central ne signifie pas que la pilule a été prise. Si on est centré uniquement sur les technologies et pas sur les usages, on va passer à côté de beaucoup de choses. » « On n’a plus les moyens de développer des services qui ne vont pas rencontrer des usages bien particuliers. »

� Equilibre entre implémentation au niveau national et local pour prendre en compte les spécificités géographiques locales

� Paiement par capitation / au parcours vs. la logique du paiement à l’acte actuelle favorisant une logique de volume au détriment de la qualité

k Responsabilisation et transfert du risque vers les fournisseurs de soins

k Intégration de la prévention dans la rémunération des professionnels de santé

� Des outils techniques performants mis à disposition pour le partage et l’analyse des données entre les professionnels de santé pour une meilleure prise de décision en temps réel

k Données des dossiers patients traitées grâce à des outils analytiques et des indicateurs pour faire gagner du temps aux professionnels de santé

� Analyse des erreurs passées (mémoire des organisations) et évaluation des nouvelles initiatives mises en place (impact, économies, etc.) afin d’en tirer des apprentissages pertinents (et éventuellement les généraliser)

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Plusieurs défis sont à prendre en compte pour réussir la transformation du système de santé.

� Défi stratégique

k Attente de l’ensemble des acteurs d’un véritable engagement de l’Etat pour mener à bien cette transformation

k Construction d’un schéma directeur national permettant de donner plus de lisibilité à l’ensemble des acteurs (rôle de chacun des acteurs, place des partenariats public-privé)

k Elaboration d’un nouveau cadre réglementaire permettant des temps d’expérimentation plus courts (absence de pilotes sur 5 ans) permis par le numérique pour une évolutivité plus rapide de la nouvelle organisation des soins« Le numérique va permettre de faire les bons paris. »

� Défi organisationnel et culturel

k Education de l’ensemble des acteurs pour les responsabiliser et réussir à les faire travailler ensemble dans un climat de confiance : étudier les comportements de chacun - patient et professionnels de santé - face au numérique pour adapter au mieux l’offre de soins

k Accompagnement des différents acteurs dans le changement« La difficulté des expérimentations locales de nouveaux modèles réside dans la gestion de projet, l’accompagnement des acteurs dans le changement de leurs habitudes. »• Promotion d’une meilleure coordination entre les différents acteurs du parcours de santé, en particulier les

différentes hiérarchies du corps médical (exemple : professionnels de santé, infirmières, pharmaciens)• Education du patient pour lui permettre d’être un acteur de sa prise en charge : compréhension de son rôle dans

le parcours, sensibilisation du rôle des données dans sa prise en charge individuelle, mais aussi dans un objectif de santé collective

• Formation des acteurs de santé et des patients aux outils numériques et à leurs usages Les médecins devraient être formés aux nouvelles technologies et aux nouvelles manières d’exercer leur métier

« En tant que jeune médecin, j’ai été formé aux actes médicaux mais pas à me coordonner avec les autres acteurs du parcours de soins. »

k Incitation à la transparence entre acteurs afin de créer une relation de confiance avec le patient« Il est clé de forger une relation de confiance entre les médecins et les patients. »

� Défi technique et sémantique

k Interopérabilité technique des systèmes d’information (établissements de santé, dossiers médicaux en ville, dossiers pharmaceutiques) « Sans interopérabilité nous générerons des données qui auront moins de valeur secondaire. Si nous ne faisons rien, un jour ou l’autre on nous le reprochera. »

k Structuration des données : texte, image, signaux k Interopérabilité sémantique : sémantique commune des termes scientifiques pour interpréter

les symptômes et soigner les maladies en fonction des spécificités et de l’historique du patient, de son environnement socioculturel et économique

3 La mise en place du nouveau système de santé nécessite un véritable engagement de l’Etat, qui devra faire face à des investissements conséquents et des défis stratégiques, organisationnels, culturels, techniques et sociétaux

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� Défi sociétal et éthique

k Assurance de l’accès aux soins et aux nouveaux outils développés pour tous, pour ne pas créer plus d’inégalités« La recherche de l’efficience permise par l’utilisation des données de santé ne doit pas aggraver les inégalités d’accès aux soins. »

k Bon équilibre entre centralisation et décentralisation en adaptant le cadre national aux spécificités locales« Nous devons identifier les bonnes pratiques locales et comprendre pourquoi elles ont marché, de manière à pouvoir les adapter en fonction des spécificités locales. »« Il faut combiner le cadre national et la courbe d’expérience locale. La structure géographique et la nature des équipements sont des facteurs à prendre en compte. »

k Appropriation des données par le patient : souhaite-t-on valoriser les données des patients et leur donner le choix de partager ou non leurs données ?

� Défi de financement

k Besoin conséquent d’équipes SI performantes au sein des établissements de santé et des réseaux développés« Les hôpitaux manquent de personnel technique. »Exemple : Le Reliant Medical Group dispose d’un département SI de 50 personnes pour une organisation de soins de 2 000 employés et de 500 professionnels de santé

k Des outils performants d’interprétation des données seront nécessaires pour leur donner un sens et sélectionner uniquement les informations pertinentes« La data sans algorithme n’a pas de valeur. »« Un bon système va alerter le médecin sur les informations clés à prendre en compte pour qu’il se focalise sur la valeur ajoutée de son service. Il ne doit pas lui demander plus de temps. »

k Exemple : Le Reliant Medical Group a investi 23 millions de dollars pour mettre en place sa technologie sur 8 ans (incluant toutes les interfaces avec les autres plateformes de la région : pharmacies, hôpitaux, etc.).

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L’EXEMPLE DU RELIANT MEDICAL GROUP

Le Reliant Medical Group est un groupe américain intégré et collaboratif de soins regroupant un ensemble de professionnels de santé. La qualité des soins se situe dans le top 10% des indicateurs de qualité mesurés sur le territoire américain, tandis que les coûts de santé ont été réduits de 20%

Grands principes : k Indicateurs de qualité et d’efficience des soins

k Coordination étroite entre tous les professionnels de santé du parcours de santé (généralistes, spécialistes, infirmières, aidants)

k Visibilité des données de santé par le patient

k Outils performants mis à disposition des professionnels de santé pour partager et analyser les données de santé des patients : transmission des dossiers patients par les hôpitaux où vont les patients, dossiers patients connectés avec les pharmacies

k Médecine préventive et suivi de l’observance : identification des patients à risque et des patients devant être suivis (observance, effets secondaires, etc.) grâce à des outils analytiques

k Contrat de partage des risques entre les professionnels de santé qui se matérialise par une rémunération par capitation/patient et non par une rémunération à l’acte« Sur 100$ de rémunération de soins qui sont versés pour un patient, 90$ sont redistribués entre les différents professionnels de santé qui sont intervenus dans le parcours de soins »

Informations additionnelles : k Central and Metrowest Massachusetts k 500 professionnels de santé, 2 000 employés, 320 000 patients k 1 million de documents partagés entre les fournisseurs de soins chaque année

Facteurs clés de succès identifiés pour assurer le fonctionnement d’un tel système :

k Reconnaissance de la valeur créée par tous les acteurs impliqués : professionnels et établissements de santé, patients, industriels de la santé, assureurs, etc.

k Instauration d’une confiance entre le patient et les acteurs de santé, basée sur la valeur des soins apportée aux patients et non sur les dollars associés

k Compétences et équipes SI dédiées importantes

Moyens mis en œuvre et principales échéances k 8 ans pour atteindre une organisation sans papier, qui utilise l’analyse

de données et la médecine préventive au quotidien k Mise en place d’une équipe SI de 50 personnes (pour 2 000 employés / 500 professionnels de santé) k Autres exemples : mise en place d’une hotline pour orienter les patients ayant

besoin de soins en urgence pour désengorger les hôpitaux

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DONNÉES DE SANTÉ ET ÉVALUATION DES INNOVATIONS

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� Il existe un véritable consensus de l’ensemble des acteurs autour du rôle de plus en plus fondamental joué par les données en vie réelle dans l’amélioration de notre système de santé

� Les données en vie réelle servent la recherche, la frontière entre essais cliniques et données de vie réelle s’estompant d’ailleurs progressivement

« Les frontières entre données en vie réelle et essais cliniques randomisés s’estompent progressivement. »

k Au bénéfice de la recherche en général, les données massives, avec l’utilisation d’algorithmes, pourraient donner des enseignements plus importants sur les pathologies« Le recours aux données massives est essentielle. Les données de la génomique vont permettre de déterminer des populations cibles, de parler de traitements personnalisés et vont modifier le développement du médicament. »

k Les données de vie réelle permettent aussi d’améliorer la conduite d’essais cliniques : identification des investigateurs, recrutement des patients, et nouveaux protocoles dans le cadre de maladies rares, randomisation grâce à des cohortes par exemple dans le diabète pour avoir des comparaisons qui sont plus pertinentes, etc.

k Aux Etats-Unis, les essais cliniques pragmatiques, plus proches de la vie réelle, ont vu le jour et permettent d’étudier les effets des médicaments dans des populations qui sont plus larges, qui ont plus de comorbidités, et qui sont traités dans leur environnement (vs. dans des centres spécifiques où l’on mène les essais cliniques traditionnels)« Historiquement les pharmas utilisent les CRO pour conduire les essais cliniques qui sont effectués sur site afin de suivre les patients. Cependant aux Etats-Unis, tous ne peuvent pas se déplacer jusqu’aux centres et c’est très coûteux. Dans un modèle pragmatique, on utilise les conditions de vie réelle de prise des médicaments […], en plus de montrer les résultats de l’essai clinique randomisé sur un sous-groupe de population. »

� Les données en vie réelle permettent d’améliorer la sécurité sanitaire et la prise en charge des patients

« On a longtemps sous-estimé le potentiel des données en vie réelle. Aujourd’hui il y a une vision partagée entre tous les acteurs : on a besoin des données en vie réelle pour répondre aux nouveaux usages de notre système de santé. »

k Diminution du risque sanitaire par le suivi de la prescription du traitement (vérifier qu’il n’y a pas de dérives de prescription dans d’autres indications), l’observation en temps réel de son efficacité et de ses effets secondaires potentiels, son observance par le patient, etc.

k Détermination des populations cibles et mise au point de traitements différenciés et personnalisés en fonction des profils et des besoins des patients« Plus on a d’informations sur l’environnement des patients, plus on pourra personnaliser les traitements, et cibler le bon traitement au bon moment pour le bon patient. »

� Les essais cliniques randomisés en double-aveugle restent la référence pour évaluer les innovations mais les données de vie réelle permettent de répondre aux nouveaux défis du système de santé

k Confirmation du bénéfice-risque du médicament et de sa prise en charge par la Solidarité Nationale post-inscription dans le cas de dossiers moins complets (autorisation de mise sur le marché conditionnelle, fast-track approval) lorsqu’il y a encore une incertitude sur le rapport bénéfice-risque à l’inscription« Les données en vie réelle permettent de confirmer l’efficacité d’un traitement, d’évaluer le rapport bénéfice-risque et de voir quelles sont les conditions de leur prescription dans le cadre des études post-inscription. Nous demandons 17 études observationnelles par an. Les résultats de ces études ont abouti dans 70% des cas à une évaluation identique. Dans 20% des cas le produit a été légèrement dégradé : le médicament ne donnait pas tous les bénéfices escomptés. »

1 La collecte et l’exploitation de données de vie réelle de qualité sont aujourd’hui essentielles pour répondre aux nouveaux défis des systèmes de santé

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k Confirmation en vie réelle et sur une population plus large du bénéfice-risque observé dans les essais cliniques sur un échantillon restreint de patients présélectionnés : en vie réelle les patients ont des propriétés génétiques différentes, de multiples comorbidités, et des comportements différents« Il est important de continuer à s’intéresser au médicament et à ses effets après le lancement, et seules les données en vie réelle peuvent aider à le faire. »

k Evaluation de la conduite sur le long-terme de certains traitements (ex. PD-1 et hypocholestérolémiants) pour identifier les durées optimales de traitements par rapport au bénéfice-risque

k Efficience de l’organisation des soins par une tarification en fonction de la performance / des résultats et l’identification et le partage de bonnes pratiques entre professionnels de santé

2 De nombreuses initiatives prometteuses ont été mises en place mais il existe encore certaines limites relatives à la collecte et à l’exploitation de ces données

� Plusieurs initiatives d’agrégation et d’exploitation des données en vie réelle ont vu le jour en France et à l’étranger

k Au niveau national, le chaînage et l’ouverture des principales bases de données de santé publique (PMSI/SNIIRAM) est un pas vers une plus large utilisation des données de santé. Cependant, on observe un manque de données cliniques dans ces bases qu’il faut coupler avec d’autres sources de données pour faire un grand nombre d’analyses

k La plateforme de données ESME (Épidémio-Stratégie Médico-Economique) d’UNICANCER a été initiée pour récolter des données de vie réelle pour les patientes atteintes de cancer du sein métastatique afin de soutenir la recherche sur le cancer et éclairer les autorités de santé dans leur prise de décision en générant des données complémentaires de celles issues des essais cliniques randomisés (stratégie thérapeutique, suivi des combinaisons, etc.)• Méthodologie : Documentation des données en vie réelle des patients traités pour un cancer en France dans les

centres de luttes contre le cancer par les professionnels de santé, puis anonymisation et centralisation sur la plateforme avec une actualisation annuelle / 3 plateformes pour le cancer du sein métastatique (plus de 30 000 patientes dans la base d’ici 2020), le cancer de l’ovaire et le cancer du poumon

• Financement du programme sous forme de partenariat public-privé avec des laboratoires pharmaceutiques• Limite identifiée : besoin d’ouverture aux autres centres hospitaliers traitant ces pathologies afin d’avoir des

données plus représentatives

k Le programme PRM (modèle de remboursement personnalisé) lancé par Roche dans le cancer du sein consiste en une collecte des données standardisées via des logiciels préexistants dans les établissements de soins (ex. logiciel Chimio), afin de favoriser l’émergence de nouvelles modalités de financement des médicaments anticancéreux basées sur leurs bénéfices « en vie réelle » pour le patient

k La FDA utilise aujourd’hui des données de différentes sources (recherche clinique et dossiers patients électroniques) et a collaboré avec IBM Watson pour créer une plateforme de données pour les patients afin qu’ils soient incités à partager leurs données et donner leur consentement pour une utilisation pour la recherche

k D’autres exemples mettent en valeur la volonté des autorités de santé, notamment aux Etats-Unis : les payeurs cherchent à réduire l’incertitude sur le rapport bénéfice / risque du médicament grâce à une plus large utilisation des données en vie réelle• L’un des exemples cités est celui de Novartis, qui a lancé le premier traitement anti-cancéreux autorisé sur le

marché utilisant les cellules CAR-T. Ce traitement a fait l’objet d’un contrat de performance avec les payeurs américains : le traitement n’est efficace que sur 80% des patients et n’est financé que si le patient est guéri. Un deuxième traitement a été lancé avec un discount de 100k$ par patient, mais les payeurs ont préféré que le traitement soit aussi financé via un contrat de performance qu’avoir un rabais de 100k$ par patient sur tous les patients

• Les Centers for Medicare & Medicaid Services cherchent aussi à développer le paiement à la performance sur certaines innovations mais sont confrontés à des problèmes de données pas assez « propres »

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 15

� Toutefois, aujourd’hui les difficultés de collecte et d’exploitation, parfois le coût de leur mise en oeuvre et le manque de clarté sur la façon dont elles vont être utilisées pour évaluer les innovations, ne permettent pas de déployer la collecte et l’exploitation de données en vie réelle de qualité à grande échelle pour le moment

k Le manque d’interopérabilité des systèmes d’information et de partage des données empêche de croiser les données de différentes sources pour les faire parler entre elles« Les logiciels des centres hospitaliers et de recherche ne sont pas interopérables. »• Aussi, il est nécessaire de créer un cadre d’échange pour obtenir le consentement du patient, première étape et

premier frein potentiel dans la collecte des données« La FDA travaille avec IBM pour avoir un cadre d’échange avec le patient pour qu’il puisse s’approprier les données et consentir à leur libération. »

k La collecte des données de vie réelle reste la plupart du temps coûteuse et n’est pas encore optimisée• Les études post-inscriptions représentent un poids important dans le développement des médicaments

« Le coût de développement d’un médicament est d’environ 1.6 Md€, le coût pour réaliser tous les essais demandés post-inscription représente 300 M€ par molécule, ce n’est pas durable. »

k La collecte de données de vie réelle de qualité, représentatives et pouvant donner des informations de morbi-mortalité nécessite de gros investissements humains pour les acteurs sponsors et les professionnels de santé récoltant ces données (exemple de ESME)• L’intervention humaine reste nécessaire pour obtenir des données exploitables en quantité suffisante « On a développé un outil avancé automatique de fouille et d’extraction de données mais on ne l’utilise pas encore

car il y a un décalage de qualité entre ce qu’on ressort de notre outil et ce qui est fait à la main par les attachés de recherche clinique, […] On se rend compte que l’on a besoin d’avoir des données totalement fiabilisées pour les études menées par la HAS, ce qui n’est rendu possible que par un travail de fourmi. »

k L’utilisation qui est faite par les pouvoirs publics des données de vie réelle générées par les différents acteurs n’est aujourd’hui pas transparente et questionne l’intérêt des initiatives mises en place et de leurs investissements« Il nous faut changer ce système d’accès qui n’est pas flexible et qui n’avance pas au rythme de l’évolution de la pratique clinique. »

k Les méthodologies traditionnelles (utilisées pour évaluer les résultats d’essais cliniques randomisés) restent la norme pour évaluer et décider de la prise en charge d’un médicament par la collectivité mais ces approches pourraient être complétées par des données de vie réelle qui tiendraient compte de la multiplicité des données à considérer dans le cadre de la médecine personnalisée• D’importantes quantités de données sont demandées pour évaluer les innovations et donc inclure un grand nombre

de patients dans les études. Or, certains traitements concernant des pathologies de niche ou personnalisés ne peuvent plus répondre à ces critères

• La mise sur le marché de certains médicaments est plus rapide (approval fast-track, autorisation de mise sur le marché conditionnelle par l’EMA) et les dossiers associés sont donc moins solides d’un point de vue méthodologique

« Il faut aller vers de la vie réelle pour lancer des innovations plus vite. Il faut optimiser ce système de collecte d’information post-inscription. »

• Une fois collectées, les données de vie réelle, pour être exploitées, doivent être évaluées avec des méthodologies statistiques différentes et adaptées, et celles-ci ne sont pas encore acceptées par les pouvoirs publics

« Il y a une sorte de frilosité en France, concernant les méthodologies pour l’utilisation des données en vie réelle et il faut surmonter ça ! »

• De nouvelles méthodologies et algorithmes doivent être développés pour évaluer les traitements personnalisés des patients et doivent prendre en compte la multiplicité des données associées à chaque patient (co-morbidités, génotype, culture, alimentation, lifestyle, etc.)

« Les politiques publiques n’ont pas évolué au rythme des découvertes scientifiques et des évolutions réglementaires, on arrive à la limite des méthodologies actuelles ; il faut mettre en place de nouvelles méthodes statistiques. » « Il faut pouvoir donner accès aux données aux petites entreprises qui pourront construire les méthodologies de demain. »

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16 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

� Une stratégie commune doit être définie afin de clarifier la finalité de l’exploitation des données de vie réelle et le rôle de chacun des acteurs : un changement d’approche, notamment sur l’évaluation des innovations est nécessaire et ne se fera pas sans forte impulsion de l’Etat

k L’utilisation qui va être faite des données en vie réelle dans le cadre du bon usage du médicament, des évaluations des innovations et des autres usages potentiels doit être clarifiée« Il faut avoir des objectifs clairs pour ne pas être perdu dans un océan de données. »

k L’Etat devra mettre en place une coordination stratégique sur la constitution des bases de données cliniques et en vie réelle et leur appareillage avec les systèmes existants« La volonté d’exploiter les données en vie réelle peut fortement varier d’un pays à l’autre. En Belgique il n’aura fallu que 6 mois pour la mettre en place. »

� Les plateformes de données répondant aux exigences de cette stratégie commune pourront être créées via des partenariats entre les différents acteurs publics-privés reposant sur des objectifs communs et de co-construction

« Chez Sanofi, nous avons un projet permettant d’intégrer des données de la communauté publique ainsi que des partenariats avec des entreprises et des instituts de recherche pour partager nos référentiels et bases de données. »« Les infections ne reconnaissent pas les frontières, et j’espère que l’industrie, les scientifiques et les politiques ne les reconnaitront plus à l’avenir. »

k L’ouverture des données reste un enjeu clé, elles doivent être accessibles aux acteurs pertinents de l’écosystème afin de répondre à la stratégie et aux objectifs communs identifiés

k Il est nécessaire d’améliorer l’interopérabilité des différentes bases de données, ex. pour faciliter le chaînage des données PMSI / SNIIRAM avec des données cliniques« Il faut davantage appareiller les données médico-administratives qui remontent de l’assurance maladie avec des données cliniques des logiciels médicaux dans les établissements de santé pour éviter de devoir tout remonter manuellement. »

k Pour certaines pathologies, la construction de plateformes de données ouvertes, intégrées et les plus larges possibles est indispensable pour collecter des données de qualité suffisamment représentatives, pouvant être utilisées pour évaluer les produits de santé en continu• Besoin d’améliorer la facilité d’utilisation des plateformes pour inciter à la documentation des données• Nécessité d’avoir une force de frappe plus importante en France, par exemple sur le cancer« Il serait probablement intéressant de mailler les différentes initiatives existantes en France, par exemple sur le cancer pour avoir une force de frappe plus importante. »

� Des nouveaux outils et méthodologies sont nécessaires pour permettre une collecte et une exploitation optimale des données en vie réelle

k Capacité des techniques d’évaluation potentielles basées sur l’IA et la modélisation à appréhender l’impact d’un nombre de variables très important sur le résultat du traitement (comportement du médecin, environnement du patient, stade d’évolution de la maladie, historique du patient, interactions médicamenteuses, etc.)« Il faut aller très rapidement vers l’IA et la modélisation. »« Il faut des technologies plus agiles et dynamiques pour gérer et traiter ces données toujours plus nombreuses et précises. »« Il faudrait faire appel à des méthodologies statistiques innovantes et originales pour mieux analyser les données en vie réelle. »

k La modélisation et l’intelligence artificielle devraient permettre d’évaluer de manière plus pertinente l’efficience des médicaments à partir de données en vie réelle

3 Les freins pourront être levés si et seulement si une véritable stratégie commune à tous les acteurs sur l’utilisation des données de vie réelle existe et que tous travaillent ensemble au développement de plateformes de données intégrées et de méthodologies adaptées à ces nouveaux types de données

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 17

DONNÉES PATIENTS ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

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18 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

� Écouter et prendre en compte la voix, voire la « vision » du patient est essentiel pour améliorer le système de santé

k Plateforme « Moi Patient » : plateforme digitale qui va permettre notamment aux patients de participer à la recherche qui les concerne (en répondant à des suggestions) et évaluer la qualité des soins qu’ils reçoivent sur leur lieu de soins• Initiative qui a vocation à être élargie à d’autres pathologies comme le VIH« Le rôle des patients dans l’apport des données est croissant. »

k Au Royaume-Uni, le British Medical Journal a lancé l’initiative du « Patient revolution » en s’assurant de la prise en compte de la « voix patient » dans les études publiées

� Le patient doit être remis au centre du système de santé et être acteur dans la gestion de sa santé« Pour faire de la médecine participative et préventive, il faut mettre en place des dispositifs pour donner accès aux données de santé au patient et le remettre au centre. »

� Lier les données provenant des patients (exemple : résultats rapportés par les patients – PRO) avec les données venant des autres bases publiques (SNDS) peut être d’une richesse considérable

« La richesse des données vient de leur diversité. »

k Consortium Sorbonne Paris Cité / Assistance Publique travaillant sur la mise en place de la cohorte COMPARE (Communauté de patients pour la recherche) en lien avec les communautés et associations de patients, regroupant les données des résultats rapportés par les patients (PRO), des milieux hospitaliers, de l’Assurance Maladie, etc.« Nous voudrions avec COMPARE faire un équivalent d’un ‘All of us’ américain [All of US est un programme de recherche américain consistant à collecter les données de millions d’Américains pour accélérer la recherche et améliorer la santé publique]. Les premiers résultats de cette cohorte sortiront dans les mois à venir. »

� Une meilleure relation patient / professionnel de santé grâce à l’intelligence artificielle bénéficiera à l’ensemble des acteurs et peut améliorer la prévention et répondre aux enjeux de l’ambulatoire en France

k Facilitation des interactions entre les patients et les professionnels de santé grâce au numérique« L’IA c’est l’émergence d’un 3e acteur, à côté du médecin et du patient. »

k Education des professionnels de santé sur l’intelligence artificielle et nécessité d’avoir des outils qui facilitent l’interprétation de multiples données disponibles pour le professionnel de santé«L’IA ne va pas remplacer le professionnel de santé, mais l’aider à interpréter le nombre de données croissant auquel il va être confronté sur son patient. L’IA va venir augmenter cette relation patient / professionnel de santé. »

� Beaucoup d’usages potentiels sont identifiés : détection d’effets secondaires de certains médicaments, comparaison des prises en charge sur les territoires (ex. dialyse), algorithmes prédictifs d’aggravation des pathologies, réduction de l’errance thérapeutique dans le cadre des maladies rares

« A partir des données du SNIIRAM, on peut faire beaucoup de choses. Par exemple il serait possible de réduire de 15 ans à 5 ans l’errance thérapeutique sur certaines maladies rares en appliquant un algorithme sur les données SNIIRAM. »

k Exemples d’initiatives Big Data / Intelligence artificielle : Partenariat entre l’X et la CNAMTS pour travailler sur les bases du SNIIRAM afin de faire une preuve de concept sur l’utilisation de l’intelligence artificielle et des algorithmes, par exemple pour faire de la pharmaco-épidémiologie proactive et non réactive« On s’est concentré sur les méthodes de pharmaco-épidémiologie. L’objectif est de pouvoir poser plus de questions à l’aveugle et de mettre un coup de projecteurs sur certains médicaments qui seront ensuite évalués par les méthodologies traditionnelles. »

1 Il est nécessaire de prendre en compte les données massives provenant des patients au même titre que les autres données pour améliorer le système de santé

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 19

� Le développement de nouveaux outils d’intelligence artificielle ne se fera pas sans la mise à disposition de données de qualité : l’IA est la combinaison d’un algorithme performant et de données riches et de qualité : l’un sans l’autre ne peut exister« Les données sont le charbon nécessaire pour que les algorithmes / les moteurs fonctionnent. »

� La compréhension des intérêts de l’IA par les patients et les professionnels de santé est nécessaire pour une meilleure acceptation« L’élément clé c’est la «confiance des patients». On ne va pas aller jusqu’à expliquer l’algorithme, trop compliqué, mais faire en sorte qu’il y ait une acceptation, pas de défiance. »

� Le partage des données doit être encadré et le nouveau règlement européen sur la protection des données (RGPD) renforce ce pacte de confiance entre les patients et les différents acteurs du système, et donc l’innovation

k Deux principes majeurs : le principe de finalité et le principe de loyauté de la collecte

k Un RGPD pensé pour renforcer l’innovation• Dispositifs d’anonymisation et pseudonymisation• Pacte de comptabilité : possibilité de qualifier l’utilisation secondaire des données pour les réutiliser sous condition• Etudes d’impact qui vont permettre de créer un référentiel pour aller plus loin et donneront une base légale

« Si le patient sait que ses données sont protégées, il sera plus enclin à les partager et à prendre part à la recherche. »

� Le risque de ne pas partager ses données existe tout autant que le risque de les partager

k Les Américains évaluent le risque de partager par rapport au risque de ne pas partager (évaluation risque-bénéfice), tandis qu’en France, on est plus enclin à regarder les risques liés au partage des données (vs. au non-partage)

k L’anonymisation pose toujours un problème pour les chercheurs, ne pas avoir accès à l’entièreté des données peut-elle être un frein pour le progrès ?« Il faut plus de chercheurs avec un accès à l’entièreté des données, dans un environnement sécurisé, car c’est d’une richesse incroyable. »

� Il est essentiel de faire travailler les acteurs de la santé et du numérique ensemble pour digitaliser le monde de la santé et évaluer la pertinence médicale des modèles développés

k Les professionnels de santé doivent comprendre ce que la technologie peut leur apporter et les technologues doivent être sensibles à ce que les professionnels de santé pourront en faire

k Les professionnels de santé doivent être formés pour s’approprier ces technologies : les métiers vont se transformer

k La pertinence de ces nouvelles technologies doit être évaluée• Exemple : Réalisation de modèle de réalité 3D pour aider à la préparation de la chirurgie

� Il est nécessaire d’avoir une vraie vision méthodologique et une transparence des algorithmes (capacité d’interprétation) pour s’assurer de leur fiabilité« Il faut éviter de développer des algorithmes avec les meilleurs hôpitaux américains et ensuite de penser qu’on va les transposer aux hôpitaux thaïlandais. »« Il y a des algorithmes impressionnants comme l’AlphaGo Zero de Google, qui est capable d’apprendre en ne disposant que des règles du jeu, sans avoir d’exemples humains, encore meilleur que la première version d’AlphaGo, qui avait battu les meilleurs champions du jeu "Go". »

2 Le développement d’outils d’intelligence artificielle performants passera par la collaboration entre technologues et professionnels de santé, et par le partage des données de santé nécessaires, et ce malgré les risques identifiés

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20 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

� Des questions subsistent sur la responsabilité de chacun des acteurs dans l’utilisation des données disponibles et des nouveaux outils d’intelligence artificielle

k Quelle est la responsabilité des pouvoirs publics vis-à-vis des patients quand ils ne traitent pas les données dont ils disposent ?• Par exemple, en France, pour traiter les patients en insuffisance rénale, deux traitements sont mis

à disposition : en moyenne 55% des patients sont dialysés et 45% sont greffés (technique privilégiée). Dans d’autres pays, cette proportion est inversée. L’association Renaloo dénonce des problèmes d’orientation des patients depuis longtemps ; les patients sont orientés vers la dialyse car c’est une solution plus rentable. Or on sait que le fait de rester en dialyse alors qu’on pourrait être greffé est préjudiciable (maintien dans l’emploi, qualité de vie). Par exemple à l’Ile de la Réunion, une enquête est en cours, car seulement 17% des patients sont greffés. Les pouvoirs publics auraient pu agir grâce à l’analyse des données disponibles. Ainsi, quelle est leur responsabilité vis-à-vis des malades ?

k Les différents acteurs (laboratoires pharmaceutiques, etc.), en développant de nouveaux outils/services, sortent de leur zone de responsabilité et doivent accepter de porter ces nouvelles responsabilités

k Se pose aussi la question de la responsabilité des utilisateurs de ces nouvelles solutions, en particulier les professionnels de santé, qui ont cette donnée à disposition• Quelle responsabilité a le professionnel de santé si les données qui arrivent en temps réel ne sont pas traitées

immédiatement ?• Quelle responsabilité en cas de « bug » de l’algorithme ?

3 Les futurs champions de l’intelligence artificielle dans la santé devront

avoir accès aux données pour développer les outils et services à destination des patients, des professionnels de santé et du système de santé en général

� Les futurs champions seront certainement des acteurs qui seront capables de proposer des solutions pertinentes à destination des différents acteurs du système de santé

k En particulier, les sujets sont l’amélioration de la recherche clinique, l’accompagnement des patients dans leur parcours, les solutions aux professionnels et établissements de santé et le traitement des données en temps réel pour évaluer les molécules de manière continue

k Par exemple, aux Etats-Unis, le marché des solutions / outils d’accompagnement patient dans le domaine de la santé représente au moins 5 Md$• L’industrie pharmaceutique commence à développer un écosystème de services autour du patient pour

améliorer l’ensemble du parcours de santé du patient (observance, gestion de sa maladie, etc.)• L’hôpital est un hub médical, et l’objectif est d’utiliser des outils pour fluidifier chaque étape du parcours de

soins

� Les défis à relever pour les start-ups des données de santé et du numérique sont multiples :

k Accès de manière dynamique aux infrastructures des données de santé

k Etroite collaboration avec le monde médical pour s’assurer de la pertinence des solutions numériques et de leur adoption / passage à l’échelle des solutions

k Modèle économique : certains champions pourront se baser sur des modèles économiques existants (financement par la Solidarité Nationale) et d’autres champions devront repenser complètement leur business model

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ÉTUDE PROSPECTIVE INTERNATIONALE SUR LES DONNÉES DE SANTÉ

DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 21

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22 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

Une définition qui se précise

Les données de santé sont régies par la Loi informatique et libertés (la loi n°78-17 du 6 janvier 1978) définissant les « données à caractère personnel » et la jurisprudence.

Le nouveau Règlement Européen sur la Protection des Données, applicable dès mai 2018, poursuit notamment comme objectifs de renforcer les droits des personnes et de responsabiliser les acteurs autour des données, et en particulier des données de santé, qui auront leur définition propre, soit des « données à caractère personnel relatives à la santé physique ou mentale d’une personne physique, y compris la prestation de services de soins de santé, qui révèlent des informations sur l’état de santé de cette personne ».

2,3 milliardsVolume mondial des données de santé en giga-octets, d’ici 2020

80 milliardsNombre d’objets connectés d’ici 2020

x44Volume de données produites chaque année dans le monde d’ici 2020

50 000Applications de santé recensées par la Haute Autorité de Santé en 2016

Une explosion de production de données

En France, comme dans tous les pays, les données de santé sont en croissance exponentielle, c’est le « big data ».

LES DONNÉES DE SANTÉ : QUELLES ÉVOLUTIONS ?

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 23

Une définition qui se précise

Les données de santé sont régies par la Loi informatique et libertés (la loi n°78-17 du 6 janvier 1978) définissant les « données à caractère personnel » et la jurisprudence.

Le nouveau Règlement Européen sur la Protection des Données, applicable dès mai 2018, poursuit notamment comme objectifs de renforcer les droits des personnes et de responsabiliser les acteurs autour des données, et en particulier des données de santé, qui auront leur définition propre, soit des « données à caractère personnel relatives à la santé physique ou mentale d’une personne physique, y compris la prestation de services de soins de santé, qui révèlent des informations sur l’état de santé de cette personne ».

2,3 milliardsVolume mondial des données de santé en giga-octets, d’ici 2020

80 milliardsNombre d’objets connectés d’ici 2020

x44Volume de données produites chaque année dans le monde d’ici 2020

50 000Applications de santé recensées par la Haute Autorité de Santé en 2016

Une explosion de production de données

En France, comme dans tous les pays, les données de santé sont en croissance exponentielle, c’est le « big data ».

LES DONNÉES DE SANTÉ : QUELLES ÉVOLUTIONS ?

CARACTÉRISTIQUES ET CONTEXTE DE COLLECTE DIFFÉRENTS

Cohorte fermée Cohorte ouverte

Donnée individuelle Donnée agrégée

Recueil prospectif Recueil rétrospectif

Donnée structurée Donnée non structurée(Réseaux sociaux, Internet, etc.)

Donnée accessible Donnée inaccessible

SOURCE DE DONNÉES PLURIELLES

k Essais cliniques(privés/publics)

k Bases de données médico-administrativesSNIIRAM* : 8,9 milliards de feuilles de soins en 2015, 20 milliards de lignes, PMSI**

k Cohortes/registresConstances (200 000 volontaires de 18 à 69 ans), Hepater

k Dossier médicalÉtablissements de santé / Professionnels de ville

k Données patientsObjets connectés, applications

k Données d’opinionRéseaux sociaux, sites Internet, moteurs de recherche

* SNIIRAM : Système National d’Information Inter-Régimes de l’Assurance Maladie** PMSI : Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information

TYPOLOGIE D’INFORMATIONS MULTIPLES

FORMATS DIFFÉRENTS

ABC 123

Données : texte, valeur numérique, signal, image 2D et 3D, séquence

génomique...

Clinique

Données

Biologique

Sociale

Comportementale

Démographique

Environnementale

Des données très différentes à intégrer

On observe une grande disparité des données de santé que ce soit au niveau de leur typologie, de leur source, de leur format ou de leurs caractéristiques.

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24 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

Tous les acteurs de la chaîne de santé ont intérêt à accélérer la mise en place de bases de données performantes.

RÉGULATEURS ET POUVOIRS PUBLICS

INTÉGRATEURSTÉLÉCOM ET IT

COLLECTEURS / AGRÉGATEURS DE DONNÉES

GÉNÉRATEURS DE DONNÉES

INFLUENCEURS

Acteurs publics : ministères, autorités de santé et régulateurs des données

Intégrateurs, IT et télécom

Organismes de recherche / statistiques

/ veillleOrganismes

payeurs

Géants du web

Professionnels et

établissements de santé

Start-up du numérique et de la santé Industriels

de la santé

Patients

et associations de patients

FOURNISSEURS DE SERVICES

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 25

Tous les acteurs de la chaîne de santé ont intérêt à accélérer la mise en place de bases de données performantes.

RÉGULATEURS ET POUVOIRS PUBLICS

INTÉGRATEURSTÉLÉCOM ET IT

COLLECTEURS / AGRÉGATEURS DE DONNÉES

GÉNÉRATEURS DE DONNÉES

INFLUENCEURS

Acteurs publics : ministères, autorités de santé et régulateurs des données

Intégrateurs, IT et télécom

Organismes de recherche / statistiques

/ veillleOrganismes

payeurs

Géants du web

Professionnels et

établissements de santé

Start-up du numérique et de la santé Industriels

de la santé

Patients

et associations de patients

FOURNISSEURS DE SERVICES

Au Royaume-Uni, on compte de nombreuses

initiatives nationales, régionales et locales visant

à améliorer la qualité et l’efficience des soins.

QUALITY AND OUTCOME FRAMEWORKNHS (UK)

k Système de gestion de la performance et de rémunération à destination des médecins généralistes de la NHS

k Rémunération en fonction de la performance sur une sélection d’indicateurs (organisation, expérience patient et services additionnels)

k Résultats : Coût important du système mais amélioration notable de la qualité des soins

DATAWELLGREATER MANCHESTER, EAST CHESHIRE ET EAST LANCASHIRE

k Logiciel de visualisation des données patients à destination des professionnels de santé permettant d’avoir une vue complète du dossier patient

k Objectif : optimiser les parcours de soins et déterminer les pratiques les plus efficaces

NOUVEAUX CONTRATS DE PERFORMANCECANCER RESEARCH UK

k Projet pilote avec Greater Manchester pour définir une méthodologie permettant de mieux exploiter les données de vie réelle

k Objectif : réduire les délais d’accès au marché des médicaments innovants contre le cancer en mettant en place des contrats de performance innovants en fonction des résultats en vie réelle des produits

SOLUTION INTÉGRÉEFRESENIUS

k Solution intégrée de services de dialyse combinant les médicaments, la dialyse, des services cliniques additionnels et des algorithmes prédictifs

k Objectif : éviter les anémies sévères et ainsi améliorer les pratiques au niveau médical, économique et organisationnel

COLLECTE ET EXPLOITATION DES DONNÉES : QUELLES INITIATIVES EN FRANCE ET À L’INTERNATIONAL ?

Les pays nordiques et anglo-saxons semblent avoir une longueur d’avance : l’exploitation et le chaînage des données sont des

accélérateurs de la transformation de leurs systèmes de soins.

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26 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

Dans les pays nordiques, il existe une véritable

culture de partage de la donnée à tous les niveaux.

Aux États-Unis, de nombreux projets de

transformation visant à améliorer la coordination

des acteurs et l’efficience du système de soins ont déjà été

engagés au niveau national par des acteurs publics et privés.

REGISTRES NATIONAUXNORVÈGE, SUÈDE, FINLANDE, ISLANDE

k 16 registres nationaux en Norvège (premier créé en 1951) pour une population de 5 millions d’habitants

k 73 registres nationaux en Suède pour une population de 10 millions d’habitants

k Regroupement des données de la Suède, Finlande, Norvège et Islande afin de créer une base commune de prescription de médicaments regroupant 25 millions de personnes

k Résultats : récolte d’une donnée de qualité permettant d’améliorer le suivi des produits de santé en vie réelle, la surveillance sanitaire et l’évaluation des problématiques de santé publique

PARTENARIAT PUBLIC/PRIVÉKAROLINSKA INSTITUTE

k Partenariat public-privé entre le Karolinska Institute et General Electric dans les cancers pelviens

k Objectif : améliorer l’efficience du parcours de soins pour ce type de cancers en mettant en place des actions spécifiques

« HEALTH CONNECT »KAISER PERMANENTE

k Transformation du système d’information de Kaiser Permanente, organisation de soins de santé intégrés (12 millions d’adhérents en 2016, 21 000 médecins, 54 000 infirmières)

k Objectif : améliorer la collecte et le partage des données de santé pour améliorer l’efficience des soins

k Résultats : réduction de la mortalité de 73% pour les maladies coronariennes et réalisation d’économies de ~30 millions de dollars sur les soins cardiaques

ACCOUNTABLE CARE ORGANIZATIONSMEDICARE

k Initiative par Medicare (assurance santé publique nationale pour les plus de 65 ans)

k Regroupement de l’ensemble des acteurs des soins (médecins de ville, hôpitaux, etc.) collectivement responsables de la dépense et de la qualité des soins

k Objectif : améliorer la coordination des soins et leur efficience

k Résultats : 1 milliard de dollars d’économies réalisées par Medicare dans les 3 premières années (vs. 1,3 milliards de dollars de financement des ACOs) / amélioration de la qualité sur plus de 80% des indicateurs suivis

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 27

En France aussi, la dynamique s’est accélérée avec la création du Système National des Données de Santé et le chaînage du SNIIRAM,

du PMSI, et des causes médicales de décès en 2017.

SYSTÈME NATIONAL DES DONNÉES DE SANTÉ AU NIVEAU NATIONAL, le Système National des Données de Santé (SNDS), effectif depuis avril 2017, regroupe les principales bases de données de santé publiques existantes.

BASES « SCORE SANTE » AU NIVEAU RÉGIONAL, les Observatoires Régionaux de Santé gèrent les bases « SCORE SANTÉ », une base d’indicateurs disponibles à des échelles différentes (territoires de santé, départements, régions, etc.).

ENTREPÔTS DE DONNÉES DE SANTÉ (EDS) AU NIVEAU LOCAL, les établissements de santé constituent des Entrepôts de Données de Santé (EDS) afin de mieux exploiter l’importante quantité de données disparates et cloisonnées dont ils disposent.

PARTENARIATS ENTRE ACTEURS (laboratoires pharmaceutiques / GAFAM / intégrateurs / Start-up), de nombreux partenariats ont vu le jour entre acteurs pour développer des solutions utilisant les données de santé à destination des patients et des professionnels de santé.

FRANCE ASSOS SANTÉ LE PATIENT est aussi désormais lui-même générateur de données, via de nouveaux outils. Son représentant principal est France Assos Santé.

BASE DE DONNÉES CHAÎNÉES EN 2017 FUTUR CHAÎNAGE DES BASES

SNIIRAM

Système national d'information inter-régimes

de l'Assurance maladie

CNAMTS

PMSI Programme de médicalisation

des systèmes d’information

ATIH Agence technique de l’information

sur l’hospitalisation (public / privé)

Causes médicales de décès

CepiDCCentre

d’épidémiologie sur les causes

médicales de décès

2019

Échantillon de données de l’Assurance Maladie

Complémentaire

AMC Assurance Maladie Complémentaire

2018

Données relatives au handicap

MDPHMaison

départementale des personnes handicapées

SYSTÈME NATIONAL DES DONNÉES DE SANTÉ (SNDS)

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28 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

CE QU’IL FAUT RETENIR

Tous les acteurs de la chaîne de santé ont intérêt à accélérer la production et l’exploitation de données réellement performantes.

Le partage des bases de données entre tous les acteurs est possible tant que la protection des données de santé du patient est assurée.

Un certain nombre de pays ont contruit leur politique d’accès aux bases de données publiques dans le cadre d’une réflexion aboutie sur l’intérêt collectif de l’open data et après avoir identifié les gains d’efficience pour le système de santé.

Le potentiel des données de santé en matière de recherche constitue autant de nouveaux outils pour le développement d’une médecine personnalisée pour tous.

L’exploitation des données de vie réelle passe obligatoirement par une meilleure coordination entre les acteurs et le renforcement de l’inter-connectivité entre les systèmes.

La valeur accordée aux données provenant des patients (données connectées ou données des réseaux sociaux par exemple) est un véritable levier pour la sécurité sanitaire et pour accompagner les citoyens dans leur vie quotidienne.

AMÉLIORATIONS DU SYSTÈME DE SANTÉ LIÉES À L’UTILISATION

DES DONNÉES DE SANTÉ

Prise en charge collective

(santé populationnelle)

Sécurité sanitaire (bon usage, pharmacovigilance

des produits de santé, indication par indication)

Efficience des parcours de soins et des organisations

Prise en charge individuelle des patients (médecine personnalisée)

LES AMÉLIORATIONS DU SYSTÈME DE SANTÉ LIÉES À L’UTILISATION DES DONNÉES DE SANTÉ

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 29

CE QU’IL FAUT RETENIR

Tous les acteurs de la chaîne de santé ont intérêt à accélérer la production et l’exploitation de données réellement performantes.

Le partage des bases de données entre tous les acteurs est possible tant que la protection des données de santé du patient est assurée.

Un certain nombre de pays ont contruit leur politique d’accès aux bases de données publiques dans le cadre d’une réflexion aboutie sur l’intérêt collectif de l’open data et après avoir identifié les gains d’efficience pour le système de santé.

Le potentiel des données de santé en matière de recherche constitue autant de nouveaux outils pour le développement d’une médecine personnalisée pour tous.

L’exploitation des données de vie réelle passe obligatoirement par une meilleure coordination entre les acteurs et le renforcement de l’inter-connectivité entre les systèmes.

La valeur accordée aux données provenant des patients (données connectées ou données des réseaux sociaux par exemple) est un véritable levier pour la sécurité sanitaire et pour accompagner les citoyens dans leur vie quotidienne.

AMÉLIORATIONS DU SYSTÈME DE SANTÉ LIÉES À L’UTILISATION

DES DONNÉES DE SANTÉ

Prise en charge collective

(santé populationnelle)

Sécurité sanitaire (bon usage, pharmacovigilance

des produits de santé, indication par indication)

Efficience des parcours de soins et des organisations

Prise en charge individuelle des patients (médecine personnalisée)

LES AMÉLIORATIONS DU SYSTÈME DE SANTÉ LIÉES À L’UTILISATION DES DONNÉES DE SANTÉ

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30 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

En France, le secteur de l’énergie a subi une importante transformation de sa chaîne de valeur, avec une multiplication du nombre de producteurs et de fournisseurs.

Le développement des énergies renouvelables impacte fortement la partie production de la chaîne de valeur.

Suite aux directives européennes de 1996 (électricité) et de 1998 (gaz), l’ouverture du marché de l’énergie se fait progressivement, d’abord aux professionnels et entreprises dès 2004, puis aux particuliers dès 2007.

PRODUCTEURS

k Plusieurs opérateurs

k Plusieurs types de production

GESTIONNAIRES DE RÉSEAUX

k Un acteur principal k Collectivités locales k Gestionnaires de réseaux de distribution dont ENEDIS et les Entreprises Locales de Distribution (ELD)

FOURNISSEURS

k De multiples opérateurs depuis l’ouverture du marché

k Trading

PRODUCTION TRANSPORT DISTRIBUTION FOURNITURE

Client final

RÉGULATEURS

k Pouvoirs publics k Organes de contrôle (concurrence, etc.)

k Organismes régulateurs de l’énergie

Concurrentiel ConcurrentielRégulé

ÉCLAIRAGE SUR UN AUTRE SECTEUR

Les données pour transformer le secteur de l’énergie

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 31

En France, le secteur de l’énergie a subi une importante transformation de sa chaîne de valeur, avec une multiplication du nombre de producteurs et de fournisseurs.

Le développement des énergies renouvelables impacte fortement la partie production de la chaîne de valeur.

Suite aux directives européennes de 1996 (électricité) et de 1998 (gaz), l’ouverture du marché de l’énergie se fait progressivement, d’abord aux professionnels et entreprises dès 2004, puis aux particuliers dès 2007.

PRODUCTEURS

k Plusieurs opérateurs

k Plusieurs types de production

GESTIONNAIRES DE RÉSEAUX

k Un acteur principal k Collectivités locales k Gestionnaires de réseaux de distribution dont ENEDIS et les Entreprises Locales de Distribution (ELD)

FOURNISSEURS

k De multiples opérateurs depuis l’ouverture du marché

k Trading

PRODUCTION TRANSPORT DISTRIBUTION FOURNITURE

Client final

RÉGULATEURS

k Pouvoirs publics k Organes de contrôle (concurrence, etc.)

k Organismes régulateurs de l’énergie

Concurrentiel ConcurrentielRégulé

ÉCLAIRAGE SUR UN AUTRE SECTEUR

Les données pour transformer le secteur de l’énergie

La réglementation s’est structurée afin de pouvoir concilier ouverture et protection des données : une multitude de données est mise à disposition des différents acteurs dont des données en open data provenant des gestionnaires de réseau depuis 2015 et des données disponibles via les smart grids avec différents niveaux d’accessibilité selon les acteurs.

On a ainsi observé une amélioration de la performance de l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la fourniture d’énergie, au bénéfice de l’ensemble des acteurs. C’est aussi grâce aux données que la transition énergétique a pu être facilitée.

TOUS LES ACTEURSTransition énergétique

PRODUCTEURSD’ÉLECTRICITÉ

Gestion plus optimisée de la production

Maintenance prédictive

GESTIONNAIRES DE RÉSEAUXEfficience et

optimisation / Qualité de l’onde

Détection des fraudes

ENTREPRISES/CONSOMMATEURSPilotage énergétique

Services innovants

FOURNISSEURSServices plus ciblés

Gestion de l’offre et la demande (mesures

d’effacement)

COLLECTIVITÉSMeilleure adaptation des capacités de production

sur le territoire

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32 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

Un réseau d’innovateurs engagés : chaque membre du LIR participe à sa manière à la recherche et au développement de solutions pour mieux soigner demain. Ils ont en commun la volonté d’accélérer la modernisation du système de santé et une organisation des soins plus efficace, pour une meilleure prise en charge des patients. (think-tank).

Un lieu d’enrichissement de la réflexion : grâce à la multiplication de rencontres, de colloques et de débats, au partage d’expériences diverses et de points de vues apparemment contradictoires, les membres du LIR nourrissent le débat public avec pragmatisme et sans langue de bois. C’est le lieu où les intérêts particuliers rencontrent l’intérêt général.

Une formidable banque de donnée : grâce à son réseau international, le LIR identifie les solutions innovantes et liste les bonnes pratiques. Nos recommandations s’appuient sur des analyses rigoureuses et des études comparatives menées dans le monde entier.

QUI SONT LES MEMBRES DU LIR ?

Les membres fondateurs du LIR sont de grandes entreprises internationales de recherche dans le domaine du médicament. Ils portent aujourd’hui plus de 60% des essais cliniques menés en France et leurs filiales implantées en France consacrent plus de 700 millions d’euros par an pour soutenir la recherche publique. Depuis cette année, le LIR ouvre ses portes à des entreprises innovantes dans le domaine de la santé, qu’il s’agisse du digital, des services à la personne ...

Elle intègre aussi bien de grands groupes internationaux que des Med-Tech ou des start-up prometteuses. Ensemble, ils forment « Imaginons la santé ».

NOS OBJECTIFS

1. Accompagner la transformation digitale du secteur, notamment dans le partage des données de santé. Le big data est une source d’information sans précédent, une richesse et un gisement de solutions pour mieux soigner les français. Imaginons la Santé fera des propositions pour un meilleur accès et un partage optimal des données de santé. La France peut devenir leader européen sur ces questions.

2. Moderniser le parcours de soin, pour offrir une meilleure prise en charge du patient. En se mettant l’accent sur la coordination des différents acteurs, le diagnostic et la prévention mais aussi la recherche de solution de maintien à domicile, Imaginons la Santé dessine le parcours de soin idéal de chaque patient. Il étudie notamment, en partenariat avec l’ARS d’Ile-de-France, la prise en charge des personnes âgées.

3. Promouvoir et mettre en valeur les entreprises et les chercheurs innovants, qu’ils soient publics ou privés. Imaginons la Santé soutient de la recherche française, aussi bien auprès des politiques que du grand public. Elle mène des actions visant à valoriser leurs efforts et à promouvoir l’idée que l’innovation est source de progrès, de croissance et de compétitivité pour le pays.

LES 12 ENTREPRISES INTERNATIONALES ADHÉRENTES À L’ASSOCIATION

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 33

DES RÉSULTATS DE SANTÉ POUR TOUS

À mesure que les populations vieillissent et que de plus en plus de maladies deviennent chroniques, les dépenses de santé prennent une part toujours plus importante du PIB. Les progrès scientifiques, l’intelligence artificielle, la meilleure utilisation des données de santé et des patients mieux informés amènent des changements dans les parcours de soins et le système de santé. Cette évolution entraîne un besoin de nouveaux types de collaborations entre de nouveaux entrants (souvent du monde de l’infotech) et les acteurs historiques, publics et privés.

L’innovation, la productivité et l’accès aux patients restent les plus grands défis de l’industrie. Cette transformation remet en question la stratégie de chaque maillon du système de santé.

Chez EY, le secteur Life Sciences regroupe un réseau mondial de 15 000 professionnels dédiés présents dans 140 pays, pour mieux anticiper les tendances, identifier leurs implications et aider nos clients à créer

un avantage concurrentiel dans le nouvel écosystème axé sur les résultats de santé.

En France, nous intervenons auprès de tous les acteurs de la santé (acteurs publics, laboratoires pharmaceutiques, medtechs, start-up, assureurs, acteurs de l’infotech). Nos équipes comprennent les spécificités du marché et de l’environnement et peuvent proposer les services adaptés pour accompagner la transformation du secteur.

EY est un des leaders mondiaux de l’audit, du conseil, de la fiscalité et du droit, des transactions. Partout dans le monde, notre expertise et la qualité de nos services contribuent à créer les conditions de la confiance dans l’économie et les marchés financiers. Nous faisons grandir les talents afin qu’ensemble, ils accompagnent les organisations vers une croissance pérenne.

C’est ainsi que nous jouons un rôle actif dans la construction d’un monde plus juste et plus équilibré pour nos équipes, nos clients et la société dans son ensemble.

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Le G5 Santé est un cercle de réflexion, qui rassemble les principales entreprises françaises de la santé et des sciences du vivant. bioMérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier et Théa sont des entreprises qui ont choisi la France comme plateforme de développement international et ont fait de l’effort de recherche et de production sur le territoire national une priorité.

Les membres du G5 Santé partagent 5 ambitions :• Faire reconnaître l’apport des industries de

santé, un acteur essentiel au service de la santé des patients et de l’indépendance sanitaire de la France.

• Soutenir le secteur des biotechnologies, des médicaments de thérapie innovante, des nouvelles technologies, faciliter la prise en compte de l’innovation dans la prise en charge du malade et de sa maladie.

• Développer l’accès des patients aux solutions de santé : une vision renouvelée des politiques d’évaluation, d’accès au marché et de régulation.

• Poursuivre un engagement fort au service de l’excellence de la recherche biomédicale française et de la compétitivité de la France en R&D face à une concurrence internationale intense.

• Contribuer au rétablissement de la compétitivité de la France pour la filière des industries de santé, avec la mise en œuvre d’une politique industrielle ambitieuse.

À l’échelle mondiale, le G5 Santé est un acteur de poids réalisant un chiffre d’affaires de plus de 45 milliards d’euros et investissant plus de 6,7 milliards d’euros en R&D.

Son apport à l’économie française est considérable, avec près de 46 000 emplois et 8,6 milliards d’excédent de la balance commerciale. L’effort de R&D des membres du G5 santé représente le tiers des dépenses totales de la France en sciences du vivant, publiques et privées confondue et implique 11 000 personnes.Les 8 entreprises représentent plus de 21 000 emplois en production sur 57 sites industriels, avec près de 800 M d’euros investis en 2016.Le G5 santé est un acteur économique majeur dans les territoires, à travers plus de 100 sites dans 16 régions.

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 35

Bpifrance finance les entreprises – à chaque étape de leur développement – en crédit, en garantie et en fonds propres. Bpifrance les accompagne dans leurs projets d’innovation et à l’international. Bpifrance assure aussi, désormais leur activité export à travers une large gamme de produits. Conseil, université, mise en réseau et programme d’accélération à destination des startups, des PME et des ETI font également partie de l’offre proposée aux entrepreneurs. Grâce à Bpifrance et ses 48 implantations régionales, les entrepreneurs bénéficient d’un interlocuteur proche, unique et efficace pour les accompagner à faire face à leurs défis.

Bpifrance le Hub est la plateforme de connexion entre économie traditionnelle et innovation. Fort du réseau Bpifrance et de la dynamique des meilleures startups françaises, Le Hub crée des ponts business entre écosystèmes.

#TechDealMaker #FrenchTech #Startup #LesHubbers #TeamLeHub

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36 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

Renaissance Numérique est le think tank citoyen de la société numérique. Il est né en 2007 d’une conviction forte, celle de la nécessité d’anticiper la transformation numérique de la société afin qu’elle n’induise pas de nouvelles fractures. Près de dix années plus tard, le think tank poursuit sa mission d’accompagnement de l’action publique dans sa transition numérique et son objectif d’une société numérique inclusive, équitable et vecteur de croissance. Il réunit les grandes entreprises de l’Internet, des entrepreneurs, des chercheurs et universitaires ainsi que des représentants de la société civile, amenés à faire vivre la réflexion numérique sur l’ensemble du territoire.

Depuis 2014, le think tank s’est engagé dans une réflexion spécifique sur la transformation numérique du système de santé. Il a lancé un groupe de travail réunissant acteurs de la santé et de la e-santé. Cette réflexion a donné lieu à deux premiers livres blancs : « D’un modèle de santé curative à un modèle préventif grâce aux outils numériques » (2014), « 17 Experts / 36 propositions pour une ambition politique en matière de e-santé » (2017). Il poursuit aujourd’hui son décryptage du secteur en s’intéressant plus particulièrement aux enjeux des données au sein de la chaîne de santé.

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DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES 37

Renaissance Numérique est le think tank citoyen de la société numérique. Il est né en 2007 d’une conviction forte, celle de la nécessité d’anticiper la transformation numérique de la société afin qu’elle n’induise pas de nouvelles fractures. Près de dix années plus tard, le think tank poursuit sa mission d’accompagnement de l’action publique dans sa transition numérique et son objectif d’une société numérique inclusive, équitable et vecteur de croissance. Il réunit les grandes entreprises de l’Internet, des entrepreneurs, des chercheurs et universitaires ainsi que des représentants de la société civile, amenés à faire vivre la réflexion numérique sur l’ensemble du territoire.

Depuis 2014, le think tank s’est engagé dans une réflexion spécifique sur la transformation numérique du système de santé. Il a lancé un groupe de travail réunissant acteurs de la santé et de la e-santé. Cette réflexion a donné lieu à deux premiers livres blancs : « D’un modèle de santé curative à un modèle préventif grâce aux outils numériques » (2014), « 17 Experts / 36 propositions pour une ambition politique en matière de e-santé » (2017). Il poursuit aujourd’hui son décryptage du secteur en s’intéressant plus particulièrement aux enjeux des données au sein de la chaîne de santé.

Au cœur de l’innovation et des technologies qui transforment l’écosystème santé, Cegedim a anticipé les applications de demain à partir des données médicales en vie réelle et se retrouve en première ligne pour intégrer aux outils des professionnels de santé, protocoles, algorithmes et systèmes experts, de la prescription à la délivrance.

Autant de motifs de participer à l’incubation de nouvelles idées, pour que la puissance des données en vie réelle serve la santé de demain.

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38 DONNÉES DE SANTÉ - 7 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE PERSPECTIVES

NOTE

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