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Histoire
Chapitre n°……..
La place de l’Eglise
I) François d’Assise
Problématique :
Quels sont les principaux aspects de la vie et de l’œuvre de François d’Assise ?
A/ La conversion de François d’Assise
Fresque de Giotto, basilique d’Assise (1297-1299)
Document 1 : Biographie de François d’Assise
1182 Naît à Assise (Italie) dans une riche famille de marchands drapiers.
1205 Il veut devenir chevalier, mais y renonce.
1206 Il renonce à tous ses biens, restitue ses vêtements à son père.
1212 Il permet à une jeune fille noble d’Assise, Claire, de fonder une communauté
religieuse.
1222 Il prêche en Italie centrale.
1223 Le pape Innocent III autorise l’ordre religieux fondé par François, l’ordre des Frères
mineurs, appelé aussi ordre franciscain.
1226 Il meut à l’âge de 44 ans.
1228 Il est canonisé par le pape Grégoire IX (devient saint François).
B/ Le programme de vie de François d’Assise
Document 2 : Le programme de vie de François d’Assise et de ses compagnons
Ceux qui venaient à moi pour partager ma vie donnaient aux pauvres tout ce qu’ils avaient. Pour
vêtement, ils se contentaient d’une seule tunique. Nous ne voulions rien de plus. Nous sommes des
gens simples et nous nous mettons à la disposition de tout le monde. Moi je travaille de mes mains et
je veux travailler. Mais si nous n’avons pas gagné assez pour vivre, nous mendions notre nourriture de
porte en porte, de ville en ville. Pour nous faire ouvrir la porte, nous disons simplement : « Que le
Seigneur vous donne sa paix ». Nous nous garderons bien de recevoir, sous aucun prétexte, ni
monastères, ni tout ce qu’on pourra construire à notre intention conformément à notre règle de
pauvreté. Ceux qui observeront ces choses seront bénis par Dieu. »
D’après le Testament de François d’Assise, 1226
Document 3 : Une prière de François d’Assise
« Loué sois-tu, Seigneur, pour toutes tes créatures, spécialement pour le Soleil, notre grand frère. Il
fait le jour et par lui, tu nous illumines. Il est si beau et si rayonnant. De toi, Très-Haut, il est un
magnifique reflet ! Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur l’Eau, qui est si utile et si modeste, si
précieuse et si pure !
Loué sois-tu, Seigneur, pour notre mère la Terre qui nous porte et nous nourrit. Elle produit la diversité
des fruits et les herbes et les fleurs de toutes les couleurs ».
Extraits du Cantique des créatures, 1225
C/ François d’Assise et la papauté
Document 4 : François d’Assise présente la règle de l’ordre des Frères mineurs au pape
Innocent III
Je retiens
François d’Assise propose au pape une règle qui organise la vie de ses compagnons
Il obtient l’ordre de fonder l’ordre des frères mineurs (ou ordre franciscain), un ordre
mendiant
II) L’abbaye cistercienne de Sénanque
Problématiques :
Comment les moines de l’abbaye de Sénanque organisent-ils leur vie ?
Quel rôle ont-ils dans la société ?
Introduction
Au XIIe siècle, des moines cisterciens fondent le monastère de
Sénanque, dans le sud de la France. Ils appartiennent à un ensemble
de monastères qui obéissent à la même règle, la règle cistercienne. Le
monastère de Sénanque étant dirigé par un abbé, on l’appelle l’abbaye
de Sénanque.
L’abbaye de Sénanque
A/ L’organisation de l’abbaye
Document 1 : Le choix du site
D’après les Statuts cisterciens de 1134, aucun
monastère de l’ordre « ne doit être construit dans (…) les
châteaux, les villes, mais dans des lieux à l’écart de la
fréquentation des hommes ».
L’abbaye de Sénanque a été fondée dans le creux d’un
vallon des montagnes du Luberon.
Document 2 : L’abbaye de Sénanque
Plan de l’abbaye de Sénanque
B/ Une vie consacrée à Dieu
Document 3 : L’organisation d’une journée
C/ La place des moines dans la société
Document 4 : Miniature du XIIe siècle
Document 5 : Miniature du XIIIe siècle (Un moine copiste dans le scriptorium, seule pièce chauffée de l’abbaye)
Je retiens
L’abbaye de Sénanque réunit des bâtiments clos où vivent une trentaine de
moines.
Le plan de l’abbaye est centré autour de l’église, où les moines prient une
grande partie de la journée. Les autres bâtiments sont réservés à la vie
quotidienne (réfectoire, dortoir), collective et austère.
Autour des bâtiments s’étendent des terres que les moines et leurs paysans
cultivent.
III) L’église romane de Saint-Nectaire
& la cathédrale gothique de Reims
Problématique :
Comment s’exprime le sentiment religieux à partir du XIème siècle ?
Introduction
Explique l’expression « un blanc manteau d’églises »
Aux environs de la troisième année après l’an mille, surtout en Italie et dans les Gaules, on
reconstruisit les églises à neuf, comme si le monde, dépouillant ses vieux vêtements, voulait se
couvrir d’un blanc manteau d’églises. Ce ne sont pas seulement les églises des évêchés et des
monastères que les fidèles ont alors reconstruits, mais aussi tous les lieux de prière des villages.
D’après Raoul Glaber, Histoires, début du XIe siècle
Du XIe au XIIe, les églises sont bâties sans un style qualifié plus tard d’art roman. Puis, du XIIe au
XVe siècle se développe l’art du gothique.
Prenons les exemples de l’église romane de Saint-Nectaire et de la cathédrale gothique de Reims
pour comprendre comment s’exprime le sentiment religieux à travers ces lieux de culte.
Les Eglises sont les lieux de culte des chrétiens. De l’an mil au XIIème siècle, on les construit dans un
style nouveau qu’on appellera plus tard le style roman. L’Eglise de Saint-Nectaire, édifiée au milieu du
XIIème siècle en Auvergne, est un exemple d’église de cette époque.
A/ L’église romane de Saint-Nectaire
Document 1 : L’Eglise de Saint-Nectaire
Le plan de l’église
Document 2 : La nef
Enluminure du XIVe siècle
Document 3 : La voûte romane
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Document 4 : Le christ ressuscité chapiteau de l’église de Saint-Nectaire
Je retiens
L’église a un plan en forme de croix latine qui rappelle la crucifixion du christ. Elle est
orientée vers l’Est, d’où vient la lumière du soleil levant, symbole du Christ ressuscité.
On y entre par le portail qui donne sur la nef où se tenaient les fidèles. Le transept
sépare ensuite la nef du chœur où se tenait le prêtre, devant l’autel. Au fond, le
déambulatoire permettait aux pèlerins de voir ou toucher les reliques et d’accéder aux
chapelles de l’abside.
L’église de Saint-Nectaire est représentative du style roman (an mil au XIIème siècle) par
ses voûtes en berceau, qui reposent sur des murs épais renforcés par de puissants
contreforts. Ses arcs sont en demi-cercle et les chapiteaux des colonnes sont historiés,
racontant des scènes le plus souvent religieuses.
B/ La cathédrale gothique de Reims
Document 5 : La cathédrale gothique de Reims
La cathédrale de la ville de Reims est au centre
de la ville. Elle est monumentale (près de 150
mètres de longueur et 38 mètres de hauteur
(contre 33 mètres à Paris): elle accueille de
nombreux fidèles.
La cathédrale de Reims est un lieu fondamental
pour le royaume de France car c’est le lieu où
les rois étaient sacrés.
Document 5 : La cathédrale gothique de Reims
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Document 6 : La nef de la cathédrale de Reims
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Document 7 : Coupe en élévation de la nef de la cathédrale gothique de Reims
Document 8 : La façade de la cathédrale de Reims
Je retiens
A partir du milieu du XIIe siècle, on élève d’immenses cathédrales dans les villes d’Île-de-France
puis d’Europe. Elles sont réalisées dans un style nouveau qui sera appelé plus tard « gothique ».
Notre-Dame de Reims, bâtie au XIIIe siècle, est une des plus belles cathédrales gothiques.
Dans la cathédrale gothique, la voûte, très haute, repose sur la croisée d’ogives. Son poids est alors
dirigé vers des piliers, renforcés à l’extérieur par des arcs-boutants. Les murs, qui ne sont plus
porteurs, peuvent être percés de larges fenêtres laissant passer la lumière.
À l’intérieur de la cathédrale, on distingue de bas en haut : de grandes arcades aux arcs brisés, puis le
triforium et enfin les fenêtres hautes.
Le décor est essentiellement composé de sculptures douces et réalistes, ainsi que de vitraux faits
de morceaux de verres colorés (à dominante souvent bleu et rouge) assemblés par des baguettes de
plomb.
IV) L’église dans ses dimensions religieuse, économique, sociale et intellectuelle
Problématiques :
Comment l’Eglise guide-t-elle les fidèles vers le paradis ?
Quelle est sa puissance ?
Introduction
Scène du jugement dernier, tympan (surface verticale d’un fronton) de la cathédrale de Bourges
A/ L’Eglise guide les consciences
Document 1 : Les obligations des chrétiens
Document 1 : Les obligations des chrétiens
Tout fidèle, homme ou femme, doit lui-même
confesser ses péchés, sans témoin, à son
propre curé au moins une fois par an. Il doit
accomplir avec soin la pénitence qui lui est
imposée. Il doit communier, au moins une fois
par an, à Pâques. Sinon qu’il lui soit interdit
d’entrer dans une église et qu’il soit privé de
sépulture chrétienne après sa mort. Que ce
décret soit souvent lu publiquement dans les
églises.
D’après le décret du 4e concile de Latran, 1215
Document 2: L’Eglise encourage les pélerinages
Dans la vénérable église de Saint-Jacques-de-Compostelle repose, selon la tradition, le corps révéré
de saint Jacques au-dessous de l’autel élevé magnifiquement en son honneur. Il est renfermé dans
une tombe de marbre. De ses débuts jusqu’à aujourd’hui, cette église brilla des miracles de saint
Jacques ; là en effet, la santé est donnée aux malades, la vue est rendue aux aveugles, l’ouïe est
accordée aux sourds (…). Les prières des fidèles sont exaucées, leurs vœux s’accomplissent, les
chaînes du péché tombent, le ciel s’ouvre à ceux qui frappent. Tous les peuples étrangers venus de
toutes les parties du monde accourent ici en foule apportant au Seigneur leurs présents et leurs
louanges.
D’après Aimery Picaud, Guide du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, XIIe siècle
Document 3 : Des Cathares vus par l’Eglise
Le groupe d’hérétiques qui habitent notre région
a l’audace d’affirmer que tout ce qui existe de
visible a été créé et fait par le dieu malfaisant. Ils
rejettent le baptême des enfants. Ils ne croient
pas en la résurrection.
D’après un texte anonyme de 1208-1213
Un hérétique condamné par l’Inquisition
B/ La puissance de l’Eglise
Document 4 : Les revenus de l’Eglise
Document 5 : Le serment de « la paix de Dieu »
Je n’envahirai pas les églises. Je n’assaillirai pas les clercs et les moines ne portant pas d’armes, je
ne m’emparerai pas de leurs biens. Je ne m’emparerai pas du paysan, de la paysanne, des serviteurs
et des marchands. Je n’incendierai ni ne détruirai les maisons, à moins que je n’y trouve à l’intérieur
un chevalier qui soit mon ennemi et en armes. Celui qui ne respectera pas cette paix à partir
d’aujourd’hui, qu’il soit excommunié, qu’il n’entre plus dans l’église avec les chrétiens jusqu’à ce qu’il
jure cette paix.
Serment proposé aux chevaliers par l’évêque à Verdun-sur-le-Doubs, vers 1020
Document 6 : Hospice de Paris, gravure en bois, XVe siècle
Extraits des Statuts de l’hôtel-Dieu de Saint-Paul, 1265
Nous établissons soixante lits au moins dont le
nombre ne pourra être diminué, mais augmenté
si besoin est, selon l’affluence des pauvres (…);
qu’aucun malade ne soit admis s’il ne s’est
d’abord confessé, qu’il communie s’il le désire.
Document 6 : Hospice de Paris, gravure en bois, XVe siècle
Document 7 : Miniature des Grandes chroniques de France XVIe siècle
Je retiens Au Moyen âge, l’Eglise va tout d’abord guider les consciences. En effet, elle va transmettre des
croyances, elle va donner les sacrements et elle va encourager les pèlerinages.
Pour punir les mauvais chrétiens, l’Eglise peut imposer des pèlerinages, excommunier le coupable ou
utiliser l’interdit qui suspend la vie religieuse dans une région.
Ensuite, l’Eglise est également une puissance économique : elle a d’importants revenus (les
revenus tirés de ses biens seigneuriaux, les impôts (dîme) et d’autres revenus).
Mais encore, l’Eglise est une puissance politique. En effet, ces décisions influencent la société et le
pape cherche à imposer son autorité aux rois et aux empereurs.
Enfin, l’Eglise est au service de la société : elle est donc une puissance sociale et intellectuelle. Par
exemple, elle va chercher à protéger la société de la violence (mise en place de la paix de Dieu,
droit d’asile), elle va accueillir les pauvres et les malades et elle a en charge l’enseignement.