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FRANCE n°3001 - 2 décembre 2005 3, 50 FRANCE Catholique FRANCE Catholique ISSN 0015-9506 www.france-catholique.fr 81 ème année - Hebdomadaire Quand le cardinal Van Thuan nous apprenait à prier Elise au Congo Quand le cardinal Van Thuan nous apprenait à prier Elise au Congo

ISSN 0015-9506 Quand le cardinal Van ThuanFRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°3001 - 2 décembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire Quand le cardinal

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Page 1: ISSN 0015-9506 Quand le cardinal Van ThuanFRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°3001 - 2 décembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire Quand le cardinal

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BREVES

2 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

FRANCEFINANCES : L’Assemblée nationale a votéle 23 novembre l’ensemble du budget2006 ; seul l’UMP a voté le texte ; lesmembres de l’UDF ont voté contre ou sesont abstenus ; le déficit est proche de 47milliards d’euros ; 324 millions de créditsont été ajoutés au dernier moment en fa-veur des banlieues.Le Parlement a définitivement adopté le24 novembre le projet de loi sur le finan-cement de la Sécurité sociale qui vise àréduire le déficit à 9 milliards d’euroscontre 12 cette année.Le Conseil des ministres a approuvé le 23novembre le projet de taxe internationalesur les billets d’avion défendu par JacquesChirac ; les recettes estimées à 200 mil-lions d’euros seront affectées à la luttecontre les grandes pandémies.POLITIQUE : Réélu le 24 novembre à latête du PS, François Hollande a mené dedélicates transactions pour composer lenouveau secrétariat national du Parti ;présenté le 26 novembre, celui-ci intègretous les courants et tous les présiden-tiables, à l’exception de L. Fabius qui n’é-tait pas candidat. Le co-fondateur du Nou-veau Parti socialiste, Arnaud Montebourg,a décidé de quitter ce courant. Quant àLionel Jospin, il a réaffirmé qu’il n’étaitpas candidat à la candidature pour 2007.SOCIETE : Le Premier ministre a annoncéle 25 novembre la préparation d’une loisur l’égalité des chances avec trois priori-tés : éducation, logement et lutte contreles discriminations. Le ministre de l’Edu-cation, Gilles de Robien, a été chargé depréparer en urgence une nouvelle réformede l’école axée sur l’apprentissage.GREVES : Au lendemain de négociationsqui ont satisfait les syndicats, le trafic dela SNCF a repris progressivement le 23novembre ; quant aux perturbations liéesà la grève de la RATP, elles sont restéespeu marquées ; la grève des enseignantsdes lycées et collèges du 24 novembre aégalement été peu suivie. A Marseille, lestraminots ont voté le 24 novembre la sus-pension d’un conflit qui durait depuis 46jours. De son côté, le personnel de Libé-ration a stoppé la parution du journal du22 au 25 novembre pour protester contreun plan de suppression de 52 postes.SANTE : Rendu public le 24 novembre, lerapport d’Hervé Chabalier sur l’alcoolisme,recommande de faire de la lutte contre cefléau une grande cause nationale.JUSTICE : Le ravisseur de la petite Auréliaretrouvée vivante le 21 novembre àCholet, a été arrêté le lendemain sur dé-nonciation de sa compagne également

impliquée dans le rapt ; le suspect a re-connu les faits ainsi qu’une dizaine d’autres agressions sexuelles sur mineurs ;deux personnes ont été placées en gardeà vue pour "non dénonciation".Un adolescent de 15 ans qui avait tué sesparents et son frère et blessé sa sœur enoctobre 2004 a été condamné le 25 no-vembre à 18 ans de réclusion criminellepar le tribunal pour enfants de Rouen.VIOLENCES : Le ministre de l’Intérieur adéfendu le 23 novembre devant l’Assem-blée son projet de loi antiterroriste ; grâceà ce texte, l’Etat pourra installer des ca-méras dans le métro, les aéroports, lesgares ou les centrales nucléaires ; les en-treprises et les magasins, les cybercafésou les opérateurs de téléphonie pourronts’équiper de dispositifs de surveillance.La ministre déléguée à la parité, CatherineVautrin, a présenté le 23 novembre les ré-sultats d’un recensement national sur lesviolences conjugales ; d’après cette en-quête réalisée en 2003–2004, une femmemeurt en moyenne tous les quatre joursen France et un homme tous les seizejours des suites de violences au sein ducouple ; la ministre a réclamé un renfor-cement des sanctions.Plusieurs centaines de personnes ont ma-nifesté le 27 novembre à Neuilly-sur-Marne pour protester contre le sort réser-vé à une jeune femme brûlée vive le 13novembre par un amoureux éconduit.PATRIMOINE : La loi soumise aux députésà partir du 30 novembre vise à associer lescollectivités locales à la gestion des parcsnationaux ; deux nouveaux parcs de-vraient être créés d’ici 2006 en Guyane età la Réunion, ainsi qu’un parc marin enmer d’Iroise.

MONDEETATS-UNIS : Un débat sur le retrait desforces américaines d’Irak s’est ouvert auCongrès le 23 novembre ; Washingtonenvisagerait de réduire sa présence mili-taire de 155 000 à 138 000 personnesaprès les élections irakiennes du 15 dé-cembre prochain ; les effectifs pourraienttomber ensuite à 100 000 hommes à l’été2006 si les circonstances le permettent.BOSNIE : Dix ans après les accords deDayton, les Serbes bosniaques ont appeléle 22 novembre à l’arrestation de RadovanKaradzic et de Ratko Mladic, accusés decrimes de guerre.IRAN : Le chef des renseignements mili-taires israéliens a estimé le 25 novembreque l’Iran possédait les moyens néces-saires pour produire une bombe atomique

en six mois ; le président ultra–conserva-teur Mahmoud Ahmadinejad a effective-ment de nouveau revendiqué le 26 le droitpour son pays de maîtriser la totalité de lafilière nucléaire.IRAK : Le procès de Saddam Hussein et desept de ses lieutenants a repris le 28 no-vembre, mais ses avocats cherchaient àobtenir un nouvel ajournement.PROCHE-ORIENT : La nouvelle formationdu Premier ministre Ariel Sharon part fa-vorite pour les élections législatives quidevraient avoir lieu le 28 mars 2006. Lafrontière de la bande de Gaza avecl’Egypte, fermée depuis le retrait israélien,a été ouverte le 25 novembre, avec desdouaniers palestiniens et des observateurseuropéens.EGYPTE : Après le second tour de la deu-xième phase du processus législatif, le 26novembre, les Frères musulmans pour-suivent une percée spectaculaire ; avec 75sièges sur 454, ils constituent l’uniqueforce d’opposition sérieuse du pays auprésident Moubarak.CHINE : A la suite d’une explosion surve-nue le 13 novembre dans une usine pétro-chimique, une nappe de benzène trèstoxique s’est répandue sur 80 km dans lefleuve Songhua, menaçant le 24 no-vembre la ville de Harbin et ses 4 millionsd’habitants, privés d’eau. La nappe devraitatteindre incessamment la Russie.CANADA : Les représentants de 180 paysse réunissent à partir du 28 novembre àMontréal pour une nouvelle conférencesur le changement climatique avec pourtoile fond un affrontement euro-améri-cain sur les mesures à prendre après 2012et une inconnue, le comportement del’Inde et de la Chine.UNION EUROPENNE : Les ministres euro-péens de l’Agriculture ont convenu le 24novembre de réduire de 36% les prix dusucre dans le cadre d’une révision desprogrammes de subventions de l’Union ;la Confédération des betteraviers estimeque cet accord va condamner 120 000planteurs de betteraves et 80 sucreries.Les Assises européennes du multilin-guisme ont réaffirmé à Paris les 24 et 25novembre, la diversité linguistique commeélément de l’identité européenne en réac-tion contre la mode du "tout anglais".Le Conseil des gouverneurs de la Banquecentrale européenne devait relever le 1er

décembre son principal taux directeur de2 à 2,25% ; deux raisons sont invoquées :l’inflation qui a atteint 2,5% sur un an etla flambée de la distribution du crédit,notamment dans le domaine du loge-ment.

J.L.

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EDITORIAL

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 3

‘instruction que vient de publier la Congrégation romaine pourl’éducation catholique, et qui interdit l’ordination d’homosexuelsau sacerdoce, est principalement justifiée dans une formule quidevrait d’abord retenir notre attention. Le candidat au sacer-doce, est-il indiqué, doit atteindre à la maturité affective : “Unetelle maturité le rendra capable d’avoir des relations justes avec

les hommes et avec les femmes, en développant en lui un véritable sensde la paternité spirituelle vis-à-vis de la communauté ecclésiale qui lui seraconfiée”. C’est en raison de son identification au Christ comme “Tête,Pasteur et Epoux de l’Eglise” que le prêtre exerce son sacerdoce et se doitdonc de développer les qualités et les valeurs humaines nécessaires. Quipourrait donc s’opposer à une telle sagesse,pure expression des impératifs de la conscience morale, des préceptes évangé-liques et de la doctrine christologique ?

Si cette instruction est contestée, voirevilipendée, ce ne peut être qu’en raison dudiktat d’une culture gay qui exerce sonemprise sur les médias et les milieux les plusinfluents de notre société. Les catholiquesne sont pas indemnes de cette emprise etcertains d’entre eux reproduisent les motifsidéologiques que le sûr discernementbiblique devrait écarter. Par ailleurs, l’ob-jection selon laquelle le texte ne tiendrait pas compte des indétermina-tions psychologiques non décisives, est contredite par la netteté des termesemployés : “L’Eglise, tout en respectant profondément les personnes concer-nées, ne peut admettre au séminaire et aux ordres sacrés ceux qui pratiquentl’homosexualité, présentant des tendances homosexuelles profondémentenracinées ou soutiennent ce qu’on appelle la culture gay”.

La congrégation pour l’éducation catholique, explicitement approuvéepar Benoît XVI, n’est pas intervenue arbitrairement dans ce domaine.L’Eglise catholique s’est trouvée, ces dernières années, confrontée à unecrise sérieuse. On n’a pas suffisamment souligné que le scandale qui a touchéle clergé nord-américain concernait beaucoup plus des atteintes cou-pables envers des adolescents pubères qu’envers des enfants. Aussi s’ex-pliquait-il principalement par le laxisme qui avait favorisé, pendant desdécennies, l’homosexualité dans les séminaires. Par ailleurs, certainescongrégations religieuses ont gravement souffert et souffrent actuellementd’une tolérance qui a compromis l’équilibre spirituel et affectif de commu-nautés entières. Là encore, on mesure la responsabilité des supérieurs quin’ont pas voulu voir la réalité en face et n’hésitent pas, encore aujourd’hui,à prononcer des propos lénifiants sur le sujet. L’abbé Pierre lui-même a laissépendant des années son secrétaire ecclésiastique, explicitement homosexuel,se répandre en plaidoyers pour ses mœurs personnelles et pour leur diffu-sion dans la société. L’autorité ecclésiale se devait de réagir au nom de samission la plus irrécusable. �

L

SOMMAIRE

ACTUALITÉ4 AFRIQUE Etats généraux à Bamako

Yves La Marck

5 POLITIQUE INTERIEURE Bayrou en oppositionAlice Tulle

6 SOLIDARITE Sauver l’éthique du Téléthon ?Tugdual Derville

7 SOCIAL 49e congrès de la CFTCPatrick Chalmel

DOSSIER 8 VIETNAM Prier avec le cardinal Van Thuan

Jean-Claude Didelot

12 Echos du VietnamPaul Chassard

ESPRIT13 ECCLESIA “Mon Abbé Pierre”

Daniel-Ange

16 EN MEMOIRE DES JOURS Le matin du mondeRobert Masson

17 LECTURES Deuxième dimanche de l’AventPère Michel Gitton

MAGAZINE18 AFRIQUE Une année à Kinshasa

Elise Bouveret

22 EDUCATION Ecrire ne s’improvise pasDenise Berthet / Béatrice Le Gouix

24 EXPOSITIONS Orfèvrerie en LanguedocGrégoire Coustenoble

26 EXPOSITIONS L’invention du FauvismeAriane Grenon

28 HISTOIRE Louis XVI, le taciturneAlexandre Da Silva

31 THEATRE “6 x 5”Pierre François

32 CINEMA ”L’enfer”, “Harry Potter et la coupe de feu”

“Foon”, “Palais royal”Marie-Christine d’André, Marie-Lorraine Roussel

33 TELEVISION “Ça se discute... Dieu”Marie-Christine Renaud d’André

34 TELEVISION Votre début de soiréeM.-Ch. R. d’A.

36 BLOC-NOTES Vie associative et d’EgliseBrigitte Pondaven

38 DVD ET CD SélectionPierre Thomas

photo de couverture : © Van Thuan Observatory

par Gérard LECLERC

Paternitéspirituelle

Dans certains exemplaires de cette parution :le catalogue 2005/2006 des

éditions du Jubilé, est joint, en “encart jeté”.

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ACTUALITE

rémonition ? Le som-met qui se réunit les 3-4 décembre dans lacapitale malienne apour thème: “la jeu-

nesse africaine, sa vitalité, sacréativité, ses aspirations”. Lors-qu’il fut arrêté il y a plusieursmois, nul n’avait en vue le soulè-vement des banlieues francai-ses ni les assauts contre lesbarbelés des enclaves espagno-les du Maroc. L’actualité estvenue rappeler l’acuité et l’ur-gence du problème africain aunord comme au sud. Le messagedes “Etats généraux” de lajeunesse africaine et française aété envoyé à l’adresse tant desrégimes africains que de lasociété française. Le codévelop-pement n’est plus une formuleplus ou moins creuse mais unimpératif existentiel des deuxcôtés de la Méditerranée.

L’avenir de la jeunesse afri-caine est-il dans l’émigrationvers le nord au moment où aunord ces immigrés ou leursenfants ne semblent pas avoird’avenir. Comment résoudrecette quadrature du cercle ?L’image que reçoivent les jeunesdes régions déshéritées du sudn’est pas du tout celle que don-nent les jeunes des quartiersdifficiles du nord. L’argent par-vient largement au sud : lestransferts des migrants sontlargement supérieurs à l’aideinternationale. Donc pauvreté

pour pauvreté, mieux vaut cellede Clichy-sous-Bois que celle dela Boucle du Niger.

Fixer les migrants ? Il y adeux catégories : les personnelsqualifiés et les autres. Un rapportde la Banque Mondiale vient de fairele point sur l’exode des cerveaux. Laconférence de Bamako avaitpréféré parler de “retour descompétences en Afrique”. 31%

des quelque cinq millions d’immigrésafricains travaillant en Europe sontqualifiés, à commencer par les profes-sions de santé, ou les informaticiens.Qu’on ne se limite donc pas auxéboueurs et aux gardiens de nuit.Pourquoi l’Afrique ne garde-t-elle pas ses cadres ? Pourquoi nedéveloppe-t-elle pas une écono-mie de services ?

Parlons alors du succès des

cultures de rente. Le présidentCompaoré du Burkina Faso quivient d’être brillamment rééluavec 80 % des voix est l’artisandu miracle de l’or blanc: il estl’élu d’un nuage de coton. LeBurkina Faso s’est hissé au troi-sieme rang mondial de l’expor-

tation de coton avec 300 000tonnes de fibre. Avec le Mali quile suit de près, le Bénin et leTchad, l’Afrique occidentale atout misé sur la filière coton. Orcelle-ci est vouée à l’échec. Ense joignant au Brésil, les quatremousquetaires africains avaientréussi au début de 2005 à fairecondamner les Etats-Unis parl’Organisation Mondiale du

Commerce (OMC). Les subven-tions des producteurs du sud, lavieille “Cotton Belt” (ceinture)des plantations à l’anciennemain d’œuvre esclave africaine,devront être supprimées d’iciquelques années : trois à quatremilliards de dollars pour quelque30 000 producteurs. Mais le verest dans le fruit. Les rendementsdécroissent en Afrique à mesurede l’extension des cultures, lescoûts de revient augmentent,enfin les cours mondiaux sont àla baisse à la faveur de la surpro-duction. Le client est en Asie,l’industrie textile ayant disparupartout ailleurs. Les fibressynthétiques concurrencent lesfibres naturelles. La filière perd400 millions de dollars par an,mais fait vivre plus de dix mil-lions de personnes. Bref, lavictoire dont se gargarise Com-paoré est une victoire à laPyrrhus. Or, il n’y a pas d’alter-native, sauf l’émigration.

Que peut la France ? Plaideret plaider encore dans les instan-ces internationales; montrerl’exemple dans la politique agri-cole commune européenne,certes solidaire du combat desagriculteurs africains maisquand même concurrente. Lavolonté de faire sa place à lajeunesse africaine se heurte ausouci de stabilité des régimesqu’elle soutient. La reconnais-sance de la valeur de la diasporaafricaine en France est contre-dite par les discriminations dontfait état le président Chirac. Quimettra un peu de cohérencedans la politique africaine ? �

L’avenir de la jeunesse africaine est-il dansl’émigration vers le nord ?(

4 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

P

AFRIQUE

Etats généraux à BamakoLe sommet Afrique-France n’est plus un club fermé de chefs

d’Etat mais s’ouvre aux suppliques d’une jeunesse africaine

majoritaire qui frappe à la porte des puissants.

par Yves LA MARCK

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FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 5

n peut entrer en oppo-sition sans être dansl’opposition. Telle est latactique choisie par leprésident de l’UDF. Il

n’est pas question pour FrançoisBayou de conclure un pacte,même implicite, avec les socia-listes. Il ne veut pas non plusdevenir un supplétif de l’UMPpour deux raisons : s’il se soumet,il perd son identité centriste et saraison d’être candidat à la prési-dentielle de 2007 ; si par purehypothèse, le candidat de l’UMPn’entre pas à l’Elysée, l’UDF seraemportée par la défaite.

La prise de position de Fran-çois Bayrou a été vivement dé-noncée par Bernard Accoyer,président du groupe parlemen-taire UMP, et par Gilles deRobien, seul ministre UDF sié-geant au gouvernement, quiaccuse François Bayrou de nuireà la France.

Mais l’accusé avait anticipéles critiques en prenant, au soirdu congrès socialiste, de nettesdistances avec le parti de Fran-çois Hollande. Pour FrançoisBayrou, le Parti socialiste est"une machine à illusions" qui sefait du tort en se rapprochant del’extrême gauche. Il montre, parexemple, que la promesse duSmic à 1500 € en 2012 est "untour de passe-passe" puisqu'onarrive au même résultat si onlaisse augmenter le salaire mini-mum (aujourd’hui 1 230 € brut)au rythme de l’inflation… Ceciavant de préciser que l’opposi-

tion de l’UDF au gouvernementne serait pas systématique et quedes mesures judicieuses seraientvotées par les centristes.

Cette entrée en oppositionn’est pas une surprise. Le 25octobre, la majorité du groupeUDF de l’Assemblée nationaleavait voté contre la partie re-cettes du projet de loi definances (il s’était abs-tenu l’an dernier) etles mêmes députésont voté contre l’en-

semble du budget le 23 novem-bre alors qu’en 2004 ils avaientglobalement approuvé le budget.

Les motifs de cette décisionne sont pas seulement tactiques.Les critiques formulées par les

parlementaires UDF sont sé-rieuses ; elles auraient méritéd’être examinées par le gouver-nement avec soin car elles cons-tituent une mise en causelibérale d’une politique inspiréepar le libéralisme économique.

Trois motifs expliquent le re-

jet du projet de loi de finances.Le budget ne serait pas sincèrecar il repose sur le pari d’unecroissance raffermie. Or la crois-sance est fragile en raison de lafaiblesse de la consommation,

de la prudence des investisseurs,du cours aléatoire de l’euro et dela hausse annoncée des tauxd’intérêt.

L’UDF affirme par ailleursque ce budget contient desdispositions fiscales "profondé-ment injustes jusque dans lesmoindres détails" selon FrançoisSauvadet, porte-parole dugroupe. Il est reproché au gou-vernement d’avoir trop accordéaux contribuables aisés et pasassez aux classes moyennes.

Enfin, les centristes enten-dent démontrer que la loi definances pour 2006 n’est pas effi-cace dans le domaine écono-mique. Ils insistent sur la dettepublique qui atteindra à la fin del’année mille milliards d’euros,soit 63,7% du Produit intérieurbrut. La France ne respecte pas lepacte de stabilité (pas plus de60% de déficit), ce qui autoriseBruxelles à adresser à notre paysune coûteuse mise en demeure.Par ailleurs, la charge du rem-boursement absorbe chaque an-née la majeure partie de l’impôtsur le revenu alors que la dépensepublique devrait être utiliséepour les secteurs essentiels –éducation, recherche…

Bien entendu, la loi de fi-nances sera adoptée puisquel’UMP dispose de la majoritéabsolue à l’Assemblée. Maisaprès la déclaration d’indépen-dance de l’UDF, il est clair que lamajorité présidentielle comptedésormais deux candidatsdéclarés – Nicolas Sarkozy etFrançois Bayrou. La liste n’estpas close. �

Une mise en cause libérale d’une politiqueinspirée par le libéralisme économique

(

O

ACTUALITE

par Alice TULLE

POLITIQUE INTERIEURE

Bayrouen opposition

En votant contre la loi de finances, François Bayrou et les

députés de son groupe affirment leur indépendance et

soulignent les difficultés de la politique budgétaire.

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ACTUALITE

e "Comité pour sauverl’éthique du Téléthon"(CSET), qui s’exprimaitquelques jours avant lanouvelle édition de l’évé-

nement phare de la générositénationale (2 et 3 décembre), adonné l’alerte. Coïncidence, larévélation d’un nouveau scan-dale éthique venu d’Extrême-Orient donne de l’eau à cemoulin, à cause des relations quilient le chercheur français MarcPeschanski, que l’AFM a pris sousson aile, et le professeur coréenHwang Woo-suk. Héros nationalen Corée du Sud, ce "pape" duclonage, devait être sacré à Parisle 24 novembre "homme de l’an-née 2005" au théâtre des FoliesBergères, lors de la cérémoniedes Victoires de la médecine.

Mais comme la conférencede presse qu’il devait tenir auxcôtés du professeur Peschanskisur les vertus du clonage humain"thérapeutique" son voyage a étéannulé en catastrophe : on vientde découvrir que les proprescollaboratrices du chercheurcoréen ont été payées pour four-nir son indispensable matièrepremière, leurs précieux ovocytes.La communauté scientifiquemondiale a aussitôt dénoncé unegrave transgression. Le quotidienLe Monde se demande si le savantn’a pas perdu là le prix Nobel verslequel sa carrière le conduisaittout droit. Hwang Woo-suk qui

présidait depuis un mois unconsortium international sur lescellules souches humaines a dûdémissionner de toutes ses res-ponsabilités scientifiques etgouvernementales.

Il explique "c’est ma façon defaire repentance" tout en es-sayant de se justifier. La tendanceà prétendre balayer les obstacleséthiques au clonage, dès lors"qu’il n’y a pas d’alternativecrédible" n’est pas une exceptioncoréenne. C’est le credo du pro-fesseur Peschanski qui dirige lapremière équipe française auto-risée à faire des recherches sur lescellules souches embryonnaires

Liberté totale au laboratoire

Or, depuis deux ans, l’AFM seflatte de l’héberger dans leslocaux de son Généthon d’Evry(elle lui aura versé un milliond’euros en 2005). Comme sonsponsor privé, le scientifiquefrançais plaide depuis plusieursannées pour "une liberté totale"au laboratoire. Déjà, en mars2001, l’Humanité explicitait sadénonciation des "entraves ta-tillonnes et d’inspiration reli-gieuse, qui freinent l’utilisationdes cellules de fœtus, provenantd’IVG, pour des greffes neuro-nales." Sa conception ultralibé-rale de la recherche, récuse aussiles objections éthiques que laFrance continue d’opposer auclonage et à la création d’em-

bryons à des seules fins de re-cherche. Ne cessant de dénon-cer les "forces rétrogrades" quis’opposent à ces transgressions etdonc l’actuel gouvernement – ilvient encore de protester contrela nomination de Claire Legras àla tête de l’Agence de Biomé-decine – Marc Peschanski sembleavoir trouvé avec le Généthon,un lieu en phase avec sa contes-tation du système de finance-ment public et de régulationéthique de la recherche.

Idéologie cachée

Mais n’est-ce pas une fuiteen avant dans laquelle lesresponsables actuels de l’AFM sesont laissés entraînés par certainschercheurs au risque d’occultertoute précaution éthique ? C’estl’avis du docteur Xavier Mirabel,à l’origine de CSET. Lui-mêmepère d’un enfant atteint de mala-die chromosomique, il se dit"désolé d’un triple gâchis : d’ar-gent, d’espérance et de vérita-bles progrès scientifiques." Etd’expliquer son désarroi : "LeTéléthon a ouvert dans le cœur denombreux français les vannes dudévouement au travers d’événe-ments sportifs, culturels, artis-tiques… Beaucoup ne se rendentpas compte de l’idéologie qui secache désormais derrière cettefête. Mais comment leur fairecomprendre la dérive que nousconstatons sans les dégoûter de

l’engagement bénévole et dudon ?" Les responsables du Co-mité se disent d’autant plus"effarés par le virage pris par leTéléthon" qu’ils reconnaissant"l’extraordinaire élan de généro-sité des Français, qui a permis àde nombreux malades d’êtremieux considérés", tout en souli-gnant "les avancées considéra-bles dues à l’AFM, tant dans ledomaine de la recherche fonda-mentale que dans l’aide à la viequotidienne de personnes souf-frant de maladies génétiques".

C’est aussi l’avis de nom-breuses personnes concernéespar le handicap qui ont déjàrejoint le CSET pour que l’AFMretrouve sa vocation originale :"Je frémis à l’idée qu’un diagnos-tic prénatal aurait pu ne pas lais-ser vivre mon fils, mort à 19 ansd’une maladie génétique", écritJean-Jacques. "Suis-je condam-née à choisir entre ma vie et lesacrifice d’embryons humains?"questionne une personne malade.Pour un ancien responsable del’AFM "le désir de guérir à toutprix a peut-être fini par aveuglerses dirigeants actuels". A moinsque ce ne soient les espoirs déçusde la thérapie génique. Car la dé-rive ne date pas d’hier : elle acommencé quand on a exhibé surles plateaux de télévision les pre-miers "Bébéthons" issus dudiagnostic préimplantatoire(DPI) : on prétendait que leurbonne santé était due à la recher-che alors qu’ils devaient la vie à untri embryonnaire, dont les frères etsœurs victimes étaient soigneu-sement occultés.

Un sénateur avouait déjà enprivé son malaise après avoir en-tendu, sur le plateau du Téléthon,un petit garçon en fauteuil mur-murer : "nous aussi on est desenfants quand même !" �

Contestation du système de financementpublic et de régulation éthique de la recherche(

6 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

L

SOLIDARITE

L’éthiqueduTéléthonA force de flirter avec ce que le monde de la recherche a

produit de plus rebelle aux garde-fous éthiques, l’Association

Française de lutte contre les Myopathies (AFM), organisatrice

du Téléthon, est-elle devenue un des principaux promoteurs

de l’eugénisme en France?

par Tugdual DERVILLE

Page 7: ISSN 0015-9506 Quand le cardinal Van ThuanFRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°3001 - 2 décembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire Quand le cardinal

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 7

vec un score de 10 %aux dernières prud’ho-males, une progressionde deux points aux élec-tions des comités d’en-

treprise et une augmentationsignificative de ses adhérents en2004, la CFTC a le vent en poupe.Première organisation syndicaleà passer au vote électronique lorsde son congrès, elle a réussi lepremier fichier interactif de sesadhérents et implantations. Sonsystème informatique "Inaric.com"intéresserait jusqu’à la CGT. Dessuccès emblématiques d’uneprofessionnalisation tous azi-muts, très sensible lors du 49e

congrès de la centrale chrétiennedu 15 au 18 novembre à Bor-deaux. Les militants qui se sontsuccédé à la tribune s’avéraientdes syndicalistes de terrain, for-més, bien au fait de leurs mis-sions et des problèmes abordés,n’ayant rien à envier à ceux desautres centrales. On notait égale-ment un net rajeunissement etune certaine féminisation descadres de l’organisation.

Une montée en puissance quia conduit la CFTC en premièreligne dans nombre de conflitsrécents. De Hewlett Packart à LaSamaritaine son réformismeoriginal, liant critique et propo-sition "ne jamais dénoncer sansannoncer" a pu ainsi accéder àune résonance médiatique jus-qu’ici réservée aux syndicalismesd’accompagnement et d’opposi-tion. Conséquence, le "statut dutravailleur" élaboré par la CFTCautour de 50 propositions - pourconcilier adaptation des entre-prises et sécurités nécessaires aux

travailleurs et à leur famille – nelaisse pas indifférent : la CGT lesinge, la CFDT le décalque, leGouvernement se déclare inté-ressé, et de l’UMP au PS, tous lespartis politiques ont souhaitérencontrer la CFTC sur le sujet ;une reconnaissance que résumel’éloge adressé par le ministre del’emploi Jean-Louis Borloo, lorsde sa visite au congrès : "Nousdevons aller vers votre statut du

travailleur qui est, qu’on le veuilleou non, le chemin ".

Cette dynamique expliquel’ambiance très consensuelle ducongrès et la reconduction sans

surprise de l’équipe dirigeanteautour de Jacques Voisin et JackyDintinger réélus respectivementprésident et secrétaire général.Seules nouveautés remarquables,l’élection de Pascale Coton (P etT) qui porte à trois le nombre desfemmes dans l’équipe dirigeante,et le retour de l’ancien opposant,Bernard Ibal, qui réintègre lebureau confédéral après six an-nées de pénitence.

Le changement le plus no-table par rapport au précédentcongrès aura été une affirmationredevenue plus nette de l’iden-tité sociale chrétienne. La CFTC a

réaffirmé sa fidélité aux principessociaux chrétiens et sa convic-tion de leur efficacité universellepour une société plus humaine.Dans les interventions à la tribunecomme dans les propos des diri-geants à la salle de presse, l’iden-tité, l’attachement aux valeursde la morale sociale chrétienneont été martelés à l’égal du carac-tère non confessionnel du syndi-cat et de son ouverture à toutsalarié indépendamment de sesconvictions religieuses. Un seuldélégué, dont l’intervention futaccueillie par un silence éloquent,suggéra un changement de siglepour mieux attirer les non chré-tiens. Un recentrage qui ne doitrien au hasard. En témoigne ladiffusion au cours du congrèsd’un ouvrage de 115 pages expli-quant la référence sociale chré-tienne de la centrale.

Pour autant, cette référenceest-elle aujourd’hui suffisam-ment inspiratrice de la CFTC ?Pourtant régulièrement titillés surle sujet, les porte-parole du syndi-cat demeurent étrangement"mauvais" en conférence depresse où leurs propos se rédui-sent à un bredouillis assez vague,- à base de " solidarité ", " dignité", quand ce n’est pas seulement"humanisme" ou "droits del’homme" -, auquel souscriraientaisément les leaders des autressyndicats.

Comme le soulignait lucide-ment un délégué à la tribune :faute d’une formation suffisantela référence des militants à la mo-rale sociale chrétienne risque derelever davantage de l’incantationque d’une réelle orientation pourl’action. En avoir conscience c’estdéjà quelque chose. �

Concilier adaptation des entreprises et sécuriténécessaire aux travailleurs et à leurs familles

(

A

ACTUALITESOCIAL

49e congrèsde la CFTC

par Patrick CHALMEL

En nette progression, le syndicat chrétien réaffirme

son identité, mieux qu’il ne l’assume

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ncredebile !… Oui, incroyable ! C’est ainsi quem’avait accueilli le portier du palais SanCallisto dans le quartier du Trastevere à Romela première fois où je lui avais demandé s’ilavait vu passer Son Eminence le cardinal

François-Xavier Nguyen Van Thuan, tout récemmentnommé Préfet de la Congrégation Justice et Paix.Oui, il l’avait vu passer et (le brave homme enbafouillait), pas n’importe comment, non, à califour-chon sur le siège arrière d’une modeste moto pilotéepar un secrétaire vietnamien comme lui : "increde-bile !"

Le portier aura le temps de s’habituer à ce princede l’Eglise pas comme les autres et même de recon-naître son visiteur car je ne passerai pas à Rome sansrencontrer Mgr Thuan qui, habitant maintenant surplace, n’aura plus nécessité d’accomplir chaque jourle trajet de la modeste pension Phat Diem où il avait

trouvé refuge dans les premiers temps deson arrivée. Les petites sœurs vietna-miennes entouraient de "piété filiale" celuidans lequel les hôtes de passage ne vo-yaient qu’un prêtre doux et affable sansdeviner ses hautes fonctions et surtoutqu’il avait été durant treize ans détenudans les prisons communistes de son pays,dans les conditions que l’on peut deviner.Nous prenions le petit-déjeuner ensemble.Il me racontait ses années de détention :- Vous voyez, l’épreuve est une chance et

ceux qui pensent nous réduire au silence par lacalomnie ou la prison, nous rendent service car, alors,c’est le Seigneur Lui-même qui se charge de tout.

Car il avait été calomnié par les nouveaux maî-tres de son pays et même parfois trahi par quelques-uns des siens qui viendront plus tard lui demanderpardon.

Au début, les conditions de détention avaient étéencore supportables. Assigné à résidence, le prison-nier s’était servi des feuilles de papier d’un calendrierperpétuel pour, durant la nuit, griffonner des exhor-tations qu’il jetait ensuite à l’extérieur. Un enfant lesramassait, les portait à des chrétiens qui les reco-piaient et les diffusaient sans que l’identité de l’au-teur puisse être révélée. Rien de politique dans cesmessages, mais une extraordinaire catéchèse, arden-te, sereine, brûlante d’une foi, d’un amour et d’uneespérance sans idéologie ni frontière.

Le cardinal Crescenzio Sepe, préfet de

la congrégation pour l’évangélisation

des peuples, est actuellement au

Vietnam. Le 29 novembre il a, dans la

cathédrale de Hanoï, ordonné prêtres

57 diacres appartenant à huit des neuf

diocèses du Nord-Vietnam : Bac Ninh

(5), Bui Chu (7), Ha Noi (13), Hai Phong

(3), Hung Hoa (5), Phat Diêm (9), Thai

Binh (5) et Thanh Hoa (10) [Seul le

diocèse de Vinh n’est pas concerné].

Le cardinal Sepe est par ailleurs

attendu dans le nouveau diocèse créé

par le Pape au sud du pays à Ba Ria,

sur un territoire rattaché jusqu’ici au

diocèse de Xuân Lôc. Ce 26e diocèse,

comprend, sur une population de

900.000 personnes, 224.474 fidèles

(selon l’agence de presse du

gouvernement vietnamien AVI), 91

prêtres, 590 clercs, 78 paroisses et

familles religieuses. Il a pour évêque

Mgr Thomas Nguên Van Trâm, jusqu'ici

évêque auxiliaire de Xuân Lôc.

Pour fêter ces marques de

renaissance de l’Eglise au Vietnam,

nous braquons notre projecteur sur un

grand spirituel et victime du régime

communiste, le cardinal François-

Xavier Nguyen Van Thuan, dont on

publie, trois ans après sa disparition,

son livre testament pour prier, avec le

Vietnam, tout au long de cette

nouvelle année liturgique.

DOSSIER

8 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

par Jean-Claude DIDELOT

Prier avec le cardin

Imessager h

Mgr Van Thuan

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Des épîtres de prisonC’est ainsi que j’éditai ce merveilleux petit livre

sous le titre de "Le chemin de l’espérance" dans ladiscrétion qu’imposaient les circonstances : MgrThuan, enfin libéré, déclaré indésirable dans sonpays, espérait encore reprendre sa responsabilitéd’évêque coadjuteur de Saigon et, ce, d’autant plusvite que le cardinal titulaire était âgé et malade. Ilse consacrait alors à des conférences où il évitaittoute allusion politique. Ce n’était pas toujourscompris de ses auditeurs peu au fait des risquesqu’il prenait. Il s’en tirait avec humour :

Une dame l’interpella publiquement :- Il paraît que les Vietnamiens ne veulent pas par-ler de Ho Chi Minh Ville, mais disent Saïgon.- C’est que, répondit tranquillement l’évêque, c’estplus court à dire.

Il s’émerveillait de la foi du peuple que le Sei-gneur lui avait confié et me confia à diverses re-prises son inquiétude devant la montée de cet autrematérialisme qu’est la société de consommation.

"En tant qu’évêque, je ne sais si je dois prier pour unchangement de régime !".

D’ailleurs, les humiliations qu’il avait subies n’é-taient pas le fait du seul régime communiste. Il de-vait en connaître d’autres à son arrivée en France.Ainsi, un prélat (décédé depuis), crut bon d’interdirede parole dans son diocèse, ce confesseur de la Foiau motif qu’il le soupçonnait d’anticommunismeprimaire!

Jésus sur le parvisJe lui servis plusieurs fois de chauffeur durant

ses séjours à Paris. Nous parlions. Je lui confiai ainsiun matin la difficulté d’avoir à choisir entre les mul-tiples appels venus de son pays. Qui privilégier ? Quiaccueillir ? Il m’avait écouté sans broncher mais, lesoir, alors que nous allions nous quitter :- J’ai bien compris votre question ce matin. Ecoutezceci : il y avait à Hanoi une dame fort pieuse et assezaisée qui allait tous les jours à la première messe à lacathédrale. Vous connaissez l’endroit : le parvis est

DOSSIER

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 9

“En tantqu’évêque, jene sais pas sije dois prierpour unchangementde régime !”

al VanThuanéroïque de l’Evangile

A Ars, avec Mgr Thu et des séminaristes, pour l’ouverture de la cause de Marcel Van

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10 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

1. "Leur espérance était pleine d'immortalité" (Sg 3, 4). Ces parolesréconfortantes du Livre de la Sagesse nous invitent à élever, à la lumièrede l'espérance, notre prière de suffrage pour l'âme élue du défuntCardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân, qui a placé toute sa vieprécisément sous le signe de l'espérance.

Certes, sa douloureuse disparition remplit de douleur ceux qui l'ontconnu et aimé: sa famille, en particulier sa mère, à laquelle je renouvellel'expression de ma proximité affectueuse. Je pense également à la bien-aimée Eglise du Viêt-nam, qui l'a engendré dans la foi; et je penseégalement à tout le peuple vietnamien, que le vénéré Cardinal aexpressément rappelé dans son testament spirituel, en affirmant l'avoirtoujours aimé. Le Saint-Siège regrette le Cardinal Van Thuân, qui aconsacré ses dernières années à son service, comme Vice-Président, puiscomme Président du Conseil pontifical "Justice et Paix".

A tous, en ce moment également, il semble lancer avec une affectionpersuasive une invitation à l'espérance.Lorsque, en l'an 2000, je lui demandai deguider les méditations pour les Exercicesspirituels à la Curie Romaine, il choisitcomme thème: "Témoins de l'espérance".Maintenant que le Seigneur l'a éprouvé"comme l'or au creuset" et l'a agréé"comme un parfait holocauste", nouspouvons véritablement dire que "sonespérance était pleine d'immortalité" (cf.Sg 3, 4.6). C'est-à-dire qu'elle était pleinedu Christ, vie et résurrection de ceux quiont confiance en Lui.

2. Espère en Dieu! C'est par cetteinvitation à placer sa confiance dans leSeigneur, que le cher Cardinal avaitcommencé les méditations des Exercicesspirituels. Ses exhortations sont restéesgravées dans ma mémoire en vertu de laprofondeur des réflexions, enrichies desouvenirs personnels constants, relatifs engrande partie à ses treize années passéesen prison. Il racontait que précisément enprison, il avait compris que le fondementde la vie chrétienne est de "choisir Dieuseulement", en s'abandonnant totalemententre ses mains paternelles.

Nous sommes appelés, ajoutait-il à lalumière de son expérience personnelle, à annoncer à tous l'"Evangile del'espérance"; et il précisait que ce n'est qu'à travers la radicalité dusacrifice que l'on peut porter à terme cette vocation, même au milieu desépreuves les plus dures. "Valoriser chaque douleur - disait-il - comme l'undes innombrables visages de Jésus crucifié et l'unir au sien signifie entrerdans la même dynamique de douleur-amour; cela signifie participer à salumière, à sa force, à sa paix; cela signifie retrouver en nous une présencede Dieu plus nouvelle et plus pleine" (Témoins de l'espérance, Rome2001, p. 124).

3. On pourrait se demander d'où il puisait la patience et le couragequi l'ont toujours distingué. Il confiait, à ce propos, que sa vocationsacerdotale était liée de façon mystérieuse mais réelle au sang desmartyrs tombés au cours du siècle dernier tandis qu'ils annonçaientl'Evangile au Viêt-nam. "Les martyrs, observait-il, nous ont enseigné à direoui : un oui sans condition ni limite à l'amour du Seigneur; maiségalement un non aux flatteries, aux compromis, à l'injustice, même dansle but de sauver sa vie" (Ibid., pp. 139-140). Et il ajoutait qu'il ne s'agissaitpas d'héroïsme, mais de fidélité mûrie en tournant son regard vers Jésus,

modèle de tout témoin et de tout martyre. Un héritage à accueillirchaque jour dans une vie pleine d'amour et de douceur.

4. En adressant notre ultime salut à ce messager héroïque del'Evangile du Christ, nous remercions le Seigneur de nous avoir donné enlui un exemple lumineux de cohérence chrétienne jusqu'au martyre. Il aaffirmé de lui-même, avec une simplicité impressionnante : "Dans l'abîmede mes souffrances... je n'ai jamais cessé d'aimer chacun, je n'ai exclupersonne de mon cœur" (ibid., p. 124).

Son secret était une confiance indomptable en Dieu, alimentée par laprière et la souffrance acceptée avec amour. En prison, il célébrait chaquejour l'Eucharistie avec trois gouttes de vin et une goutte d'eau dans lecreux de sa main. C'était son autel, sa cathédrale. Le Corps du Christ étaitson "médicament". Il racontait avec émotion: "Chaque fois, j'avaisl'occasion de tendre les mains et de me clouer sur la Croix avec Jésus, deboire avec lui le calice plus amer. Chaque jour, en récitant les paroles de

la consécration, je confirmais de tout moncœur et de toute mon âme un nouveaupacte, un pacte éternel entre Jésus et moi, àtravers son sang mêlé au mien" (ibid., n.168).

5. "Mihi vivere Christus est" (Ph 1, 21).Fidèle jusqu'à la mort, le Cardinal NguyênVan Thuân a fait sienne l'expression del'apôtre Paul que nous venons d'écouter. Il aconservé la sérénité et même la joie, mêmeau cours de son long et douloureux séjour àl'hôpital. Au cours des derniers jours,lorsque désormais, il était incapable deparler, il demeurait le regard fixé sur leCrucifix qu'il avait devant lui. Il priait ensilence, tandis qu'il accomplissait son ultimesacrifice couronnant une existence marquéepar la configuration héroïque au Christ surla Croix. Les paroles proclamées par Jésus àl'imminence de sa Pâque s'adaptent bien àlui: "Si le grain de blé tombé en terre nemeurt pas, il demeure seul ; mais s'il meurt,il porte beaucoup de fruit" (Jn 12, 24).

Ce n'est qu'à travers le sacrifice de lui-même que le chrétien contribue au salut dumonde. Il en a été ainsi pour notre vénéréFrère Cardinal. Il nous quitte, mais sonexemple demeure. La foi nous assure qu'il

n'est pas mort, mais qu'il est entré dans le jour éternel qui ne connaît pasde crépuscule.

6. "Sainte Marie... priez pour nous... à l'heure de notre mort". Enprison, lorsqu'il lui était impossible de prier, il avait recours à Marie:"Mère, tu vois que je suis à bout, je n'arrive plus à réciter aucune prière.Alors... me remettant entre tes mains, je répète simplement: "Ave Marie!"(ibid., p. 253).

Dans son testament spirituel, après avoir demandé pardon, le défuntCardinal assure continuer à aimer chacun. "Je pars avec sérénité, affirme-t-il, et je n'éprouve de haine pour personne. J'offre toutes les souffrancesque j'ai vécues à Marie Immaculée et à saint Joseph".

Le testament se conclut sur une triple recommandation: "Aimez laSainte Vierge et ayez confiance en saint Joseph, soyez fidèles à l'Eglise,soyez unis et faites preuve de charité envers tous". Telle est la synthèse deson existence même.

Puisse-t-il être accueilli à présent, avec Joseph et Marie, pourcontempler dans la joie du Paradis le visage glorieux du Christ, qu'il acherché sur terre avec ardeur comme son unique espérance. Amen!

L’hommage de Jean-Paul II20 septembre 2002

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DOSSIER

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 11

encombré de pauvres gens plus ou moins recomman-dables qui y dorment la nuit. Un matin, elle trouvaporte close. Un petit billet y était épinglé. Je vais vousle traduire. Ce billet disait : "Je ne suis pas dans l’é-glise, je suis sur le parvis" et c’était signé : Jésus. Vousvoyez, Jésus parle aussi vietnamien.

Je l’accueillis plusieurs fois à la maison Saint-Grégoire en banlieue. Il y réunissait des prêtres réfu-giés comme lui pour des retraites profondément spi-rituelles. La place manquait et nous avions transfor-mé en dortoir la moitié de la chapelle séparée del’autel par un rideau. Le dernier jour, revêtu de sesornements sacerdotaux, il venait, tel un pèreexigeant et attentif, réveiller, en les bénissantun à un, ces hommes qui, pour beaucoup,avaient connu comme lui la prison et l’exil.

C’est alors qu’il me confia un scrupule avecune humilité qui, chez ce confesseur de la foi,me bouleversa. Privé, et pour cause ! de biblio-thèque et de références lorsqu’il avait écrit son"Chemin d’Espérance", il tenait à reprendre toutson enseignement pour l’enraciner dans lemagistère de l’Eglise. Ainsi parut "Le chemin del’Espérance à la lumière de la Parole de Dieu etdu Concile". Ce n’était pas tout, il lui fallaitaussi rendre ce chemin accessible à tous en l’é-clairant de l’exemple des témoins et des saints,et ce fut "Les pèlerins du chemin de l’espé-rance". Enfin les "Prières d’Espérance" témoi-gnèrent de ce qui restait pour lui l’essentiel.

Il acceptera ensuite, dans un souci d’apaisement,de renoncer à sa charge d’archevêque de Ho ChiMinh ville et c’est ainsi que le pape Jean-Paul II lenommera cardinal et Préfet de la CongrégationJustice et Paix. Dès lors, malgré une santé délabréepar les épreuves, il parcourra le monde, assurantavec rectitude une charge qui lui pesait tant le dé-vorait l’urgence d’une annonce directe de l’Evangile.

Le Pape le comprendra et lui demandera de prê-cher la retraite de carême à la curie romaine… Acette occasion, il me téléphonera : "Je vais vousdemander de me donner des idées…." Il était ainsi,humble, subtil et plein d’humour.

Une promesseNous voici le 2 octobre 2000. Le cardinal, infor-

mé de mon passage à Rome par Mgr Thu, longtempssecrétaire privé de Jean-Paul II, a demandé à me voir."Faire parler les morts, c’est une facilité que se re-fuse une âme bien née". Nous nous y refuseronsdonc si ce n’est pour dire qu’au cours de cet entre-tien, il me parla de son compatriote le petit frèreMarcel Van et me partagea une expérience dont ilpressentait – pour avoir beaucoup traversé d’é-preuves – qu’elle me serait comme un viatique pourles années à venir avant de me donner sa bénédic-tion. Ce fut la dernière. Il mourra quelques mois plustard, épuisé et serein, voyant, pour reprendre les

termes de la belle homélie prononcée par MgrPézeril à l’occasion des obsèques de FrançoisMauriac que nous venons de citer "s’ouvrir devantlui les portes de la vie éternelle contre lesquellesbattait son espérance". Jean-Paul II les présidera enpersonne.

365 jours de bonheur

Ce jour-là, je lui fis la promesse de publier, quoiqu’il arrive (le cancer qui le rongeait venait dese réactiver) le livre qu’il avait en préparationet qu’il n’aura pas eu le temps de terminer.Cette promesse est tenue avec la parution ence début d’année liturgique de "365 joursavec François-Xavier Nguyen Van Thuan" quifond en un seul ouvrage les quatre publica-tions antérieures, découpées de sorte à four-nir pour chaque jour une nourriture spirituel-le forte, enracinée dans le magistère, la tradi-tion et la prière de l’Eglise.

Voici, en vingt-cinq ans d’existence etquelque mille publications un de nos plusimportants ouvrages, en ceci que sa lectureméditée au fil des jours peut accompagnerune vie comme le fit son auteur pour moi etpour tant d’autres. C’est la raison pour la-quelle nous avons voulu l’accueillir d’emblée

dans la "bibliothèque Kephas" réservée aux grandstextes spirituels pour tous les temps. Un vrai cadeauchrétien.

Jean-Claude DIDELOTP.D.G. des éditions du Jubilé-Le Sarment

Rendrece cheminaccessibletout enl’éclairant del’exemple destémoins etdes saints

BIBLIOGRAPHIE"Sur le chemin de l’espérance", 1991 ;"Les pèlerins du chemin de l’espérance", 1993 ;"Le chemin de l’espérance à la lumière de laparole de Dieu et du concile Vatican 2", 1994 ;"Prières d’espérance", 1995 ;"365 jours avec François-Xavier Nguyen VanThuan", 2005 ;"Miracle de l’espérance", biographie du cardinalThuan – en préparation.

Tous édités aux éditions du Jubilé.

"Témoins de l’espérance", 2001, aux éditions Nouvelle Cité

ASSOCIATIONVous pouvez aider à la diffusion de la pensée

du Cardinal et à l’Eglise catholique au Vietnam,en faisant un don à l’association :Les Amis de François-Xavier Nguyen Van Thuan,71, rue Brancas 92310 Sèvres.

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DOSSIER

vez-vous entendu parlé des lar-mes de la Vierge de Saïgon ?Non ? C’est que vous n’êtes pasinternaute alors. Car des cen-taines de sites et de “blogues”

ont passé la nouvelle, et les photos voire desfilms, qui n’arrangent guère les autoritéscommunistes et pas plus la hiérarchie catho-lique, du moins officiellement... Devant lacathédrale, place de la Commune de Paris, lagrande statue de pierre de Notre-Dame de lapaix, a “pleuré”, à 23 h 30 le samedi 29octobre 2005. Répandue on ne sait com-ment, la nouvelle a aussitôt provoqué uneruée de curieux et surtout de croyants. Desmilliers de personnes, chantant des AveMaria, récitant leur chapelet, ou prenant desphotos et des films ont obligé la police àinterdire le quartier à toute circulation auto-mobile durant plusieurs jours.

La coulée était bien visible sur sa jouedroite. La photo en est proposée à 5000dongs par des vendeurs à la sauvette quijouent à cache-cache avec une police trèsénervée. Le dimanche après-midi, ce phéno-mène liquide se serait reproduit devant unefoule compacte, sans qu’une supercheriepuisse être démasquée. Chacun veut toucherla statue - mais c’est impossible - et y va deson “explication”.

La presse officielle parle de manipulationou bien de phénomène naturel dû à un

écoulement pluvial sur une statue qui n’apas été nettoyée depuis longtemps. Le cardi-nal J.-B. Pham Minh Mân a dû rappeler ladoctrine et la prudence de l’Eglise face à cegenre d’événements et a créé une commis-sion chargée de recueillir et d’étudier lestémoignages.

Une chose est certaine, c’est la compas-sion de la Vierge pour le Vietnam en généralet pour les chrétiens en particulier quand ilscontinuent d’y être inquiétés.

Ce dernier phénomène n’a rien de sur-naturel et a fait l’objet d’un développementdans le septième rapport annuel sur la li-berté religieuse dans le monde, présenté le 8novembre à la presse, par la secrétaire d’Etataméricaine Condoleeza Rice.

Le gouvernement vietnamien avait de-mandé à être retiré de cette liste où il figureavec la Chine, l’Iran, la Birmanie, la Corée duNord, l’Erythrée, le Soudan et l’Arabie saou-dite, pays considérés comme “plus particu-lièrement préoccupants dans le domaine dela liberté religieuse” (ce qui peut entraînerdes conséquences dommageables dans lesrelations commerciales avec les Etats-Unis).

Cependant le rapport est moins sévèrequ’avec d’autres pays pour le Vietnam, qui sevoit surtout accusé de “montrer de l’hostilitéà l’égard des religions minoritaires et nonautorisées”. Le rapport souligne même les pro-grès accomplis avec la libération de religieux,l’ouverture de classes de formation pour lespasteurs, les directives du Premier ministre enmars dernier pour favoriser la reconnaissancede certaines Eglises domestiques. Les sectesbouddhistes comme les hoa hao, sont actuel-lement les plus persécutées. �

P.C.Minorités ethniques1971 – Mgr Seitz, évêque de Kontum (Hauts plateaux du Viet Nam)envoie en France une vingtaine de jeunes catholiques de la minoritéBanhar. Objectif : Former humainement et chrétiennement des jeunesissus de cette communauté qui reviendront ensuite l’aider dans leurpays d’origine.1975 – Changement de régime. Mgr Seitz est expulsé et les jeunesbloqués en France.Aujourd’hui - Profitant de l’ouverture, certains parmi les anciens, segroupent en associations pour poursuivre par d’autres moyens l’intuition des origines.Parmi eux, le père Tis, du diocèse de Paris et M. François-Xavier Lar.Association d’Aide aux minorités ethniques du Viet Nam : www.kontum.org ouAssociation d’Entraide fraternelle Haut Mang La, 27, rue de Dantzig 75015 ParisOn peut aussi s’adresser à : Institut du Fleuve, 81 rue Lecourbe 75015 Paris, tél. : 01 53 58 06 07.

Le Père Tis

La revue“Eglises d’Asie”

(ce qu’il y a de plus sérieux

en la matière)* ou internet

vous apprendront qu’il se passe

beaucoup de choses dans le

domaine chrétien au Vietnam...

Le marxisme officiel n’y trouve

pas son compte !

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Echos du Vietnam

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* cf. le journal des Missions Etrangères deParis “Eglises d’Asie” n°49, du 26 novembre2005, 128, rue du Bac 75007 Paris cedex.Tél. 01.42.22.63.55, courriel [email protected]. On lira également dans cetterevue une étude précise des données statis-tiques de l’Eglise catholique du Vietnam,montrant que la proportion des catholiquesest de 7,04% (5.776.972 personnes sur unepopulation de 85.230.535 Vietnamiens...),presque constante depuis près d’un demi-siècle, avec de fortes disparités selon lesrégions et un terrible sous-encadrementclérical.

12 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

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SUISSE

Les évêques de Suisse dans une dé-claration publiée le 23 novembre onréagit à l’instruction romaine publiée cemême jour par l’agence italienne Adis-ta : «Instruction sur les critères de discer-nement vocationnel au sujet des per-sonnes présentant des tendances ho-mosexuelles en vue de l’admission auséminaire et aux ordres sacrés». (cf l’édi-torial de Gérard Leclerc, p. 3).

«Nous sommes profondément recon-naissants à tous les prêtres qui vivent leurvocation dans une grande fidélité», af-firment d’emblée les évêques. Ils sou-lignent ensuite : «Au cœur de nos ré-flexions sur l’accès au sacerdoce il n’y apas la question de l’orientation sexuelle,mais la disponibilité à suivre le Christ demanière cohérente ». Ils citent leur Lettrepastorale d’octobre 2002 : «Il est denotre devoir d'évêques de discerner avecprudence qui aura reçu ce charisme dusacerdoce et qui, par conséquent, pourraêtre accepté ou non pour un ministèredans l'Eglise».

L’instruction, précisent-ils, retient,«que l’Eglise […] ne peut pas admettreau Séminaire et aux Ordres Sacrés ceuxqui pratiquent l’homosexualité, pré-sentent des tendances homosexuellesprofondément enracinées ou soutiennentce qu’on appelle la culture gay».

Et de commenter : «Celui qui décidedélibérément d’une vie de célibataire ens’engageant pour l’Eglise, ne peut pascultiver en toute sincérité un style de viequi est opposé à cette décision ouprendre une position qui n’est pascompatible avec celle de l’Eglise».

Les évêques de Suisse affirment : «Siune tendance homosexuelle ne permetpas à un homme de vivre dans la chas-teté, alors une admission aux OrdresSacrés n’est pas possible. L’intentionpremière de cette position doit, d’un côtéêtre à la hauteur de la mission de l’Eglise,de l’autre de chaque individu». Ilsconcluent : «Ce qui nous tient à cœur,c’est que chaque séminariste et chaqueprêtre fasse l’expérience d’un accom-pagnement humain et spirituel qui l’aideà vivre avec conviction et en liberté sonstyle de vie».

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’abord vous bénir des si beaux passages dans votre livre surl’adoration du Saint Sacrement, la Rencontre décisive, le Père,culminant dans l’émouvante prière à Dieu. Merci ! Merci ! Mais,

parce que je vous aime et vous admire, comment ne pas vous partager madouloureuse déception – celle d’un grand nombre – devant certainesdéclarations, hélas, longuement réfléchies et énoncées de manière res-ponsable. D’autant lourds de conséquences que, vu votre aura dans lepublic français, vos propos venant d’un héros, ont plus d’impact que cellesdes évêques et du pape lui-même ! Mais vous n ‘en êtes pas conscients.

Je passe sur le pape-empereur (avec notre très humble Benoît !) et la"tutelle romaine" (avec une curie humblement au service de nos Egliseslocales), comment ne pas être blessé dans les profondeurs de notre foi par lasuspicion jetée sur l’Immaculée Conception, l’Assomption et surtout, sur lavirginité de notre Bien Aimé frère et Seigneur Jésus (et donc, logiquement,sur celle de sa Mère). Je vous envoie mon livre Touche pas à ma Mère ! –car – ce que je n’aurais jamais osé imaginé – il vous concerne aussi .NotreSeigneur n’est-il pas déjà suffisamment bafoué, méprisé, renié, pour quevous en rajoutiez, tombant dans le panneau des films de bas-étages, si cen’est des guignols de l’info. Pourquoi donc humilier publiquement, le Pauvrepar excellence, pauvre jusque dans son célibat, librement choisi, pardébordement d’amour pour nous ?

Pourquoi donc serait-il plus "humain" s’il avait eu des relations sexuellesavec Marie-Madeleine ? François d’Assise, Mère Teresa, seraient-ils plushomme ou femme, s’ils n’avaient pas vécu dans la chasteté ? Commentsupporter votre caution de l’homosexualité affichée de votre ancien se-crétaire ainsi que d’une "alliance" (le mot même choisi par Dieu pourdésigner sa relation à l’humanité) de couples homosexuels.

Pitié pour nos enfants et ados, continuellement matraqués, psycho-logiquement violés, par la promotion agressive et tous azimuts de l’ho-mosexualité de la part d’une société qui devrait les protéger en priorité ?.

Nos enfants et ados ne sont–ils pas de petits pauvres sans défense et sansprotection ? Et que dire de votre quasi – approbation de l’adoption d’enfantspar des gays ou lesbiennes ?

Comment faire dépendre une réalité aussi vitale, de l’avis forcémentpartagé des "psy", et desquels ? Quand il s’agit d’une aberration aussi contre-création, n’est-ce pas au Créateur en personne, à avoir des "droits d’auteur" ?Nous étions en droit d’attendre d’un prêtre, la voix du Père sur ses enfants.Ayez pitié de ces plus pauvres d’entre les pauvres que seront cesmalheureux enfants, obligés de dire "maman" à un monsieur "barbu" ! Avectoutes les conséquences que tout psy honnête stigmatise déjà ! (1)

Les femmes prêtres ! Pourquoi cette confusion entre sacerdoce et pouvoir,ce nivellement des grâces spécifiques de l’homme et la femme, et donc, cereniement de leur admirable complémentarité ? Marie – Vierge toujours !Chiara Lubich ou sœur Elvira, Mère Teresa, les 4 Thérèse (Avila, Lisieux,Dijon, Cologne) auraient-elles pu être ce qu’elles sont et jouer le rôlequ’elles ont joué si elles avaient été prêtres ?

D

Mon Abbé Pierre, Pourquoi ? Pourquoihumilier les pauvres que nous sommes ?

par le Père DANIEL-ANGE

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CLONAGELa Fondation Jérôme Lejeune «met en

garde les décideurs sur les risques en-courus à s’inspirer de conclusions nonpertinentes puisque rédigées hors detoute réflexion proprement éthique», àpropos des auditions sur le clonage àl’Assemblée nationale française.

Elle s’inquiète de «l’impunité dechercheurs qui rejettent tout lien entrel'éthique et la science et qui reven-diquent un pouvoir qui ne leur appartientpas : celui de dénaturer l’art médical».

L’Office parlementaire d’évaluationdes choix scientifiques et technologiquesa en effet organisé, mardi 22 novembre,des auditions publiques en vue de ré-diger un rapport sur les cellules soucheset le clonage.

La Fondation Jérôme Lejeune, quiavait dénoncé à l'avance une «mise enscène», n’a pu que constater sur placel'alliance objective du scientisme et dubusiness ainsi que l'absence totale deréflexion humaniste sur un sujet aussigrave. Tous les intervenants étaient desscientifiques acquis à la cause et des re-présentants de sociétés de biotechno-logie.

Dès l’introduction confiée à KettySchwartz, vice-présidente du conseild’administration de l’Inserm et présidentedu conseil scientifique de l’AFM, le tonétait donné : il faut autoriser le clonage.Affirmation reprise par les intervenantssuivants et par le député Alain Claeys,rapporteur. Nul besoin de débattre sur leterrain biologique ou éthique, tous lesintervenants sont d'accord entre eux. Laseule question est de savoir pourquoi leclonage n’est toujours pas autorisé puis-qu’il est désormais faisable depuis lesexpérimentations coréennes ?

Les marchés considérables dans ledomaine pharmaceutique (criblage pardes milliers de molécules de ciblesgénétiquement identifiées) et dans celuide la toxicologie prédictive ont été misen avant tant par les marchands que parles scientifiques. C’est ainsi qu’on a puvoir le Pr. Peschanski défendre le clo-nage avec ferveur pour les intérêts de lacosmétique et le conseiller scientifiquede l'Oréal, autre scientifique de renom,intervenir également en cette qualité. Etpour relooker les embryons clonéscomme des marchandises présentables,on a décidé de ne plus parler de clonagemais de « transposition nucléaire ».

Contrairement à ce que les mêmeschercheurs n’avaient pas cessé de pro-clamer pendant des années pour obtenirl'autorisation de recherche sur l'em-bryon, censé guérir les patients de tousleurs maux, le clonage n'est pas théra-peutique. Ils reconnaissent aujourd'hui

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Enfin vous avouer ce qui m’a personnellement fait le plus mal. Tout enadmirant votre fidélité globale à un "choix de vie pour une vocationréclamant une disponibilité totale" ( et soyez-en infiniment béni ), avouer vosinfidélités passagères (davantage liées au désir sexuel qu’à un amourprofond, semblez-vous dire) peut-être fait dans un repentir profond, maiscomment ne pas être heurté par votre caution des prêtres vivant enconcubinage "de manière non passagère" avec une femme qu’ils aimentdepuis des années et qui, dites-vous , "sont de bons prêtres". Pourtant, vousstigmatisez à juste titre, "une double vie faisant souffrir des femmes pendantdes décennies".

Comment être bons, en vivant dans une infidélité permanente à un librechoix de vie, camouflet pour toutes les personnes mariées héroïquementfidèles à leur engagement devant Dieu lors de ce mariage où Dieu le premiers’engage ?

Dans le contexte actuel de revendication amère de prêtres mariés (de soithéologiquement légitime, bien sûr) dans une société obsédée de sexe (SOS)où déjà tant de prêtres sont fragilisés à force d’être pornographiquementagressés, je redoute que de tels propos ne déstabilisent encore davantage ungrand nombre d’entre nous. Nous venons d’être suffisamment humiliés parcette terrible blessure dans notre corps sacerdotal que sont les cas sidouloureux de prêtres dits pédophiles. Mais en fait, presque tous les cas, auxUSA relèvent, non de la pédophilie, mais de l’éphébophilie homosexuelle(rapports avec des ados masculins).

A Toronto, après avoir déploré ces drames, Jean-Paul II a rajouté (avecune telle force que l’on a cru à un éclat de micro !) "But ! Mais n’oubliez pasque l’immense majorité de vos prêtres sont fidèles, généreusement à votreservice".

Eh bien ! Leur fidélité jusqu’à l’héroïsme au don total d’eux-mêmes auChrist sera encore plus niée. Si même lui, le "saint" abbé Pierre... combienplus tous les autres ! Allez... tous dans le même sac !

Frère très cher dans le même sacerdoce de notre unique Jésus, j’ose vousle demander : pourquoi, mais pourquoi donc humilier ainsi tant de vospropres frères qui sont pauvres. Pauvres de cette pauvreté même de Jésus,pauvres d’une épouse, pauvres d’enfants de leur chair, et maintenant pauvresde leur réputation, pauvre d’estime et de reconnaissance sociale. Pauvresparce qu’incompris, marginalisés, regardés avec méfiance. Vous le prêtre despauvres, pitié pour les pauvres que sont les prêtres.

Mais il n’y a pas que les prêtres et séminaristes que vous avez déstabilisés.Avez-vous mesuré l’impact gravissime par ricochet de tels aveux sur tant dejeunes luttant jusqu’à l’héroïsme pour rester purs et chastes, et pour quijustement l’exemple des prêtres et consacrés fidèles est un tel stimulant, etun tel réconfort. Comment ceux-là plus que personne, déjà suffisammentagressés dans leur bel idéal – ne seront-ils pas fragilisés par de tels propos :si même lui... alors en quel prêtre peut-on encore faire confiance ?

Pourquoi donc miner leur belle confiance en nous, alors qu’ils se sententdéjà tellement déçus et trahis dans leur juvénile confiance par tropd’adultes ?

Les jeunes auprès de qui des prêtres se dévouent sans compter avec unegénérosité sans bornes, eux aussi, ne sont-ils pas des pauvres ? Pauvres derepères, et souvent de pères ? Pauvres de certitudes... Pauvres de soutien dela part de ceux dont ils l’attendent…

Car justement notre merveilleux célibat d’amour librement choisi nousmet de leur bord, nous fait partager leur propre lutte pour rester vrais et purs.Nous luttons avec eux, comme eux, et pour eux. Nous osons leur proposerde faire l’expérience passionnante de cette royale, joyeuse, libérantechasteté jusqu’au mariage parce qu’il nous est donné la joie de la vivrejusqu’au jour de notre Mariage avec Dieu, aux Noces éternelles. "Si eux levivent toute une vie, pourquoi pas nous quelques années", disent-ils. Enfin,avez-vous pensé aux répercussions sur des personnes portant un handicap,et qui jamais ne pourront se marier et pour qui l’exemple des prêtres etconsacrés est aussi force, réconfort, consolation. Et voilà, cette force sapée,

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qu'on ne trouvera pas de thérapie grâceau clonage. Mais ils veulent quandmême faire du clonage pour les raisonslucratives expliquées plus haut et pourfaire avancer leur propre connaissancealors que bien d’autres moyens, plushonnêtes, leur permettent d’arriver aumême but.

Non seulement, le clonage ne guérirapas les malades, mais il permettra decréer des embryons malades. L'argumentconsiste à pouvoir cloner des embryonsmalades pour mieux les étudier. "C'est lapremière fois dans l'histoire de pays nontotalitaires que des médecins vont créervolontairement des êtres humains ma-lades sur commande et sur mesure",alerte Jean-Marie Le Méné, président dela Fondation Lejeune.

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ECONOMIELe président du conseil pontifical Jus-

tice et Paix, le cardinal Renato RaffaeleMartino a souligné, au terme de deuxjours de réflexion (22-23 novembre), àMexico, sur le Compendium de l’ensei-gnement social de l’Eglise publié en2004, qu’ils ont permis de « comprendrecomment l’Evangile est source de toutelibération authentique, et de toute vé-ritable promotion humaine ».

Il a confié son espérance que le Com-pendium « inspire des témoins crédibleset en même temps des hommes et desfemmes de pensée et d’action capablesde modifier les mécanismes de la sociétéactuelle en incarnant la logique évan-gélique de l’amour dans la logiquehumaine et rationnelle de l’économie, dela politique et de la société ».

Le cardinal Martino souligne en outreque «l’enseignement social de l’Eglise,exposé dans le Compendium n’est pas unprogramme politique, social ou éco-nomique: il propose de former lesmentalités et les cœurs pour qu’avecliberté et autonomie, ils se décident àréaliser ces options sociales, écono-miques et politiques qui servent àconcrétiser l’idéal d’un humanismeintégral et solidaire ».

Le voyage suivant du cardinal Mar-tino, du 26 novembre au 1er décembre,l’a mené à Saint-Pétersbourg et à Mos-cou, où il se rendait à l’invitation de MgrKondrusiewicz, pour présenter leCompendium à la «Maison de la culture»des Editions « Paoline » de la capitalerusse, avec Mgr Crepaldi, secrétaire dumême dicastère, qui l’accompagnait déjàà Mexico.

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ce réconfort bradé, cette consolation ôtée, "puisque les prêtres ne vivent pasdans la chasteté" , dit-on maintenant.

Le pays de l’amour étant envahi, occupé par l’ennemi de tout amour,l’amour étant sali, prostitué, dénaturé, Jésus nous a appelés à entrer enrésistance, pour sauver, libérer, protéger l’amour et donc la vie. Prêt à donnernotre vie pour cela.

Jésus nous a fait le plus beau des cadeaux imaginables, partager avecnous, sa propre virginité amoureuse, sa propre manière de nous aimer !Quelle confiance il nous fait ! Mais "ce joyau le plus précieux dans le trésorde l’Eglise" (Cardinal Sfeir, patriarche maronite du Liban), on le dévalue. Cebonheur, on nous l’arrache. Ce droit à l’amour total, on veut nous enfrustrer ! Cette intimité avec notre unique Epoux, — à la Charles deFoucauld ! — on veut l’infidéliser. Ceux que le Père a unis (Jésus et sonprêtre) on veut le séparer. N ‘y a t-il donc pas déjà suffisamment d’infidélités,de séparations douloureuses dans le monde ?

Eh bien ! je dis : "non et non !" Nous refusons d’être séparés. Nousvoulons demeurer fidèles ! Quoi qu’il en coûte ! Quel qu’en soit le prix !

J’ose le dire, au nom de tant de mes frères prêtres méprisés, bafoués,humiliés, parce que suspectés dans ce qui est précisément le cœur de leurcœur, la vie de leur vie : leur consécration jusque dans leur corps, à laconsécration du Corps. Leur amour de préférence, exclusif et sans partage – àleur bien-aimé frère et Seigneur Jésus.

Au nom de cette immense majorité – ô combien silencieuse – de mesfrères prêtres, humblement, paisiblement, héroïquement, fidèles à cettedimension nuptiale de leur engagement sacerdotal.

La plupart d’entre eux pourraient avouer humblement : "par pure grâce,j’ai pu rester fidèle à cet amour préférentiel pour mon Seigneur, aimé commel’Epoux de mon âme. Jamais je n’ai expérimenté de relation sexuelle avec quique ce soit." "Il m’a gardé de consentir à la tentation" (traduction deCarmignac) Et non seulement je n’en ai aucun regret, mais j’en suis heureux,et pas moins épanoui dans le bonheur d’un amour donné. "Ils se sententcomme miséricordiés d’avance par un Père qui a ôté la pierred’achoppement sur leur route" (pour reprendre l’image de Thérèse la petite).

Oui, en leur nom à tous, j’ose le clamer ici, haut et fort. Si le sacerdocen’est pas une fonction mais une vocation, alors, le célibat amoureux à causede Jésus et de son Evangile, à cause des pauvres et des petits qui nous sontconfiés, à cause d’un amour à sauver, d’une vie à défendre, d’un monde àtransfigurer, eh bien… ce n’est pas une limitation, mais un horizon sanslimites. Pas une mutilation, mais une éclosion. Pas une nécessité imposée,mais une liberté consentie. Pas une immersion dans la solitude, mais unecommunion avec une multitude. Pas une oppression, mais une promotion.(au rang des évêques qui, ni en Orient, ni en Occident, ne peuvent êtremariés). Pas un piège, mais un privilège. Pas une aliénante anomalie, maisune vivante liturgie. Pas une obligation, mais une prédilection. Pas unecruelle renonciation, mais une réelle consécration. Pas une relation as-sociale, mais une union nuptiale. Pas une exigence dure, mais une doucepréférence.

C’est un honneur et un bonheur. Une splendeur et une douceur.C’est un charisme prophétique et une joie eschatologique, anticipant celle

des Noces éternelles. Magnificat ! (2)

Daniel-Ange

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(1) "L’enfant a besoin de la double figure du père et de la mère pour recevoir des caractèrespsychologiques des deux, afin de se différencier subjectivement. Avec des homosexuels, il luimanquera toujours une donnée du réel de l’autre sexe, dont il n’aura pas l’expérience à traversdes parents fictifs de même sexe. On ne peut laisser supposer qu’un enfant "se fabrique" dansn’importe quelle condition. On ne peut structurer une société avec des impasses. Cela vaengendrer des psychopathologies sociales (cf.Tony Anatrella)(2) J’ai développé ceci dans mon article publié sur le forum internet www.monde-catholique.com et dont France Catholique reprendra bientôt une partie : “le célibat sacerdotal,bonheur et charisme prophétique – où je parle aussi de la beauté du sacerdoce marié dans lesEglises orientales”.

http://www.monde-catholique.com/http://zenit.org/

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En mémoire des jours

oment de grande in-tensité dans ce qu’onappelle l’Espace Ber-

nanos à Paris. L’endroit est àdeux pas des grands maga-sins qui déjà brillent de tousleurs feux, sans vraimentéclairer. Pour l’essentiel dumoins. Beaucoup moins entout cas que l’Etoile duBerger dans la nuit de Beth-léem. Quand la voix desanges chantait la Gloire deDieu au plus haut des Cieux.Sans que l’univers y prêtâtgrande attention. Commetoujours avec Dieu, il fallaitdes cœurs de pauvres pourentendre, et en tirer desconséquences. “Allons voir lesmerveilles que les cieux nousont fait connaître”. C’étaitbien la même démarche quitrois jours durant a conduit àl’espace Bernanos des audi-toires qui avaient des oreillespour entendre.

Le thème de ces trois jour-nées c’était l’actualité de laBible, et ce qui fait que saParole est un don inépuisable,et bien entendu incomparable.Un livre, et bien plus. Le seulen tout cas qui nous dise uneprésence qui ne passera pas.Les poètes ne sont pas les plusmal placés, dans l’intelligencede ces choses de Dieu, dont ils

savent la source. L’Ecriturerévèle plus encore qu’elle nenous apprend, au sens ordi-naire du mot. Ce n’est paspar hasard que les poètes, etparmi les plus grands, y onttrouvé ce qui pouvait nourrirleur inspiration. Pierre Em-manuel, a-t-on appris cejour-là, était un fidèle de laBible qu’il tenait toujours àportée de main. Qui a eu lagrâce de le connaître gardede cet homme une mémoireintacte. Demeure son œuvre,qui était, disait-il, le meilleurde lui-même, qu’il nous lègueet pour toujours. Il n’en vapas autrement de Péguy,Claudel, la Tour du Pin, lesuns et les autres fervents del’unique Parole, avec cetteforce du Verbe qui lui estpropre.

Parmi nous, il y avaitClaude Vigée, homme dusouffle s’il en est, qui a lagrâce des mots, et commeune antériorité sur nous tousdans l’ordre de l’écoute. Sonappartenance au Peuple d’Is-raël lui vaut en effet un en-tendement des premierstemps. Quand le monde n’é-tait encore qu’un improbabledevenir. “Etre juif, me con-fiait-il un jour, c’est partici-per à la mémoire des com-mencements du monde. Puisà sa lente et dure rédemp-tion, à travers le temps del’histoire, en associé loyal.C’est se souvenir bizarrementde la création, comme si l’ony assistait à cet instantmême. Dieu est la mémoiredu monde, et Israël en est lerépondant, comme quelqu’unqui revient de loin.”

Cette mémoire-là, quin’emplit guère nos livresd’Histoire est pourtant autre-ment importante. “Souviens-

toi et veille”, était-il dit aupeuple de l’Alliance. ClaudeVigée n’a cessé de se tenir deveille. Il avait évidemmentquelques raisons de le faire,lui qui était l’enfant d’un vil-lage alsacien, à quelquesencablures d’une frontièrequi se faisait périlleuse avecla montée d’une imprécation,qui était annonce du pire. Lecombat de l’ange et de Jacobn’était plus dès lors un épi-sode, mais un événementpour la durée des temps.C’est toute la nuit que Jacobdoit soutenir le combat. Lavérité c’est que cette nuitdure jusqu’à nous, et pourbien au-delà sans doute.Cette lutte, nous dit Claude,c’est celle de chacun de nousavec son propre destin. Onn’en sort pas indemne, maisboiteux, et parfois disloquémême. Que savons-nous del’ange dont il s’agit, et quirefuse de dire son nom ? Ceque Jacob en retient, c’estque le combat ne se livre passeulement dans la nuit, maiscontre elle.

La Bible est le livre dutragique et de l’espérancetout à la fois : “Quelle formede spiritualité est-elle capa-ble de faire face à ce granddanger au début du troisièmemillénaire ?“, s’interrogeClaude Vigée. Commentavons-nous une vie religieuseau milieu d’un tel chaos ?Comment surmonter la dés-espérance collective, à uneépoque où Imanouel, le Dieuavec nous ne suffit plus.L’humanité, observe ClaudeVigée, se trouve aujourd’hui àun tournant dramatique deson histoire. Tout un mondes’en va vers son destin à l’a-veuglette. Dans ces circons-tances, la nécessité de rappe-

ler à tous nos frères humainsque Dieu est au-dedans denous, renouvelle et approfon-dit notre conception origi-nelle du retour sur elle, etelle éclaire l’acte de la prière;comme un voyage en amontdans l’intimité charnelle desoi-même. “Car vous êtes desfils pour l’Eternel votre Dieu”.Le dernier ouvrage de ClaudeVigée, qui s’inscrit dans lacontinuité de toute sonœuvre, s’intitule : “Danservers l’abîme”. Ce n’est passans rapport avec Israël.Quand Moïse demande àPharaon le droit de partir audésert, c’est pour y danser, cequi n’est pas le lieu le plusindiqué. Mais il sera souventle lot d’Israël.

Le poète qu’est ClaudeVigée, qui ne perd jamais sesdroits, écrit un très beautexte sur l’amandier sous laneige : “A Jérusalem, unamandier fleurit en hiver.Comme il s’est épanoui sousla neige, on ne le voit pas dis-tinctement. C’est un aman-dier de neige. Dissimulé sousson lourd manteau de neige,on devine tout de même laprésence du rouge-gorge.

C’est presque toujours l’hi-ver dans nos existences diffi-ciles. Mais au tréfonds de cethiver, pour tous ceux quisavent écouter un instant,chante le rouge-gorge entre lesfleurs blanches de l’amandierinvisible. Il chante tout seul,dans la grande nuit invisiblequi engloutit tout le ciel étran-ger.” Une dernière phraseenfin, et toujours de ClaudeVigée : “Quelque part en nous,commence pour toujours lematin du monde.” �

Claude Vigée, Danser vers l’a-bîme, éd Paroles et Silence,222 pages, 17 €.

Le matindu monde

Par Robert Masson

ESPRIT

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M

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FRANCECatholique N°3001 2 DÉCEMBRE 2005 17

ESPRITLectures de la messe du 4 décembre 2005Deuxième Dimanche de l'Avent B par Michel GITTON

� Tout le monde le sait : le deuxième dimanche est celui où apparaît la grande figure de saint Jean Baptiste. Maispourquoi ? L’Evangile nous fait remonter de plus en plus enarrière dans la vie du Christ : dimanche dernier au momentdes derniers enseignements en face de Jérusalem,aujourd’hui au tout début de la vie publique, demain avantla naissance. C’est que l’Eglise suit son idée : nous fairedécouvrir la place de l’attente des derniers temps dansl’expérience de Jésus et dans celle de l’Eglise, représentéepar Marie. Dimanche dernier, nous découvrionsl’enseignement de Jésus sur la venue du monde nouveau, cedimanche, nous assistons directement à la confrontationavec ce grand témoin de l’attente messianique que fut leBaptiste et nous voyons le Sauveur lui emboîter le pas.Avec le quatrième dimanche, nous partagerons lessentiments de Marie devant l’imminence du grand Jour.

� La liturgie débute avec ce grand texte qu’est le livret de laconsolation d’Israël attribué à Isaïe. Le message est uneannonce de paix qui va coïncider avec le retour du Seigneur,il vient en triomphateur, mais aussi en berger qui prend soinde la moindre de ses brebis. Dieu ne laissera pas pourrir lasituation, son intervention est certaine.

� Saint Pierre n’a pas d’autre perspective,mais il tient à nous mettre en garde contre ledécouragement qui guète ceux qui n’ont pas vu se réalisertout de suite les promesses. Le temps dure encore après larésurrection du Fils et le mal est toujours là. Mais leSeigneur interviendra à son heure, "car (pour Dieu) milleans sont comme un jour". L’accueil du Messie attendu sedouble d’une longue patience pour rester fidèle dans latourmente.

� L’Evangile ne contient aucune parole de Jésus, mais ildessine en creux sa place, car c’est lui bien sûr que JeanBaptiste attend et désigne. Le salut n’est pas une idée, cen’est pas un programme, ce n’est pas une spéculation sur cequi va suivre, c’est une personne et une personne touteproche. Toute la vie de Jean-Baptiste est identifiée à cetteattente aimante et confiante de celui qu’il sait sur le pointde se manifester et sans doute déjà là.

� Puisse notre propre attente se couler dans celle-là ! �

a difficulté avec Dieu, c’est qu’il n’a pas la mêmeéchelle de temps que nous. Quand nous pensons à lui, àce qu’il fait pour nous, à ses projets pour le monde

nous le réduisons à nos mesures trop courtes.La science moderne nous a habitués à considérer les

millions d’années qui ont précédé l’apparition de l’hommesur la terre, et pour certains ce délai prouverait que lemonde se passe très bien de nous et que l’homme n’estqu’un accident sur l’écorce d’une planète vouée àdisparaître. Mais Dieu pour qui ces millions d’années nesont qu’un instant a très bien pu disposer tout cela pourpréparer son domicile conjugal avec l’homme, sans qu’il yait d’absurdité à concevoir cette place centrale donnée àl’homme. De même, quand les préhistoriens comptent ledevenir de l’homo sapiens en dizaines, voire en centaines,de milliers d’années, nous semblons bien ridicules defocaliser notre attention sur ces quelques siècles qui ontprécédé et suivi la venue du Christ sur la terre. Mais, encoreune fois, nos mesures ne sont pas adaptées à Dieu qui a trèsbien pu vouloir ces lents tâtonnements, permettre cettematuration de la conscience à travers d’infimes avancées etde lourdes chutes, pour parvenir à ce moment-clé où ilinterviendrait pour nous.

La même difficulté existe dans notre vie personnelle. Dieune travaille pas comme nous, il agit parfois avec unesoudaineté déconcertante, bousculant les données établiesjusque-là et nous projetant vers un horizon inédit et, le plussouvent, il semble tarder, nous laissant éprouver la limite de

nos possibilités, l’usure de nos résolutions, le temps s’étiresans que nous ne voyons rien avancer et nous pensons qu’ilnous oublie. En réalité, il s’agit de retrouver le droit fil deses intentions de nous replacer dans la mémoire de seshauts faits pour nous, de retrouver la trace dont nous noussommes imperceptiblement éloignés, pris par d’autressoucis et d’autres urgences.

Mille ans sont pour lui comme un jour, c’est vrai. Maisaussi un jour est comme mille ans. Quand le Seigneur est là,quand il remplit notre vie, un instant est soudain plusdense. Dans le même laps de temps qui nous semblait hierencore vide, les lumières se succèdent, des orientationsneuves paraissent, une certaine profondeur de perceptionnous fait voir la qualité de ce tissu des heures et desmoments qui nous paraissait sans grand intérêt jusque-là.

Entrons dans le "temps de Dieu". Il a un nom : c’est laliturgie. C’est elle qui nous fait patienter pendant de richespréparations alternant efforts et pressentiments de la joie àvenir, c’est elle qui nous dispense soudain les trésors du cielen quelques heures de solennité, c’est elle qui nous permetensuite de savourer les lumières et les grâces reçues au longd’une semaine (l’octave), et puis d’un temps plus long quidéploie le chatoiement de l’étincelle initiale.

Aimer, c’est sortir de soi et se mettre au pas de l’autre. Sinous voulons aimer le Seigneur, il faudra apprendre àdanser à son rythme, à l’attendre autant qu’il le veut et àbondir quand il le faut. �

L

Mille ans comme un jourun jour comme mille ans

par Michel GITTON

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ACTION

18 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

nfirmière depuis 2000, j’ai travaillédans un service de médecine interne.J’aimais ce service où j’ai beaucoupappris, au sein d’une équipe très im-pliquée, où je pouvais à la fois dis-

penser des soins techniques auprès depersonnes atteintes de pathologies di-verses, mais aussi avoir une approche pal-liative dans certains cas (ce qui m’inté-resse particulièrement).

Très vite aussi, en commençant àm’intégrer dans le monde du travail, j’aipris goût aux voyages, et même on pour-rait dire jusqu’à être atteinte par le virusdes voyages… Lors d’un chantier interna-tional au Mexique en 2001, j’ai ressentil’envie de vivre un échange plus appro-fondi dans la durée en tant que profes-sionnelle pour avoir plus de choses à par-tager, et découvrir une autre cultureautrement qu’en touriste. Ma devise adepuis longtemps été d’essayer de suivremon chemin, et je me sentais appelée àvivre ce type d’expérience, d’autant plusque je n’avais pas de contrainte familiale.

J’ai commencé à entreprendre ce pro-jet fin 2003, après un voyage au Pérou,destination qui m’attirait tout particuliè-rement. Quelques contacts sur placem’ont permis de rêver à un "départ-aven-

ture", mais la raison m’a ramenée vers desstructures organisées. En février 2004j’appelle des organismes bien connus, tout

en sachant que je souhaitais m’orienterdans ce qu’on appelle "l’aide au dévelop-pement" plus que l’aide d’urgence. Maconception de ce projet était clairementde vivre un échange humain et profes-sionnel plutôt que chercher à sauver lemonde, et encore moins à venir en coloni-

Voilà, deux mois déjà que

je suis de retour de cette

expérience à Kinshasa

que je ne suis pas prête

d’oublier, même si c’est

un peu laborieux de me

remettre dans les

écritures, et pourtant j’ai

tellement envie et besoin

de partager un peu de

ce séjour merveilleux…

Une année à KinREPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Echange humain et professionnel plutôt que chercher à sauver le monde(

I

Vue sur les cultures ducentre pédiatrique de Kimbondo

séance d’éducation et de vaccinà l’antenne de Kimbondo.

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ACTION

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 19

satrice imposer je ne sais quoi de mes soi-disant compétences. J’ai découvert l’é-preuve de la patience, car il est vrai que jeme sentais prête à partir, étant "libre" surtous les plans, sachant juste qu’il me fal-lait prévoir un délai de 3 mois pour unemise en disponibilité. MSF: pas de postecorrespondant à mon projet immédiate-ment (et pas nécessairement la mêmeoptique d’ailleurs, étant plus orientés surl’aide urgente). D’autres organismes :même topo. Jusqu’à ce que je me décide àprendre les choses en main et suivre desformations avec des organismes typecoopération.

Et voilà, on y arrive : la DCC (Déléga-tion Catholique de Coopération) m’a per-mis de rencontrer d’autres volontaires, deconfirmer mes motivations, mais surtoutde faire la connaissance d’Hélène qui m’adonné un contact à l’IECD (Institut Euro-péen de Coopération et de Développe-ment) pour un poste d’infirmière à Kins-hasa en République Démocratique duCongo. OK, je prends note. Mais bon, sin-cèrement, Kinshasa ne m’attirait pas : j’é-tais plus portée vers l’Amérique Latine etsurtout ne souhaitais pas partir sur une

sorte de mission à risques. J’attends uneréponse de la DCC après un week-end deformation, il fallait patienter encore unmois avant d’avoir une éventuelle propo-sition. Trop c’est trop, et puis, je me disqu’à l’IECD ils ont peut-être d’autres postes à proposer ; je ne risque pas grand-chose à aller à l’entretien.

Ça m’a d’emblée plu de tomber surune personne charmante qui a souhaitéme rencontrer au plus vite. J’y suis alléesans vraiment imaginer que je pourraisaller à Kinshasa, et en réalité j’ai étéconquise par le projet qui répondait à mesattentes, et rassurée après une informa-tion sur la situation politique du momentdans cette ville qui est à environ 2000 kmde la partie Est du pays où a lieu l’essen-tiel des conflits. Et voilà, Marie-Genevièveme montre les photos du projet, et jecomprends qu’il s’agit d’exercer monmétier, mais surtout d’un échange humaind’une grande qualité.

Pour achever de me convaincre elleme met en contact avec Madeleine, an-cienne volontaire partie avant moi sur ceposte. Extra, cette fille, et je saisis avecquelle intensité elle a vécu cette expé-rience, éclairée elle aussi par sa foi ca-tholique, et je m’aperçois que ce n’est pasl’envie d’y retourner qui lui manque. Quel-ques mois pour les formalités, et me voicisur les starting-block pour partir.

Voilà donc comment je me suisretrouvée à l’hôpital Monkole, communede Mont-Ngafula, Kinshasa, après avoirquitté ma famille, mes amis, débarrassémon petit studio, laissé mon minou à uneamie…

En arrivant, j’ai été impressionnée parl’accueil que j’ai reçu, après avoir étéaidée à éviter tout un tas de tracasseries àl’aéroport par une personne envoyée pourcela (le fameux "protocole"). Bouffée dechaleur, climatique mais aussi humaine, etje me suis rapidement sentie "en famille",grâce à l’accueil de Sylvia, médecin, puisdes gardiens (dits "sentinelles") de l’hôpi-tal. Contente d’arriver à bon port, sansdifficulté spéciale. J’ai vite compris quej’allais vivre une aventure fabuleuse mal-gré la misère environnante.

shasapar Elise BOUVERET,

infirmière

Rachel présente deux amis du service pédiatrique de Monkole

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Mes appréhensions initiales ont étéatténuées par le sentiment de "fraîcheur"qui se dégage de l’hôpital Monkole enregard du milieu environnant. Et commec’est là que j’allais travailler et vivre, minede rien ça a beaucoup joué dans monintégration, car je me suis retrouvée dansdes conditions de vie plus que décentes.C’est par la suite, en visitant l’hôpitalgénéral de Kinshasa, et d’autres cliniques,que j’ai vraiment mesuré à quel pointMonkole constitue une oasis au milieud’un océan de misère…

Oasis, par son allure d’abord : unepetite structure d’architecture espagnolequi dispose de 45 lits ; par sa propretéaussi qui a été une des premières chosesqui m’a marquée ; mais surtout par un vé-ritable objectif de qualité tant au niveaudes soins que de la formation du per-sonnel.

Une intégration dans mon studiodonc ; dans l’hôpital, avec des collèguesavenants et heureux aussi de partagercette rencontre (c’est incroyable la facilitéavec laquelle on tisse des liens d’amitié enAfrique) ; dans le quartier aussi car j’airapidement été mise en contact avec despersonnes, notamment une famille quim’a considérée comme sa dernière fille.Bref, rencontre de personnes dont les dif-ficultés effacent rarement totalement lagaîté sur les visages, qui vous accueillentavec simplicité et attention.

Autre moyen d’intégration, qui estvenu par la suite, après mon "installation"dans l’enceinte de l’hôpital, c’est la cho-rale où l’on chantait en lingala, l’un desdialectes les plus parlés, au milieu de voixépoustouflantes de puissance et de cha-leur. Sans compter les nombreuses fêtesauxquelles j’ai été conviée : 6 mariagesen un an par exemple...

On peut dire que l’"étranger est roi"quand on est accueilli chez quelqu’un ouquelque part et, dans la vie courante, onest loin d’être indifférent, pour des raisonspas toujours altruistes d’ailleurs, au"mundele" (blanc) qui passe par là…

Monkole, c’est presque cent-cin-quante personnes qui travaillent pour lamême chose, comme nous l’avons vu :assurer à des malades des soins de quali-té. Un "service de base" qui garantit unepropreté remarquable grâce à une équipemotivée et dynamique ; deux réceptionspour l’accueil administratif ; une salle desoins destinée à effectuer les premierssoins sur des personnes qui viennent enconsultation (trois cabinets de consulta-tion) et un hôpital de jour où les patients

restent théoriquement en observation (enpratique, il arrive que certains restent pluslongtemps faute de place en hospitalisa-tion) ; un service de radiologie et deuxlaboratoires pour les examens ; une salled’accouchements jouxtant une salle depost-partum ; un petit bloc opératoire ;au deuxième étage on trouve des servicesd’hospitalisation : médecine interne (unesalle de quatre lits), maternité (une sallede quatre lits) ; deux chambres indivi-

duelles et deux autres de deux lits demédecine interne ou maternité ; pédiatrie(une salle de douze lits) ; soins intensifspédiatriques (une salle avec des cou-veuses et des berceaux, environ huit) ; unposte d’infirmières ; des services adminis-tratifs avec bureau de direction médicale,administrative, du personnel, comptabi-lité ; un service technique ; un bureau de"santé scolaire", une structure chargéed’assurer la promotion de la santé dansles écoles en terme d’éducation et pré-vention… Voilà, en gros, les différents ser-vices qui constituent l’hôpital, situé dansune des communes de Kinshasa, Mont-Ngafula.

Après, il y a des annexes ("antennes")comparables à peu près à des dispensaires

situés à des endroits plus reculés dans lamême commune : Eliba, à Kindele ;Moluka, à Selembao ; Kimbondo. Ce sontdes structures rattachées à Monkole quipermettent l’accès aux soins dans desquartiers plus défavorisés.

Monkole fonctionne de façon quasi-autonome sur le plan financier, permet-tant ainsi de rémunérer des salariés, cequi est assez remarquable dans un paysoù peu d’infrastructures fonctionnenthonnêtement. Il ne faut pas imaginer qu’ily ait un système de sécurité sociale, cequi implique que les personnes doiventpayer pour bénéficier de soins. Monkole,tout en s’opposant à une forme d’assista-nat qui serait particulièrement nuisible àla population congolaise, a institué unsystème de répartition, à savoir que l’onpaie plus ou moins selon ses revenus.Mais malgré la nécessité financière,Monkole souhaite rester humain en main-tenant l’accès aux soins et c’est là où par-fois on se retrouve dans des situationstragiques car les revenus moyens sonteffectivement bas. La "paillotte" a étécréée, pour abriter les personnes le tempsqu’elles puissent terminer de payer si cen’est pas le cas en fin d’hospitalisation,évitant des abus qui s’étaient déjà pro-duits. Il est difficile de faire la part deschoses entre les personnes réellement né-cessiteuses et celles qui peuvent quandmême trouver des moyens (la solidaritéest censée fonctionner avec l’entourage).Malgré tout Monkole essaie par son sys-tème de répartition d’aider, d’alléger lesdettes, mais doit s’efforcer d’éviter lesdéficits pour la structure qui est au ser-vice de la population.

Et en même temps, du fait de sa qua-lité, cet hôpital, classé parmi les meilleursde Kinshasa, attire du monde. La prioritéactuelle est de l’agrandir pour faire face àl’augmentation de la demande : actuelle-ment on est obligé de transférer certainspatients. Et que faire lorsque des mamansviennent en dernier recours, par négli-gence ou manque de moyens, apporter unbébé moribond qui aurait pu être traité sielles étaient venues à temps ?

Des travaux sont prévus, dès que lesmoyens seront à disposition, et c’est surce versant-là que l’aide extérieure peut etdevrait intervenir, car il s’agit d’un réelprojet de développement, efficace, quis’oppose à l’assistanat. Sont prévus : unestructure spécialisée pour les patientsatteints de VIH-SIDA ; un pavillon de chi-rurgie ; un agrandissement des consul-tations, etc…

Mon expérience est donc nourrie detoutes ces réalités que j’ai pu appréhen-der, qui nous plongent parfois dans unsentiment d’impuissance, parfois d’espoir,

Un réel projet de développementqui s’oppose à l’assistanat(

La pesée

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et en tout cas, nous raffermissent sur leplan humain, professionnel, mais aussispirituel.

Le fait de tourner dans presque tousles services m’a permis d’apprendre beau-coup, dans des domaines variés, surtouten maternité et pédiatrie, mais aussi dansles fameuses "antennes" où l’on exerce lamédecine tropicale avec des moyens plusrudimentaires. Mais quelle joie de voirs’illuminer les visages des mamans envoyant une "mundele" chanter avec elles"ba mama na bana bomata kilo…", ce quisignifie : "les mamans et les bébés vien-nent à la pesée…" ! Cette chanson éduca-tive, parmi d’autres moyens, vise à sensi-biliser les gens à l’importance d’un suivirégulier des bébés par rapport aux vacci-nations, aux maladies liées aux mauvaisesconditions de vie : dénutrition, diarrhéeet troubles digestifs, maladies de peau,maladies parasitaires, etc., sans oublier lamaladie numéro un qui tue beaucoupalors qu’elle pourrait être soignée si elleétait prise à temps : le paludisme.

Sensibiliser les gens, par la prévention

et l’éducation à la santé, à maintenir unerelative hygiène de vie malgré les difficul-tés matérielles, en se déplaçant éventuel-lement à domicile ; participer aux séancesde vaccinations ; soigner à partir de l’ob-servation clinique et ausculter en l’absen-ce de médecin, j’ai aussi appris tout cela.Donner des cours de français, aux enfantsd’Eliba qui souffrent beaucoup d’analpha-bétisme, ou au petit Joseph qui venaitsouvent me voir comme un compagnonfidèle, etc., tout cela m’a beaucoup ap-porté, au moins autant que j’ai pu appor-ter à ces gens.

Des souvenirs, j’en ai plein la tête ; dela joie, plein le cœur, notamment quand jepense à la petite Rachel qui est restéetrois mois en pédiatrie, accidentée parune voiture, accompagnée nuit et jour parsa famille, et sa grand-mère surtout quiveillait allongée par terre sur un pagnealors que la maman était au travail. Cettepetite m’a marquée car, du haut de seshuit ans, elle faisait preuve d’une maturi-té exemplaire, toujours avec le sourire,égayant toute la pédiatrie par ses blagues,

observant les faits et gestes des soignantspour, après, plaisanter en les reproduisant,bref, un rayon de soleil pour son entou-rage, et surtout : le chapelet à la main.

C’est aussi cela que j’ai découvert : lebesoin de se tourner vers Dieu, dans unmode de vie précaire, et prendre cons-cience que la vie est un miracle de tousles jours. C’est pour cela qu’il est trèsimportant de rester en lien de solidaritéfraternelle et spirituelle par la prière. Etcela est vécu avec beaucoup de naturel etde simplicité, même s’il existe malheureu-sement aussi un phénomène de proliféra-tion des sectes dites "églises de réveil",phénomène de la misère, où l’on prometaux gens monts et merveilles. La solidaritépar la prière, par un accueil attentionné àl’autre, dans les moments de joie, de tris-tesse (les deuils sont de véritables fêtes),voilà beaucoup de choses qui nous lientles uns aux autres et que l’on néglige par-fois lorsqu’on est plus préoccupé par larecherche du confort individuel.

Et maintenant, me direz-vous, qu’est-ce que je fais de tout ce que j’ai vécu,deux mois déjà après mon retour ? Je di-gère, si l’on peut dire, cette expérience, enpartageant avec mon entourage les mo-ments inoubliables que j’ai passés là-bas.J’essaie aussi de maintenir des contactsavec les nombreux amis, mais ce n’est pasévident de rester en contact avec tous. Jecherche aussi des moyens de soutenirMonkole, sur le plan spirituel par la prière,mais aussi sur le plan matériel. Pas dansun but de rentabilité, mais surtout pourleur apporter un peu d’énergie et de soli-darité pour continuer leur si belle en-treprise, au nom du développement et dela dignité humaine.

Si vous souhaitez vous aussi apporterune pierre à cet édifice, n’hésitez pas !Vous pouvez le faire par la prière, d’abord.Vous pouvez aussi écrire à l’IECD. Et n’hé-sitez pas à en parler autour de vous, sur-tout si vous connaissez des personnesintéressées pour partir en volontariat, etnotamment un ou une infirmière, car jen’ai pas encore été remplacée. �

I.E.C.D. : 12 rue Rosenwald,75015 Paris, [email protected] (lesdons éventuels peuvent donner droit àune déduction d’impôts de 66%, mercide mentionner si vous souhaitez queles dons soient envoyés à Monkole)

Elise animera une soirée témoignagele samedi 7 janvier à 19 h, au CaféChrétien, 118 rue de Malabry, 92350Le Plessis-Robinson, 01 46 83 04 84.

D’autres photos sur le forum :www.monde-catholique.com

Partout des amis...

Ça vous ditquelquechose Tintinau Congo ?

On ne s’en-nuie pas àla choraleLa Colombedu Ciel

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EDUCATION

22 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

� Dans les familles où il y a un enfant en pre-mière année d’école primaire, on s’interroge :il ne sait pas encore lire ? sait-il écrire ? Etde s’inquiéter sur la “normalité”. Vous êtesgraphothérapeute. Qu’est-ce que ça veutdire ? A-t-on raison de s’inquiéter si tôt ?

L'écriture est le miroir de la personne ;elle est, par la main et l'instrument, le pro-longement de soi. Elle est un moyend'"écoute" de la personne, ainsi que le ca-nal de son être unique. Je peux témoignerdu changement opéré chez un sujet handi-capé scolairement et dans sa personnalitépar une écriture en difficulté ; lorsqu'uneaide est apportée, les bienfaits opérésretentissent non seulement sur le scolaire,mais concernent son identité et laconfiance en soi retrouvée. Le grapho-thérapeute est celui qui tente de soulagerune personne en souffrance par son écri-ture. Une telle aide n’est pas nécessaire àtous, en revanche une bonne pédagogie dedépart est indispensable...

� Vous êtes aussi un pédagogue qui vient depublier un "Manuel de préparation à la lectureet à l'écriture", pourquoi faut-il préparer lesenfants ?

Il s’agira là d’aider à construire unenfant à partir d'un geste juste parce quedétendu, établi sur des bases corporellesadaptées à la situation d'écrire : connais-sance vécue du corps dans un bon schémacorporel, appréhension de l'espace envi-ronnant qui conditionne l'organisation del'espace-feuille, intégration du rythme, carl'écriture, comme la parole, est rythmée.

Des théories contredites par les neu-robiologistes circulent encore dansl'Education Nationale. "L'écriture ne s'ap-prend pas" disait un inspecteur à une ins-titutrice, lors d'une visite dans sa classe.Il ne faut pas confondre écriture et dessin.Si le dessin est libre, l'écriture est soumiseà une calligraphie, laquelle impose desformes et une trajectoire. On ne trace pasune lettre en allant dans n'importe quelsens, mais en suivant un trajet propre àchaque lettre, ce qui facilite l'enchaîne-ment, l'ordre, et rend le geste plus souple,efficace et donc plus rapide !

Mais il est primordial de respecter lesphases de développement de l'enfant, lesdifférents stades ; ce qui signifie : ne pasle bousculer, pour ne pas créer de blo-cages et entraîner une situation d'échecchez un enfant dont le potentiel est par-fois très bon. Le regard du pédagogue doitporter sur un enfant vrai, et non sur unobjet fabriqué, un petit adulte cérébra-lisé, évalué, quantifié.

� Qu'appelez-vous un enfant vrai ?

C'est un être fait d'abord pour jouer,rire et chanter, vivre dans l'ordre quicomporte des règles simples et les petitescontraintes de la vie. L'enfant apprend lemonde en jouant, il s'exerce dans lemouvement, c'est ce qu'avait bien vuMaria Montessori.

Si l'on part de ce qui lui est naturel, onfait avancer l'enfant sur une route qui luiest familière, il peut apprendre sans peine ;du moins, les efforts qu'il déploie sontpayants. Il est stimulé et confiant. Voilà cequ’il faut savoir faire avant l’apprentis-sage de l’écriture proprement dit.

� C'est ce que vous avez essayé de faire enprenant pour support le chant et le mime ?

L'enfant aime chanter, cela le met enjoie, le dynamise ; le chant favorise aussila mémorisation, facilitant ainsi les ap-prentissages. "Le chant, nous dit Kodaly,embellit la vie et ceux qui chantent em-bellissent la vie des autres."

Le texte de chaque chant peut êtrel'occasion d'un mime. Pour mimer, l'en-fant va entrer dans la compréhension dutexte, l'intérioriser, accédant ainsi à lareprésentation mentale, base des appren-tissages. Le bébé s'exprime avec tout soncorps ; le petit enfant a encore besoin dece mode d'expression qui fait jouer tout lecorps.

� La plupart des graphismes de votre livre sontaccompagnés par des chants du folklore fran-çais...

Ces chants sont très connus et fontpartie de notre patrimoine culturel auquelnous devons être fidèles. Les enfantspeuvent ainsi partager avec leurs parents,et surtout avec leurs grands-parents, lajoie de chanter ensemble.

Le CD qui accompagne le livre comp-rend 44 chants interprétés par ValérieMeijer, professeur de chant. Sa très bonnediction ajoute aux mélodies un bénéficetechnique et pédagogique : l'oreille desenfants est nourrie de sons justes et demots bien articulés qu'ils vont pouvoirainsi mémoriser correctement. Ce CD est

Denise Berthet a été

institutrice, notamment

dans des instituts

médicaux pédagogiques.

Elle est “graphothérapeute”

et sait ce qu’il faut faire

pour apprendre aux enfants

à écrire correctement.

EcrirePEDAGOGIE

propos recueillis parBéatrice LEGOUIX

En France, on fait généralementécrire les enfants trop tôt

ne s’improvise pas

(

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EDUCATION

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 23

nécessaire car il existe parfois de nom-breuses versions de ces chants dont lerythme ne correspondrait pas à celui dugraphisme.

� Vous accordez aussi une grande importanceà la posture. Pourquoi ?

L'attitude du corps est primordialedans l'acte d'écrire. Le "tiens-toi droit"n'est pas tout à fait juste. L'appui sur lespieds, sur les ischions, permet aux vertè-bres de trouver leur place, d'être déten-dues, ainsi que les épaules. La respirationest libre. La bonne posture favorise l'équi-libration du corps et un meilleur glisser demain. J'ai consacré un chapitre à la postureparce que cela me paraît justifié.

� Aujourd'hui, on rencontre beaucoup d'enfantsdyslexiques ; quelle en est la cause ?

C'est un vaste sujet... Il faudrait dis-tinguer la fausse dyslexie de la vraie dys-lexie, heureusement rare.

Certaines dyslexies sont la consé-quence parfois désastreuse des méthodesglobales et semi-globales. Je ne m'étendraipas !

Etant donné la situation, il est d'autantplus important de préparer l'enfant auxapprentissages. Certains débutants ontplus de difficultés que d'autres à dif-férencier des sons proches, par exemple lesconsonnes sourdes et les sonores "p" et "b","t" et "d", "c" et "g". Ces enfants ont besoinplus que d'autres d'une préparation appro-fondie de leur acuité auditive, afin d'évi-ter les troubles dyslexiques qui lesmenacent.

Des chercheurs américains préconisentd'amplifier le niveau sonore des conson-nes car, selon eux, la zone de l'hémisphèregauche mobilisée pour distinguer les sonsproches serait moins étendue chez ces

enfants-là que chez les autres.Je préconise également des activités

qui font jouer les “organes phonateurs”et facilitent la mise en place de mouve-ments articulatoires justes pour éviter ouprévenir la dyslexie.

� Y a-t-il un âge idéal pour apprendre à lire età écrire ?

En France, on fait généralement écrireles enfants trop tôt, ne tenant pas suffi-samment compte de la maturation desfonctions. Leur main prend l'habitude dese crisper avec des tenues de crayon etdes positions erronées.

Or, nous savons qu'il faut sept fois plusde temps pour perdre une mauvaise habi-tude que pour en acquérir une bonne !

Ces enfants doivent ensuite consul-ter, ils font même parfois un rejet del'école. C'est là qu'intervient toute cettepréparation progressive du corps que l'en-fant apprend à habiter en même tempsqu'il acquiert des repères.

L'âge pour apprendre à lire et écrire ?C'est quand l'enfant possède des bases ;il a alors plaisir à lire et à aborder l'écri-ture, et non pas à se forcer pour faire plai-sir.

Quand c'est l'heure, tout se fait trèsvite ; c'est généralement autour de l'âgede 6 ans. (voir le livre "Ecrire à 5 ans ?" deM. Auzias qui, dans le cadre de l'hôpitalHenri Roussel, à Paris, a fait en équipe desrecherches statistiques qui prouvent qu'é-crire à 5 ans ne donne pas d'avance sur les

enfants de 6 ans).Certains enfants, des filles en parti-

culier, très habiles dans leur motricité fine,peuvent être précoces dans ce domaine.Inversement, d'autres enfants, très intel-ligents, sont gênés par un décalage entrela rapidité de la pensée et la main qui nesuit pas. C'est pourquoi il n'est finalementpas bon d'indiquer un âge de façon précise.Il est en tout cas très préjudiciable decomparer les enfants entre eux, particu-lièrement en maternelle où ils ont desrythmes d'évolution différents qui doiventêtre respectés.

Il ne faut pas oublier que l'enfant adroit à l'erreur dans tout ce qu'il accom-plit. Exiger trop de perfection engendrel'anxiété. La réalisation correcte d'un gesteou d'un graphisme peut demander plu-sieurs séances. Il est bon de savoir atten-dre que ça s'organise dans son cerveau etdans ses fibres musculaires ; il faut encou-rager l'enfant et lui donner confiance.L'enfant a besoin de sentir qu'on l'aime etque l'on croit en ses capacités, car lemoteur est aussi affectif. �

"Manuel de préparation à la lecture et à l'é-criture - Des graphismes en chantant", (livre172 pages 15 € + CD 4 €), disponible chez :Cyriaque Editions, B.P. 5042, 38821 GrenobleCedex 2, tél. 04.76.22.35.65 et aussi chezl’auteur : Denise Berthet, 8, rue des Lilas38240 Meylan.

"Manuel d'apprentissage de l'écriture, ma-ternelle - CP", éditions Retz.

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EXPOSITIONS

e XVIe siècle constitue pour Toulouse unvéritable âge d’or au sens propre. Lesconfréries et les fabriques d’église pro-spèrent et n’hésitent pas à payer à bonprix les œuvres liturgiques des orfèvres.

Ceci va permettre l’essor du métier par l’excel-lence des techniques à travers le compagnon-nage et une corporation des orfèvres toulousainsbien organisée et stable.

Cette exposition s’inscrit dans le cadre histo-rique de la plus vaste province du royaume deFrance, regroupant, entre la Garonne et le Rhône,les deux généralités de Toulouse et de Mont-pellier. Toulouse est incontestablement le foyerde ce foisonnement : Jean Thuile dans un ou-vrage paru en 1969 et qui fait toujours référence,l’Orfèvrerie en Languedoc, y recense 496 orfèvrespour un total de 28 foyers de création. Ce chiffreest bien supérieur à ceux des principaux centresenvironnant. Montpellier notamment, chef-lieude l’autre généralité, n’en compte que 54. Cescentres secondaires, très nombreux, ne cessentd’alimenter Toulouse en artisans de qualité.

Depuis l’époque de la publication de l’ouvragede Jean Thuile, l’apparition du “trésor de Mi-repoix” - acquis par le musée du Louvres - a per-mis de mieux connaître l’art de l’orfèvrerie engénéral et notamment les poinçons toulousainsles plus anciens. On a ainsi pu mettre en place denouvelles datations et attributions des œuvres.

Ces objets, façonnés dans les matériaux lesplus précieux, or, argent, vermeil, sont très sou-vent destinés à l'exercice du culte. Même si, par-fois, ils sortent rarement de la pénombre dessacristies. Outre les calices et autres ciboires uti-lisés lors des cérémonies religieuses, on trouved'autres pièces liturgiques, reliquaires et croix deprocession, aux décors somptueux, auxquelles les

Trésors d'orfèvrerieen Lang

TOULOUSE

C’est au musée Paul-Dupuy à

Toulouse qu’ont été rassemblées

de nombreuses œuvres sacrées qui

constituent un témoignage unique

sur le patrimoine culturel religieux

du Languedoc.

L

Reliquaire de Saint Gauderic,Pierre I Delezat, 1541,

argent doré, Aude.

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Ces objets,façonnés dans les matériaux les plus précieux

24 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

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mélanges de métaux travaillés, ornés parfois depierres précieuses confèrent une grande préciosi-té. Grâce aux prêts de plusieurs musées et éta-blissements paroissiaux et en partenariat avec lesconservateurs des Antiquités et Objets d'Art del'aire géographique du Languedoc historique,environ cinquante pièces ont pu être réunies.

Ce premier rassemblement dans les salles dumusée Paul-Dupuy constitue un évènement etdevrait permettre de mieux connaître et appré-cier cette production encore méconnue du public.Une série de conférences sur l’orfèvrerie toulou-saine et une publication faisant le point sur l'étatdes connaissances accompagnent d’ailleurs cetteexposition. Il permet aussi de valoriser des objetspour la plupart issus du patrimoine rural etreligieux. Certains sont toujours utilisésmême si leur présentation au public estexceptionnelle. L'expositionprésente éga-lement quelques pièces d'archives évo-quant le travail de la corporation desmaîtres orfèvres ou les commandes fai-tes par les communautés religieuses.

Les modèles iconographiques carac-térisant l'orfèvrerie du XVIe siècle res-tent fidèles à l'art gothique : on retrouve lamême iconographie et la même structure archi-tecturale, comme en témoignent les croix pro-cessionnelles. Ce maintien s'explique par latransmission des matrices à motifs décoratifstransmis pendant plusieurs générations desanciens aux jeunes maîtres.

Au XVIe siècle, le renouveaustylistique apporté par la Re-naissance s'exprime néanmoinsà l'intérieur de ce cadre go-thique : l'introduction d'un dé-cor nouveau (candélabre, rinceaux, feuilles d'a-canthe, chimères…) est par exemple visible surle décor du reliquaire de Saint-Gauderic. Demême, les calices à décor de flammes et derayons tels les calices de Claude Mazas et dePierre Mestre démontrent totalement l'apportdécoratif de la Renaissance. L'influence de l'ar-chitecture reste très grande sur les objets. Legoût pour la joaillerie et l'émaillerie se diffusedans le Languedoc : éclatantes et colorées, on

retrouve ces matières sur le buste-reliquaire deSaint Lizier notamment.

Ainsi, dans le cadre d'une percée des modèlesrenaissants au creux d'une structure gothique, lesœuvres liturgiques du XVIe siècle font preuved'une grande diversité, tant au niveau des ma-tières que des formes. �

Musée Paul-Dupuy. 13 rue de la Pleau (rueOzenne) 31000 Toulouse. Exposition ouvertetous les jours sauf le mardi et les jours fériésde 10h à 17h jusqu’au 20 février 2006. Tél. 05.61.14.65.50.

par Grégoire COUSTENOBLE

uedoc

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 25

AntoineFrechrieu, Croixprocessionnelle,XVIe siècleargent sur âmede bois,Aveyron.

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Buste reliquaire deSaint Lizier, AntoineFavier, 1531, Argentdoré et polychrome,Le trésor de Saint-Lizier, Ariège,.

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EXPOSITIONS

26 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

ent quatre chefs d’œuvre, prêtés parles plus grands musées américains,russes et européens, résument cettenouvelle manière de peindre qui nerésulte ni d’une théorie comme le

Futurisme, ni d’un système comme leCubisme, autres révolutions artistiques de l’é-poque. Matisse et Derain se sont installéspour quelques mois d’été en 1905 dans lepittoresque village de pêcheurs de Collioure,se laissant griser par la radieuse lumière duMidi méditerranéen.

Matisse qui a fait venir le jeune Derain,racontera plus tard l’intime proximité pictu-rale qui a uni alors les deux hommes. En cesquelques semaines de découverte, leur pro-duction – dessins, croquis, aquarelles, toiles –est abondante et d’un éclat, d’une violencedans un aspect inachevé ! qui vont marquerle siècle.

Matisse retournera de nombreuses fois àCollioure, avec femme et enfants, pour desséjours prolongés pendant les hivers suivants

et jusqu’à la guerre. Il expliquera plus tard àTériade : "Le Fauvisme secoua la tyrannie duDivisionnisme… Il y a aussi l’influence deGauguin et de van Gogh. Voilà les idées d’a-lors : construction par surfaces colorées,recherche d’intensité de la couleur. La lumièren’est pas supprimée mais elle se trouve expri-mée par un accord des surfaces coloréesintensément." Et il conclut : "Le Fauvisme…fut aussi la première recherche d’une synthè-se expressive."

On s’étonne devant cette succession depaysages, de natures mortes aux légumes etfruits presque exotiques, poivrons, pastèques,oranges, de bateaux de pêche tirés sur laplage avec leurs splendides voilures. La végé-tation méditerranéenne recouvre cette natureaccueillante, semée de chênes liège et de pal-miers, de pins, oliviers et orangers. Avec unevie locale pittoresque et des plages, desrochers, des criques…

Les aquarelles sont le premier moyend’appréhender un univers aussi luxuriant. Lesdeux artistes cherchent les couleurs domi-nantes, contrastées et les peignent en aplat,avec des teintes pures, en simplifiant les for-mes pour les accentuer.

A l’huile, les textures, les pâtes accentuentles effets d’improvisation et l’impact de la touche.

"Les Toits de Collioure" vus par Henri Ma-tisse reflètent l’éclaboussement d’une lumièrezénithale, dans l’ordonnancement régulier etl’équilibre des masses. Les notations coloréessont posées dans un espace sans pesanteur.

Voyons par contraste la toile d’AndréDerain "Collioure, le village et la mer". Laconstruction est dynamique, la ligne obliquedes toits, la pente forte de la colline viennentbuter sur la montagne d’en face qui domineune mer bleu marine. La puissance éclatantedes orangés se confronte à la densité quasisolide de l’eau.

Le "Faubourg de Collioure" offre une com-position du même effet, dans le retentisse-ment des matières colorées se détachant surl’eau, avec drapeaux et oriflammes, le rythmedes bateaux semés de taches vives ; un per-

Le musée Matisse du Cateau

Cambrésis célèbre, après et avec

le musée d’art moderne de Céret,

le centenaire du Fauvisme.

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A Collioure,MATISSE - DERAIN

La productionde Matisse et Derain va marquer le siècle

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Henri MatisseDame à la terrasse, été 1906,Huile sur toile,65 x 80,5 cmL'Ermitage, Musée d'Etat Saint-Pétersbourg

l’invention du Fau

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EXPOSITIONS

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 27

sonnage est à l’avant, faisant écho aux mai-sons de l’autre côté de la baie.

Matisse écrit déjà : "Pour moi le sujet d’untableau et le fonds de ce tableau ont lamême valeur… Aucun point n’est plus impor-tant qu’un autre. Le tableau se fait de lacombinaison de surfaces différemment colo-rées…". Tandis que Derain remarque "unenouvelle conception de la lumière… la néga-tion de l’ombre. Ici les lumières sont très for-tes, les ombres très claires. L’ombre est toutun monde de clarté et de luminosité qui s’op-pose à la lumière du soleil : ce qu’on appelledes reflets."

Deux portraits nous mènent à conclure. Ilssont réciproques. Matisse peint en buste

André Derain. Vu un peu d’en dessous, lejeune peintre porte un béret rouge renversévers l’arrière et sa moustache noire tranchesur la grosse tache de l’ombre verte. Le regardqui semble lointain est chargé d’acuité.

Derain fait un portrait presque intime deson ami Matisse. Une chemise bleue éteintsur un fond vert brun, une pipe coudée et deslunettes à peine esquissées… ces élémentsforment le cadre d’un visage d’une rareintensité, au regard sombre, tenace et magni-fique…

Cette exposition admirable montre l’éclo-sion d’une nouvelle forme de peinture. Lepaysage y prend une qualité expressive qu’iln’avait jamais connue auparavant. L’artistepose sur sa toile des couleurs qui semblentnaître littéralement de son émotion.

Une prodigieuse aventure picturale dontles retombées illuminent encore notre au-jourd’hui… et qui s’est produite dans le Sud, àl’instant même où Braque et Picasso inven-taient le Cubisme à Paris. �

"Matisse-Derain - Collioure 1905, un été Fauve - Le centenaire du fauvisme", jusqu’au 22 janvier2006, au Musée départemental Matisse, PalaisFénelon, 59360 Le Cateau Cambrésis, Tél. 03.27.84.64.78.

Des couleursqui semblentnaîtrelittéralementde sonémotion

par Ariane GRENON

André DerainPortrait d'Henri Matisse,

1905,Huile sur toile,46 x 34,9 cm

Coll. Tate - Londres

André DerainVue de Collioure, 1905,Huile sur toile,68 x 82 cmColl. Museum Folkwang - Essen

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HISTOIRE

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epuis deux siècles, Louis XVIest resté un roi très présentdans la mémoire nationalemais il est à tous égards mé-connu. D’abord parce qu’on

place toujours le roi sous l’éclairageviolent de la Révolution française – savie étant regardée comme un long pré-lude à son exécution. Ensuite parce queles historiens nous ont présenté deuxséries de clichés marqués au coin deleurs convictions politiques. Il y avait leroi martyr, victime innocente de la fu-reur révolutionnaire. Il y avait le roi fai-ble, jouet de son entourage, prisonnierde sa cour, défenseur du vieux monde –l’homme du veto, le fuyard de Varennes.

Lassés de ces répétitions, se doutantque le cas de Louis XVI était beaucoupplus compliqué que ne l’affirmaient seshagiographes et ses détracteurs, lespassionnés d’histoire, et de toutes opi-nions, attendaient qu’un biographe aitle courage de reprendre l’ensemble dela question, sans préjuger de rien.

L’attente fut longue mais voici cettebiographie. Historien spécialisé dans leXVIIe siècle (on lui doit entre autres ou-vrages majeurs un Fouquet et un LouisXIV ), Jean-Christian Petitfils a entreprisvoici une dizaine d’années des recher-ches qui l’ont conduit à rédiger un ou-vrage monumental (un millier de pages)qui est sans aucun doute la plus véri-dique jamais publié sur le dernier roi del’Ancien Régime.

Malgré l’épaisseur et la densité dulivre, il ne faut pas hésiter à plongerdans cette immense enquête historique.On ne s’y ennuie pas, car l’auteur a lesens du récit et le sens de la mise enscène, sobre et précise, sans que rien dela recherche savante ne soit sacrifié.

Au fil de cette longue histoire, lelecteur parvient à saisir presque com-plètement la personnalité du roi sansjamais perdre de vue les transforma-tions sociales et culturelles, la logiquedes rapports de force, les tentatives deréformes et les obstacles qu’elles ren-contrèrent, les concours de circonstan-ces et les aléas climatiques – tout cequi contribua à l’apparition de cet évé-nement inouï qui semble commencer ets’accomplir tout à la fois le 14 juillet1789.

L’Histoire n’étaitpas écrite d’avance

Mais le livre de Jean-Christian n’estpas une nouvelle histoire de la Révolu-tion française qui prendrait Louis XVIcomme figure principale. Il s’agit d’unevéritable biographie, qui décrit son en-fance de prince puis de dauphin etévoque son règne comme si nous n’enconnaissions pas la fin.

De fait, plus le lecteur approfonditsa connaissance du XVIIIe siècle et de lapolitique royale, plus il se persuade quel’histoire en marche recelait plusieurspossibilités, réformistes ou révolutionnai-res, et plusieurs sortes de révolutions :révolution royale, révolution pour le roi,révolution avec le roi… la révolutioncontre le roi étant, en 1789, la plusinvraisemblable de toutes les hypothèses.

Voilà qui dérange la thèse d’un des-tin personnel assigné dès la prime jeu-nesse à la guillotine, de l’échec prédé-terminé d’un règne défini par un abso-lutisme frappé de désuétude, d’unecondamnation inscrite dans le sensd’un sens d’une histoire qui auraitconduit la France des Lumières à enfinir avec une monarchie vermoulue.

La vie de Louis XVI est un immenseparadoxe qui dérangera ceux qui ontune vision naïve de la royauté d’AncienRégime, justement parce que le petit-fils de Louis XV – si détesté à la fin desa vie – fut un modèle de vertus mo-rales et politiques : ce mari fidèle étaitun homme bon et généreux, qui aimaitvraiment le peuple dont il avait lacharge et qui souhaitait sincèrementassurer la prospérité du royaume et lebonheur de chacun.

A cette image du roi traditionnel,paternel sinon paternaliste, il fautajouter celle d’un prince moderne, in-telligent, cultivé, réellement éclairétant il était passionné par les scienceset les techniques. Louis XVI n’est pas cebricoleur de serrures si souvent moquémais un homme des Lumières, qui parleplusieurs langues étrangères, lit dans letexte les philosophes anglais, connaîtparfaitement les institutions britan-niques, maîtrise les choses de la marineaussi bien qu’un ingénieur, se passionnepour les explorations lointaines commel’attestent les instructions qu’il rédige àl’intention de La Pérouse, démontre à

Pourquoi Louis XVI ne

parvint-il pas à éviter le

séisme révolutionnaire ?

Sa légendaire faiblesse

n’explique pas tout.

Savante et mesurée, la

biographie de Jean-

Christian Petitfils - qui

vient de recevoir le Prix

Combourg - permet de

comprendre comment

se noua la tragédie.

Louis XVIREDECOUVERTE

par Alexandre DA SILVA

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Louis XVI n’est pas ce bricoleurde serrures si souvent moqué

le taciturne

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HISTOIRE

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 29

maintes reprises ses qualités de diplo-mate et de stratège.

Jean-Christian Petitfils détruit doncle portrait du roi balourd et réaction-naire qui, absorbé par ses chasses,n’aurait rien vu venir. Mais les émi-nentes qualités de Louis XVI font de savie une énigme : comment ce roi bon etintelligent est-il devenu l’artisan de sonpropre échec, l’homme présenté commemonstre et tyran dont la mise à mortétait absolument nécessaire ? Les ha-giographes nient le paradoxe en souli-gnant la noirceur de ses adversaires : lebon roi aurait été victime du complotmaçonnique, des intrigues du duc d’Or-

léans, des agents appointés de l’Angle-terre… Fallacieuses explications : lesfrancs-maçons jouent un rôle marginal,l’agitation "orléaniste" est anecdotiqueet l’on ne trouve nulle trace de l’oranglais.

Dénouer le paradoxe

Pour comprendre comment se nouela tragédie, il faut reprendre par lemenu toutes les affaires du règne et

porter sur la personnalité du roi un re-gard neuf – sans pour autant rejeterl’accusation de faiblesse sous prétextequ’elle aurait été trop souvent et tropmécaniquement reprise.

Tel qu’il est mené par Jean-ChristianPetitfils, l’examen du caractère du roirenouvelle la question sans la résoudretout à fait. Louis XVI, comme tout êtrehumain, conserve sa part de secret.Mais nous devons prendre en compte letraumatisme subi par un enfant tombé

Pour comprendre comment senoue la tragédie

(

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HISTOIRE

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dans la solitude après la mort de sesparents et de son frère aîné. Solitudemorale et affective, qui ne compensaitpas l’enseignement banal du brave ducde La Vauguyon, et qui explique l’ex-trême timidité du souverain, sa mé-fiance maladive. Ces facteurs négatifsjustifie le surnom que lui donne sonbiographe : Louis le Taciturne. Tel estbien le trait principal de caractère del’homme qui dit à son avocat Males-herbes lors de son procès : "J’aimemieux laisser interpréter mes silencesplutôt que mes paroles".

Cette fragilité première n’empêchepas Louis XVI d’être un roi moderne, in-telligemment réformateur, capable degrandes et bonnes décisions. Il fallaitde la force pour réformer le statut desprotestants, améliorer la condition desJuifs, abolir la torture, affronter les Par-lements. Il fallait de l’intelligence et unvrai courage pour entreprendre desréformes d’une telle ampleur que Jean-Christian Petitfils les présente, avec rai-son, comme Révolution royale. Le pre-mier acte (manqué) de cette révolutionest en 1771 la mise au pas des parle-mentaires. Le second, qui aurait pu êtredécisif, fait suite à l’expérience d’abso-lutisme éclairé de Turgot et à la gestionconservatrice de Necker qui heurte lesFrançais en augmentant leurs impôtspour payer les emprunts levés pour fi-nancer la guerre d’Amérique… alors quele soutien populaire à cette guerre per-mettait de la financer directement parun impôt qui aurait été facilement ac-cepté.

Le second acte de la Révolutionroyale, c’est le plan de réformes présen-té par Calonne : égalité devant l’impôt,création d’une banque d’Etat, abolitiondes douanes intérieures, libération ducommerce… Louis XVI soutient avec en-thousiasme son ministre qui se heurte àla violente réaction des Notables. Le roiaurait pu tenter, à la manière des pre-miers capétiens, une alliance avec lepeuple contre les privilégiés. Il voitcette possibilité, donne toute la publi-cité possible aux réformes, mais le peu-ple ne répond pas à l’appel car ses re-présentants actifs sont engagés dans lagrande alliance anti-absolutiste, celledes patriotes qui unit les différentes

castes nobiliaires, la bourgeoisie et lesporte-parole du menu peuple.

Sous la formidable pression des No-tables et de la Cour, le roi finit par ren-voyer Calonne. Dans la vie de Louis XVI,cet échec cinglant marque un tournantdécisif et catastrophique : Jean-Christian Petitfils décrit un hommebrisé, sombrant dans une longue etprofonde dépression nerveuse.

L’échec de larévolution royale

La Révolution royale a échoué :place à la Révolution tout court. Cetenchaînement était-il inévitable ? Cer-tainement pas ! Avant d’être un roihumilié (le retour à Paris de la familleroyale), contesté (Monsieur Veto) puishaï comme despote sanguinaire, LouisXVI fut un roi populaire comme l’attes-te son voyage à Cherbourg (1786) où ilse montre sous son meilleur jour :attentif, cordial, généreux. Cet hommeaux goûts simples est tout simplementheureux d’être avec son peuple et de sevoir aimé.

Le peuple français, sous le règne deLouis XVI, n’est pas un troupeau d’indi-vidus affamés et écrasé. Agrandie de laLorraine en 1776 et de la Corse, dispo-sant de ses territoires d’outre-mer, laFrance est un pays riche qui bénéficied’un impressionnant dynamisme démo-graphique : avec 27 millions d’habi-tants, c’est le pays le plus peuplé d’Eu-rope, loin devant l ’Angleterre (9millions). Son agriculture est prospère,son industrie, qui utilise des techniquesde pointe, est en voie de développe-ment rapide. Somme toute, la Révo-lution à venir ne sera pas une insurrec-tion de la misère, ni la protestationd’un peuple tout uniment progressistecontre un pouvoir radicalement réac-tionnaire.

En réalité, la crise est politique. Dèsla fin du règne de Louis XV, la légitimitédu pouvoir royal est devenue probléma-tique. Ce n’est pas seulement la fautede celui qui avait été "Bien-Aimé" : ladétestation du roi vieillissant est lesymptôme d’un divorce naissant etrapidement croissant entre l’opinionpublique, nouvelle puissance, et la cou-

ronne : les Français qui constituentl’Opinion n’identifient plus le roi et leroyaume, mais commencent à se regar-der les uns les autres comme citoyend’une Nation distincte du pouvoir poli-tique et de celui qui l’incarne.

Malgré les grandes tentatives de ré-forme, malgré l’affaiblissement pro-gressif du système absolutiste, malgrél’intelligence du roi et de plusieurs deses ministres (l’excellent Vergennes,Calonne déjà cité) l’accord entre l’Etatréformateur et le peuple dynamique nepeut se faire parce qu’il n’y a pas delieu institutionnel de dialogue et deconfrontation : faute d’une représenta-tion nationale, dont l’Angleterre fournitpourtant l’exemple connu, bien étudiéet fort admiré, le pouvoir ne parvientpas à opérer la transformation indis-pensable d’une monarchie administrati-ve en une monarchie parlementaire. Ouplutôt, il y parvient trop tardivement etsous la contrainte, en 1789 et après,sans que Louis XVI, à nouveau brisé parla mort de son fils, puisse maîtriser lecours des événements.

Ce manque de dialogue entre lespouvoirs et l ’absence de lieu deconfrontation des forces sociales ex-plique la violence qui affecte, bienavant la prise de la Bastille, ce paysriche et prospère mais empêtré dans leconservatisme des parlementaires etparalysé par la réaction des privilégiés.

Les petits et grands événementsconnus (le Collier de la Reine, les EtatsGénéraux, Varennes…) sont exposésavec talent par Jean-Christian Petitfilset enrichis de précisions qui nousaident à les mieux comprendre.

Rien n’est jamais joué. A chaquetournant de la Révolution, on aperçoitplusieurs chemins possibles mais lamécanique antiroyale finit par s’enclen-cher et détruit l’institution que nombrede révolutionnaires n’avaient pas sou-haité ruiner. Le débat sur ces enchaîne-ments reste ouvert mais il semble quedésormais on puisse s’accorder sur lasignification de la mise à mort de ce roitrès-chrétien, qui vécut en chrétiencomme peu de capétiens et qui mouruten chrétien – sans que le caractèresacrificiel de son exécution parvienne àréconcilier les Français. �

(1) Jean-Christian Petitfils,Louis XVI, Editions Perrin, 2005.1 035 pages. 27 €.

La Révolution à venir ne sera pasune insurrection de la misère(

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THEATRE

e quoi nous parle donc "6 X 5" ? De larencontre de deux femmes qui relèventde la maison de repos. Deux généra-tions, deux histoires, deux destins. Onest là face à une de ces pièces du style

"tranche de vie", sans réel début ni achèvement,mais qui construisent une atmosphère.L’exercice est très réussi. Il y a là un texte devérité servi par des comédiennes dont le jeucolle à la réalité finement décrite.

La folie est dite,mais sans excès. Ledésir d’aller mieuxaussi. La dimensionplus ou moins dés-ordonnée de cettefuite devant le mal-être est bien miseen évidence. C’esten creux qu’est po-sée la question desavoir s’i l vautmieux donner desavis ou un coup demain pour mieuxaider l’autre.

Si la poésie de cette pièce est triste, elle estclairement plus mélancolique que morbide,

même si l’une des protagonistes est ob-sédée par la mort tandis que l’autre l’estpar les chiffres.

Le ton est juste, d’un texte qui saitdire la souffrance dans le style propreaux gens dérangés : "je suis libre d’êtredifficile, juste pour rester en vie", "tu esà côté de ta joie si tu es tout le temps entrain de la regarder". On assiste, peu àpeu, à la naissance d’une affection. Al’écoute de ces dialogues, la questionlancinante du spectateur est de savoir siau moins l’une d’elle va réussir à sortirde sa prison intérieure, dans cetteambiance de douceur.

La mise en scène offre quelquestrouvailles graphiques, l’étirement debas est sans doute un des plus réussis.Mais ce sont surtout poésie, mélancolieet silence qui forment l’impalpable char-me de cette pièce. �

Imbécilesheureuses

"6 X 5”par Pierre FRANÇOIS

La folie passagère, ou qui s’installe,

est le thème d’une première pièce

fort bien troussée, avec réalisme,

douceur, poésie, tendresse...

6 X 5, ou le bonheur a besoin detémoins", de et mis en scène par Shellyde Vito. Avec Léonor Bonneval etViolaine Gillibert. Du mercredi ausamedi (20h30) (sauf 24 et 31/12)jusqu’au 14 janvier. Au GuichetMontparnasse, 15 rue du Maine,75014 Paris. Places à 18/TR 13 €.

DA oublier ou se remémorerAller voir "Labo Lubbe" est une faussebonne idée. On a là une pièce alléchante-"un théâtre documentaire poétique quiréhabilite Marinus van der Lubbe, incen-diaire du Reichstag en 1933, longtempsconsidéré comme un débile manipulé",dixit l’Officiel des spectacles – mais quine vaut ni les trois étages qu’on doit gra-vir à pied pour arriver dans la salle, ni les21 € du billet. Dommage car cette piècecomporte de très bons aspects, mais ellesouffre d’une expression de violence qui agresse le public lui même et d’une mise enscène dissonante. En effet si céder au procédé classique qui consiste à insérer une piècedans la pièce peut être d’un effet plaisant, encore faut-il qu’il y ait quelques liens entreles deux parties…Mais par contre on se réjouit de ce que des pièces déjà signalées il y a un momentcontinuent à tourner. C’est ainsi "Charlotte Corday, monstre ou ange de la liberté ?" quiavait commencé au Nord-Ouest se retrouve maintenant au théâtre Hébertot (2) et "Reste-t-il des gens civilisés à Paris ?" est parti à la comédie destrois bornes. (3) Tandis que "le Tigre" a repris Côté Cour (4) et "Mon alter Hugo" au théâtreMarigny (5) pendant que "Les héritiers" ont déménagé au théâtre Rive gauche. (6) Signalons enfin deux spectacles “d’Avent”, de Francesco Agnello,à la crypte saint Sulpice (7) "Claire d’Assise" et "Catherine de Sienne". �

(1) "Labo Lubbe", de Yves Pagès. Avec Stéphanie Constantin, Gianfranco Poddighe,... Les lundis,mardis, vendredis et samedis (20h), jeudis (19h), dimanches (17h), jusqu’au 11 décembre. Au Théâtrede la Cité internationale, 17 bd Jourdan, 75014 Paris. Places à 21/TR 14 et 12,50 €. Tél. 01.43.13.50.50. La pièce sera donnée le 24 janvier 2006 au théâtre Antoine Vitez d’Aix en Provence et le 2 févrierà l’Athanor d’Albi. (2) 78 bis Bld des Batignolles, 75017 Paris. Jusqu’au 31/12. (3) 32 rue des 3bornes, 75011 Paris. (4) 12 rue Edouard Locroy, 75011 Paris. (5) Carré Marigny, 75008 Paris. (6) 6rue de la Gaîté, 75014 Paris. Jusqu’au 31/12 (7) 33 rue Saint Sulpice, 75006 Paris. Jusqu’au 17/12.

© BENJAMIN SERERO

La folie est dite,mais sans excès

"Labo Lubbe"

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CINEMA

32 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

L e cinéaste polonais Krysztof Kies-lowski était un habitué des pro-jets ambitieux lui permettant d’a-

border des thèmes qui lui étaient cherscomme le destin, la foi ou la famille.On se souvient, notamment, de sa sériedes «Décalogues» et de la trilogie«Bleu, Blanc, rouge». Avant de dispa-raître, il avait pour projet de tournerune autre trilogie sur le paradis, l’enferet le purgatoire. Un premier volet,«Heaven» a déjà été porté à l’écran parle cinéaste allemand Tom Tykwer. Da-vid Tanovic a voulu adapter un secondvolet sur l’enfer et a collaboré avec lescénariste du cinéaste polonais, Krzys-ztof Piesiewicz.

A Paris, dans les années 80, unhomme vient de sortir de prison, maisil est rejeté par sa femme. Sous le

coup de la colère, il la brutalise et sesuicide devant ses trois petites filles.Les trois sœurs sont maintenant adultes et mènent leur vie chacune deson côté. Sophie, l’aînée, est mariée,mais sa vie de couple n’est pas aubeau fixe. Anne, la cadette, entretientune relation amoureuse avec un pro-fesseur qui pourrait être son père.Céline, quant à elle, est célibataire, ets’occupe de leur mère. Un jour, undénommé Sébastien vient dévoiler unsecret au sujet de leur père.

Danis Tanovic signe un dramepuissant, sombre et dur. Adoptant cer-tains partis pris stylistiques qu’affec-tionnait Kieslowski, il parsème sonrécit de métaphores et de symboles.S’il n’a pas le brio et la subtilité de sonaîné (certains symboles sont un peutrop appuyés), il nous offre néanmoinsune œuvre dense qui aborde de nom-breux sujets comme l’incommunicabi-lité et le vide de notre société maté-rialiste, et analyse avec justesse lemal-être de ses personnages. �

L’enfer. Drame français (2004) de Danis Tanovic, avecEmmanuelle Béart (Sophie), Karin Viard (Céline), Marie Gillain(Anne), Carole Bouquet (la mère), Jacques Gamblin (Pierre),Jacques Perrin (Frédéric), Guillaume Canet (Sébastien), MikiManojlovic (le père) (1h35). Sortie le 30 novembre 2005.

Harry Potter et la coupe de feu

Harry Potter entame sa quatrième annéeconsécutive à l’école des sorciers de Poudlard. Ilfait une série de cauchemars dans lesquels il ala vision d’un complot fomenté au sein ducollège pour redonner une apparence corporelleà Lord Voldemort, son ennemi mortel. Aucollège, le professeur Dumbledore annonce auxélèves que le Tournoi des Trois Sorciers aura lieucette année à Poudlard. Il s’agit du quatrième volet des aventures d’HarryPotter porté à l’écran. Harry et ses amis sontmaintenant de jeunes adolescents, ce qui donnelieu à quelques réjouissantes notes d’humour.Les effets spéciaux sont une nouvelle foiséblouissants et le rythme est particulièrementenlevé. L’atmosphère est, par contre, beaucoupplus sombre et violente que celle des précédentsépisodes et devrait réserver le film à un publicrelativement averti. L’univers de la sorcellerie estbanalisé, ce qui peut nécessiter une certainemise au point de la part des adultes. M.-L. R.

Film fantastiqueaméricain (2005) deMike Newell, avecDaniel Radcliffe(Harry Potter),Rubert Grint ( Ron),Emma Watson(Hermione), RalphFiennes (Voldemort),Katie Leung (1h41).Sortie le 30 no-vembre 2005.

FoonDans un lycée de la banlieue ouest dePhiladelfoon, plusieurs bandes rivales, dont celle des Foon, s’affrontent.Les Quiches ont écrit et réalisé une parodie desfilms de collèges américains. Mais cette comédietombe vite dans la facilité, et l’humour ne secaractérise pas vraiment par sa finesse. Elle joue pleinement sur l’outrance et lacaricature. Les chrétiens américains en prennent d’ailleurs pour leur grade.

M.-L. R.

Comédie satiriquefrançaise (2005) deBenoît Pétré, DéborahSaiag, Mika Tard etIsabelle Vitari (LesQuiches), avec AlexandreBrik (Brian), MayaneDelem (Cyndy Pam)(1h22). Sortie le 30novembre 2005.

Palais royal !Armelle, orthophoniste timide, est mariée à Arnaud, le fils cadetdu roi. Celui-ci profite de son statut privilégié pour mener une vieoisive. Mais, à la mort du monarque, Arnaud est choisi audétriment de son frère aîné pour régner. Les premiers pasd’Armelle en tant que reine s’avèrent difficiles.Valérie Lemercier signe une savoureuse comédie d’une drôlerie

irrésistible. Elle croque avec tout l’humour et le mordant ravageur qu’on lui connaît l’univers des têtescouronnées. L’interprétation est sensationnelle. Catherine Deneuve nous offre une performanceparticulièrement réjouissante dans le rôle de la reine-mère. Dommage qu’il y ait plusieurs scènestriviales, pas toujours d’un très bon goût.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Comédie française (2005) de Valérie Lemercier, avec Valérie Lemercier (Armelle), Lambert Wilson (Arnaud), Catherine Deneuve (la reine Eugénia),Michel Aumont (René-Guy), Mathilde Seigner (Laurence), Denis Podalydès (Titi), Michel Vuillermoz (Alban) (1h40). Sortie le 23 novembre 2005.

Cette œuvre constitue

un bel hommage au cinéaste

polonais aujourd’hui disparu

Krzysztof Kieslowski.

Un drameFamilialL’ENFER

par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Danis Tanovic a réuniun casting éblouissant,avec un superbe triod’actrices(

Page 33: ISSN 0015-9506 Quand le cardinal Van ThuanFRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°3001 - 2 décembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire Quand le cardinal

On n’a pas l’habitude d’entendre detels témoignages à la télévision, sur-tout à une heure de grande écoute.

D’autant plus que Jean-Luc Delarue, ani-mateur de l’émission, semble fasciné par ceque ses invités lui racontent. Julien, 22 ans,fait des études de sociologie. Il se destine àla prêtrise, au grand dam de ses parents (ilest fils unique). Manou, 22 ans, lui, veutdevenir pasteur. Il va bientôt se marier avecLaureen et, en attendant ce jour béni, il vitdans la chasteté. Batya, 17 ans, a choisi defaire son Alya, c’est-à-dire de partir s’ins-taller en Israël. Violaine et Jérôme, 21 et 31ans, veulent constituer un groupe de priè-res charismatique.

���� Être prêt à tout quitter pourl’amour de sa vie, c’est compréhensible,lorsqu’il s’agit d’un amour humain (latélévision est remplie de ces histoires d’a-mour absolu). Mais tout quitter pour l’a-mour de Dieu, ça, ce n’est pas banal. Desreportages suivent les uns et les autresdans leur vie quotidienne, donnent laparole à leurs proches (qui ne compren-nent pas toujours le sens de cet engage-ment) et les laissent longuement s’expli-quer sur le sens de cette vie nouvelle.Cette émission est passionnante (même si

l’on peut trouver certains témoignages unpeu naïfs), d’autant que tous ces jeunesaffirment tranquillement leur rejet desvaleurs exclusivement matérielles denotre société. Le plus réconfortant, c’estde constater le bel équilibre de Julien, leséminariste, qui ne se voile pas la face de-vant les difficultés à venir. Magnifique ! �

Ça se discute jour après jour «Dieu : Et si c’étaitvrai...». Magazine de société présenté par Jean-Luc Delarue.Diffusion lundi 5 décembre, sur France 2, à 20h50.

Le voyage de Louisa

Louisa est une fillette qui vit heureuse avec samère et son frère, dans son village tunisien. Sonpère est parti un jour pour la France et il n’a plusjamais donné de ses nouvelles. Mais l’enfant estmalade et sa mère, qui a déjà perdu deux gar-çons, craint qu’elle ne meure. Aussi, malgré sonchagrin, elle décide de l’envoyer en France, àLyon, afin de la faire soigner. C’est Sélim, songrand frère, qui sera chargé de l’accompagner.Bien entendu, personne n’a de visa, et l’état deLouisa est tel qu’il n’est pas question d’attendreun hypothétique visa. Et voilà Sélim et Louisa enroute pour la France. À Tunis, ils font la con-naissance de Jeff, un jeune Tunisien en partancepour la France. Mais Jeff est un magouilleur quicommence par les arnaquer.��� C’est Azouz Begag, actuel ministredélégué à la Promotion de l’égalité des chances,qui est l’auteur, avec Charles-Antoine de Rouvre,de l’adaptation du livre de Fawzi Mellah. Il estdommage que l’interprétation soit inégale etqu’il y ait des longueurs, car ce téléfilm est unesorte de documentaire sur le parcours des immi-grés clandestins. Les personnages deviennenttrès attachants et la jeune Mélèze Bouzid estcharmante. Mais la fin est bien optimiste.�� «S’ils t’attrapent, ils te renverront à lamaison», dit un des personnages au héros. Oncomprend qu’avec de telles remarques, les clan-destins se pressent aux frontières de l’Europe. Ilreste que cette œuvre montre bien à quel pointces malheureux peuvent être la proie des profi-teurs de tous bords. Quelques fausses notesdans un ensemble sain et un beau personnaged’homme intègre.Téléfilm français de Patrick Volson, d’après le livre de Fawzi Mellah,avec Mélèze Bouzid (Louisa), Jamal Hadir (Sélim), Walid Afkir(Jeff), Christiana Capotondi (Fatima), Stefano Oppedisano (le pro-fesseur), Dorra Zarouk (Aïcha), Dalila Meftahi (la mère Béjaoui(1h34 ). Diffusion le mercredi 7 décembre, sur France 2, à 20h55.

TÉLÉVISION

CharadeDe retour de vacances, Reggie Lambert apprendque son mari est mort assassiné et que leur appar-tement a été cambriolé et vidé de tous ses meu-bles. Immédiatement, Peter Joshua, un séduisantdivorcé qu’elle a rencontré pendant ses vacances,propose de lui venir en aide. Très vite, ils ap-prennent que le mari de Reggie aurait détournéune importante somme d’argent.��� Mélangeant habilement la comédie au

policier et l’humour à l’angoisse, Stanley Donen a réussi une œuvre aussi distrayante qu’élégante.De rebondissements en clins d’œil cinéphiliques, de courses-poursuites en scènes de suspense,on n’a pas le temps de s’ennuyer avec ce film léger et très amusant. Audrey Hepburn est su-perbe et elle forme avec Cary Grant un magnifique couple de cinéma.� Mis à part un climat assez angoissant (suspense oblige !), il n’y a pas grand-chose à repro-cher à ce brillant divertissement.Comédie dramatique américaine (1963) de Stanley Donen, avec Audrey Hepburn (Reggie Lambert), Cary Grant (Peter Joshua), Walter Matthau(Hamilton Bartholomew), James Coburn (Tex Panthollow), George Kennedy (Herman Scobie), Ned Blass (Leopold W. Gideon), Thomas Chelimsky(1h49). Diffusion le jeudi 8 décembre, sur Arte, à 20h40.

Qu’ils soient juifs, catholiques

ou protestants, tous ont choisi

de s’engager entièrement

au service du Seigneur.

Ça se discute jour après jour«Dieu : Et si c’était vrai...»

par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Jean-Luc Delaruedonne la paroleà quelques jeunes,bien dans leur foiet dans leur vie

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FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 33

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TELEVISION

34 FRANCECatholique N°3001 2 DÉCEMBRE 2005

TF120.50 Élection de Miss France.Divertissement présenté parJean-Pierre Foucault, avecLaetitia Hallyday, JohnnyHallyday, Jean Reno, PaulBelmondo, Bruno Putzulu,Mathilde Seigner, MarlèneJobert, Geneviève de Fontenay,Cindy Fabre, etc.01.40 Espions d’État «Porté dis-paru». Série d’espionnage avecRocky Carroll.France 220.50 Téléthon «Toi et moien guerre contre la maladie :Toi et moi contre la maladie».Magazine présenté parSophie Davant et Nagui, avecYannick Noah, Les Zam Zam,Corneille, Jenifer, Raphaël,Patrick Fiori, Alain Souchon,etc.France 320.50 La nuit tombe surManhattan. Téléfilm avecArmand Assanter, Blair Brown,Beverly d’Angelo, MichaelLerner, Forest Whitaker.Arte

20.40 L’aventure humaine «Lemonde selon bébé» J. ��� Undocumentaire fascinant (et trèsbeau) sur la vie intra-utérine.Où l’on découvre que bébéentend, goûte, sent, baille, etc.À vous dégoûter de vouloiravorter ?22.05 360 ° le reportage Géo«Le chantier de Dieu».22.40 Le manuscrit disparu«Une histoire des Contesd’Hoffmann de JacquesOffenbach». Documentaire.00.25 La lucarne «Mon frère».Documentaire.M620.50 La trilogie du samedi«Charmed». Séries avec RoseMcGowan, Holly Marie Combs,Alyssa Milano, Greg Vaughan.Canal +20.50 Treize à la douzaine T.Comédie (2004) de Shawn Levy,avec Steve Martin (1h35). �Une comédie mineure.KTO20.50 Concert «Haendel etPurcell», avec le Chœur de NewCollege, Oxford, Académie SainteCécile, sous la direction deEdward Higginbottom.22.30 Ce jour-là.

TF120.50 Bienvenue chez lesRozes A. Comédie (2003) deFrancis Palluau, avec JeanDujardin (1h30). �� Noir etgrinçant, mais raté et trivial.22.30 Suspicion A/Ø. Policier(2000) de Stephen Hopkins,avec Gene Hackman (1h51).���� Un bon remake de«Garde à vue». Mais c’est sor-dide et cru.France 2

20.50 Entre chiens et loupsA/Ø. Policier (2002) de A.Arcady, avec Richard Berry, SaïdTaghmaoui (1h46) (- 12 ans).� Sans intérêt et ultraviolent.22.45 Cold case «Affairesclassées». Série policière.France 320.50 On ne peut pas plaire àtout le monde, avec RolandMagdane, Raoni, Tomer Sisley,Chantal Goya, Marlène Jobert,Henri Dess, Geneviève deFontenay, Jean-Pierre Foucault,Amanda Lear, B. Lavilliers, etc.00.05 Stanley and LivingstoneJ. Aventures en NB et VO (1939)de Henry King et Otto Brower,avec Spencer Tracy (1h41).��� Magnifique !ArteLes étoiles du cinéma européen

20.40 Le gang Anderson GA.Policier (1970) de S. Lumet,avec Sean Connery (1h35). ��Une sympathique comédie poli-cière.22.20 Sean Connery, gentle-man acteur. Documentaire.23.15 Prix du cinémaeuropéen 2005.M620.50 Zone interdite «Desfamilles à la rue : Comment s’ensortir quand la vie a basculé ?». 22.50 Enquête exclusive :«Sous le voile, la vie quoti-dienne des Saoudiennes», «Lepèlerinage à La Mecque d’unefamille française». Magazine.Canal +20.45 Football «Championnatde France : Lens/Saint-Étienne».KTO20.50 Document religieux«Nicolas en Autriche».Documentaire sur saint Nicolas.21.45 La foi prise au mot «Avent(l'intégrale)».

TF120.50 Dénonciation calom-nieuse GA. Téléfilm policieravec Florence Pernel, GenevièveFontanel, Pierre Cassignard.��� Un bon suspense, maisl’histoire est sinistre.22.30 Y’a que la vérité quicompte. Magazine présenté parPascal Bataille et LaurentFontaine.France 220.50 Ça se discute jour après

jour «Dieu : Et si c’étaitvrai...» J. Magazine présentépar Jean-Luc Delarue. (Voirnotre analyse page 31)22.55 Un œil sur la planète«Que fait la France enAfrique ?». Magazine poli-tique présenté par ThierryThuillier.01.00 Musiques au cœur

«Disque, disque, rage...».Magazine musical présenté parÈve Ruggiéri.France 320.55 Faut pas rêver «Afriqueaustrale : Sur la piste des explo-rateurs». Magazine de décou-verte présenté par LaurentBignolas.Arte

20.40 Voyage à deux GA.Comédie (1967) de StanleyDonen, avec Albert Finney,Audrey Hepburn (1h52). ���Un tableau amusant, mais pes-simiste de la vie conjugale.22.30 Grand format «Un prési-dent sous influence» GA. ���Intéressant, mais peu objectif.M620.50 D’Artagnan J. Aventures(2001) de Peter Hyams, avecJustin Chambers, Mena Suvari,Catherine Deneuve (1h39). ��Très infidèle aux romans deDumas, mais distrayant.22.45 Rap connection. Téléfilmavec Duane Martin, Vivica A.Fox, Meagan Good (1h24).Canal +20.50 Boxe «Championnat dumonde : Réunion de Bercy».KTO20.50 KTO magazine «Dieu à plu-sieurs voix». Un documentaire surles différentes rencontres d’Assise.21.45 Le mystère du langagedes enfants sourds. AuNicaragua, on apprend le langagedes signes aux enfants sourds etpauvres.

TF1

20.50 Une époque formidableGA. Comédie (1991) de et avecGérard Jugnot, et avec RichardBohringer (1h33). ��� Unecomédie sociale réussie, maisdes vulgarités.22.35 Le droit de savoir«Banlieues : Enquête sur lesvraies raisons de la crise.Magazine d’actualité.France 220.50 Le Père Noël est uneordure A/Ø. Comédie (1982) deJean-Marie Poiré, avecAnémone, Thierry Lhermitte(1h27). ���� Amusant, maisgrinçant. Un langage ordurier.22.35 Petits meurtres entreamis A/Ø. Comédie (1993) deDanny Boyle, avec Kerry Fox(1h29) (- 12 ans). ����Une comédie macabre, lassanteet déplaisante.France 320.50 Le Camarguais «Un Noëlpas comme les autres» J.Téléfilm avec Jean-FrançoisStévenin, Laura Del Sol, HélèneVincent. (voir note analyse ci-contre).23.05 France Europe Express.Magazine politique.ArteLe Père Noël n’est pas une ordure

20.40 La véritable histoire dela cité de la Joie.Documentaire.21.25 Frères d’armes. 22.10 Débat.22.45 Des épaules solidesA/Ø. Téléfilm avec LouiseSzpinzel, Dora Jemaa (1h35).��� Long et sordide.M620.50 Panique à l’hôtel.Divertissement avec Jean-PierreCoffe, Christian Etchebest,Caroline Rostaing.22.05 Panique chez lecoiffeur. Divertissement.23.20 À fleur de peau. Téléfilmavec Doreen Jacobi (1h30).Canal +20.50 Eternal sunshine of thespotless mind A. Comédie dra-matique (2004) de M. Gondry,avec Jim Carrey (1h37) (- 12ans). ��� Confus et sensuel.

KTO20.50 Solidairement vôtre«Solidarité Bébé». 21.45 Les reliques de Bari.

Samedi 3 décembreSamedi 3 décembre DimancDimanche 4 décembrehe 4 décembre LLundi 5 décembreundi 5 décembre Mardi 6 décembreMardi 6 décembre

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Émissions religieuses :Émissions religieuses :08h30 Émissions religieuses : «Voix boud-dhistes», «Islam», «À Bible ouverte», «Sourcede vie», «Présence protestante» - 10h30 Lejour du Seigneur «Les fauteurs de paix :Irlande du Nord, ligne de paix» - 11h00

Messe, en direct de la chapelle du collègedes Irlandais, à Paris.

Page 35: ISSN 0015-9506 Quand le cardinal Van ThuanFRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°3001 - 2 décembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire Quand le cardinal

TELEVISION

FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005 35

RADIOSRCFLundi 5décembre14h30 Halte spirituelle "Vivre l'at-tente durant l'Avent", avec SœurEdith, des Fraternités, Monastiquesde Jérusalem. 1/5 (tous les jours à14h30, 20h45 ou 23h)21h00 Blog à part "Volontaire à l'é-tranger", avec Charlotte Barthe, cor-respondante de la DCC dans leRhône, animé par Jean-ChristopheGaleazzi

France CultureSamedi 3 décembre15h00 Radio libre, "12èmes Ren-contres d'Averroès, de la richesse etde la pauvreté entre Europe etMéditerranée", par Emmanuel Lau-rentin, Dominique Rousset etThierry FabreDimanche 4 décembre10h00 Messe, célébrée par le PèreAlain Carron de la Carriere22h10 Projection privée "Hom-mage à Simone Signoret", par Mi-chel Ciment. Une rétrospective desfilms de Simone Signoret, avecHuguette Bouchardeau (auteurd'une biographie de Simone Si-gnoret, éd. Flammarion), PierreLherminier (éditeur, spécialiste ducinéma, auteur de Simone Signoret,Yves Montand. Deux vies dans lesiècle, éd. Ramsay) et GéraldineGuilcher, (auteur de Simone Si-gnoret. Une vie, éd. Privé)Lundi 5 décembre13h30 Histoire de... "Histoire de...papes" (1/20). Chaque jour, MichelCool, ancien rédacteur en chef deTémoignage chrétien, raconte ledestin et la personnalité des papesparmi les plus extraordinaires qui sesont succédé à Rome.

M.B.

sur France 3Mardi 6 décembre, à 20h50Le Camarguais «Un Noêl pascomme les autres» JAlors que tout le monde prépareles fêtes de Noël, une vague defroid sans précédent s’abat sur larégion. Virgil, le maire, décide devenir en aide aux plus pauvres.��� Cet épisode, mieux maî-trisé que les précédents, est unbel hymne à la solidarité. Lehéros, toujours attentif aux au-tres, est campé par un Jean-François Stévenin en pleineforme. Mais il y a toujours desscènes excessives.��� Cette histoire émouvantetend à transformer la fête deNoël en fête familiale et laïque.

TF120.35 Football «Ligue desChampions : Villarreal/Lille».22.50 New York, unité spé-ciale. Série avec Chris Meloni.23.40 New York, cour de jus-tice. Série avec Bebe Neuwirth.France 220.55 Le voyage de Louisa GA.Téléfilm de Patrick Volson, avecMélèze Bouzid, Jamal Hadir,Walid Afkir (1h34). (Voir notreanalyse page 33)22.40 Ça se discute «Blondes,rondes... Qu’est-ce qui faitcourir les hommes ?». Magazineprésenté par Jean-Luc Delarue.France 3

20.50 Vie privée, vie publique«Jamais sans ma famille».Magazine présenté par MireilleDumas, avec Franck De LaPersonne, Gérard Berliner,Catherine Jacob, Maïté,Christine Devers, Rosine Bramly,Jean-Claude Kaufmann, etc.23.30 Légende «Fernandel parPhilippe Labro». Magazine.Arte20.40 Les mercredis de l’his-toire «Les déserteurs du ViêtNam» GA. � Un procès àcharge contre l’armée.21.35 Arte reportage.22.25 Le dessous des cartes«Bolivie : Les racines de laguerre du gaz». Magazinegéopolitique.22.40 Les marins perdus A/Ø.Drame (2003) de Claire Devers,avec Bernard Giraudeau, MarieTrintignant (1h47). ����Prenant, mais long. Des imagestrès crues.M620.50 Élodie Bradford «Un amipour Élodie». Téléfilm avecArmelle Deutsch, VincentDesagnat, Thomas Jouannet,Jean-Michel Portal.22.35 3 garçons, 1 fille, 2 ma-riages. Téléfilm avec OlivierSitruk, Julie Gayet, ArnaudGiovaninetti (1h24).Canal +20.45 Football «La grande soiréede Champions League».KTO20.50 KTO magazine «Commentréussir sa mort ?». 21.45 Les voix du Seigneur.Quand l’évangélisation passe parla musique.

TF120.50 Star Academy.Divertissement musical présentépar Nikos Aliagas.23.20 Sans aucun doute.Magazine juridique présenté parJulien Courbet.France 2

20.50 Quai n° 1 «Petit-Loup»GA. Téléfilm avec Astrid Veillon,François-Régis Marchasson(1h28). �� Un bon suspense.Mais l’histoire est terrible.22.30 Campus, le magazine del’écrit. Magazine littéraireprésenté par Guillaume Durand.France 320.55 Thalassa : «Philippines :Hilwai, le bateau qui soigne»,«Canada : Un village dans laglace», «Islande : La complaintedu saumon». Magazine de lamer de Georges Pernoud.23.20 Pièces à conviction«Nazis, la dernière traque».Magazine d’actualité présentépar Élise Lucet.Arte20.40 Téléphone rose A/Ø.Téléfilm avec Denis Moschitto,Marie Zielcke (1h30). ����Une comédie réussie, mais dessituations d’un goût douteux.22.15 Portrait «Astérix & Co. :L’univers d’Albert Uderzo». 23.10 Permis de penser«Claudio Magris». Magazineprésenté par Laure Adler.00.00 Le journal.00.15 L’honneur. Comédie dra-matique muette et en NB(1925) de Hamo Bek-Nazarov,avec Hovhannès Abelian (1h24).M620.50 N.C.I.S. «Enquêtes spé-ciales». Série avec MarkHarmon, Sasha Alexander.23.25 Sex & the city. Sérieavec Sarah Jessica Parker.Canal +20.50 The punisher A.Aventures (2004) de JonathanHensleigh, avec Thomas Jane, J.Travolta (1h59) (- 16 ans).��� Médiocre et très violent.KTO20.50 KTO magazine «Le maga-zine de l'actualité».21.45 Les tentes de la liberté.Place des Martyrs, à Beyrouth, desjeunes Libanais chrétiens, musul-mans et même juifs, apprennent àdialoguer ensemble.

TF120.50 Commissaire Moulin,police judiciaire «La fliquette»GA. Téléfilm de et avec YvesRénier, et avec Clément Michu.��� Bien fait, mais violent etsensuel.22.40 La méthode Cauet.Magazine présenté par Cauet.France 220.50 À vous de juger «Lagauche est-elle prête à gou-verner ?». Magazine politiqueprésenté par Arlette Chabot.23.00 Génération Yamakasi.Documentaire.01.00 Dites à nos enfants quenous nous sommes battus.Documentaire.France 3

20.55 Pour une poignée dedollars GA. Western (1964) deBob Robertson, avec ClintEastwood, Marianne Koch(1h35). ��� Un westernbourré d’humour et de violences.23.10 Taratata. Divertissementmusical présenté par Nagui,avec Robbie Williams, Jean-Louis Aubert, Thomas Fersen,Julien Clerc, Mattafix, etc.Arte20.40 Charade GA. Comédiedramatique (1963) de StanleyDonen, avec Audrey Hepburn,Cary Grant, Walter Matthau,James Coburn (1h49). (Voirnotre analyse page 33)22.35 La vie en face «Samir etses frères» J. � La vie quoti-dienne de musicienspalestiniens : peu palpitant.23.30 Tracks «Spécial porno».Magazine.M620.50 Attention, Mesdames etMessieurs. Divertissement avecMichel Fugain, Jean-ClaudeCamus et Roger Louret.22.45 Alias. Série avec JenniferGarner.Canal +20.55 24 heures chrono :«11h00 - 12h00», «12h00 -13h00». Série policière.KTO20.50 Musique sacrée dePologne «Gaude Mater Polonia».Avec le Chœur de la Philharmoniede Varsovie, sous la direction deK. Penderecki.21.55 Une journée ordinaire.

Mercredi 7décembreMercredi 7décembre Jeudi 8 décembreJeudi 8 décembre VVendredi 9 décembreendredi 9 décembre

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T : Tout publicJ : AdolescentsGA: Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive� : Elément positif� : Elément négatif

Repères

Page 36: ISSN 0015-9506 Quand le cardinal Van ThuanFRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°3001 - 2 décembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire Quand le cardinal

ParisParis✔ A l'espace Georges Bernanos,Association "Les Amis de SaintLouis d'Antin", 4, rue du Havre,75009 Paris, ✆ 01.45.26.65.26,fax 01.45.26.65.25, Sur le thème"Est-il raisonnable d’être catho-lique aujourd’hui ? «La foi chré-tienne à l’épreuve de nos ques-tions»" une conférence-débat estprévue "L’homme a-t-il besoind’être sauvé ?" le 12 décembre(19h30) avec le père MichelGitton.✔ Le 8 décembre, fin du jubilédes apparitions de la ViergeMarie à sainte Catherine Labouré(en 1830), 140 rue du Bac,75007 Paris. Messe solennelle

(10h30) présidée par Mgr MichelSantier, évêque de Luçon.✔ A la paroisse Notre-Dame dela Nativité de Bercy, Place La-chambeaudie, 75012 Paris,✆ 01.43. 07.86.51, les 10 et 11décembre, kermesse au presby-tère (11 rue de la Nativité, 75012Paris) avec messe présidée parMgr Vingt-Trois le dimanche à 11h. Pour les Fêtes de Noël, le 24décembre (18h30) Messe desfamilles, (22h) Veillée, suivie dela messe de la nuit : le 25 dé-cembre (11h et 19h) Messes. Le31 décembre [pas de messe anti-cipée à 18.30] (22h) Vigilesmariales, (23h) Messe. Le 1er jan-vier (11h) messe. Site : http://

notredamedebercy.online.fr✔ Dans le cadre des Confé-rences-Rencontres, de l'OfficeChrétien des personnes Handi-capées, (✆ 01.53.69.44.30), inti-tulée "Appelés à la lumière" laprochaine, prévue le 14 décemb-re (20h30), aura pour thème"Quand la maladie psychiqueatteint mes proches, que faire demon impuissance ?", par frèreSamuel Rouvillois (membre de laCommunauté Saint-Jean, proche depersonnes malades psychiques), à lachapelle de l'église Saint Léon,11, place du Cardinal Amette,75015 Paris. Messe sur place à19h. Participation/frais : 6 €, tarifréduit : 4 €. Site : www.och.fr

CalvadosCalvados✔ La communauté des Béati-tudes, Le Château, 14100 Hermi-val-les-Vaux, ✆ 02.31.32.00.44,fax 02.31.32.44.01, propose, le31 décembre (17h-3h), "UneNuit pour Dieu". Vivre le passagede la nouvelle année dans la joiedes enfants de Dieu : chants,prières, Eucharistie, animationsdiverses, repas festif... Animationpar la Communauté des Béati-tudes d’Hermival Lisieux. Cour-riel : [email protected]ôte-d'ArmorCôte-d'Armor✔ Au foyer de Charité, LaGrand'Cour, Tressaint, BP 145,22104 Dinan cedex ✆ 02.96.85.86.00, fax 02.96.85.03.56, uneSemaine de prière est prévue, du4 au 10 décembre, "La prière, unanti-stress pour nos vies", par lepère Ridard. Courriel : [email protected]✔ L'association Issoudun, unCœur pour le Monde, 4, rue del'Avenier, BP 18, 36107 IssoudunCedex, ✆ 02.54.03.19.16, fax 02.54.03.01.40, annonce leur se-cond "Samedi d'Issoudun" les 14et 15 janvier "Face à nos peurs :S'accepter tel que l'on est pouraccepter l'autre avec ses différen-ces", avec Denis Sonet (formateurau CLER). Rens. ✆ 02.54.03.33.83.✔ Le sanctuaire Notre-Dame deMiséricorde, 3b rue Notre-Dame,36180 Pellevoisin, ✆ 02.54.39.06.49 (fr. Jean Eudes) ou hôtelle-rie des sœurs ✆ 02.54.39.09.92,fax 02.54.39.04.66, propose unweek-end spirituel les 10 et 11décembre "Pour entrer dansl'Avent", avec le père DominiqueAuzenet, recteur de Notre-Damedu Chêne. Avec enseignements,messe dans la chambre des appa-ritions, offices avec les sœurscontemplatives, adoration, sacre-ment de réconciliation, écoute,ambiance familiale. Courriel :[email protected]✔ Au Foyer de Charité Notre-Dame-de-Lacépède, 47450 Co-layrac-St-Cirq, ✆ 05.53.66.86.05,fax 05.53.66.10.02, une initiationà la prière du cœur est proposée,du 16 au 18 Décembre "Soyeztoujours dans la joie, priez sanscesse" (1Th,5,16), par le pèreDominique Bostyn.OiseOise✔ Le Prieuré Notre-Dame de Ca-na (Communauté Saint Jean), 3,rue du Château, 60390 Trous-sures, ✆/fax 03.44.47.86.05 orga-nise une retraite du 10 (10h) au11 décembre (16h30), par le pèreMarie-Christophe, pour fiancés etcouples, "Amour et vérité se ren-

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Page 37: ISSN 0015-9506 Quand le cardinal Van ThuanFRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°3001 - 2 décembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire Quand le cardinal

contrent" (Ps 85). Et aussi une re-traite, pour tous, du 16 (18h) au18 décembre (16h30), par le pèreAlexis et frère Michel, "L'artcontemple l'évangile". CommentJean-Sébastien Bach médite lemystère de l'incarnation et peutnous introduire au mystère deNoël ? Courriel : [email protected] site : http://www.troussures.stjean.comSaône-et-LoireSaône-et-Loire✔ Au Foyer du Sacré-Cœur, 14rue de la Visitation, 71600 Paray-le-Monial, ✆ 03.85.81.11.01,fax 03.85.81.26.83, une retraiteest prévue, du 10 (9h) au 12 dé-cembre (16h) "Le défi de l'Amour",avec le père Stan Rougier. Cour-riel : [email protected]✔ Pèlerinage de Notre Dame desMiracles, sur le thème "En mar-che vers Noël avec Marie", le 10décembre. Départ à 14h30 del'église Notre-Dame du Rosaire àSaint Nicolas, place des Mar-ronniers, 94100 Saint-M a u r - d e s - Fo s s é s .Messe de l'ImmaculéeConception à 16h45.Rens. ✆ 01.48.83.17.31ou ✆ 01.42. 83.77.79.YYvelinesvelines✔ Tugdual Derville(délégué général de l'Al-liance pour les Droits dela Vie ✆ 01.45.23.86.10),donnera une conférencesur le thème "La bioéthique :une nouvelle forme de tyrannie?" le 14 décembre (20h45) àVersailles, dans la crypte de l'é-glise Ste Jeanne d'Arc, placeElisabeth Brasseur (près de larive droite). Rens. Auprès deSophie de Longevialle (déléguéede l'Alliance pour les Droits de la Viedes Yvelines), ✆ 06.09.24. 34.34.Entrée libre.✔ Le 11 décembre, à l'issue dela messe de 9h45, Mgr Eric Au-monier (évêque de Versailles), pro-cédera à la bénédiction d'unestatue de saint Louis, œuvre dela sculptrice Catherine Cairnpour le diocèse, dans la cathé-drale Saint-Louis de Versailles, 4place Saint Louis, 78000 Ver-sailles, ✆ 01.39.50.40. 65, site :www.catcairn.euro.stSpectacle Spectacle "Je vous salue Marie""Je vous salue Marie"✔ Le film "Je vous salue Marie",va être projeté (8 €, réduit 5 €) :- à l'Eglise Saint Dominique, Es-pace Madeleine Delbrêl, 18 ruede la Tombe Issoire, 75014Paris, tous les mercredis à 15h,17h et 20h30 sauf le 7/12. Apartir du 1er janvier 2006 : tousles dimanches à 15h et 17h etles mardis à 20h30

- à l'Auditorium de Valpré, 1 che-min de Chalin 69130 Ecully,tous les dimanches à 15h et17h.Des projections personnaliséespeuvent aussi être organisées àd'autres horaires pour les éco-les, mouvements, maisons de re-traite, aumônerie... Rens. : Frédé-rique Garnier ✆ 01.42.50.19.65.Courriel : [email protected] Site : MariedeNazareth.com Des soirées sont prévues autourdu 8 décembre à Lyon : le 7 dé-cembre (20h) en la cathédraleSaint Jean, après la catéchèsemariale du cardinal Barbarin ; le9 décembre à 18h15 et le 10 dé-cembre à 15h, 18h15 et 20h30en la crypte de la Basilique deFourvière.Croix-Rouge françaiseCroix-Rouge française✔ A l'approche des fêtes de find'année, la Croix-Rouge fran-çaise et l'Espace Expansion lan-cent jusqu'au 15 janvier 2006"P'tidou" l'ourson d'un Noël gé-

néreux. En achetantcette peluche (33 cmde hauteur), vous

ferez le bonheur devos enfants et petits-

enfants pour seule-ment 7 €, dont1,80 € reversé à laCroix-Rouge fran-çaise, qui fera lajoie des enfants

des familles les plusdémunies, en organisant des"arbres de Noël". Un joli cadeauallié à un joli geste. En vente aukiosque d'accueil des 20 plusgrand centres commerciaux(sur Paris, Les Quatre Temps,Carrousel du Louvre, Vélizy 2...et en régions Cité Europe, LaToison d'Or, Nice Etoile...) Sitewww.ptidou.frPèlerinagePèlerinage✔ En Terre Sainte - été 2006. Lacommunauté des Béatitudes res-ponsable du lieu saint d'Em-maüs, propose l'organisation surplace et le guidage d'un péleri-nage de 10 à 20 jours en TerreSainte, pour un groupe de rou-tiers ou de guides aînées consti-tué, ou de tout autre mouve-ment de jeunes de l'Eglise, enaoût 2006. Participation auxfrais adaptée. Possibilité, avantle pélerinage, de chantier béné-vole de fouilles archéologiques,encadré par deux professionnelssur le lieu saint. Contacter frèreZacharie, par courriel : [email protected]

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BLOC-NOTES

FRANCECatholique N°3001 2 DÉCEMBRE 2005 37

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France, 6 mois : 58 € / 1 an (47 numéros) : 110 € / Etranger, 1 an :122 €. Abonnement soutien : 250 €. Pour la Belgique, virements àl'ordre de E. Kerkhove, chaussée de Dottignies 50 7730 Estaimpuis,tél. 056.330585, compte bancaire : 275.0512. 029.11.

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PETITES ANNONCES

Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 €. Domiciliation : 9 €. Communiqué dans lebloc-notes, forfait : 20 €

➥ Le père Daniel-Ange lance un appel pour aiderl’Ecole d’Evangélisation Jeunesse Lumière à rache-ter un Chrysler d’occasion 7 places pour les dépla-cements (achats, accompagnements spirituels,missions...) des 30 jeunes de la 22° année. LeChrysler-Voyager âgé de plus de 10 ans vient derendre l’âme. Il nous faudrait 5000 € pour le rem-placer par une autre bonne occasion. D’avance"merci" du fond du cœur à tous pour votre aide.Contact : tél. 05.63.50.41.57 (demander Jean-louis) Courriel : [email protected]

➥ L'abbaye de Sainte-Marie du Désert, 31530Bellegarde, tél. 05.62.13.45.45, reçoit des person-nes pour des séjours de repos, de réflexion ou deprière. Courriel : [email protected]

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1006 I 85771

valable jusqu’au 31 octobre 2006 CNIL : 6778405

60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-RobinsonTéléphone : 01.46.30.79.06 - 01.46.30.37.38 - Fax. : 01.46.30.04.64.

Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 Xédité par la Société de Presse France Catholique,

s.a. au capital de 327.136 euros. - 418 382 149 R.C.S. NanterrePrésident : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (Itinéris06.08.77.55.08) - Conseiller de la direction : Robert Masson - Editorialiste : Gérard Le-clerc - Rédaction : Anne Montabone - Tugdual Derville - Ludovic Lécuru - GrégoireCoustenoble - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven - Abonnements/Compta-bilité : Marie-José Carreira.

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L'essentiel des collaborateurs du journal est composé de bénévoles.

Forum internet ouvert à toushttp://www.france-catholique.fr

Le chant grégorienChant sublimePar Paul Guicheteau

Ce livre met en valeur le chant grégorienComme le veut le récent synode des Evêques.

"Une pluie de perles", dit un lecteur."Un feu d'artifice de citations" dit un autre.

Editeur François-Xavier de Guibert, 18 €

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MULTIMEDIA� LE PETIT LAROUSSE 2006CD-rom PC, éd. Larousse, diff. Emme, 35 €.

Interface, ergonomie, recherche et navigationont été repensés avec bonheur. Pour le confort del’utilisateur et la rapidité de la consultation, unnouveau mode d’exploration plus fluide et intuitiffait son apparition, avec notamment une investiga-tion par "univers" (médias, mots nouveaux,tableaux…). Côté contenu c’est toujours plus riche,avec 59 000 noms communs, 28 000 noms propres,plus de 2000 photos, 313 cartes interactives, 200illustrations sonores, des modules de conjugaison etde grammaire, des jeux de lettres et un accèsInternet qui trouve, si besoin, les sites les plus perti-nents pour compléter son information.

� LE GRAND ROBERT DE LA LANGUE FRANÇAISECD-rom PC, éd. Le Robert, 250 €.

Cet ouvrage haut de gamme propose la dernièreédition des 6 volumes du Grand Robert (2001), enri-chie de compléments éditoriaux et de nouvellesfonctionnalités par rapport aux éditions précédentes.On note une mise en page distinguant mieux les dif-férents contenus : définitions, exemples, citations…Les outils de consultation et de navigation se sontenrichis, offrant à l’utilisateur un affichage "à lacarte", étymologies seules, homonymes... Des fonc-tions bureautiques permettent aussi de copier,imprimer ou exporter dans le contenu des 86 000articles, 100 000 définitions et 175 000 citations.

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Pour un bon rapport qualité/prix, cette encyclopé-die offre un contenu professionnel. La base de don-nées compte 150 000 articles, 70 000 données statis-tiques, 10 000 citations et 12 000 illustrations, docu-ments sonores, animations 2D et 3D, 280 cartes géo-graphiques interactives, vidéos, une chronologie inter-active de 7000 événements et un quiz de 4 000 ques-tions. Les outils associés font une place importanteaux besoins scolaires avec programmes officiels,fiches méthodologiques pour les révisions, modules degrammaire, chronologies, cartes géographiques muet-tes avec corrigés, dossiers sur l’orientation et deuxdictionnaires, l’un de français, l’autre français/anglais.Parmi les nouveautés, un outil Internet sélectionne lessites pertinents pour compléter une recherche.

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Qu’est-ce que la digestion ? Quels en sont lesmécanismes ? Conçu pour répondre à un besoin deculture autant qu’aux recherches des lycéens et étu-diants, ce programme aborde en 45 thèmes les princi-pales interrogations sur notre organisme. Des centai-nes de schémas explicatifs et des dizaines de vidéos dequalité réalisent un véritable atlas interactif du corpshumain. Conçus sur un concept identique, six autreslogiciels développés en partenariat entre l’éditeur delogiciels Mindscape et la revue "Ca m’intéresse" sontégalement disponibles : la Terre, l’Univers, les climats,le monde du cheval, la vie, et l’Afrique sauvage.

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Ce DVD-rom permet de déambuler dans les 35salles reconstituées en 3D, dont 4 dédiées aux Artspremiers du monde et tout examiner du sol au pla-fond. Autres options s’arrêter sur tel ou tel desnombreux chefs-d’œuvre analysés ou s’en remettreà Pierre Arditi pour une visite guidée ou un com-mentaire approfondi de La Joconde. Au fil de l’arbo-rescence apparaissent les diverses richesses dumusée : l’édifice, l’art égyptien... Nouveauté de cetteédition, l’accès au cabinet des dessins et la présen-tation des œuvres de Vinci, Michel-Ange... Un DVDvidéo présente les musées du Louvre et d’Orsay... UnCD audio vous accompagne au Louvre et au muséed’Orsay : plus de 100 chefs-d’œuvre sont commen-tés pour lecteur MP3, discman, téléphone portable...

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Ce laboratoire de langue avec reconnaissancevocale Viavoice, offre de débuter ou de se perfection-ner en anglais. En 10 unités structurées autour desthèmes de la vie quotidienne, des exemples animés,enregistrements sonores et séquences vidéo, l’appren-tissage de la langue s’appuie sur la découverte de l’An-gleterre et de ses particularismes. Chaque chapitreregroupe différents modules : vocabulaire, grammaire,communication, prononciation. La progression estappuyée par d’intéressants compléments pédagogiquestels que dictionnaire sonorisé, tableau de résultats,jeux... Un micro-casque est inclus dans le coffret.

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La Coopérative de production audiovisuelle théâ-trale diffuse en DVD vidéo un certain nombre de piècesde théâtre filmées en 16/9 et son stéréo. Ainsi cetteEcole des femmes de Molière disponible à la vente dansles prochaines semaines. Créée à l’Athénée Louis Jouveten 2004 et mise en scène par Jacques Lassalle, elle estjouée par Olivier Perrier, Caroline Piette, Monique Brun,Franck Molinaro... En bonus des interviews, dont cellesde Jacques Lassalle et Patrice Martinet, directeur duThéâtre de l’Athénée Louis Jouvet. De nombreux autrestitres sont disponibles dans la collection, qui s’enrichitde "Musée haut, musée bas" de J. M. Ribes, "ToutBuffot" et "George Dandin". �

SELECTION

CD-Rom, DVD-Rom

par Pierre THOMAS

38 FRANCECatholique N°3001 2 DECEMBRE 2005

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Frédéric AIMARD

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