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1 LE MAGAZINE DU CREDIT SUISSE FÉVRIER/MARS 2000 WWW.CREDIT-SUISSE.CH/BULLETIN L’EURO DANS LA MÊLÉE PREMIER ROUND REMPORTÉ PAR LE DOLLAR LES MUMMENSCHANZ EN TOURNÉE DES MAGICIENS MUETS ENSORCELLENT LE PUBLIC BAROMÈTRE DES PRÉOCCUPATIONS LE PROBLÈME DES RÉFUGIÉS TROUBLE LES ESPRITS E-COMMERCE : L’ELDORADO DANS LE CYBERESPACE BULLETIN LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À APPRIVOISER RISQUE

LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

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Page 1: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

1LE MAGAZINE DU CREDIT SUISSE

FÉVRIER/MARS 2000

WWW.CREDIT-SUISSE.CH/BULLETIN

L’EURO DANS LA MÊLÉE

PREMIER ROUND REMPORTÉ PAR LE DOLLAR

LES MUMMENSCHANZ EN TOURNÉE

DES MAGICIENS MUETS ENSORCELLENT LE PUBLIC

BAROMÈTRE DES PRÉOCCUPATIONS

LE PROBLÈME DES RÉFUGIÉSTROUBLE LES ESPRITS

E-COMMERCE:

L’ELD

ORADO DANS

LE C

YBERESPACE

BULLETIN

LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À APPRIVOISER

RISQUE

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DIE BANK ALS BIENENHAUS: ES HERRSCHT EIN EMSIGES

KOMMEN UND GEHEN.

CREDIT SUISSE-ZENTRUM ÜETLIHOF, ZÜRICH, 8.27 UHR.

LES MONTAGNES RUSSES DES BOURSES MONDIALES ACCÉLÈRENT

LE RYTHME CARDIAQUE ET SIGNALENT GAINS OU PERTES.

SALLE DES MARCHÉS DU CREDIT SUISSE, ZURICH-UETLIHOF, 20 JANVIER, 10 H 06.

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ÉDITORIAL

ANDREAS THOMANN, RÉDACTION BULLETIN

Le producteur de whisky écossais Cutty Sark eut l’idée, voicibien des années, d’un concours peu banal : il promettait unmillion de livres à qui capturerait vivant le monstre du lochNess. C’était un moyen astucieux de faire parler de son whiskysans avoir à craindre d’être un jour obligé de s’exécuter. Maisun ultime réflexe de prudence souffla au fabricant du précieuxbreuvage qu’il serait tout de même plus sage de souscrire uneassurance chez Lloyd’s.

Même les riverains du célèbre loch ont dû être étonnés detant de précautions, eux que la perspective de voir « Nessie »surgir des noires eaux du lac n’a jamais empêchés de dormir.La société moderne ne recèle-t-elle pas quantité de risquesinfiniment plus probables ? En tout cas depuis Tchernobyl, chaque téléspectateur, chaque lecteur de journaux sait cequ’est un « risque résiduel ». La haute technologie a donnénaissance à des dangers d’un genre nouveau qui, loin de selimiter à l’industrie, affectent aussi les marchés financiers.Ainsi les instruments dérivés, conçus à l’origine pour permettreaux investisseurs de se protéger, ont fait s’achever à l’officedes faillites bien des rêves d’argent facile.

Et que dire de ceux qui se sont égarés dans le no man’sland juridique de l’Internet et qui seront sans doute de plus enplus nombreux à connaître des lendemains qui déchantent ?Comment une société peut-elle empêcher que des intrus ne selivrent sur sa page d’accueil à leurs coupables entreprises ? Et que peut faire une star de la pop music dont les chansonss’arrachent sur le marché noir du Net ?

Les assureurs ont de quoi se frotter les mains. Bientôt ver-ront le jour sur Internet des polices d’assurance défiant touteimagination – mais qui n’atteindront sans doute jamais à l’exo-tisme du contrat né dans les Highlands d’Ecosse.

Le monstre du loch Ness est partout à l’affût

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La société à risques

Des bourreaux de travail dans un désert social

Placements risqués

Les lunettes roses au placard

Trois portraits

Des risque-tout fascinants

Sondage exclusif

Le goût du risque chez les Helvètes

Financement du commerce

Certaines entreprises ont le risque dans le sang

Les aliens débarquent

Une assurance pour se garantircontre les petits hommes verts

FOCUS : RISQUE

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SOMMAIRE

Le dollar défie l’euro

Le bilan de l’euro est mitigé : la monnaieunique a déclenché une véritable vagued’émissions sur les marchés financiers.Mais face au dollar, l’euro a perdu plusde 15% au cours de la première année.

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Baromètre des préoccupations : le problèmedes réfugiés inquiète toujours plus de Suisses.

E-commerce : en 1999, les firmes américainesont déjà gagné 71 milliards de dollars sur le Net.

Hypothèques : qui veut profiter des baisses detaux mise sur Flex.

Mummenschanz : les êtres fantastiques sontde retour sur les scènes suisses.

FOCUS: RISQUE

6 La société à risques | Bourreaux de travail et désert social12 Placements risqués | Les lunettes roses au placard16 Fauves, bombes et pentes vertigineuses | Trois portraits22 Sondage exclusif | Le goût du risque chez les Helvètes26 Financement du commerce | Le risque dans le sang30 Les aliens débarquent | Une assurance existe

ACTUEL

34 Baromètre des préoccupations | Plus de confiance dans l’Etat37 ESPRIX | Les entreprises en pleine forme

Financement aéronautique | L’envol du cinquantième appareil38 Aider au lieu de donner | Pour la bonne cause

Les bons élèves | Notation écologique pour les banques

ECONOMIC RESEARCH

40 Euro – le bilan | La nouvelle monnaie est-elle un flop ?43 Nos prévisions conjoncturelles44 Immobilier | Les prix s’envolent aux meilleurs endroits47 Nos prévisions pour les marchés financiers

E-COMMERCE

48 Commerce électronique | La cyberrévolution en marche52 La banque mobile | Le téléphone portable paré pour le Web53 @propos | La banque de divertissement54 Website check | Pour éviter les erreurs

SERVICE

56 Hypothèque Flex | La flexibilité dans l’achat immobilier

SPONSORING

60 Mummenschanz | Les magiciens des formes en tournée62 Agenda

CARTE BLANCHE

66 Une saine paranoïa à l’ordre du jour | Peter Lienhart

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DES BOURREAUX DE TRAVAIL Dans la «société à risques» dépeinte par le sociologuemunichois Ulrich Beck, les hommes et les femmes de demain sont en proie à une peur perpétuelle devantles menaces totalement incontrôlables qui pèsent surleur existence.

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DANS UN DÉSERT SOCIAL

RISQUE

PAR ROSMARIE GERBER, RÉDACTION BULLETIN

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Au milieu d’une société industrielle globa-lisée, l’individu est désespérément seul. Il a rompu avec toutes les traditions : saclasse sociale n’a plus d’importance, sonidentité culturelle est réduite à néant, savie de famille ou de couple ne ressembleà rien. Si engagement il y a, c’est par in-térêt personnel et dans une sphère limi-tée. Quant à la solidarité, elle est tout sim-plement bonne à mettre au rebut. Dans lemême temps, une industrie désormaismultinationale génère des risques globauxdans des proportions encore jamais vues.Non contente de dévaster des régionsentières, elle empeste l’air et pollue l’eau,pour ensuite multiplier ses bénéfices parde nouvelles activités destinées à éliminerles risques qu’elle a elle-même créés.Rien d’étonnant donc si les citoyens hédo-nistes des pays industrialisés sont en proieà la peur dans le désert de cette « sociétéà risques ».

Une atmosphère de fin du monde

Contrairement aux apparences, ce scéna-rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en1950, mais par le sociologue allemandUlrich Beck, qui dirige l’Institut de socio-logie de l’université de Munich, conseille laCDU pour la mettre en phase avec sonépoque et enseigne aux étudiants de lacélèbre London School of Economics lacrainte de soi-même et d’autrui. Si son« pessimisme culturel » a beaucoup in-fluencé le débat parmi ses pairs, ces der-nières années, il n’est guère parvenu jus-qu’à ceux qui l’ont inspiré – les citoyensde cette société industrielle aux prisesavec la crise économique et l’évolutionsociale, une société qu’il a baptisée « so-ciété à risques », au milieu des années 80.

Même s’il ouvre des perspectives nou-velles, le projet de société d’Ulrich Beckse termine fatalement en cul-de-sac :rattrapés par un vaste désert social auxquatre coins du monde, les hommescomme les femmes se trouvent précipitésdans les sombres abîmes de la solitude.

terriens le faisaient pour préserver et ac-croître leur patrimoine, appartient définiti-vement au passé. De nos jours, les clubset les groupements des capitaines d’in-dustrie se délitent au même titre que lessyndicats. Et les haines s’estompent.L’heure est à la mobilité non seulementgéographique, mais sociale. Le va-et-vient incessant des hommes et desfemmes a pour effet de distendre les liens

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Pour le sociologue munichois, la lutte desclasses, qui avant-guerre voulait que lesouvriers se battent pour gagner leur vietandis que les patrons et les propriétaires

Le scénario de la société à risques :

▪ Les salariés des pays industrialisés rompent avec leur

milieu et leur patrie. De Wuppertal à Chicago, ils font

preuve d’une grande faculté d’adaptation sans jamais

faire d’effort pour bien s’intégrer. Si leur valeur sur le

marché baisse là où ils se trouvent, il n’y a pas de retour

possible pour eux. Ceux qui réussissent dans la société

à risques sont apatrides dans toute l’acception du

terme.

▪ Quand leurs relations conjugales ou familiales dégénè-

rent en contraintes et en obligations, ils les sacrifient.

Mais si jamais quelque chose les arrête sur le chemin du

succès, ils ne peuvent plus se poser nulle part ni espé-

rer la reconnaissance d’autrui. Quoi qu’il arrive, le risque

a toujours raison de l’homme isolé.

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de famille, d’amitié et de voisinage. Inutile,dans ces conditions, de faire partie de latroupe théâtrale ou du club de bowling ducoin puisque, au moment de tel ou telanniversaire, les gens seront de toute fa-çon en train de faire leurs preuves à unautre endroit, dans un autre emploi. Lespartis politiques, toujours fidèles à la luttedes classes, ne font pas vibrer le cœur deces citoyens en perpétuel déplacement.

L’Etat est là qui fonctionne pleinement,mais lentement. Plus prompte à la déci-sion, l’économie règne en maître sur lasociété à risques. Dans ce contexte, l’at-tachement à une culture, à une catégoriesociale ou à une entreprise ne fait queralentir la cadence, si l’on en croit UlrichBeck. En Suisse, les faits lui donnent enpartie raison : il y a longtemps en effet queles syndicats et les associations patro-

nales se lamentent sur la défection mas-sive des militants.

L’adieu à la patrie

De leur côté, les partis se plaignent dudésintérêt croissant des électeurs poten-tiels pour la chose publique. Et Ulrich Beckd’en conclure : « Quant à leur destinée, lesgens se dégagent des contraintes et desliens qui les enserrent dès leur naissance. »

Pour celui qui a souffert de privations etd’exclusion dans sa jeunesse, c’est unebelle occasion de se muer en « acteur glo-bal ». Si toutefois il échoue, dans l’agita-tion de cette économie mondialisée, il de-vient apatride. Et s’il se définit simplementcomme une SARL, il ne peut compter surla responsabilité d’une société dissoute niespérer un retour aux sources pour mieuxrebondir.

La solitude est inéluctable

Plus le cours de sa vie s’écarte de latradition, plus l’être humain s’isole desautres. Le cercle de famille élargi n’a plusgrand-chose à voir, du même coup, avecune communauté de personnes qui asso-cient leurs destinées : les hommes et lesfemmes gagnent en autonomie, ce quileur permet d’avoir des distractions bien àeux dont leur partenaire est exclu. Il n’y aplus de dépendance financière qui lesoblige à faire attention. Et grâce à la for-mation et à l’ouverture du marché, tou-jours plus nombreuses sont, dans les paysoccidentaux, les femmes capables degagner leur vie sans avoir besoin de per-sonne. L’image du soutien de famille s’estévanouie, et voici que tout à coup lesépouses et autres compagnes donnentdes signes d’impatience. En Suisse, deuxcouples sur cinq demandent le divorce, etce sont de plus en plus souvent lesfemmes qui engagent cette procédurepour se séparer de leur mari. Finis lescouples pour la vie, place aux unions tem-poraires.

Mais même quand leur vie matérielleest assurée, les hommes et les femmes

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▪ Avoir une solide formation, c’est pour beaucoup de gens

– indépendamment de leur origine ou de leur milieu – un

moyen de faire carrière. Reste qu’en période de sous-

emploi, le monde mouvant du travail inflige volontiers une

sanction à ses acteurs. L’échec devient une faillite per-

sonnelle, il n’y a pas de solidarité à attendre, mais plu-

tôt une mise à l’index par ses concurrents potentiels. A

être en faillite personnelle, on risque très vite un enterre-

ment anonyme.

▪ L’eau souillée et l’air vicié dévastent des régions entières

et compromettent la santé de leurs habitants. Dans la

société à risques, les citoyens sont impuissants face à

ces menaces. La solidarité n’est pas leur fort, les partis

politiques ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils n’ont donc

plus aucun moyen d’action, il ne leur reste que la peur.

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ont visiblement du mal à profiter de laliberté que leur valent les aventures amou-reuses. Il leur manque la sécurité propreaux relations durables. Ceux qui se re-trouvent seuls cherchent désespérémentà combler ce vide mais basculent dansl’isolement. A en juger par les proposd’Ulrich Beck, il n’y a guère d’espoir : « Lecélibataire est le prototype de l’hommemoderne. On aspire plus que jamais à lavie à deux. Pourtant, dans cette existencedéterminée par le marché, il y a de moinsen moins de chances qu’on trouve l’âmesœur. »

La fin du plein emploi

Le travail et le marché conditionnent la viede la société à risques. A en croire UlrichBeck, toutefois, à l’ère des salariés no-mades, le plein emploi fait partie du passé.

A cet égard, les personnes n’ayant quela scolarité obligatoire à leur actif sont, del’avis du sociologue allemand, complète-ment hors circuit : il leur prédit un chô-mage endémique et une vie régentée parles organismes sociaux. Mais malgré lesapparences, même les jeunes titulairesd’un diplôme universitaire ou profession-nel supérieur qui se disent prêts à exercerleurs talents n’importe où dans le mondene sont pas certains d’obtenir un emploiprestigieux et bien payé. La théoriebeckienne du chômage chronique, ou dumoins récurrent, sape les fondements

d’une société axée sur la mobilité, le suc-cès professionnel en divers endroits etl’assurance d’un bon salaire.

A l’encontre de leurs frères du tiersmonde, les acteurs globaux du mondeoccidental, bridés dans leur élan, n’ontmême pas le réconfort d’une famille nom-breuse. Pas un village ni une associationpour saluer le retour de Manfred Weber,ce personnage fictif qui n’a existé qu’entant que spécialiste d’une multinationale.Il n’est pas jusqu’aux relations profession-nelles qui ne se dissiperont plus vite queles brouillards matinaux. Un acteur globalqui échoue montre seulement à ses sem-blables la possibilité de leur propre échecsans qu’ils puissent en retirer un ensei-gnement positif pour eux.

Cette vision d’horreur esquissée parUlrich Beck à la fin des années 80 nesemble guère réaliste à l’aube du troi-sième millénaire. En Suisse, le nombre dechômeurs est retombé à 2,7% en 1999et, pendant le premier semestre, l’emploia augmenté de 1%. Alois Bischofberger,chef économiste du Credit Suisse, rested’ailleurs confiant pour cette année ets’attend à une nouvelle baisse du taux dechômage.

Reste à savoir si les nouveaux emploisassurent vraiment à leurs titulaires la sé-curité et l’indépendance matérielles. Rienqu’entre 1991 et 1996, le nombre defemmes employées à plein temps a accu-

sé un recul de 78 000, tandis que 92 000prenaient dans le même temps un emploià temps partiel. 23% des femmes activesavaient en 1994 un salaire net se situantentre 1 000 et 2 000 francs par mois : unejolie somme comme argent de poche,mais pas assez pour gagner sa vie. Indé-pendamment de ces statistiques et del’augmentation continue des prestationsd’aide sociale, les dirigeants politiques denotre pays s’épargnent un débat de fondsur le monde du travail. Pour la gauche iln’est pas question de se laisser décon-certer par les tristes présages d’un socio-logue munichois : elle se cramponne àl’idée de plein emploi par la réduction dutemps de travail et réclame, pour assurerune situation décente aux salariés des ca-tégories les plus défavorisées, un salaireminimum fixé par l’Etat. Du coup, visible-ment rassérénés par les bons chiffres duchômage, les pouvoirs publics ne propo-sent pas de solutions nouvelles, ils pres-crivent comme il se doit un peu de forma-tion continue en guise de remède contrele chômage.

La peur, rien que la peur

Il n’y a pas que l’incertitude de leur avenirprofessionnel qui traumatise les citoyensde demain, mais aussi le déséquilibre dela balance écologique. Là non plus, UlrichBeck ne voit aucune issue. Pas même unemeilleure information du public serait denature à freiner la destruction de la couched’ozone ou à réduire la pollution de laMéditerranée, à défaut de l’enrayer. Aucontraire, le savoir ainsi diffusé seraitsuivi, aux dires du sociologue allemand, depeu d’effet à l’échelle individuelle. En don-nant au premier venu une connaissanceapproximative des choses et un semblantde compétence, on ne ferait par ailleursqu’entraver le travail des spécialistes : « Le consommateur moyen se mue par làmême en expert. Voilà comment la gestionindividuelle de la peur, dans la société àrisques, devient une expérience clé, voireune compétence clé. »

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UNE LUEUR D’ESPOIR : LA SOCIÉTÉ CITOYENNE

L’année dernière, Ulrich Beck a quelque peu éclairci la peinture très noire

qu’il avait faite de la société à risques. Dans un ouvrage intitulé « Schöne

neue Arbeitswelt » (un monde du travail tout nouveau tout beau), il prédit

l’avènement de la « société citoyenne», où des hommes et des femmes

dont l’activité professionnelle occupe une part toujours plus petite de leur

temps ou qui, chômage oblige, travaillent par intermittence s’unissent

pour apporter une aide essentiellement bénévole aux pouvoirs publics et

aux associations caritatives. En échange, ces sortes d’hybrides de mère

Theresa et de Bill Gates se voient au besoin accorder par l’Etat une mo-

dique indemnité ou, plus généralement, une réduction d’impôts, de frais

de scolarité, etc.

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supermodèleSaabvs.

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voiture. Il en va tout autrement dans la publicité Saab.Au lieu d’une belle tête appuyée contre sa carrosserie, c’est le

premier appui-tête actif du monde (Saab Active Head Restraints, SAHR) capable de protéger contre le trop fameux «coup

du lapin» que le Saab 9-5 Combi vous propose. Mais les moteurs turbo, la carrosserie antitorsions ainsi que les airbags

frontaux et latéraux font également bonne figure dans le Saab 9-5 Combi. En outre, des rails d’arrimage assurent la cargaison,

et le fond coulissant (en option) facilite grandement les chargements et déchargements.Voilà ce qui rend une voiture

attractive. C’est tout de même autre chose qu’un beau sourire.

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LUNETTES ROSESAU PLACARD

Vous aimez les placements risqués sans en attendre des rendements correspondants?Dans ce cas, envoyez paître votre conseiller financier et engagez un chimpanzé!

«TOUT MISER SUR UN

NUMÉRO ET ESPÉRER :

UNE STRATÉGIE QUI PEUT

COÛTER LES YEUX

DE LA TÊTE», PRÉVIENT

SERGIO ESTEBAN,

ECONOMIC RESEARCH.

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PAR SERGIO ESTEBAN, ECONOMIC RESEARCH

Les Suisses sont, après les Japonais, lepeuple le mieux assuré du monde. Ils dé-boursent chacun 6 300 francs par an pourles seules assurances privées. Toutefois,il serait faux de prétendre que l’aversionque ressentent Monsieur Calame etMadame Kawasaki pour l’imprévu estexceptionnel : la plupart des gens évitentles risques s’ils le peuvent. Ils ne se lan-cent qu’à contrecœur dans des entre-prises hasardeuses, et y renoncent si leurpropre argent est en cause. Aussi para-doxal que cela puisse paraître, ce sont lesinstruments financiers dérivés tels que lesoptions et les futures qui tendent à prou-ver cette constatation. En effet, leur essorfulgurant est dû non pas à des spécula-teurs casse-cou, mais plutôt au besoin deprotection d’un grand nombre d’investis-seurs. Car les dérivés permettent d’abordd’évacuer à bon compte des risques éco-nomiques et financiers, par exemple lesfluctuations des taux d’intérêt, des coursde change ou des prix. Toujours est-il queles mauvaises nouvelles figurant à la unedes journaux sont celles qui restent lemieux gravées dans les mémoires. Il n’est que de penser aux deux milliards de deutschemarks qui, en 1993, ont faitcouler la filiale américaine d’une sociétémétallurgique allemande en raison d’unengagement en dérivés sur le pétrole.

Le chef part, les actions baissent

Mais il ne s’agit là que d’un risque parmiles milliers d’autres que peuvent fairecourir les placements. Reste à savoir cequ’on entend vraiment par risque. Dans le langage courant, le risque est souventassimilé à une perte. La théorie financièreva plus loin et décompose le risque endeux éléments: d’une part le risque lié autitre, c’est-à-dire le danger de baisse d’untitre précis, d’autre part le risque de mar-ché, ce dernier correspondant au dangerd’un recul généralisé de la Bourse.

L’an dernier, les actionnaires de Coca-Cola ont fait la cruelle expérience durisque lié au titre, lorsque le chef de l’em-pire d’Atlanta a subitement démissionnéet que le titre a baissé de 5,5% le lende-main. L’investisseur peut éviter ce risqueen ne misant pas tout sur les actions dequelques entreprises et en répartissantplus largement ses avoirs. Une telle diver-sification permet d’équilibrer les variationsde cours positives et négatives d’un titre àl’autre. Le même principe est d’ailleursvalable pour les différentes Bourses etcatégories d’actifs : les variations engen-

drées par des facteurs spécifiques à un marché peuvent, ici aussi, être com-pensées par la diversification, laquellepermet d’éliminer en grande partie lerisque global.

Par contre, le risque de marché ne peutpas être écarté. Quand le Conseil desgouverneurs de la Banque centrale euro-péenne décide de relever les taux d’inté-rêt, les marchés réagissent au niveauglobal, car le renchérissement du refinan-cement en euros frappe toutes les entre-prises de manière égale. Entrent aussidans cette catégorie les événements

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PRISE DE COURT PAR LA NOTE DU DENTISTE

Brigitte Perret, 36 ans, élève seule ses deux enfants de

six et huit ans; elle est enseignante dans le primaire et

gagne 8000 francs par mois. Pour sa prévoyance vieil-

lesse, elle effectue des versements sur un compte

3e pilier et, il y a environ un an, elle a investi 15000

francs dans un fonds en obligations. Sa réserve de

liquidités sur son compte salaire s’élève actuellement

à 10000 francs.

Problème : Brigitte Perret doit subir plusieurs traite-

ments de racine. S’élevant à plus de 15000 francs, la

note du dentiste la met dans une situation financière

délicate: elle ne dispose que de 10000 francs sur son

compte salaire et elle perdrait de l’argent sur la vente

de ses parts de fonds.

Solution : A l’avenir, Brigitte Perret devrait conserver

plus de liquidités. Afin d’obtenir un meilleur rendement,

elle devrait opter, dans le cadre du pilier 3a fiscalement

privilégié, pour une solution titres autorisant une part

en actions de 50% maximum. Et elle pourrait investir

le reste de ses économies dans un plan d’épargne-

placement.

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touchant le système financier tels quel’insolvabilité soudaine d’un grand Etat oul’effondrement d’un dispositif de trafic despaiements.

L’investisseur est en droit d’attendreune compensation pour les risques demarché qu’il assume. Il pourra et voudraprendre un risque plus ou moins grandselon ses capacités financières et soninclination personnelle. D’où la nécessitéd’optimiser le risque. Autrement dit, il faut éviter autant que possible les risquesqui peuvent l’être et trouver, en fonc-tion des besoins de chacun, un équilibre

entre risque de marché et rendement. Les gérants de fortune tirent parti de cette situation. Ils réunissent un grandnombre de titres pour écarter un maxi-mum de risques. Dans le meilleur des cas, ils parviennent à composer un porte-feuille assurant un rendement maximumpour le risque donné ou présentant unrisque minimum pour le rendement voulu.

Les pros défiés par des chimpanzés

Les gérants professionnels de fonds deplacement sont souvent pris à partie cesderniers temps. Même un singe ferait

mieux, titrait le quotidien « Blick » l’andernier. Pour le prouver, le journal n’a pashésité à « convier » à la rédaction un chim-panzé chargé de composer au hasard unportefeuille de quelques titres. Il est toutà fait possible qu’un tel portefeuille donne de meilleurs résultats qu’un fondsgéré par des professionnels, mais celareste un événement aléatoire qui ne sevérifie que rarement dans la durée. Lameilleure façon d’expliquer ce phéno-mène est de donner un exemple : suppo-sons que notre chimpanzé ait choisi, dé-but 1988, les actions suisses Adecco,

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L’ARGENT FACILE SE FAIT ATTENDRE

René Suter, 33 ans, célibataire, est physicien. Il gagne

9000 francs par mois. Depuis début 1998, il investit

dans des valeurs vedettes suisses et dans des actions

Internet américaines. Il économise en vue d’une forma-

tion complémentaire qui commencera en septembre

2000. Il prévoit 80000 francs pour couvrir ses frais.

Problème : L’évolution des cours des blue chips suisses

n’a pas répondu à ses attentes, et les titres Internet

américains ont plongé. La valeur de ses placements ne

suffit plus pour financer sa formation.

Solution : René Suter aurait mieux fait de laisser sur un

compte d’épargne l’argent dont il aura besoin cet

automne. A partir d’un horizon de placement de cinq

ans, il est recommandé d’acheter un fonds mixte, par

exemple un fonds Portfolio comprenant une part en

actions de 25, 50 ou 75%. René Suter pourrait ainsi

réduire le risque de placement et obtenir néanmoins un

rendement intéressant. Il devrait uniquement investir en

actions l’argent auquel il ne doit pas toucher ces dix

prochaines années. Il obtiendrait la diversification vou-

lue avec un fonds en actions. Les placements plus ris-

qués devraient être réservés à une toute petite partie de

son capital. Il peut nantir ses placements pour financer

sa formation, et solliciter un crédit de formation pour

subvenir à ses besoins.

LE RÊVE DE MAISON S’EST BRISÉ

Bernard et Claire Sandoz (41 et 38 ans) ont deux

enfants de 9 et 14 ans. Ils possèdent un pilier 3a, deux

obligations à haut rendement en monnaie étrangère,

un fonds en marchés émergents asiatiques et diverses

valeurs vedettes de la Bourse suisse. La famille Sandoz

économise pour l’achat d’une maison.

Problème : Avec le fonds en actions asiatiques et les

obligations en monnaie étrangère, la fortune du couple

était relativement exposée, si bien que la crise asia-

tique et la fermeté du franc suisse ont entraîné une

moins-value des deux côtés.

Solution : La famille Sandoz serait bien avisée de ré-

duire le risque de change et les risques accumulés

dans les pays émergents asiatiques en diminuant la

part des monnaies étrangères et son engagement en

Asie. Par ailleurs, elle ferait bien de mieux diversifier

ses actions sur le plan international tout en privilégiant

les valeurs standard. Concrètement, elle pourrait

mettre en œuvre cette stratégie en jetant son dévolu

sur un fonds Portfolio, par exemple. Et le pilier 3a lui

assurerait un meilleur rendement avec la solution titres.

Pour financer sa maison, la famille Sandoz pourra

ensuite emprunter sur son 3e pilier.

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Swissair, Sulzer et Zurich Allied à raisonde 25% par position et qu’il les ait con-servées en portefeuille jusqu’à fin 1999. Au terme de cette période de douze ans,il aurait obtenu un rendement annualiséde quelque 12%, compte tenu du réinves-tissement des dividendes, pour un risque

de 24% environ. La mesure statistique durisque se fait à l’aide de la volatilité. Celle-ci indique le degré de dispersion du rendement d’un placement dans lepassé. Plus ce degré est élevé, plus leplacement est risqué et plus la volatilitéest grande.

Le risque doit être payant

Comment le portefeuille d’un gérant defonds aurait-il évolué durant la mêmepériode si la moitié avait été investie dansun ensemble diversifié d’actions inter-nationales, l’autre dans des obligationsd’Etat helvétiques ? Le rendement annuelde 11% qui aurait ainsi été obtenu est àpeine inférieur aux 12% du chimpanzé,mais le risque du portefeuille (11% égale-ment) a diminué de plus de 50%. L’écartde 1% correspond au prix, relativementbas, payé pour une évolution de la valeurnettement mieux équilibrée dans le temps.

« Qui ne risque rien n’a rien », dit l’adagepopulaire. Il en va de même dans le mondede la finance. Celui qui ne peut pas ou ne veut pas prendre de risques doit secontenter d’un rendement plus modeste.A l’inverse, un investisseur peut améliorerses chances de plus-values en optantpour des placements en titres, plus ris-qués. Selon ses besoins et sa situation, il peut investir son argent dans différentescatégories d’actifs, comme les actions, lesobligations ou les comptes d’épargne. Ilest bon de diversifier ses placements, carles trois objectifs de base – rendement,sécurité et liquidité – sont difficiles àatteindre avec un seul type d’instrument.Même si les chimpanzés sont des créa-tures intelligentes, une planification finan-cière équilibrée vaut mieux qu’une sélec-tion aléatoire.

SERGIO ESTEBAN, TÉLÉPHONE 01 333 66 93

[email protected]

COLLABORATION: RALPH GEBHARD,

CREDIT SUISSE INVESTMENT SERVICES

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0015

«LES DÉRIVÉS ONT ÉTÉ CRÉÉS ÀL’ORIGINE POUR RÉDUIRE

LES RISQUES»

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LA RENTE CONFORTABLE SEMBLE MENACÉE

Le couple Mathey (elle 61 ans, lui 63) approche de la

retraite. Ils ont économisé tous les deux pour pouvoir

maintenir leur niveau de vie. Madame Mathey a en outre

reçu quelques actions en héritage. Le reste de leur

fortune (250 000 francs) est placé en obligations de

caisse et dans des actions de sociétés suisses tra-

ditionnelles telles que Feldschlösschen, Von Roll ou

Hero, ainsi que dans des titres de compagnies de télé-

phériques.

Problème: Placé apparemment dans des valeurs sûres,

le patrimoine des Mathey n’a pas évolué comme es-

péré. Compte tenu du niveau actuel des taux, les obli-

gations de caisse ne rapportent que de maigres reve-

nus, et les actions en dépôt baissent depuis longtemps

– à l’inverse de la Bourse suisse dans son ensemble.

Le couple craint que son capital ne lui suffise plus pour

conserver son niveau de vie après la retraite.

Solution : Une diversification internationale du porte-

feuille – de préférence à travers un fonds de placement

– aurait permis aux Mathey de réaliser une meilleure

performance. Ils devraient donc revoir leur portefeuille

d’actions et éventuellement l’adapter en vue de leur

prochain départ à la retraite. Une autre solution aurait

consisté à conclure une assurance de rente ou une

assurance vie liée à des fonds de placement.

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Lothar sévit depuis plusieurs jours dans lastation de Chamonix. La pluie fouettecontre les vitrines des magasins de sou-venirs et le vent souffle par rafales sur lescrêtes. L’ensemble des remontées méca-niques est paralysé, laissant les affamésde glisse sur leur faim. Même le salon decoiffure branché « Funktion » est gagné par la morosité. Sa propriétaire, une jolieblonde menue et énergique, discute fermeavec deux de ses employés. Sans cet ou-ragan, elle serait en train de dévaler lespentes. Et d’habitude il fait déjà nuitquand elle arrive au salon.

En revanche, les surfeurs peuventépiloguer jusqu’à minuit, confortablementinstallés dans le salon de coiffure, sur les« jumps », le « speed » et le « carving ».Car cela fait déjà dix ans que le cœurd’Eva Sandelgard bat pour cette planchequi est la raison d’être de beaucoup degens ici. La pétulante Suédoise appartienten effet au clan des snowboardeurs ex-trêmes. Depuis cinq ans, tout ce petitmonde se retrouve chaque année à Ver-bier, au mois de mars, pour le Red BullXtreme. Du haut du Bec des Rosses, à3 222 mètres d’altitude, les adeptes de laglisse dévalent une paroi rocheuse qu’onne vainc d’ordinaire qu’avec piolet, cordeet crampons. Sur cette pente de 45 à 55degrés, soit 500 mètres de dénivelé, il y atout ce qui procure des sensations fortesaux surfeurs de l’extrême : poudreusevierge, plaques de glace, rochers, cou-loirs, corniches.

Au Bec des Rosses, Eva Sandelgards’est bâti une sérieuse réputation parmises pairs en remportant la médaille d’or,ces deux dernières années. Les sauts devingt mètres, les rotations exécutées enl’air font partie de son répertoire au mêmetitre que les descentes rapides (jusqu’à

100 km/h). Et la peur ? Le cœur qui pal-pite ? Les jambes qui flageolent ? Cessensations, elle les connaît bien : « Envoyant pour la première fois le Bec desRosses, il y a cinq ans, j’avais moi aussil’estomac noué. » Mais quand on arrive ausommet, toutes ces appréhensions sontévanouies depuis longtemps : « Mes des-centes peuvent paraître risquées auxspectateurs. Mais je ne choisis jamais unparcours dont je ne me sens pas capable. »A ceci près qu’au fil des ans, elle a placéla barre toujours plus haut. Même men-talement : « Aujourd’hui, je réussis despassages qui m’auraient fait peur il y adeux ans. »

D’après elle, ce n’est pas le goût durisque ou l’exaltation qui la motivent, maisbien plutôt la curiosité : « Je ne tiens pasen place. » C’est cette soif de toutconnaître qui l’a conduite voilà cinq ans àChamonix. Avec une amie suédoise, elley a ouvert un salon de coiffure qui, àl’époque, faisait aussi salon de thé. « C’estseulement à l’ouverture, quand le télé-phone a sonné pour la première fois, quenous avons réalisé que nous ne parlionspas un mot de français. » Peu importe, lesuccès sera au rendez-vous.

Aujourd’hui encore, Eva Sandelgard –désormais seule propriétaire – gagne savie à coups de peigne et de ciseaux. Avecle snowboard, elle n’aurait pas assez pourvivre. La somme allouée par ses troissponsors couvre en tout cas ses frais dedéplacement et de matériel. Ce qui n’estpas une bagatelle, surtout quand la dyna-mique coiffeuse part en expédition pourplusieurs semaines, comme l’été dernier.En Alaska, elle a été la première femme àvaincre le mont McKinley en snowboard :trois semaines d’ascension et à peinedeux jours de descente. « Du sommet

(6 200 m) au camp de base, nous sommesdescendus par la voie Messner, une pentede 45 degrés entièrement verglacée : dé-fense absolue de déraper ! »

Eva Sandelgard n’est pas dupe. Ledanger l’accompagne partout, malgré lecasque, la dossière et l’émetteur-récep-teur. Mais jusqu’ici, elle a toujours eu unange gardien qui veillait sur elle. D’autresne peuvent en dire autant. Elle a encoreprésents à l’esprit le bruit et le nuage deneige provoqués par l’avalanche qui aemporté il y a deux ans un de ses amis.« C’était pendant une séance photo. Il étaitle premier à descendre, et moi, je me te-nais juste à deux mètres de lui. » Ebranléepar ce drame, elle a arrêté le snowboard.Mais la pause n’a pas duré plus de quinzejours. « Mon ami m’a alors convaincue dem’y remettre. »

Peut-être bien que c’est la difficultéd’un sport extrême, et non la décharged’adrénaline, qui anime des profession-nels comme Eva Sandelgard. Quant à sa-voir si l’esprit sportif prédomine aussi dansle public, c’est une autre question. « Biensûr, il y aura toujours des gens pour sedivertir d’un accident spectaculaire,concède-t-elle. J’ose néanmoins espérerque les spectateurs de ce type sontl’exception. » Côté médias, il en est autre-ment. La preuve : ce ne sont pas les deuxgagnants du dernier Xtreme Contest deVerbier qui ont fait la une des journaux,mais les deux concurrents victimes d’unechute : tombés peu après le départ, ils ontété projetés comme des balles de caout-chouc à travers rochers et éboulis. « Parmiracle, ils s’en sont tirés avec quelquesbleus », s’étonne à son tour Eva San-delgard.

Le lendemain, Lothar souffle toujourssur Chamonix, obligeant les « riders » lesplus extrêmes à traîner au café. Lespremiers sont déjà en manque. Plusqu’un seul remède : se faire couper lescheveux.

ANDREAS THOMANN

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Eva Sandelgard, snowboardeuse extrême:«Sur les rochers, le danger surfe à mescôtés. Mais je sais jusqu’où je peux aller. »

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«Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Ilest très simple : on ne voit bien qu’avec lecœur. L’essentiel est invisible pour lesyeux.» Antoine de Saint-Exupéry

Si vous vous rendez, rue du Lac, à Ge-nève, au siège de cette organisation quis’est vu décerner en 1999 le prix Nobel dela paix, vous devrez abandonner l’idée desolennité qu’on se fait communément dece genre d’endroit et voir «avec le cœur».Les Médecins Sans Frontières se sontmeublés comme des étudiants sans res-sources des années 60 : étagères bonmarché encombrées de dossiers, ordina-teurs installés sur des tables branlantes en plastique, assiettes en carton de cou-leur remplies de biscuits de supermarché :impossible de conclure au gaspillage desdons ! En jean et pull, grand et mince, teintpâle et cheveux longs, Thomas Nierle, 33 ans, de retour d’une mission au Bu-rundi depuis deux mois, cadre bien avecce décor.

La première fois que le docteur Nierleest parti pour Médecins Sans Frontières(MSF), il s’est retrouvé au nord-est del’Afghanistan, dans un hôpital de Talogan,sur la ligne de front entre les talibans et lestroupes de l’Alliance du Nord. Auparavant,ce médecin allemand avait, de son propreaveu, suivi avec une certaine cohérenceun parcours classique : « J’ai fait une spé-cialisation en hématologie, en immunolo-gie et en greffe de la moelle osseuse, par-ticipé à des recherches, publié des articleset même travaillé aux Etats-Unis. On peutdire que je faisais carrière. »

En 1997, Thomas Nierle part en expé-dition dans l’Himalaya. C’est sur ces hau-teurs vertigineuses qu’il décidera de chan-ger radicalement de vie professionnelle.« J’ai ressenti comme un malaise, pire, un

mal-être. Il y avait déjà longtemps quej’étais écartelé entre le travail en labora-toire et la prise en charge des patients. »Rien d’étonnant, donc, si la visite d’uneantenne de MSF à Lhassa l’a profondé-ment marqué : « Ce qui m’a fasciné, c’étaitle rapport entre l’aide humanitaire et l’en-gagement politique. »

Sur ces entrefaites, Thomas Nierle apostulé pour un emploi chez MSF et s’estenvolé dès septembre 1997 pour l’Afgha-nistan en guerre : « J’avais beau être pré-venu, ce que j’ai vu là-bas allait bien au-delà de ce que j’avais pu imaginer. » Il y soignera des civils médicalement sous-assistés et victimes de la guerre, aussibien que des soldats blessés, toutes par-ties belligérantes confondues. Et troqueradu même coup la médecine clinique etl’ascension sociale programmée contrel’extrême violence.

« En Afghanistan, il n’est pas seule-ment d’usage de porter une arme, il estégalement d’usage de s’en servir enmaintes occasions. Et Talogan, où nousnous trouvions, a été régulièrement bom-bardée.» Thomas Nierle ne nie pas la réa-lité de combats meurtriers, mais il donne– sans pathos – une interprétation per-sonnelle : « Nous sommes la preuve vi-vante qu’on peut faire de l’humanitairesans armes. Seulement, il est très diffi-cile de briser la spirale de la violence.Quand une guerre se prolonge durantdeux décennies, voire davantage, vousavez toute une génération qui granditdans un perpétuel rapport de forces ; çalaisse des traces. Dans ces conditions, jene peux dire jusqu’à quel point notre tra-vail est utile. Le monde est partagé entredeux extrêmes : l’amour du prochain et lahaine – et la seule arme contre la haine,c’est l’amour. » Lorsque le front s’élargit

toujours plus en Afghanistan, ThomasNierle quitte cette région montagneuseaux confins du Tadjikistan pour un autreenfer de la guerre, le Burundi. Ce serapour le médecin allemand l’occasiond’assister à une purification ethniquedans les règles, mais aussi d’expérimen-ter l’action « pacificatrice » de l’aide humanitaire. Il était là quand l’ONU a dû « ramasser » des collaborateurs del’Unicef (Fonds des Nations unies pourl’enfance) et de la FAO (Organisationpour l’alimentation et l’agriculture) quiavaient été tués, et évacuer les blessés.« A notre arrivée, l’aéroport offrait une vision d’apocalypse. Des centaines demilitaires assiégeaient le terrain d’avia-tion. Nous nous sommes rendus sous escorte à l’endroit où – selon la versionofficielle – les employés de l’ONU étaienttombés dans une embuscade. Nousavons soigné les blessés et examiné lesmorts : ils avaient été tués à bout portant.On venait d’exécuter des travailleurs humanitaires. »

A l’entendre, Thomas Nierle n’auraitpas été gagné par la peur ce jour-là. « Cen’est qu’après coup que ces images m’ontpoursuivi et que je me suis dit, dans l’avionqui me ramenait vers la capitale, Bujum-bura : A quoi bon tous ces efforts ? » Iln’est pas question pour lui de jouer avecsa vie ni de mourir en héros. « J’aime montravail malgré tout. La satisfaction l’em-porte sur le risque. Bien sûr que je ne veuxpas mourir prématurément, mais il fautbien que j’y pense. » Et loin de lui l’idéed’être un pantin humanitaire dans le grandcirque de la mort. « Vous ne trouverez per-sonne chez MSF pour partager votre pointde vue. Personnellement, je suis déçu parles hommes. Mais là où il y a de la souf-france, je m’efforcerai par mes moyensd’apporter un soulagement, même s’il estimpossible d’extirper les causes de cettesouffrance. »

ROSMARIE GERBER

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Thomas Nierle, Médecins Sans Frontières: «Bien sûr que je ne veux pas mourir préma-turément, mais il faut bien que j’y pense. »

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En cet après-midi ensoleillé de janvier,Cecilio n’aurait qu’une envie, c’est de pa-resser et de profiter de la douceur du jour.Il fait trois ou quatre pas dans l’enclos, se laisse tomber dans la sciure de bois,s’étire avec volupté et cligne des yeux,prêt pour une petite sieste. Une chose estcertaine, ce lion n’a aucune envie deprendre la pose du fauve rugissant, niaucune pose d’ailleurs. Tant pis pour ladame venue le photographier.

« Allez, viens Cecilio », dit son maître,René Strickler. Mais Cecilio lui jette unregard fatigué avec ses yeux d’ambre etbâille ostensiblement. René Strickler s’as-sied sur son dos, passe la main dans sacrinière et lui donne une tape sur le flanc.Le lion semble d’accord pour jouer leschiens de salon.

Tout cela n’est pas sans risque malgrétout, et René Strickler veille à rester horsde portée des griffes de la bête car uncoup de patte, même pour jouer, pourraitlui coûter la vie.

« Il faut rester prudent, les réflexes etles instincts sont toujours là, dit RenéStrickler, et je sais à quelle vitesse unfauve réagit. Ma sécurité repose sur le faitque l’animal soit détendu et ait confianceen lui. Les animaux doivent avoir fait desexpériences valorisantes. C’est commechez les humains : si l’on est agressé, ondevient agressif, et inversement. »

A l’évidence, la confiance règne entreles fauves et leur maître. Quand ce dernierpasse, les tigres feulent, il leur répondaussi par un grognement. Les pumasémettent une sorte de ronronnement et nele quittent pas des yeux quand il fait saronde. Serait-il un super-fauve ? Non, ilpréfère se considérer comme une figure

paternelle, car il cherche à maintenir unerelation amicale et non de dressage. C’estpourquoi il se désigne lui-même commeun «maître d’apprentissage» et non commeun dompteur. Sa grande fierté est qu’unelionne lui ait posé ses lionceaux nouveau-nés sur les genoux. « Des liens très étroitspeuvent se tisser entre l’homme et l’ani-mal. »

Le spectacle « René Strickler et sesfauves » compte 31 carnassiers : lions,tigres de Sibérie, pumas, léopards, pan-thères et ours ; 19 d’entre eux sont desanimaux en surnombre provenant de zooset qui auraient dû être euthanasiés. A 50 ans, le « maître d’apprentissage » a déjàpassé plus de la moitié de son existenceavec ses fauves dans différents cirques.Cela fait maintenant cinq ans qu’il produitson propre spectacle et le présente neufmois par an dans toute la Suisse. Il a ins-tallé ses quartiers d’hiver sur une friche in-dustrielle à Glattbrugg, près de Zurich.

« On ne s’enrichit pas avec un tel mé-tier », dit-il. En effet, rien que les frais de nourriture ont de quoi impressionner :175 kg de viande, 20 kg de pain par jour,plus des légumes et des pâtes. Ce sontles spectateurs et des sponsors qui luipermettent de financer ses coûts. L’undes sponsors – celui qui proposait demettre un tigre dans votre moteur – a financé le rocher artificiel qui se dressedans l’enclos et y a fait placer le logo « Esso », visible de loin.

Pour faire fortune, cet ancien employéde banque aurait dû rester au bureau,mais René Strickler a préféré devenir soi-gneur dans un zoo privé. Au bout de troissemaines, il s’est aventuré pour la pre-mière fois dans l’enclos des fauves, por-

tant des morceaux de viande au bout d’unbâton. « Je n’avais pas peur, mais je faisaisattention. Tout s’est bien passé. » Plustard il a commencé à travailler avec lesanimaux : « J’avais remarqué qu’ils y pre-naient plaisir et ‹ s’éveillaient › en quelquesorte. » C’est ainsi que René Strickler setransforma en « maître d’apprentissage ».

Les problèmes sont inévitables, commedans les meilleures familles. En 1988, il apassé trois mois à l’hôpital parce qu’untigre l’avait grièvement blessé à la jambe,et de temps à autre il s’attire de petitesblessures. Lui arrive-t-il d’avoir peur ? « Lapeur est mauvaise conseillère », répond-il.En effet, on ne trompe pas les animaux. Y a-t-il parfois des situations critiques ?« Non : je suis très attentif à l’humeur desanimaux. »

Ce n’est pas le sensationnel qu’il re-cherche dans ce travail avec des animauxarmés de griffes et de crocs de plusieurscentimètres. Il le fait pour « offrir une dis-traction à des fauves nés en captivité etleur permettre d’exercer leurs aptitudes etleur faculté de concentration, car les élé-ments du dressage ont été développés àpartir des mouvements naturels ». Ce qu’ilsouhaite montrer, ce sont les capacitésd’un tel animal, quand il saute parexemple. « Impossible de voir cela dans un zoo. »

Le terrain est entouré d’une clôtureélevée. Immédiatement à proximité, il y ala circulation des camions, des voitures et des autobus qui se vident devant ungigantesque centre commercial. A pre-mière vue, il semblerait même plus dan-gereux de traverser sur le passage pourpiétons que de mettre son poing dans lagueule de ce brave Cecilio. Du moins a-t-on l’impression de mieux influer sur lefacteur risque avec un lion. « Je respectemes bêtes et elles me le rendent bien »,conclut René Strickler.

MEILI DSCHEN

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René Strickler, de la banque à la cage auxfauves : «La peur est mauvaise conseillère.Je suis toujours très attentif à l’humeur desanimaux. »

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Moyenne des personnes interrogées

Source: Institut de recherches GfS, banque de données«baromètre des préoccupations», état octobre 1999

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Moyenne des personnes interrogées

Source: Institut de recherches GfS, banque de données «baromètre des préoccupations», état octobre 1999

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globalement, on constate que la popula-tion n’est pas du tout réticente à une prise de risque.

Qui a le goût du risque en Suisse ?

La principale raison qui incite les per-sonnes interrogées à prendre des risques,c’est la perspective de gain – pas forcé-ment financier, d’ailleurs. Le principal obs-tacle, c’est la peur. Sur une échelle allantde 0 (refus de prendre des risques) à 10(forte propension à prendre des risques età en assumer les conséquences), les son-dés considèrent que les groupes les plus

enclins au risque sont les investisseurs enactions et les banquiers. Eux-mêmes sesituent dans la moyenne. A l’avant-dernierrang on trouve les hommes politiques et,en dernière position, les Suisses en géné-ral – 8% trouvent que les Suisses ne sontpas du tout disposés à prendre desrisques, 43% disent qu’ils sont plutôt ré-ticents à la prise de risque (voir graphiqueci-dessous). « Il y a une différence entre la perception de soi et celle des autres, ditPetra Leuenberger, de l’Institut derecherches GfS. Autrement dit, les gensne veulent pas prendre eux-mêmes da-

22 CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

Que l’on soit dirigeant d’entreprise, adeptedes sports de l’extrême ou spéculateur enBourse, le risque a quelque chose de fas-cinant. Pour en savoir plus sur la ques-tion, le Bulletin a chargé l’Institut de re-cherches GfS d’effectuer une enquête enSuisse. Les résultats montrent que la no-tion de risque a pour les Suisses plusieurssignifications. Certes, la mentalité d’« as-suré tous risques » n’a pas tout à fait dis-paru. Mais si on examine les résultats

Comportement des Suisses face au risque: sondage

VOUS AVEZ DIT «BUREA

PAR CHRISTIAN PFISTER, RÉDACTION BULLETIN

PROPENSION AU RISQUESelon les sondés, les plus courageux parmi les Suisses sont ceux quidétiennent des actions dans leur portefeuille. Chez les politiques, parcontre, une attitude plus positive vis-à-vis du risque serait la bienvenue.

Les Helvètes sont-ils frileux? Tout dépend de la situation, commel’indique le sondage représentatif réalisé en exclusivité pour le Bulletin.

PROBABILITÉ DU RISQUELe cancer n’est pas seulement une maladie qui fait peur. Les Suisses considèrentaussi que la probabilité d’être concernés est plus élevée que pour les autres grandsrisques de la société moderne.

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Pourcentage de personnes interrogées

Source: Institut de recherches GfS, partie spéciale «risque», octobre 1999 (R = 1010)

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vantage de risques, mais ils attendent desautres qu’ils se montrent plus audacieux ! »Selon leur attitude vis-à-vis du risque, onpeut distinguer en Suisse trois types depersonnalités : l’« entrepreneur », le « bu-reaucrate » et le « père de famille ». L’« en-trepreneur » a le goût du risque et repré-sente 44% des sondés. Comme l’expliquePetra Leuenberger, « la caractéristique del’entrepreneur est de considérer le risquecomme un élément de progrès, qui ne doitpas forcément être contrôlé ou évité ». Le« bureaucrate », quant à lui, est partisan ducontrôle des risques. Cette catégorie re-groupe 32% des personnes interrogées,qui pensent que les risques sont certesinévitables, mais qu’il ne faut les accepterque s’ils sont contrôlables. Enfin, 24%

tions, cinq ont été approuvées, ce quimontre que les Suisses peuvent avoir uneattitude tout à fait positive à l’égard durisque. Voici ces propositions :

Liberté d’entreprise

Proposition 1 : Accorder aux entreprisesdavantage de libertés si elles créent desemplois

86% des personnes interrogées sontplutôt d’accord, voire tout à fait d’accordavec cette idée, qui recueille la plus forteadhésion chez les personnes qui souhai-tent une Suisse moins frileuse, les élec-teurs de gauche et les hauts revenus. Parcontre, la proposition suscite le moinsd’enthousiasme au Tessin et chez les per-sonnes à faibles revenus.

Capital-risque

Proposition 2 : Inciter l’Etat à mettre plusde capital-risque à disposition afin d’en-courager les jeunes entreprises

81% des sondés sont plutôt favo-rables, voire tout à fait favorables à cetteproposition, plus particulièrement enSuisse romande et au Tessin. L’accueilest positif chez les personnes bénéficiantd’une bonne formation (84%). On neconstate sur ce point aucun clivage entrela gauche et la droite : 88% des voix vien-nent de gauche, contre 84% de droite.

Impôt sur le revenu

Proposition 3 : Baisser l’impôt sur le re-venu pour favoriser l’investissement

71% des personnes interrogées ap-prouvent cette proposition. Les partisanssont particulièrement nombreux chez lesTessinois et les personnes ne participantpas aux votations fédérales (75%). Laproportion est également plus élevée chez

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0023

RISQUE

UCRATES»?

TOLÉRANCE AU RISQUE86% des Suisses sont d’accord pour donner plus de libertés aux entreprises.La proposition selon laquelle l’Etat doit mettre davantage de capital-risque à dis-position recueille également un large assentiment.

des sondés appartiennent au type du « père de famille », qui souhaite autant quepossible éviter les risques.Ces trois types sont inégalement répartisdans le pays. L’entrepreneur se rencontreplus souvent en Suisse alémanique (49%)qu’en Suisse romande (33%) et au Tessin(34%), où domine plutôt le bureaucrate.Avec l’âge, l’esprit entrepreneurial cèdepeu à peu la place à une attitude bureau-cratique. On observe par ailleurs une pro-pension au risque nettement plus faiblechez les femmes et les inactifs.

Où peut-on prendre plus de risques ?

Le Bulletin a proposé aux sondés huit me-sures entraînant un risque plus élevé dansdivers domaines. Sur les huit proposi-

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CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0025

RISQUE

rogées se sentent plus directementconcernées par cette proposition que parles autres », observe Petra Leuenberger.L’idée a plus de partisans en Suisse alé-manique (57%) qu’en Suisse romande(42%).

Réserves d’or

Proposition 6 : Investir les réserves d’orde la Banque nationale en actions

La proposition est approuvée par 44%des sondés. La plupart des avis favorablessont émis par des personnes possédantune bonne formation (48%) ainsi que pardes gens qui souhaitent que la Suisseprenne davantage de risques à l’avenir(56%). Beaucoup de partisans (46%) setrouvent parmi ceux qui ont l’impressionque les politiques ne sont pas à la hauteurdans des domaines décisifs. Un nombretrès élevé sont des électeurs de droite.

Limites de vitesse

Proposition 7 : Augmenter la vitesse maxi-male autorisée sur les autoroutes pourréduire le temps de déplacement

Cette proposition est la première à êtreclairement rejetée. Seul un tiers dessondés y est favorable. Les principauxadeptes de la vitesse sur les autoroutessont des Suisses romands (46%), ainsique des personnes peu formées (37%).

les plus de 40 ans. « Je trouve étonnantque les couches les moins aisées de lapopulation soient extrêmement peu favo-rables à cette proposition », souligne PetraLeuenberger. Il en va de même pour lesgens qui estiment que les hommes poli-tiques sont toujours à la hauteur dans des domaines déterminants (60%). Parcontre, ceux qui ont l’impression inversesont très fortement représentés (76%).

Concurrence

Proposition 4 : Supprimer les barrièrescommerciales pour favoriser la concurrencedans des secteurs jusque-là protégés

Cette proposition recueille 63% dessuffrages – 68% chez les Suisses aléma-niques, 67% chez les Tessinois, 54%chez les Romands. Les personnes peuformées représentent 47% des voix,celles disposant d’un solide bagage 73%.

Salaire lié aux résultats

Proposition 5 : Verser une partie du salairesous la forme d’une prime de résultat qui,selon la marche des affaires, peut êtretrès élevée ou, au contraire, très basse

54% des sondés se prononcent enfaveur de cette proposition, soit un pour-centage nettement moins élevé que pourles idées précédentes. « Cela peut s’expli-quer par le fait que les personnes inter-

A gauche on ne trouve que 26% de parti-sans, contre 46% à droite.

Génie génétique

Proposition 8 : Autoriser le génie géné-tique dans l’alimentation afin de diminuerles prix des produits alimentaires

Seuls 23% des sondés approuventcette idée. Les plus représentés sont ceuxqui n’ont jamais l’impression que les poli-tiques ne sont pas à la hauteur dans desdomaines déterminants (30%). La pro-portion d’avis favorables est égalementtrès forte dans la tranche d’âge des 30–39 ans ainsi que chez les plus de 50 ans.

Reste le saut à l’élastique

Les opinions exprimées à l’égard des huitpropositions font apparaître que plus lespersonnes interrogées sont directementconcernées, moins elles sont enclines àprendre un risque. « C’est pourquoi les ali-ments génétiquement modifiés ou le ver-sement d’une partie du salaire sous formede prime de résultat variable sont nette-ment rejetés ou n’emportent pas une trèslarge adhésion », résume Petra Leuen-berger.

Les Suisses restent donc fidèles à eux-mêmes. A la question : « Souhaitez-vousprendre davantage de risques à l’ave-nir ? », trois quarts des sondés ont répon-du « non ».

Si les quelques amateurs de sensationsfortes que compte le pays veulent à toutprix assouvir leur soif de risque, il leurreste encore une possibilité : celle desauter à l’élastique du haut d’un pont dechemin de fer.

PERCEPTION DU RISQUE38% des sondés ont une attitude positive à l’égarddu risque, 30% une attitude négative. En Suisse ro-mande, la proportion est inverse (29% et 40%).

Pourcentage de personnes interrogées

positive

pas de réponse

négative

ni positive ni négative

383

30

29

UTILITÉ DU RISQUE«Le risque est-il utile pour le développement per-sonnel ? » Seuls 5% pensent que cela n’est jamais lecas, contre 53% qui considèrent que le risque peutparfois faire progresser quelqu’un.

Pourcentage de personnes interrogées

parfoisutile

rarement utile

jamais utile

pas de réponse

généralementutile

53

5

20

18

4

Source: Institut de recherches GfS, partie spéciale « risque », octobre 1999 (R = 1010)

L’étude complète de l’Institut GfS sur

le comportement des Suisses vis-à-vis du

risque se trouve dans le Bulletin-online.

www.credit-suisse.ch/bulletin

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CAROLINE FLATH, FINANCE

CONTROLLER, ET MARKUS

CAJACOB, MARKETING

MANAGER CHEZ AVL MEDICAL

INSTRUMENTS AG, SONT

POUR L’INNOVATION ET LES

TRANSACTIONS MONDIALES.

LE RISQUE DANS LE SANG

Les appareils médicaux de pointe deSchaffhouse mesurent les valeurssanguines à Moscou comme à Brasilia, en passant par Shanghai et les HautesTatras.

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L’immeuble d’AVL Medical InstrumentsAG, à la périphérie de Schaffhouse, estd’une grande sobriété. L’aménagementintérieur est lui aussi fonctionnel. Maislorsque Caroline Flath, Finance Controller,et Markus Cajacob, Marketing Managerde la société, initient le visiteur aux secretsdes appareils d’analyse des gaz sanguinset de leur distribution mondiale, aucundoute n’est permis : les salles austères dece centre sont le théâtre d’innovationspermanentes et abritent une technologie à couper le souffle dans le domaine dudiagnostic médical d’urgence.

Vingt secondes pour sauver une vie

Quand, dans des accidents ou maladiesgraves, le patient ne peut parler, des cais-sons carrés prennent le relais et fournis-sent des informations vitales. Ce sont desanalyseurs de gazométrie sanguine, quimesurent notamment le PCO2 (dioxyde decarbone) et le PO2 (oxygène) du sang etdonnent ainsi des renseignements surl’oxygénation et l’élimination du gaz car-bonique chez le sujet. Markus Cajacob :« Alors qu’il fallait auparavant une heurepour obtenir ces résultats, l’analyse dureà présent vingt secondes. Le temps gagnépeut être décisif. Autre aspect important,en particulier pour les nouveau-nés, nousn’utilisons que très peu de sang pour lesanalyses. »

La recherche assure la compétitivité

Naturellement, d’autres grands fabricantscherchent aussi à placer leurs appareilsauprès des équipes d’urgence mobiles,dans les laboratoires, les salles d’opéra-tion et les centres de dialyse. MarkusCajacob poursuit : « Nous évoluons sur unmarché où la compétition est très vive, etcela a des effets positifs. La concurrenceet les médecins nous poussent à innoveren permanence. Nos appareils deviennentplus sophistiqués, plus rapides et plus

simples à entretenir. Déjà, nos capteursn’ont plus besoin de maintenance. » Laprogression constante de ses chiffresd’affaires atteste du poids d’AVL MedicalInstruments AG sur le marché mondial. En outre, l’entreprise investit dans la re-cherche-développement. Markus Cajacob :

« La recherche évolue sans cesse. Ce quiintéresse le médecin, c’est d’obtenir desrésultats d’une manière simple et rapide.En principe, il faudrait mesurer les valeurssanguines à travers la peau et, en casd’urgence, pouvoir placer une seringueremplie de sang devant l’appareil d’ana-

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

RISQUE

27

AVL MEDICAL INSTRUMENTS AG EN BREF

L’HISTORIQUE

Depuis 1948, l’Institut AVL des moteurs à explosion du Professeur Helmut

List met au point des moteurs à Graz. Pratiquement tous les fabricants s’en

remettent aux spécialistes autrichiens d’AVL pour tout ce qui se passe sous

le capot : conception, mise au point, construction du prototype et test des

nouveaux moteurs. Ceux-ci sont ensuite fabriqués dans les usines des

divers constructeurs automobiles. AVL met au point et construit également

des appareils de test, qui sont même utilisés en Formule1.

L’ENTREPRISE

Fondée à Schaffhouse en 1967, AVL Medical Instruments AG a accéléré le

rythme en matière de sauvetage et de diagnostic d’urgence, avec un ap-

pareil d’analyse des gaz sanguins entièrement nouveau. La firme appar-

tient à 100% à la famille List, de Graz. Aujourd’hui, des filiales d’AVL

Schaffhouse assurent le contact avec la clientèle du monde entier grâce à

leur présence en Allemagne, en Autriche, en France, en Grande-Bretagne,

en Italie, au Brésil, en Chine, au Japon, en Inde, en Australie et aux Etats-

Unis. Plus de 70 représentations font office de relais commercial d’AVL

dans le monde entier.

LES PRODUITS

Les appareils de mesure des gaz sanguins et les capteurs de haute préci-

sion sont mis au point et fabriqués en Autriche et aux Etats-Unis. AVL

Medical Instruments AG compte aujourd’hui parmi les cinq leaders dans le

domaine de la gazométrie sanguine.

LES EFFECTIFS

AVL Medical Instruments AG emploie 700 personnes dans le monde entier,

dont 50 en Suisse.

LES CHIFFRES

Après vingt-cinq ans d’activité, AVL Medical Instruments a réalisé en 1992

un chiffre d’affaires de 80 millions de francs. En 1999, le résultat atteignait

déjà 159 millions de francs, et la firme prévoit pour cette année une pro-

gression de 16% à 184 millions de francs. Un tiers du chiffre d’affaires est

aujourd’hui généré par la vente des analyseurs de gazométrie sanguine,

et deux tiers par celle de capteurs, réactifs et liquides de contrôle de la

qualité.

PAR ROSMARIE GERBER,RÉDACTION BULLETIN

Pho

tos:

Pia

Zan

etti,

etc

.

Page 28: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

lyse, pour obtenir l’ensemble des infor-mations. Nous y travaillons. »

Mais la croissance vigoureuse d’AVLMedical Instruments AG ne repose pasuniquement sur une technologie de pointeconviviale. Caroline Flath, Financial Con-troller, expose la stratégie internationale del’entreprise : « Nous réalisons une grandepartie de notre chiffre d’affaires en Eu-rope, notamment en Allemagne, aux Etats-Unis et, depuis l’an dernier, de nouveau auJapon. Même au Proche-Orient, nousavons pu augmenter nos ventes de 10%. »

«Préinvestissement » en Russie

Toutefois, AVL commercialise aussi sesappareils dans des régions beaucoup plushasardeuses, parfois par l’intermédiaire dereprésentations. Caroline Flath poursuit :« Nous fournissons entre autres le Kazakh-stan, l’Ukraine, la Bosnie, la Républiquetchèque, la Slovaquie, la Pologne, la Bul-garie et la Russie. Ce faisant, nous inves-tissons pour l’avenir. La Russie est un ter-rain difficile, mais nous maintenons notreprésence, dans l’attente de jours meilleurs. »Car s’investir dans de nouveaux marchés,comme le souligne la directrice financièrede Schaffhouse, fait partie du credo dupropriétaire de la firme, Helmut List.

Et, bien entendu, AVL Medical Instru-ments AG entend aussi équiper les hôpi-taux chinois de ses appareils d’analysedes gaz sanguins. Au regard d’une crois-sance économique de 8%, l’entreprise n’a pas accompli de prouesses en 1999,regrette Caroline Flath. Mais une filiale aété créée : « Nous souhaitions nous im-planter sur un marché en expansion », pré-cise-t-elle.

«Souplesse du Credit Suisse»

Il est clair qu’on garantit si possible lefinancement des exportations vers despays comme la Chine, le Vietnam, ou en-core l’Amérique latine, l’Iran ou le Libanen demandant à la banque des créditsdocumentaires irrévocables (voir enca-dré). Avec leurs formules rigides, déplo-rent les deux responsables des exporta-

tions d’AVL, les établissements financiersconservateurs freinent beaucoup la pros-pection de nouveaux marchés dans lespays instables. En revanche, le CreditSuisse ferait preuve d’une grande sou-plesse, se félicite Caroline Flath. Le risquereste limité malgré tout, car avec un coûtmaximal de 50 000 dollars, les analyseursde gazométrie sanguine, les capteurs et

28 CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

PRESTATIONS EN MATIÈRE DE TRAFIC INTERNATIONAL DES PAIEMENTS

Le crédit à l’exportation est utilisé pour les grands projets à moyen et long

terme, et couplé à la garantie contre les risques à l’exportation de la

Confédération. Par contre, les risques liés au trafic international des paie-

ments sont couverts par des crédits et encaissements documentaires.

Edoardo Schefer, spécialiste des crédits documentaires au Credit Suisse :

«L’exportateur requiert un crédit documentaire lorsqu’il exporte ses mar-

chandises dans des pays économiquement ou politiquement instables, ou

quand la relation commerciale avec l’acheteur n’est pas sûre. Il sollicite

aussi les conseils des spécialistes de la banque sur la situation dans le

pays d’exportation. » La banque de l’acheteur à l’étranger ouvre un crédit

documentaire irrévocable et confirmé, et le correspondant bancaire – la

plupart du temps la banque attitrée du vendeur – crédite le montant de la

facture, sur présentation des documents requis, sur le compte de l’entre-

prise exportatrice. La banque émettrice supporte le risque pour l’acheteur,

et la banque de l’exportateur assume le risque de la banque émettrice

étrangère. Si le crédit documentaire n’est pas confirmé, la banque de l’ex-

portateur n’a pas d’obligation de paiement, mais fait simplement office

d’intermédiaire.

La banque de l’exportateur et le correspondant bancaire (dans le pays de

l’acheteur) n’ont généralement pas d’obligation de paiement lorsque les

livraisons à l’étranger se font par encaissement documentaire. La banque

du vendeur dépose les documents auprès de la banque de l’acheteur.

Enfin, le correspondant bancaire les fait parvenir à son client (par exemple

contre paiement). L’encaissement documentaire est utilisé dans les pays

où la situation est stable ou lorsque les relations commerciales existent

depuis longtemps. L’exportateur peut alors demander le paiement de ses

factures par voie bancaire.

MARKUS CAJACOB:

«LA RECHERCHE EST LA CLÉ DE L’AVENIR»

Un accident grave,chaque minute compte…

Le spécimen sanguinest inséré dans le capteur…

Page 29: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

les accessoires sont relativement bonmarché. Et un autre argument peut êtreavancé dans les négociations avec lesbanques : les problèmes de paiement sontnettement moins fréquents pour les appa-reils médicaux que pour des biens deconsommation quelconques.

Le maintien des relations commercialeset du service après-vente en période decrise politique ou économique est souventrécompensé par des paiements ponctuels.En Arabie saoudite et en Egypte parexemple, l’entreprise ne devrait pas ren-contrer de difficultés, grâce aux contactssuivis qui existent.

AVL Medical Instruments AG veille ce-pendant à ne pas dépendre entièrementdes banques. Même si un établissementfinancier déconseille, à juste titre, uneopération, AVL fournit quand même àl’occasion des appareils, des capteurs oudes consommables au pays en question –évidemment, en suivant ensuite de trèsprès les paiements. Car, précise CarolineFlath : « Une petite entreprise comme lanôtre doit calculer soigneusement lesrisques. Nous ne cherchons pas l’aven-ture à tout prix, nous ne jouons pas à laroulette russe. »

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RISQUE

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CAROLINE FLATH:

«NOUS CALCULONS, NOUS NE JOUONS PAS À LA ROULETTE RUSSE»

LE CREDIT SUISSE AIDE LES PME À EXPORTER

Quelque 180 collaborateurs du Credit Suisse, dont 150 en contact direct avec

les clients, se consacrent exclusivement au commerce extérieur dans les

Trade Service Centers de Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lugano, Saint-Gall,

Zoug et Zurich. Et les conseillers du Credit Suisse mettent une bonne partie

de leur expérience au service des petites et moyennes entreprises (PME).

« Nous avons des relations avec 1100 banques dans 126 pays », explique

Christian Gut, chef Financement du commerce et des exportations. « Le vaste

réseau des relations internationales ainsi que nos propres antennes de Trade

Finance en Asie, en Amérique latine, dans les pays de la CEI et au Proche-

Orient, ajoute Oskar Feusi, chef Financement des exportations et des

banques/pays, nous permettent d’étudier sérieusement les risques sur place,

de les suivre de près et de les assumer en connaissance de cause. »

Les spécialistes du commerce et du financement des exportations se tien-

nent aux côtés des clients exportateurs dès le lancement des offres et les ac-

compagnent jusqu’à la conclusion de la transaction. Le Credit Suisse inter-

vient dans 60000 cas chaque année, estime Walter Huber. Des informations

préliminaires peuvent être obtenues par la hotline gratuite, au 0800 880 885.

Par ailleurs, une formation de base à l’exportation est fournie sous forme de

séminaires réguliers, dont on peut se procurer les dates auprès de Stefan

Surber, au 01 332 29 99.

En outre, diverses manifestations mettent en contact des firmes, des acteurs

économiques et bancaires de l’étranger, par exemple de l’Europe centrale et

orientale, de Chine, etc., avec des chefs d’entreprise suisses intéressés. Dans

ces régions, soulignent les responsables, on attache beaucoup d’importance

aux relations commerciales avec les petites et moyennes entreprises.

Et les PME profitent de la forte présence internationale du Credit Suisse, avan-

tage qu’elles n’auraient pas avec un établissement bancaire uniquement

actif au niveau local.

…puis introduit dans l’analyseur Optical Care…

Le résultat complet de l’analyse…

…est imprimé en vingt secondes.

Page 30: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

Betty Grable, la plus célèbre pin-up des années 40, l’avaitdéjà prouvé: tout, ou presque,peut s’assurer.

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Page 31: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

Qui n’a jamais été hanté par cette idée ?Vous savourez un repos bien mérité surune plage déserte de Bora Bora. Coco-tiers et sable blanc à perte de vue. Sou-dain, un véhicule spatial, vague cousin duvaisseau Enterprise, se pose sur votre pa-radis. Mais il ne s’agit pas d’une visite decourtoisie de Monsieur Spock et du capi-taine Kirk. Des extraterrestres débar-quent, encerclent la plage et, malgré voscris et supplications, vous emmènent dansleur OVNI.

Assurance contre les extraterrestres

Ce scénario donne effectivement dessueurs froides. Tout le monde a lu des ré-cits rapportant de quoi ces petits êtresverts sont capables: ils terrorisent leursotages, les utilisent pour des expériencesmédicales ou, pire, sexuelles. Dans cesconditions, comment se protéger ? Ehbien, une réponse existe depuis l’an der-nier : l’assurance contre l’enlèvement pardes extraterrestres. Cette couverture faitpartie de la gamme de produits proposéspar la « Sir Huckleberry Insurance Compa-ny », une compagnie d’assurances amstel-lodamoise joignable uniquement viaInternet. Pour une prime modeste de 49,90 deutschemarks, Sir Huckleberryverse une indemnité maximale unique de50 000 marks pour le « sinistre » dont a étévictime l’assuré, à condition que ce dernier« apporte la preuve irréfutable de son en-lèvement par des extraterrestres », stipulele contrat-type.

Sir Huckleberry couvre aussi d’autresaléas de la vie moderne. Pour 19,90 marks,les personnes ayant peur de prendrel’avion peuvent s’assurer contre les trousd’air. Si leur avion chute d’au moins 3 000 pieds en six secondes, l’assuranceleur verse 2 000 marks pour les dédom-mager de cette frayeur. A Amsterdam, onpense aussi aux supporters du club de

football berlinois Hertha BSC. Si l’équipese voit reléguée en deuxième division à lafin de la saison, ses aficionados peuventobtenir un dédommagement de 175 marks,histoire de noyer leur chagrin.

« Nos polices d’assurance constituentun cadeau idéal pour qui veut se faire re-marquer à une soirée. » Tel est le conceptde Knut Karsten Eicke, président de SirHuckleberry. Tout a commencé lors d’undîner, selon lui : « J’étais assis en faced’une superbe jeune femme. Lorsque j’aicommencé à lui faire les yeux doux, elles’est contentée de sourire et a soulevé lanappe pour me montrer son ventre. Elleétait mariée et attendait des jumeaux. »L’idée était née : une assurance contre lanaissance de jumeaux, la première policede Sir Huckleberry. Cette couvertureprouve bien que les polices-cadeaux nesont pas nécessairement futiles, expliqueMonsieur Eicke : « Pensez à la charge fi-nancière à laquelle doit tout à coup faireface un jeune couple. »

3,5 millions de livres pour une voix

Sir Huckleberry est peut-être une sociétéd’assurance atypique, mais pas un casunique. Les polices originales ont de touttemps fait les gros titres des journaux àsensation. Ce sont deux longues jambesqui ont lancé cette mode, à la fin desannées 40. Leur propriétaire, la starhollywoodienne Betty Grable, a fait tour-ner bien des têtes pendant et après la Se-conde Guerre mondiale. Mais elle n’aaccédé à la gloire éternelle quelorsqu’elle fit assurer sesatouts pour un million dedollars. La pin-up, dès lorssurnommée « million dollar legs », fit rapi-dement des émules à Hollywood : GeneKelly, Mae West, Liz Tailor, Richard Bur-ton, Frank Sinatra, Edward G. Robinson,Lawrence Olivier assurèrent contre toutrisque de blessure qui le visage, qui lapoitrine, les mains, etc. La vague atteignitensuite les stars du rock’n’roll : c’est ainsique Bruce Springsteen a souscrit une

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

RISQUE

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assurance de 3,5 millions de livrespour protéger le timbre rocailleux de savoix !

Pendant très longtemps, le Lloyd’s deLondres, société de longue tradition fon-dée en 1688, a été le seul assureur à ac-cepter ces risques inhabituels. Au départsimple café où les armateurs pouvaientassurer leurs navires marchands, Lloyd’sest resté jusqu’au XXe siècle le grandspécialiste de l’assurance maritime. Sa diversification ne remonte qu’à cent ans àpeine. Aujourd’hui il n’a conservé que sastructure particulière : Lloyd’s ne constituepas une compagnie d’assurances au senstraditionnel mais un marché de l’assu-rance. On y trouve 123 syndicats, grou-pements d’entreprises et particuliers aisés(les souscripteurs) qui engagent une par-tie de leur fortune pour garantir les risquesacceptés. Aux dires de Graham West, General Manager de Lloyd’s en Suisse, ils’agit là de « la plus ancienne et la pluspure forme de capital-risque ». Les syndi-cats ne concluent pas directement decontrats d’assurance mais coopèrent avecdes courtiers indépendants.

PAR ANDREAS THOMANN,RÉDACTION BULLETIN

Quel scénario d’épouvante !

De petits extraterrestres s’emparent

d’un terrien, l’emmènent dans

leur soucoupe pour réaliser des

expériences . . . Pas de panique:

ce risque est désormais assurable.

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Page 32: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

La peur a dû s’emparer

des dirigeants du FC Bâle à

l’idée de remporter le cham-

pionnat. Comment expliquer

sinon qu’ils se soient

assurés contre ce risque?

Il n’y a pas que sur les pelouses de football

que fleurissent les polices les plus saugrenues.

Les amateurs de golf tentent eux

aussi d’écarter tout risque. Certains

s’assurent en effet contre le cas

très rare de «hole in one ».

Selon Graham West, « chaque syndicatpeut déterminer au cas par cas s’il accepteou non de conclure une affaire, contraire-ment aux assureurs traditionnels, qui seplient à des règles strictes ». Ce n’est pas unhasard si la première police d’assuranceautomobile a été souscrite en 1901 chezLloyd’s. Les premiers avions de ligneaussi, tout comme le premier vol transat-lantique, ont été assurés par cette société.Et si quelque part dans le monde un super-sonique s’écrase, une pièce de satelliteassomme un passant, ou le monstre du loch Ness émerge des profondeurs, le dos-sier atterrit presque toujours chez Lloyd’s.

Des pirouettes sans police

Néanmoins, et alors qu’elle présente letaux le plus élevé de polices d’assurancepar habitant après le Japon, la Suisses’avère un terrain peu favorable aux cou-vertures exotiques. Si les pin-ups holly-woodiennes poussent difficilement aupays de Heidi, il y fleurit tout de mêmedes divas aux longues jambes. Selon lesorganisateurs du concours Miss Suisse,les charmes des reines de beauté d’hieret d’aujourd’hui n’ont jamais fait l’objet decontrats particuliers. Les trois grandesagences helvétiques de mannequins, Op-tion, Fotogen et Seven, confirment cesdéclarations. Pour en avoir le cœur net,poursuivons notre enquête dans unebranche voisine de la mode, même sinous nous aventurons sur un terrain glis-sant. Qui d’autre en Suisse que DeniseBiellmann pourrait prétendre à desjambes à prix d’or, des « one million-dollarlegs » ? Or elle non plus ne les a jamaisassurées ! Peut-être les ballerines del’Opéra de Zurich ? Que nenni ! Parcontre, les décorations scéniques de lasalle zurichoise sont assurées pour unmontant moyen de 200 000 francs.

Mais attention …Peut-être qu’un paysdisposant d’une loi sur la protection desanimaux figurant parmi les plus progres-sistes accorde davantage de valeur auxquadrupèdes qu’aux bipèdes ? Le cheval

de Willi Melliger, Calvaro, sans conteste leplus célèbre cheval de saut d’obstaclesen Suisse, vaut 3,5 millions de francs.Mais d’assurance, point ! Son pro-priétaire a en effet estimé tropélevée la prime annuelle,équivalant à 15% de la valeurde l’animal. Mais si les par-ties inférieures du corps nedonnent aucun résultat enmatière d’assurance, les mainssont-elles éventuellement considé-rées comme plus précieuses ? Posons laquestion à Viktor Meyer, directeur de laclinique de chirurgie réparatrice à l’hôpi-tal universitaire de Zurich, spécialisé dansles opérations de la main. Mais celui-cin’a même pas assuré les siennes, sa couverture perte de gain le protégeantdéjà en cas de sinistre.

Le doute est permis quand il s’avère queles cordes vocales de DJ Bobo, notre icône rock nationale, ne sont pas assu-rées. Springsteen, Taylor et Burton ont-ilsréellement souscrit des assurances inhabituelles ? Voilà une question pour

32

RISQUE

CAUCHEMAR DE GOLFEUR

Franz Scherer, architecte et golfeur passionné (handicap 18), n’a vraiment

pas eu de chance l’automne dernier, pendant un tournoi de golf senior à

Zumikon : il envoie la balle sur 175 mètres directement dans le trou. Quelle

chance ! Et quelle malchance … Pendant vingt ans, Franz Scherer avait eu

une assurance contre le « hole in one ». Année après année, il avait payé sa

prime de 50 francs. Mais jamais il n’avait réussi cet exploit. L’été dernier,

il s'est dit qu’il n’y parviendrait plus et a résilié sa police. Trois mois à peine

avant le tournoi de Zumikon. Pas de chance. Comme tout golfeur qui se

respecte, Franz Scherer a réagi très sportivement et n’a pas failli à la tradi-

tion : il a offert le champagne à tous les joueurs et payé sans sourciller la

facture d’un millier de francs. Mais il est certain que le champagne lui aurait

semblé meilleur si l’assurance avait remboursé la note.

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

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Graham West, General Manager chezLloyd’s. « A l’heure actuelle, il est effecti-vement plus courant de conclure une assurance-accidents privée que de couvrircertaines parties du corps séparément. La différence tient au barème d’invalidité :pour un chirurgien, les mains sont primor-diales, pour un mannequin, ce sont lesjambes. »

Le FC Bâle craint la Coupe

En Suisse, les assurances qui sortent del’ordinaire fleurissent apparemment plutôtsur le gazon, sur les greens (voir encadrépage 32) ou sur les terrains de football.La panique a dû s’emparer des dirigeantsdu FC Bâle à l’idée de remporter le cham-pionnat. Comment expliquer sinon qu’ilsse soient assurés contre ce risque ? Cequi ressemble plutôt, au premier abord,au traumatisme d’un club moyen flirtanttout à coup avec le succès, s’avère bienconcret financièrement : un titre ne faitpas que rapporter de l’argent, il en coûteaussi. Sous forme de primes aux joueurs.Pour nombre de clubs italiens, s’assurercontre les succès nationaux ou interna-tionaux fait d’ailleurs déjà partie de la routine.

N’existe-t-il donc pas de limite à l’as-surabilité ? « Si, bien sûr, indique GrahamWest, même chez Lloyd’s. En fait, noussommes juste un peu plus flexibles queles autres. » Mais Lloyd’s aussi a dû capi-tuler lorsqu’un client a voulu couvrir sacréativité. « Comment, en effet, prouverune panne soudaine d’inspiration ? » Mau-vaise nouvelle pour les journalistes qui es-péraient enfin s’assurer contre l’angoissede la page blanche…

33

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Page 34: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

CHRISTIAN PFISTER Le dernier baromètre des

préoccupations du Credit Suisse révèle que

le chômage, le problème des réfugiés, la

santé et l’AVS continuent d’inquiéter la po-

pulation suisse. Rien de nouveau sous le

soleil.

CLAUDE LONGCHAMP Qu’un thème con-serve sa position au classement ne signifiepas nécessairement que rien n’a changé.Certains sujets, comme la politique fiscaleou les finances fédérales, suscitent unintérêt croissant.

C.P. Voilà pourtant plusieurs années que

les gens expriment des soucis analogues.

Manqueraient-ils d’idées?

C.L. Gardez-vous bien d’analyser les ré-sultats du sondage en les comparantd’une année à l’autre. Observez plutôt lescycles. Dans les années 80, le dépé-rissement des forêts avait propulsé la protection de l’environnement en tête des préoccupations. La Suisse a alors réagi et pris les mesures qui s’imposaient.Depuis 1989, on assiste à un dépla-cement graduel de l’intérêt. Désormais, lapolitique d’asile, la santé et la sécuritésociale tiennent le haut du pavé. Nousn’avons pas encore de solution et nous

Comme le montre le baromètre des préoccupations 1999du Credit Suisse, les Helvètes accordent une confianceaccrue à l’Etat. Claude Longchamp, codirecteur de l’Institutde recherches GfS, nous dit pourquoi.

INTERVIEW: CHRISTIAN PFISTER, RÉDACTION BULLETIN

Pourcentagede personnes interrogées 1999 1998 1997 1996 1995

Chômage 57 74 81 75 70Réfugiés 56 47 30 25 31Santé 48 46 52 46 32AVS 45 45 39 36 40Europe 43 40 39 34 48Impôts/finances 26 17 22 19 26Etrangers 22 24 21 22 30Environnement 18 19 19 20 31Nouvelle pauvreté 18 17 19 21 – –Criminalité 18 15 13 13 14Sécurité sociale 17 15 15 18 22Drogue 16 22 28 30 34Mondialisation 13 10 9 8 – –Salaires 13 12 14 13 – –Développement économiqueen général 11 15 20 19 19Agriculture 7 7 8 13 13Armée 7 4 4 6 8Transports 7 12 8 7 12Génie génétique 7 7 8 11 – –Egalité des sexes 7 7 3 5 10Energie (nucléaire) 7 4 5 4 10Inflation 5 8 10 12 15Partenariat social 5 7 7 8 – –

LE CONSEIL FÉDÉRALREDORE SON BLASON

CE QUI PRÉOCCUPE LA SUISSE

ACTUEL

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trouvons dans une phase de problémati-sation.

C.P. Qu’entendez-vous par là?

C.L. Tout problème de société se décom-pose en plusieurs phases. Il faut commen-cer par sensibiliser l’opinion publique enformulant le problème, jusqu’à ce que cha-cun en prenne réellement conscience.Vient ensuite la polarisation politique : plu-sieurs propositions originales partagentl’opinion. A ce stade, peu importe qu’ellesremportent ou non les suffrages de la ma-jorité. Enfin, la troisième étape consiste àtrancher et à choisir une solution qui doitalors porter ses fruits.

C.P. Certains thèmes figurent depuis long-

temps dans le baromètre des préoccupa-

tions. Faut-il en déduire que la Suisse est in-

capable de les régler?

C.L. Non. Si un problème vous hante,vous ne manquez pas forcément demoyens pour le résoudre. Il s’agit d’uncycle naturel, dont la durée varie générale-ment entre cinq et huit ans.

C.P. Avez-vous été surpris par l’un ou l’autre

résultat du sondage?

C.L. Surpris, c’est beaucoup dire. Mais legrand come-back du Conseil fédéral (voirgraphique en haut à droite) constitue l’unedes tendances marquantes de 1999.

C.P. Le Conseil fédéral a effectivement redo-

ré son blason. Comment expliquez-vous cet

actuel regain de popularité?

C.L. Jusqu’à la fin des années 70, etcontrairement à d’autres pays, nous accor-dions en Suisse une confiance totale à nosinstitutions. Par la suite, la situation n’acessé de se détériorer, notamment à causedu débat sur l’écologie dans les années80. Au cours de la décennie suivante, l’af-faire des fiches et la votation sur l’EEE ontencore accentué la perte de vitesse duConseil fédéral. Ce dernier ne pourra sansdoute plus jamais bénéficier d’une con-fiance identique à celle des années 70,

mais il a indéniablement amélioré sa cotede popularité.

C.P. Pourquoi?

C.L. Les institutions – qu’il s’agisse duConseil fédéral, des banques ou de l’ONU– ont reconquis l’opinion publique car ellesont su améliorer leur politique de com-munication. Rappelez-vous le scandale desfiches. Le Département de justice et policen’a pris la parole qu’une fois tous les détailsde l’affaire déjà divulgués. Par leur com-portement, les responsables politiques onteux-mêmes déclenché la crise.

C.P. La police et le Tribunal fédéral ont égale-

ment le vent en poupe. Tout cela grâce à une

meilleure communication?

C.L. En « remplissant correctement soncontrat », l’Etat gagne la confiance de la po-

pulation. Cette dernière ne peut juger dubon fonctionnement des institutions quesur le terrain. C’est ce qui se passe pour lapolice. Quant au Tribunal fédéral, le citoyenmoyen, même s’il n’a pratiquement jamaisaffaire à lui, le considère comme la plushaute instance judiciaire du pays. Tant quela police et le Tribunal fédéral parviennent àéviter les erreurs grossières, la populationsuisse accorde sa confiance de principe àl’Etat en décernant une bonne note à cesdeux institutions.

C.P. On remarque pour la première fois des

disparités entre cantons. Qu’en déduisez-

vous?

C.L. A l’issue des élections de l’automnedernier, certaines tendances observéesoutre-Sarine, et notamment les nom-breuses défections au profit de l’UDC,

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0035

ACTUEL

Institution

Conseil fédéral

Police

Tribunal fédéral

Administration

Conseil des Etats

Conseil national

Armée

Annéeplancher

1997

1997

1997

1996

1998

1996

1996

Tendanceen %

+16+13+12+12+ 9+ 6+ 4

Confianceen %, 1999

55646342403636

0

10

20

30

40

50

60

31

25

30

47

56

1995 1996 1997 1998 1999

Pourcentage de personnesinterrogées, priorité 1 à 5

LES RÉFUGIÉS EN POINT DE MIRE

BOND EN AVANT POUR LE GOUVERNEMENTDepuis son « année noire » en 1997, le Conseilfédéral a réalisé un prodigieux bond en avant etamélioré ainsi son score de 16%.

«RAPPELEZ-VOUS LE SCANDALE DES FICHES»

CLAUDE LONGCHAMP EST CODIRECTEUR

DE L’INSTITUT DE RECHERCHES GFS

Le problème de l’asile a enregistré sur cinq ans laplus forte hausse dans le baromètre des préoccupa-tions. En 1996, un quart de la population s’estimaitconcernée. Aujourd’hui, ce sont 56%. Cette année,la guerre au Kosovo a principalement contribué àrenforcer cette tendance.

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m’ont laissé croire à un ras-le-bol généra-lisé des Alémaniques envers l’Etat. Mais jefaisais fausse route. Les principaux re-proches adressés à la classe politique desannées 90 viennent de Suisse romande,qui pénalise en outre les acteurs écono-miques le plus sévèrement.

C.P. Les résultats traduisent non seulement

un «Röstigraben » mais aussi un «Risotto-

graben ». Pourquoi le Tessin s’écarte-t-il si

souvent de la moyenne?

C.L. Depuis un certain temps, nous re-marquons que le Tessin a d’autres soucis etd’autres priorités. Dans ce canton, le pro-blème de la drogue inquiète un nombrecroissant de personnes. Les questionséconomiques gagnent également du ter-rain, tout comme l’AVS et le débat sur levieillissement de la population. Mais lesdivergences avec la Suisse alémaniquen’ont pas la même connotation politiqueque le «Röstigraben ».

C.P. Comment pouvez-vous en être aussi sûr?

C.L. Contrairement aux Tessinois, lesRomands ont constamment l’impression

d’être dominés par les Alémaniques.Confrontés aux mêmes thèmes, les pre-miers ne réagissent pas toujours commeles seconds. En politique extérieure, parexemple, les Tessinois partagent plutôtl’opinion des Alémaniques.

C.P. En 1995, vous avez évoqué le «nouveau

rôle conféré à l’économie ». De quoi s’agit-

il ?

C.L. Les priorités le plus souvent citéesont un lien plus ou moins direct avec le bien-être financier et la sécurité ma-térielle des Suisses, des sujets dontceux-ci ont progressivement pris cons-cience par le biais de thèmes variésn’ayant qu’un rapport éloigné avec l’éco-nomie.

C.P. A quoi sert le baromètre des préoccupa-

tions?

C.L. Cet instrument de diagnostic fiablenous permet de voir comment l’opinion pu-blique évolue à moyen terme face à cer-tains problèmes. Il nous donne des indica-tions quant aux mesures et solutionssouhaitées par le peuple.

36

ACTUEL

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

très bonne

bonne

correcte

mauvaise

très mauvaise

10 8 8 11

51 47 50

54

Pourcentage de personnes interrogées

33

37 33

31

71 2

7

42

1995 1997 1998 1999

4

jamais

rarement

souvent

pas de réponse

Pourcentage de personnes interrogées

1996 1997 1998 1999

5 4 6 5

40 45 52 54

48

45

33 31

6

97 10

ASSEZ D’ARGENT?

«Comment jugez-vous votre situation financière ac-tuelle ? » 65% des personnes interrogées ont répon-du «bonne » ou « très bonne ». Les Suisses ne s’étaientplus estimés aussi satisfaits depuis des années.

ÉCONOMIE SAINE?

« Avez-vous l’impression que les acteurs écono-miques prennent de mauvaises décisions dans desdomaines déterminants? » 59% ne le pensent jamaisou rarement. 31% répondent « souvent ».

C.P. Les années 1996 et 1997 semblent avoir

traumatisé les Suisses. A l’époque, les notes

ont en effet globalement accusé une baisse

sensible. Pourquoi?

C.L. Durant ces vingt dernières années, laconscience collective des Suisses a subitrois crises majeures. La première est ap-parue dans les années 80 avec le dépéris-sement des forêts et surtout l’accident deTchernobyl. Le deuxième séisme a eu lieuen 1992 avec la votation sur l’EEE. Et en1996, année des fusions de grandes en-treprises et de la mondialisation, la popula-tion a véritablement pris peur. Le débat surla mondialisation a ébranlé la classemoyenne helvétique qui, pour la premièrefois, a craint pour ses prérogatives.

C.P. Comment expliquer que la situation se

soit détendue ?

C.L. Les acteurs économiques ont faitrenaître la confiance, ce qui a permisd’amorcer un processus d’apprentissagecollectif. Les langues se sont déliées ; lesmilieux politiques et économiques se sontpenchés sur les problèmes et ont cherchédes solutions.

C.P. Personnellement, quels soucis avez-

vous ?

C.L. La clôture des comptes de notre Ins-titut est un véritable casse-tête adminis-tratif, surtout pour moi qui ne suis pas féru de comptabilité. J’ai par ailleurs déménagé il y a environ un mois. Pendant mon tempslibre, je m’active donc à rendre notre nidfamilial aussi douillet que possible.

C.P. Nous vous souhaitons plein succès dans

vos projets tant professionnels que privés.

C.L. Merci.

Vous trouverez les commentaires et les

graphiques concernant le baromètre des

préoccupations 1999 en exclusivité dans

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CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0037

ACTUEL

Cette année, quatre PMEsont en finale du Prix Suissede la Qualité en BusinessExcellence : Alphasem, quiconstruit à Berg, en Thur-govie, des machines de préci-sion pour l’industrie des semi-conducteurs, Hunziker + Co,de Winterthour, spécialiséedans la technique du bâtimentet les installations sanitaires,Meierhofer AG, qui fabriquedes claviers, des faces avantet des plaques signalétiques,et le cabinet dentaire RogerHarr à Niederdorf.

Le modèle d’excellence surlequel est basé le prix Esprix a été conçu par la EuropeanFoundation for Quality Mana-gement. Des cadres diri-geants du secteur privé oupublic ainsi que des profes-sionnels indépendants exa-minent tous les processusd’exploitation des entreprises

participantes. Non seulementles aspects financiers sontpris en compte, mais aussi laqualité du management, lapolitique et la stratégie del’entreprise, les ressources et les procédures. Cet auditne coûte pas plus que lesfrais d’inscription, à savoir 1 500 francs pour les PME et5 000 francs pour les grandesentreprises. « L’élément cen-tral du concept d’excellenceest la réalisation de progrèspermanents à tous les niveauxde l’entreprise, souligne HeinzLiedtke, gérant de la Fonda-tion Esprix. Je conseille àchaque organisation de poserdès que possible sa candida-ture au prix Esprix. » Parmi lesraisons d’agir, les mutationstechnologiques et les accordsbilatéraux entre la Suisse etl’Union européenne, qui exi-gent une évaluation et uneaugmentation continue de lacompétitivité. Le CreditSuisse est sponsor principald’Esprix. Parmi les autressponsors, on trouve HelvetiaPatria, Hilti et Pricewater-houseCooper. Pour plus dedétails sur Esprix, tapezwww.esprix.ch.

ESPRIX: LES MEILLEURES PME

610 000 francs, voilà ce quecoûtent l’aménagement et lareforestation de la région deRiedligflügel, dans la vallée de Schächen (canton d’Uri). Seuls22% de cette somme seront pris en charge par le conseil d’Etaturanais. Mais depuis fin janvier, la commune de Bürglen, res-ponsable des travaux, a un peu moins de soucis à se faire : leCredit Suisse lui a remis un chèque de 100 000 francs.

Au printemps 1999, une coulée de boue avait emporté desarbres sur son passage et endommagé toutes les voies d’accèsmenant aux maisons des paysans de montagne. Même lesconduites d’eau et le réseau d’égouts furent en partie détruits.L’érosion de la colline constitue désormais une menace pour huitmaisons d’habitation et plusieurs étables : 24 personnes crai-gnent un nouveau glissement de terrain.

Les 100 000 francs ne proviennent pas simplement descaisses du Credit Suisse. Ils ont été fournis par les sponsors des74 collaborateurs qui se sont entraînés pendant un an pour cou-rir le marathon de New York. 55 000 francs ont pu être ainsi col-lectés, et la somme a été arrondie par le Directoire de la banque.

AIDE À BÜRGLEN

50 FOIS AU-DESSUS DES NUAGES:CORPORATE AIRCRAFT FINANCE

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Depuis janvier, un nouvel avion, un « Citation II », volepour la compagnie Servair Private Charter SA.

Le financement du nouvel avion d’affaires a étéréalisé par le service Corporate Aircraft Finance, de ladivision Leasing du Credit Suisse. Ce service coopèreétroitement avec les autres unités d’affaires du CreditSuisse Group, notamment Credit Suisse Private Ban-king, Winterthur et Credit Suisse First Boston. Il entre-tient également d’importants contacts avec des cons-tructeurs aéronautiques renommés.

Fort de ce réseau de relations, Corporate AircraftFinance met au point, pour l’Europe et le Proche-Orient,des solutions sur mesure – du simple prêt au leasing –destinées au financement d’avions d’affaires ou

d’avions privés. Le « Citation II » est le cinquantièmeavion que Corporate Aircraft Finance et ses parte-

naires commerciaux ont contribué à lancer. Corpo-rate Aircraft Finance a à son actif le financement d’uneflotte aérienne importante, qui va du « Lear Jet 60 » au« Challenger 604 ».

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Au début du nouveau millénaire, Hans Hartung nous a quittésdans sa 84e année, après une vie bien remplie. Il avait fait toutesa carrière au sein de l’ancien Crédit Suisse, et la dernière fonc-tion qu’il avait occupée jusqu’en mars 1981, date de son départà la retraite, était celle de directeur général responsable de lapolitique de taux et de crédits.

Grâce à son intelligence, à son charme et à sa fiabilité, HansHartung avait de nombreux amis, aussi bien à l’intérieur qu’àl’extérieur de la banque. Il jouissait du respect et de la confiancede ses partenaires commerciaux et de ses collaborateurs.

Avec un engagement infatigable et un grand sens de la négo-ciation, il a su, surtout dans les périodes difficiles, prendre lesbonnes décisions et les mettre en œuvre de manière rigoureuse.Ses qualités de dirigeant, alliées à de grandes qualités humaines,ont été un capital précieux pour l’entreprise. Nous lui sommesreconnaissants de la contribution majeure qu’il a apportée audéveloppement de notre banque et lui garderons un souvenirempreint de respect.

RAINER E. GUT, PRÉSIDENT DU

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Chaque année, à l’époque deNoël, les clients du CreditSuisse soutiennent indirecte-ment divers projets caritatifsen Suisse. Depuis 1997, eneffet, le Credit Suisse n’offreplus de cadeaux de Noël àses clients, mais accorde uneaide financière à des bénéfi-ciaires choisis par le Direc-toire et les organes de direc-tion régionaux. Parmi eux se

38

ACTUEL

trouve cette année le foyerpour handicapés d’Amriswil,qui sera doté d’une ména-gerie. Poules, canards etagneaux apporteront joie etdivertissement aux pension-naires du foyer.

Dans la commune tessi-noise de Melano, l’aménage-ment d’un « rustico » assureraun peu de confort aux handi-capés qui cultivent des

Quarante grandes banques européennes ont été récem-ment soumises à l’appréciation de l’agence de notationenvironnementale Münchner Oekom Research AG. Entête du classement, on trouve le Credit Suisse Group etl’UBS. Les critères de jugement portaient sur l’offre defonds écologiques, l’intégration de facteurs écologiquesdans l’analyse financière et leur prise en compte lors del’octroi de crédits. Les banques ont aussi été notées enfonction de leur consommation d’énergie et de papier.

Juste derrière les deux établissements suisses sesituent les banques allemandes Hypovereinsbank etCommerzbank. Les dernières places du classement sontoccupées par UniCredito Italiano, la banque espagnoleArgentaria et la Banco Comercial Portugues. Les spécia-listes d’Oekom n’ont pas seulement déploré le manqued’intérêt des banques d’Europe du Sud pour la notationproprement dite. Ils ont aussi constaté qu’au Sud, la ges-tion environnementale n’en était malheureusement qu’àses premiers balbutiements.

Mais même les bons élèves ne recueillent pas que deséloges. Comme le souligne Matthias Bönning, analystechez Oekom : « Même chez les mieux placés, il y a encoreun potentiel d’innovation dans le domaine de l’environ-nement. » Informations : www.oekom.de.

HANS HARTUNG

ÉCOLOGIE: LES BONS ÉLÈVES

légumes au sein de l’Associa-zione San Gottardo.

Toujours grâce au CreditSuisse, le Service de pédago-gie curative des Grisons dis-posera d’une nouvelle salle dethérapie équipée de matérielde travail et de jeu.

La Fondation Saint-Camilleà Marly, qui s’occupe de per-sonnes handicapées, béné-ficiera bientôt d’une nouvelle

salle de détente. Quant auCentre pour l’autisme, àMorges, il recevra une contri-bution destinée au maintien et au développement de sonservice de consultation. Pour plus d’informations,appelez le 01 333 27 71 ou écrivez à l’adresse [email protected].

POUR LA BONNE CAUSE

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etc

.

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SUCCÈSOUÉCHEC?

Janv. Févr. Mars Avril Mai Juillet AoûtJuin

0,95

1

1,05

1,1

1,15

1,2

POUR GREGOR HIRT,

DU SERVICE ECONOMIC

RESEARCH, « LA SUISSE

FAIT BIEN DE NE PAS LIER

LE FRANC À L’EURO ».

Taux de change dollar/euro depuis début 1999

Jusqu’ici, le bilan de l’eurodonne raison aussi bienaux europhoriques qu’auxeurosceptiques.

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CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0041

ECONOMIC RESEARCH

ANDREAS THOMANN Après un départ en fan-

fare, l’euro a entamé une glissade qui lui

a fait perdre l’an dernier 15% face au dol-

lar, et même 20% par rapport au yen. Alors,

échec ?

GREGOR HIRT Tout dépend du point de vueoù l’on se place. Un investisseur américainou japonais pensera que l’euro a été ef-fectivement un flop. Un Américain ayantinvesti dans des euro-obligations auraitnon seulement subi une perte de changede 15%, mais vu aussi son investissementfondre de 13% supplémentaires, et celasur les papiers les plus sûrs. Pour un Eu-ropéen de la zone euro, mais aussi pour unSuisse, la situation se présente différem-ment. Pendant toute l’année, le taux dechange du franc suisse contre euro estresté stable autour de 1.60. Les exporta-teurs n’ont pas été les seuls à s’en félici-ter : tout Helvète ayant placé son argenten Allemagne aura pu bénéficier intégra-

lement de l’excellente performance de cemarché.

A.T. Dans la compétition entre les grandes

monnaies du monde, l’euro est cependant

resté loin derrière le dollar.

G.H. C’est vrai, mais il faut considérer le long terme. Les devises ont la particu-larité de fluctuer. Or l’euro a surtout souf-fert de la robustesse de l’économie amé-ricaine qui, pour la huitième annéeconsécutive, a continué l’an dernier sur salancée. Nombreux ont en outre été les investisseurs attirés par la reprise en Asie.

A.T. Vous évoquez surtout des facteurs éco-

nomiques. Mais les hommes politiques ont-

ils fait ce qu’ils pouvaient pour que l’euro

prenne un bon départ ?

G.H. Nullement. Les politiques ont émisdes signaux contradictoires semant laconfusion sur les marchés, qu’il s’agissede l’introduction prévue des 35 heures enFrance ou du projet de retraite à 60 ans enAllemagne. Le protectionnisme a égale-ment resurgi. Lors des pourparlers de fu-sion entre Paribas et la Banque Nationalede Paris, la Banque de France est inter-venue à plusieurs reprises pour empêcherque l’un des établissements tombe dansl’escarcelle d’une banque étrangère. Lesmarchés n’ont pas apprécié cette inter-vention, pas plus que celle du gouverne-ment Schröder qui, en volant à la res-cousse du groupe de constructionHolzmann, lourdement endetté, a tentéd’entraver le nécessaire processus de restructuration.

A.T. Les gouvernements de l’Euroland vont-

ils adopter une politique plus libérale ?

G.H. Je le crois. On voit qu’en Alle-magne, le chancelier Schröder a réussi àconsolider sa position au sein de sonpropre parti – d’autant plus facilement quela CDU est en train de se discréditer. Il se-ra donc en meilleure posture pour imposersa politique favorable à l’économie, no-tamment la suppression des impôts préle-

vés sur les ventes de titres de participationdétenus par les entreprises. Il veut égale-ment abaisser l’impôt sur le revenu.

A.T. Le bilan d’un an d’euro est un peu plus

positif si l’on songe que l’inflation ne s’est

élevée qu’à 1,3%. La Banque centrale euro-

péenne (BCE) a ainsi largement atteint son

objectif, qui était de 2% au maximum. Le

mérite en revient-il surtout au président

Wim Duisenberg et à son équipe ?

G.H. Non. La faiblesse de l’inflation estplutôt une conséquence de la crise asia-tique, qui a pesé sur les prix des matièrespremières. La dévaluation des monnaiesasiatiques a rendu moins chères les ex-portations de ces pays, ce qui a encoreaugmenté la concurrence. Quant à l’atti-tude de la BCE, je la qualifierais plutôt de« nerveuse ».

A.T. Expliquez-vous.

G.H. En avril, la BCE abaissait son tauxdirecteur de 50 points de base – trop tardpuisque que la reprise se dessinait déjà ;puis elle a annulé cette baisse en no-vembre. Ce faisant, elle n’a pas tant suiviune logique de politique monétaire que ré-pondu aux attentes du marché. Il eût étéplus judicieux de ne pas toucher aux tauxdurant toute l’année.

A.T. A quand le prochain tour de vis ?

G.H. On s’attend en général à ce que laBCE relève encore ses taux de 50 pointsde base durant le premier trimestre, parceque l’on prévoit une légère remontée del’inflation à 1,8% ou 1,9% à la fin de ce trimestre. La courbe devrait toutefoisredescendre en cours d’année, car lesfacteurs fondamentaux de l’Euroland(restructurations, assouplissement desmarchés du travail et déréglementations)freinent l’inflation.

A.T. Pourquoi la BCE devrait-elle alors rele-

ver ses taux ?

G.H. De nouveau pour des raisons psy-chologiques, comme en novembre. Pour

INTERVIEW: ANDREAS THOMANN,RÉDACTION BULLETIN

Sept. Oct. Nov. Déc. Janv.

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Page 42: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

prouver aux marchés qu’elle maîtrise l’in-flation.

A.T. Euro faible, BCE nerveuse, les euro-

sceptiques auraient-ils eu raison ?

G.H. En partie seulement. L’euro a déjàenregistré quelques succès sur les mar-chés financiers. Les émissions d’obliga-tions par les entreprises ont vu leur volumequadrupler l’an dernier à 600 milliardsd’euros pour atteindre le niveau des Etats-Unis. Dans la zone euro, des entreprisesde taille moyenne notamment ont décidéde se financer dorénavant par le biais desobligations et non plus par des créditsbancaires.

A.T. Quel est le rôle de l’euro dans cette évo-

lution ?

G.H. L’espace monétaire dans lequel lesentreprises peuvent lever des fonds estdevenu bien plus vaste. En outre, l’euro aaccéléré la mise en place de notations in-diquant le degré de solvabilité des entre-prises. Une caisse de pension espagnolequi souhaite investir dans une société hol-landaise n’a donc plus besoin désormaisde passer celle-ci au crible avant d’ache-ter ses obligations. Sans parler du risquede change qui disparaît. L’euro n’a pas étéun catalyseur uniquement pour les mar-chés financiers. Il a provoqué un accrois-sement des fusions-acquisitions, de la dé-réglementation et de la concurrence. Et le processus n’en est qu’à ses débuts.

A.T. Les perspectives économiques de l’Eu-

rope sont bonnes. On escompte générale-

ment une croissance de plus de 3% du PIB.

L’euro aurait-il surmonté sa faiblesse ?

G.H. Effectivement. D’ici à la fin de l’an-née, le Credit Suisse s’attend à un taux de

42

ECONOMIC RESEARCH

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

change de 1.10 euro pour un dollar. Il table sur un affaiblissement de la conjonc-ture américaine, parallèlement à la repriseeuropéenne. L’énorme déficit de la ba-lance courante des Etats-Unis pèse enoutre sur le cours du dollar. Le potentiel de restructurations existant en Europe, laplus grande transparence du marché et salibéralisation vont attirer plus d’investis-seurs vers l’Europe.

A.T. Voilà donc votre principal scénario. Mais

où se cachent alors les plus grands risques

pour l’euro ?

G.H. Jusqu’aux élections russes, le fac-teur d’insécurité se nomme Vladimir Pou-tine. La Russie conserve toujours un cer-tain poids en Europe, surtout au niveaupolitique. Lorsque la Russie prend froid,l’euro éternue. C’était déjà le cas avec ledeutschemark. Une reprise économiqueeuropéenne qui resterait faible serait éga-lement un poison pour l’euro, surtout si la locomotive conjoncturelle américainedevait, une fois de plus, filer à toute va-peur.

A.T. Qu’en est-il de la discipline budgétaire

des onze pays de l’Euroland ?

G.H. Rien à craindre de ce côté-là. L’andernier déjà, les différents pays avaientrespecté les critères. Même l’Italie a réus-si, contre toute attente, à contenir son dé-ficit juste au-dessous de 2%. Pour les an-nées à venir, les gouvernements se sontfixé pour objectif de réduire encore les dé-ficits publics ; la reprise conjoncturelle lesy aidera.

A.T. Les pays de l’Euroland se sont-ils habi-

tués à ne plus avoir de politique monétaire

autonome ?

G.H. Il y a eu des tensions, qui ont étéperçues jusqu’à la BCE. Les intérêts depays comme l’Espagne et les Pays-Bas,dont les taux de croissance et d’inflationsont élevés, se sont heurtés à ceux del’Allemagne et de l’Italie, où l’économieest paralysée et l’inflation anodine. Jus-qu’ici, toutefois, la BCE a réussi à menerune politique indépendante – aidée encela par la faiblesse de l’euro qui a favo-risé les exportations et empêché que lesgouvernements majoritairement à gauchen’exigent une baisse des taux.

A.T. Manque d’autonomie, voilà un handicap

dont la Suisse ne souffre pas. Pourtant,

face à l’euro, le franc est demeuré autour

de 1.60 durant toute l’année. Hasard ou

intention ?

G.H. La Banque nationale suisse (BNS)ne pratique pas explicitement une poli-tique de taux de change fixe par rapport àl’euro. Son objectif suprême est un tauxd’inflation maximum de 2%, libre au francde fluctuer dans une certaine bande.

A.T. Robert Mundell, Prix Nobel d’économie,

a conseillé à la Suisse de lier le franc à

l’euro. Qu’est-ce qui s’y oppose ?

G.H. En préservant le statu quo, laSuisse a le beurre et l’argent du beurre.Le taux de change est stable. Et la BNSpeut mener une politique monétaire indé-pendante. Si l’Euroland venait à croîtreplus rapidement que la Suisse, la BNSpourrait affaiblir le franc et soutenir ainsiles exportations. L’économie suisse pro-fite en outre de taux d’intérêt inférieurs de 150 points de base à ceux de l’Euroland,signe du niveau élevé de crédibilité dontjouit la BNS. A cet égard, la BCE a encoredu chemin à faire.

GREGOR HIRT, TÉLÉPHONE 01 333 96 48

[email protected]

«L’EURO A DÉCLENCHÉ UNEVAGUE D’ÉMISSIONS SUR LES

MARCHÉS FINANCIERS»

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NOS PRÉVISIONSCONJONCTURELLES

43

ECONOMIC RESEARCH

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

DONNÉES CONJONCTURELLES SUISSES :

LA CAISSE DE CHÔMAGE SE REMPLITEn 1999, le taux de chômage a baissé de 3,9% à 2,7%. Le fonds de compen-sation de l’assurance-chômage a ainsi pu clôturer la dernière année de l’ancienmillénaire avec un excédent de 0,91 milliard de francs. Le déficit de 8,8 mil-liards de francs accumulé pendant la dernière récession s’est ainsi déjà réduitd’un milliard de francs cette année.

CROISSANCE DU PIB :

L’EUROPE ACCÉLÈRE LE RYTHMELes Etats-Unis devraient connaître cette année encore une crois-sance économique saine. Toutefois, l’augmentation du PIB n’at-teindra sans doute pas les taux de 1999. En Europe en revanche,la confiance des consommateurs et la reprise des carnets de com-mande font attendre une dynamique de croissance nettementsupérieure.

INFLATION :

BRÈVE HAUSSE DES PRIXAu cours du premier trimestre 2000, les taux d’inflation au niveaumondial enregistreront une hausse par rapport à l’an dernier. Cetteprogression est provoquée par ce que l’on nomme l’effet de base :les prix du pétrole sont actuellement beaucoup plus élevés qu’aupremier trimestre 1999. Cet effet disparaîtra cependant au deuxièmetrimestre, et les taux d’inflation devraient baisser à nouveau.

TAUX DE CHÔMAGE:

EMBELLIE POUR L’EUROPEEn Europe, le taux de chômage devrait connaître un net recul cetteannée grâce à la reprise, à des adaptations structurelles et à la di-minution du nombre de demandeurs d’emploi. Aux Etats-Unis, lemarché du travail reste tendu. Le léger repli de la croissance à par-tir du milieu de l’année entraînera cependant une petite hausse duchômage en moyenne annuelle par rapport à 1999.

Moyenne Prévision1990/1997 1998 1999 2000

Suisse 0,2 2,1 1,1 2,1Allemagne 3,0 2,0 1,5 2,6France 1,2 3,2 2,5 3,0Italie 1,1 1,4 1,2 2,1Grande-Bretagne 2,0 2,1 1,0 2,7Etats-Unis 2,5 3,9 3,9 3,5Japon 2,0 –2,8 0,9 1,1

Moyenne Prévision1990/1997 1998 1999 2000

Suisse 2,4 0,0 0,8 0,9Allemagne 3,0 1,0 0,7 1,3France 2,0 0,7 0,7 1,1Italie 4,4 1,7 1,8 1,8Grande-Bretagne 3,2 2,6 1,8 2,0Etats-Unis 3,0 1,5 2,2 2,6Japon 1,2 0,6 – 0,1 0,4

Moyenne Prévision1990/1997 1998 1999 2000

Suisse 3,4 3,9 2,7 2,4Allemagne 9,6 11,1 10,5 10,1France 11,1 11,8 11,2 10,6Italie 11,4 12,3 11,6 11,4Grande-Bretagne 8,0 4,8 4,4 4,6Etats-Unis 6,1 4,6 4,3 4,5Japon 2,7 4,1 4,8 5,5

6.99 7.99 8.99 9.99 10.99

Inflation 0,60 0,7 0,9 1,2 1,2Marchandises 0,20 0,7 0,9 1,5 1,6Services 0,85 0,8 1 1 0,9Suisse 0,57 0,8 0,9 0,9 0,9Etranger 0,30 0,8 1,2 2,1 2,3

C.A. du commerce de détail, réel 4,90 1,4 4,1 –1 –1,7Solde de la balance com. (mrd CHF) 0,12 –0,09 –0,48 0,27 0,76

Exportations de biens (mrd CHF) 10,05 9,54 8,04 10,34 10,66Importations de biens (mrd CHF) 9,93 9,63 8,52 10,07 9,9

Taux de chômage 2,60 2,5 2,4 2,3 2,3Suisse alémanique 2,10 2 2 1,9 1,9Suisse romande 3,70 3,7 3,6 3,5 3,5Tessin 3,70 3,7 3,6 3,5 3,5

%106,5

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104

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102,5

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1,6

1,4

1,2

1

0,8

0,6

0,4

0,2

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Indice CPI Taux d’inflation Inflation sous-jacente

1999

Janv

.

Févr

.

Mar

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Avril

Mai

Juin

Juill.

Août

Sept

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2000

Janv

.

Févr

.

Mar

s

Avril

Mai

Juin

Juill.

Août

Sept

.

Oct

.

Nov

.

Déc

.

LE GRAPHIQUE ACTUEL :

FLAMBÉE DU PÉTROLELes prix du pétrole entraînent des taux d’inflation exceptionnellement élevés aucours de ce premier trimestre. En mars 2000, on devrait toutefois assister à unedétente sensible, de sorte que l’inflation moyenne pour cette année ne devraitêtre que légèrement supérieure au taux de 0,8% enregistré l’an passé.

Page 44: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

Récemment, les signes de rétablissementdu marché immobilier se sont multipliés.C’est en tout cas ce que suggèrentnombre de médias. Si les titres des jour-naux sont très variés, le message véhiculésemble clair : « La crise immobilière estdéfinitivement surmontée. » Non contentsd’évoquer une pénurie de l’offre, certainsvont jusqu’à comparer la situation auboom d’il y a dix ans. L’hésitation long-temps perceptible chez les promoteurs,les investisseurs, autant dire presque tousles acteurs du marché immobilier, cède laplace à un regain de confiance.

La qualité est rare

A y regarder de plus près, les différentsacteurs qui annoncent une nette amélio-ration du marché font sans doute preuved’un optimisme de commande et se fientsouvent à de simples impressions. Biensûr, aux endroits les plus cotés, les prix

44

ECONOMIC RESEARCH

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

MARTIN NEFF, ECONOMIC

RESEARCH: « LES PRIX GRIMPENT

DANS LES ENDROITS PRISÉS, MAIS

EN TIRER DES CONCLUSIONS SUR

LA PERFORMANCE GLOBALE DU

MARCHÉ SERAIT DANGEREUX. »

Optimisme prématuré sur le marchéimmobilier : l’offre demeure excéden-taire, même si les prix flambent pourles objets de premier choix.

PAR MARTIN NEFF, ECONOMIC RESEARCH

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MARCHÉ IMMOBILIER:APPARENCES TROMPEUSES

Page 45: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0045

ECONOMIC RESEARCH

sont nettement plus élevés qu’il y a seu-lement deux ou trois ans. Pour preuve, laBahnhofstrasse de Zurich où le mètrecarré se vend de nouveau plus de millefrancs. En réalité, les objets de premierchoix situés dans des endroits prisés sontdenrée rare et, bien entendu, leurs prixgrimpent. Mais en tirer des conclusionssur la performance globale du marché,comme beaucoup le font actuellement,est prématuré et même dangereux.

Dans un contexte où les capitaux sonten quête de placement, les effets ne sefont pas attendre : soutenue par les muta-tions économiques du secteur immobilier,l’activité connaît une reprise. Nombred’entreprises se concentrent de plus enplus sur leurs points forts et se défont deleurs biens immobiliers pour les louer en-suite à leurs nouveaux propriétaires. Lesplacements directs se transforment enplacements indirects : les investisseursinstitutionnels intègrent leurs biens immo-biliers dans des fonds puis achètent desparts de ces fonds. Enfin, la société ano-nyme immobilière est devenue un sujetd’actualité en Suisse.

Taux de vacance élevé mais stable

La reprise en découlant est trompeuse,car elle se limite à un petit nombre d’ob-jets très bien situés que les acheteurs po-tentiels se disputent et dont les prix mon-tent en flèche. La réalité est différente etse caractérise par un fort taux de vacanceet un nombre toujours élevé de biens im-mobiliers posant problème. La demandeactuelle se concentre donc sur le peud’objets compétitifs disponibles.

Le marché du logement ne présente luinon plus aucun signe de réel rétablisse-ment pour le moment. Les processusd’adaptation douloureux et aux débuts fort timides qui ont été déclenchés par la

crise immobilière se sont accélérés. Maisils sont loin d’être achevés. Car les loge-ments vacants aujourd’hui ne le serontpas nécessairement dans deux ans. La si-tuation actuelle du marché locatif est em-preinte d’une « dynamique nouvelle » donton ne peut prévoir aujourd’hui les résultatsdéfinitifs.

Un nouvel équilibre ne s’installera sur lemarché du logement que lorsque les pro-cessus d’adaptation déclenchés par cettedynamique seront achevés.

Achat ou location, peu de différence

Du fait de la baisse des prix de laconstruction et des terrains et des condi-tions de financement favorables, les loge-ments neufs sont vraiment avantageux.Les locataires, tout particulièrement lesoccupants de logements anciens, peuventtrouver des appartements neufs à moindreprix et à qualité égale ou, à prix égal, desappartements plus spacieux ou de stan-ding plus élevé.

La différence entre achat et location apratiquement disparu. Pour éviter que leursimmeubles ne restent vides, certains propriétaires de logements anciens rédui-sent les loyers et d’autres investissent dans des travaux de rénovation qu’ilspeuvent rarement répercuter entièrementsur les loyers. Dans le neuf comme dansl’ancien, les prix à la location se valent. Etles rendements des propriétaires restentfaibles.

Cette situation ne changera guère jus-qu’à ce que les prix de la construction etdes terrains montent à nouveau durable-ment, ce qui est incertain pour le moment.Finalement, l’équilibre futur du marchésera marqué par un stock de logementsvides de second rang, qui ne sont nilouables ni propres à aucune autre utilisa-tion sur le long terme.

«DU FAIT DE LA BAISSE DES PRIXDE LA CONSTRUCTION, LES

LOGEMENTS NEUFS SONT AVANTAGEUX»

Quatre cantons promis à un avenir doré

Quel est l’avenir du marché immobilier ?Comment les chances et les risques sont-ils répartis sur le marché du logement ?Sur le graphique de la page suivante, lapartie supérieure correspond aux facteursqui augmentent les risques (valeurs posi-tives) et la partie inférieure aux facteursqui diminuent ces risques (valeurs néga-tives) sur les marchés immobiliers canto-naux.

Dans le canton de Bâle-Campagne,l’augmentation de l’offre immobilière en-traîne une augmentation des risquesmoins prononcée que dans le canton deZoug par exemple. Le contexte actuel, au-trement dit la tension régnant sur le mar-ché, fait que le secteur locatif reste dansl’ensemble fortement exposé aux risques,en particulier dans les cantons de Thurgo-vie, Soleure et Glaris. Dans le canton deZoug, le grand nombre d’arrivants et l’ex-traordinaire qualité du site font quelquepeu diminuer le risque de marché, tandisque ces deux facteurs ont l’effet inversedans les cantons de Vaud et du Valais.

L’avenir semble sourire particulière-ment aux cantons de Bâle-Campagne,Zoug, Zurich et Nidwald. Ce sont égale-ment ces quatre cantons qui se démar-quent le plus selon les calculs effectuéspar le Credit Suisse sur la qualité des lo-calisations. De manière générale, les mar-chés du logement les plus attractifs sontceux qui dépendent des pôles écono-miques de Zurich, Bâle et Genève. Pourautant, ce ne sont pas forcément lesgrandes villes qui donnent le ton. En effet,il faut plutôt s’attendre à une augmenta-tion des risques dans les zones périphé-riques et sur les marchés situés entre les

Pourquoi votre lieu de domicile est-il prisé?

Comment trouver un endroit bon marché,

agréable à vivre et bien desservi?

Le Bulletin-online vous en dit plus.

www.credit-suisse.ch/bulletin

Page 46: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

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OFFRE :

L’élargissement de l’offre est calculé à

partir de l’augmentation de la proportion

des logements neufs par rapport au stock

global de logements.

LOGEMENTS LIQUIDÉS :

L’augmentation du nombre de logements

liquidés entraîne, dans des conditions

identiques, un taux de vacance plus élevé.

DEMANDE:

Pour calculer la demande, le Credit Suisse

se base sur l’évolution démographique et

sur celle des revenus. Un solde migratoire

positif entraîne une diminution du risque

de vacance.

L’âge des arrivants/partants est égale-

ment pris en considération, de même que

leur salaire et la raison de leur change-

46 CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

pôles économiques. En Suisse orientale,dans les cantons de Thurgovie, Glaris etSaint-Gall, la situation est alarmante, demême qu’à Schaffhouse et Soleure.

Une analyse approfondie des localisa-tions est la condition sine qua non d’un in-vestissement immobilier réussi. Pour éva-luer les marchés, il est impératif de fairepreuve de méthode et de ne pas se baseruniquement sur des critères subjectifs.

Limitées aux chances et aux risquespar canton, les informations contenuesdans ce graphique sont adaptées, parexemple, aux investissements de porte-feuille. Mais les différences à l’intérieurdes cantons étant notables, ce graphiqueest insuffisant pour les investissementsindividuels concrets. L’avantage de cetteapproche est qu’elle s’applique égalementà des entités administratives plus petites,telles que les districts et les grandes com-munes, pour lesquelles on dispose desdonnées pertinentes requises.

MARTIN NEFF 01 333 24 84

[email protected]

Pour avoir des chances de réussir sur le

long terme, il faut être capable d’identifier

les risques du marché et de réagir en con-

séquence. Voici les principaux indicateurs

de performance des marchés locatifs

régionaux.

CONTEXTE :

Les facteurs augmentant les risques sont

reportés sur la partie supérieure du gra-

phique et les facteurs diminuant les

risques sur la partie inférieure.

QUALITÉ DE LA LOCALISATION :

Le Credit Suisse utilise son indicateur de

qualité de la localisation (IQL), calculé à

partir de la qualité du réseau de transport,

du niveau de formation de la population et

de l’imposition des personnes physiques

et morales.

ment de domicile. La jeune génération est

de loin la plus mobile. Les gens dont les

revenus augmentent ou qui fondent une

famille aspirent à des logements spa-

cieux et confortables. De manière géné-

rale, c’est entre 30 et 45 ans que l’on per-

çoit le revenu le plus élevé. Lorsque

l’offre augmente de 1%, le nombre de

logements vacants augmente, dans les

mêmes conditions, de 0,37%. En re-

vanche, lorsque le nombre d’arrivants

augmente de 1%, le taux de vacance

diminue de 0,62%. Et si le nombre de

logements liquidés augmente, le taux

de vacance croît également. Une amé-

lioration de la qualité de la localisation

entraîne une augmentation du nombre de

logements loués.

MARCHÉS RÉGIONAUX: LES APPARTEMENTS INOCCUPÉS SONT UN MAUVAIS SIGNE

Page 47: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

NOS PRÉVISIONS POURLES MARCHÉS FINANCIERS

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0047

ECONOMIC RESEARCH

TAUX DE CHANGE:

L’EURO DÉCOLLELa reprise conjoncturelle en Europe devrait accroître l’afflux decapitaux. La demande en euro va donc augmenter au détrimentdu dollar, entraînant l’appréciation de la monnaie unique euro-péenne. La prévision d’une hausse plus forte des Bourses euro-péennes que de la Bourse suisse laisse présager un léger recul dufranc par rapport à l’euro.

MARCHÉ OBLIGATAIRE :

RENDEMENTS EN BAISSELa hausse de l’inflation a entraîné une augmentation prévisible durendement des obligations à long terme. L’inflation devrait toute-fois reculer au cours de cette année, provoquant une nouvellebaisse des taux d’intérêt obligataires. Aux Etats-Unis, cette ten-dance sera probablement soutenue par une croissance modéréevers la fin de l’année.

MARCHÉ MONÉTAIRE :

TOUR DE VIS DE LA FEDLa situation tendue sur le marché du travail américain ainsi que laremontée provisoire de l’inflation devraient inciter la Réservefédérale à poursuivre une politique monétaire plus restrictive. Dufait de la relance économique en Europe, les banques centraleseuropéenne, anglaise et suisse devraient également opter pour unresserrement monétaire.

BOURSE SUISSE :

SMI À LA TRAÎNEL’industrie pharmaceutique suisse subit la pression d’une possible régulation duprix des médicaments sur le marché américain. Par ailleurs, les valeurs sensiblesaux taux réagissent à la hausse du rendement des obligations par une chute descours. Du fait de la dominance de ces deux branches dans le SMI, le marchésuisse des actions devrait donc connaître une croissance moins rapide que dansle reste de l’Europe.

PrévisionFin 99 01.00 3 mois 12 mois

Suisse 2,11 1,89 1,8 2,2Euro 11 3,34 3,31 3,6 3,6Grande-Bretagne 6,09 6,14 6,3 6,4Etats-Unis 6,18 6,04 6,1 6,1Japon 0,49 0,14 0,2 0,5

PrévisionFin 99 01.00 3 mois 12 mois

CHF/EUR* 1.60 1.61 1.60 1.62CHF/GBP 2.59 2.65 2.50 2.49CHF/USD 1.60 1.60 1.52 1.47CHF/JPY 1.56 1.53 1.52 1.47Or USD/once 291 289 300 330Or CHF/kg 14963 14847 14697 15625*Cours de conversion : DEM/EUR 1.956; FRF/EUR 6.559; ITL/EUR 1936

PrévisionFin 99 01.00 3 mois 12 mois

Suisse 3,51 3,61 3,4 3,4Allemagne 5,34 5,63 5,4 5,2Grande-Bretagne 5,48 5,84 5,7 5,8Etats-Unis 6,43 6,77 6,2 6,0Japon 1,69 1,74 2,1 2,7

1997 1998

Allemagne DAX

Indice de janvier 1995 = 100

Grande-Bretagne FT-SE 100Suisse SMIEtats-Unis S&P500

250

300

350

200

150

100

501999 2000

Japon NIKKEIPrévision jusqu’au 1.5.2000

BOURSES INTERNATIONALES:

L’EUROPE DEVANT LES ÉTATS-UNISSuite au redressement de la conjoncture, les entreprises devraient connaître enEurope une croissance bénéficiaire plus forte qu’aux Etats-Unis. On peut doncs’attendre à ce que les actions obtiennent de meilleurs résultats de ce côté del’Atlantique. Le marché des actions japonais devrait également enregistrer unebonne performance, à condition que la dynamique des bénéfices soit forte.

PrévisionRapport Rende-cours/ Croissance ment sur

Fin bénéf. bénéficiaire dividende1999 01.00 2000 2000 2001 2000 12 mois

SPI global 5023 4902 21,6 6,1 14,6 1,6Industrie 6738 6704 25,5 12,5 12,6 1,2

Machines 2710 3050 18,1 64,4 15,0 2,4 •••Chimie /pharmacie 11822 11553 26,8 10,9 13,1 1,0 ••Construction 3853 3866 22,4 21,6 11,4 1,2 •••Alimentation 5375 5349 23,3 6,6 9,5 1,5 •Electrotechnique 5327 5415 12,0 8,6 2,0 2,3 •

Services 3544 3349 16,4 0,7 17,3 1,2Banques 3731 3520 15,2 –7,6 10,7 3,3 •Assurances 5342 4773 14,6 2,3 43,9 2,0 ••Commerce de détail 1259 1320 14,1 14,9 17,3 2,5 •••Transports 1666 1776 16,0 37,9 87,6 1,8 •••

• Performance inférieure à la moyenne•• Performance du marché

••• Performance supérieure à la moyenne

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CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

«LA SUISSE FAIT Le commerce électronique est-il en Carmelo Gemelli, Economic Researc

INTERVIEW: CHRISTIAN PFISTER, RÉDACTION BULLETIN

CHRISTIAN PFISTER Plus de la moitié de la

population mondiale n’a encore jamais fait

usage du téléphone. Pourtant, dans votre

étude, vous annoncez déjà la révolution par

le commerce électronique. N’est-ce pas

paradoxal ?

CARMELO GEMELLI Cette inégalité est uneréalité avec laquelle il faut vivre. En re-vanche, on compte déjà 130 millionsd’internautes, qui se recrutent pour laplupart dans les couches aisées de lapopulation. Un marché électronique quiexcite toutes les convoitises du côté desentreprises désireuses de vendre leursproduits et services sur Internet. Le po-tentiel de croissance est énorme. Et jesuis sûr que les inégalités entre les diffé-rentes régions du monde iront en s’es-tompant. C’est dans l’intérêt de tous quele plus grand nombre de nations entrentdans le cyberespace. Les pays qui sonten avance investissent par exemple dansles infrastructures de télécommunica-tions des pays en développement pourqu’Internet remplisse sa fonction d’uni-versalité.

C.P. Le boom d’Internet creuse-t-il encore le

fossé entre riches et pauvres ?

C.G. Dans un premier temps, c’est iné-vitable, l’accès à Internet va encoreaccentuer les différences en termes de

e-commerce

CARMELO GEMELLI, ECONOMIC RESEARCH:« LE WEB SOUFFRE ACTUELLEMENT D’UN VIDE FISCAL. »

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CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0049

MOINS DE BRUIT»train de révolutionner la société et l’économie?h, parle tactique et cyberespace.

formation et de prospérité. Des pays telsque les Etats-Unis, mais aussi la Suisse,combattent le « digital divide », l’exclusionnumérique.

C.P. Comment ?

C.G. Les Etats-Unis s’emploient parexemple à installer des accès Internetsubventionnés par l’Etat dans des lieux derencontre urbains pour permettre le rac-cordement au monde numérique de per-sonnes à bas revenus n’ayant pas lesmoyens de se payer un ordinateur.

C.P. Pour l’heure, pas plus de 2,2% de la

population mondiale utilise Internet. Pour-

quoi alors tout ce bruit autour du World

Wide Web ?

C.G. Le grand public découvre Internetdepuis trois, quatre ans, mais c’est seule-ment l’an dernier qu’on a assisté au grandremue-ménage. Le monde des affaires acompris quelles étaient les répercussionsréelles d’Internet et dans quelle mesure leWeb se prêtait aux transactions commer-ciales. Par ailleurs, Internet est de plus enplus utilisé, de plus en plus répandu. D’icià l’an 2005, un milliard d’individus surfe-ront sur le Net, soit environ un sixième dela population mondiale. On comprend dèslors pourquoi les modèles économiquesde commerce électronique (e-commerce)gagnent en importance. De leur côté, lesconsommateurs commencent à s’adapterà ce nouvel outil. La crainte de régler ses

achats sur la Toile par carte de crédit estmême en train de diminuer.

C.P. Cette euphorie ne cache-t-elle pas

aussi beaucoup de vent ?

C.G. C’est surtout en raison de cetteeuphorie que la prudence est de misedans le commerce électronique. Il est trèsdifficile de faire des estimations ; lesretombées d’Internet ne sont pas sisimples à quantifier. Néanmoins, un faitdemeure : les taux de croissance dans lee-commerce ont été très élevés ces der-nières années, et ils le seront encore cesprochaines années. Tout ce bruit fait au-tour d’Internet est donc justifié. Reste àsavoir si le volume sonore est toujoursbien réglé, mais c’est une autre question.

C.P. Wall Street parle d’un nouveau miracle

économique. Dans quelles valeurs Internet

investiriez-vous personnellement ?

C.G. Le niveau d’évaluation des titresInternet a atteint des hauteurs phéno-ménales. Pour ma part, je n’investirais pasdans des actions Internet isolées. Un telplacement requiert une connaissance dela branche que seul un analyste financierpeut avoir. Certes, les placements à longterme dans le secteur technologique etdans Internet sont à l’ordre du jour pourles investisseurs. Mais choisir des valeursisolées est un jeu dangereux. Des fondsde placement tels que le CS Equity FundHigh Tech constituent un bon moyen de

participer à la croissance de ces secteursd’activité en répartissant les risques.

C.P. D’un côté, vous nous parlez de l’énorme

potentiel du cybercommerce ; de l’autre,

vous nous mettez en garde contre les

risques liés aux actions Internet. N’y a-t-il

pas là une contradiction ?

C.G. Non. Les cours de la Bourse re-flètent les attentes du marché quant à laposition qu’occupera une entreprise dansle futur. La prudence est de mise dans lamesure où les entreprises qui réussissentaujourd’hui dans le e-commerce ne sontpas forcément celles qui auront du succèsdemain. C’est là que se situe le risque.

C.P. Que faut-il pour que le commerce élec-

tronique puisse s’épanouir pleinement ?

C.G. Pour être florissant, le commerceélectronique a d’abord besoin de condi-tions fiscales et juridiques favorables. Lesaffaires virtuelles doivent pouvoir être trai-tées avec la même sécurité que dans lemonde réel. Prenez l’exemple du for juri-dique : où se situe-t-il pour un CD défec-tueux que j’ai acheté aux Etats-Unis viaInternet ? Personne ne connaît encore laréponse. Lorsque le cadre juridique auraété précisé, les gens feront plus volontiersleurs emplettes sur Internet.

C.P. Et les conditions fiscales ?

C.G. Le cyberespace souffre actuelle-ment d’un vide fiscal. Le canal de venteInternet et les canaux traditionnels n’ontpas droit au même traitement. Il est dansl’intérêt de l’Organisation mondiale ducommerce (OMC) de combler ce vide.Tant qu’elles ne sauront pas exactement àquelle sauce elles seront mangées dansun ou deux ans, les entreprises hésiterontà investir.

C.P. Une étude révèle que la vente par Inter-

net revient jusqu’à 90% moins cher que

par les canaux habituels tels que guichets,

poste, téléphone ou Bancomat. Que cela

signifie-t-il pour les banques ?

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LA CYBERRÉVOLUTION EN MARCHE

Quel est l’impact du commerce électronique sur la croissance,

l’inflation et l’emploi ? Comment Internet redistribue-t-il les

cartes de la division du travail ? Où se trouvent les potentiels

d’affaires dans le cyberespace? Carmelo Gemelli, du service

Economic Research du Credit Suisse, connaît la réponse à

ces questions. Vous pouvez commander son nouvel Economic

Briefing «Commerce électronique : (r)évolution de l’économie

et de la société » au moyen du bon de commande à la dernière

page de ce Bulletin.

50 CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

accumulé un immense savoir dans lagestion des risques, et elles jouent un rôleéconomique important ancré dans la loi.

C.P. Les entreprises suisses sont-elles ar-

mées pour affronter le cyberespace ?

C.G. Je pense que oui. Internet et Intra-net sont deux outils très répandus dans lesgrandes entreprises. La situation est diffé-rente dans les PME : environ une entre-prise sur huit dispose de son propre siteWeb. Près de 30% des entreprises recou-rent à Internet pour acheter et vendre. Il y alà un énorme potentiel de développement.

C.G. Internet devient le troisième canal, àcôté des succursales et des centres d’ap-pel. Le client peut choisir le canal qui luiconvient le mieux. Car certains services sontplus efficaces sur Internet. Ainsi, un nombreaccru de services financiers seront offertssur le Net, en partie à des conditions beau-coup plus avantageuses. Le nouveau canalpermet aux fournisseurs de s’attaquer à dessources de revenus lucratives pour lesbanques. Les courtages, les primes d’as-surances, les revenus du négoce diminuent.Mais je doute que les banques dispa-raissent. Pendant des décennies, elles ont

C.P. Dans quelle mesure les entreprises

veulent-elles investir dans le e-commerce ?

C.G. Les études le montrent, beaucoupde chefs d’entreprise aimeraient faire due-commerce. Mais ils jugent les change-ments internes trop importants pour selancer tout de suite. Certes, nombred’entre eux sont convaincus de la néces-sité de réagir. Mais ils attendent encorepour préparer leurs entreprises à ce nou-veau contexte. Je pense toutefois qu’àpartir de cette année, les entreprises vontinvestir massivement dans le commerceélectronique.

C.P. La Suisse est-elle encore la Belle au

bois dormant sur le plan de la formation à

Internet ?

C.G. Des efforts sont entrepris enSuisse pour préparer les jeunes auxnouveaux défis. Sur le plan de la forma-tion, je crois que le pays n’a rien à envieraux Etats-Unis, par exemple. La Suissefait tout simplement moins de bruit.

en%

Etats-Unis et Canada

Amérique latine

Asie

Europe

1998 2003

Source: eMarketer 1999, OCDE, propres calculs

29

77 5716

14 79

Source: eMarketer 1999, OCDE, propres calculs

USA D UE-15

Population

(mio.) 271 82 350

PIB

(mrd USD) 8 231 2 136 8 346

PIB/habitant

(USD) 30 373 26 049 23 846

E-commerce

(mrd USD) 71,4 4,4 14,0

E-commerce/habitant

(USD) 263 54 40

Source: Etude e-business PricewaterhouseCoopers 1999

Tous secteurs confondus

16% 56% 28%

Technique/télécommunications/médias

Banques/assurances

Consommation/investissement

15% 54% 31%

33% 43% 24%

13% 58% 29%

0%

■ Grande ■ Moyenne ■ Faible

100%

[email protected]

RÉPARTITION RÉGIONALEDES CHIFFRES D’AFFAIRESDU E-COMMERCE

LES ÉTATS-UNIS GARDENTUNE LONGUEUR D’AVANCEDANS LE E-COMMERCE

QUELLE IMPORTANCE LE E-BUSINESS REVÊT-IL DANSVOTRE ENTREPRISE?

e-commerce

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JE VEUX COPIERDES DOCUMENTS ENCOULEUR.

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JE VEUX POUVOIRFACILEMENT ET RAPIDE-

MENT ATTRIBUERLES FRAIS D’IMPRESSION

AUX UTILISATEURS.

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JE VEUX IMPRIMEREN HAUTERÉSOLUTION.

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PERSONNALISÉS ETEN COULEUR.

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JE VEUX EXPLOITER AUMIEUX L’INFRASTRUC-TURE EXISTANTE.

JE VEUX POUVOIR ÉLABORERRAPIDEMENT DES PRÉSEN-TATIONS DE HAUT NIVEAU.JE VEUX POUVOIR METTRE LES

DOCUMENTS CONFIDENTIELSÀ L’ABRI DES INDISCRÉTIONS.

JE VEUX SÉCURISERET PÉRENNISER MESINVESTISSEMENTS.

JE VEUX DES COLLA-BORATEURS MOTIVÉS.

JE VEUX POUVOIR RÉALISERDES DESCRIPTIFS.

JE VEUX INTÉGRER DES PHOTOSNUMÉRIQUES DANS MES DOCUMENTS.

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Les systèmes de copie et d’impression Canon peuvent facilement être intégrés dans votre réseau. Mieux, ils vont jusqu’à s’adapter aux besoins de tout un

chacun. Faxer, imprimer en noir et blanc ou en couleurs, scanner ou copier, Canon se plie aux exigences individuelles dans tous les secteurs de l’entreprise.

Vous pouvez piloter l’appareil directement ou le télécommander commodément depuis votre poste de travail. Nous l’avons même personnalisé au point de

lui adjoindre un système de facturation individualisé des frais d’impression ainsi qu’une procédure confidentielle pour éviter les indiscrétions, appelés Printer

Accounting. Voilà comment Canon comprend la personnalisation du travail en réseau. Et il va sans dire qu’en tant que

garantit des systèmes bénéficiant d’un support technique parfait. Canon (Suisse) SA, Industriestr. 12, 8305 Dietlikon, tél. 0848 833 835 ou www.canon.ch

Canon vous

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52 CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

WWW.HOTHEAVEN.COMDans sa pub, Hotheaven secompare à ce que deviennentles portables avec WAP : uneplate-forme multimédia per-mettant de se divertir et des’informer sur les possibilitésde l’Internet mobile.

WAP(Wireless Application Proto-col) Interface entre Internet etles terminaux sans fil.

WML(Wireless Markup Language)Code permettant de présen-ter du texte dans les micro-navigateurs des terminauxsans fil.

Depuis 1990, le nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles a été multiplié par trente. 300 millions de personnes possèdent déjà un portable. Et 130 mil-lions disposent d’un accès Internet. Lesdeux marchés connaissent une croissanceannuelle de 30 à 40% et s’interpénètrentpeu à peu pour devenir le premier secteuréconomique mondial, avec un chiffre d’af-faires de plus d’un billion de dollars : bref,l’âge d’or pour l’industrie des télécommu-nications. Le e-commerce par PC se mueen m-commerce (commerce mobile),avec des terminaux mobiles tels queportables, agendas électroniques (per-sonal digital assistants) et autres pagers.On estime déjà à 80 millions le nombred’utilisateurs de portables qui accèdent à Internet grâce à leur inséparable com-pagnon.

Le WAP (Wireless Application Proto-col) fait office de passerelle entre le WorldWide Web et les terminaux mobiles aussiappelés « handhelds ». Cette interfacecorrespond à un standard internationaldéfini en avril 1998 par plus d’une cen-taine d’entreprises de l’industrie de l’in-formation et des télécommunications. LeWML (Wireless Markup Language) consti-tue le principal élément du WAP. Le ré-seau Internet fixe utilise actuellement leformat HTML (HyperText Markup Lan-guage), un code qui indique où et sousquelle forme le texte et l’image sont pré-sentés sur un site Web. Le WML reprendcette fonction pour les écrans bien plus

petits des portables compatibles WAP.Ces terminaux ne permettent toutefoispas d’accéder à l’ensemble de l’offreInternet, mais uniquement aux pages queles fournisseurs de contenu proposent enformat WML.

Pour accéder à Internet, l’utilisateurmobile n’a pas seulement besoin d’unterminal compatible WAP. Il doit aussis’abonner à un WAP Gateway Provider,qui établit la communication physique avecInternet comme le fait un fournisseur d’ac-cès Internet normal dans la téléphoniefixe. C’est alors seulement que l’utilisateura accès aux services Internet mobiles telsque l’envoi de e-mails, la réception de fax,les fonctions calendrier, l’agenda. Il peuten outre recourir à des services d’in-formation mobiles : nouvelles, magazines,horaires d’avions, réservations, servicesbancaires, cours de Bourse, etc.

Les fournisseurs de tels services etinformations existent déjà. Ainsi, le pres-tataire de services allemand « space2go »propose le premier service WAP en lignedu monde pour les données personnelles.De même, les magazines d’information« Der Spiegel » et « Focus » peuvent déjàêtre lus sur les écrans mobiles. Et la Ville de Genève travaille avec Hewlett-Packard à la mise au point du systèmed’information mobile « Geneva now »,contenant les adresses et numéros detéléphone des restaurants, hôtels et mu-sées, ainsi que les programmes de ciné-ma et de théâtre.

LE TÉLÉPHONE PORTABLEPARÉ POUR LE NET

PAR THOMAS STRÖHLA, RÉDACTION BULLETIN-ONLINE

Amuse-gueule pour surfeurs mobiles(non accessibles avec les micro-navigateurs des terminaux sans fil)

Entrust : m-commerce sûrwww.entrust.net/wapserver/index.htmEricsson : Internet mobilemobileinternet.ericsson.seeXalink : logiciel WAP pourprestataires de services WAPwww.exalink.com/«Geneva now » : informations surGenèvewww.geneva-now.chspace2go : service Internet mobilepour données personnelles(agenda, adresses, aide-mémoire)www.space2go.de/Swisscom: Internet mobilewww.wap-now.chSymbian : réseau des fabricants de terminaux Ericsson, Matsushita,Motorola, Nokia et Psionwww.symbian.comVentes aux enchères 12snap :www.12snap.de/WAP Forum:organe de normalisation du WAPwww.wapforum.org/Wapalizer : affichage de contenusWML avec un navigateur HTMLwww.gelon.net/Webfront :portail HTML pour contenus WMLwww.webfront.de/

Liens hypertexte WML(seulement accessibles avec micro-navigateurs WML des terminauxsans fil)

WAPsight.com: infos sur lestélécommunications et Internetwapsight.com/info/headlines.wmlWapsite : portail WAP pour servicesd’information mobiles(notamment accès aux journauxDer Spiegel et Focus)www.wapsite.de/Webcab : services Internet mobiles(e-mail, enregistrement designets/favoris)webcab.de/i.wmlYahoowww.wapsite.de/TheYahoos/

la banque mobile

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53 CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

LA BANQUE DE DIVERTISSEMENT

A l’ère d’Internet, des nouvelles insignifiantes attirent souvent

l’attention sur des changements trés importants. Par exemple

l’annonce faite par le fabricant japonais de consoles vidéo

Sony qu’il allait entrer dans la banque en ligne dès l’an prochain.

Le numéro un des jeux vidéo a en effet constaté qu’avec Inter-

net, les bonnes vieilles opérations bancaires étaient en passe

de se transformer en un véritable «entertainment business ».

Aujourd’hui déjà, les pages Web des courtiers en ligne

regorgent de jeux et de concours, une tendance qui s’accen-

tuera encore quand les offres bancaires sur Internet seront

toutes identiques et de prix égal. Les paramètres « information »

et «divertissement » seront alors les seuls par lesquels un éta-

blissement bancaire pourra se démarquer de ses concurrents.

Ce jour-là – si ce n’est avant –, le terme « Credit » figurant dans

la raison sociale du Credit Suisse n’aura plus d’impact, et le

Directoire sera bien content de pouvoir se raccrocher au nom

d’un des anciens bénéficiaires de son engagement en faveur

du sport : « Credit » sera alors bientôt remplacé par « Tour de »,

les principaux postes de direction étant confiés à des coureurs

cyclistes de renom!

La production des fameux bonnets de ski maison sera poussée

au maximum, au détriment des traditionnels comptes clients. Le

Credit Suisse tel que nous le connaissons aujourd’hui devien-

dra un des premiers fabricants mondiaux d’articles de sport.

Seul le slogan des années 90 sera conservé : «Tour de Suisse :

quel est votre prochain objectif ? »

Mais, avec Internet, qui sait comment les choses vont évoluer ?

Cela pourrait aussi se passer tout autrement, par exemple avec

Adidas devenant la première banque mondiale !

PAR JAN MAREK

[email protected]

L’AUTEUR DIRIGE WORD+VISION AG À ZURICH, PUBLICATIONS

EN LIGNE ET RÉDACTION DE TEXTES POUR INTERNET.

propos@

Source: Media Metrix, janvier 2000

yahoo.com 11 959msn.com 9 876microsoft.com 8 169netscape.com 8 043aol.com 7 845go.com 6 761geocities.com 5 711excite.com 4 918lycos.com 4 638amazon.com 4 055hotmail.com 4 006passport.com 3 957real.com 3 737altavista.com 3 634ebay.com 3 480weather.com 3 370zdnet.com 3 195msnbc.com 3 163goto.com 3 137tripod.com 2 956

yahoo.com 26 796aol.com 23 863msn.com 23 505microsoft.com 15 593geocities.com 15 321netscape.com 14 470go.com 14 330hotmail.com 11 791passport.com 11 299excite.com 10 479lycos.com 9 950angelfire.com 8 917ebay.com 8 296amazon.com 7 986tripod.com 7 970altavista.com 7 391bluemountainarts.com 6 786real.com 6 785looksmart.com 5 984hotbot.com 5 760

123456789

1011121314151617181920

Nombre de visiteurs en milliers

USAGE PRIVÉ USAGE PROFESSIONNEL

e-commerce

AMÉRIQUE: LES 20 SITES FAVORISQuels sont les sites que les internautes américainsvisitent le plus au travail ? Et durant leurs loisirs ?L’institut de recherche Media Metrix a mené l’en-quête en 1999. Fait intéressant, les adresses Inter-net les plus populaires se ressemblent toutes. Les

hit-parades révèlent que, pendant les heures detravail, les surfeurs visitent aussi le cyberespace àtitre privé. La frontière entre travail et loisirs tend às’estomper. Doug McFarland, de Media Metrix, com-mente laconiquement : « Est-il vrai que beaucoup degens règlent leurs affaires personnelles au travail ?Bien sûr. Je suis le premier à le faire. Mais n’est-il pasvrai aussi que nous nous occupons de travail durantnos loisirs ? »

Le Bulletin-online vous propose des nouvelles

du monde de la finance et une banque de données

permettant d’approfondir les thèmes abordés

dans la version imprimée.

www.credit-suisse.ch/bulletin

Page 54: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

54 CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

WWW.NOTTARIS.CH

MODÈLE POUR LES CONTACTS.

DONNEZ DU PEP À VOTRE SITE WEB!

DES EXEMPLES À SUIVRE

Les surfeurs n’hésitent pas longtemps: si un site ne leur plaît pas, ils passent leur chemin pour ne plus revenir.

PAR PETRA VOGT, SPÉCIALISTE DU WEB

È

È

È

Web check

vos barres de navigation pour voir si ellessont compréhensibles pour votre publiccible. Il est recommandé d’intégrer à labarre de navigation un signal indiquant auvisiteur où il se trouve. Ce signal peutprendre la forme d’une petite flèche oud’une marque de couleur.

ContenusCôté contenus, on trouve toujours deslacunes dans les informations de base.L’adresse de la société ou les possibilitésde contact manquent. Les descriptifs desproduits sont eux aussi lacunaires biensouvent et les prix ne sont pas toujoursindiqués. Il faut donc commencer parcompléter ces données fondamentales.Beaucoup de sites pourraient faire mieuxdans le domaine des « informations com-plémentaires ». Ainsi, un hôtel peut mar-quer des points et allécher le visiteur en luiproposant des informations touristiquesrégionales.

Aux débuts du boom Internet, il suffisaitd’être là. Aujourd’hui, par contre, un siteWeb doit offrir la qualité pour retenir lesinternautes. Spécialisée dans les étudesde marché, la société Forrester Research apublié en 1998 un rapport dans lequel elleconstate que les mauvais sites Web cons-tituent un facteur de coût non négligeable :environ 50% des ventes sur Internetn’aboutissent pas parce que les acheteurspotentiels ne trouvent pas ce qu’ils cher-chent. Autre constat inquiétant : 40% desinternautes ne retournent pas sur un sitequi les a déçus lors de leur première visite.

Seule une gestion systématique de laqualité permet de s’imposer sur le Web.Une telle gestion commence par un étatdes lieux, établi par exemple à l’aide duquestionnaire website check (voir encadrépage de droite). Mais le mieux est deconfier cette tâche à un expert neutre.

L’analyse de dix sites Internet réaliséedans le cadre de la promotion du CreditSuisse (voir Bulletin 4/99) a donné desrésultats globalement satisfaisants, touten révélant la nécessité d’améliorer cer-tains détails. Les résultats coïncident avecdes expériences précédentes.

PrésentationLa présentation des sites Web pèche sou-vent par un graphisme ne correspondantpas à l’identité de l’entreprise. Autre er-reur typique, une présentation hétérogènedes pages avec, par exemple, diversescouleurs et polices de caractères, ce qui

ne fait pas très professionnel. En re-vanche, un design homogène correspon-dant à votre identité institutionnelle in-dique clairement au visiteur qu’il se trouvetoujours sur votre site et qu’un lien ne l’apas conduit ailleurs.

Une erreur fréquemment commisedans la composition des textes est lerecours au soulignement pour mettre deséléments en exergue. Or, sur Internet, lesoulignement indique la présence d’unlien et prête donc à confusion lorsqu’il estutilisé dans un autre but.

Ce qui nous a frappés lorsque nousavons analysé le site du Bulletin, c’est queles possibilités du texte ALT étaient rare-ment exploitées pour les graphiques. Cetype de texte s’affiche lorsque l’utilisateurpasse sur une illustration avec la flèche dela souris. Autre oubli fréquent, les barresde bas de page pour les pages de con-tenu. Les éléments suivants ne devraientpas manquer, en particulier lorsque des« frames » sont utilisés : barre de bas depage avec possibilité de retour à la pagede départ, adresse URL complète, indica-tion de contacts et adresse e-mail. Labarre de bas de page est également im-portante pour les impressions papier.

NavigationS’agissant de la navigation, on a puconstater une évolution positive en cesens que les barres de navigation perma-nentes sont devenues la règle. Les er-reurs typiques commises ici résident dansl’usage de termes trop spécialisés, ou tropgénéraux tels que « service ». Avant depublier des pages sur Internet, testez bien

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CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0055

WEBSITE CHECK

Le website check est une méthode mise au point par la

spécialiste Petra Vogt pour analyser la présence Inter-

net des compagnies. Il permet de faire un état des lieux

complet couvrant tous les secteurs d’un site Web. Vous

pouvez procéder vous-même à un tel contrôle ou,

mieux encore, confier cette tâche à un expert indépen-

dant. Vous trouverez le questionnaire du website check

ainsi que des informations complémentaires sous

www.websitecheck.de (en allemand seulement).

POUR ÉVITER LES ERREURS

Assurez-vous que votre site

■ contient toutes les informations de base (par ex. adresse de

la société, bref portrait)

■ propose des informations complémentaires attrayantes

■ présente une configuration homogène respectant votre identité

institutionnelle

■ offre un design compatible avec différentes résolutions d’écran

et différents navigateurs

■ utilise les textes ALT pour les illustrations

■ propose des barres de navigation claires et uniformes

■ ne contient que des liens valables

■ est bien répertorié dans les moteurs de recherche

È

È

WWW.SWISSDERIVATIVES.CH

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

ATTRAYANTES POUR LE PUBLIC CIBLE.

WWW.GROUPS.CH

BONNE AIDE À LA NAVIGATION UTILISANT

LES COULEURS DANS LA BARRE DE MENU.

WWW.BEAU-RIVAGE-HOTEL.CH

DESIGN RÉUSSI DANS LE STYLE DE

L’ENTREPRISE. DÉTAIL INTÉRESSANT :

BARRE DE BAS DE PAGE INFORMATIVE.

e-commerce

TechniqueLes liens « rompus » qui ne mènent nullepart ne devraient plus exister sur un siteconstruit au moyen d’outils modernes.Pourtant, on continue à en rencontrer unpeu partout, surtout lorsqu’il s’agit de liensexternes. Pour l’éviter, introduisez un con-trôle régulier des liens dans vos équipesInternet. Autre problème type : une con-figuration spécifique à un navigateur utili-sant les techniques les plus récentes,mais qui cause des erreurs d’affichage surles anciens navigateurs ou provoquemême des plantages complets. Appliquezici le principe de « la simplicité avant tout ».

CommunicationLe référencement pour les moteurs derecherche laisse parfois à désirer. Sou-vent, les sites analysés n’apparaissentmême pas dans les 200 premières oc-currences des principaux moteurs derecherche. De plus, certains d’entre euxfiguraient bien sous leur raison sociale di-recte, mais n’étaient pas pour la plupartrépertoriés sous des rubriques généralesdu type « librairies » (pour un libraire). Lerecours à des stratégies de communica-tion auxiliaires telles qu’un service decartes postales ou un programme affiliéétait rarement prévu. Il reste donc beau-coup à faire dans ce domaine.

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OSER CONSTRUIRE

Reto Kunz, chef Gestion des produits de crédit : «Même en cas de légère hausse des taux, l’hypothèque Flex est intéressante. »

CHEZ LUI, BIEN INSTALLÉ

DANS SES MURS ; AU CREDIT

SUISSE, TOUJOURS

À COURIR : RETO KUNZ.

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THOMAS RABARA Monsieur Kunz, à la mi-jan-

vier, le Credit Suisse a lancé un nouveau

produit hypothécaire du nom de Flex. Pour

quelle raison ?

RETO KUNZ Ce lancement est dû à laconjonction de plusieurs facteurs dont le principal, le changement de menta-lité des investisseurs, n’a pas manquéd’avoir des retombées sur le marché ducrédit hypothécaire. L’épargnant tradi-tionnel disparaît de plus en plus du pay-sage pour céder le pas à un investisseursoucieux de rendement et plaçant unepart non négligeable de sa fortune enBourse, notamment dans des fonds deplacement. Le corollaire de cette évolu-tion est que les fonds d’épargne et ceuxdestinés aux obligations de caisse, quiservent généralement à financer les cré-dits hypothécaires, diminuent toujoursplus.

T.R. Les banques ne peuvent donc plus

accorder de crédits hypothécaires, faute de

capitaux ?

R.K. En quelque sorte, oui. Les res-sources avec lesquelles les banquesfinançaient traditionnellement ces créditsont commencé à faire défaut. Aussi a-t-ilfallu changer de tactique et aller chercherles capitaux nécessaires au financementdes crédits hypothécaires là où ils sontdisponibles, en l’occurrence sur le marchémonétaire.

T.R. Par conséquent, les crédits hypothé-

caires de vos clients sont gérés par un

bailleur étranger à la banque ?

R.K. Pas du tout. Nous conservons notrerôle de bailleur, de gestionnaire et d’inter-locuteur du client et gardons le contrôle detoute l’opération. La seule nouveauté estque nous nous procurons ailleurs les fondsnécessaires. Ce mode de refinancements’avère en outre avantageux pour le client,qui profite des faibles taux d’intérêt dumarché monétaire.

T.R. Comment cela ?

R.K. On désigne par marché monétairele marché où les banques peuvent pro-céder à des opérations mutuelles de prêtou d’emprunt dans différentes devises.Les besoins financiers d’une banque danstelle ou telle devise changent d’un jour àl’autre. Lorsqu’elle dispose de trop deliquidités, la banque les prête à une autrebanque afin de faire fructifier son argent.C’est parce que les fonds prêtés ou em-pruntés sont considérables que les tauxd’intérêt sont relativement bas.

T.R. Il s’agit en quelque sorte d’un rabais de

quantité ?

R.K. Tout à fait. C’est actuellement le « Libor » (« London Interbank Offeredrate ») qui est déterminant sur le marchémonétaire européen (voir encadré ci-des-sous). Nous l’utilisons comme base decalcul du taux Flex. Le Libor fluctuechaque jour en fonction de l’offre et de lademande.

T.R. Quels autres facteurs ont joué un rôle

dans le lancement de l’hypothèque Flex ?

R.K. Au cours des dernières années, latendance à la diversification de l’offre n’acessé de s’affirmer. Si le choix se limitaitauparavant à l’hypothèque à taux variable

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0057

SERVICE

LIBOR : RABAIS DE QUANTITÉ, TOUS LES JOURS À 11 HEURES

Le « LIBOR », abréviation de « London Interbank Offered Rate »,

n’est autre que le taux d’intérêt auquel les banques prêtent des

fonds à d’autres établissements financiers (marché monétaire). Le

plus souvent, les crédits interbancaires sont accordés pour une

durée de trois mois. Ce taux est déterminé chaque jour à Londres,

à 11 heures (heure locale), en fonction de l’offre et de la demande

pour chacune des monnaies courantes.

Par comparaison avec les taux d’intérêt auxquels les particuliers

ont directement accès, le Libor présente l’avantage d’être peu

élevé et de servir de base de calcul au taux du crédit hypothécaire

Flex. Quant au rabais de quantité, pour dire les choses simple-

ment, il est généré par les énormes montants des prêts que les

banques s’octroient mutuellement au quotidien. Enfin, le taux

Libor est publié tous les jours, d’où une grande transparence.

INTERVIEW: THOMAS RABARA ou à celle à taux fixe, force est de consta-ter que le client recherche aujourd’hui desproduits sur mesure tenant compte de sonprofil de risque (conservateur, pondéré oudynamique). Dans le modèle Flex, le clientpeut en outre choisir entre deux variantesde marges d’intérêt celle qui lui convientle mieux en fonction de son profil et desprévisions d’évolution établies.

T.R. Quel est le profil de l’investisseur au-

quel vous recommanderiez le modèle Flex ?

R.K. Flex est destiné aux investisseursde type dynamique qui entendent profiterdes baisses de taux sur le marchémonétaire mais peuvent supporter unehausse. L’expérience montre que les tauxdu marché monétaire sont soumis à defortes variations. Opportunités et risquess’équilibrent, et la marge de fluctuationjoue le rôle de régulateur. Nous recom-mandons le modèle Fix à l’investisseur de type conservateur. Le taux d’intérêtétant alors déterminé à la souscription etrestant inchangé pendant toute la duréedu crédit hypothécaire, le détenteur sau-ra toujours à quoi s’en tenir et pourraétablir son budget avec précision. Quantà l’investisseur de type ni dynamique niconservateur, il s’orientera vers l’hypo-thèque Mix.

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T.R. Les prix de l’immobilier sont-ils en

hausse ?

R.K. L’embellie conjoncturelle alimentedéjà les craintes d’une recrudescence del’inflation. Conséquence : les biens immo-biliers situés dans des endroits attrayantssont toujours plus prisés en raison de leurvaleur réelle. Quoi qu’il en soit, les prix nevont certainement pas chuter.

T.R. Les acheteurs doivent-ils se préparer à

vivre des temps difficiles ?

R.K. Je n’irai pas jusque-là. Certes on neretrouvera pas de sitôt le plancher histo-rique de l’an passé pour les taux hypothé-caires, mais sur le long terme les prévi-sions pour l’année en cours demeurentencourageantes, puisqu’elles varient au-tour de 5%. Actuellement, les taux sesituent à 4%. Par ailleurs, les prix de l’im-mobilier sont toujours bas.

T.R. Faut-il craindre un revirement de ten-

dance ?

R.K. Je table pour ma part sur une pro-gression de la demande, celle de l’offrerestant modérée.

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |00

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net à offrir une vaste gamme de produits et

de services autour du thème du logement

et de l’accession à la propriété. Yourhome

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marches auprès des prestataires de ser-

vices, des courtiers et des établissements

financiers. Il propose des offres d’une

grande diversité et classées par régions,

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écoles et les magasins. Le site répond

également aux questions sur les modes de

financement, les hypothèques et les assu-

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des différentes variantes possibles et peut

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Mormoraia Vernacciadi San GimignanoDOCG 1998au lieu de fr.13.50fr. 12.50 bt.

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T.R. Dans l’hypothèse d’une montée des

taux hypothécaires, en quoi le modèle Flex

serait-il intéressant ?

R.K. Tout dépend du type d’investisseurconcerné. Celui qui veut être totalementsûr optera pour le modèle Fix. Celui quichoisit une stratégie plus dynamique ettable sur un relèvement modéré du Libor àmoyen terme trouvera en Flex un produitattrayant : il paie à l’heure actuelle 1% d’in-térêts en moins (situation au 25 janvier).Même si les taux s’orientaient légèrementà la hausse et confirmaient ainsi les prévi-sions des spécialistes, Flex demeurerait in-téressant. En effet, la période où un clientFlex paie des intérêts moins élevés qu’unclient Fix est plus longue que celle où il doitpayer un intérêt plus élevé. Conclusion : lejeu en vaut la chandelle. A condition toute-fois d’être convaincu que les taux ne con-naîtront qu’une poussée modérée. Quant à savoir si ce sera effectivement le cas,personne ne peut le dire avec certitude.

RETO KUNZ, TÉLÉPHONE 01 334 30 07

[email protected]

CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0059

SERVICE

UNE HYPOTHÈQUE POUR LES PARTISANS DES RISQUES CALCULÉS

L’hypothèque Flex allie dynamisme et sécurité : le dynamisme parce que

tous les trois mois, le taux d’intérêt du crédit hypothécaire est adapté

à l’évolution du marché en fonction du Libor, un taux relativement bas

s’appliquant aux emprunts à trois mois (voir encadré page 57). Quant à la

sécurité, elle est directement liée à la marge de fluctuation des intérêts : lors

de la conclusion du contrat, le client définit un taux plancher et un taux

plafond en choisissant entre deux variantes, de sorte que le taux d’intérêt

oscillera à l’intérieur de la marge déterminée. Quand le taux du marché

dépasse la limite supérieure, le client ne paie que le taux maximum choisi

par lui ; inversement, lorsque le taux du marché est plus bas que la limite

inférieure, le client ne profite pas de cette baisse et doit payer le taux

minimum convenu.

Outre la sécurité et le dynamisme, le modèle Flex possède encore un atout

majeur : la transparence. Si la détermination du prix d’une hypothèque à taux

variable classique demeure une véritable énigme pour la plupart des gens, le

calcul du taux d’intérêt de Flex est beaucoup plus facile à suivre, vu que tous

ses éléments sont communiqués.

En effet, le taux d’intérêt est calculé d’après un ensemble de facteurs : le

Libor, la marge individuelle liée à la solvabilité du client et au taux de finan-

cement, le montant du crédit, ainsi que l’instrument de couverture des taux.

A cet égard, la règle qui prévaut est la suivante : plus le taux maximum

déterminé est bas, plus la prime sur la marge de fluctuation sera élevée et

inversement.

L’hypothèque Flex propose, à des conditions intéressantes, une échéance fixe

sur trois ou cinq ans (montant minimum 200 000 francs suisses).

Les taux hypothécaires affichent une légère ten-dance à la hausse depuis le quatrième trimestre1999. Le CS table pour l’année en cours sur unenouvelle progression des taux de 0,25%. Cette pré-vision s’applique autant aux produits axés sur le mar-ché monétaire, comme l’hypothèque Flex, qu’auxproduits axés sur le marché des capitaux (hypo-thèque Fix).

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Taux pour hypothèques existantesen % (banques cantonales)

1998

2000

Indice locatif (décembre 82=10)

SUISSE: TAUX HYPOTHÉ-CAIRE ET INDICE LOCATIF

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CREDIT SUISSE BULLETIN 1 |0063

TOURNÉE MUMMENSCHANZ «NEXT»

18.3 Saint-Gall, Stadttheater

20/21.3 Bregenz, Festspielhaus

22.3 Vaduz, Vaduzer Saal

24.3 Winterthour,

Theater am Stadtgarten

26/27.3 Baden, Kurtheater

31.3 Lucerne, Centre de la Culture

et des Congrès

5.4 Schaffhouse, Stadttheater

8–13.4 Genève, Bâtiment des Forces

Motrices

15.4 Saint-Gall, Stadttheater

29.4 Schaffhouse, Stadttheater

30.4/1.5 Coire, Stadttheater

3–5/7.5 Mézières, Théâtre du Jorat

13/14.5 Zoug, Casino Theater

16–20.5 Berne, Dampfzentrale

24.5 Bienne, Palace

27.5 Lugano,

Palazzo dei Congressi

30.5–9.6 Zurich, Corso

15.6 Viège, La Poste

27.6–2.7 Bâle, Musical Theater

Informations complémentaires

sur les Mummenschanz :

www.mummenschanz.com. Commandes de

billets par téléphone 0848 800800 ou sur le

site www.ticketcorner.ch.

www.credit-suisse.ch/bulletin

Un clic de souris, et la danse commence –

dans le spectacle virtuel des Mummen-

schanz sur le Bulletin-online.

Pour les fans des Mummenschanz :

Le Bulletin tirera au sort 50 billets pour cette

nouvelle tournée. Détails sur le bon de com-

mande ci-joint.

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AGENDAParrainage culturel et sportif du Credit Suisse et de Credit Suisse Private Banking

BÂLE15.4–16.7 Cy Twombly – La sculp-

ture, Kunstmuseum

GENÈVE25.3 Jazz Classics, Bebop

Legends feat. Hank Jones,Kenny Burrell & Ray Brown,Victoria Hall

LUGANO12.3– 2.7 Exposition Ernst Ludwig

Kirchner, Museo d’ArteModerna

ZURICH29.2 Weltmusikwelt, Madamax,

église Sankt Peter22.3 Weltmusikwelt, Alim Qasi-

mov, église Sankt Peter1.4 Jazz Recitals, Bebop

Legends feat. Hank Jones,Kenny Burrell & Ray Brown,Tonhalle

15.4 Credit Suisse World Series,Sapho, Kaufleuten

« I play it my way », « Out oforder », « Babamatic » :

il ne s’agit pas duprogramme d’un festival

de théâtre expérimental,mais des noms donnés à

leurs modèles – pour le moinsextravagants – par les jeunescréateurs venant de terminerleur formation en stylisme demode à l’école d’arts appli-

qués de Bâle. Des noms quiinterpellent !Ceux qui souhaitent satisfaireleur curiosité ont jusqu’au 23 février pour visiter l’exposi-tion «Körper und Kleid ». Ets’ils préfèrent voir les vête-ments en mouvement, ils pour-ront assister au défilé de modequi se déroulera dans le décorinsolite de la caserne de Bâle.

Exposition «Körper und Kleid » :jusqu’au 23 février, Bâle, Schul-haus Klingental, lundi-vendredi 11–19 heures, samedi-dimanche 12–17 heures.Défilé : 26 février, Bâle, caserne (Reithalle), 21 heures.Réservations par téléphoneau 061 691 12 12.

LES JOURNÉES MUSICALES DE STANS: LA SUISSE CENTRALE À L’HONNEURPour la sixième fois, qualité et diversité des styles sont à l’affiche des journéesmusicales de Stans : des artistes de jazz, de musique classique et de musiquedu monde se produiront en effet dans onze salles différentes, dans une ambianceparfois intime, et toujours chaleureuse. Le programme annexe prévoit, pour lesamateurs de jazz, de danse et de fête, une vingtaine de concerts gratuits orga-nisés dans le cadre pittoresque du centre-ville. Quant au programme principal, il compte cette année quelque 16 concerts, avec notamment l’Art Ensemble ofAfrica, qui réunit l’Art Ensemble of Chicago, l’artiste malien Habib Koité etl’Amakhono We Sintu Choir de Sowetopour un « Tribute to Lester Bowie ». Lesmélomanes apprécieront aussi l’asso-ciation sur scène du violoncelliste ErnstReijseger avec huit ténors sardes (photo).

L’ART D’HABILLER LE CORPS

4.4 Art Ensemble of Africa, Kollegium St. Fidelis

5.4 Carmina Quartet, Kirche Kapuziner6.4 Trio Leimgruber, Demierre, Philipps,

Theater an der Mürg6.4 Marc Copland, John Abercrombie,

Kenny Wheeler, Theater an der Mürg7.4 Omara Portuondo y Grupo,

Kollegium St. Fidelis8.4 Wrecked Mob & Gleis Zwei,

Kollegium St. Fidelis8.4 Ernst Reijseger et les Tenore e

Cuncordu de Orosei, Pfarrkirche St. Peter und Paul

9.4 Régis Gizavo, Saal auf dem Stanserhorn

9.4 Taraf des Haïdouks, Theater an der Mürg

Informations par téléphone au 041 612 05 89ou sur Internet : www.stansermusiktage.ch

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DANS LA FORÊTSOMBRE ET PROFONDEPour les scouts, partir de nuit en forêt est une épreuve de courage. En coursed’orientation (CO), en revanche, les sortiesnocturnes sont des classiques. Hulule-ments et branches qui craquent dans lessous-bois ne donnent pas la chair de pouleaux spécialistes de cette discipline. Le prochain rendez-vous aura lieu à Bienne pour les Championnats suisses :un parcours de 13 km à travers les fourrés attend lesorienteurs, qui ne pourront compter que sur leurslampes frontales et le clair de lune. Si vous n’avez pasl’âme d’un oiseau de nuit, vous pourrez toujours suivrela course nationale de Weinfelden, qui aura lieu en pleinjour !

CO nationale, 19 mars, Weinfelden. Championnats suisses de CO de nuit, 1er avril, Bienne. Informations sur Internetwww.solv.ch.

Créé il y a plus de quarante ans, le prix de musique

de Granges, qui s’était imposé ces dix der-

nières années comme un événement culturel

phare dans le canton de Soleure, est devenu

un festival international de musique. Six concerts

avec des artistes de renom complètent désormais le programme

et les traditionnels concours pour jeunes musiciens.

Festival international de musique de Granges, 8–15 avril. Informations sur les concours et réservations : IMG, secrétariat général,case postale 143, CH-4537 Wiedlisbach, téléphone 032 636 11 33, fax 032 636 11 34. Ou, dès le 6 mars, Credit Suisse, Marktplatz,Granges.

PRIX DE MUSIQUE À GRANGES

Pendant une semaine débutmars, les fanas de ski de fonddu monde entier seront denouveau réunis en Haute-Engadine. En ce début demillénaire, le 32e marathon deski de l’Engadine innovera,avec une course féminine de17 km qui marquera le débutdes réjouissances. Les orga-nisateurs entendent ainsilancer un défi aux fondeuses,qui ne représentent que 20%des participants au marathon.La suite du programme entrePiz Nair et Piz Corvatschintéressera aussi les mes-sieurs : durant la semaineseront organisés des cours depréparation donnés par des

professionnels, des sémi-naires de perfectionnement etde diététique, des tests deskis et des courses popu-laires. Et enfin, les quelque12 500 fondeurs s’élancerontsur le traditionnel parcours de 42 km.

5 mars : course féminine, de Samedan à S-chanf ; 12 mars : marathon de ski del’Engadine, de Majola à S-chanf.Documentation et formulairesd’inscription : marathon de ski de l’Engadine,case postale, CH-7504 Pontresina,téléphone 081 842 66 85. Informations sur Internet www.engadinskimarathon.ch.

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BULLETIN

EditeurCREDIT SUISSE, case postale 100, 8070 Zurich,tél. 013331111, fax 013325555

RédactionChristian Pfister (direction), Rosmarie Gerber, Andreas ThomannBulletin-online : Lukas Egli, Thomas Hauser, Thomas Ströhla, Daniele Carrozza Secrétariat de rédaction : Rosmarie Schultheiss, tél. 01 3337394, fax 01 3336404, adresse e-mail : [email protected], Internet : www.credit-suisse.ch/bulletin

Réalisationwww.arnolddesign.ch : Urs Arnold, Karin Bolliger, Adrian Goepel, Lukas Huggenberg, Annegret Jucker, Alice Kälin, Muriel Lässer, Esther Rieser, Bea Freihofer-Neresheimer (assistante)

Adaptation françaiseAnne Civel, Michèle Perrier, Nathalie Lamgadar, Sandrine Carret, Gaëlle Madelrieux

AnnoncesCaviezel.Senn, Walter Caviezel, 8824 Schönenberg, tél 01 788 23 00, fax 01 788 23 10, adresse e-mail [email protected]

Lithographie/impressionNZZ Fretz AG/Zollikofer AG

Commission de rédactionDaniel Mollet (Communication d’entreprise), Matthias Friedli (Relations médias),Fritz Stahel (Economic Research), Samuel Holzach (Marketing Services)

Paraît six fois par an en français et en allemand (106e année). Reproductionautorisée avec la mention «Extrait du Bulletin du Credit Suisse ».

Changements d’adresseLes changements d’adresse doivent être envoyés par écrit, en joignant l’enveloppe d’expédition, à votre succursale du Credit Suisse ou auCREDIT SUISSE, CISF 14, case postale 100, 8070 Zurich.

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LA FIÈVRE DU SKI DE FOND

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Il est permis, à l’aube d’un nouveau millé-naire ou d’une nouvelle décennie, d’enga-ger une réflexion de fond sur la marche denotre monde et de notre économie. «Seulsles paranoïaques survivent », tel est le titred’un ouvrage d’Andy Grove, fondateur de lapremière société mondiale de microproces-seurs Intel. Cette affirmation doit-elle nousinquiéter, ou au contraire nous motiver?Au premier abord, la paranoïa ne semblepas être une attitude particulièrementconstructive pour l’action économique. Lavague de fusions des dernières annéesserait-elle l’expression de cette peur, etserions-nous dans une perpétuelle fuite en avant ? Nous reste-t-il du temps pourévaluer les incidences des nouveaux déve-loppements, par exemple dans les techno-logies de la communication ou les biotech-nologies? Les intérêts des salariés et de lasociété sont-ils encore pris en compte dansle calcul ?Des questions justifiées, auxquelles il n’y apas de réponses simples. Chaque médaillea son revers, que je ne veux pas mécon-naître. Mais en perpétuel optimiste, jepenche pour une interprétation positive des

événements. Ces dernières années, j’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de merendre à titre professionnel dans lalégendaire Silicon Valley, au sud de SanFrancisco. Exception faite des fruits etlégumes, la région est dépourvue de ri-chesses naturelles – comme la Suisse.Pourtant, la Silicon Valley est devenue enquelques années la Mecque du troisièmemillénaire, la patrie du PC et d’Internet. Elle a transformé en un rien de temps plusde gens en millionnaires que la Suisse toutentière en dénombre. C’est aussi dans la Silicon Valley qu’est domicilié Intel, legroupe du multimillionnaire Andy Grove.N’y a-t-il que les paranoïaques qui survivent,dans la Silicon Valley? A vrai dire, je nem’intéresse guère aux millionnaires, et en-core moins aux paranoïaques. Mais la réus-site économique est synonyme de créationd’emplois, des emplois fort bien payés dans le cas de la Silicon Valley. La réussiteéconomique est aussi étroitement liée aufinancement de l’Etat et de ses œuvressociales. Nous ferions donc bien en Suissede ne pas la dénigrer.La paranoïa serait-elle désormais présen-table? Andy Grove a décrit dans l’ouvrageprécité pourquoi il souffre parfois de crisesde paranoïa : problèmes avec des produitsdéfectueux ou lancés trop tôt, manqued’implication des collaborateurs, peur deconcurrents plus agressifs et plus perfor-mants. Et plus particulièrement, appréhen-

sion devant des technologies totalementnouvelles – comme autrefois l’électricité,qui a supplanté la vapeur.Compte tenu de la vitesse inouïe des mu-tations auxquelles nous sommes confron-tés avec la révolution électronique, la para-noïa est une réaction compréhensible. Unepersonnalité a dit récemment qu’à l’èred’Internet, il n’y avait que des « users andlosers » (des utilisateurs et des perdants).Au niveau mondial, le nombre d’utilisateursd’Internet va croître cette année de 30% à170 millions. Un taux de croissance sansprécédent qui explique la hausse actuelledes titres technologiques.Si, dans un tel contexte, l’industriel AndyGrove a parfois des crises de paranoïa, lessalariés que nous sommes ne doivent pasressentir d’antipathie. Assurément, il penseaussi à son patrimoine personnel, mais il enva avant tout de dizaines de milliers d’em-plois et des prestations de services de sonentreprise pour la société. Et n’oublions pasl’innovation ; car nulle part le travail estaussi créatif que dans une société enbonne santé se battant dans un environ-nement difficile.La créativité explosive de la Silicon Valleydéclenche peut-être un type particulier deparanoïa, du genre : «Avons-nous aujour-d’hui lancé un nouveau produit ? » Cepen-dant, une saine paranoïa eu égard auxconcurrents – qui, comme on le sait, nedorment pas – ne peut être que raisonnable.Personnellement, je pense que nous nepercevons encore que les prémices d’unepériode de progrès considérables. Nous nereconnaîtrons plus notre monde dansquelques années, et il en sera de même del’univers bancaire. Une saine paranoïa nousaide à ne pas manquer les changementsmajeurs et à saisir à temps les chancesainsi offertes. »

CARTE BLANCHE:PETER LIENHART

«UNE SAINE PARANOÏA NOUS AIDE À NE PAS MANQUER LES CHANGEMENTS MAJEURS»

PETER LIENHART,

MEMBRE DU DIRECTOIRE

DU CREDIT SUISSE

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Page 67: LE MONDE EST PLEIN DE DANGERS PARFOIS DIFFICILES À ......rio catastrophe n’a pas été écrit par l’écri-vain britannique George Orwell, mort en 1950, mais par le sociologue

LES DOMPTEURS DE LA FINANCE INTERNATIONALE : TOUJOURS CONCENTRÉS

ET SOUVERAINS MALGRÉ LES RISQUES ÉLEVÉS.

SALLE DES MARCHÉS DU CREDIT SUISSE, ZURICH-UETLIHOF, 20 JANVIER, 10 H 15.

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Et si vous glissiezun week-end decourses dans votre agenda de février?

L’incontestable pôle d’attraction du White Turfest le skikjöring, ce spectacle unique au monde que l’on ne peut voir qu’à St-Moritz, àl’occasion de la fameuse course internationale de chevaux. Pour pratiquer le skikjöring, il faut avoir le goût du risque. En effet, il s’agit d’une course où des skieurs pleins d’audacesont tirés par des chevaux impétueux. Ils serontdouze à se lancer sur la glace pour remporter le trophée de skikjöring de Credit Suisse PrivateBanking à chacun des trois dimanches du White Turf. Pour commander vos tickets, appelez le 0848 800 800.

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