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1 République du Sénégal Un peuple- Un but- une foi -------------------------------------------------------------------------------------------------------

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SSOOMMMMAAIIRREE INTRODUCTION

I. CONTEXTE

II. PROBLEMATIQUE

2-1 Etat des ressources naturelles et de l’environnement 2-2 Contraintes 2-3 Atouts

III. ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET OBJECTIFS DE

LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE L’ ENVIRONNEMENT ET DE L’ASSAINISSEMENT

3-1 Articulations avec le NEPAD, le DSRP et le Xème Plan 3-2 Objectif général 3-3 Objectifs spécifiques

IV. OPTIONS DE DEVELOPPEMENT

4-1 Stratégies d’intervention 4-2 Eléments de programme d’action 4-3 Financement 4-4 Suivi / évaluation

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INTRODUCTION La crise du développement intervenue dans les pays au Sud du Sahara n’a malheureusement pas épargné le Sénégal. Celle-ci, caractérisée à la fois par une dégradation accélérée des ressources naturelles et des productions de base, une détérioration du cadre de vie, une croissance démographique incontrôlée et une forte détérioration des termes de l’échange a incité ces pays à réorienter leur stratégie de développement en général et leur politique environnementale en particulier.

Il s’agit surtout d’impliquer et de responsabiliser les populations dans la gestion de leurs terroirs car, l’analphabétisme élevé et la paupérisation de larges couches sociales ont induit une pression accrue sur les ressources naturelles.

Il apparaît ainsi indispensable de renverser cette tendance en adoptant une politique économique globale, cohérente qui prendrait en compte la nécessité d’une gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement. La présente lettre de politique ambitionne non seulement de répondre à la nécessité de concilier la conservation et l’exploitation des ressources naturelles et de l’environnement pour un développement durable, mais et surtout, de réorienter les rôles de l’Etat et des autres acteurs non gouvernementaux dans la recherche d’un meilleur cadre de vie. I. CONTEXTE A l’instar de la Communauté Internationale, la protection des ressources naturelles et de l’environnement constitue une haute priorité pour les pouvoirs publics. Pays sahélien, disposant d’une côte de plus de 500 km de long avec un climat tropical à faible pluviométrie à proximité du désert du Sahara, le Sénégal mesure le caractère précaire de ses ressources naturelles. Il s’y ajoute les risques liés aux rejets industriels, à la propagation des produits chimiques, un système d’assainissement déficient des eaux usées et d’évaluation des ordures et de l’émission de gaz à effet de serre surtout en milieu urbain. Face à une telle situation qui risque d’hypothéquer la pérennité du développement économique et social, notre pays entend contribuer pleinement à la protection de la terre, héritage commun de l’humanité. Il s’agit de participer à la mise en œuvre des différents plans d’action issus des grandes conférences internationales sur la question de développement en général et de l’environnement en particulier. Pour marquer sa détermination, notre pays a ratifié la presque totalité des conventions internationales relatives à la protection de l’environnement. Il a intégré l’essentiel de leurs dispositions dans notre législation nationale. Dans le cadre de sa politique de décentralisation, le gouvernement du Sénégal a décidé de transférer des compétences en matière de gestion des ressources naturelles et de l’environnement aux collectivités locales pour mieux responsabiliser les populations à la base Les réformes en matière de politique macroéconomique et sectorielle sont suffisamment mûres pour impulser un développement économique et social équilibré qui devrait s’accompagner à la fois d’une amélioration du cadre de vie et

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des conditions sociales des populations et de la sauvegarde de la base des ressources naturelles et de l’environnement. Puisque la protection de l’environnement ignore les frontières, notre pays s’investit dans toutes les initiatives nationales ou régionales en la matière. Outre sa détermination à s’approprier les plans d’action issus de l’Agenda 21, de la Conférence de Johannesburg sur le Développement Durable et de la Conférence de Doha sur le commerce, surtout des produits propres, notre pays entend se focaliser sur les secteurs prioritaires du NEPAD, à l’instar du X° Plan d’Orientation pour le Développement Economique et Social dans son objectif stratégique sept (OS7) poursuivre la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement en mettant en œuvre les lignes d’actions suivantes: « (i) lutter contre la désertification ; (ii) protéger les zones humides ; (iii) lutter contre les espèces exotiques envahissantes ; (iv) améliorer la gestion des côtes ; (v) lutter contre le réchauffement de la planète ; (vi) protéger des zones trans-frontières ; (vii) impulser la gouvernance écologique ; (viii) réaliser les objectifs du Millénaire en matière d’assainissement, à savoir réduire de moitié d’ici à 2015 le nombre de personnes ne disposant pas d’un service d’assainissement adéquat ». L’objectif est de participer activement à l’initiative mondiale pour l’assainissement et l’environnement mais aussi de favoriser la conservation de la biodiversité en vue d’une utilisation rationnelle des ressources naturelles. L’engagement pris à la conférence sur le financement du développement de Monterrey et l’éligibilité du Sénégal à l’initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) constituent un contexte favorable à la mobilisation des financements des plans d’action issus de cette présente politique. II PROBLEMATIQUE

1. Etat des ressources naturelles et de l’environnement L’environnement au Sénégal est caractérisé par un climat aride, une vulnérabilité aux variations pluviométriques et une forte pression exercée sur les ressources naturelles par une population en croissance rapide au point que ces ressources dont la base déjà très fragile deviennent rares. Au total, la situation se présente ainsi :

a. une agriculture largement dominée par la monoculture arachidière et des pratiques culturales inadaptées source de déséquilibre des écosystèmes. Cette situation a engendré une dégradation des sols déjà fragiles en raison de l’utilisation inadéquate et abusive des engrais et fertilisants de synthèse et une baisse des rendements culturaux;

b. une forte régression des forêts naturelles (près de 8% en moyenne de

1990 à 2000) et du couvert végétal ;

c. une inadéquation des systèmes et services urbains de base en raison d’une urbanisation rapide et mal maîtrisée entraînant une pollution excessive et faisant des villes des pôles d’insécurité et de vie précaire ;

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d. une mauvaise occupation de l’espace et une exploitation excessive des ressources naturelles ayant contribué à la destruction des zones humides et du potentiel de la diversité biologique des zones humides continentales et côtières, aggravant ainsi la précarité des conditions de vie des ménages ;

e. une dégradation sensible des ressources en eau à cause des

intrusions salines et de la pollution des eaux;

f. des niveaux de services d’assainissement moyens à médiocres surtout dans les zones péri-urbaines de la région de Dakar avec des risques subséquents sur l’environnement et la santé des populations ;

g. une faiblesse des services d’assainissement appropriés en milieu

rural ;

Dans la dynamique impulsée par la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED) tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, en 1992, le Sénégal a décidé d’adopter une démarche plus cohérente pour la résolution des problèmes environnementaux dans une perspective de développement durable. Au-delà des mesures destinées au renforcement institutionnel de la gestion de l’environnement, le Sénégal a souscrit à toutes les conventions de base en matière d’environnement et s’est immédiatement attelé à leur harmonisation avec la législation nationale et à leur application effective. Dans ce contexte de collaboration au niveau international et de mise en œuvre de la politique nationale, un partenariat riche en expériences a été établi avec la communauté internationale pour relever les défis d’une gestion environnementale efficiente. Le Sénégal entend renforcer cette dynamique dans un nouveau style de partenariat dans la gestion de l’environnement. Au niveau sous- régional, d’importants efforts de concertation, de planification et d’harmonisation des politiques environnementales et des interventions sont actuellement menés Au niveau national, malgré l’existence du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE) qui a identifié les contraintes environnementales de base et les méthodes d’approche vers leur résolution depuis 1997, les problèmes environnementaux auxquels le Sénégal est confronté ne sont pas résolus. Néanmoins, les capacités de planification et de gestion de l’environnement et des ressources naturelles ainsi que les instruments et mécanismes institutionnels, juridiques et réglementaires de pilotage, bien que perfectibles constituent une base solide pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique efficace en matière d’environnement.

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2. Contraintes

Les principales contraintes de développement de la gestion environnementale au Sénégal concernent :

Au niveau institutionnel :

• Le déficit dans l’organisation pour orienter et canaliser de manière rationnelle et cohérente les efforts ;

• Le manque de mécanismes de promotion des initiatives privées et de la défense de l’environnement. ;

• Le déficit d’information et de sensibilisation par rapport aux rôles et responsabilités des différents acteurs;

• Le niveau encore insuffisant de la réflexion stratégique liée à l’insuffisance des ressources humaines ;

• la non-application des dispositions de la stratégie nationale d’assainissement adopté par un Conseil Interministériel, en particulier au plan institutionnel relatif à l’intégration systématique d’un volet assainissement dans tout projet d’urbanisation ou de travaux publics ;

• l’absence de coordination dans les interventions liée à l’approche projet.

Au niveau financier :

• La faiblesse des stratégies de financement ; • Les risques de non durabilité de la croissance économique liés à la

faiblesse de la gestion environnementale des secteurs du développement national et des relations entre les divers acteurs de la vie nationale ;

Au niveau de la gestion thématique de l’environnement : • La poursuite de la dégradation de l’environnement et des ressources

naturelles qui contribue à diminuer la croissance économique et à accentuer la pauvreté surtout en milieu rural ;

• Le manque d’indicateurs de suivi/évaluation • La perte de biodiversité consécutive à la désertification et à l’exploitation

forestière abusive ; • le manque de valorisation des ressources naturelles et de la biodiversité

continentale et marine ; • Les niveaux de services d’assainissement moyens à médiocres surtout dans

les zones péri urbaines de la région de Dakar avec les risques subséquents sur l’environnement et la santé des populations ;

• L’absence de plans directeurs pour la gestion des déchets solides urbains et industriels ;

• Le manque d’infrastructures appropriées pour le traitement (décharges contrôlées, usines de traitement) ;

• Le faible niveau des équipements de collecte et de nettoiement ;

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Au niveau réglementaire :

• la faiblesse de l’application d’instruments juridiques de gestion de l’environnement tel que le Code de l’Environnement et le Code Forestier ;

• l’insuffisance de la réglementation relative à la gestion des déchets solides ménagers et industriels ;

3. Atouts

Face aux défis et contraintes, à l’heure actuelle, le Sénégal dispose d’atouts évidents qui pourraient concourir à l’amélioration de la situation :

• un contexte international favorable à la promotion de la gestion environnementale des processus de développement par la mise en place de mécanismes et d’instruments de renforcement des politiques nationales fondées sur une vision de durabilité ;

• un Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), vision

partagée et consensuelle des Chefs d’Etat d’Afrique est accueillie favorablement par la Communauté Internationale ;

• un changement du contexte politique national vers une démocratisation de la

gestion des affaires nationales qui est favorable à l’éclosion des idées et des énergies nouvelles ;

• la fusion récente des sous-secteurs environnement et assainissement pour une meilleure intégration de toutes les actions visant une bonne gestion de l’environnement et une préservation du cadre de vie ;

• l’existence de nombreux partenaires au développement et leur un engagement réaffirmé à accroître leurs ressources pour le développement sur la base de programme d’action à moyen terme crédible et à en faciliter la mobilisation ;

• une société civile dynamique, un éveil de la conscience populaire et d’une meilleure organisation des Organisations Communautaires de Base (OCB)

• un cadre juridique et réglementaire dynamiquement renforcé (code de l’environnement, code de l’eau, code forestier, stratégie nationale de l’assainissement etc.…) ;

• une opportunité réelle à jeter les bases d’une politique d’assainissement en milieu rural, avec le DSRP et les objectifs du Millénaire pour le développement.

Ces éléments favorables ont contribué à l’affirmation d’une volonté politique qui se traduit par les principes stratégiques qui sont dégagés dans cette lettre de politique et par les prémisses d’une conscience populaire nationale sur l’importance de la question environnementale.

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III. ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET OBJECTIF DE LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE L’ENVIRONNEMENT

3.1. Articulations avec le NEPAD, le DSRP et le 10 Eme Plan

La levée des contraintes majeures qui s’opposent au développement économique et social dans le but de promouvoir la durabilité des programmes et politiques dans les différents secteurs d’activités au Sénégal est une préoccupation du gouvernement exprimée dans le dixième Plan d’orientation pour le Développement Economique et Social (PODES) qui s’inspire des axes stratégiques du NEPAD. Il s’agit de :

(i) Miser sur les ressources humaines pour élever la productivité et renforcer le développement humain durable ;

(ii) Améliorer la gouvernance publique et privée pour bâtir un Etat-stratège et accroître la transparence ; (iii) Faire de la région un pôle de développement ; (iv) Mettre en place des infrastructures de qualité pour accroître les flux d’investissement privé ; (v) Créer une dynamique interne au système productif pour dégager des surplus exportables ; (vi) Accélérer les efforts d’intégration sous régional, construire l’Union africaine et tirer profit des autres cadres de coopération ; (vii)Poursuivre la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement ; (viii) Appuyer les efforts d’intensification et de diversification de la production pour sécuriser les revenus du monde rural.

En raison de l’impact négatif des conditions de vie difficiles sur l’environnement, la présente politique s’inscrit également dans la mise en perspectives des leviers de la stratégie de réduction de la pauvreté à savoir : (i) la création de richesse ; (ii) le renforcement des capacités et la promotion des services sociaux de base ; (iii) l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables ; (iv) approche participative de mise en œuvre et suivi évaluation. A cet effet, le secteur de l’environnement compte contribuer à l’atteinte des objectifs à travers la mise en œuvre dans le DSRP, des objectifs sectoriels spécifiques suivants :

- améliorer le cadre de vie en milieu urbain et rural ; - renforcer les capacités en gestion des ressources naturelles et de

l’environnement ; - valoriser les ressources forestières et sauvages ; - sauvegarder l’environnement et lutter contre la désertification ; - trouver un point d’équilibre entre la satisfaction des besoins des

populations et le maintien de la biodiversité ;

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- sauvegarder l’environnement marin et côtier ; - valoriser les sous-produits des stations dépuration - régler la question institutionnelle de gestion des eaux pluviales en

précisant les rôles de l’Etat, des Collectivités locales et des autres acteurs ;

- susciter l’esprit de partenariat avec la petite entreprise privée pour répondre de manière adéquate à la demande de services d’assainissement dans les zones urbaines, périurbaines et rurales.

3.2. Objectifs

* Objectif global La lettre de politique de développement du secteur de l’environnement et de l’assainissement vise à assurer les conditions de la durabilité du développement économique et social dans une perspective de forte croissance compatible avec la gestion/exploitation écologiquement rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement. Il s’agit surtout de développer le réflexe de la protection de l’environnement dans les activités génératrices de biens et de services. Conformément aux objectifs du Millénaire pour le Développement, et au plan d’action de Johannesburg (2002) notre pays entend contribuer pleinement au renversement de la tendance à la dégradation de l’environnement ainsi qu’à l’amélioration du cadre de vie. * Objectifs spécifiques Les objectifs poursuivis par cette politique sont :

a. Améliorer la base de connaissance des ressources naturelles et de l’environnement en vue de mieux mesurer leurs capacités de charge ;

b. Inverser la tendance actuelle de dégradation des ressources d’ici 2007 en mettant en place un dispositif institutionnel et réglementaire efficace s’appuyant sur les conventions internationales ;

c. Améliorer les capacités, de planification et de coordination des actions de préservation de l’environnement dans un contexte de plus grande responsabilisation des acteurs divers ;

d. Promouvoir des activités génératrices de revenu et des infrastructures collectives combinant lutte contre la pauvreté et la préservation de l’environnement;

e. Augmenter la desserte des populations en ouvrages d’assainissement collectifs autonomes ;

f. Prendre en charge correctement les rejets d’ eaux usées produits actuellement et suite à la mise en œuvre du volet production d’ eau potable ;

g. Promouvoir des modes de production et de consommation durables ; h. Protéger l’environnement urbain par le traitement des eaux

résiduaires et des matières de vidange et, à long terme, par l’épuration avant rejet vers la mer des eaux vannes et ménagères ;

i. Promouvoir des attitudes et comportements citoyens en faveur d’une bonne gestion de l’environnement et des ressources naturelles par le

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développement de l’éducation, de la sensibilisation, de l’information et de la formation environnementale ;

j. Assurer une gestion/ utilisation rationnelle des produits chimiques ; k. Impliquer les populations périphériques dans la gestion concertée des

aires protégées ; l. Réglementer la gestion des déchets solides urbains ; m. Elaborer les plans directeurs régionaux de gestion des déchets ; n. Renforcer les équipements de collecte et de nettoiement ; o. Mettre en place des infrastructures adéquates de traitement des

déchets.

IV. OPTIONS DE DEVELOPPEMENT

4.1. Stratégie d’intervention La lettre de politique vient confirmer les options de planification au niveau national que sont la gestion participative et décentralisée dans une dynamique d’amélioration des conditions de vie, de lutte contre la pauvreté et de développement durable en définissant les principes stratégiques de la gestion environnementale et les éléments de conciliation avec le développement économique et social du pays. Les stratégies sectorielles de gestion des ressources naturelles devront désormais se baser sur des options efficientes de mise en œuvre en synergie avec les orientations stratégiques définies dans le cadre des exercices de planification et de gestion de l’économie nationale. La stratégie d’intervention repose d’abord sur un processus large à tous les niveaux pour permettre aux différents acteurs d’avoir une perception commune des problèmes et une adhésion sur les réponses proposées. Tout en répondant prioritairement à la demande exprimée, les actions doivent faire suite à une réelle appropriation des solutions par les bénéficiaires. Les différents acteurs devront développer en synergie leurs actions pour que celles-ci gagnent en efficacité, en durabilité et en crédibilité surtout auprès des bénéficiaires. Une démarche préventive sera privilégiée dans la mise en œuvre des actions retenues. De plus, un accent particulier sera mis sur l’ approche genre. La transparence dans tous les processus de planification et de mise en œuvre des actions, élément essentiel de bonne gouvernance, doit être bien perçue par tous les acteurs. Enfin, les services chargés de la mise en œuvre de la politique doivent être diligents tant dans la réponse face aux besoins exprimés, mais également dans l’exécution correcte des actions telles qu’elles sont programmées. Pour les projets ou programmes susceptibles d’avoir des impacts négatifs, une étude d’impact environnementale est obligatoire avant leur mise en œuvre conformément à la réglementation en vigueur (cf. Code de l’Environnement).

4.2. Eléments de programme d’action La mise en œuvre de cette stratégie d’intervention sera traduite à travers les éléments structurants de programme d’action ci- dessous :

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A. Améliorer la base de connaissance des ressources naturelles et de l’environnement en vue de mieux mesurer leurs capacités de charge

1. Education, information et Communication

Il s’agit tout d’abord de procéder à l’évaluation de la stratégie nationale d’éducation environnementale et des activités de communication audiovisuelle de proximité. Des résultats de ces expériences nationales intégrées d’éducation et de communication environnementale qui contribueront à fédérer largement les efforts de l’Etat et ceux des autres partenaires tels que les ONG. L’Etat mettra en place une stratégie globale d’Information, d’Education et de Communication (IEC) dans le domaine de l’environnement et de l’assainissement et initiera un plan global de communication. Sa mise en œuvre devra être l’affaire de tous les partenaires sous la coordination du Ministère. De ce point de vue, l’éducation environnementale devra être intégrée dans les curricula du système éducatif formel et non formel en vue de préparer les futurs citoyens à assumer leurs responsabilités pour la protection de l’environnement. Il mettra également en place un dispositif de formation dont l’objectif sera de renforcer et de poursuivre la formation des cadres intermédiaires et supérieurs pour mieux s’adapter à l’évolution du contexte mondial. Les textes législatifs et réglementaires tels que le Code de l’Environnement , le Code forestier, la stratégie nationale de l’assainissement, … doivent être vulgarisés comme instruments mettant en avant le droit positif dans le sens où leur application doit d’abord être faite par les acteurs eux-mêmes . Le rôle de l’Etat se résumant à celui de conseil aux acteurs et aux partenaires.

2. Système d’Information et de Connaissances des Ressources Pour une conduite de la politique environnementale, il est essentiel de poursuivre les études qui permettent d’améliorer la base de connaissance mais surtout de disposer d’une capacité de suivi des évolutions de toutes les variables concernées. Pour ce faire le Ministère collaborera avec des centres de recherches et des bureaux d’études spécialisés et contribuera à mettre tous ces acteurs de la recherche en réseau. Pour le système d’information, il s’agira surtout d’accroître les capacités du Centre de Suivi Ecologique dans les domaines de la collecte, du traitement, du stockage de et la diffusion de l’information, du suivi des évolutions des ressources naturelles et de l’environnement. Le CSE en rapport avec la structure de coordination devra définir des indicateurs pertinents de suivi de la mise en œuvre et de performance de la politique.

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B. Mettre en place un dispositif institutionnel et réglementaire efficace

1. Cadre institutionnel et juridique Le Sénégal continuera à jouer un rôle actif dans le traitement des questions environnementales transfrontalières dans le cadre des institutions ou organismes habilités à contribuer dans la promotion de projets concernant plusieurs états. Le Ministère chargé de l’Environnement compte se doter d’un cadre institutionnel permettant d’ améliorer les capacités de planification des actions de préservation de l’environnement dans un contexte de plus grande responsabilisation des acteurs, pour une meilleure allocation des ressources. Déjà, la mise en place de la Cellule d’ Etudes, de Planification et de Suivi (CEPS) au sein du Ministère de l’Environnement et de l’ Assainissement (MEA) participe de la volonté des autorités à asseoir une véritable stratégie de gestion de la politique environnementale. En effet, dans ses attributions, celle-ci jouera le rôle de pré évaluation des projets et programmes qui devront être exécutés, d’animation de la coopération et de gestion de l’assistance extérieure. Cette mission se fera en relation avec le Conseil Supérieur des Ressources Naturelles et de l’ Environnement (CONSERE) qui, dans son rôle de coordination et d’harmonisation de la politique environnementale, devra s’assurer de la prise en compte des aspects environnementaux dans les programmes nationaux. Pour bien jouer ce rôle, ses capacités (matérielles, humaines et financières) seront renforcées en vue de s’assurer de l’adéquation des interventions avec la politique de l’environnement. Aussi, dans la nouvelle démarche des autorités nationales, le Ministère en charge de l’Environnement projette de mettre en place une structure chargée de l’ordonnancement au sein de son SAGE renforcé afin de parer les difficultés liées à la mobilisation des ressources financières et d’asseoir les bases de la budgétisation par objectifs dans le but de concrétiser son cadre de dépenses à moyen terme. La généralisation des Bureaux Régionaux de l’Environnement sur l’ensemble du territoire national et l’institutionnalisation d’une collaboration entre les ressources humaines des divers services techniques et possibilités de mise en commun des moyens en cas de besoin sera poursuivie. La révision des instruments juridiques et réglementaires de tous les secteurs pour les mettre en conformité et en harmonie avec le Code de l’Environnement en intégrant des dispositions de durabilité et de protection de l’environnement dans les stratégies sectorielles et intersectorielles développées sera entreprise. Le département s’engagera à faire du centre Forêt une structure à gestion autonome et veillera à une meilleure lisibilité de ses activités sur l’échiquier national et sous régional.

2. Renforcement des partenariats pour l’environnement L’amélioration des relations entre le Ministère en charge de l’Environnement et ses partenaires dans la gestion de l’environnement s’avère un élément essentiel pour le

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succès de la politique environnementale. D’innombrables opportunités de collaboration existent avec les collectivités locales, ONG, OCB, promoteurs privés. Dans une optique de pourvoyeurs de services, Le Ministère compte développer des partenariats sur la base d’une responsabilisation de tous les acteurs dans la gestion de l’environnement conformément aux dispositions institutionnelles et réglementaires en vigueur. La démarche de concertation, de planification, de gestion commune des problèmes environnementaux et de participation sera étendue et renforcée. Le Ministère s’engage dans cet optique et en rapport avec la nouvelle vision politique à rendre effective l’implication du secteur privé dans la gestion des aires protégées. Comme les collectivités locales ont un rôle important dans la gestion de l’environnement, conformément à la loi sur la décentralisation, leurs compétences seront aussi renforcées. Avec le secteur privé, il s’agit non seulement de les sensibiliser pour le respect de la réglementation en vigueur mais également de les associer dans tout processus décisionnel les concernant. Dans cette perspective, l’Etat doit mettre en place des mesures incitatives pour faciliter leur accès à des technologies propres et/ou à des connaissances dans ce domaine. Par ailleurs, ils seront sollicités dans la mobilisation des ressources financières pour la gestion de l’environnement.

3. L’environnement dans les autres secteurs La prise en compte des questions et des principes de gestion environnementale et de l’assainissement dans les stratégies, programmes et activités des autres secteurs tels que l’agriculture, l’élevage, l’éducation, l’hydraulique, l’industrie, le transport, l’énergie, les mines, l’urbanisme et le commerce ainsi que dans les programmes économiques, sanitaires et sociaux à l’échelle nationale doit déjà intervenir dès la formulation de leur politique sectorielle de manière implicite et explicite.(exigence d’ étude d’ impact environnemental à tout investissement). Pour ce faire le Ministère chargé de l’ ’Environnement doit renforcer sa position et son action d’impulsion de la réflexion intersectorielle et de l’insertion de principes stratégiques de l’environnement, et du développement durable dans le processus de développement au niveau national. Il doit également être fortement impliqué dans la sélection des projets à inscrire dans le Programme Triennal d’Investissement Public (PTIP). A ce titre la structure compétente doit être fortement impliquée dans l’évaluation, le suivi et l’exécution de tout programme de développement. Il collaborera avec les centres de recherches et des bureaux d’études spécialisées et encouragera l’organisation des acteurs de la recherche en réseau.

C.Promouvoir des activités génératrices de revenu et des

infrastructures collectives combinant lutte contre la pauvreté et dégradation de l’environnement; La déclinaison opérationnelle de la stratégie se fera sur la base thématique. Ainsi, les thèmes suivants sont retenus:

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1.Gestion de la Biodiversité

La Convention internationale sur la diversité biologique a offert au Sénégal un cadre formel qui lui a permis d’appuyer, de formaliser et d’harmoniser des traditions largement répandues et une politique gouvernementale active de conservation et de gestion des ressources naturelles (réseau des parcs, réserves naturelles et aires protégées). Une stratégie nationale et des éléments d’action ont été définis pour une gestion rationnelle de la diversité biologique ; ce qui explique l’importance du réseau d’aires protégées et une meilleure organisation du commerce international des espèces de faune et de flore conformément aux dispositions de la CITES. Par ailleurs, la loi sur le domaine national a permis à l’Etat d’avoir un contrôle sur l’utilisation des ressources naturelles et de la biodiversité en dehors des aires protégées. Ces atouts qui ont été bien gérés jusqu’aux années 1970 sont maintenant sous la menace de plusieurs facteurs tels que la sécheresse et la croissance rapide de la population. Dans un tel contexte, la stratégie nationale permet de préserver les acquis par une gestion appropriée qui implique les populations en prenant en compte leurs activités de production et en les associant aux bénéfices tirés de la conservation. Sur cette base, la stratégie s’est fixée quatre objectifs majeurs :

• La conservation de la biodiversité dans les sites à haute densité; • L’intégration de la conservation de la biodiversité dans les programmes et

activités de production ; • Le partage équitable des bénéfices dans la gestion de la biodiversité ; • L’information, la sensibilisation et l’éducation de tous les acteurs potentiels

sur l’importance, le rôle de la biodiversité ainsi que la nécessité de sa conservation.

2. Gestion de la faune

Pour ce qui est des aires protégées et de leurs périphéries, qui constituent un élément majeur dans la politique de développement de l’environnement, la politique s’articulera autour des axes ci-après :

• la restauration des habitats dégradés ; • la création de nouvelles aires protégées ; • le renforcement de la protection des espèces menacées tout en favorisant leur

repeuplement dans le milieu naturel ; • le renforcement de l’effort de surveillance des aires protégées et de leurs

périphéries par une meilleure implication des populations et du secteur privé dans la gestion

• le développement de la coopération avec les pays voisins pour une gestion durable des écosystèmes transfrontaliers ;

• le développement de l’ écotourisme et de la création des réserves communautaires de biodiversité ;

• la création d’aires marines protégées et l’initiation de programmes et projets orientés vers la gestion des ressources marines et côtières ;

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• la définition de mesures vigoureuses tendant à freiner la forte pression exercée sur les espèces animales et végétales menacées (Venn, Dimb, Eléphants, etc.) ;

• et une meilleure organisation de la chasse y compris la réalisation d’inventaires de faune et une évaluation de la chasse amodiée.

3. Gestion de la bio sécurité

Dans le cadre de la mise en œuvre du Protocole de Cartagena, signé et ratifié par l’Etat du Sénégal, le principe de précaution qui requiert l’accord préalable en connaissance de cause sera appliqué. Ceci vise à assurer un niveau de protection adéquat pour le transfert, la manipulation et l’utilisation sans danger d’organismes génétiquement modifiés (OGM) de manière à prévenir ou à réduire les risques pour la diversité biologique et en tenant compte également des risques pour la santé humaine. A cet effet, notre pays mettra en place un dispositif législatif et réglementaire visant à faciliter l’application des dispositions du protocole, à promouvoir l’échange d’informations et la collaboration au niveau national, sous- régional et régional.

4. Lutte Contre la Désertification et la Dégradation des Terres La désertification est un fait suffisamment connu au Sénégal qui s’est investi très tôt dans des actions d’envergure nationale destinées à arrêter le phénomène. Le Sénégal qui s’est pleinement engagé dans les négociations de la convention de lutte contre la désertification et a également été un des premiers pays à l’avoir signée et ratifiée. Depuis, le pays s’est investi activement dans le processus d’élaboration d’un Programme d’Action National de lutte Contre la Désertification (PAN/LCD). Ce PAN/LCD a été étroitement articulé au Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE) dont il est un des piliers. L’ambition du PAN/LCD était d’offrir un cadre commun d’actions susceptible de favoriser une mobilisation durable des acteurs ainsi qu’une convergence des projets et programmes vers des axes stratégiques d’intervention articulés autour de la lutte contre la désertification et la pauvreté. Le PAN/LCD constitue l’un des principaux programmes opérationnels du PNAE en tant qu’instrument essentiel devant permettre la traduction de la Convention sur la désertification en actions concrètes. Ainsi, sa démarche et ses objectifs, calqués sur ceux de la Convention sont les suivants :

• Lutte contre la salinisation et l’acidification des sols; • Régénération des formations naturelles dégradées; • Mise en défens des zones sensibles; • Protection de certaines espèces menacées ou en danger; • Restauration et repeuplement des habitats dégradés; • Lutte contre l’érosion éolienne et hydrique; • Lutte contre les feux de brousse; • Maîtrise des eaux souterraines et de surface; • Création de bois villageois multifonctionnels (villages fruitiers et forêts

régionales);

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• Economie d’énergie et promotion d’énergies renouvelables; • Amélioration de l’autosuffisance alimentaire et énergétique; • Amélioration de l’accès à l’eau potable.

5. Aménagement et production forestière

Le plan d’action forestier de 1992 ainsi que le nouveau code forestier adopté en 1998 définissent un cadre juridique et institutionnel qui accorde une place importante aux populations locales et leur aménage des possibilités d’accès aux ressources forestières. Ainsi, les réformes engagées (actualisation du PAFS et du code de la Chasse et protection de la faune) offrent des opportunités réelles pour la réalisation d’une politique de gestion concertée et intégrée des ressources forestières. A cet effet, il s’agit au vu des objectifs et de la démarche du PAFS en cours de réactualisation, de :

Définir le cadre d’implication du secteur privé qui devra comporter des modalités pratiques de cession, de gestion d’espaces de forêts classées, sur la base d’un protocole assorti d’un cahier de charges ne comportant que des activités compatibles avec le maintien de la qualité de l’environnement ;

Poursuivre et intensifier l’intégration de la gestion des ressources forestières

à celle des terroirs villageois pour permettre l’implication effective et la responsabilisation des collectivités locales ;

Renforcer le partenariat avec les différents acteurs impliqués dans la gestion

des ressources naturelles et développer de nouveaux mécanismes d’appui- conseil et de renforcement de capacités au bénéfice des collectivités locales dans le cadre de la politique de décentralisation ;

Renforcer la protection des formations naturelles contre les différents

facteurs de dégradation (feux de brousse, problèmes phytosanitaires etc.).

Renforcer les actions de satisfaction des besoins des populations en produits forestiers ligneux et non ligneux par l’organisation, la rationalisation et la valorisation de la production forestière ;

Améliorer les connaissances sur les ressources naturelles notamment leur

stock et leur dynamique ;

Renforcer les initiatives en matière d’intervention en régie et promouvoir l’aménagement de forêts régionales, villageoises ainsi que la foresterie urbaine ;

Mettre fin progressivement au système de quotas pour privilégier

l’exploitation forestière à partir de forêts aménagées en tenant compte du potentiel de production, tout en assurant une forte implication des populations, des collectivités locales et des promoteurs privés ;

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Promouvoir l’ « approche filière » en matière de production forestière, tout en encourageant une reconversion des exploitants, une meilleure valorisation des produits forestiers non ligneux et une diversification de leur champ d’activités.

6. Gestion intégrée de la zone côtière et marine

Jusqu’à présent, notre pays a plutôt privilégié la planification par actions, il est aujourd’hui opportun de nous intégrer dans une dynamique d’une gestion intégrée du littoral et du milieu marin. Cette planification doit s’articuler à deux (2) niveaux :

a) au niveau national

L’importance économique du milieu marin et de sa zone côtière et les risques d’une dégradation irréversible expliquent les préoccupations actuelles de l’état sénégalais concernant l’urgente nécessité de définir un cadre stratégique de gestion durable de l’environnement marin et côtier. Aujourd’hui, un programme est en cours de formulation dans le cadre du PDF B sur la planification côtière et marine financé par le FEM.

b) au niveau sous-régional ou régional Les traités internationaux comme la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, les Conventions régionales d’Abidjan sur le développement et la protection des zones marines et côtières de l’Afrique de l’ouest et du centre et les protocoles connexes semblent constituer pour l’Afrique subsaharienne un cadre légal adéquat pour une action commune en matière de gestion des zones côtières dans la région. Ces conventions sont en outre renforcées par des formes d’engagement plus souples comme les Déclarations de Maputo et du Cap. Cet engagement politique commun concernant le Processus Africain de Protection et de Développement de l’Environnement marin et côtier est reflété dans le volet Environnement du plan d’action du NEPAD.

D. Assurer une gestion/ utilisation rationnelle des produits chimiques

1. Produits chimiques et polluants organiques persistants Le Ministère chargé de l’Environnement poursuivra l’inventaire des autres polluants persistant ; ce qui servira de support à l’élaboration du profil national sur la gestion des polluants organiques persistants au Sénégal. 2. Gestion des déchets solides et propreté du cadre de vie. Il s’agira de mieux asseoir la dynamique politique qui consiste à instaurer un cadre de vie sain et propre pour toutes les couches sociales.

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Dans cette optique, les structures responsables devront constituer un dispositif en amont comme en aval pour accompagner et soutenir les initiatives des collectivités locales et des OCB notamment dans les domaines de la planification des programmes, de l’appui matériel, du suivi évaluation de leur mise en œuvre, de l’information et de la sensibilisation pour l’instauration de comportements civiques, de la recherche opérationnelle pour enrichir la base de données sur la gestion des déchets, du renforcement des capacités des acteurs qui interviennent dans la gestion de la propreté.

E. Promouvoir des modes de production et de consommation durables ;

1. Efficacité énergétique dans les bâtiments Elle consiste à réduire ou stabiliser les émissions de GES associés à la production d’électricité d’origine thermique grâce à l’application à grande échelle de mesures d’efficacité énergétique dans les bâtiments neufs et ceux existants ainsi que dans les équipements et les matériels dans les bâtiments. Grâce à des économies significatives (20 à 40 %) de l’énergie nécessaire à l’exploitation de ces bâtiments, des réductions importantes peuvent être obtenues dans les émissions de dioxyde de carbone et autres polluants qui contribuent à l’effet e serre. Au Sénégal, le coût de réduction des émissions de GES est très attractif puisque le coût additionnel (estimé en 1993) de la tonne équivalent de dioxyde de carbone (t ECO2) est de l’ordre de 1 à 2 $ US. Les résultats obtenus dans le cadre du projet ENERBAT doivent être aujourd’hui démultipliés à l’échelle nationale. Un programme d’expérience pilote pour la mise en œuvre des résultats d’efficacité énergétique est élaboré avec la participation des sociétés du secteur privé.

2. Changements Climatiques Le Sénégal a signé en juin 1992 et ratifié en juin 1994 la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Conformément à ses engagements en tant que pays signataire de cette convention, sa première communication nationale qui date de novembre 1997 a porté sur les résultats de l’inventaire des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) qui sont exprimées en Equivalent CO2 (E CO2 ). En 1999, le Sénégal a élaboré une deuxième communication nationale où il y avait en plus de l’inventaire des émissions de GES, les résultats d’études relatives à l’atténuation, la vulnérabilité et l’adaptation face aux changements climatiques. Des programmes d’action relatifs à l’adaptation aux vulnérabilités des changements climatiques sont à élaborer (de séquestration de carbone, de transfert de technologies propres) dans le cadre des Mécanismes de développement propres. Ainsi, plusieurs idées de projets ont été systématisées dans cette deuxième communication dont la concrétisation permettra au pays de contribuer de manière effective aux efforts de la communauté internationale dans le combat pour la lutte contre le réchauffement global.

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3. Protection de la Couche d’ozone

L’appauvrissement de la couche d’ozone est dû principalement aux SAO telles que les Chlorofluorocarbones et autres substances contenant des halogènes mais aussi aux Gaz à Effet de Serre. La convention de Vienne constitue le cadre international de lutte pour protéger la couche d’ozone. Au niveau national, le Sénégal a mis en place, en 1995, un Comité National Ozone (CNO) qui a pour mandant d’élaborer une démarche participative qui intègre l’implication effective des acteurs concernés tant dans la définition d’un plan d’action que dans sa mise en œuvre. Ainsi, le décret portant réglementation de la consommation des SAO du 31 janvier 2000 et l’arrêté portant réglementation des SAO et des équipements de novembre 2001 permettent de contrôler les importations d’appareils de froid et de substances réglementées par le protocole de Montréal et de définir un quota d’importation des appareils.

Outre les projets réalisés (18 au total), le Ministère en charge de l’Environnement s’engage, dans le but d’atteindre l’objectif visé, d’éliminer les SAO à 100 % en 2010 à :

• mener une campagne de sensibilisation pour l’arrêt de l’utilisation du bromure de méthyle au Sénégal dans la fumigation des arachides de bouches ;

• élaborer un plan de gestion des fluides frigorigènes. Ce projet comprend, un volet récupération et recyclage des substances appauvrissant la couche d’ozone et un volet démonstration sur l’utilisation es hydrocarbures dans les réfrigérateurs domestiques ;

• former des ingénieurs du froid ;

• renforcer les capacités de l’administration douanière en matière de contrôle des importations et exportations de SAO ;

• mettre en place le projet de reconversion des installations industrielles des secteurs de la pêche et du tourisme ;

F. La protection de l’environnement urbain par le traitement des

eaux résiduaires et des matières de vidange et, à long terme, par l’épuration avant rejet vers la mer des eaux vannes et ménagères 1. Lutte contre les pollution, nuisance et gestion des déchets et des produits chimiques L’ampleur des problèmes de pollution a amené les autorités à réviser les textes législatifs tels que le code minier, le code de l’environnement, le code de la construction et de l’urbanisme et à élaborer et adopter une stratégie cohérente de gestion des produits chimiques et des déchets dangereux par notamment :

- l’élaboration d’un plan national de gestion rationnelle des déchets dangereux ;

- la mise en place d’une commission nationale de gestion des produits chimiques ;

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- et l’élaboration d’un profil national de gestion des POP’S.

Les acteurs concernés ont ainsi défini l‘essentiel des programmes et activités à réaliser dans le sens de la lutte contre les pollutions, les nuisances et les risques industriels. 2. Augmentation de la desserte des populations en ouvrages d’assainissement collectifs autonomes et prise en charge correcte des rejets d’eaux usées produits actuellement et suite à la mise en œuvre du volet production d’eau potable Il s’agira de poursuivre la politique d’assainissement en cours de mise en œuvre qui s’articule autour des points suivants : L’amélioration des services dans les zones dotées de réseaux collectifs

d’assainissement ; La réalisation de nouveaux systèmes collectifs d’assainissement dans les

centres non encore desservis. La promotion et le développement de systèmes alternatifs et appropriés

d’assainissement autonome et semi-collectifs dans les quartiers périurbains et en milieu rural, tout en favorisant la création d’emplois et le développement de petites entreprises ;

Le Gouvernement mettra en œuvre cette nouvelle stratégie à travers divers programmes de développement et des plans d’action précisant les options retenues aux plans institutionnel et financier. Le principal programme reste le projet sectoriel eau à long terme (PELT) qui vise à l’horizon 2006 les objectifs suivants :

a). Améliorer les conditions sanitaires des populations urbaines et périurbaines, en particulier celles vivant dans les zones non assainies ; b). Favoriser l’accès à des services satisfaisants d’assainissement aux populations des zones urbaines, périurbaines et des gros centres de l’intérieur par le renforcement des capacités des petites entreprises privées et communautaires à délivrer ces services ; c). Renforcer les capacités de gestion, de planification, de programmation et de suivi des programmes d’assainissement par les organismes publics.

En milieu rural, le Ministère en charge de l’Environnement mettra l’accent sur la formulation de programmes d’assainissement destinés à assurer un niveau de desserte conforme aux Objectifs du Millénaire, à savoir réduire de moitié d’ici à

2015 le nombre de personnes ne disposant pas de systèmes d’assainissement adéquats.

4.3 Financement de la politique La mise en œuvre de la politique en raison de la rareté des ressources, requiert une contribution de tous les acteurs à côté des efforts de l’Etat. Il s’agira pour l’Etat de maintenir au moins la part de son budget destinée à l’environnement et à l’assainissement. Il continuera également à faire appel à ses partenaires extérieurs pour le financement des investissements.

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L’Etat devra également faire l’effort de tirer profit des guichets des différents fonds destinés à soutenir la protection de l’environnement (Fonds pour l’Environnement Mondial, conventions, …). Les collectivités locales seront également impliquées directement ou par le biais de la coopération décentralisée. La société civile (ONG, OCB, population …) sera également mise à contribution au niveau opérationnel dans tous les programmes en synergie avec les collectivités locales bénéficiaires. Les modalités pratiques de financement seront mieux définies dans l’élaboration des programmes et des projets. 4.4. SUIVI / EVALUATION Pour cela le département, à travers la CEPS, mettra en place un véritable mécanisme de suivi / évaluation avec des outils basés sur des indicateurs de mesure qui seront élaborés en partenariat avec le Centre de Suivi Ecologique qui possède une expertise avérée pour la mise en place des données géoréférencées Cette démarche se fera en parfaite harmonie avec la prise en charge des indicateurs de l’environnement dans le DSRP et les OMD Mais déjà, la réalisation du rapport portant état de l’environnement apparaît comme un premier jalon dans le cadre d’un suivi de l’évolution des tendances à la dégradation de l’environnement.

Fait à Dakar, le……..

Monsieur Abdoulaye DIOP Ministre de l’Economie et des Finances Monsieur Opa NDIAYE Ministre du Plan Monsieur Modou Fada DIAGNE Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement