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Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
UFR-SHS Sciences de l'Homme et de la Sociéte
lnatitut de Géographie Tropieale
Cote attribuée par la bibliothèque
Année académique: 2016-2017 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
THESE UNIQUE
Pour l'obtention du grade de:
Docteur de l'univenité Felix Houpbouët Boigny d' Abidjan•Cocody
Spéeialité : Géographie
OPTION : Environnement
Présentée et soutenue publiquement le Mercredi 24 Mai 2017 par:
YODE Gogoua Marius
Sujet:
URBANISATION ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT: Le cas de Daloa Sous la Direction de A TTA Ko:ffi Lazare, Maître de Recherches
Composition du Jury
Président: M. BARA Bi Youzan Daniel, Professeur Titulaire de Sociologie. Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody
Directeur: M. ATTA Koffl Lazare, Maître de Recherches de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody
Membres : M. TAPE Bldl Jean, Professeur Titulaire de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody
M. KOFFI Brou Émile, Professeur Titulaire de Géographie, Université Alassane Ouattara de Bouaké
M. GOGBE Téré, Maître de Conférences de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody
M. LOBA Akou Don Franck Valéry, Mw"tre de Conférences de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody
L'Hervcel ctes arl'l,\.ées l'a J"-ré e"" ctlrnvù:: OC<.l, ce q"-eJ'al ctéclcté arrlvera,
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et vcoC<.s tNovcs YéC<.Ssl.
Et evcsel'l,\.ble "'°"s ferovcs ctes choix J>O"-Y le f"-tC<.r.
SOMMAIRE
AV A NT-PROPOS ET REMERCIEMENTS ....•..•.•.•.••.....•.............•..••..•••.•••••••
INTRODUCTION GENERALE ...•••••.••••••••••••••..•••.............•...•....•................
PREMIERE PARTIE: LE CADRE DE L'URBANISATION DE DALOA............ 63
Chapitre 1 : La dynamique urbaine de Daloa.. .. .. .. . . .. . . .. .. . ... . .. . . . .. . . .. . . . . . . . .. . . .. 64
Chapitre 2 : Un paysage urbain marqué par la dégradation de ses infrastructures et
équipements . 106
DEUXIEME PARTIE: LES FACTEURS DE LA DEGRADATION DE
L'ENVIRONNEMENT ET LES CONSEQUENCES QUI EN DECOULENT .
Chapitre 3: Les facteurs de la dégradation de l'environnement..
Chapitre 4: L'impact du processus d'urbanisation sur le cadre de vie des populations
urbaines de Daloa ..
150
151
208
TROISIEME PARTIE: LES ASPIRATIONS POUR LE DEVELOPPEMENT
DURABLE DE LA VILLE DE DALOA......................................................... 246
Chapitre 5 : Les stratégies d'intervention des acteurs locaux.. . 247
Chapitre 6 : Les orientations stratégiques pour un développement durable.. 286
CONCLUSION GENERALE....................................................................... 321
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................... 326
ANNEXE 330
TABLE DES MATIERES........................................................................... 335
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS
La réalisation d'une thèse est une grande exploration à la fois scientifique el humaine. remplie de
découvertes, de bons moments, mais également semée d'embûches et d'épreuves complexes.
La présente étude marque la fin des étapes dans la recherche que nous avons entreprise sur
l'impact du processus de l'urbanisation sur l'environnement. Le sujet est: « Urbanisation et
dégradation de l'environnement: le cas de Daloa ». L'objectif principal de cette étude est de
montrer l'impact du processus de l'urbanisation de la ville de Daloa sur le cadre de vie des
populations.
Loin d'être une étude exhaustive, le présent travail de recherche qui couronne notre long parcours
universitaire se veut d'être une contribution aux nombreuses recherches déjà effectuées sur la
ville de Daloa. Les informations sur l'urbanisation et la dégradation de l'environnement
contenues dans la présente étude permettra aux autorités gouvernementales, locales et
aménageurs de concilier l'urbanisation et la préservation de l'environnement par la mise en place
des politiques urbaines et adéquates. Ce parcours du chercheur n'est pas une navigation en
solitaire mais bien une aventure partagée et portée par de nombreuses personnes qu'il m'est
difficile de rassembler entièrement dans ces quelques lignes.
Au terme de ce travail, nous remercions du fond du cœur toutes les personnes qui ont apporté,
chacune à sa manière, leur aide, leur collaboration et leur soutien sans faille dans la réalisation de
cette thèse.
Nous tenons d'abord à remercier particulièrement le Professeur A TTA Koffi Lazare qui a accepté
de diriger cette thèse. Nous le remercions vivement du tout profond de notre cœur pour nous
avoir consacré assez de temps à ce travail.
Nous adressons aussi nos remerciements au Professeur TAPE Bidi Jean, responsable des thèses et
de l'option géographique des Mers et Exploitations des Océans que nous avons eu l'honneur de
connaitre en 2009 quand il a accepté de nous encadrer dans le cadre du DEA. Nous le remercions
profondément pour s'être beaucoup investi en faveur de cette thèse pour nous avoir offert la
documentation et prodigué de nombreux conseils durant ce travail.
Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance et notre gratitude à Monsieur ALOKO
N'gucssan Jérôme,( Directeur de Recherche ) Directeur de l'Institut de Géographie Tropicale
(lGT) pour l'intérêt qu'il a toujours manifesté à nous écouter et pour avoir été Président du jury
lors de notre soutenance de maîtrise et de DEA.
Un remerciement singulier au Professeur BAHA Bi Vouzan dont la promptitude a été spontané
dans l'amélioration de la qualité de ce document. Pour tous ses bienfaits, un remerciement
sincère au Professeur KOFFI Brou Emile Professeur titulaire de géographie à l'Université
Alassanc Ouattara de Bouaké. Nous voudrions également adresser des remerciements au
Professeur GOGBE Téré Maître de conférences, dont la chaleureuse sollicitude et les
encouragements au travail ont été décisifs pour nous et pour l'intérêt qu'il porte à notre étude. Un
remerciement particulier au Professeur LOBA Akou Don Franck Valery, Maître de Conférences
pour ses remarques pointilleuses et pour tous ses bienfaits durant notre formation au
Département de Géographie.
Nous témoignons toute notre reconnaissance et notre gratitude à tous les enseignants de l'Institut
de Géographie Tropicale sans exception en pensant particulièrement au Professeur ALLA Della
André, qui a toujours eu une grande attention et une bienveillance à notre égard et a dirigé nos
premiers pas dans la recherche. Nous pensons également au grand-frère N'DAOULE Yao Rémi,
maître assistant de la faculté, pour son soutien financier et moral dans le but de nous mettre dans
de bonnes conditions de travail.
Nous tenons à dire particulièrement merci du tout profond de notre cœur au Docteur BRENOUM
Kouakou pour tous les sacrifices qu'il a consentis pour que notre travail arrive à son terme. ri a
été pour nous un formateur : soyez en remercié " Parrain"
Nous remercions sincèrement les Docteurs KOUKOUGNON Wilfried, GOGOUA Gbamain Eric,
DACOURY Djissa, MEMEL Frédéric, APPO et EVIAR qui ont bien voulu prendre de leur
temps JX)UT nous encourager dans les temps difficiles où nous perdions le courage parfois. au
point de vouloir abandonner. Nous ne saurions oublier le personnel administratif de la ville de Daloa particulièrement le préfet
de Région BROU Kouamé et son chef de cabinet Monsieur TIE BI TIE Mathurin qui nous ont
permis de mener nos enquêtes auprès des autorités locales dans la quiétude et la sécurité.
Nous remercions énormément notre père BLE Yodé Bernard pour son soutien moral et financier.
nos frères et sœurs, GUEDE Seri Charles dit' 'Peolo" pour sa contribution à l'achat de notre
ordinateur portable, à YODE Kanon Achille, BOUDIE Tapé Désiré dit "Zemania", TETY
Toualy Armand, YODE Valence dit "Baygon", YODE Grâce Milena, YODE Rachelle, YODE
Victoire et son époux YOUNGA, GNONLEBA Rosine, nos neveux TAPE Liadé Bertin. BIDI
4
Arnaud, BIDI Stéphane, ORE Seri Hubert et à notre très cher père adoptif GAO Julien pour son
soutien moral et financier pendant nos recherches .
Nous témoignons toute notre reconnaissance à notre oncle TAPE Bertin et sa famille. à notre
grand frère TETY Gauzé Firmin et sa famille, au lieutenant GUEDE Serge Pacôme, à l'adjudant
ROGUl et son épouse, aux sergents-chefs MENEHOUAN Marcel et son épouse, KONAN
Emmanuel et son épouse pour leur soutien financier et moral.
Nous tenons aussi à adresser nos sincères remerciements à Mme BOUSSOU Clarisse, Mme Feu
TAPE Boudié née KORE Emilienne, à mesdemoiselles DIBl Désiré Marthe et KRAGBE Anne
Flora Edwige pour leur soutien indéfectible.
Nous remercions nos tantes IBO Gbagbo Léonnie, IBO Zoukou Solange, IBO Madou Hélène
pour nous avoir adoptés après la mort de notre chère mère.
Nous remercions nos grands amis de toujours. nous pensons particulièrement à MONET Boka
Oscar, GAO Hilaire, Y AO Guy Roland, pour leur soutien moral.
Nous remercions les doctorants ANI Yao Tbirery, KOUADIO Konan Joël pour leur soutien
financier et moral. Nous disons un grand merci à la population de Da1oa très accueillante, aux
différentes autorités administratives très chaleureuses et sympathiques. Nous les remercions pour
leur grande disponibilité lors de nos séjours sur le terrain. Nous témoignons toute notre gratitude
à MM POUHOU Guiro Rufin , Directeur des services techniques, JEAN Jacques Tanoh chef du
service administratif et OUASSA Traoré , comptable financier. tous à la mairie de Daloa .
KONAN Narcisse et Constant à la SODECI , AMAN! Taridec , agent de guichet unique et
technicien supérieur géomètre au Ministère de la Construction de l'Urbanisme et
l'assainissement, à Mme WONBLEHON Léa secrétaire au dit ministère, LOKA Baguè Prospère,
Directeur général de l'EGDM, à M. GUINDO Adarna, responsable de l'hygiène hospitalière , à
ALI Yao , professeur de SVT au lycée Antoine Gauz.e , qui nous ont apporté un grand soutien
lors de nos investigations.
Enfin, nous n'oublions pas notre mère spirituelle MELEDJE Pélagie épouse ESSTS pour son
soutien inconditionnel durant les moments difficiles de notre rédaction.
Que toutes les personnes qui n'ont pas été nommément citées ici, trouvent dans ce travail
l' expression de toute notre reconnaissance et notre gratitude.
LISTE DES ACRONYMES
ANADER ANDE ASCENA BAD BCEAO BICICI BNEID CAFOP CAT CCT CEDEAO CFP CHR CIAPOL CIE CM CNO CNPS CNTIG CRDI DCGTX DDR DREN DSRP EECI FED FIAU FIDES FRAR GIBT ove IEP IGT INS INSEE !RD KM MECU MNT MOS OCDE OJPR OMS
Agence National d' Appui au Développement Rural Agence National de l'Environnement Agence pour la Sécurité de la Navigation en Afrique Banque Africaine de Développement Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest Banque Internationale du Commerce el de l'industrie de Côte d'Ivoire Bureau National d'Etude Technique et de Développement Centre d'Apprentissage et de Fonnation Professionnelle Centre Anti Tuberculeux (Côte d'Ivoire) Centre de Cartographie et de télédétection Communauté Economique Des Etats del' Afrique de l'Ouest Centre de Formation Professionnelle Centre Hospitalier Régional Centre Ivoirien Anti-Pollution Compagnie Ivoirienne d'Electricité Centimètre Centre Nord-Ouest Caisse National de la Prévoyance Sociale Centre National de Télédétection et d'informations Géographiques Centre de Recherche pour Je Développement International Direction de Contrôle des Grands Travaux Dispositif Différentiel Résiduel Direction Régionale de l'Enseignement Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté Energie Electrique de Côte d'Ivoire Fond Européeo de Développement Fonds d'investissement d' Aménagement Urbain Fonds d'investissement et de Développement Economique Social Fonds Régionaux d' Aménagement Rural Groupe Ivoirien de Bois Tropical Groupement à Vocation Coopérative Inspection de l'Enseignement Primaire Institut de Géographie Tropicale Institut National de la Statistique Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques Institut de Recherche et de Développement Kilomètre Ministère de l'Environnement, de la Construction et de l'Urbanisme Modèle Numérique de Terrain Mode d'Occupation du Sol Organisation de Coopération et de développement Economique Office Ivoirien de Parcs et Réserves Organisation Mondiale de la Santé
ONT ONU PAS PED PDCI-RDA
PMI PNAE PNUD PPU PRT RGP RGPH SETAP SIB SIDA SODECI SODEFOR SODEXAM STB sssu ID TBM TBS UFRSN URS lJTB VIH VRD ZPIU
Office National des Télécommunications Organisation des Nations Unies Programme d' Ajustement Structurel Pays En Voie de Développement Parti Démocratique de Côte d'Ivoire - Rassemblement Démocratique Africain Protection Maternelle et Infantile Plan National d' Action pour 1 'Environnement Programme des Nations Unies pour le Développement Programme Présidentiel d'lJrgence Projet de Recherche sur la Trypanosomiase Recensement Général de la Population Recensement Général de la Population et de l'Habitat Société d'Etude Technique d' Aménagement Planifié Société Ivoirienne de Banque Syndrome de I'Immuno- Déficience Acquise Société pour le Développement de l'Eau de Côte d'Ivoire Société pour le Développement de la Forêt Société d'Exploitation Aéroportuaire et de Météorologie Société de Transformation du Bois Service de Santé Scolaire et Universitaire Travaux Dirigés Taux Brute de Mortalité Travaux Pratiques Unité de Formation et de Recherche en Sciences Naturelles Unité de Recherche Scientifique Union des Transporteurs de Bouaké Virus de l'lmmuno- Déficience Humaine Voirie Réseau Diffus Zone de Peuplement Industriel et Urbain
INTRODUCTION GENERALE
1-REVUEDELA LITIERATURE
L'urbanisation et 1a préservation de l'environnement sont de façon générale des sujets qui
préoccupent les chercheurs et les gouvernants car ils constituent un défi crucial dans les pays en
développement. Les différents auteurs et chercheurs veulent comprendre le phénomène
d'urbanisation afin de mieux le cerner, voire l'expliquer. Les gouvernants quant à eux. veulent le
maîtriser pour offrir à leurs populations un meilleur cadre de vie dans les différentes villes.
De nombreuses études portent sur la thématique de l'urbanisation et son impact. En nous
inspirant de ces travaux déjà réalisés, la revue de littérature sur la dégradation de l'environnement
dans les villes peut être thématisée en quatre rubriques : la définition du processus de
l'urbanisation et ses caractéristiques, la définition du concept de dégradation de l'environnement
urbain, les types de dégradation de 1' environnement, leurs conséquences et enfin, les stratégies de
lutte contre la dégradation de l'environnement urbain.
1-1-Que renferment les concepts de l'urbanisation et 1a dégradation de l'environnement?
1 - 1-1-L 'urbanisation et ses caractériltiques
Le dictionnaire Hachette (2014) définie «l'urbanisation» comme le processus de la
transformation d'un espace rural en un espace à caractère urbain, par la création des rues, de
logements, d'industries. L'urbanisation se définie selon Bories (2006 ), comme l'expansion de la population, des activités
et des espaces urbains, le phénomène majeur de ce siècle. Elle s'effectue à un rythme de
croissance moyenne de 2% à l'échelle mondiale.
Selon la Banque Mondiale, in ressources (1996-1997), le monde compte aujourd'hui 3 milliards
de citadins. Les villes sont le moteur de la croissance économique et jouent un rôle fondamental
dans la mondialisation. Ces dynamiques se traduisent dans l'organisation des espaces et dans les
paysages urbains.
Cependant, l'ampleur de ce phénomène est inégale selon les régions du monde. Le phénomène de
l'urbanisation progresse beaucoup plus rapidement dans les pays en développement que les pays
industrialisés et riches et elle profite davantage aux très grandes villes qu'aux plus petites. En
outre, la population urbaine dans les pays du Sud, est deux fois supérieure à celle des pays du
Nord et le nombre de villes de plus de dix m illions d'habitants. a été multip lié par trois en
cinquante ans.
Abondant dans le même sens, Pourtier (1993) cité par Eviar en 2016 stipule que« L'urbanisation
représente à n'en point douter, la transformation la plus spectaculaire de l'Afrique
contemporaine. celle aussi qui pose le plus de problème. Les grandes villes d'Afrique ont atteint
et dépassé les dimensions de l'ingérable parce qu'ayant réussi à absorber des excédents
démographiques dont le rythme de croissance n'a son égal nulle part ailleurs au monde» Cette
explosion urbaine pose plusieurs problèmes sociaux et environnementaux selon l'auteur.
A ce sujet pour Atta (2005) l'urbanisation se définit comme un processus de concentration de la
population en un lieu donné. Lorsque cette population atteint un certain seuil. elle suscite de
nouveaux modes de production et de consommation.
Pour Compaoré (1991), l'urbanisation au Burkina Faso se déroule à un rythme accéléré
accompagné d'une extension spectaculaire de l'espace urbain. Tous ces facteurs ont entraîné de
nombreux problèmes de développement urbain. Pour l'auteur, quel que soit l'ampleur des
phénomènes observés, il convient dès à présent qu'on leur accorde une attention toute
particulière. Pratiques et politiques urbaines y sont pour beaucoup dans les tentatives de solution
à envisager. C'est à partir d'elles qu'on pourrait comprendre peut-être les problèmes
environnementaux qui en découlent et apporter les solutions adéquates.
Le phénomène de l'urbanisation se déroule à des rythmes différents selon les pays et les régions
du monde. Diagana (2001), indique que l'absence d'un projet urbain réellement formalisé, conduit à
l'impossibilité pow les pouvoirs pub1ics de maitriser le développement urbain de Nouakchott
pour corriger les déséquilibres éclatant des populations sur le territoire. Il est donc apparu une
réelle discordance entre les rythmes de croissance urbaine enregistrés et l'intérêt qu'ils ont suscité
de la part des équipes dirigeantes. Les équipes dirigeantes se sont-elles contentées d'observer
que des masses de plus en plus importantes de populations se concentrent dans les villes. sans
jamais chercher véritablement à les identifier de manière précise pour engager les actions. La
primauté de Nouakchott trouve ses causes profondes dans l'absence ou l'échec d'une politique
urbaine, conséquence d'une planification défaillante à l'échelle nationale.
En revanche. faut-il agir doublement en cherchant d'une part à retenir les migrations rurales et
urbaines à la source et privilégier d'autre part, le développement des autres régions à travers une
politique urbaine adéquate et rigoureuse pour freiner les enclaves économiques et sociale (Eviar,
2016).
Trotsky (2003), montre que la situation du phénomène de l'urbanisation à Bondoukou a connu
une évolution spatiale de 1897 à nos jours. Cette dynamique spatiale a permis à la ville de s'étaler
dans toutes les directions. Cependant. ]'évolution de la ville n'a pas été suivie par les
infrastructures adéquates et de nombreuses activités non encadrées ont émergé, entraînant la
baisse du pouvoir d'achat et la montée de la pauvreté par le manque d'activité motrice. Ainsi. la
dégradation de l'environnement et du cadre de vie est-il le signe de la pauvreté. C'est pourquoi
l'auteur fait des recommandations dans le sens de la génération d'une croissance économique
durable. Cette action doit se faire selon trois pôles qui sont la création de revenus pour les
pauvres, une prestation mieux ciblée des services sociaux de base et la prévision d'une marge de
sécurité pour les plus démunis.
Pour Kouzmine (2005), l'urbanisation du Sahara Algérien constitue aujourd'hui une donnée
essentielle dans l'appréhension des dynamiques spatiales complexes quî l'animent. Cet auteur
souligne qu'en moins de cinquante ans, le Sahara s'est massivement urbanisé, bouleversant les
morphologies urbaines. Aussi, les modalités d'évolution de ces milieux urbains se posent
aujourd'hui car, ces espaces sont fragiles et contraignants. L'auteur salue l'intégration des
politiques d'aménagement du territoire au concept de durabilité au sein des législatives. Ces
politiques doivent déterminer l'action étatique au travers de la conduite des différents schémas,
plans et programmes d'aménagement du territoire.
1-1-2-Une croissance urbaine rapide
Selon le dictionnaire de géographie de Brunet (2005), le terme « urbain » signifie ce qui concerne
la ville, qui appartient à la ville par opposition à rural. La croissance s'assimile au concept de
développement. (Brunel et al 2005), lorsqu'ils disent que le développement est le stade supérieur
de la croissance quand tout le programme a été accompli quand l'équilibre harmonieux a été
atteint.
Konan cité par Gogoua (2013), le concept de « développement urbain» est le processus de
transformation continue d'un espace à travers l'augmentation de sa population, ses activités
économiques et l'extension des terrains urbains. Autrement dit, évoquer le concept de
« développement urbain» c'est analyser la croissance urbaine, les activités urbaines et l'espace
urbanisé.
10
Chaléard (1990) indique que l'importance du fait urbain en Côte d'Ivoire est l'un des él ém ents
essentiels et sans dou te irréversible de la nouvelle donne géographique du pays . Mais son
approche n'est pas aisée . Jusqu'au recensement de 1998, loin d'être parfait. il est suflïsamment
fiable pour servir de hase à une analyse d'ensemble de ville. Selon lui, les critères de définition
retenus pour classer les agglomérations dans la catégorie urbaine varient avec les périodes et
suivant les auteurs si bien que les comparaisons sont rendues difficiles. Et si l'augmentation du
nombre de citadins est un constat unanime, l'ampleur comme critères de la croissance urbaine ne
sont pas du tout les mêmes selon les seuils numériques et les définitions adoptées.
La direction de la statistique a adopté pour les différents recensements des définitions de plus en
plus restrictives, qui aboutissent à minimiser la croissance urbaine de ces dernières années. Ainsi
le milieu urbain est défini au recensement de 1998 comme « 1' ensemble des agglomérations de
plus de 5 000 habitants dont au moins 50% des chefs de ménages ont une activité non agricole et
non artisanale». ce qui conduit à retenir les 66 villes du RGP 1975 auxquelles ont été ajoutées
les deux nouvelles préfectures de Bangolo et Sakassou. Le taux d'urbanisation serait passé de
32% en 1975 à seulement 39,6% en 1988, résultat d'une augmentation relativement modeste du
nombre de citadins (+5,2% par an), très inférieure aux projections réalisées dans les années 1970
et 1980 sur la base des chiffres antérieurs (Cotten A.M, 1968).
Même en tenant compte de la réduction des taux de la croissance naturelle en ville de 3,8% entre
1978 et 1979 à 3,3% en 1988, l'apport migratoire aurait connu une chute spectaculaire tombant à
1,9% entre 1987-1988. Si un ralentissement général au rythme de la croissance urbaine
caractérise sans doute la décennie quatre-vingt. l'ampleur du phénomène apparaît très exagérée
par ces données. En effet, la définition de la direction de la statistique élimine de la liste des
villes, plusieurs localités de plus de 10 000 habitants, telle Azaguié, qui atteint 14217 personnes
et qui rassemble des fonctions et des équipements urbains ; sous-préfecture, marché, dispensaire,
collège, etc ....
Les planificateurs de la DCGTX ont adopté une définition beaucoup plus large, qui inclut toutes
les localités dotées d'un statut administratif, préfectures. sous-préfectures et/ou communes, quelle
que soit leur population. Ainsi définies, les villes rassembleraient 43, 7% de la population de Côte
d'Ivoire. Toutefois, les planificateurs, considérant que la notion de ville n'a de sens qu'en rapport
avec l'équipement, n'ont retenu aucun seuil démographique.
11
Cette approche qui a 1 • avantage d'être simple, demeure réductrice : la concentration des hommes
et des activités accélèrent ou engendrent des changements peu ou point perceptib les dans les
agglomérations de taille réduite où, entre autres, la division du travail est peu prononcée. Elle
évacue deux caractéristiques de la ville à l'origine du marché urbain : poids du nombre et
division sociale du travail.
Duchcmin et Trou chaud ( 1965) disent que toute localité ayant une population de 4 000 habitants
était considérée comme une sous-préfecture. L'analyse factorielle de Dureau (1987) tendait à
prouver. dix ans plus tard, que la fonction sous-préfectorale n'est plus un facteur discriminant,
sauf dans le Nord, et que le processus d'urbanisation n'était pas totalement corrélé au statut
administratif des localités. On ne peut donc dans ces conditions, raisonner à partir des semi
administratifs seuls ..
Si l'on s'en tient aux chiffres fournis pour les dates antérieures par Dureau (1987) établis à
partir des mêmes seuils, c'est une véritable explosion urbaine qui affecte le pays depuis le début
des années 1950. Pour lui, la Côte d'Ivoire reste l'un des pays les moins urbanisés de l'Afrique
occidentale, le taux de croissance urbaine annuel s'accélère brusquement dans les années qui
suivent (1955 ---> 11,4; 1965 ---> 22,3%) dépassant 10% durant l'époque 1955 - 1975. Le
phénomène est d'autant plus remarquable que les masses de population concernées deviennent
considérables et que cette progression se situe dans un contexte de croissance démographique
générale rapide. Pour l'auteur, en 1988, 5 villes dépassent 100000 individus, contre une en l %0,
date de l'indépendance. Abidjan, qui a vu le nombre de ses habitants sextupler depuis 1965, est
une des plus importantes métropoles ouest africaine.
Cette augmentation du nombre de villes et de citadins depuis les années cinquante, s'inscrit dans
une dynamique générale d'urbanisation en Afrique, mais la vitesse à laquelle se produit le
mouvement est une spécificité ivoirienne an sein de l'Afrique de l'ouest en général, francophone
en particulier. En 1960 et 1976, le nombre de villes de plus de I0.000 habitants est multiplié par
deux dans les Etats francophones, mais par quatre en Côte d'Ivoire. Depuis 1960, le pays
présente un des taux de croissance urbaine les plus forts du continent et elle est devenue le pays
d'Afrique Occidentale francophone dont le pourcentage de citadins est plus élevé.
Requier et al (2004) attestent qu'en Afrique de l'Ouest, l'espace est structuré par des dynamiques
informelles d'intégration régionale. L'étude souligne qu'il existe une configuration centre
périphérie semblable à celle de la Côte d'Ivoire qui se caractérise par des disparités au niveau de
12
la sous-région principalement entre Je district de Bamako et les autres régions du Mali. Ces
disparités sont issues du blocage au niveau du processus d'autonom isation urbaine d'une part et
d'extraversion urbaine de l'autre.
L'aire urbaine se développe par une densification du noyau urbain ainsi que par un fort étalement
urbain . Elle est passée de 45 à 80 communes entre 1982 et 1999 (INSEE, 1980). Dans le cas de
1' Indre et Loire. la consommation d'espace a été particulièrement importante. En dix ans, le
territoire urbanisé s'est étendu au rythme de 1000 hectares /an (soit une progression de 30% alors
que la moyenne nationale n'était que de 18 %). Cette dynamique urbaine a permis un
renforcement réglementaire dans la gestion des déchets ménagers et des eaux usées imposant des
contraintes techniques visant à un meilleur respect du milieu naturel.
Ces nouvelles contraintes. induisant des coûts accrus, ont conduit à un renouvellement des
structures compétentes pour ces problèmes, de plus en plus traités au niveau intercommunal, ces
regroupements ayant été encouragés par la législation française. Or, les réponses institutionnelles,
rendues difficiles en raison d'une déconnexion entre le territoire du problème et le territoire
institutionnel, représentent un enjeu majeur (Lagnier, 2002). C'est pourquoi, de nouveaux
principes de gestion introduits par la loi-cadre de 1992 sont venus encadrer la dynamique urbaine
et la gestion des déchets. 11 s'agit de leur valorisation, de l'élaboration de schémas de
planification au niveau départemental. ainsi que le respect d'un « principe de proximité » qui vise
à limiter les transports des matières résiduelles. La définition de « J'espace de proximité» s'opère
localement notamment dans le cadre des plans départementaux et surtout en fonction du maillage
territorial constitué par les équipements existants. Pour ce qui concerne la gestion des eaux usées,
les collectivités sont tenues d'assurer la collecte et l'assainissement des eaux usées, et d'éliminer
les sous-produits de l'assainissement.
Les contraintes réglementaires visant à une diminution des impacts sur l'environnement
conduisent à une augmentation des coûts et des recours à des techniques sophistiquées de mesure
et de prévention des impacts, d'où une tendance pour les collectivités à recourir à des
équipements de grandes tailles car ce domaine étant jugé trop complexe.
Sur ce point Diouf ( 1993 ), affirme qu'il faut prendre en compte plusieurs faits dans une analyse
de la dynamique urbaine. Ces faits renvoient à la démographie, aux migrations qui sont des
variables particulières de l'évolution urbaine Ouest-africaine. Car les sociétés urbaines africaines
ont évolué dans le temps et dans l'espace.
13
De nouveUes dynam iques s'y font jour avec notamment un rôle de jeunes et W1e compétition de
plus en plus dure autour de ressources qui se font rares (ressources économiques. foncières,
symboliques, etc.), d'espaces de plus en plus cloisonnés et/ou disputés face à l'abandon par
l'Etat, de pans entiers des secteurs économiques et sociaux. Sur le plan démographique, on note
une importante croissance de la démographie urbaine dans la démographie générale de la région.
Les villes de l'Afrique de l'Ouest vont être, dans un avenir très proche, des lieux de concentration
de la majorité de la population ouest-africaine. Aussi, la migration, l'élément dynamique des
phénomènes de population en Afrique de 1' ouest est la caractéristique principale et le
basculement historique de la population de l'ouest-africain vers les côtes. Ce mouvement qui
s'accentue s'explique principalement par l'extraversion de l'économie qui caractérise la région
depuis la période coloniale.
Kouassi (1996) montre que le développement urbain de la ville d' Agbovillc tient compte des
contraintes physiques et des potentialités économiques du développement. Cette situation
entraîne des problèmes d'assainissement dans la ville car, l'effort de la mairie se limite à la
collecte des ordures ménagères. Il préconise qu'il faut accorder la priorité à la gestion des déchets
et impliquer d'avantages la population dans les programmes de la gestion de l'environnement.
J -z-Les aspects de la croissance urbaine
J.2.J-La croissance démographique
Patrick et al (1991) indiquent que dans la plupart des Etats industrialisés, plus des 3/4 des
habitants, voire plus des 4 /5 des habitants vivent dans les villes. En Europe de l'ouest, 74% des
français et 77% des espagnoles, ainsi que 86% des danois et des allemands, 88% des néerlandais
et 92% des britanniques sont des citadins.
La plupart des pays déjà fortement urbanisés, comme le Gabon. le Sénégal. la Côte d'ivoire et Je
Benin, connaissent nettement la prééminence d'une ville. Mais ce schéma n'est pas en général et
dans certains pays, il existe plusieurs grandes villes (généralement deux) la capitale économique
et la capitale politique qui sont alors en compétition sur Je plan démographique comme Yaoundé
et Douala au Cameroun, ou Brazzaville et Pointe Noire au Congo. li faut cependant mettre à part
le cas du géant nigérian qui compte plusieurs grands centres urbains comme Lagos (43 millions
d'habitants en 1985), Ibadan (4,5 million d'habitants), Kano (1,6 million d'habitants)
(Onibokum, 1989) cité par Antoine. La croissance démographique a continué de bénéficier
davantage aux très grandes villes du fait du dualisme de la société et de 1' économie : le secteur
14
moderne ne s'est implanté que dans très peu de localités et les classes aisées, principales
consommatrices de services diversifiés. se concentrent dans ces agglomérations. L'évolution des
effectifs de population de la plupart des capitales africaines montre une accélération de la
croissance dans les années l 960 - 1965, même si certaines villes voient leur développement
s'infléchir depuis 1980.
La Banque Mondiale dans la revue ressources 1996-1997, aborde dans le même sens en
affinnant qu'en 1975, plus du tiers de la population mondiale vivait en ville. Elle prévoit qu'en
2025, cette population aura grimpé à près de deux tiers. Concernant la croissance démographique,
elle stipule que la population mondiale urbaine s'accroit de 3,5% /an contre -1 % dans les régions
plus avancées. Les villes atteignent des dimensions démographiques sans précédentes Tokyo 27
millions d'habitants, Sao Polo 16,4 millions, Bombay 15 millions.
Entre 1990 el 2025, le nombre de personnes qui vivra en ville doublera pour passer à plus de
milliards. car la quasi-totalité de cette croissance démographique au rythme effarant de 90% se
produira dans les pays en développement (Banque Mondiale, 1997).
Cottcn (1969), explique que l'étude de la croissance des villes repose sur des chiffres de
population d'origine et de valeur variables. A l'époque coloniale, les estimations sont fondées sur
des recensements administratifs. Entre 1955 et 1960t les services de l'INSEE (France) avaient
entrepris des recensements exhaustifs d'Abidjan et des principales villes de l'intérieur.
Depuis l'indépendance (1960), des enquêtes donnent sur les villes ivoiriennes des renseignements
nombreux mais souvent hétérogènes. On peut distinguer plusieurs phases dans le développement
des villes de Côte d'Ivoire.
Entre 1893 (Date de ]a création du territoire) et 1931. les villes sont rares à t' intérieur du pays.
On en dénombrait une quinzaine environ et leur population représentait seulement 3% de la
population totale du pays. En 1931, Abidjan a 10.190 habitants, les autres centres entre 2000 et
10.000 habitants.
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, en 1948. le monde a connu un accroissement de
la population urbaine estimé à 8,9% de la population mondiale. Les causes étaient d'une part une
croissance progressive entre 1931 et 1940. Cette époque correspondait à un premier
développement des plantations de café et de cacao dans la partie Est de la Côte-d'Ivoire. D'autre,
l'on assiste à un aftlux de ruraux vers les zones urbaines dans le but d'échapper au travail
obligatoire. Abidjan comptait alors 46.000 habitants, Bouaké 22.000, Daloa 4.000 habitants.
1S
La croissance des villes s'est accrue depuis 1955. Pendant cette période, le taux d'urbanisation
global était de 12,7% , de 23,2% en 1965 et de 28,1% en 1970 . Le taux de croissance urbain
annuel est de l 0,3% par an à partir de 1958, mais ce taux était le résultat de la moyenne de
situations variables scion les régions et, dans une moindre mesure, selon la taille des villes. Les
taux de croissance vertigineuse pour les villes situées sur les grands axes bitumés, les grandes
routes de l'intérieur et aussi pour les villes situées au contact de la forêt et de la savane.
1-2-2-La croissance spatiale
Le Commissariat général au développement durable (2012) définit la croissance urbaine comme
un phénomène physique d'extension et d'étalement de la ville sur son pourtour. L'étalement
urbain est un processus de transformation de l'espace conduisant à une diminution de la densité
des espaces bâtis. li se traduit par une augmentation dans le temps de la surface de terrain
nécessaire à l'accueil d'une unité d'activité ou d'habitat. La mesure de l'étalement urbain
mobilise des indicateurs de densité.
En s'étalant, la ville recouvre d'anciens espaces agricoles ou naturels: les changements d'usage
de ces sols pour les affecter à l'habitat et aux fonctions urbaines peuvent être considérés comme
de la consommation d'espace. En effet, le sol est une ressource naturelle de surface limitée. La
construction de routes ou de bâtiments sur Je sol est rarement un phénomène réversible. Ce
changement d'utilisation des sols induit une perte de terres pouvant contribuer à la production
agricole et à pourvoir aux besoins alimentaires, ou une perte de fonction écologiques des sols
(régulation des écoulements de l'eau de ruissellement, réservoir et support de biodiversité,
capacité de capter du C02 par la croissance des végétaux)
La ville regroupe en un lieu un certain nombre de fonctions nécessaires à ses habitants : logement, accès aux services, aux emplois, espace d'échanges commerciaux, culturels et de
relations sociales. Le CGDD 2012, montre que les zones périphériques sont les zones d'habitat
éloignées de l'emploi.
La consommation de l'espace est une notion contemporaine de l'expansion urbaine du milieu du
xx= siècle (Pinchemel 1988). Elle exprime les premières inquiétudes écologiques associées à
l'wbanisation des espaces agricoles et naturels, la consommation exprimant le caractère
irréversible de l'acte d'urbaniser. Dans ce cas, le changement d'affectation équivaut à une perte
pour le milieu agricole ou naturel. Cette manière de voir correspond à une analyse comptable très
peu nuancée de l'urbanisation, à une vision binaire opposant ville et campagne. On oublie que
16
les changements qui affectent surtout les marges des villes se produisent dans des milieux
préalahlement transformés par la proximité de la ville. Ils sont en réalité l'aboutissement d'un
long processus dont ils ne constituent que l'expression paysagère.
Souvent, les diagnostics préalables à l'élaboration des stratégies de planification se réduisent au
calcul de la consommation d'espace par l'urbanisation. La consommation des terres arables par
l'urbanisation de Da1oa est l'une des préoccupations principales des pratiques d'aménagement
urbain depuis longtemps.
La surface urbanisée de la ville de Daloa est passée de 217,75ha en 1955 à 377,25ha en 1965.
Elle est évaluée à 2500 hectares en 1998, pour 173.107 habitants et à environ 8000 ha
aujourd'hui. Plus de la moitié de cette croissance s'est effectuée sur les terres agricoles de la
ville et péri-urbaines. Ma1gré les fortes densités de la ville, la question de la consommation de
l'espace agricole est présentée avec acuité par les autorités politiques en charge du
développement de la ville comme un problème majeur d'environnement pour la ville et le péri
urbain.
Cette difficulté associée à la croissance démographie urbaine présente l'aspect d'une
catastrophe écologique pour nos gouvernements. Selon l'ONU ( 1995), 50¾ de l'humanité vit
dans des localités de moins de 500 habitants et que la démographie urbaine n'est pas la seule
responsable de cette consommation, qui résulte pour une part des modèles urbains et des activités
socio-professionnelles des populations. L'état de l'urbanisation décrit par l'usage des sols est
conforme à une vision des permanences qui ne rend pas compte de la mobilité urbaine.
1-3· Impacts de l'urbanisation sur l'environnement.
Le centre de recherche pour le développement international (CRDI, 1996-1997), indique que
parallèlement aux avantages qu'offre l'urbanisation. l'on note aussi des nuisances
environnementales et de grands maux sociaux. dont certains prennent des proportions efférentes.
Les problèmes sont très divers, manque d'accès à l'eau salubre, pollution atmosphérique,
émission de gaz à effet de serre, etc. Pour le centre, les problématiques de l'environnement urbain
sont certes difficiles à catégoriser, mais on peut néanmoins les regrouper sous deux grandes
rubriques. Celles qui sont issues de la pauvreté et celles qui sont associées à la croissance
économique ou à la prospérité. Ces deux types coexistent souvent dans une même ville. Certains
des problèmes les plus aigus se manifestent dans les villes les plus pauvres des pays en
développement. Et, c • est précisément lorsque la croissance démographique est particulièrement
17
rapide que les autorités locales ne sont pas en mesure de répondre aux besoins les plus
élémentaires des citoyens. Partout dans ces pays, les citadins pauvres connaissent des conditions
qui menacent leur survie. Quelques 220 millions de citadins ou moins n • ont pas accès à de 1 'eau
potable, entre un tiers et deux tiers des déchets solides ne sont pas ramassés. Ils s'empilent dans
les rues et les canalisations, contribuant aux inondations et à la propagation de maladies. Dans de
nombreuses villes du monde entier, des effluents domestiques et industriels s'écoulent dans des
voies d'eau sans traitement. ou presque. Cette situation menace ainsi la santé humaine aussi bien
que la vie aquatique.
Dans les villes les plus prospères du monde industrialisé, les problèmes d'environnement ne sont
pas tous reliés à la croissance rapide qu'à le consommation dispendieuse des ressuées, Un
habitant de New York consomme trois fois plus d'eau et produit huit fois de rebuts qu'un
habitant de Bombay. La demande massive d'énergie des villes riches contribue de manière
disproportionnée aux émissions de gaz à effet de serre. Cette section spéciale de ressources
mondiales 1996-1997 se penche sur la gamme de problème du milieu ambiant en mettant l'accent
sur l'eau. Pour elle, l'une des grandes menaces à la santé humaine dans le monde en
développement concerne le manque d'accès adapté à des services d'approvisionnement en eau
salubre et à des structures sanitaires et d'hygiènes publiques. La décennie internationale de l'eau
potable et de l'assainissement a permis de faire des progrès sensibles. Le nombre de citadins qui
a un accès satisfaisant à de l'eau saine a augmenté d'environ 80¾, mais ces gains ont été annulés
par un accroissement rapide des populations. En 1994, au moins 220 millions de personnes
n'avaient toujours pas accès à l'eau potable à proximité de leur domicile. Ces statistiques SOlL'i
estiment sans doute le nombre réel des personnes qui n'est pas adéquatement servie. Même si
bien des gouvernements jugent que l'existence d'un robinet public à 100 mètres d'un domicile
constitue un accès <<satisfaisant», la présence d'un tel robinet ne garantit pas qu'un ménage
individuel serra en mesure d'obtenir suffisamment d'eau pour préserver la santé de la fami11e. TI
est fréquent que des localités de 500 habitants ou plus ne soient desservies que par un seul
robinet. Souvent, un robinet collectif ne fonctionnera que quelques heures par jour, de sorte que
les habitants doivent interminablement faire la queue pour obtenir juste assez d'eau pour
remplir un sceau. Par exemple à Lucknow (inde), une ville de près de 2 millions d'habitants,
l'eau n'est disponible que 10 heures par jour. Dans les villes de tailles plus modestes, la situation
est parfois bien pire. A Rajkot (inde), une ville de 600 000 habitants, 1' eau courante ne coule que
18
20 minutes par jour. Les ménages ne parviennent pas à stocker suffisamment d'eau pour la
lessive et l'hygiène personnelle lorsqu'il faut trop de temps pour aller la chercher. En outre. les
statistiques sur le rayonnement des infrastructures nationales masquent des inégalités de service
au sein d'une ville. Bien que 800/o des citadins à revenus élevés dans le monde en développement
ont t • eau courante à domicile, ce n'est le cas que pour 18% seulement des citadins à faibles
revenus. Dans nombre de villes des pays en développement, la disponibilité de l'eau par
habitant dans les agglomérations marginales est parfois de 3 àlO fois moindre que dans les
quartiers aisés. Tous ceux qui n'y ont pas directement accès s'approvisionnent en eau salubre
auprès des revendeurs qui leur réclament des prix de 4 à 100 fois supérieurs aux coûts de l'eau
fournie par la municipalité. A Lima (Pérou), une famille pauvre paie au-delà de 20 fois plus
qu'une famille de la classe moyenne pour obtenir de l'eau. La proportion de la population
urbaine desservie par les infrastructures sanitaires est encore plus modeste. Plus de 420 millions
de citadins sont privés de structures, même rudimentaires. Nombre d'entre eux en sont réduits à
faire leurs besoins là où ils peuvent, y compris dans des cours d'eau. Dans les pays en
développement, 8% des citadins à faibles revenus sont raccordés aux égouts municipaux, par
rapport à 62% des citadins à revenus élevés. Les familles démunies doivent souvent partager les
mêmes sanitaires avec une centaine d'autres personnes. La carence sanitaire ouvre la voie aux
dangers les plus divers sur le plan de l'hygiène publique. y compris le contact direct avec des
excréments à proximité du domicile, la contamination de l'eau potable, la con.sommation de
poisson pris dans des cours d'eau pollués, et l'ingestion de végétaux engraissés avec des
effluents domestiques. Il faut aussi ajouter que dans le monde en développement, il est estimé
que plus de 90% des effluents coulent directement dans des cours d'eau, des lacs et des eaux
côtières, sans le moindre traitement. Sur les 3119 municipalités et grandes villes de l'Inde, 8
seulement sont dotées d'une structure complète de canalisation d'égouts et de purification des
eaux usées ; 209 autres disposent d'installations partielles de traitement Même dans les pays à
revenus plus élevés comme le Chili, où les services sanitaires sont relativement bien développés,
les effluents domestiques constituent toujours la principale menace à la qualité de l'eau.
L'évacuation des effluents domestiques demeure un problème dans certaines régions prospères
également mais certainement pas au même degré. Dans les pays membres de l'OCDE, près
d'un tiers de la population n'est toujours pas desservie par des usines de traitement des eaux
usées (CRD!, 1996-1997). Nombre de villes américaines plus anciennes ont des systèmes
19
d'égouts démodés où les eaux usées el le ruissellement des eaux de pluie finissent dans les
mêmes conduites de sorte que lorsqu'il y a de fortes averses. les effluents non traités remontent
avec le reste par les bouches d'égout. La pollution de l'air interne issue de la combustion d'un
charbon de piètre ou de tourteaux de bouse séchée a toujours été considérée comme un
problème essentiellement rural. Pourtant, de nombreux citadins des pays en développement
sont obligés d'avoir recours à des combustibles de biomasse pour la cuisson et le chauffage.
Dans nombre de petits centres urbains en Asie et en Afrique. 50 à 90% du ravitaillement
domestique en énergie vient de ces matières. Ce sont habituellement les femmes et les jeunes
enfants, qui passent souvent de longues heures à l'intérieur des murs (où l'on fait la cuisine sur
des feux ouverts), qui sont d'avantages exposés aux polluants de l'air interne qu'à ceux de
l'atmosphère ambiante. Les données sont rares sur le nombre de personnes affectées par ce type
de pollution, surtout parmi les citadins mais, en 1992, la Banque Mondiale a identifié la
pollution à l'air interne comme étant l'un des quatre problèmes environnementaux les plus
critiques dans le monde. La prépondérance de cette forme de pollution contribue aux infections
respiratoires aigües chez les jeunes enfants, aux maladies pulmonaires chroniques et au cancer
des poumons chez les adultes (Banque Mondiale, 1997)
L'ONU (1996), disait que plus de 1,1 milliard de personnes vivent dans les zones urbaines dont
l'atmosphère est insalubre et sont exposées à une esoupe » de polluants qui se dégagent de
diverses sources industrielles ou énergétiques et des véhicules. La pollution atmosphérique est
particulièrement grave dans certaines mégapoles comme Pékin. Mexique et le Caire (Egypte).
dont chacune excède les lignes directives de l'OMS en ce qui concerne au moins deux des
polluants contrôlés par l'organisation. A Mexico, les particules en suspension qui se dégagent
des véhicules et d'autres sources contribuent à 6400 décès par an, et 29% des enfants ont un
taux de malsain de plomb dans le sang.
La qualité de r air urbain dans les pays plus avancés s'est globalement améliorée au cours des deux dernières décennies, principalement grâce aux progrès enregistrés dans la lutte contre les
émissions provenant de sources stationnaires, comme les centrales électriques. A présent, c'est
l'utilisation accrue des véhicules automobiles, correspondent en partie à la croissance de plus en
plus étalée de tant de villes, qui présente la plus grande menace pour la qualité de l'air. En
revanche, de l'air urbain s'est généralement détérioré un peu partout dans le monde en
développement et dans les anciens pays à économie socialiste. Les raisons en sont un
20
accroissement de la production d'électricité, et du nombre de véhicules en circulation, aux
motews souvent mal entretenus et brûlant de l'essence au plomb. La qualité de l'air semble
susceptible de devoir se détériorer rapidement, au même rythme que la croissance urbaine, à
moins d'appliquer rigoureusement de strictes meswes de lutte contre la pollution. Dans bien de
villes de pays en développement. le niveau par habitant d'utilisation de véhicules automobiles
est relativement faible, de sorte que les voitures ne contribuent que faiblement à la pollution
atmosphérique (Ressources, 1996-1997).
La pollution atmosphérique urbaine est nuisible non seulement à la santé humaine, mais aussi
aux cultures, à la végétation. et aux structures crées par l'homme, dont les monuments
historiques. Certes, ces effets sont plus difficiles à qualifier, mais on sait néanmoins que la pluie
acide et le transfert de polluants atmosphériques engendrés par les automobiles et d'industries
lourdes ont contribué au déclin des forêts toutes entières qui sont situées sous le vent par
rapport à des zones urbaines.
Tel qu'indiqué, les villes sont parmi les grands responsables de la pollution atmosphérique
régionale el mondiale.
L'ONU (1996), poursuit ces informations en mentionnant que, les villes génèrent d'énormes
quantités de déchets solides, et ces quantités augmentent en fonction des revenus. Dans les villes
du monde en développement, sont estimés 20% à 50% des déchets solides non ramassés, même
s'il n'est pas rare que les administrations municipales consacrent jusqu'à la moitié de leur budget
de fonctionnement à la collecte des ordures.
A Guatemala- City, par exemple, la municipalité ne réussit à ramasser qu • à peine 65% des
déchets; le reste finit dans les sites sans statut olliciel de la région métropolitaine. Dans les
quartiers à faibles revenus et dans les bidonvilles occupés par les squatters 1, la collecte des
ordwes est souvent inexistante, soit parce que ces secteurs ne font pas partie des itinéraires
c officiels » de services, parce que les camions d'éboueurs ne sont pas capables de manœuvrer
dans leurs rues étroites et non pavées. Les entassements d'ordures ménagères non ramassées
sont la cause la plus commune d'obstruction des caniveaux de drainage dans les villes asiatiques,
et ils contribuent aux risques d'inondation et de maladies à vecteurs.
Dans la plupart des pays de l'OCDE, 100% de la population urbaine bénéficie d'un service
municipal de collecte des ordures. Mais avec, leurs niveaux élevés de consommation. ils sont
1 Squatters : Personnes occupant illégalement un logement vacant
21
confrontés à des montagnes de détritus qui ne cessent de croître. Depuis 1980, la quantité de
déchets municipaux engendrée par habitant a augmenté dans la plupart des pays de l'OCDE. En
dépit de projets massifs de recyclage et d'incinération, Tokyo n'arrive pas à régler le problème
des plus de 22.000 tonnes de détritus générés quotidiennement ; résultat, les autorités construisent
des îlots de déchets dans la baies de Tokyo, qui sont une menace à la navigation aussi bien qu'à
l'industrie de la pêche.
Dans nombre de pays en développent, les déchets demeurent W1 problème même lorsqu'ils sont
ramassés. Il est fréquent. en effet, que les décharges municipales où l'on enfouit les déchets
solides accueillent à la fois les ordures ménagères et des déchets industriels, y compris des
matières dangereuses. Les décharges illégales et l'enfouissement inadéquat des déchets toxiques
et dangereux sont monnaie courante. En outre, l'activité industrielle dans les PED, tend à se
concentrer dans un nombre d'endroits relativement restreint, ordinairement à proximité des
centres urbains.
La Banque Mondiale dans l'ouvrage ressources (1996-1997), affirme que la qualité du logement
constitue W1 facteur décisif pour la santé. Des études de cas dans de nombreuses grandes villes du
monde en développement montrent que jusqu'à 30 ou même 60% de la population urbaine vit
dans des logements inférieurs à la norme; même s'il est vrai que ce pourcentage est parfois
moindre dans les petites villes. La qualité du logement ne se limite pas à la disponibilité de l'eau
ou de sanitaires. Des tas d'autres risques à la santé qui caractérisent les logements inférieurs à la
norme contribuent eux aussi à la situation : surpeuplement (proximité) humidité, isolement
inadéquat contre les extrêmes de températures, infestations de parasites, bruit. poussière, drainage
déficient et aération insuffisante. Le surpeuplement est répandu relativement parmi les citadins
pauvres, dont beaucoup vivent dans des foyers collectifs à bon marché. A Delhi (Inde), une étude
de cas portant sur W1 foyer collectif étalé sur deux étages a constaté que 518 personnes ( 106
ménages distincts} vivaient dans 49 chambres, offrant W1 espace d'environ 1,52 m2 par personne.
La proximité peut contribuer à la propagation d'une variété de maladies infectieuses, surtout les
infestions respiratoires comme le rhwne, la pneumonie et la tuberculose transmises par l'air
ambiant. Un autre aspect qui s'ajoute au fardeau psychologique dans le cas de dispositions de
logements inadéquats concerne l'insécurité du statut d'occupant pour bien de gens. La crainte de
se faire expulser est une appréhension commune chez la plupart des locataires à faibles revenus
ou des occupants d'installations illégales et elle provoque un stress considérable.
22
De ces deux premières fonctions découle une troisième : la ville est un lieu de paix sociale
symbole de l'harmonie. Dans les faits, cette paix sociale révèle pour beaucoup de choix
urbanistiques adaptés. Pour réaliser cette paix. le lien social, les pouvoirs ont donc principalement
comme outils; les choix d'aménagements, d'organisations territoriale et d'espace urbain (avec
les règles posées et les régulations du marché foncier) notamment de l'habitat et de la centralité el
des choix de conceptions des modes d'accès aux services et équipements publics.
A ce propos, Je CRDI ( 1996-1997), explique cette situation en considérant les villes comme étant
historiquement le moteur du développement économique et social. En tant que centre d'industrie
et de commerce, elles sont aussi depuis longtemps les centres de la richesse et du pouvoir
politique. Elles comptent également pour une part disproportionnée du revenu national. La
Banque Mondiale estime que dans le monde en développement, jusqu'à 80% de la croissance
économique future aura lieu dans les villes et les agglomérations urbaines. Il ne faut pas croire
que les avantages de l'urbanisation sont strictement économiques.
Outre les revenus plus intéressants, l'urbanisation offre de meilleurs services de santé,
d'éducation, d'électricité, d'eau et une qualité de vie meilleure. Certains autres avantages de la
vie urbaine sont moins tangibles mais tout aussi réels : accès à l'information, au divertissement,
la créativité et l'innovation des nouvelles technologies.
1-3-1-Définition de l'environnement
Pierre Georges et Fernand Verger (2005) définissent l'environnement comme un terme banal qui
servait à désigner les marges d'une installation humaine, résidentielle ou productive. Ainsi,
emprunté à l'écologie où il qualifie le substrat de l'existence végétale ou animale, il est entré dans
le vocabulaire de la politique et de l'évaluation des qualités ou des nocivités de l'espace
géographique, Il est appliqué aujourd'hui à l'observation des effets des activités humaines de tous
ordres sur leur entourage par un renversement de l'application du terme, qui dans les sciences de
la nature procède de l'étude de l'action du milieu. La défense de l'environnement et le bilan des
effets de l'action humaine de tous ordres, industries, et urbanisation. constituent de fortes raisons
d'exploitation de ressources non renouve1ables, sur le milieu ambiant. Ils sont devenus les
références des écologistes sur le plan politique. Les géographes Merlin et Choay (1988),
définissent l'environnement conune étant « l'ensemble des éléments physiques, chimiques et
sociaux qui caractérisent un espace et influencent la vie d'un groupe humain ». A travers la
définition de ces auteurs. l'homme subit en tant que victime des éléments de l'environnement. En
23
Côte d'Ivoire. la loi n°96-766 du 3 octobre 1996 portant code de l'environnement définit ce
concept conune « l'ensemble des éléments physiques, chimiques, biologiques et facteurs socio
économique, moraux. et intellectuels susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou
à tenue sur le développement du milieu, des êtres vivants et des activités humains». Au fil des
années, la notion de l'environnement évolue et s'élargit à la vi1le. L'environnement urbain
renvoie à un ensemble de secteurs d'interventions sur des éléments physiques (eau, air, transport,
espaces verts, déchets urbains, etc ... ). Selon Beaujeu-Garnier ( 1980) et Pigeon (! 994), qui
soulignent dans leur définition de l'environnement, l'interdépendance des différents éléments
identifiés en amont avec un rôle tenu par l'homme et qui prennent en compte le cadre de vie en
ville. Pour eux. l'homme n'est plus une victime mais plutôt un acteur qui influence, agit sur
l'environnement. Parlant de l'environnement en milieu urbain, Beaujeu-Garnier (ibid.) dira qu'il
«est le résultat de l'action humaine parfois prolongée et multiforme sur un espace à la fois proche
et lointain ( ... ) espace produit résultant du milieu physique et de l'action humaine ».
L'environnement urbain, cadre de vie des citadins se situe dans un rapport de filiation par rapport
à l'environnement.
1-3-2-La dégradation de l'environnement
Le concept de dégradation de l'environnement urbain paraît à chacun de nous parfaitement clair,
mais nous flageolons dès qu'il s'agit de donner une définition. George et Verger (2004), affirme
que la dégradation de l'environnement urbain rassemble les bilans de tous les dommages
provoqués par les activités humaines dans les domaines aussi variés que la pollution de l'air, des
eaux. la nuisance sonore (la gêne apportée par le bruit). le rejet et l'accumulation de déchets de
toutes natures, 1' accumulation de déchets toxiques.
Metzcer (1994), dans Pmhlématîque de l'environnement urbain explique que "L'environnement
urbain est une réalité sociale immédiatement sensible. De ce fait, l'élaboration d'une
problématique scientifique de l'environnement urbain se heurte à de nombreux obstacles. Pour
lui, cette notion fait référence à une multitude de phénomènes, d'éléments, de nature totalement
différente (esthétique, confort, sécurité, santé). La perception des «questions environnementales»
renvoie à une variabilité à l'infini de problèmes vécus, ressentis par les habitants des villes. Mais
cette perception constitue aussi ]a version sociale d'interrogations scientifiques et entraîne une
traduction en termes politiques, économiques, juridiques, de gestion, etc., par des discours, des
décisions. des programmes d'action, des législations, des mises en œuvre technique. Sans aucune
24
prétention à l'exhaustivité. Met.zcer (1994), regroupe les nombreux travaux ainsi identifiés sous
la thématique de l'environnement urbain sous trois approches différentes: la nature en ville, le
risque dans la ville, la gestion de la ville.
Nous pouvons dire que l'étude de dégradation de l'environnement urbain apparaît comme un
thème suscitant un intérêt social croissant et les indices de cette évolution se multiplient à tel
point qu'il a été jugé utile par Arta ( 1994 ). de définir la dégradation de l'environnement urbain.
Pour lui, "il faut faire une rétrospection sur l'urbanisation des années l 980. À cette époque,
l'urbanisation ivoirienne est en crise. Elle se développe dans un contexte socio-économique
difficile où l'argent est rare. Cette situation a un fort impact sur les conditions et le cadre de vie
des cit.adins. Toujours, pour cet auteur, le coup d'Etat de décembre 1999 et les multiples crises
sociopolitiques et politico-militaires qui ont précédé la pauvreté et Je chômage se sont accrus,
entraînant une dégradation sensible de la qualité de vie dans les villes. Ces problèmes ont
engendré le surpeuplement des logements, la paupérisation des quartiers et la prolifération des
quartiers précaires. Soutenant cette assertion, le FNUAP (2006), fait une analyse dans certaines
villes du pays. Selon cet organisme, •• la population s'urbanise à un rythme rapide. Ce processus
apparaît aujourd'hui comme irréversible. Cette urbanîsation rapide s'est traduite par une
multiplication du nombre de villes et une restructuration de l'espace national par la mise en place
d'un réseau urbain dense et hiérarchisé. Cette urbanisation accélérée, insufflée par le croît naturel
élevé mais surtout l'exode rural et les migrations externes est mal maîtrisée et pose de nombreux
problèmes. La brutalité de ce phénomène a entrainé une crise aigüe des services urbains dont la
principale manifestation esl, la prolifération des quartiers précaires et la formation des quartiers
lotis sous-équipés. Il renchérit toujours pour dire que "les problèmes sont exacerbés par la longue
crise économique que la population traverse depuis l 980 et la crise politico-militaire de ces
dernières années. En effet. la longue crise économique à laquelle se sont ajoutées les crises
militaro- politiques à répétition depuis 1999, s'est traduite par une baisse continue du pouvoir
d'achat des ménages. L'incidence de la pauvreté déjà élevée (36,8% en 1995; 38,4% en 2002)
s'est accrue en raison de la hausse dut.aux de chômage, la pauvreté touche toutes les régions du
pays à des niveaux variables (l'éducation, le sanitaire). ••
Quant au PNUE (2000), il cherche à mieux comprendre la façon dont le fonctionnement des
agglomérations s'articule avec l'environnement. Cette analyse montre que "dans le monde entier
et notamment dans les pays en développement, la planification, la gestion des agglomérations
25
urbaines et l'amélioration des établissements humains soulèvent d'énormes problèmes. Et le
développement rapide de ces villes constitue le principal problème. Etant donné que
l'accroissement rapide de la population des villes qui est souvent de l'ordre de 6 à 8¾ par an, le
nombre de citadins double tous les 10 ans à 1 S ans. Cette croissance constitue une menace encore
plus grave pour l'environnement que la croissance urbaine. Ainsi, les agglomérations sont
constituées en grande partie de taudis, d'habitats précaires et de grands ensembles mal conçus et
inorganisés où les conditions de vie et de travail des habitants sont déplorables". L'observation
portée souvent sur les services essentiels, approvisionnement en eau, assainissement et
évacuation des déchets font défaut. Ce qui a pour conséquences d'exposer la population des villes
à des risques d'infection et d'infestation considérables. Les grands ensembles sans équipements
collectifs sont des lieux où prolifercnt la croissance et les troubles (PNUE. 2000). En somme,
cette urbanisation accélérée suscite une dégradation accrue et pose de nombreux problèmes.
1-4- Les différents types de dégradation de l'environnement urbain et leurs conséquences
Les différents problèmes environnementaux engendrés par la forte croissance démographique
depuis la fin de la deuxième guerre mondiale sont notamment la dégradation de l'environnement
périurbain, l'insalubrité, la paupérisation croissante, le manque et l'insuffisance des équipements
et des services urbains, et l'insuffisance des logements (ONU, 2000). Le manque de moyens
financiers au niveau de l'Etat et des communes, ainsi que l'insuffisance des capacités techniques
accentuées par la crise militaro-politique depuis 2002. Cela ne permet pas d'améliorer les
conditions de vie d'une population en forte croissance. Selon HaJle et Bruzon cité par Gogoua
(2013), l'identification des problèmes environnementaux comme critères sur les impacts
économiques, sociaux, sanitaires et géographiques, pennet de les hiérarchiser. Pour elle. les
problèmes prioritaires sont l'insuffisance de la collecte des déchets solides et usées, la pollution
des eaux de surface. Et les problèmes de deuxième rang concerne les eaux souterraines, la
pollution de l'air, les nuisances sonores et les risques naturels.
1-4-1- Une insalubrité généralisée
Selon la Banque Mondiale (1997) la consommation accrue qui caractérise les populations
urbaines produit au même coup d'énorme quantité de déchets. Les impacts de cette pollution sont
ressentis aussi bien localement qu'à de très grandes décharges industrielles contaminant l'air. la
26
terre et l'eau en nutriment el en toxîne. Cette dégradation de l'air. de la terre et de l'eau a ensuite
des effets nuisibles sur la flore et la faune.
Une bonne partie de cette pollution est le résultat de la croissance économique et de
l'industrialisation plutôt que de l'urbanisation comme telle. Les villes, cependant. sont la cause
de la concentration de ces déchets en un même endroit, cc qui surcharge la capacité des
écosystèmes locaux à les assimiler. Les milieux hwnides, par exemple, peuvent rendre
inoffensives de petites quantités d'effluents domestiques, mais ils sont impuissants lorsque le
débit de ces effluents devient considérable. L'urbanisation elle-même réduit la capacité
d'assimilation de l'environnement en faisant disparaitre la végétation., en entravant les flux de
l'air et de l'eau, en produisant de la chaleur, et en réduisant la capacité d'infiltration du sol.
En Côte d'ivoire, le Rapport National sur l'Etat et le Devenir de la population établi en 2006,
stipule que la collecte des ordures ménagères constitue l'un des défis majeurs en matière de
gestion de l"environnement urbain. L'insuffisance des moyens financiers et des capacités
techniques devient une contrainte majeure à la bonne gestion des villes avec le nombre de plus en
plus de citadins. En effet, les villes produisent plus de déchets que les structures de collectes ne
peuvent en ramasser. La production journalière des villes de l'intérieur varie en général entre 50
et 200 tonnes en moyenne, celle des communes ayant une population supérieure à 5000 habitants
est estimée à plus d'un millions de tonnes dans l'année (MECU ,1991).
Dans le souci de mieux apprécier cette affirmation, ce rapport fait une comparaison à celle
d'Abidjan. En 1998, avec une population de 2877959 habitants et à raison de près de
1kg /jour /habitant, la production quotidienne d'ordures ménagères d'Abidjan peut être évaluée à
environ 2900 tonnes. Avec environ 3888712 habitants en 2005, elle avoisinerait 4000 tonnes.
Concernant les villes de l'intérieur ou les autres villes, la situation est alarmante car, aucune de
ces villes n'assurait entièrement la collecte de ses ordures. Au recensement de 1998, le taux de
collecte des ordures dans les villes de l'intérieur était de 26,lo/o contre 65,7¾ dans les autres
villes.
Ce rapport affirme que "la crise militaro politique qui a éclaté en septembre 2002, est venue
aggraver cette situation. au point où aujourd'hui les ordures non ramassées s'amoncellent dans
les rues, les places publiques et les caniveaux ou alimentent des dépôts autorisés ou non''. Selon
les auteurs, les ordures collectées sont déversées sans aucunes normes hygiéniques dans des
endroits illégaux.
27
C'est dans cette optique qu'Atta (2006), fait une sévère critique face au problème des ordures
ménagères dans les villes ivoiriennes. Selon lui, "c'est l'un des gros points noirs de la gestion
municipale des villes. Tous les maires ont perdu la bataille des ordures ménagères. Ils se
consacrent au ramassage de ces ordures". D'énormes efforts restent à faire tant en ressources
qu • en personnel mais les résultats restent mitigés.
1-4-2- La pollution de l'air et des nuisances
Ressources (1996-1997), montre que malgré le potentiel d'efficacité énergétique des villes, la
demande urbaine d'énergie ainsi que la consommation des combustibles fossiles continuent de
croître. Déjà les constituants de polluants aéroportés dans les villes et leur périphérie excèdent de
loin celles des régions rurales. Outre leur prix élevé en tcnnes de santé humaine, ces polluants
atmosphériques peuvent nuire aux écosystèmes terrestres et aquatiques. Il ne faut sans doute pas
attribuer la totalité de ces impacts aux activités urbaines, mais il demeure que les sources
d'émission sont concentrées dans les zones urbaines et leurs périphéries surtout dans les pays en
développement, où les industries sont toujours essentiellement situées dans les villes. En outre, la
combustion de carburants fossiles pour le transport. urbain joue un rôle de plus en plus prononcé
dans les problèmes de pollution de l'air.
Gogoua (2013), indique que tout problème environnemental. telle la nuisance consécutive à la
pollution est difficile à appréhender car, elle dépend du contexte économique et social dans lequel
sont insérées les populations soumises à cette pollution.
Pour Goze (2005) et Ello (2000) cités par Gogoua "Les problèmes environnementaux à savoir
les problèmes liés à l'habitat, les problèmes de déchets, de pollution et de nuisances tout en
traduisant les impacts voire les conséquences qu'ils génèrent. Certaines pollutions ou certaines
doses de polJutions menacent notre bienêtre. C'est le cas de la puanteur et du bruit. De même, la
pollution de l'air par les poussières qui diminuent la visibilité et I'ensolei11ement, a aussi pour
effet d'affecter notre être. Pour eux, 'la pollution nuit à la santé. Elle engendre notamment des
affections respiratoires, des maladies gastro-intestinales, des atteintes du système nerveux et des
cancers. La gravité des maladies engendrées par la pollution est variable. Elle peut aller jusqu'à la
mort."
Pour mieux l'appréhender, le REPCI (2006) montre que "la pollution affecte essentiellement les
eaux et l'air. Elle concerne plus les centres urbains à cause de la concentration humaine de plus
en plus élevée et de la multiplicité des activités qui s'y déroulent. En effet, les eaux usées
28
domestiques. les rejets industriels et la prolilëration des activités liées au transport constituent
les principales sources de pollution. Dans les villes de l'intérieur, la pollution des eaux
touchent les cours d'eau et les plans d'eau (retenue d'eau, lacs). Ces eaux sont de plus en plus
polluées par les déchets solides et liquides qui y sont déversés quotidiennement par les
ménages et les industries sans traitement préalables. Elles le sont également par le
ruissellement des eaux de pluie qui transportent de très fortes charges de polluants (décharges
organiques et chimiques. germes pathogènes). Outre cela, le niveau de pollution des eaux ne
fait que s • accentuer face à la croissance urbaine et à la non maîtrise de la gestion de
l'environnement urbain, d'où de graves menaces sur la qualité des eaux dont l'impact est
indéniable, aussi bien sur la santé des populations que sur le fonctionnement'' FNUAP
(2006),
Au niveau de la pollution atmosphérique dans les villes de l'intérieur comme à Abidjan, pour
le REPCI (2006), cette pollution provient essentiellement des gaz d'échappement des
véhicules à moteur et des activités industrielles et artisanales. Elle est préoccupante à cause
des fumées polluantes rejetées par 1es industries et l'accroissement du nombre de véhicules de
transport. au cours de ces dernières années, du fait de l'explosion du commerce des véhicules
d'occasion et de la crise socio-politique. Et la contribution des scieries, menuiseries et
ébénisteries, de l'incinération des pnewnatiques et des fumoirs de poisson à cc type de
pollution est également significative.
En ce qui concerne les nuisances, pour le REPCI (2006), cc sont "les mauvaises odeurs
émanant des dépôts d'ordures que l'on met de plus en plus de temps à enlever, ainsi que les
eaux usées dans les caniveaux ou qui stagnent dans les rues. Ce sont également les
incommodités liées aux latrines traditionnelles (mauvaises odeurs, prolifération de mouches,
de moustiques, de cafards), ainsi que les bruits incessants de véhicules, de musique et des
activités artisanales dans les zones d'habitation.
À ces nuisances, s'ajoutent les végétaux aquatiques envahissants qui, depuis le milieu des
années 1980 recouvrent les cours el plans d'eau soit de façon périodique (cas de la lagune
d'Abidjan) soit en permanence (cas d'autres plans d'eau à l'intérieur du pays). Leur impact
écologique est certain et réside aussi bien dans l'obstacle à la navigation que dans l'atteinte à
29
l'esthétique du milieu. Toujours dans ce même ordre de problèmes énumérés, Halle et Bruzon
(2006) présentent des problèmes de deuxième rang. Nous notons :
1-4-3- Les risques naturels ; Autres fonnes de dégradation
Les risques naturels et leurs manifestai.ions sont devenus un souci majeur pour les populations et
leurs gouvernants. Ils ravagent chaque année des milliers de pays à travers des cyclones, des
tsunamis et des inondations.
Dérmitions des concepts.
Le risque
Est défini comme risque, tout danger éventuel plus ou moins prévisible menaçant l'humanité du
fait de la nature ou de l'homme lui-même (D'Ereole, 1994).
Pour le Petit Robert (1998), le risque est l'éventualité d'un événement ne dépendant pas
exclusivement de la volonté des concernés et pouvant causer la perte d'un objet ou tout autre
dommage. Pour François PENFORMlS (2001 - 2002), le risque se définit comme l'ensemble
des préjudices que peut ou pourrait entraîner directement un événement sur l'homme ou son
espace. BAILLY ( 1996), définit le risque en terme géographique comme un danger éventuel
plus ou moins prévisible dans une aire précisément indéterminée et d'une durée indéterminée. Il
ne faut pas confondre le risque et la catastrophe. Le risque a valeur prévisionnelle contrairement à
la catastrophe qui est un fait réel. De facto, le risque précède et succède à une catastrophe, c • est
en quelque sorte la pré catastrophe.
Il existe plusieurs types de risque à savoir le risque naturel. le risque technologique, etc. le risque
en tant que tel est la composition de I' a1éa et de la vulnérabilité.
L'aléa. Bourrelier et Alliés (2000), définissent l'aléa comme un événement naturel. Pour And.ré
Dauphine (2001 ), l'aléa au sens restreint désigne la probabilité du phénomène qu'il soit d'origine
naturelle ou anthropique. D'après Jean et Fofstong (2002), l'aléa est un événement partiellement
dangereux. Il ne devient un risque que s'il s'applique à une zone où existe une présence humaine
significative. L'a1éa est l'agresseur d'un espace, d'un individu. Nous pouvons lui attribuer deux
caractéristiques: l'occurrence et l'intensité du phénomène considéré.
En cc qui concerne l'occurrence, certains aléas sont fréquents, d'autres le sont moins. De même,
certains aléas sont de plus fortes intensités que d'autres: c'est le cas des érosions qui sont les plus
30
fréquentes mais de plus faible intensité, et le cas des éruptions vo1caniques qui sont les moins
fréquents mais de plus forte intensité.
La vulnérabilité Theuret et D'ercole (1994), définissent la vulnérabilité comme le fait d'être sensible aux
blessures, aux attaques ou d'éprouver des difficultés pour recouvrer une santé mise en péril. Cette
définition implique la prise en compte de deux effets de vulnérabilité aux risques naturels ; les
dommages potentiels ou la capacité d'endommagement des phénomènes naturels menaçants et
les difftcultés qu'une société préparée rencontre pour réagir à la crise. puis restaurer l'équilibre en
cas de sinistre (perturbations directes et/ou indirectes, immédiates et durables). Ces deux aspects
renvoient à deux approches du système de la vulnérabilité: l'aspect classique consiste à mesurer
l'endommagement potentiel des éléments exposés. La vulnérabilité est faible lorsque l'aléa
génère un incident et elle est importante lorsque l'aléa génère un accident où qu'il se transforme
en catastrophe (Kassi 2002). L'autre approche est l'intégration et la complémentarité de la
première, visant à cerner les conditions ou les facteurs propices aux endommagements ou influant
sur la capacité de réponse à une situation de crise.
Au sens large du terme, la vulnérabilité est l'impact que l'aléa a sur un enjeu.
L'enjeu L'enjeu, selon Jean-François Faure et Jean Marie FOSTING (2002), est l'élément ou le système
qui est sous la menace d'un aléa de nature variée. C'est donc l'ensemble des personnes, des
biens, des activités, des patrimoines susceptibles d'être affectés par un phénomène nature] dans
un espace défini.
La notion de risque naturel La notion de risque est indissociable de la notion d'enjeu. Ainsi, Je risque naturel est un danger
éventuel plus ou moins prévisible dans une aire non précisément définie et d'une durée
indéterminée (Bailly 1996 ). Ce risque est dit naturel parce qu'il concerne les phénomènes liés à
notre environnement physique. Pour lui, tout simplement., il y a risque naturel lorsqu'un enjeu est
menacé par un phénomène naturel qui peut être l'érosion. l'inondation, le tremblement de terre, le
volcan, etc .....
Pour Demangeot ( 1996) la terminaison " naturel " prête à confusion car on ne devrait pas parler
de risques naturels mais de risques dont le vecteur à une origine naturelle, Pour lui, le risque est
Jl
une caractéristique d'une situation humaine. Dans ces conditions. le risque est une probabilité,
alors que la catastrophe est une concrétisation du phénomène en termes de dommage. Si on
prend le cas des Pays-Bas, le risque par exemple, est une rupture des digues suite à la
manifestation d'un aléa (forte tempête par exemple) et la catastrophe est l'invasion de la mer dans
les polders (Kassi 2004).
l .e risque naturel est donc la probabilité d'apparition d'un phénomène naturel menaçant l'homme,
ses biens, ses activités et son environnement. Il existe plusieurs risques naturels à savoir :
l'inondation, l'érosion, le glissement de terrain. l'éboulement, le séisme, l'éruption volcanique
etc.
La notion de catastrophe
D'après le Petit Robert (1992), la catastrophe est un bouleversement, une calamité, un
cataclysme, un désastre, un drame, un fléau, WIC infortune, causant la mort de nombreuses
personnes. Elle signifie aussi un événement désastreux.
Le risque est la probabilité qu'un événement provoque des dommages. Quand il y a catastrophe.
c'est que l'événement a eu lieu et a produit des dommages. En un mot, la catastrophe est un
événement subit qui cause un bouleversement pouvant entraîner des destructions et des morts.
Dans ce cas, le risque possède une dimension probabiliste que la catastrophe n'a plus. puisse
qu'en se manifestant elle est devenue une certitude. li existe plusieurs types de catastrophes à
savoir:
La catastrophe technologique ;
La catastrophe naturelle ;
La catastrophe sociale.
Il faut souligner que ce qui nous intéresse ici est la catastrophe naturelle. La catastrophe touchant
le plus grand nombre d'individus dans le monde est directement liée à la rareté ou à l'excès
d'eau.
L'Afrique est le continent des sécheresses chroniques et l'Asie, celui des inondations (PIERRE
Pagne! 1994)
La catastrophe naturelle est le bouleversement, l'événement désastreux issu des aléas naturels. Il
y a donc cat.astrophe naturelle lorsque le risque qui se manifeste e:-.'1 issu des phénomènes liés à
notre environnement physique. Leur occurrence est très difficile à appréhender et. très souvent,
leur danger est accru par des effets imprévus (CHATELAIN J L, 1994).
32
En résumé, on peut définir la catastrophe naturelle comme étant la manifestation d'un risque dont
les événements ont une origine naturelle.
1-4-4- L'assainissement (drainage des eaUI pluviales)
Nombreux sont les ouvrages que nous avons lus et qui ont situé le problème de l"assainissement
et dégagé les contraintes liées à celui-ci dans les pays en voie de développement (PED) en
général et en particulier en Afrique. Pour les experts de la Banque Mondiale, l'assainissement se
résume en trois objectifs fondamentaux à savoir : consolider la protection contre les phénomènes
tels que les inondations, les érosions, les glissements de terrain ;
- permettre la protection de la santé publique et du cadre de vie.
- préserver le milieu naturel des calamités telles que les sécheresses.
Les ouvrages de drainages réalisés dans les villes concentrent à leur exutoire des flux importants
d'eau et d'énergies créant ainsi un impact préjudiciable à l'équipement des milieux aquatiques et
aux infrastructures situées à l'aval et augmentent les risques en cas de défaillance (inondation,
érosion). (Morel, 1996). L'assainissement dans les pays en voie de développement en général et
dans les zones urbaines en particulier est lié à certaines contraintes. En effet. les zones côtières
des pays en voie de développement sont composées en majorité de lotissements irréguliers avec
une densité moyenne de 66 habitants à l'hectare (Rapport Anonyme, 2000-2001). Ce rapport
mentionne également que dans ces zones, c'est la nappe phréatique locale qui soutient la quasi
totalité de rapprovisionnement en eau des résidents à partir de puits traditionnels. De même, s'il
est fréquent que la nappe soit aussi exploitée par les sociétés de distributions d'eau potable à
partir d'une batterie de forages.
Dans ces zones, toutes les concessions qui ne sont pas dotées de dispositifs adéquats d'évacuation
rejettent directement leurs déchets dans la nature faisant ainsi courir un risque sur la qualité des
eaux souterraines et sur la santé publique.
1~5-La gestion de l'environnement et ses difficultés
1-5-1-La gestion de l'environnement
Dorier (2002) affirme dans le prolongement de la conférence de Rio qu'il a été affiché un intérêt
institutionnel des bailleurs de fonds pour la gestion environnementale des villes, qui donne lieu à
des floraisons de séminaires internationaux et publications officielles sur le déterminant du
concept de « développement durable » appliqué aux villes du Sud. Pour elle, la gestion des
33
ressources environnementales est l'un des plus grands enjeux des villes du monde et relever le
défi urbain, exigera l'action concertée de tous ceux que Je sort des villes intéresse. Les
gouvernements de tous les niveaux, organisations non gouvernementales (ONG), entreprises
privées, collectivités citoyens (Wor]d Ressources Institue, 1997). Autrement dit, une gestion
durable de l'environnement urbain ne se concevrait pas sans la bonne gouvernance recommandée
par la Banque Mondiale.
Mélé (2002) indique que, les références de protection de l'environnement n'ont pas seulement
pour utilité de réintroduire la nature et sa protection au sein des déchets sur la ville ou de
renforcer les actions techniques de contrôle des pollutions. Le paradigme environnemental
propose un cadre systématique pour penser la ville de demain qui implique une action de
réorganisation des modalités de production d'espace urbain. Plusieurs tentatives de comparaisons
internationales ont souligné l'intégration des préoccupations environnementales au sein du
processus de contrôle de l'urbanisation et le rôle d'un modèle de développement urbain durable
basé sur la promotion d'une ville compacte, organisée autour d'une utilisation plus intensive du
sol gérée à partir d'une meîlleure intégration entre les politiques de transports en communs et la
planification de la croissance urbaine. De plus, les références de ]'environnement autorisent une
réflexion sur la durabilité des modes de production de l'espace urbain, sur la mise en œuvre des
politiques de gestion à l'échelle des aires métropolitaines et sur la réduction des inégalités de
conditions de vie.
Il implique des organismes internationaux et des ONG, mais aussi les multiples rencontres entre
acteurs politiques et techniques, à partir de la notion d'environnement, une nouvelle forme
d'intérêt général conditionnant une intervention publique spécifique. L'institution conjointe de
l'environnement comme« problème» et un nouveau champ pour l'action publique a été réalisée
au sein d'instances et à partir d'événements internationaux. et présentée comme une tentative de
reprise globale à des questions « planétaires ».
Atta (2006), dans son analyse de lu gestion de l'environnement note qu'à l'heure actuelle, il
n'existe pas encore une politique nationale en Côte d'Ivoire unique et coordonnée en matière de
gestion de l'environnement et des ressources naturelles. Ce domaine a toujours été appréhendé
d'une manière sectorielle et cloisonnée. Ainsi, les outils de la stratégie générale ou sectorielle
sont de plus en plus nombreux. en dépit des incohérences certaines, voire des contradictions
susceptibles d'améliorer leur opérationnalité.
34
Il affirme que dans le cadre de la définition et de la mise en œuvre d'une stratégie de
développement durable. le gouvernement a entrepris l'élaboration d'un Plan National d' Action
Environnemental (PNAE), fondé dans sa phase initiale. sur une consultation très élargie de tous
les acteurs et partenaires de l'environnement, tant au plan national qu'intemational. Cette
démarche a conduit l'élaboration du livre blanc de l'environnement, adopté par le gouvernement,
le 24 Mai 1995. A cela s'ajoute le ministère de l'environnement et des eaux et forêts, avec ses
structures sous tutelles qui sont l'Agence National De l'environnement(ANDE), Office Ivoirien
des Parcs et Réserves (OIPR), le Centre Ivoirien Antipollution(CIAPOL) et la Société de
Développement des Forêt (SODEFOR). A côté de ces institutions, se trouve le BNETD, une
société d'Etat qui possède en son sein plusieurs départements sectoriels dont ceux de
l'environnement, du milieu urbain de la forêt, de l'agriculture et de l'hydraulique. El1e a pour
missions essentielles de faire les études et d'évaluer les grands projets de l'Etat.
Les différentes conférences allant de Stockholm en 1972 jusqu'à Johannesburg en 2002 sont
l'occasion de nombreuses recommandations de la part des institutions internationales. Ces
conférences prennent en compte l'amélioration du cadre institutionnel et réglementaire de la
gestion de l'environnement notamment au niveau local et régionale afin de préserver la
biodiversité, de maitriser le foncier, de faire une promotion du développement durable et
d'amener les populations à prendre de plus en plus conscience des problèmes environnementaux.
Aussi, s'agit-il de veiller à ce que chacun puisse disposer des ressources essentielles au maintien
de sa santé sans porter atteinte au cycle naturel de manière dangereuse pour la santé.
En vue de rechercher des solutions aux problèmes liés à la pauvreté urbaine, à l'insalubrité et à la
santé publique; les organismes internationaux et les ONG interviennent dans l'encadrement, la
sensibilisation, la mise en œuvre et la gestion des projets. Raison pour laquelle, la Banque
Mondiale et le PNUE préconisent une approche intersectorielle de la gestion intégrée des
objectifs socio-économiques et environnementaux. C'est donc dans cette perceptive que la
Banque Mondiale s'efforce de répondre à la situation en :
Accroissant ses effets de prêts sectoriels à l'éducation ;
Recherche de la protection des services de base
Attirance de l'attention des décideurs sur ces problèmes par la mise en place de groupes
d'études spéciaux.
3S
Dans ce même ordre d'idée, la BAD finance une multitude de projets relatifs à la dégradation de
l'environnement urbain .
La Banque Mondial (l 995), se félicite de ]a Côte d'Ivoire pour sa politique urbaine qui a su
intéresser les bailleurs de fond parce que l'une des préoccupations majeures était de résorber la
pauvreté en m ilieu urbain . Horm is la réhabilitation des quartiers précaires et sous-équipés. le cap
a été m is sur la création d'emplois et le renforcement des économ ies urbaines.
Egalement au plan national le souci d'améliorer l'environnement urbain tient une place de choix
dans la constitution ivoirienne du 3 Août 2000. E11e stipule en son article 29 que : « La protection
de l'environnement et la protection de la qualité de vie sont un devoir de la communauté et pour
chaque personne physique et morale ».
1-5-2 Les difficuhés ou lim ites de gestion de l'environnement
1-5 2-1-Le sous-équipement des villes
Le REPCI (2006) affirme que "Ie construction des infrastructures socio-économ ique n'a pas
suivi l'accroissement rapide de la population . De sorte que les équipements socio-collectifs sont
insuffisants pour répondre aux besoins pressants de la population urbaine. Ceux qui existent
subissent une forte pression, d'où leur dégradation rapide" . En témoigne la dégradation des rues
des vil1es ivoiriennes. Cc rapport continue son opinion en affirmant que" la faible intervention
des urbanistes dans L'aménagement des villes, le non-respect des plans d'urbanisme expliquent le
peu d'espaces réservés aux équipements collectifs tels que les écoles, marchés, centre de santé, et
absence de latrines publiques, d'espaces de jeu, de parcs et jardins. Parfois les espaces réservés
sont envahis par l'habitat précaire ou lotis et revendus à des acquéreurs de terrains urbains à forte
d'attendre les équipements prévus. Ainsi l'absence notoire ou insuffisance des équipements
adéquats à une vie sainte empêche la population de s'épanouir.
1-5-2-2- L'impact sur la morphologie des paysages urbains
Les travaux de Kossou et al cité par Gogoua (2013) sur la pauvreté en milieu urbain consolident
les propos du REPCI (2006). Selon ces auteurs, les problèmes auxquels sont confrontés ces
ménages sont l'insécurité, l'insalubrité, le manque d'infrastructures (sanitaire, scolaires et
sociales), le chômage et le manque de viabilité des quartiers précaires ( absence d'adduction
d'eau, de caniveau. de possibilité de branchement légal en électricité). Ces études réalisées
montrent que la principale raison d'habiter ces quartiers précaires est le manque de moyens. Pour
36
mieux expliciter cette précarité. Atta fait une rétrospective des années 1980 sur le devenir des
villes. En effet, ''depuis 1980, toutes les villes sont entrées dans la spirale de la pauvreté. La crise
économique a été la cause du chômage et réduction considérablement du niveau de vie des
ménages. La pauvreté s'est approfondie. Beaucoup de citadins vivent sans le minimum, sans
électricité, absence de WC, souvent d'eau potable et d'équipements électroménagers. L'acuité du
chômage et la précarité des conditions de vie ont fait des villes des espaces à risque, minés par la
criminalité, le banditisme, la prostitution, la drogue et le SIDA.
Le FNUAP (2006) soutient cette affirmation en soutenant que " La crise économique des années
1980 a amené l'Etat à se désengager de ce secteur au profil des opérateurs privés. Il a toutefois,
mis en place des instruments et des mécanismes qui permettent d'exonérer de taxes de logements
sociaux et économiques et de financer l'habitat rural à travers le Fond de Soutien à l'Habitat
(FSH) et l'habitat urbain par le compte de mobilisation de l'habitat. Malgré cela, il y a une
indication entre la croissance démographique urbaine et la production de logement, ce qui est un
véritable problème. De plus, les architectes n'interviennent pas toujours dans la conception de ces
logements, ce qui entraîne le non-respect de certaines normes de qualité, notamment la superficie
des pièces, les normes de sécurité et d'aération. De plus. la détérioration des conditions de
logement est plus accentuée dans l'habitat précaire dont la prolifération témoigne de
l'impossibilité de satisfaire la demande de plus en plus lotte en logements. On en trouve dans
toutes les villes où il se développe sur l'initiative des populations urbaines les plus défavorisées."
Tous ces paramètres constituent les difficultés de la gestion de l'environnement.
1-5-3- Les modes de gestions de l'environnement
Face aux problèmes environnementaux observés, différentes modes de gestion ont été élaborées
pour permettre aux autorités en charge de la dite gestion de s'en imprégner pour de meilleurs
résultats.
Le Sixième Programme d' Action pour l'Environnement (6c PAE, 2005) propose une approche
intégrée et une stratégie thématique. La commission recommande que les autorités nationales et
régionales soutiennent les municipalités dans la mise en œuvre d'une gestion intégrée au niveau
local. Selon elle, la gestion intégrée doit impliquer une vision stratégique à long terme et établir
dans un souci de cohérence, le lien entre les diverses politiques aux divers niveaux administratifs.
La gestion intégrée doit impliquer conjointement des aspects connexes tels que la gestion urbaine
et gouvernance de l'aménagement intégré du territoire, le bien-être économique et la
37
compétitivité de l'intégration sociale et la gestion de l'environnement. La commission soutient
que la stratégie thématique pour l'environnement urbain appelle à une meilleure des zones
urbaines fondées sur une gestion intégrée de l'environnement au niveau local. Il s'agit de mettre
en place une gestion stratégique des incidences environnementales de toutes les activités dans
toute la zone fonctionnelle d'une autorité ou d'une agglomération urbaine.
Kassoum (2004) montre que la promotion d'un environnement sain passe par une sensibilisation
des problèmes environnementaux. Celte sensibilisation permet à la population cible de prendre
conscience des interactions entre population, environnement et développement socio-économique
tant au niveau planétaire que national et local Elle stimule le sens de la responsabilité
individuelle et collective des citoyens face à leur environnement et contribue à conduire les
individus à mieux connaître et gérer efficacement les problèmes environnementaux. Il continue
son exposé pour dire que des actions doivent être mises en œuvre par les mairies pour une
meilleure gestion. Ceci recommande la mise en place d'un schéma général de gestion de
l'environnement urbain élaboré de manière consensuelle pour gérer l'environnement. Chaque
commune doit disposer d'un service hygiène et environnemental, d'un service de protection
civile, et d'un service nettoiement.
le service de nettoiement chargé du curage des caniveaux à ciel ouvert, de désherbage,
de balayage des quartiers. Il veille sur les lieux de rassemblement des ordures et
centres de déchets en attente d'enlèvement;
le service de protection civile doit disposer en général d'un cadre d'opération
déterminé. 11 est une extension du service d'hygiène. 11 doit vérifier la condition de
travail de la population, afin d'exiger des travailleurs l'application des mesures de
salubrité, pour l'assainissement du cadre de vie de leur service;
le service d'hygiène a pour rôle de sensibiliser la population sur la question de
l'assainissement du cadre de vie. 11 est chargé de vérifié les hôtels, les toilettes
publiques et des restaurants.
J ~ La littérature sur Daloa
La littérature sur Daloa et sa périphérique existe mais est insuffisante. Les écrits sur la thématique
de l'urbanisation et la dégradation de l'environnement s'organisent autour des notions liées à
l'historique, le dynamisme de l'espace péri-urbain et les problèmes environnementaux et les
conséquences auxquels la ville est confrontée.
38
L'historique est contenue dans des documents réalisés par les originaires de Daloa. Ce sont des
narrations qui ne sont pas des travaux de chercheurs universitaires ou de spécialistes. elles
possèdent donc des faiblesses. L'histoire de la création de la ville de Daloa remonte en 1873 par
Dalo. Le nom de Daioa proviendrait d'un quiproquo qui s'est produit dans la communication
entre les Européens et l'épouse de Dalo.
Concernant le dynamisme de son espace péri-urbain, des sources et documentations principales
existent; elles sont d'Alta qui a fait des études sur la dynamique de l'espace péri-urbain de la
ville de Daloa en 1991. Cette étude traite des aspects divers concernant le milieu physique,
l'évolution de la ville, le peuplement par les différents groupes ethniques, la croissance de la
population, sa composition et les activités socio-économiques. Il soutient que la dynamique
spatiale de "la cité des antilopes" s'est produite sous l'influence d'une forte croissance
démographique. Aussi, l'étalement spatial impressionne par son ampleur. A cet égard, son
analyse diachronique de l'espace urbain révèle que Daloa connaît une croissance spatiale rapide
depuis 1955. Cette urbanisation s'est traduite par des phases d'accélération et de ralentissement.
Elle a été le fait de vagues successives de conquêtes des terrains environnants sous la fonne de
lotissements ou de création d'habitats spontanés.
Koukougnon (2012), sur cette question laisse entrevoir que la ville de Daloa connaît une
croissance spatio-démographique accélérée. Cela a créé une forte pression urbaine sur les
infrastructures hydrauliques aboutissant à leur saturation voire leur dégradation.
Il poursuit son analyse en stipulant que la dynamique urbaine galopante peu assistée avec une
paupérisation accrue et des faiblesses du cadre institutimmel du secteur de l'eau constituent les
impacts des déterminants sur l'accès à l'eau potable des ménages.
En ce qui concerne les problèmes environnementaux. Yodé (2008). a mené une étude sur les
inondations et les érosions en milieu urbain : le cas de Daloa. Selon lui, les causes de ces risques
font partir des problèmes environnementaux auxquels la ville est confrontée. Ces risques sont liés
au relief, au climat, au sol et à l'urbanisation totale du site. Il affirme que les inondations sont
causées par le relief du site. A cela s'allient des quantités importantes de pluie qui tombent dans
la ville. Elles sont concentrées sur les mois de mai à juillet, septembre et octobre et constituent
donc un facteur favorable aux inondations.
Quant aux érosions, elles sont favorisées par le sol ferralitique sensible à l'érosion. Il affirme que
le sol mis à nu est livré à l'attaque de l'érosion sous l'impact des pluies et du ruissellement.
39
Concernant les conséquences, l'auteur mentionne la destruction des canaux de canalisation, les
sous bâtiments des maisons m is à nu, des maisons abandonnées dans les quartiers situés dans les
bas-fonds où les inondations sévissent le plus. Le contact des eaux de ruisse1lement et de l'eau
potable par l'effritement des tuyaux entraînent la prolifération de plu.sieurs maladies. Pour clore
son étude, il affirme que les stratégies mises en place telles que: l'ouverture des bassins d'orage.
la réhabilitation des rues et l'aménagement des bas-fonds par les populations et les acteurs en
charge des risques sont insignifiantes.
Koukougnon (2012), traitant du milieu urbain et l'accès à l'eau potable, met en évidence les
déterminants de l'environnement du service d'eau potable à Daloa. L'une des raisons de cette
étude était de faire une analyse des facteurs explicatifs des difficultés d'accès à l'eau potable à
DaJoa Il ressort de cette étude que la ville de Daloa est confrontée à un problème d'eau potable.
Quant au rapport du BNETD (2006), intitulé « Analyse diagnostic et proposition », traitant de l'assainissement de la ville de Daloa, affirme que la ville présente des pentes naturelles
favorables à l'écoulement des eaux de pluie. Le nettoyage des caniveaux, fosses et égouts
d'évacuation du système actuel peut améliorer grandement la situation existante. Ce nettoyage
nécessite peu de moyens techniques mais, par contre une main d'œuvre assez importante est la
bienvenue. Il met en exergue aussi l'insuffisance des infrastructures d'assainissement et propose
des solutions adéquates telles que la construction et l'entretien des infrastructures
d'assainissement, pour un meilleur assainissement
Aujourd'hui, l'environnement de la ville de Daloa est plus que dégradé avec la mise à nu des
canaux de canalisation par les érosions, l'inondation des rues pendant les grandes averses, la
pénurie et la mauvaîse qualité de l'eau de Daloa se trouve dans une situation alarmante. 11 y a
donc nécessité de pénétrer au cœur des réalités de la ville de Daloa afin de révéler les problèmes
d'environnement engendrés par une dynamique urbaine non maîtrisée que connaît la ville ainsi
que les efforts des autorités citadines pour les résorber.
En somme, les différents auteurs consultés sont unanimes quant à la dégradation de
l'environnement due aux phénomènes de l'urbanisation. Cette littérature offre une vue
d'ensemble des effets que les zones urbaines et ses dynamismes ont sur l'environnement. En
effet, cela se traduit par la pollution, la prolifération des ordures ménagères, l'insuffisance de
l'assainissement, l'accès à l'eau potable, la précarité des conditions de logements et le sous
équipement. Cette situation offre à la ville de Daloa un paysan malsain.
40
Elle passe un examen en profondeur de l'état de l'environnement voire du niveau de la
dégradation de l'environnement en milieu urbain. Toutefois, l'analyse détaillée des problèmes
d'environnement qui se posent dans ces villes reste un vaste champ de recherche pour mieux
appréhender les nuances qui pourraient apparaître. li est donc impérieux de dresser véritablement
l'impact négatif de l'urbanisation sur l'environnement sachant qu'à l'heure actuelle, le
phénomène de l'urbanisation reste un défi majeur pour les pays en général et pour ceux en voie
de développement en particulier. C'est la raison pour laquelle, mener une étude sur
« L'urbanisation et la dégradation de l'environnement: le cas de Daloa » est importante. Cette
étude aura l'avantage de montrer comment le processus de ) 'urbanisation de la ville de Daloa
engendre la dégradation de l'environnement
41
2-PROBLEMATJQUE
L 'urbanisation est l'un des principaux phénomènes sociaux dont l'évolution accélérée touche à
présent toute la planète. La Côte d'Ivoire connaît une urbanisation très accélérée. Le taux
d'urbanisation qui était de 12,7% en 1960 est passé à 32% en 1988 puis à 42,5 % en 1998 (INS,
1998). Aujourd'hui, ce taux est de 49,7 % (RGPH, 2014).
Au cours des deux premières décennies de l'après l'indépendance, les autorités politiques aidées
par la stabilité politique ivoirienne et la prospérité économique du pays ont opté dans leurs
stratégies de développement pour une large ouverture sur l'extérieur. Cette politique va favoriser
la migration de nombreux ressortissants des pays limitrophes pour la plupart en quête· d'emplois
et du bien-être social. Cette urbanisation rapide résulte pour une grande partie d'une croissance
démographique rapide et d'une dynamique spatiale très peu maîtrisée. De 4 millions d'habitants
en 1965, sa population est passée à 16 millions en 1998 et à plus de 22 millions en 2014. Ainsi,
5% avant l'indépendance, le rythme de la croissance démographique est estimé à 9,1 % pour les
villes de l'intérieur et à plus de 12 % pour la ville d'Abidjan (RGPH, 2014)
Cette dynamique découlant du développement de l'économie de plantation a suscité d'importants
flux migratoires vers les villes, perçues comme des centres de diffusion du progrès et du
développement. en quelque sorte comme« un Eldorado ».
Cette accélération du processus d'urbanisation est particulièrement perceptible dans les zones
forestières. En effet, du fait de leurs potentialités économiques, plusieurs populations y ont afflué
et comme conséquence elles seront soumises à plusieurs contraintes (croissance démographique
démesurée, croissance spatiale non maîtrisée et la prolifération des activités économiques
inorganisées) liées à la dégradation de leur cadre de vie (Cottcn, 1968).
Daloa, la cité des Antilopes est le reflet de ce type d'urbanisation. Ancienne cité coloniale, la
ville a connu une croissance démographique fulgurante au point de devenir la troisième grande
ville de la Côte d'Ivoire après Abidjan et Bouaké depuis les estimations de 1965 et confirmée au
recensement général de la population de 1975 (ALLA, 1991). Daloa, capitale de la région du
Haut Sassandra et ville carrefour, connaît un progrès et une croissance démographique et urbaine
sans précédent après le déplacement de l'ancienne boucle du café-cacao de l'Est vers l'Ouest.
Cette situation a favorisé un afflux massif des migrants d'origines diverses et une flopée
d'activités économiques diverses dans cette ville (BCET. 1980). Cette croissance constatée
depuis près d'un siècle (92 ans) ne semble pas s'être ralentie et le développement de la zone
42
agglomérée se fait à un rythme soutenu sans tenir compte, dans bien des cas, de 1 'intervention
des aménageurs. L'un des constats qu'on peut faire de ce développement, est qu'il a favorisé le
déplacement de la population venue des villes voisines et même des pays limitrophes tels que le
Mali, la Guinée et le Burkina. Cette migration se combine avec Je fort taux d'accroissement
naturel. Cette situation a entraîné une brutale surpopulation et un étalement spatial anarchique de
la ville (REPCI, 2006).
Cependant, la capitale de la région du Haut Sassandra a bénéficié d'un renforcement des
équipements et infrastructures socio-collcctifs en 1 %7 lors de la célébration du 7' anniversaire de
l'indépendance de la Côte d'Ivoire.
Nonobstant, la ville de Daloa est exposée à plusieurs problèmes. La multiplicité des problèmes de
dégradation que connaît Daloa sont d'autant p1us imponantes que la ville présente selon Gogoua
(2013) une asphyxie par son insalubrité, des caniveaux à ciel ouvert mal entretenus, les eaux
usées polluantes et la prolifération des zones non aedîficandi. L'inadéquation des politiques
d'urbanisation liée au contexte démographique est origine de graves menaces sur
l'environnement, l'économie et la population. Plusieurs dysfonctionnements sont donc
observés. Les signes de cet accès dans le paysage urbain se manifestent par la prolifération des
dépôts d'ordures, la précarisation de l'habitat, le ruissellement des eaux usées à travers les
rues la carence en équipements et infrastructures et l'émergence des pathologies sociales.
L'accroissement urbain de Daloa se développe dans un cadre de crise illustrée par un
environnement fortement dégradé. Dans la ville de Daloa, tout se dégrade, on y constate plusieurs dysfonctionnements. qui donnent l'impression qu'elle n'a jamais bénéficié
d'attention particulière de la part de l'Etat. On se demande alors pourquoi telle situation?
De ces constats, il se dégage le problème de la dégradation du cadre de vie des populations liée
au processus de l'urbanisation de la ville de Daloa. Dès lors, la question principale qui transparaît
du sujet est la suivante: Comment le processus de l'urbanisation de la ville de Daloa produit t'-il
la dégradation du cadre de vie des populations ?
De cette question découlent les questions secondaires :
>"' Quels sont les facteurs responsables de la dégradation de l'environnement de la ville de
Daloa et leurs conséquences?
~ Quelles sont les stratégies et les politiques proposées par les acteurs pour un
développement durable à Daloa?
43
3- LES OBJECTIFS DU TRAVAIL
Objectif général
Cette étude vise à montrer l'impact du processus de l'urbanisation de la ville de Daloa sur Je
cadre de vie des populations.
Objectifs Spécifiques
Présenter le cadre de l'urbanisation de Daloa.
Analyser les facteurs coupables de la dégradation et leurs conséquences sur le cadre de
vie des populations. Analyser les stratégies et les politiques menées par les acteurs locaux (populations et
les autorités en charge la de gestion de la ville) pour un développement durable de la
ville de Daloa.
4-METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE.
Présentation de la zone de l'étude
La ville de Daloa constituant notre zone d'étude (Voir figure ci-dessus) se situe entre le 6°30 et
8° de latitude Nord et entre le 5° et 8°de longitude Ouest, à 408 km de la capitale économique
Abidjan. En outre, cette cité se localise au carrefour des routes nationales reliant Abidjan à Man
et San Pedro à Odienné. Elle est délimitée par la ville de Bouaflé au nord-est, par la ville de
Vavoua au nord, au sud par lssia et à l'Ouest par la ville de Zoukougbeu.
L'agglomération de Daloa est le chef-lieu de la région administrative du Haut Sassandra ainsi que
le pôle de développement urbain du centre-ouest du pays.
44
V o ie b itum é e
V o ie e n le rre
- - C ou rs d 'a a u
Z on e u rbam sé e
1111 Vég,tation ••• Bn--fond
Orly Quartiier étudié
Source· BNETD 2 ~07
Fia:ure 1 : Loca1bation et présentation de la 2Qne d'étude
45
Hypothèses de recherche
Hypothèse générale
L'urbanisation accélérée et non maîtrisée constitue le facteur de la dégradation du cadre de vie
des populations.
Hypothèses spécifiques
L'état des équipements de la ville de Daloa ne permet pas d'assurer un meilleur cadre
de vie des populations.
Les problèmes environnementaux rencontrés dans la ville de Daloa sont engendrés par
Je processus de l'urbanisation accélérée et non maîtrisée de la ville de Daloa.
I .es stratégies menées par les acteurs locaux n'assurent pas convenablement la
préservation de 1 'environnement urbain de Daloa.
5- LES ECHELLES D'ETUDE ET LES UNITES D'OBSERVATION
L'étude d'un problème soulève toujours la question de la pertinence du choix des échelles
d'analyse pour mieux appréhender le phénomène que l'on veut démontrer. Le choix de l'échelle
d'étude ne dépend, dès lors, que du problème que l'on cherche à aborder (SY, 2006 cité par
Koukougnon, 2012).
Ainsi, trois niveaux d'échelle d'étude spatiale ont été exploités tout au long de cette étude. Le
premier niveau d'analyse est à l'échelle de la ville. A cette échelle. l'observation a porté sur le
paysage urbain, les infrastructures et équipements de la gestion de l'environnement. L'analyse a
permis de cerner l'état de l'environnement urbain de Daloa et le niveau d'équipement de la ville.
Le second niveau d'échelle a été le quartier. Ici, l'analyse a porté sur l'habitat concernant
l'habitat, selon GEORGE (1974), l'habitat est l'élément témoin de la modernisation de la vie
urbaine, qui permet d'appréhender les bonds du développement urbain, et ce de par la qualité des
matériaux de construction et du niveau d'équipement; le niveau des équipements et
infrastructures, la densification du bâti. A cet effet, nous avons négligé les nuances internes à
chaque quartier pour maximiser les variations selon la typologie des quartiers. Ceci nous a permis
de cerner l'état de l'environnement et les pratiques des ménages en matière de la salubrité et de la
gestion de l' environnement et l'état de I' environnement dans différents types de quartiers
résidentiels, économiques, évolutifs et précaires. Cette typologie socio-économique des quartiers
46
de la ville contribue surtout à apprécier le niveau de la dégradation de l'environnement, à
1' échelle des quartiers.
A l'échelle plus fine, nous nous sommes particulièrement intéressés aux activités des différents
chefs de ménages dans le but de nous imprégner du mode et de la qualité de vie des chefs de
ménages • ce par le biais des données relatives aux caractéristiques démographiques.
économiques fournies par les statistiques nationales
6- IDENTIFICATION DES VARIABLES D'ANALYSE
Les variables sont des indicateurs qui guident la recherche des informations à collecter. Elles ont
été traduites en indicateurs mesurables sur le terrain. Celles-ci nous ont permis de vérifier nos
hypothèses et atteindre les objectifs spécifiques que nous nous sommes assignés.
A cette étude elles se rapportent essentiellement à :
L'urbanisation et à ;
- La dégradation de l'environnement.
6-1- Les variables relatives à l'urbanisation Ce sont les variables qui s'apparentent aux variables spatiales et qui sont à la fois un support et la
traduction des activités mais, aussi comme des indicateurs précis permettant d'examiner aussi la
croissance spatiale aspect important dans le processus de l'urbanisation de Daloa. El1es nous
renseignent aussi sur le niveau de mise en valeur de l'espace urbain et d'apprécier le degré
d'organisation des quartiers.
Les caractéristiques démographiques ont permis de connaitre ses compétences socio-culturel1es,
de montrer et d'évaluer la part des ménages dans la production des ordures ménagères et des eaux
usées suivant la qualité et Je poids dans les caractéristiques socio-démographiques et culturels.
Mieux. ils ont permis d'apprécier l'impact de la population sur l'espace qu'elle occupe, ainsi que
son impact sur les infrastructures et équipements.
Le commerce ; permet d'apprécier son importance au sein de la ville, les différentes activités
commerciales induites et les acteurs.
Les différentes variables économiques présentent les activités économiques permettant
d'apprécier leur croissance et les ordures ou déchets qu'elles génèrent dans les différents
marchés.
47
Variables qualitatives Variables quantitatives La dynamique démographique Le sexe La situation matrimoniale La nationalité Le niveau d'instruction Le statut de l'occupant La profession
L'âge La densité de la population Le volume de la population La répartition par groupe edmique l'évolution de la population Les revenus Le taux de croissance de la population La taille du ménage L'effectif des ménages par quartier
La dynamique spatiale Historique de la genèse et de la croissance de la ville Caractéristiques des sites avantages et inconvénients Les unités topographiques constituants l'assiette des sites
La superficie de la ville Dimensions des unités topographiques Pourcentage des pentes Niveau d'altitude Ampleur et Etendue (longueur ou largeur) en mètres et kilomètres
Réseau routier -la typologie de la voie -L'état du réseau viaire
- La longueur totale des voies -La longueur des voies bitumées -Le longueur des voies non bitumées
Réseau de distribution téléphone) -Typologie des réseaux électricité, téléphone) -Zones desservies
(eau, électricité.1 ·La longueur des tuyaux de canalisation -La longueur des lignes électriques
de distribution (eau, -La longueur des lignes téléphoniques -1..e nombre d'abonnés aux différents réseaux -La capacité des différents réseaux
Equipements de sauté -L'état des équipcmenls sanitaires -L'origine géographique des malades -La typologie des services spécialisés -Le niveau de rayonnement sanitaire -Les motifs consultatifs
-Le nombre de lits d'hospitalisation -La durée moyenne de séjour -Le taux de couverture sanitaire -La capacité d'accueil -L'effectifs du personnel
Equipements éducatifs -L'état des bâtiments -Le niveau d'équipements scolaires. académiques et professionnels
-La capacité d'accueil -L'effectif d'enseignants, et du personnel d'encadrement -1..e taux de scolarisation et de fréquentation -l.'effectifs de la population scolaire en général et selon le genre -Le taux d'accroissement de la population scolaire -Le ratio élève /classe, élève/enseignants
Equipements de sécurité -L'état des équipements
-Le nombre de commissariats de police, de brigades de gendarmerie, de brigade de
48
-Le niveau des équipements -La nature des équipements
surveillance et de camp militaire
Equipements socio-économiques - La typologie de l'habitat - La qualité du bâti
-Effectif des quartiers - La superficie des zones constructibles - La superficie des quartiers
- La nature et type des activités économiques 1- La superficie des zones aedificandi présentes dans le quartier - Le rythme d'évolution de l'espace urbanisé -Lc profil socio démographiques des acteurs -Effectif des marchés économiques -La localisation des activités -La condition d'exercice des activités
-Effectif de magasins -Effectif des gares routières -La quantité d'ordures recueillir
Equipement socioculturels et sportif -Etat des infrastructures de sport et de loisir 1 -Effectif des infrastrucrures de sports et de loisirs (terrain, foyers, cinémas, espaces vert) Services administratifs -Typologie des services administratifs -Niveau d'équipement administratif -Etat des infrastructures administratives
Effectif des équipements administratifs et privés
Elles influencent énormément la configuration spatiale de la ville. C'est donc un élément
important qui conditionne le développement d'une ville, Elles permettent d'apprécier le cadre
d'urbanisation el de justifier le manque et l'inégale répartition des équipements dans l'espace de
la ville de Daloa afin de mieux analyser le niveau d'urbanisation de la ville de Daloa
6-2- Les variables relatives à la dégradation de l'environnement
Ces variables nous ont pennis de voir l'incidence de l'urbanisation sur le cadre de vie des
populations
49
Les nriables qualitatives Les variables quantitatives
- L'état des voiries et réseau d'assainissement d'eaux et d'ordures ménagères;
- Mode de dminage des eaux fluviales - le mode d'approvisionnement en eau; -Degré de pollution et de nuisance -Mode d'occupation des espaces publics -Types d'ordures. -Mode d'évacuation des ordures -Mode de gestion des ordures -Types d'équipement et
- Le nombre de cas d'inondation, effectif des kilomètre revêtus et carrossables, effectifs de dépôt sauvages et taux d'ordures collectées, longueur des caniveaux de drainage. de voiries bitumées et non bitumées, effectif d'infrastructures de gestion des ordures ménagères - Le nombre de sites de stagnation des eaux d'assainissement
infrastructures 1 - Le nombre de site d'érosion d'assainissement - Le nombre de bacs à ordures par quartier -Occupation anarchique - Quantité d'ordures produites par ménage -Responsabilité et manque de participation des - Le nombre de cas de maladie populations - Le nombre de sans abris - La typologie des maladies - Le nombre de déplacés
L'analyse de la dégradation de l'environnement nous a pennis d'apprécier l'impact du processus
de l'urbanisation accélérée et non maîtrisée sur le cadre de vie des populations.
7- TECHNIQUES DE COLLECTE DESINFORMATIONS
Dans le cadre de cette étude, plusieurs techniques ont été combinées pour collecter les
informations. Face à la problématique aussi étendue de la dégradation de l'environnement face à
l'urbanisation, nous avons recouru à la recherche documentaire, à l'observation directe, à
l'inventaire et enfin à des enquêtes de terrain menées par le biais d'un guide d'entretien.
7·1-La recherche documentaire Les infonnations concernent l'urbanisation, les villes et l'environnement. La recherche
bibliographique sur le sujet nous a conduit dans les bibliothèques de la Banque mondiale de
l'IRD, l'JGT, aux ministères de l'urbanisation et de la construction, et de l'environnement. Nous
avons eu recours à des sources variées de référence bibliographique à savoir les ouvrages
généraux, les travaux de structures et institutions. Ces données sont pour la plupart, des
statistiques se rapportant à la démographie, à la santé, à l'économie et à 1' environnement et pour
l'essentiel issues de rapport d'activité et annuaire statistiques, mais aussi des registres des
services municipaux.
50
7-1-1 Le recensement général de la population et de l'habitat (RGPH)
Le recensement définit comme la source exceptionnelle d'acquisition de données
démographiques, économiques et sociales nous a permis à partir des recensements de 1975,
1988, 1998 et 2008, d'obtenir plusieurs indicateurs d'analyses nécessaires à cette étude.
- Sur le plan socio démographique ;
- La structure de la population par sexe, par âge, par nationalité, par milieu d'habitat
el taille des ménages ;
Les taux bruts de natalité, de mortalité et des divers indices liés à la fécondité ;
La répartition spatiale et la taille de la population ;
Sur le plan socio-économique ;
La répartition de la population selon les secteurs d'activités ;
Le niveau d'équipements des localités et les taux d'accessibilités des populations
aux équipements ;
Les différents taux liés au niveau d'instruction et à l'accessibilité aux différents
services de santé.
7-1-2- Les documents textuels
Les différents ouvrages (Dictionnaires géographiques, thèses, articles et rapports) consultés
proviennent des bibliothèques de l'Institut de Géographie Tropicale de l'Université Félix
Houphouët Boigoy Cocody-Abidjan, de l'IRD Petit Bassam, du Bureau Nationale d'Etudes
Techniques et de Développement BNETD, de la représentation de la Banque Mondiale en Côte
d'Ivoire. En plus de ces bibliothèques, nous avons eu accès à la documentation des services de la
Direction de l'Environnement à Abidjan comme à Daloa, à la Direction régionale du plan et du
développement, à la direction régionale de la construction et de l'urbanisme, et à la Mairie de
Daloa. Globalement, nous avons eu recours à des sources variées de références bibliographiques
notamment des thèses, des mémoires, des rapports annuels. des travaux de colloques, des travaux
de structures et institutions et. surtout, les différents rapports des sessions sur les villes et
environnement dans les pays en voie de développement. Toutes ces sources portent sur l'impact
de l'urbanisation sur l'environnement, les problèmes environnementaux en milieu urbain, la
dynamique urbaine en Afrique subsaharienne et les stratégies.
51
Des différents ouvrages consultés, certains nous ont paru très fondamentaux pour notre étude.
Concernant, les documents relatifs à la dynamique urbaine de Daloa, nous nous sommes plus
attardé sur :
La thèse de doctorat 3œe cycle de ALLA Della André ( 1991) intitulée « Dynamisme de l'espace
péri-urbain de Daloa : étude géographique ». Cette thèse qui fut d'un grand intérêt nous a
permis d'appréhender l'évolution urbaine de la cité des antilopes depuis 1955 à 1988 tant au
niveau spatio-démographique qu'au niveau des équipements socio-économiques. L'ouvrage Atlas
des villes : Abengourou, Abidjan, Bondoukou, Bouaké, Daloa, Korhogo, Man, Odienné, San
Pedro et Yamoussoukro (Direction générale du développement de l'économie Régionale, 2009)
nous a renseigné sur la situation actualisée de la ville d Daloa (la situation géographique, les
caractéristiques physiques, les caractéristiques sociodémographiques, les caractéristiques
économiques, l'environnement et les ressources naturelles, l'occupation du sol les équipements
socio-économiques et les réseaux).
Le rapport de l'enquète PDI-FAC, 2005 (MSVG/UNFPA, 2007) : « Conditions de vie des
personnes déplacées et des familles d'accueil en zone gouvernementale, résultats de /'enquête»
produite par le ministère ivoirien de 1a solidarité et des victimes de guerre nous a instruit sur les
conditions socio-économiques des populations déplacées internes et sur celles de leur fami11e
d'accueil (accès au service de base, niveau d'instruction, taille du ménage, niveau de revenu.
7-1-3- Les donnëes cartographiques
La carte est la représentation des réalités spatiales observées aussi bien au plan physique, humain
qu'économique. Elle permet également d'observer les discontinuités spatiales de divers
phénomènes. Un seul type de carte a retenu notre attention: il s'agit du plan de la ville de Daloa.
Nous avons eu recours aux cartes de base réalisées par le BNETD au 1/50 000 et 1/200000 dans
le cadre de l'atlas des grandes villes. Ces travaux furent financés par le programme de soutien à
la décentralisation, à l'aménagement du territoire et de l'Union Européenne en janvier 2009.
Ces cartes portent sur le site urbain, le mode d'occupation du sol, le réseau viaire, le réseau
d'électricité et le réseau d'eau potable. Les cartes ont contribué à une description plus
approfondie des réalités spatiales observées (physiques. humaines et économiques). Elles ont
permis la vérification de l'exactitude de la localisation et de la toponymie des sites habités.
S2
Nous avons bénéficié de la carte d'assemblage de Daloa au 1/50 000 réalisée en 2009 par le
cabinet du géomètre expert DJESSAN. Cette carte renferme les différents lotissements réalisés
avant et après 2008. Elle présente l'évolution spatiale de la ville très marquée au sud et au nord.
Aussi, nous avons consulté les plans du réseau d'assainissement de la ville auprès de la SODECI
de Daloa. Confectionnés au 1 /5 000, ainsi que les plans réseau présentent les parcellaires des
zones de la ville couvertes par le réseau d'eau potable.
Les plans d'urbanisme directeur au 1/50 000 présentent le parcellaire de la ville mais également
des données relatives à la topographie de la v ille , au réseau d'eau . Ils on t été réalisés par Je
BNETDen 1994.
7-2- L 'observation directe
L'observation a été l'occasion de parcourir la ville tout comme ses environs afin d'appréhender
les réalités liées à la vie urbaine et au service de de la gestion de l'environnement.
Aussi, elle a pennis de faire des constats (L'état des infrastructures et équipements) et de jeter les
bases de réflexions devant argumenter notre problématique. Les principales entités observées
sont essentiellement le cadre environnemental, les équipements, les infrastructures
(d'assainissement, de santé, éducatives, hydrau1iques, routières) et l'habitat. Les visites ont eu
lieu en février, mars. avril, mai. juin et juillet 2013. El1e a constitué à sillonner les artères, les
lieux publics (marché, gares, hôpitaux) de la ville afin d'appréhender ses réalités vivantes et de sa
population. Ces différentes observations nous ont permis de constater l'insuffisance des infrastructures et
équipements ainsi que leur niveau de dégradation très avancé.
Au terme de cette observation, l'on peut retenir que la ville de Daloa est confrontée à une
insalubrité. Les rues de plusieurs quartiers sont dégradées et contiennent pour la plupart des
crevasses dans lesquelles stagnent les eaux usées qui dégagent des odeurs nauséabondes.
La population déverse les eaux usées, (vannes, lessive et vaisselles) et les ordures dans les rues.
Au moyen d'un appareil numérique nous avons pu capter quelques images lors de nos différentes
visites sur notre terrain d'étude. Les documents et l'observation de terrain ont permis de faire
l'inventaire.
53
7.3. L'inventaire
Dans le cadre de notre étude, l'inventaire a servi à répertorier tous les équipements, les
infrastructures (assainissement. routières, scolaires, gares et marchés), les services (techniques de
la mairie, d'hygiène et sanitaires, de la SODECI et CIE) et les réalisations de divers ordres (les
caniveaux, la voirie, les décharges) de 1a mairie, de conseil général el de l'Etat ainsi que
l'effectif des quartiers que compte la ville de Da1oa. Les infonnations recueillies concernent les
établissements scolaires, sanitaires, les équipements socio-culturels, les marchés, les voies de
communications et les réseaux divers ainsi que les services de l'environnement et de
l'administration. Nous avons donc repéré :
33 quartiers;
04 dispensaires ;
03 PMI ,01 SSSU, 01 CHU, 01 CAT, 01 PRT, 01 morgue;
15 pharmacies ;
115 écoles primaires et 07 établissements secondaires ;
01 université ;
I I établissements de sécurité ;
27 autres services;
08 marchés;
47,380 km de longueur de tronçon de bitume dont 26,114 km en bon étal el 21,266 en
mauvais état;
453 km de tronçon en terre dont 93,02 en bon état, 161,58 km en mauvaise état et
161,58 km de tronçon non encore ouvert.
Nos investigations ont consisté à recenser l'existant. Les principales sources ont été les
inventaires réalisés par les rapports du BNETD, de l'Union Européenne, les programmes
triennaux de la mairie et du conseil général.
Leur répartition et distribution spatiale nous a permis d'apprécier le niveau d'équipements de la
ville. De cet inventaire, il est ressorti que les quartiers centraux sont plus équipés mais de façon
générale, la ville souffre de manque d'équipement et d'infrastructures. Il appert aussi de cet
inventaire que l'existant est en voie de dégradation.
54
7-4- L'enquête
7-4-1-Les entretiens
Au cours de plusieurs visites opérées en 2013, trois guides d'entretien ont été élaborés. Nous
avons employé cette méthode de préférence pour nos enquêtes auprès des autorités municipales
de la commune. Au terme de loi, le maire est le garant dans la gestion de la ville. Il joue un rôle
d'animateur de la vie dans les cités urbaines. Les représentants de ce dernier ont été soum is à un
guide d'entretien. Notre entretien est axé sur leur politique en matière de protection et de gestion
de l'environnement. li a été question de nous renseigner sur les moyens dont dispose la
municipalité pour conduire les différents programmes triennaux. Aussi, l'entretien a-t-il porté sur
la politique de gestion de l'environnement. la pollution, les problèmes d'évacuation des eaux,
l'absence de commodité, les problèmes d'insalubrité, la prolifération des quartiers précaires et le
profil pathologique. Pour être plus efficace dans notre démarche, nous avons confectionné divers
guides d'entretien qui nous ont permis de mieux nous orienter dans les différents services
municipaux (services techniques, financiers et les services administratifs). Aux sorties des
différents entretiens, il nous a été pcnnis de déceler les réalités propres à chaque service. Outre
les services municipaux, un guide a été destiné au Directeur de l'Hôpital Général. L'entretien
concerne le niveau de dégradation de ces locaux, la production des déchets médicaux et son
environnement immédiat afin d'apprécier le problème à sa juste valeur. Aussi, cela a permis de
connaître les moyens d'intervention afin qu'ils répondent aux normes internationales d'une part
et d'autre part savoir s'ils sont capables de juguler les problèmes de la dégradation de
l'environnement sanitaire. Enfin. dans les différents services, il s'agissait pour nous de savoir si
la présence des aménagements dans la commune est appropriée dans Je but d'apprécier leur
impact sur l'état de l'environnement. Au terme de cet entretien, l'avis des populations a été
recueilli. Ainsi, des chefs de ménage ont été consultés dans le but de connaitre l' aspiration des
populations et leur opinion sur la gestion de la ville. Ainsi, dans chacun des quartiers de la ville
les chefs de ménages ont été sélectionnés en fonction de la typologie de l'habitat. Tout ceci dans
le but de montrer l'impact des ménages sur l'état de l'environnement.
Les entretiens nous ont pennis d'apprécier l'impact du processus de l'urbanisation sur le cadre de
vie de la population.
55
74-2- L'enquête par questionnaire
L'enquête a été menée avec l'assistance de trois élèves de la terminale du Lycée Moderne et
Classique 1 et deux instituteurs du groupe scolaire de l'école primaire et publique (d'Orly) de la
ville. Le questionnaire conçu à cet effet est structuré en cinq parties : La première partie
renseigne sur le profil du chef de ménage. La deuxième partie donne des informations sur
l'habitat. La troisième partie porte sur les quartiers et leurs caractéristiques. La quatrième partie,
aborde le volet du cadre de vie des populations. Quant à la quatrième partie. elle concerne les
actions émises par les populations et les solutions envisageables pour un meilleur cadre de vie ..
A cette étape de l'échantillonnage. le choix de la taille de notre échantillon s'est appuyé sur les
résultats provisoires de l'INS en 2008. La ville de Daloa compte 28570 ménages y compris les
quartiers non déterminés.
Nous avons retenu un échantillon de 852 ménages soit 3%. A partir de critères jugés pertinents
la méthode du choix raisonné nous a permis de faire le choix de nos échantillons.
La taille de l'échantillon obtenue est 852 chefs de ménages. En ce qui concerne la taille de
l'échantillon par quartier, elle est obtenue en multipliant l'échantillon des ménages de chaque
type de quartiers à enquêter par le
Les résultats sont restitués dans le tableau ci-dessous selon les types de quartiers. Nous avons
choisi d'enquêter dans tous les quartiers de la ville que nous avons choisi 852 chefs de ménages à
interroger proportionnellement au poids démographique de chaque quartier. Le choix de la taille
de l'échantillon enquêté s'est appuyé sur les résultats provisoires de l'Institut National de la
Statistique (INS, 2008). A cette époque, la ville de Daloa comptait 33 quartiers .. Cet échantillon
sera rendu assez représentatif à travers les critères de sélection qui nous permettent de couvrir
plus largement notre zone d'étude.
Typologie de l'habitat ;
La nationalité des chefs de ménage ;
Le niveau d'instruction.
Pour se faire, nous avons tenu compte de la typologie des quartiers et de l'habitat, mais surtout
de l'impact de la pression démographique sur le cadre de vie des populations de la ville de
Daloa.
56
Le paysage urbain de Daloa reste hétérogène. On y rencontre plusieurs types d'habitat en
fonction de leur niveau de service, de leur mode de construction et de la densité de l'occupation
du sol (précaire, évolutif, économ ique et de standing).
Ces habitats, de par leur caractère dom inant, confèrent au quartier sa typologie. A insi, nous
avons les quartiers résidentiels, économiques, évolutifs, autochtones et précaires. Notre
population cible a été les chefs de ménages car ce sont eux les principaux gestionnaires des
cadres de vie.
L 'effectif des chefs de ménage est 28403 (sans les quartiers non définis) dans les cinq types de
quartiers : à savoir, les quartiers résidentiels, économiques. évolutifs, autochtones et précaires.
Le choix de la taille de l'échantillon.
57
Tableau de la répartition des ménages enqaeté, par types de qaartien à Daloa
N" 1 Nom du quartier Effectif des ménages Typologie du quartier Ménages eequërës par quartiers
Abattoir l 1624 Evolutif 49
Aviation 654 Economique 20
B110ulc! 524 Evolutif 16
Rcllc-villc 1350 Economique 40
Commerce 370 Résidcnlicl li
Dalolabia 925 Evolutif 28
Sud A (garage 7.af) 1410 Economique 42
Sud e (Abattoir 2) 1737 """""' 52
Sud C Oycée fatigua) 157 Evolutif 5 10 SudD(savonncric) 613 """""' 18
li Dioulabougou 1433 Economique 43
12 Evêché 79 Résidentiel ' 13 Gbculivillc 828 Autochtone 25
14 Gbobélé 1383 E\lolutîf 41
15 Hubenon 1641 Evolutif 49
16 Kennedy 948 Evolutif 28
17 K.irmim 125 Résidentiel 5 18 Labia 591 autochtone 18 19 Lobia 1 326 autochtone 10
20 l.obia 2 899 Précaire 27 21 Marais 1657 Evolutif 50 22 Mossidougou 1294 """""' 39 23 Orly 944 Economique 28 24 Orly camp-militaire 2269 &:onomiquc 68
" Orly Escedrcn 700 Pm,,ùn, 21
26 Ouolof 247 Evolutif 27 Piscine 221 R~dcnticl
2K Segou 258 Evolutif
29 Soleil 987 Evolutif 30
30 So1cil2 1000 •.•..... 30 31 Tazibouo 809 aulochtone 24 32 T. Ecole française 107 Résidentiel
33 T.Ew-Major 293 Résidentiel Total 28403 1 8'2
Source Nos enquêtes, 2013
58
Pour sélectionner les chefs de ménages de chaque quartier spécifique à interroger. nous avons
effectué l'opération suivante:
(Effectif des chefs de ménages du quartier X par l'échantillon/ l'effectif des ménages
Exemple : Soleil 2 : 1000 x 852 / 28403 = 30 ménages
Tableau des résultats des effectüs des ménages selon les différents quartiers
Types de quartiers Effectifs des ménages Effectifs des ménages à
enquêter
Résidentiels 1521 46
Economiques 7143 214
Evolutifs 10942 328
Autochtones 2554 77
Précaires 6243 187
Total 28403 852
Source : Nos enquêtes, 2013
Choix des chefs de ménages
Nous avons administré le questionnaire au chef de ménage ou à défaut sa conjointe pour
différentes raisons. L'intérêt du choix du chef de ménage réside dans l'idée qu'étant responsable
d'unité familiale. son comportement en matière de dégradation de l'environnement peut
influencer les autres membres de la concession. De ce point de vue, les informations qu'il fournit
sur la cellule familiale dirigée nous paraissent crédibles. Quant à la dame du ménage, elle est la personne à qui les tâches ménagères reviennent d'office.
Ne pas tenir compte de son avis constituerait un handicap pour cette étude. Suivant la taille de
notre échantillon, nous avons décidé d'interroger les chefs ou dames de ménages par quartier sur
la base des réalités socio-culturelles observées lors de notre pré-enquête. En effet, dans les
quartiers évolutifs conunc précaires restructurés, on note une forte concentration d'habitation sur
un lot contrairement aux quartiers résidentiels où elle est unique. Aussi. dans une concession, il y
a plusieurs ménages qui dépendent d'un même revenu et partage le plus souvent un mode
d'alimentation en eau identique.
A l'intérieur de chaque quartier, ces personnes sont choisies en fonction du type d'habitat et de la
profession. Une meilleure couverture géographique de l'espace d'étude exige la détennination
59
d'un pas de sondage minimal entre deux ménages enquêtés dans chaque type de quartier. Pour y
parvenir. nous avons fixé de manière aléatoire le pas de sondage à 10 lots. Vu la configuration
des habitats précaires avec beaucoup d'imbrication de logement, nous avons choisi le premier
ménage que nous rencontrons dans la concession. Pour le prochain, nous avons compté
respectivement 10 concessions suivant l'alignement déterminé par la carte de repérage. Dans une
concession à plusieurs ménages nous choisissons toujours le chef de ménage Je plus ancien. En
cas d'absence ou de refus du chef de ménage choisi, nous passons à celui de la concession le plus
ancien. Dans les quartiers à habitat évolutif nous appliquons le même procédé que dans les
quartiers autochtones et précaires.
Concernant les quartiers résidentiels, nous retrouvons des logements économiques groupés ou
individuels (villa) et les logements collectifs où il y a un ménage par logement.
Dans les logements économiques, le premier ménage enquêté est choisi dans le premier lot puis
les autres, en suivant les pas de sondage respectivement de 10 tout en respectant l'effectif des
ménages à interroger.
8- LE TRAITEMENT DESINFORMATIONS
Les données collectées ont été sownis à un traitement. Pour ce faire, nous avons eu recours à
différents types de traitement selon la nature des informations collectées. Il s'agit de l'analyse
statistique des données de l'enquête et de l'analyse de la cartographie thématique puis de la
photographie.
Le traitement statistique
Un traitement manuel des informations, s'est avéré nécessaire, aussi bien d'ordre qualitatif que
quantitatif obtenues à partir de nos investigations. Les résultats des investigations obtenus auprès
des services publics, parapublics et des opérateurs économiques intervenant dans notre
thématique ont été réunis à l'intérieur de matrice spatiale d'informations comprenant en lignes de
localités étudiées et en colonnes différentes types de variables relatives à la ville de Daloa. Cette
matrice d'information s'est avérée très utile, dans la mesure où elle a permis de faire le diagnostic
de façon synoptique. TI faut retenir que cette matrice a concentré plusieurs une multitude
d'informations provenant de divers tableau contenant les informations collectées çà et là auprès
des services de l'administration et de leurs responsables. Les tableaux réalisés, l'ont été suivant
60
une chronologie permettant de saisir la dynamique spatio-démographique, le niveau des
infrastructures et équipements et les dépenses effectuées par la municipalité.
Le dépouîllcmcnt des données de l'enquête par questionnaire a été possible grâce au module des
tableaux croisés dynamiques sur Microsoft Exccl version 2007. Cc module nous a permis
d'automatiser le dépouillement et d'élaborer des tableaux statistiques à une ou double entrée
issus de croisements des variables les plus pertinentes. Une fois les tableaux statistiques obtenus,
nous nous sommes engagés dans une analyse quantitative des données ressorties à travers un
traitement graphique opéré grâce au logiciel Excel. Cela nous a permis d'obtenir divers ratios et
un ensemble de graphiques permettant de montrer l'ampleur de la dégradation de
l'environnement lié à l'urbanisation, des analyses statistiques sur la problématique et de
l'incidence de l'urbanisation sur l'environnement.
Il est important de révéler que dans notre démarche plusieurs calculs manuels préliminaires ont
été effectués pour une meilleure exploitation des données Obtenues. Ainsi, les procédés les plus
simples de la statistique descriptive pour calculer des sommes et des moyennes arithmétiques ont
été utilisés.
Le traitement cartographique et photographique.
Certaines données traitées ont été traduîtes en cartes dans le cadre de cette étude. A cet effet, les
cartes de base réalisées par le BNETD au 1/50 000 dans le cadre de J'atlas des grandes villes
(2009), la carte d'assemblage de Daloa au 1/50 000 établie en 2009 par le cabinet du géomètre
expert Djessan. les plans du réseau d'eau par zone de la ville au 1/5 000 de la SODECI de Daloa
et les plans d'wbanisme directeur au 1/50 000 de la ville confectionné par le BNETD en 1994
nous été d'un apport précieux. Grâce à ces plans nous avons pu concevoir el actualiser des cartes
relatives à l'évolution spatiale de la ville, à la distribution spatiale de la population, à la typologie
des quartiers, à la répartition spatiale des problèmes environnementaux à travers les quartiers
(Koukougnon, 2012).
Le traitement de ces cartes s'est faite à travers les logiciels de cartographie Arc-View, Mapp-lnfo
et Adobe Illustrator pour spatialiser nos informations et comprendre comment le phénomène de
l'wbanisation impact sur l'environnement pour concourir à sa dégradation. En ce qui concerne
les données démographiques, nous avons recours aux résultats du RGPH qui a permis de faire
des observations durant les trois périodes 1988, 1998, 2008. Au niveau des graphiques.
61
leur confection a été possible grâce à Microsoft Excel. Aussi, avons-nous eu recours aux
photos pour illustrer certaines réalités.
Le traitement qualitatif Toutes les informations recueillies auprès des différents interlocuteurs dans les services de
l'administration générale et dans la littérature en général ont été ordonnées et reparties selon leurs
spécificités. Par la suite nous avons tenté de confronter les informations obtenues avec cel1es
contenues dans la littérature relative à notre problématique. Précisément. cette démarche nous
permet de faire une concordance entre des problèmes relevés durant nos investigations et la
croissance urbaine.
En somme, l'analyse de toutes ces données recueillies se fera en trois grandes parties que
comporte ce travail.
La première partie met en évidence le cadre de l'urbanisation de Daloa. A cet effet, Daloa
connait une croissance urbaine qui se manifeste par une dynamique démographique et spatiale.
A cette dynamique s'ajoute un paysage urbain qui se marqué par une insuffisance des
infrastructures et équipements qui pour la plupart sont soumis à un délabrement sans pareille et
parsèment son espace urbain.
La deuxième partie se donne d'aborder plus explicitement la relation entre le cadre de
l'urbanisation qui constitue les facteurs de la dégradation de l'environnement. Cette dégradation
met en évidence les différentes répercussions engendrées sur le cadre de vie et la structuration de
t • espace et de sa population. Enfin. la troisième partie s'intéresse aux différentes stratégies et les actions menées par la
population et les autorités en charge de la gestion de la ville et proposer des orientations
stratégiques pour son développement durable. Nous y développons la capacité d'intervention des
acteurs locaux, les actions des structures étatiques. des partenaires au développement et les
orientations stratégiques pour une gestion et un développement durable. Cette partie explique les
processus qui serviront à aplanir l'incidence de l'urbanisation sur l'environnement.
Les interventions des pouvoirs publics et les réponses des populations "citadins" seront analysés
pour une meilleure gestion et examiner les différentes défaillances. Afin, nous proposerons des
solutions meilleurs pour un environnement sain et une urbanisation contrôlée pour sauvegarder
1 'environnement.
62
Tableau synoptique
Questions de Recherches I Objectifs I Hypothèses Variables d'analyse: Méthodes de Collectes
Quel est le cadn: de I Présenter le cadre de I L'état des 6quipc:mcnts de la l'urbanisation de Daloa? l'urbanisation de Daloa. ville de Daloa ne permet pes
d'assurer un meilleur cadre de vie de la population.
-La densité de la population, le volume de la population. l'évolution de la population l.'effecrif des quartiers, la superficie de chaque quartier, lestypesd'activÎté' introduitcs, L'effectif des infrastrucwres d'as.sainisscmcnt, des ordures, sanitaires éducatives.
- Rcchctchc docwncntaire. -Enquetedeterrain -Observation
-Représentation : Carte. --Graphique Tableaux statistiques
Quelles sont les facteurs de l'uroanisation accélérée et nonmaitrisée9W'lccadrcdc vie des populations conséquences qui détoulcnt
Analyser les Iacieers de la ! .es problèmes dtgradation de environnementaux l'environnement et les rencontrés dans la ville de conséquences qui en Daloa sont cogcndr6s par le découlent de l'arban.isation processus de l'urbanisation acdlérée et non mahrisée accélérée de la ville de sur le cadre de vie des Daloa populations de Daloa
-Les socio di!mographiques, -Les variables relatives aux 111,.-tivit~ : nature et types d'activités -Lee variables d'impact
• Recherche documentaire -Enqu!tedetcrrain -Photos ·Ob!!Cf'Yation
-Représentation cartographique • • Tableaux statistiques 0Rcpréscnlationc:artographique, -Photographiques, • Tableaux statistiques
Quelles sont 1.:s stratégies et I Analyser les stratégiques et I Les stratégies les polklqucs propcsëes les politiques menées par les n'assurent pour un dtveloppement acteurs pour un convenablement durable? développement durable. présm-atîon
l'environnement.
-Le mode de gestion des 1-0bservation menées I ordures ménagères et • Recherche docu.mcntairc
p11.~ sanitaires. • Photos la -l.e type de réseaux de de drainage des canalisations • Enquête d'opimon
• L'effectif de bas fond à ordure par quwtier
-Représentation cartographique, -Photographiques, -Tllhlcauxstatistiqucs
63
PREMIERE PARTIE
LE CADRE DE L'URBANISATION DE DALDA
Cette partie traite des conditions générales du développement de la ville tant au niveau du
processus d'urbanisation accéléré et non maîtrisée de la ville de Daloa. L'extension spatiale est
étroitement liée aux phases de fortes croissances démographiques. Ainsi l'analyse de la
croissance démographique permettra d'apprécier l'occupation progressive de l'espace urbain et
par conséquent d'analyser le caractère dégradant de son paysage urbain. L'étude de l'évolution
spatiale et de la démographie de Daloa constituent des éléments indispensables pour cerner la
pression urbaine que subie l'environnement.
64
CHAPITRE 1 : LA DYNAMIQUE URBAINE DE DALOA
Cc chapitre met en exergue la croissance démographique, l'évolution spatiale et la prolifération
des différentes activités économiques de la ville de Daloa. Les actions de développement
entreprises dans la ville a entrainé l'afflux important de la population qui, à son tour a provoqué
une expansion démesurée de l'espace urbain et la croissance des activités économiques
inorganisées. Ainsi, sera- t' -il question pour nous de mettre en exergue la dynamique urbaine en
relation avec la dégradation de l'environnement.
1-1- La dynamique spatiale de la ville de Daloa
La dynamique spatiale de la ville de Da1oa se traduit par la progression des surfaces consacrées à
la construction des logements, des équipements et infra.'itructures. Cc fait constitue la dimension
la plus originale de la transformation et de la croissance désordonnée et anarchique de la ville de
Daloa.
1-1-1- Genèse de la ville de Daloa
1-1-1-1- L'histoire de Daloa
L'histoire de la création de DaJoa remonte en 1873 par l'ancêtre Da1o. Elle enseigne qu'aux
environs de 1873, il n'existait pas à proprement parler de village à l'emplacement actuel de la
ville de Daloa. La ville est située dans la région administrative du haut Sassandra, dans le centre
ouest de la Côte d'ivoire. Elle est limitée au sud par le département d'lssia, au nord par le
département de V avoua, à l'ouest par la sous-préfecture de Zoukougbeu, à l'est par le
département de Bouaflé), un tout petit hameau en pleine forêt tropicale (aux alentours de l'hôtel
ambassadew) habitée par des chasseurs dont le plus célèbre répondait au nom de Dalo d'ethnie
bété venu de la région du yukolu (actuelle région de Saioua). Pour la petite histoire le nom de
Daloa proviendrait d'un quiproquo qui s'est produit à l'arrivée des européens. Ceux-ci en quête
de savoir et de renseignements, trouvèrent dans un champ (aux environs de l'actuel centre
artisanal) l'épouse de Dalo qui travaillait et lui demandèrent où se trouvait son époux. Celle-ci
n'ayant pas compris. et certainement ayant peur de ces étranges personnes appela son mari qui
labourait non loin de là: << Dalo. Ah!... Dalo. Ah ! ... ». Les Européens ont alors noté Daloa, ce
qui aurait donné le nom à la ville ectuelle « Oaloa » (www.daJoa.com)
65
La période coloniale a aussi imprimé son histoire à cet espace. C'est par la volonté coloniale d'en
faire un poste militaire que la cité des antilopes a été érigée en agglomération urbaine en 1905.
Depuis cette date et malgré bien des échauffourées avec les autochtones ( déportation et mon de
Zoukou Gbéli à Zuénoula en 1922), la ville va très vite évoluer. D'une fonction purement
stratégique et militaire au départ, elle est dès 1912, nommée chef-lieu du haut Sassaudra. Vers
1920, Daloa présentait l'aspect d'une grande ville avec son marché, son quartier administratif et
commercial, les quartiers bété (actuels villages englobés) et dioula Le 28 Mars 1959, à la faveur
du décret qui créa les quatre premiers départements, Daloa est nommée chef-lieu de
département. Après l'accession du pays à l'indépendance (07 Août 1960), le 07 Novembre 1963
deux nouveaux départements furent crées (l'Est et le Centre Ouest). La vi11e de Daloa devînt
préfecture et chef-lieu du nouveau département du Centre Ouest du pays.
La loi du 21 Janvier 1969. ponant division du territoire en vingt-quatre départements ne modifia
pas le statut de la ville de Daloa. Mais un nouvel éclatement intervint en 1970, avec la création du
département d'Issia, et l'érection de Vavoua en chef-lieu de département. Depuis le 16 Janvier
1991, la ville obtient une prépondérance politico-administrative accrue, en étant désignée chef
lieu de région du Centre- Ouest à la faveur du nouveau découpage administratif. La ville de
Daloa est créée de l'union de quatre villages : Lobia, Labia, Gbeuliville et Tazibouo en bordure
des pistes Nord-Sud et Est-Ouest L'évolution de la ville s'est faite progressivement autour de ces
villages. L'arrivée du gouverneur Peraldi en 1940, donne à la ville un nouveau visage.
l-1·1-2- Origine des quartien
Le gouverneur crée alors une ville avec un centre et cinq quartiers :
Quartier administratif;
Quartier de logement de fonction au Sud du précédent, c'est-à-dire au Sud du quartier
administratif ;
Quartier commercial de part et d'autre de la voie Nord-Sud ;
Zone d'activités industrielles sur la route de Man;
Quartier dit »Africain », limité au Sud par une zone basse marécageuse.
C'est en 1958 que la ville va connaître une véritable allure urbaine. Elle couvrait pendant cette
époque 242 hectares dont 3/4 des terrains urbanisables sont prévus par le plan Péraldi. Le quartier
«Africain» est saturé et la ville va s'étendre au centre de la zone basse marécageuse pour créer
66
le quartier « Marais » en 1959. Mais en 1960, à cause des problèmes fonciers, l'extension de la
ville se voit bloquée vers les directions Ouest, Sud et Est. La ville se développe alors vers le Nord
par la création des quartiers populaires Belleville, Aviation et Gbobélé du Nord-est et le nouveau
quartier résidentiel « Piscine » inauguré en 1967 au Nord-est. En 1970. la ville couvre 645
hectares. A cette époque, l'urbanisation est stoppée : les terrains sont rares pour le plus grand
nombre des habitants et i1 s'agit de « boucher les trous » en densifiant les lotissements déjà
appliqués.
Mais en 1974, l'occupation spontanée du flanc de la colline ouest qui deviendra le quartier
Huberson, du nom du préfet de l'époque relance l'urbanisation de OaJoa. En 1975. la ville couvre
838 hectares pour atteindre 1340 hectares en 1980. Les terrains devenant rares. une forte
occupation spontanée conduit à la création du quartier Bracodî au Nord-Ouest et Abattoir Il au
Sud-Est. A la même période, la gendarmerie occupa 45 hectares à l'entrée de la ville sur la route
d'Abidjan et 15 hectares à la sortie sur la route d'Issia. Deux quartiers résidentiels sont aussi
créés : Orly et Tazibouo Il.
Aujourd'hui, Da1oa est composée de la seule préfecture qu'elle représente, d'une dense zone
rurale environnante composée de 109 villages et de 17 tribus et d'un noyau urbain de 33
quartiers, entourés d'une zone suburbaine comptant sept villages-quartiers annexés récemment
(1986) pour l'extension de la commune. Capital de la région du Haut-Sassandra, avec 200000
habitants d'estimation en 2007, Daloa est classée troisième vi11e de la Côte d'Ivoire. Située au
carrefour des routes nationales Man-Abidjan et Odienné-San-Pedro, Daloa connaît un trafic
routier conséquent.
1-1-1-3- Origine du peuplement du site
L'histoire du peuplement du département de Daloa est intimement liée à celle de la région du
Centre Ouest de la Côte d'Ivoire actuelle. Les autochtones seraient des peuples qui habitaient la
région avant le début de l'économie de plantation (1950). Il s'agit principalement des Gban
(Gagou), des bétés et des Gouro. La connaissance de l'histoire de chacune de ces ethnies est
nécessaire, même si une place particulière est par la suite réservée aux bété qui représentent plus
de la moitié de la population autochtone du département de Daloa. Au côté de ces peuples
autochtones, il y a les allogènes qui sont venus s'installer dans la zone avec l'introduction des
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cultures de rentes que sont le café et le cacao. Ce sont pour les principaux et par ordre d'arrivée
les mossi, les dioula, les baoulé les sénoufo, les maliens, les béninois, etc.
1·1·2· Les signes de l'urbanisation
1·1·2·1· Une allure rapide de l'urbanisation de Daloa
Le développement urbain est en Côte d'Ivoire un phénomène du IT siècle. La création des villes émane de la colonisation qui a comblé un souci d'occupation effective du territoire par le
biais du contrôle des postes militaires et administratifs ; et aux besoins crées par la mise en valeur
de la zone forestière dont est issue notre zone d'étude (Daloa). Cette allure concerne le rythme de
la croissance et des aspects régionaux qui résultent de la répartition des villes. Le développement
urbain est dominé par l'accélération du phénomène à partir de 1950. F.n 1970, Abidjan était une
métropole de 600.000 habitants environ. Bouaké à 130.000 habitants au moins alors que la ville
de Daloa n'avait même pas frôlé ou n'avoisinait pas encore 100.000 habitants, on l'estimait à
50.000 habitants.
Pendant ce temps, l'ensemble du pays est parsemé de villes moyennes de 20.000 habitants et de
nombreuses petites villes (Cotten, 1982).
La population ivoirienne était estimée à 5.114.000 habitants, la population urbaine à 1.438.000 et
le taux d'urbanisation à 28,1% (on appelait villes les agglomérations de 4.000 habitants et plus
qui sont des chefs-lieux administratifs.
1·1·2·2· Daloa: en voie de centre urbain La ville de Daloa naissait dans un souci de contrôle et de mise en place du dispositif colonial,
d'où l'installation d'un poste militaire.
En effet, les colonisateurs avaient pour but majeur de briser les activités cynégétiques et
guerrières de mettre fin aux nombreux conflits entre vilJages et intégrer les populations dans un
espace désormais fixe.
1-1 ·2·3· Les postes m.ilitaires initiateurs des centres urbahu Dans le souci d'instaurer la mise en place du dispositif colonial. des cultures pérennes (café,
cacao) et de réfuter toutes résistances, les français ont entrepris l'installation des postes à Daloa
en 1904. Ces postes constituaient des bases militaires et devraient servir à l'extension coloniale
en tant que point d'appui pour la conquête des autres régions bété. Cette initiative sera confrontée
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aux nombreux problèmes que lu i poseront les autochtones. C'est ainsi que la manifestation
hostile et intransigeante des populations face à l'invasion plus marquée du colonialiste verra le
jour. Cette vue est corroborée par la présence d'un homme nommé"Zoku'O .Gbéli' qui se
confond avec l'histoire de la ville. En effet. l'un des quartiers porte le nom"Gbeuliv ille" . Cet
homme était vaillant. courageux et tém éraire. Pendant la colonisation ses prises de positions
contre le « blanc )> lui coûteront la vie en 1912. Les français ne démordront pas face aux
manifestations, ils vont finir par vaincre leurs sujets après plusieurs défaites. Ils installeront des
postes administratifs et militaires véritables précurseurs de l'urbanisation en pays bété,
En définitive, la localisation géographique du pays bété nomme ce cours nouveau imposé manu
militari aux colonisés et annonce de futures transformations socio-économiques: l'obligation de
payer l'impôt, de cultiver et de vendre certains produits (cola. caoutchouc) pour son
recouvrement, le travail forcé destiné aux aménagements d'in.frasrrucrures sont autant d'éléments
qui tout à la fois requièrent et justifient la maîtrise de l'espace et de l'habitat.
1-1-2-4-Les postes adlDinistratif~ esson de l'urbanisation
L'urbanisation récente a une autre cause primordiale. l'ordre administratif. Pendant l'époque
coloniale, les villes furent d'abord des postes militaires puis administratifs, chefs-lieux de cercles
de subdivision. Depuis l'indépendance, le gouvernement ivoirien a progressivement mis en place
une administration proche des administrés. Vers 1920, après la première guerre mondiale, Da1oa
présentait déjà l'aspect d'une ville coquette. Jusqu'en 1912, la ville était dotée de ces premiers
équipements et infrastructures (voies de communication. hôpital. collège.). Tous ces équipements
renforçaient donc le statut administratif de la ville à savoir : la préfecture, l'hôpitaJ, le collège
d'enseignement général (CEG) et les lycées. Cette garnison d'infrastructures et d'équipements
viennent consolider la fonction de centre régional de Daloa.
La prolifération des postes administratifs dont bénéficie la ville de Daloa a entraîné des
investissements particulièrement dans la préfecture qui, chaque année est le siège des tètes de
l'indépendance. Les constructions de logements, les bâtiments administratifs, les lotissements de
quartiers, et du stade ont transformé profondément le paysage urbain de Daloa.
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J.J.J. Une urbanisation fondée sur le commerce et les migntions
1-1-3-1- Une fonction commerciale engendrée par le développement de l'économie de
plantation
Le développement de l'économie de plantation et de l'encadrement du monde paysan par les
unités agro-industrielles, constituent les caractères secondaires des villes ivoiriennes, précisément
de la zone forestière. Le développement urbain est en liaison étroite avec la progression de
l'économie de plantation. Les cultures du café et du cacao ont démarré tardivement en Côte
d'Ivoire. Quelques plantations de café avaient été expérimentées en pays sanwi à partir d'Assinie
à la fin du XIX' siècle. A Daloa, c'est à partir des années 1925-1930, que s'est mise en place une
économie de plantation fondée sur deux cultures arbustives, le café et le cacao, dont la
dynamique particulière donnera naissance quelques décennies plus tard, à ce que l'on est convenu
d'appeler une "'idéologie d'autochtone". Notons qu'un fait majeur a dominé le développement
de l'économie de plantation en pays bété et plus généralement dans le Centre-Ouest ivoirien. A
la différence d'autres régions de la colonie, tel le Sud-est où l'exploitation des cultures pérennes,
depuis le début du siècle, est essentiellement prise en compte par les populations autochtones.
La mise en va1eur de cette zone est délibérément conçue comme une entreprise de la colonisation
agricole. C'est l'image de cette capacité qui a permis à cette région de devenir la boucle du cacao
dans les années 1990. En plus des capacités agricoles, cette fonction lui a prévalu la bonne santé
de l'économie de plantation de la Côte d'Ivoire (Cotten, 1982).
Raison pour laquelle l'activité commerciale y est très importante. Les voies de communication
sont très développées et favorisent l'évacuation des produits industriels ou commerciaux sans le
moindre souci ou entrave vers les ports de San-Pedro et Abidjan. Les échanges permanents entre
la ville de Daloa et les autres villes ont fait de cette localité un pôle de développement pour ses
pays ruraux respectifs. L'on peut donc dire que l'économie de plantation a favorablement
contribué au développement du commerce dans la ville de Daloa. Cette situation de fait est
corroborée par la présence de plusieurs opérateurs économiques et revendeurs de produits
agricoles qui ont ouvert des maisons de commerce et des entreprises de stockage de cacao et du
café. Daloa est devenue un pôle attractif car elle constitue un véritable lieu de transaction des
produits agricoles.
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Force est de constater que l'agriculture de rente, précisément, le café et le cacao a réussi à
parvenir à être une source de richesse. Cette richesse a permis à plusieurs planteurs d'investir en
milieu urbain afin de participer à l'animation de la ville.
1-1-3-2- Les migrants, agents de l'urbanisation de Daloa
Dès les années vingt. de nombreux colons européens se taillent d'importantes plantations
(souvent de plusieurs centaines d'hectares chacune). Mais surtout elle devient grâce aux
encouragements de l'administration l'un des plus importants foyers d'immigration africaine. Il
s'agit dans une première phase d'anciens tirailleurs des troupes coloniales et de commerçants
malinké qui peuplent les postes et deviennent ainsi les principaux agents de l'urbanisation du
pays bété. ( Dozon ,1981); ensuite, de populations attirées par les possibilités de revenus qu'offre
la production cacaoyère. Ces populations sont issues de diverses origines. La plupart proviennent
de la savane ivoirienne (Malinké, Sénoufo) et des colonies soudaniennes limitrophes. (Maliens,
Burkinabés); d'autres du centre - est ivoirien, de l'imposant pays baoulé, qui ne cessera au fil
des années d'augmenter son contingent de migrants en direction du pays bété.
Amorcé depuis les débuts de la colonisation, ce mouvement d'Immigration a pris de plus en plus
d'ampleur au cours des décennies suivantes, notamment durant la _période 1950-1960 période où
les cours du café et du cacao étaient particulièrement élevés. et qui correspond par ail1eurs suite à
l'abolition du travail forcé, à l'arrivée sur le marché du travai1 agricole, d'une abondante main
d'œuvre d'où la prolifération de l'installation de Dioula, de burkinabcs et surtout de baoulé. Ces
mouvements ont atteint leur point culminant pendant la période 90, période pendant laquelle,
Daloa était le front pionnier pour ne pas dire la boucle du cacao. Par exemple, Daloa symbole de
l'urbanisation rapide du pays a connu un accroissement exceptionnel (8% environ) au cours de
cette période la population est passée de 7487 habitants à 173107 habitants. Enfin, toutes ces données ont concouru à l'essor de l'urbanisation et la croissance de Daloa. Si
les postes militaires et administratifs sont les facteurs déterminant les prémices de l'urbanisation
de Daloa, il n'en demeure pas moins que les mouvements migratoires en constituent le moteur.
1-1-3-3- La politique d'aménagement urbain propulseuse de l'administration urbaine
Au cours de la phase coloniale, l1administration s'inspire largement de la conception de la ville
forgée par la révolution industrielle. Durant cette époque, l'espace réel urbain en France est
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hiérarchisé, caractérisé par la séparation des quartiers huppés des quartiers prolétaires contrôlés
c'est-à-dire quadrillés, organisés et policés. Cet espace était également touché par la révolution
pasteurienne, c'est-à-dire qu'elle bénéficiait d'égouts, de services sanitaires et de moyens de
contrôle des épidémies (Kipré, cité par REPC! 2006).
La traduction de ces principes dans la ville coloniale en Côte d'Ivoire a permis d'asseoir une
administration de contrôle dans l'espace urbain. Pour ce faire, l'on a spécialisé des portions de
l'espace urbain parmi lesquels on distingue à Daloa par exemple trois zones distinctes, il y a
d'abord le quartier administratif et commercial. organisé autour de l'ancien noyau administratif et
la place du marché (Le quartier commerce).
Ensuite la zone résidentielle et ses extensions développées autours de la résidence de
l'administrateur colonial abritent aujourd'hui un habitat de haut standing, quelques équipements
collectifs et de services (Tazibouo, Evéché),
Les noyaux traditionnels où résident les indigènes appelés autrefois le quartier africain se sont
éclatés pour donner les extensions populaires qui représentent près de 80¾ du tissu urbain de
Daloa.
Le plan de Daloa est la traduction spatiale des principes d'organisation de la ville coloniale. Avec
la nouvelle politique économique, l'urbanisme et l'habitat apparaissent comme des secteurs
d'intervention prioritaires. Des équipements collectifs sont parsemés à travers la ville, cc sont les
dispensaires, les écoles, les magasins etc.
A l'indépendance, les nouvelles autorités politiques, c'est à dire les Africains en général et les
ivoiriens en particulier n'opèrent pas de rupture avec la logique de la ville européenne et de la
ville indigène. Elles vont bien au contraire amplifier les centres urbains comme structure de
contrôle administratif du territoire et développement économique (Paulais, cité par REPCI,
2006).
La politique urbaine a connu une évolution instruite par les exigences des périodes coloniales et
post coloniales. Au sortir de la deuxième guerre mondiale. une nouvelle politique coloniale
caractérisée par de nouveaux cadres institutionnels, des plans de développement est initiée. Ce
changement tient aux transformations politiques et économiques qui encouragent le
développement des infrastructures dans les colonies. Dans ce nouveau contexte, l'administration
coloniale intervient directement dans le financement des investissements plus coûteux, en vue de
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