351
Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE UFR-SHS Sciences de l'Homme et de la Sociéte lnatitut de Géographie Tropieale Cote attribuée par la bibliothèque Année académique: 2016-2017 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 THESE UNIQUE Pour l'obtention du grade de: Docteur de l'univenité Felix Houpbouët Boigny d' AbidjanCocody Spéeialité : Géographie OPTION : Environnement Psentée et soutenue publiquement le Mercredi 24 Mai 2017 par: YODE Gogoua Marius Sujet: URBANISATION ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT: Le cas de Daloa Sous la Direction de A TTA Ko:ffi Lazare, Maît re de Recherches Composition du Jury Psident: M. BARA Bi Youzan Daniel, Prof esseur Titulaire de Sociologie. Université Félix Houphouët-Boigny d' Abid jan-Cocody Directeur: M. ATTA Koffl Lazare, Maître de Recherches de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abid jan-Cocody Membres : M. TAPE Bldl Jean, Pr of esseur Titulaire de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abid jan-Cocody M. KOFFI Brou Émile, Pr of esseur Tit ulaire de Géographie, Université Alassane Ouatt ar a de Bouaké M. GOGBE Téré, Ma î t re de Conf érences de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abid jan-Cocody M. LOBA Akou Don Franck Valéry, Mw " tre de Conf érences de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody

Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

  • Upload
    others

  • View
    11

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

UFR-SHS Sciences de l'Homme et de la Sociéte

lnatitut de Géographie Tropieale

Cote attribuée par la bibliothèque

Année académique: 2016-2017 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

THESE UNIQUE

Pour l'obtention du grade de:

Docteur de l'univenité Felix Houpbouët Boigny d' Abidjan•Cocody

Spéeialité : Géographie

OPTION : Environnement

Présentée et soutenue publiquement le Mercredi 24 Mai 2017 par:

YODE Gogoua Marius

Sujet:

URBANISATION ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT: Le cas de Daloa Sous la Direction de A TTA Ko:ffi Lazare, Maître de Recherches

Composition du Jury

Président: M. BARA Bi Youzan Daniel, Professeur Titulaire de Sociologie. Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody

Directeur: M. ATTA Koffl Lazare, Maître de Recherches de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody

Membres : M. TAPE Bldl Jean, Professeur Titulaire de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody

M. KOFFI Brou Émile, Professeur Titulaire de Géographie, Université Alassane Ouattara de Bouaké

M. GOGBE Téré, Maître de Conférences de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody

M. LOBA Akou Don Franck Valéry, Mw"tre de Conférences de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny d' Abidjan-Cocody

Page 2: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

L'Hervcel ctes arl'l,\.ées l'a J"-ré e"" ctlrnvù:: OC<.l, ce q"-eJ'al ctéclcté arrlvera,

ce q"-e j'al résol"- s'ticcol'l,\.-pllrti" ssaf.e 1-f: :2-f

A la Vl,\.él'l,I.Olre cte la fel'l,I.Vl,\.f q"-l a falt cte 1'1,1.0l

L'nol'l,\.Vl,\.e q"-eje sC<.ls: i>. 1'1,1.tl Vl,\.ère fe"- rso Cjb1111i sUse.

TC<. ""'es j>lC<.S 1'1,1.0V\, CŒC<.Y stilgvce

A Vl,1./l fC<.tC<.Yt et te~Ye é-poC<.Se MAHO nio1:1tcl,(.~O 6Lsf.e Cl:1l'tie""ll\.t ctovct l"al'l,l.oC<.r et le soC<.tée"" ovct allégé toC<.tes ces a""""ées ct·étC<.ctes

A 1'1,1.0"'-ft.ls yot>S yollt1i,,,i,,, 1srt1!L q"-l a -partagé Vl,\.es rêves.

Evcsel'l,\.ble "'°"s avo= -pleC<.ré et rl, e""sel'l,\.ble "'-O"-S vcoC<.S SOl'l,\.1'1,1.es réj O"-ls

et vcoC<.s tNovcs YéC<.Ssl.

Et evcsel'l,\.ble "'°"s ferovcs ctes choix J>O"-Y le f"-tC<.r.

Page 3: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

SOMMAIRE

AV A NT-PROPOS ET REMERCIEMENTS ....•..•.•.•.••.....•.............•..••..•••.•••••••

INTRODUCTION GENERALE ...•••••.••••••••••••••..•••.............•...•....•................

PREMIERE PARTIE: LE CADRE DE L'URBANISATION DE DALOA............ 63

Chapitre 1 : La dynamique urbaine de Daloa.. .. .. .. . . .. . . .. .. . ... . .. . . . .. . . .. . . . . . . . .. . . .. 64

Chapitre 2 : Un paysage urbain marqué par la dégradation de ses infrastructures et

équipements . 106

DEUXIEME PARTIE: LES FACTEURS DE LA DEGRADATION DE

L'ENVIRONNEMENT ET LES CONSEQUENCES QUI EN DECOULENT .

Chapitre 3: Les facteurs de la dégradation de l'environnement..

Chapitre 4: L'impact du processus d'urbanisation sur le cadre de vie des populations

urbaines de Daloa ..

150

151

208

TROISIEME PARTIE: LES ASPIRATIONS POUR LE DEVELOPPEMENT

DURABLE DE LA VILLE DE DALOA......................................................... 246

Chapitre 5 : Les stratégies d'intervention des acteurs locaux.. . 247

Chapitre 6 : Les orientations stratégiques pour un développement durable.. 286

CONCLUSION GENERALE....................................................................... 321

BIBLIOGRAPHIE.................................................................................... 326

ANNEXE 330

TABLE DES MATIERES........................................................................... 335

Page 4: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS

La réalisation d'une thèse est une grande exploration à la fois scientifique el humaine. remplie de

découvertes, de bons moments, mais également semée d'embûches et d'épreuves complexes.

La présente étude marque la fin des étapes dans la recherche que nous avons entreprise sur

l'impact du processus de l'urbanisation sur l'environnement. Le sujet est: « Urbanisation et

dégradation de l'environnement: le cas de Daloa ». L'objectif principal de cette étude est de

montrer l'impact du processus de l'urbanisation de la ville de Daloa sur le cadre de vie des

populations.

Loin d'être une étude exhaustive, le présent travail de recherche qui couronne notre long parcours

universitaire se veut d'être une contribution aux nombreuses recherches déjà effectuées sur la

ville de Daloa. Les informations sur l'urbanisation et la dégradation de l'environnement

contenues dans la présente étude permettra aux autorités gouvernementales, locales et

aménageurs de concilier l'urbanisation et la préservation de l'environnement par la mise en place

des politiques urbaines et adéquates. Ce parcours du chercheur n'est pas une navigation en

solitaire mais bien une aventure partagée et portée par de nombreuses personnes qu'il m'est

difficile de rassembler entièrement dans ces quelques lignes.

Au terme de ce travail, nous remercions du fond du cœur toutes les personnes qui ont apporté,

chacune à sa manière, leur aide, leur collaboration et leur soutien sans faille dans la réalisation de

cette thèse.

Nous tenons d'abord à remercier particulièrement le Professeur A TTA Koffi Lazare qui a accepté

de diriger cette thèse. Nous le remercions vivement du tout profond de notre cœur pour nous

avoir consacré assez de temps à ce travail.

Nous adressons aussi nos remerciements au Professeur TAPE Bidi Jean, responsable des thèses et

de l'option géographique des Mers et Exploitations des Océans que nous avons eu l'honneur de

connaitre en 2009 quand il a accepté de nous encadrer dans le cadre du DEA. Nous le remercions

profondément pour s'être beaucoup investi en faveur de cette thèse pour nous avoir offert la

documentation et prodigué de nombreux conseils durant ce travail.

Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance et notre gratitude à Monsieur ALOKO

N'gucssan Jérôme,( Directeur de Recherche ) Directeur de l'Institut de Géographie Tropicale

(lGT) pour l'intérêt qu'il a toujours manifesté à nous écouter et pour avoir été Président du jury

lors de notre soutenance de maîtrise et de DEA.

Page 5: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Un remerciement singulier au Professeur BAHA Bi Vouzan dont la promptitude a été spontané

dans l'amélioration de la qualité de ce document. Pour tous ses bienfaits, un remerciement

sincère au Professeur KOFFI Brou Emile Professeur titulaire de géographie à l'Université

Alassanc Ouattara de Bouaké. Nous voudrions également adresser des remerciements au

Professeur GOGBE Téré Maître de conférences, dont la chaleureuse sollicitude et les

encouragements au travail ont été décisifs pour nous et pour l'intérêt qu'il porte à notre étude. Un

remerciement particulier au Professeur LOBA Akou Don Franck Valery, Maître de Conférences

pour ses remarques pointilleuses et pour tous ses bienfaits durant notre formation au

Département de Géographie.

Nous témoignons toute notre reconnaissance et notre gratitude à tous les enseignants de l'Institut

de Géographie Tropicale sans exception en pensant particulièrement au Professeur ALLA Della

André, qui a toujours eu une grande attention et une bienveillance à notre égard et a dirigé nos

premiers pas dans la recherche. Nous pensons également au grand-frère N'DAOULE Yao Rémi,

maître assistant de la faculté, pour son soutien financier et moral dans le but de nous mettre dans

de bonnes conditions de travail.

Nous tenons à dire particulièrement merci du tout profond de notre cœur au Docteur BRENOUM

Kouakou pour tous les sacrifices qu'il a consentis pour que notre travail arrive à son terme. ri a

été pour nous un formateur : soyez en remercié " Parrain"

Nous remercions sincèrement les Docteurs KOUKOUGNON Wilfried, GOGOUA Gbamain Eric,

DACOURY Djissa, MEMEL Frédéric, APPO et EVIAR qui ont bien voulu prendre de leur

temps JX)UT nous encourager dans les temps difficiles où nous perdions le courage parfois. au

point de vouloir abandonner. Nous ne saurions oublier le personnel administratif de la ville de Daloa particulièrement le préfet

de Région BROU Kouamé et son chef de cabinet Monsieur TIE BI TIE Mathurin qui nous ont

permis de mener nos enquêtes auprès des autorités locales dans la quiétude et la sécurité.

Nous remercions énormément notre père BLE Yodé Bernard pour son soutien moral et financier.

nos frères et sœurs, GUEDE Seri Charles dit' 'Peolo" pour sa contribution à l'achat de notre

ordinateur portable, à YODE Kanon Achille, BOUDIE Tapé Désiré dit "Zemania", TETY

Toualy Armand, YODE Valence dit "Baygon", YODE Grâce Milena, YODE Rachelle, YODE

Victoire et son époux YOUNGA, GNONLEBA Rosine, nos neveux TAPE Liadé Bertin. BIDI

4

Page 6: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Arnaud, BIDI Stéphane, ORE Seri Hubert et à notre très cher père adoptif GAO Julien pour son

soutien moral et financier pendant nos recherches .

Nous témoignons toute notre reconnaissance à notre oncle TAPE Bertin et sa famille. à notre

grand frère TETY Gauzé Firmin et sa famille, au lieutenant GUEDE Serge Pacôme, à l'adjudant

ROGUl et son épouse, aux sergents-chefs MENEHOUAN Marcel et son épouse, KONAN

Emmanuel et son épouse pour leur soutien financier et moral.

Nous tenons aussi à adresser nos sincères remerciements à Mme BOUSSOU Clarisse, Mme Feu

TAPE Boudié née KORE Emilienne, à mesdemoiselles DIBl Désiré Marthe et KRAGBE Anne

Flora Edwige pour leur soutien indéfectible.

Nous remercions nos tantes IBO Gbagbo Léonnie, IBO Zoukou Solange, IBO Madou Hélène

pour nous avoir adoptés après la mort de notre chère mère.

Nous remercions nos grands amis de toujours. nous pensons particulièrement à MONET Boka

Oscar, GAO Hilaire, Y AO Guy Roland, pour leur soutien moral.

Nous remercions les doctorants ANI Yao Tbirery, KOUADIO Konan Joël pour leur soutien

financier et moral. Nous disons un grand merci à la population de Da1oa très accueillante, aux

différentes autorités administratives très chaleureuses et sympathiques. Nous les remercions pour

leur grande disponibilité lors de nos séjours sur le terrain. Nous témoignons toute notre gratitude

à MM POUHOU Guiro Rufin , Directeur des services techniques, JEAN Jacques Tanoh chef du

service administratif et OUASSA Traoré , comptable financier. tous à la mairie de Daloa .

KONAN Narcisse et Constant à la SODECI , AMAN! Taridec , agent de guichet unique et

technicien supérieur géomètre au Ministère de la Construction de l'Urbanisme et

l'assainissement, à Mme WONBLEHON Léa secrétaire au dit ministère, LOKA Baguè Prospère,

Directeur général de l'EGDM, à M. GUINDO Adarna, responsable de l'hygiène hospitalière , à

ALI Yao , professeur de SVT au lycée Antoine Gauz.e , qui nous ont apporté un grand soutien

lors de nos investigations.

Enfin, nous n'oublions pas notre mère spirituelle MELEDJE Pélagie épouse ESSTS pour son

soutien inconditionnel durant les moments difficiles de notre rédaction.

Que toutes les personnes qui n'ont pas été nommément citées ici, trouvent dans ce travail

l' expression de toute notre reconnaissance et notre gratitude.

Page 7: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

LISTE DES ACRONYMES

ANADER ANDE ASCENA BAD BCEAO BICICI BNEID CAFOP CAT CCT CEDEAO CFP CHR CIAPOL CIE CM CNO CNPS CNTIG CRDI DCGTX DDR DREN DSRP EECI FED FIAU FIDES FRAR GIBT ove IEP IGT INS INSEE !RD KM MECU MNT MOS OCDE OJPR OMS

Agence National d' Appui au Développement Rural Agence National de l'Environnement Agence pour la Sécurité de la Navigation en Afrique Banque Africaine de Développement Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest Banque Internationale du Commerce el de l'industrie de Côte d'Ivoire Bureau National d'Etude Technique et de Développement Centre d'Apprentissage et de Fonnation Professionnelle Centre Anti Tuberculeux (Côte d'Ivoire) Centre de Cartographie et de télédétection Communauté Economique Des Etats del' Afrique de l'Ouest Centre de Formation Professionnelle Centre Hospitalier Régional Centre Ivoirien Anti-Pollution Compagnie Ivoirienne d'Electricité Centimètre Centre Nord-Ouest Caisse National de la Prévoyance Sociale Centre National de Télédétection et d'informations Géographiques Centre de Recherche pour Je Développement International Direction de Contrôle des Grands Travaux Dispositif Différentiel Résiduel Direction Régionale de l'Enseignement Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté Energie Electrique de Côte d'Ivoire Fond Européeo de Développement Fonds d'investissement d' Aménagement Urbain Fonds d'investissement et de Développement Economique Social Fonds Régionaux d' Aménagement Rural Groupe Ivoirien de Bois Tropical Groupement à Vocation Coopérative Inspection de l'Enseignement Primaire Institut de Géographie Tropicale Institut National de la Statistique Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques Institut de Recherche et de Développement Kilomètre Ministère de l'Environnement, de la Construction et de l'Urbanisme Modèle Numérique de Terrain Mode d'Occupation du Sol Organisation de Coopération et de développement Economique Office Ivoirien de Parcs et Réserves Organisation Mondiale de la Santé

Page 8: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

ONT ONU PAS PED PDCI-RDA

PMI PNAE PNUD PPU PRT RGP RGPH SETAP SIB SIDA SODECI SODEFOR SODEXAM STB sssu ID TBM TBS UFRSN URS lJTB VIH VRD ZPIU

Office National des Télécommunications Organisation des Nations Unies Programme d' Ajustement Structurel Pays En Voie de Développement Parti Démocratique de Côte d'Ivoire - Rassemblement Démocratique Africain Protection Maternelle et Infantile Plan National d' Action pour 1 'Environnement Programme des Nations Unies pour le Développement Programme Présidentiel d'lJrgence Projet de Recherche sur la Trypanosomiase Recensement Général de la Population Recensement Général de la Population et de l'Habitat Société d'Etude Technique d' Aménagement Planifié Société Ivoirienne de Banque Syndrome de I'Immuno- Déficience Acquise Société pour le Développement de l'Eau de Côte d'Ivoire Société pour le Développement de la Forêt Société d'Exploitation Aéroportuaire et de Météorologie Société de Transformation du Bois Service de Santé Scolaire et Universitaire Travaux Dirigés Taux Brute de Mortalité Travaux Pratiques Unité de Formation et de Recherche en Sciences Naturelles Unité de Recherche Scientifique Union des Transporteurs de Bouaké Virus de l'lmmuno- Déficience Humaine Voirie Réseau Diffus Zone de Peuplement Industriel et Urbain

Page 9: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

INTRODUCTION GENERALE

1-REVUEDELA LITIERATURE

L'urbanisation et 1a préservation de l'environnement sont de façon générale des sujets qui

préoccupent les chercheurs et les gouvernants car ils constituent un défi crucial dans les pays en

développement. Les différents auteurs et chercheurs veulent comprendre le phénomène

d'urbanisation afin de mieux le cerner, voire l'expliquer. Les gouvernants quant à eux. veulent le

maîtriser pour offrir à leurs populations un meilleur cadre de vie dans les différentes villes.

De nombreuses études portent sur la thématique de l'urbanisation et son impact. En nous

inspirant de ces travaux déjà réalisés, la revue de littérature sur la dégradation de l'environnement

dans les villes peut être thématisée en quatre rubriques : la définition du processus de

l'urbanisation et ses caractéristiques, la définition du concept de dégradation de l'environnement

urbain, les types de dégradation de 1' environnement, leurs conséquences et enfin, les stratégies de

lutte contre la dégradation de l'environnement urbain.

1-1-Que renferment les concepts de l'urbanisation et 1a dégradation de l'environnement?

1 - 1-1-L 'urbanisation et ses caractériltiques

Le dictionnaire Hachette (2014) définie «l'urbanisation» comme le processus de la

transformation d'un espace rural en un espace à caractère urbain, par la création des rues, de

logements, d'industries. L'urbanisation se définie selon Bories (2006 ), comme l'expansion de la population, des activités

et des espaces urbains, le phénomène majeur de ce siècle. Elle s'effectue à un rythme de

croissance moyenne de 2% à l'échelle mondiale.

Selon la Banque Mondiale, in ressources (1996-1997), le monde compte aujourd'hui 3 milliards

de citadins. Les villes sont le moteur de la croissance économique et jouent un rôle fondamental

dans la mondialisation. Ces dynamiques se traduisent dans l'organisation des espaces et dans les

paysages urbains.

Cependant, l'ampleur de ce phénomène est inégale selon les régions du monde. Le phénomène de

l'urbanisation progresse beaucoup plus rapidement dans les pays en développement que les pays

industrialisés et riches et elle profite davantage aux très grandes villes qu'aux plus petites. En

outre, la population urbaine dans les pays du Sud, est deux fois supérieure à celle des pays du

Page 10: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Nord et le nombre de villes de plus de dix m illions d'habitants. a été multip lié par trois en

cinquante ans.

Abondant dans le même sens, Pourtier (1993) cité par Eviar en 2016 stipule que« L'urbanisation

représente à n'en point douter, la transformation la plus spectaculaire de l'Afrique

contemporaine. celle aussi qui pose le plus de problème. Les grandes villes d'Afrique ont atteint

et dépassé les dimensions de l'ingérable parce qu'ayant réussi à absorber des excédents

démographiques dont le rythme de croissance n'a son égal nulle part ailleurs au monde» Cette

explosion urbaine pose plusieurs problèmes sociaux et environnementaux selon l'auteur.

A ce sujet pour Atta (2005) l'urbanisation se définit comme un processus de concentration de la

population en un lieu donné. Lorsque cette population atteint un certain seuil. elle suscite de

nouveaux modes de production et de consommation.

Pour Compaoré (1991), l'urbanisation au Burkina Faso se déroule à un rythme accéléré

accompagné d'une extension spectaculaire de l'espace urbain. Tous ces facteurs ont entraîné de

nombreux problèmes de développement urbain. Pour l'auteur, quel que soit l'ampleur des

phénomènes observés, il convient dès à présent qu'on leur accorde une attention toute

particulière. Pratiques et politiques urbaines y sont pour beaucoup dans les tentatives de solution

à envisager. C'est à partir d'elles qu'on pourrait comprendre peut-être les problèmes

environnementaux qui en découlent et apporter les solutions adéquates.

Le phénomène de l'urbanisation se déroule à des rythmes différents selon les pays et les régions

du monde. Diagana (2001), indique que l'absence d'un projet urbain réellement formalisé, conduit à

l'impossibilité pow les pouvoirs pub1ics de maitriser le développement urbain de Nouakchott

pour corriger les déséquilibres éclatant des populations sur le territoire. Il est donc apparu une

réelle discordance entre les rythmes de croissance urbaine enregistrés et l'intérêt qu'ils ont suscité

de la part des équipes dirigeantes. Les équipes dirigeantes se sont-elles contentées d'observer

que des masses de plus en plus importantes de populations se concentrent dans les villes. sans

jamais chercher véritablement à les identifier de manière précise pour engager les actions. La

primauté de Nouakchott trouve ses causes profondes dans l'absence ou l'échec d'une politique

urbaine, conséquence d'une planification défaillante à l'échelle nationale.

En revanche. faut-il agir doublement en cherchant d'une part à retenir les migrations rurales et

urbaines à la source et privilégier d'autre part, le développement des autres régions à travers une

Page 11: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

politique urbaine adéquate et rigoureuse pour freiner les enclaves économiques et sociale (Eviar,

2016).

Trotsky (2003), montre que la situation du phénomène de l'urbanisation à Bondoukou a connu

une évolution spatiale de 1897 à nos jours. Cette dynamique spatiale a permis à la ville de s'étaler

dans toutes les directions. Cependant. ]'évolution de la ville n'a pas été suivie par les

infrastructures adéquates et de nombreuses activités non encadrées ont émergé, entraînant la

baisse du pouvoir d'achat et la montée de la pauvreté par le manque d'activité motrice. Ainsi. la

dégradation de l'environnement et du cadre de vie est-il le signe de la pauvreté. C'est pourquoi

l'auteur fait des recommandations dans le sens de la génération d'une croissance économique

durable. Cette action doit se faire selon trois pôles qui sont la création de revenus pour les

pauvres, une prestation mieux ciblée des services sociaux de base et la prévision d'une marge de

sécurité pour les plus démunis.

Pour Kouzmine (2005), l'urbanisation du Sahara Algérien constitue aujourd'hui une donnée

essentielle dans l'appréhension des dynamiques spatiales complexes quî l'animent. Cet auteur

souligne qu'en moins de cinquante ans, le Sahara s'est massivement urbanisé, bouleversant les

morphologies urbaines. Aussi, les modalités d'évolution de ces milieux urbains se posent

aujourd'hui car, ces espaces sont fragiles et contraignants. L'auteur salue l'intégration des

politiques d'aménagement du territoire au concept de durabilité au sein des législatives. Ces

politiques doivent déterminer l'action étatique au travers de la conduite des différents schémas,

plans et programmes d'aménagement du territoire.

1-1-2-Une croissance urbaine rapide

Selon le dictionnaire de géographie de Brunet (2005), le terme « urbain » signifie ce qui concerne

la ville, qui appartient à la ville par opposition à rural. La croissance s'assimile au concept de

développement. (Brunel et al 2005), lorsqu'ils disent que le développement est le stade supérieur

de la croissance quand tout le programme a été accompli quand l'équilibre harmonieux a été

atteint.

Konan cité par Gogoua (2013), le concept de « développement urbain» est le processus de

transformation continue d'un espace à travers l'augmentation de sa population, ses activités

économiques et l'extension des terrains urbains. Autrement dit, évoquer le concept de

« développement urbain» c'est analyser la croissance urbaine, les activités urbaines et l'espace

urbanisé.

10

Page 12: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Chaléard (1990) indique que l'importance du fait urbain en Côte d'Ivoire est l'un des él ém ents

essentiels et sans dou te irréversible de la nouvelle donne géographique du pays . Mais son

approche n'est pas aisée . Jusqu'au recensement de 1998, loin d'être parfait. il est suflïsamment

fiable pour servir de hase à une analyse d'ensemble de ville. Selon lui, les critères de définition

retenus pour classer les agglomérations dans la catégorie urbaine varient avec les périodes et

suivant les auteurs si bien que les comparaisons sont rendues difficiles. Et si l'augmentation du

nombre de citadins est un constat unanime, l'ampleur comme critères de la croissance urbaine ne

sont pas du tout les mêmes selon les seuils numériques et les définitions adoptées.

La direction de la statistique a adopté pour les différents recensements des définitions de plus en

plus restrictives, qui aboutissent à minimiser la croissance urbaine de ces dernières années. Ainsi

le milieu urbain est défini au recensement de 1998 comme « 1' ensemble des agglomérations de

plus de 5 000 habitants dont au moins 50% des chefs de ménages ont une activité non agricole et

non artisanale». ce qui conduit à retenir les 66 villes du RGP 1975 auxquelles ont été ajoutées

les deux nouvelles préfectures de Bangolo et Sakassou. Le taux d'urbanisation serait passé de

32% en 1975 à seulement 39,6% en 1988, résultat d'une augmentation relativement modeste du

nombre de citadins (+5,2% par an), très inférieure aux projections réalisées dans les années 1970

et 1980 sur la base des chiffres antérieurs (Cotten A.M, 1968).

Même en tenant compte de la réduction des taux de la croissance naturelle en ville de 3,8% entre

1978 et 1979 à 3,3% en 1988, l'apport migratoire aurait connu une chute spectaculaire tombant à

1,9% entre 1987-1988. Si un ralentissement général au rythme de la croissance urbaine

caractérise sans doute la décennie quatre-vingt. l'ampleur du phénomène apparaît très exagérée

par ces données. En effet, la définition de la direction de la statistique élimine de la liste des

villes, plusieurs localités de plus de 10 000 habitants, telle Azaguié, qui atteint 14217 personnes

et qui rassemble des fonctions et des équipements urbains ; sous-préfecture, marché, dispensaire,

collège, etc ....

Les planificateurs de la DCGTX ont adopté une définition beaucoup plus large, qui inclut toutes

les localités dotées d'un statut administratif, préfectures. sous-préfectures et/ou communes, quelle

que soit leur population. Ainsi définies, les villes rassembleraient 43, 7% de la population de Côte

d'Ivoire. Toutefois, les planificateurs, considérant que la notion de ville n'a de sens qu'en rapport

avec l'équipement, n'ont retenu aucun seuil démographique.

11

Page 13: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Cette approche qui a 1 • avantage d'être simple, demeure réductrice : la concentration des hommes

et des activités accélèrent ou engendrent des changements peu ou point perceptib les dans les

agglomérations de taille réduite où, entre autres, la division du travail est peu prononcée. Elle

évacue deux caractéristiques de la ville à l'origine du marché urbain : poids du nombre et

division sociale du travail.

Duchcmin et Trou chaud ( 1965) disent que toute localité ayant une population de 4 000 habitants

était considérée comme une sous-préfecture. L'analyse factorielle de Dureau (1987) tendait à

prouver. dix ans plus tard, que la fonction sous-préfectorale n'est plus un facteur discriminant,

sauf dans le Nord, et que le processus d'urbanisation n'était pas totalement corrélé au statut

administratif des localités. On ne peut donc dans ces conditions, raisonner à partir des semi­

administratifs seuls ..

Si l'on s'en tient aux chiffres fournis pour les dates antérieures par Dureau (1987) établis à

partir des mêmes seuils, c'est une véritable explosion urbaine qui affecte le pays depuis le début

des années 1950. Pour lui, la Côte d'Ivoire reste l'un des pays les moins urbanisés de l'Afrique

occidentale, le taux de croissance urbaine annuel s'accélère brusquement dans les années qui

suivent (1955 ---> 11,4; 1965 ---> 22,3%) dépassant 10% durant l'époque 1955 - 1975. Le

phénomène est d'autant plus remarquable que les masses de population concernées deviennent

considérables et que cette progression se situe dans un contexte de croissance démographique

générale rapide. Pour l'auteur, en 1988, 5 villes dépassent 100000 individus, contre une en l %0,

date de l'indépendance. Abidjan, qui a vu le nombre de ses habitants sextupler depuis 1965, est

une des plus importantes métropoles ouest africaine.

Cette augmentation du nombre de villes et de citadins depuis les années cinquante, s'inscrit dans

une dynamique générale d'urbanisation en Afrique, mais la vitesse à laquelle se produit le

mouvement est une spécificité ivoirienne an sein de l'Afrique de l'ouest en général, francophone

en particulier. En 1960 et 1976, le nombre de villes de plus de I0.000 habitants est multiplié par

deux dans les Etats francophones, mais par quatre en Côte d'Ivoire. Depuis 1960, le pays

présente un des taux de croissance urbaine les plus forts du continent et elle est devenue le pays

d'Afrique Occidentale francophone dont le pourcentage de citadins est plus élevé.

Requier et al (2004) attestent qu'en Afrique de l'Ouest, l'espace est structuré par des dynamiques

informelles d'intégration régionale. L'étude souligne qu'il existe une configuration centre

périphérie semblable à celle de la Côte d'Ivoire qui se caractérise par des disparités au niveau de

12

Page 14: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

la sous-région principalement entre Je district de Bamako et les autres régions du Mali. Ces

disparités sont issues du blocage au niveau du processus d'autonom isation urbaine d'une part et

d'extraversion urbaine de l'autre.

L'aire urbaine se développe par une densification du noyau urbain ainsi que par un fort étalement

urbain . Elle est passée de 45 à 80 communes entre 1982 et 1999 (INSEE, 1980). Dans le cas de

1' Indre et Loire. la consommation d'espace a été particulièrement importante. En dix ans, le

territoire urbanisé s'est étendu au rythme de 1000 hectares /an (soit une progression de 30% alors

que la moyenne nationale n'était que de 18 %). Cette dynamique urbaine a permis un

renforcement réglementaire dans la gestion des déchets ménagers et des eaux usées imposant des

contraintes techniques visant à un meilleur respect du milieu naturel.

Ces nouvelles contraintes. induisant des coûts accrus, ont conduit à un renouvellement des

structures compétentes pour ces problèmes, de plus en plus traités au niveau intercommunal, ces

regroupements ayant été encouragés par la législation française. Or, les réponses institutionnelles,

rendues difficiles en raison d'une déconnexion entre le territoire du problème et le territoire

institutionnel, représentent un enjeu majeur (Lagnier, 2002). C'est pourquoi, de nouveaux

principes de gestion introduits par la loi-cadre de 1992 sont venus encadrer la dynamique urbaine

et la gestion des déchets. 11 s'agit de leur valorisation, de l'élaboration de schémas de

planification au niveau départemental. ainsi que le respect d'un « principe de proximité » qui vise

à limiter les transports des matières résiduelles. La définition de « J'espace de proximité» s'opère

localement notamment dans le cadre des plans départementaux et surtout en fonction du maillage

territorial constitué par les équipements existants. Pour ce qui concerne la gestion des eaux usées,

les collectivités sont tenues d'assurer la collecte et l'assainissement des eaux usées, et d'éliminer

les sous-produits de l'assainissement.

Les contraintes réglementaires visant à une diminution des impacts sur l'environnement

conduisent à une augmentation des coûts et des recours à des techniques sophistiquées de mesure

et de prévention des impacts, d'où une tendance pour les collectivités à recourir à des

équipements de grandes tailles car ce domaine étant jugé trop complexe.

Sur ce point Diouf ( 1993 ), affirme qu'il faut prendre en compte plusieurs faits dans une analyse

de la dynamique urbaine. Ces faits renvoient à la démographie, aux migrations qui sont des

variables particulières de l'évolution urbaine Ouest-africaine. Car les sociétés urbaines africaines

ont évolué dans le temps et dans l'espace.

13

Page 15: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

De nouveUes dynam iques s'y font jour avec notamment un rôle de jeunes et W1e compétition de

plus en plus dure autour de ressources qui se font rares (ressources économiques. foncières,

symboliques, etc.), d'espaces de plus en plus cloisonnés et/ou disputés face à l'abandon par

l'Etat, de pans entiers des secteurs économiques et sociaux. Sur le plan démographique, on note

une importante croissance de la démographie urbaine dans la démographie générale de la région.

Les villes de l'Afrique de l'Ouest vont être, dans un avenir très proche, des lieux de concentration

de la majorité de la population ouest-africaine. Aussi, la migration, l'élément dynamique des

phénomènes de population en Afrique de 1' ouest est la caractéristique principale et le

basculement historique de la population de l'ouest-africain vers les côtes. Ce mouvement qui

s'accentue s'explique principalement par l'extraversion de l'économie qui caractérise la région

depuis la période coloniale.

Kouassi (1996) montre que le développement urbain de la ville d' Agbovillc tient compte des

contraintes physiques et des potentialités économiques du développement. Cette situation

entraîne des problèmes d'assainissement dans la ville car, l'effort de la mairie se limite à la

collecte des ordures ménagères. Il préconise qu'il faut accorder la priorité à la gestion des déchets

et impliquer d'avantages la population dans les programmes de la gestion de l'environnement.

J -z-Les aspects de la croissance urbaine

J.2.J-La croissance démographique

Patrick et al (1991) indiquent que dans la plupart des Etats industrialisés, plus des 3/4 des

habitants, voire plus des 4 /5 des habitants vivent dans les villes. En Europe de l'ouest, 74% des

français et 77% des espagnoles, ainsi que 86% des danois et des allemands, 88% des néerlandais

et 92% des britanniques sont des citadins.

La plupart des pays déjà fortement urbanisés, comme le Gabon. le Sénégal. la Côte d'ivoire et Je

Benin, connaissent nettement la prééminence d'une ville. Mais ce schéma n'est pas en général et

dans certains pays, il existe plusieurs grandes villes (généralement deux) la capitale économique

et la capitale politique qui sont alors en compétition sur Je plan démographique comme Yaoundé

et Douala au Cameroun, ou Brazzaville et Pointe Noire au Congo. li faut cependant mettre à part

le cas du géant nigérian qui compte plusieurs grands centres urbains comme Lagos (43 millions

d'habitants en 1985), Ibadan (4,5 million d'habitants), Kano (1,6 million d'habitants)

(Onibokum, 1989) cité par Antoine. La croissance démographique a continué de bénéficier

davantage aux très grandes villes du fait du dualisme de la société et de 1' économie : le secteur

14

Page 16: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

moderne ne s'est implanté que dans très peu de localités et les classes aisées, principales

consommatrices de services diversifiés. se concentrent dans ces agglomérations. L'évolution des

effectifs de population de la plupart des capitales africaines montre une accélération de la

croissance dans les années l 960 - 1965, même si certaines villes voient leur développement

s'infléchir depuis 1980.

La Banque Mondiale dans la revue ressources 1996-1997, aborde dans le même sens en

affinnant qu'en 1975, plus du tiers de la population mondiale vivait en ville. Elle prévoit qu'en

2025, cette population aura grimpé à près de deux tiers. Concernant la croissance démographique,

elle stipule que la population mondiale urbaine s'accroit de 3,5% /an contre -1 % dans les régions

plus avancées. Les villes atteignent des dimensions démographiques sans précédentes Tokyo 27

millions d'habitants, Sao Polo 16,4 millions, Bombay 15 millions.

Entre 1990 el 2025, le nombre de personnes qui vivra en ville doublera pour passer à plus de

milliards. car la quasi-totalité de cette croissance démographique au rythme effarant de 90% se

produira dans les pays en développement (Banque Mondiale, 1997).

Cottcn (1969), explique que l'étude de la croissance des villes repose sur des chiffres de

population d'origine et de valeur variables. A l'époque coloniale, les estimations sont fondées sur

des recensements administratifs. Entre 1955 et 1960t les services de l'INSEE (France) avaient

entrepris des recensements exhaustifs d'Abidjan et des principales villes de l'intérieur.

Depuis l'indépendance (1960), des enquêtes donnent sur les villes ivoiriennes des renseignements

nombreux mais souvent hétérogènes. On peut distinguer plusieurs phases dans le développement

des villes de Côte d'Ivoire.

Entre 1893 (Date de ]a création du territoire) et 1931. les villes sont rares à t' intérieur du pays.

On en dénombrait une quinzaine environ et leur population représentait seulement 3% de la

population totale du pays. En 1931, Abidjan a 10.190 habitants, les autres centres entre 2000 et

10.000 habitants.

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, en 1948. le monde a connu un accroissement de

la population urbaine estimé à 8,9% de la population mondiale. Les causes étaient d'une part une

croissance progressive entre 1931 et 1940. Cette époque correspondait à un premier

développement des plantations de café et de cacao dans la partie Est de la Côte-d'Ivoire. D'autre,

l'on assiste à un aftlux de ruraux vers les zones urbaines dans le but d'échapper au travail

obligatoire. Abidjan comptait alors 46.000 habitants, Bouaké 22.000, Daloa 4.000 habitants.

1S

Page 17: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

La croissance des villes s'est accrue depuis 1955. Pendant cette période, le taux d'urbanisation

global était de 12,7% , de 23,2% en 1965 et de 28,1% en 1970 . Le taux de croissance urbain

annuel est de l 0,3% par an à partir de 1958, mais ce taux était le résultat de la moyenne de

situations variables scion les régions et, dans une moindre mesure, selon la taille des villes. Les

taux de croissance vertigineuse pour les villes situées sur les grands axes bitumés, les grandes

routes de l'intérieur et aussi pour les villes situées au contact de la forêt et de la savane.

1-2-2-La croissance spatiale

Le Commissariat général au développement durable (2012) définit la croissance urbaine comme

un phénomène physique d'extension et d'étalement de la ville sur son pourtour. L'étalement

urbain est un processus de transformation de l'espace conduisant à une diminution de la densité

des espaces bâtis. li se traduit par une augmentation dans le temps de la surface de terrain

nécessaire à l'accueil d'une unité d'activité ou d'habitat. La mesure de l'étalement urbain

mobilise des indicateurs de densité.

En s'étalant, la ville recouvre d'anciens espaces agricoles ou naturels: les changements d'usage

de ces sols pour les affecter à l'habitat et aux fonctions urbaines peuvent être considérés comme

de la consommation d'espace. En effet, le sol est une ressource naturelle de surface limitée. La

construction de routes ou de bâtiments sur Je sol est rarement un phénomène réversible. Ce

changement d'utilisation des sols induit une perte de terres pouvant contribuer à la production

agricole et à pourvoir aux besoins alimentaires, ou une perte de fonction écologiques des sols

(régulation des écoulements de l'eau de ruissellement, réservoir et support de biodiversité,

capacité de capter du C02 par la croissance des végétaux)

La ville regroupe en un lieu un certain nombre de fonctions nécessaires à ses habitants : logement, accès aux services, aux emplois, espace d'échanges commerciaux, culturels et de

relations sociales. Le CGDD 2012, montre que les zones périphériques sont les zones d'habitat

éloignées de l'emploi.

La consommation de l'espace est une notion contemporaine de l'expansion urbaine du milieu du

xx= siècle (Pinchemel 1988). Elle exprime les premières inquiétudes écologiques associées à

l'wbanisation des espaces agricoles et naturels, la consommation exprimant le caractère

irréversible de l'acte d'urbaniser. Dans ce cas, le changement d'affectation équivaut à une perte

pour le milieu agricole ou naturel. Cette manière de voir correspond à une analyse comptable très

peu nuancée de l'urbanisation, à une vision binaire opposant ville et campagne. On oublie que

16

Page 18: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

les changements qui affectent surtout les marges des villes se produisent dans des milieux

préalahlement transformés par la proximité de la ville. Ils sont en réalité l'aboutissement d'un

long processus dont ils ne constituent que l'expression paysagère.

Souvent, les diagnostics préalables à l'élaboration des stratégies de planification se réduisent au

calcul de la consommation d'espace par l'urbanisation. La consommation des terres arables par

l'urbanisation de Da1oa est l'une des préoccupations principales des pratiques d'aménagement

urbain depuis longtemps.

La surface urbanisée de la ville de Daloa est passée de 217,75ha en 1955 à 377,25ha en 1965.

Elle est évaluée à 2500 hectares en 1998, pour 173.107 habitants et à environ 8000 ha

aujourd'hui. Plus de la moitié de cette croissance s'est effectuée sur les terres agricoles de la

ville et péri-urbaines. Ma1gré les fortes densités de la ville, la question de la consommation de

l'espace agricole est présentée avec acuité par les autorités politiques en charge du

développement de la ville comme un problème majeur d'environnement pour la ville et le péri­

urbain.

Cette difficulté associée à la croissance démographie urbaine présente l'aspect d'une

catastrophe écologique pour nos gouvernements. Selon l'ONU ( 1995), 50¾ de l'humanité vit

dans des localités de moins de 500 habitants et que la démographie urbaine n'est pas la seule

responsable de cette consommation, qui résulte pour une part des modèles urbains et des activités

socio-professionnelles des populations. L'état de l'urbanisation décrit par l'usage des sols est

conforme à une vision des permanences qui ne rend pas compte de la mobilité urbaine.

1-3· Impacts de l'urbanisation sur l'environnement.

Le centre de recherche pour le développement international (CRDI, 1996-1997), indique que

parallèlement aux avantages qu'offre l'urbanisation. l'on note aussi des nuisances

environnementales et de grands maux sociaux. dont certains prennent des proportions efférentes.

Les problèmes sont très divers, manque d'accès à l'eau salubre, pollution atmosphérique,

émission de gaz à effet de serre, etc. Pour le centre, les problématiques de l'environnement urbain

sont certes difficiles à catégoriser, mais on peut néanmoins les regrouper sous deux grandes

rubriques. Celles qui sont issues de la pauvreté et celles qui sont associées à la croissance

économique ou à la prospérité. Ces deux types coexistent souvent dans une même ville. Certains

des problèmes les plus aigus se manifestent dans les villes les plus pauvres des pays en

développement. Et, c • est précisément lorsque la croissance démographique est particulièrement

17

Page 19: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

rapide que les autorités locales ne sont pas en mesure de répondre aux besoins les plus

élémentaires des citoyens. Partout dans ces pays, les citadins pauvres connaissent des conditions

qui menacent leur survie. Quelques 220 millions de citadins ou moins n • ont pas accès à de 1 'eau

potable, entre un tiers et deux tiers des déchets solides ne sont pas ramassés. Ils s'empilent dans

les rues et les canalisations, contribuant aux inondations et à la propagation de maladies. Dans de

nombreuses villes du monde entier, des effluents domestiques et industriels s'écoulent dans des

voies d'eau sans traitement. ou presque. Cette situation menace ainsi la santé humaine aussi bien

que la vie aquatique.

Dans les villes les plus prospères du monde industrialisé, les problèmes d'environnement ne sont

pas tous reliés à la croissance rapide qu'à le consommation dispendieuse des ressuées, Un

habitant de New York consomme trois fois plus d'eau et produit huit fois de rebuts qu'un

habitant de Bombay. La demande massive d'énergie des villes riches contribue de manière

disproportionnée aux émissions de gaz à effet de serre. Cette section spéciale de ressources

mondiales 1996-1997 se penche sur la gamme de problème du milieu ambiant en mettant l'accent

sur l'eau. Pour elle, l'une des grandes menaces à la santé humaine dans le monde en

développement concerne le manque d'accès adapté à des services d'approvisionnement en eau

salubre et à des structures sanitaires et d'hygiènes publiques. La décennie internationale de l'eau

potable et de l'assainissement a permis de faire des progrès sensibles. Le nombre de citadins qui

a un accès satisfaisant à de l'eau saine a augmenté d'environ 80¾, mais ces gains ont été annulés

par un accroissement rapide des populations. En 1994, au moins 220 millions de personnes

n'avaient toujours pas accès à l'eau potable à proximité de leur domicile. Ces statistiques SOlL'i­

estiment sans doute le nombre réel des personnes qui n'est pas adéquatement servie. Même si

bien des gouvernements jugent que l'existence d'un robinet public à 100 mètres d'un domicile

constitue un accès <<satisfaisant», la présence d'un tel robinet ne garantit pas qu'un ménage

individuel serra en mesure d'obtenir suffisamment d'eau pour préserver la santé de la fami11e. TI

est fréquent que des localités de 500 habitants ou plus ne soient desservies que par un seul

robinet. Souvent, un robinet collectif ne fonctionnera que quelques heures par jour, de sorte que

les habitants doivent interminablement faire la queue pour obtenir juste assez d'eau pour

remplir un sceau. Par exemple à Lucknow (inde), une ville de près de 2 millions d'habitants,

l'eau n'est disponible que 10 heures par jour. Dans les villes de tailles plus modestes, la situation

est parfois bien pire. A Rajkot (inde), une ville de 600 000 habitants, 1' eau courante ne coule que

18

Page 20: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

20 minutes par jour. Les ménages ne parviennent pas à stocker suffisamment d'eau pour la

lessive et l'hygiène personnelle lorsqu'il faut trop de temps pour aller la chercher. En outre. les

statistiques sur le rayonnement des infrastructures nationales masquent des inégalités de service

au sein d'une ville. Bien que 800/o des citadins à revenus élevés dans le monde en développement

ont t • eau courante à domicile, ce n'est le cas que pour 18% seulement des citadins à faibles

revenus. Dans nombre de villes des pays en développement, la disponibilité de l'eau par

habitant dans les agglomérations marginales est parfois de 3 àlO fois moindre que dans les

quartiers aisés. Tous ceux qui n'y ont pas directement accès s'approvisionnent en eau salubre

auprès des revendeurs qui leur réclament des prix de 4 à 100 fois supérieurs aux coûts de l'eau

fournie par la municipalité. A Lima (Pérou), une famille pauvre paie au-delà de 20 fois plus

qu'une famille de la classe moyenne pour obtenir de l'eau. La proportion de la population

urbaine desservie par les infrastructures sanitaires est encore plus modeste. Plus de 420 millions

de citadins sont privés de structures, même rudimentaires. Nombre d'entre eux en sont réduits à

faire leurs besoins là où ils peuvent, y compris dans des cours d'eau. Dans les pays en

développement, 8% des citadins à faibles revenus sont raccordés aux égouts municipaux, par

rapport à 62% des citadins à revenus élevés. Les familles démunies doivent souvent partager les

mêmes sanitaires avec une centaine d'autres personnes. La carence sanitaire ouvre la voie aux

dangers les plus divers sur le plan de l'hygiène publique. y compris le contact direct avec des

excréments à proximité du domicile, la contamination de l'eau potable, la con.sommation de

poisson pris dans des cours d'eau pollués, et l'ingestion de végétaux engraissés avec des

effluents domestiques. Il faut aussi ajouter que dans le monde en développement, il est estimé

que plus de 90% des effluents coulent directement dans des cours d'eau, des lacs et des eaux

côtières, sans le moindre traitement. Sur les 3119 municipalités et grandes villes de l'Inde, 8

seulement sont dotées d'une structure complète de canalisation d'égouts et de purification des

eaux usées ; 209 autres disposent d'installations partielles de traitement Même dans les pays à

revenus plus élevés comme le Chili, où les services sanitaires sont relativement bien développés,

les effluents domestiques constituent toujours la principale menace à la qualité de l'eau.

L'évacuation des effluents domestiques demeure un problème dans certaines régions prospères

également mais certainement pas au même degré. Dans les pays membres de l'OCDE, près

d'un tiers de la population n'est toujours pas desservie par des usines de traitement des eaux

usées (CRD!, 1996-1997). Nombre de villes américaines plus anciennes ont des systèmes

19

Page 21: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

d'égouts démodés où les eaux usées el le ruissellement des eaux de pluie finissent dans les

mêmes conduites de sorte que lorsqu'il y a de fortes averses. les effluents non traités remontent

avec le reste par les bouches d'égout. La pollution de l'air interne issue de la combustion d'un

charbon de piètre ou de tourteaux de bouse séchée a toujours été considérée comme un

problème essentiellement rural. Pourtant, de nombreux citadins des pays en développement

sont obligés d'avoir recours à des combustibles de biomasse pour la cuisson et le chauffage.

Dans nombre de petits centres urbains en Asie et en Afrique. 50 à 90% du ravitaillement

domestique en énergie vient de ces matières. Ce sont habituellement les femmes et les jeunes

enfants, qui passent souvent de longues heures à l'intérieur des murs (où l'on fait la cuisine sur

des feux ouverts), qui sont d'avantages exposés aux polluants de l'air interne qu'à ceux de

l'atmosphère ambiante. Les données sont rares sur le nombre de personnes affectées par ce type

de pollution, surtout parmi les citadins mais, en 1992, la Banque Mondiale a identifié la

pollution à l'air interne comme étant l'un des quatre problèmes environnementaux les plus

critiques dans le monde. La prépondérance de cette forme de pollution contribue aux infections

respiratoires aigües chez les jeunes enfants, aux maladies pulmonaires chroniques et au cancer

des poumons chez les adultes (Banque Mondiale, 1997)

L'ONU (1996), disait que plus de 1,1 milliard de personnes vivent dans les zones urbaines dont

l'atmosphère est insalubre et sont exposées à une esoupe » de polluants qui se dégagent de

diverses sources industrielles ou énergétiques et des véhicules. La pollution atmosphérique est

particulièrement grave dans certaines mégapoles comme Pékin. Mexique et le Caire (Egypte).

dont chacune excède les lignes directives de l'OMS en ce qui concerne au moins deux des

polluants contrôlés par l'organisation. A Mexico, les particules en suspension qui se dégagent

des véhicules et d'autres sources contribuent à 6400 décès par an, et 29% des enfants ont un

taux de malsain de plomb dans le sang.

La qualité de r air urbain dans les pays plus avancés s'est globalement améliorée au cours des deux dernières décennies, principalement grâce aux progrès enregistrés dans la lutte contre les

émissions provenant de sources stationnaires, comme les centrales électriques. A présent, c'est

l'utilisation accrue des véhicules automobiles, correspondent en partie à la croissance de plus en

plus étalée de tant de villes, qui présente la plus grande menace pour la qualité de l'air. En

revanche, de l'air urbain s'est généralement détérioré un peu partout dans le monde en

développement et dans les anciens pays à économie socialiste. Les raisons en sont un

20

Page 22: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

accroissement de la production d'électricité, et du nombre de véhicules en circulation, aux

motews souvent mal entretenus et brûlant de l'essence au plomb. La qualité de l'air semble

susceptible de devoir se détériorer rapidement, au même rythme que la croissance urbaine, à

moins d'appliquer rigoureusement de strictes meswes de lutte contre la pollution. Dans bien de

villes de pays en développement. le niveau par habitant d'utilisation de véhicules automobiles

est relativement faible, de sorte que les voitures ne contribuent que faiblement à la pollution

atmosphérique (Ressources, 1996-1997).

La pollution atmosphérique urbaine est nuisible non seulement à la santé humaine, mais aussi

aux cultures, à la végétation. et aux structures crées par l'homme, dont les monuments

historiques. Certes, ces effets sont plus difficiles à qualifier, mais on sait néanmoins que la pluie

acide et le transfert de polluants atmosphériques engendrés par les automobiles et d'industries

lourdes ont contribué au déclin des forêts toutes entières qui sont situées sous le vent par

rapport à des zones urbaines.

Tel qu'indiqué, les villes sont parmi les grands responsables de la pollution atmosphérique

régionale el mondiale.

L'ONU (1996), poursuit ces informations en mentionnant que, les villes génèrent d'énormes

quantités de déchets solides, et ces quantités augmentent en fonction des revenus. Dans les villes

du monde en développement, sont estimés 20% à 50% des déchets solides non ramassés, même

s'il n'est pas rare que les administrations municipales consacrent jusqu'à la moitié de leur budget

de fonctionnement à la collecte des ordures.

A Guatemala- City, par exemple, la municipalité ne réussit à ramasser qu • à peine 65% des

déchets; le reste finit dans les sites sans statut olliciel de la région métropolitaine. Dans les

quartiers à faibles revenus et dans les bidonvilles occupés par les squatters 1, la collecte des

ordwes est souvent inexistante, soit parce que ces secteurs ne font pas partie des itinéraires

c officiels » de services, parce que les camions d'éboueurs ne sont pas capables de manœuvrer

dans leurs rues étroites et non pavées. Les entassements d'ordures ménagères non ramassées

sont la cause la plus commune d'obstruction des caniveaux de drainage dans les villes asiatiques,

et ils contribuent aux risques d'inondation et de maladies à vecteurs.

Dans la plupart des pays de l'OCDE, 100% de la population urbaine bénéficie d'un service

municipal de collecte des ordures. Mais avec, leurs niveaux élevés de consommation. ils sont

1 Squatters : Personnes occupant illégalement un logement vacant

21

Page 23: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

confrontés à des montagnes de détritus qui ne cessent de croître. Depuis 1980, la quantité de

déchets municipaux engendrée par habitant a augmenté dans la plupart des pays de l'OCDE. En

dépit de projets massifs de recyclage et d'incinération, Tokyo n'arrive pas à régler le problème

des plus de 22.000 tonnes de détritus générés quotidiennement ; résultat, les autorités construisent

des îlots de déchets dans la baies de Tokyo, qui sont une menace à la navigation aussi bien qu'à

l'industrie de la pêche.

Dans nombre de pays en développent, les déchets demeurent W1 problème même lorsqu'ils sont

ramassés. Il est fréquent. en effet, que les décharges municipales où l'on enfouit les déchets

solides accueillent à la fois les ordures ménagères et des déchets industriels, y compris des

matières dangereuses. Les décharges illégales et l'enfouissement inadéquat des déchets toxiques

et dangereux sont monnaie courante. En outre, l'activité industrielle dans les PED, tend à se

concentrer dans un nombre d'endroits relativement restreint, ordinairement à proximité des

centres urbains.

La Banque Mondiale dans l'ouvrage ressources (1996-1997), affirme que la qualité du logement

constitue W1 facteur décisif pour la santé. Des études de cas dans de nombreuses grandes villes du

monde en développement montrent que jusqu'à 30 ou même 60% de la population urbaine vit

dans des logements inférieurs à la norme; même s'il est vrai que ce pourcentage est parfois

moindre dans les petites villes. La qualité du logement ne se limite pas à la disponibilité de l'eau

ou de sanitaires. Des tas d'autres risques à la santé qui caractérisent les logements inférieurs à la

norme contribuent eux aussi à la situation : surpeuplement (proximité) humidité, isolement

inadéquat contre les extrêmes de températures, infestations de parasites, bruit. poussière, drainage

déficient et aération insuffisante. Le surpeuplement est répandu relativement parmi les citadins

pauvres, dont beaucoup vivent dans des foyers collectifs à bon marché. A Delhi (Inde), une étude

de cas portant sur W1 foyer collectif étalé sur deux étages a constaté que 518 personnes ( 106

ménages distincts} vivaient dans 49 chambres, offrant W1 espace d'environ 1,52 m2 par personne.

La proximité peut contribuer à la propagation d'une variété de maladies infectieuses, surtout les

infestions respiratoires comme le rhwne, la pneumonie et la tuberculose transmises par l'air

ambiant. Un autre aspect qui s'ajoute au fardeau psychologique dans le cas de dispositions de

logements inadéquats concerne l'insécurité du statut d'occupant pour bien de gens. La crainte de

se faire expulser est une appréhension commune chez la plupart des locataires à faibles revenus

ou des occupants d'installations illégales et elle provoque un stress considérable.

22

Page 24: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

De ces deux premières fonctions découle une troisième : la ville est un lieu de paix sociale

symbole de l'harmonie. Dans les faits, cette paix sociale révèle pour beaucoup de choix

urbanistiques adaptés. Pour réaliser cette paix. le lien social, les pouvoirs ont donc principalement

comme outils; les choix d'aménagements, d'organisations territoriale et d'espace urbain (avec

les règles posées et les régulations du marché foncier) notamment de l'habitat et de la centralité el

des choix de conceptions des modes d'accès aux services et équipements publics.

A ce propos, Je CRDI ( 1996-1997), explique cette situation en considérant les villes comme étant

historiquement le moteur du développement économique et social. En tant que centre d'industrie

et de commerce, elles sont aussi depuis longtemps les centres de la richesse et du pouvoir

politique. Elles comptent également pour une part disproportionnée du revenu national. La

Banque Mondiale estime que dans le monde en développement, jusqu'à 80% de la croissance

économique future aura lieu dans les villes et les agglomérations urbaines. Il ne faut pas croire

que les avantages de l'urbanisation sont strictement économiques.

Outre les revenus plus intéressants, l'urbanisation offre de meilleurs services de santé,

d'éducation, d'électricité, d'eau et une qualité de vie meilleure. Certains autres avantages de la

vie urbaine sont moins tangibles mais tout aussi réels : accès à l'information, au divertissement,

la créativité et l'innovation des nouvelles technologies.

1-3-1-Définition de l'environnement

Pierre Georges et Fernand Verger (2005) définissent l'environnement comme un terme banal qui

servait à désigner les marges d'une installation humaine, résidentielle ou productive. Ainsi,

emprunté à l'écologie où il qualifie le substrat de l'existence végétale ou animale, il est entré dans

le vocabulaire de la politique et de l'évaluation des qualités ou des nocivités de l'espace

géographique, Il est appliqué aujourd'hui à l'observation des effets des activités humaines de tous

ordres sur leur entourage par un renversement de l'application du terme, qui dans les sciences de

la nature procède de l'étude de l'action du milieu. La défense de l'environnement et le bilan des

effets de l'action humaine de tous ordres, industries, et urbanisation. constituent de fortes raisons

d'exploitation de ressources non renouve1ables, sur le milieu ambiant. Ils sont devenus les

références des écologistes sur le plan politique. Les géographes Merlin et Choay (1988),

définissent l'environnement conune étant « l'ensemble des éléments physiques, chimiques et

sociaux qui caractérisent un espace et influencent la vie d'un groupe humain ». A travers la

définition de ces auteurs. l'homme subit en tant que victime des éléments de l'environnement. En

23

Page 25: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Côte d'Ivoire. la loi n°96-766 du 3 octobre 1996 portant code de l'environnement définit ce

concept conune « l'ensemble des éléments physiques, chimiques, biologiques et facteurs socio­

économique, moraux. et intellectuels susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou

à tenue sur le développement du milieu, des êtres vivants et des activités humains». Au fil des

années, la notion de l'environnement évolue et s'élargit à la vi1le. L'environnement urbain

renvoie à un ensemble de secteurs d'interventions sur des éléments physiques (eau, air, transport,

espaces verts, déchets urbains, etc ... ). Selon Beaujeu-Garnier ( 1980) et Pigeon (! 994), qui

soulignent dans leur définition de l'environnement, l'interdépendance des différents éléments

identifiés en amont avec un rôle tenu par l'homme et qui prennent en compte le cadre de vie en

ville. Pour eux. l'homme n'est plus une victime mais plutôt un acteur qui influence, agit sur

l'environnement. Parlant de l'environnement en milieu urbain, Beaujeu-Garnier (ibid.) dira qu'il

«est le résultat de l'action humaine parfois prolongée et multiforme sur un espace à la fois proche

et lointain ( ... ) espace produit résultant du milieu physique et de l'action humaine ».

L'environnement urbain, cadre de vie des citadins se situe dans un rapport de filiation par rapport

à l'environnement.

1-3-2-La dégradation de l'environnement

Le concept de dégradation de l'environnement urbain paraît à chacun de nous parfaitement clair,

mais nous flageolons dès qu'il s'agit de donner une définition. George et Verger (2004), affirme

que la dégradation de l'environnement urbain rassemble les bilans de tous les dommages

provoqués par les activités humaines dans les domaines aussi variés que la pollution de l'air, des

eaux. la nuisance sonore (la gêne apportée par le bruit). le rejet et l'accumulation de déchets de

toutes natures, 1' accumulation de déchets toxiques.

Metzcer (1994), dans Pmhlématîque de l'environnement urbain explique que "L'environnement

urbain est une réalité sociale immédiatement sensible. De ce fait, l'élaboration d'une

problématique scientifique de l'environnement urbain se heurte à de nombreux obstacles. Pour

lui, cette notion fait référence à une multitude de phénomènes, d'éléments, de nature totalement

différente (esthétique, confort, sécurité, santé). La perception des «questions environnementales»

renvoie à une variabilité à l'infini de problèmes vécus, ressentis par les habitants des villes. Mais

cette perception constitue aussi ]a version sociale d'interrogations scientifiques et entraîne une

traduction en termes politiques, économiques, juridiques, de gestion, etc., par des discours, des

décisions. des programmes d'action, des législations, des mises en œuvre technique. Sans aucune

24

Page 26: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

prétention à l'exhaustivité. Met.zcer (1994), regroupe les nombreux travaux ainsi identifiés sous

la thématique de l'environnement urbain sous trois approches différentes: la nature en ville, le

risque dans la ville, la gestion de la ville.

Nous pouvons dire que l'étude de dégradation de l'environnement urbain apparaît comme un

thème suscitant un intérêt social croissant et les indices de cette évolution se multiplient à tel

point qu'il a été jugé utile par Arta ( 1994 ). de définir la dégradation de l'environnement urbain.

Pour lui, "il faut faire une rétrospection sur l'urbanisation des années l 980. À cette époque,

l'urbanisation ivoirienne est en crise. Elle se développe dans un contexte socio-économique

difficile où l'argent est rare. Cette situation a un fort impact sur les conditions et le cadre de vie

des cit.adins. Toujours, pour cet auteur, le coup d'Etat de décembre 1999 et les multiples crises

sociopolitiques et politico-militaires qui ont précédé la pauvreté et Je chômage se sont accrus,

entraînant une dégradation sensible de la qualité de vie dans les villes. Ces problèmes ont

engendré le surpeuplement des logements, la paupérisation des quartiers et la prolifération des

quartiers précaires. Soutenant cette assertion, le FNUAP (2006), fait une analyse dans certaines

villes du pays. Selon cet organisme, •• la population s'urbanise à un rythme rapide. Ce processus

apparaît aujourd'hui comme irréversible. Cette urbanîsation rapide s'est traduite par une

multiplication du nombre de villes et une restructuration de l'espace national par la mise en place

d'un réseau urbain dense et hiérarchisé. Cette urbanisation accélérée, insufflée par le croît naturel

élevé mais surtout l'exode rural et les migrations externes est mal maîtrisée et pose de nombreux

problèmes. La brutalité de ce phénomène a entrainé une crise aigüe des services urbains dont la

principale manifestation esl, la prolifération des quartiers précaires et la formation des quartiers

lotis sous-équipés. Il renchérit toujours pour dire que "les problèmes sont exacerbés par la longue

crise économique que la population traverse depuis l 980 et la crise politico-militaire de ces

dernières années. En effet. la longue crise économique à laquelle se sont ajoutées les crises

militaro- politiques à répétition depuis 1999, s'est traduite par une baisse continue du pouvoir

d'achat des ménages. L'incidence de la pauvreté déjà élevée (36,8% en 1995; 38,4% en 2002)

s'est accrue en raison de la hausse dut.aux de chômage, la pauvreté touche toutes les régions du

pays à des niveaux variables (l'éducation, le sanitaire). ••

Quant au PNUE (2000), il cherche à mieux comprendre la façon dont le fonctionnement des

agglomérations s'articule avec l'environnement. Cette analyse montre que "dans le monde entier

et notamment dans les pays en développement, la planification, la gestion des agglomérations

25

Page 27: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

urbaines et l'amélioration des établissements humains soulèvent d'énormes problèmes. Et le

développement rapide de ces villes constitue le principal problème. Etant donné que

l'accroissement rapide de la population des villes qui est souvent de l'ordre de 6 à 8¾ par an, le

nombre de citadins double tous les 10 ans à 1 S ans. Cette croissance constitue une menace encore

plus grave pour l'environnement que la croissance urbaine. Ainsi, les agglomérations sont

constituées en grande partie de taudis, d'habitats précaires et de grands ensembles mal conçus et

inorganisés où les conditions de vie et de travail des habitants sont déplorables". L'observation

portée souvent sur les services essentiels, approvisionnement en eau, assainissement et

évacuation des déchets font défaut. Ce qui a pour conséquences d'exposer la population des villes

à des risques d'infection et d'infestation considérables. Les grands ensembles sans équipements

collectifs sont des lieux où prolifercnt la croissance et les troubles (PNUE. 2000). En somme,

cette urbanisation accélérée suscite une dégradation accrue et pose de nombreux problèmes.

1-4- Les différents types de dégradation de l'environnement urbain et leurs conséquences

Les différents problèmes environnementaux engendrés par la forte croissance démographique

depuis la fin de la deuxième guerre mondiale sont notamment la dégradation de l'environnement

périurbain, l'insalubrité, la paupérisation croissante, le manque et l'insuffisance des équipements

et des services urbains, et l'insuffisance des logements (ONU, 2000). Le manque de moyens

financiers au niveau de l'Etat et des communes, ainsi que l'insuffisance des capacités techniques

accentuées par la crise militaro-politique depuis 2002. Cela ne permet pas d'améliorer les

conditions de vie d'une population en forte croissance. Selon HaJle et Bruzon cité par Gogoua

(2013), l'identification des problèmes environnementaux comme critères sur les impacts

économiques, sociaux, sanitaires et géographiques, pennet de les hiérarchiser. Pour elle. les

problèmes prioritaires sont l'insuffisance de la collecte des déchets solides et usées, la pollution

des eaux de surface. Et les problèmes de deuxième rang concerne les eaux souterraines, la

pollution de l'air, les nuisances sonores et les risques naturels.

1-4-1- Une insalubrité généralisée

Selon la Banque Mondiale (1997) la consommation accrue qui caractérise les populations

urbaines produit au même coup d'énorme quantité de déchets. Les impacts de cette pollution sont

ressentis aussi bien localement qu'à de très grandes décharges industrielles contaminant l'air. la

26

Page 28: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

terre et l'eau en nutriment el en toxîne. Cette dégradation de l'air. de la terre et de l'eau a ensuite

des effets nuisibles sur la flore et la faune.

Une bonne partie de cette pollution est le résultat de la croissance économique et de

l'industrialisation plutôt que de l'urbanisation comme telle. Les villes, cependant. sont la cause

de la concentration de ces déchets en un même endroit, cc qui surcharge la capacité des

écosystèmes locaux à les assimiler. Les milieux hwnides, par exemple, peuvent rendre

inoffensives de petites quantités d'effluents domestiques, mais ils sont impuissants lorsque le

débit de ces effluents devient considérable. L'urbanisation elle-même réduit la capacité

d'assimilation de l'environnement en faisant disparaitre la végétation., en entravant les flux de

l'air et de l'eau, en produisant de la chaleur, et en réduisant la capacité d'infiltration du sol.

En Côte d'ivoire, le Rapport National sur l'Etat et le Devenir de la population établi en 2006,

stipule que la collecte des ordures ménagères constitue l'un des défis majeurs en matière de

gestion de l"environnement urbain. L'insuffisance des moyens financiers et des capacités

techniques devient une contrainte majeure à la bonne gestion des villes avec le nombre de plus en

plus de citadins. En effet, les villes produisent plus de déchets que les structures de collectes ne

peuvent en ramasser. La production journalière des villes de l'intérieur varie en général entre 50

et 200 tonnes en moyenne, celle des communes ayant une population supérieure à 5000 habitants

est estimée à plus d'un millions de tonnes dans l'année (MECU ,1991).

Dans le souci de mieux apprécier cette affirmation, ce rapport fait une comparaison à celle

d'Abidjan. En 1998, avec une population de 2877959 habitants et à raison de près de

1kg /jour /habitant, la production quotidienne d'ordures ménagères d'Abidjan peut être évaluée à

environ 2900 tonnes. Avec environ 3888712 habitants en 2005, elle avoisinerait 4000 tonnes.

Concernant les villes de l'intérieur ou les autres villes, la situation est alarmante car, aucune de

ces villes n'assurait entièrement la collecte de ses ordures. Au recensement de 1998, le taux de

collecte des ordures dans les villes de l'intérieur était de 26,lo/o contre 65,7¾ dans les autres

villes.

Ce rapport affirme que "la crise militaro politique qui a éclaté en septembre 2002, est venue

aggraver cette situation. au point où aujourd'hui les ordures non ramassées s'amoncellent dans

les rues, les places publiques et les caniveaux ou alimentent des dépôts autorisés ou non''. Selon

les auteurs, les ordures collectées sont déversées sans aucunes normes hygiéniques dans des

endroits illégaux.

27

Page 29: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

C'est dans cette optique qu'Atta (2006), fait une sévère critique face au problème des ordures

ménagères dans les villes ivoiriennes. Selon lui, "c'est l'un des gros points noirs de la gestion

municipale des villes. Tous les maires ont perdu la bataille des ordures ménagères. Ils se

consacrent au ramassage de ces ordures". D'énormes efforts restent à faire tant en ressources

qu • en personnel mais les résultats restent mitigés.

1-4-2- La pollution de l'air et des nuisances

Ressources (1996-1997), montre que malgré le potentiel d'efficacité énergétique des villes, la

demande urbaine d'énergie ainsi que la consommation des combustibles fossiles continuent de

croître. Déjà les constituants de polluants aéroportés dans les villes et leur périphérie excèdent de

loin celles des régions rurales. Outre leur prix élevé en tcnnes de santé humaine, ces polluants

atmosphériques peuvent nuire aux écosystèmes terrestres et aquatiques. Il ne faut sans doute pas

attribuer la totalité de ces impacts aux activités urbaines, mais il demeure que les sources

d'émission sont concentrées dans les zones urbaines et leurs périphéries surtout dans les pays en

développement, où les industries sont toujours essentiellement situées dans les villes. En outre, la

combustion de carburants fossiles pour le transport. urbain joue un rôle de plus en plus prononcé

dans les problèmes de pollution de l'air.

Gogoua (2013), indique que tout problème environnemental. telle la nuisance consécutive à la

pollution est difficile à appréhender car, elle dépend du contexte économique et social dans lequel

sont insérées les populations soumises à cette pollution.

Pour Goze (2005) et Ello (2000) cités par Gogoua "Les problèmes environnementaux à savoir

les problèmes liés à l'habitat, les problèmes de déchets, de pollution et de nuisances tout en

traduisant les impacts voire les conséquences qu'ils génèrent. Certaines pollutions ou certaines

doses de polJutions menacent notre bienêtre. C'est le cas de la puanteur et du bruit. De même, la

pollution de l'air par les poussières qui diminuent la visibilité et I'ensolei11ement, a aussi pour

effet d'affecter notre être. Pour eux, 'la pollution nuit à la santé. Elle engendre notamment des

affections respiratoires, des maladies gastro-intestinales, des atteintes du système nerveux et des

cancers. La gravité des maladies engendrées par la pollution est variable. Elle peut aller jusqu'à la

mort."

Pour mieux l'appréhender, le REPCI (2006) montre que "la pollution affecte essentiellement les

eaux et l'air. Elle concerne plus les centres urbains à cause de la concentration humaine de plus

en plus élevée et de la multiplicité des activités qui s'y déroulent. En effet, les eaux usées

28

Page 30: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

domestiques. les rejets industriels et la prolilëration des activités liées au transport constituent

les principales sources de pollution. Dans les villes de l'intérieur, la pollution des eaux

touchent les cours d'eau et les plans d'eau (retenue d'eau, lacs). Ces eaux sont de plus en plus

polluées par les déchets solides et liquides qui y sont déversés quotidiennement par les

ménages et les industries sans traitement préalables. Elles le sont également par le

ruissellement des eaux de pluie qui transportent de très fortes charges de polluants (décharges

organiques et chimiques. germes pathogènes). Outre cela, le niveau de pollution des eaux ne

fait que s • accentuer face à la croissance urbaine et à la non maîtrise de la gestion de

l'environnement urbain, d'où de graves menaces sur la qualité des eaux dont l'impact est

indéniable, aussi bien sur la santé des populations que sur le fonctionnement'' FNUAP

(2006),

Au niveau de la pollution atmosphérique dans les villes de l'intérieur comme à Abidjan, pour

le REPCI (2006), cette pollution provient essentiellement des gaz d'échappement des

véhicules à moteur et des activités industrielles et artisanales. Elle est préoccupante à cause

des fumées polluantes rejetées par 1es industries et l'accroissement du nombre de véhicules de

transport. au cours de ces dernières années, du fait de l'explosion du commerce des véhicules

d'occasion et de la crise socio-politique. Et la contribution des scieries, menuiseries et

ébénisteries, de l'incinération des pnewnatiques et des fumoirs de poisson à cc type de

pollution est également significative.

En ce qui concerne les nuisances, pour le REPCI (2006), cc sont "les mauvaises odeurs

émanant des dépôts d'ordures que l'on met de plus en plus de temps à enlever, ainsi que les

eaux usées dans les caniveaux ou qui stagnent dans les rues. Ce sont également les

incommodités liées aux latrines traditionnelles (mauvaises odeurs, prolifération de mouches,

de moustiques, de cafards), ainsi que les bruits incessants de véhicules, de musique et des

activités artisanales dans les zones d'habitation.

À ces nuisances, s'ajoutent les végétaux aquatiques envahissants qui, depuis le milieu des

années 1980 recouvrent les cours el plans d'eau soit de façon périodique (cas de la lagune

d'Abidjan) soit en permanence (cas d'autres plans d'eau à l'intérieur du pays). Leur impact

écologique est certain et réside aussi bien dans l'obstacle à la navigation que dans l'atteinte à

29

Page 31: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

l'esthétique du milieu. Toujours dans ce même ordre de problèmes énumérés, Halle et Bruzon

(2006) présentent des problèmes de deuxième rang. Nous notons :

1-4-3- Les risques naturels ; Autres fonnes de dégradation

Les risques naturels et leurs manifestai.ions sont devenus un souci majeur pour les populations et

leurs gouvernants. Ils ravagent chaque année des milliers de pays à travers des cyclones, des

tsunamis et des inondations.

Dérmitions des concepts.

Le risque

Est défini comme risque, tout danger éventuel plus ou moins prévisible menaçant l'humanité du

fait de la nature ou de l'homme lui-même (D'Ereole, 1994).

Pour le Petit Robert (1998), le risque est l'éventualité d'un événement ne dépendant pas

exclusivement de la volonté des concernés et pouvant causer la perte d'un objet ou tout autre

dommage. Pour François PENFORMlS (2001 - 2002), le risque se définit comme l'ensemble

des préjudices que peut ou pourrait entraîner directement un événement sur l'homme ou son

espace. BAILLY ( 1996), définit le risque en terme géographique comme un danger éventuel

plus ou moins prévisible dans une aire précisément indéterminée et d'une durée indéterminée. Il

ne faut pas confondre le risque et la catastrophe. Le risque a valeur prévisionnelle contrairement à

la catastrophe qui est un fait réel. De facto, le risque précède et succède à une catastrophe, c • est

en quelque sorte la pré catastrophe.

Il existe plusieurs types de risque à savoir le risque naturel. le risque technologique, etc. le risque

en tant que tel est la composition de I' a1éa et de la vulnérabilité.

L'aléa. Bourrelier et Alliés (2000), définissent l'aléa comme un événement naturel. Pour And.ré

Dauphine (2001 ), l'aléa au sens restreint désigne la probabilité du phénomène qu'il soit d'origine

naturelle ou anthropique. D'après Jean et Fofstong (2002), l'aléa est un événement partiellement

dangereux. Il ne devient un risque que s'il s'applique à une zone où existe une présence humaine

significative. L'a1éa est l'agresseur d'un espace, d'un individu. Nous pouvons lui attribuer deux

caractéristiques: l'occurrence et l'intensité du phénomène considéré.

En cc qui concerne l'occurrence, certains aléas sont fréquents, d'autres le sont moins. De même,

certains aléas sont de plus fortes intensités que d'autres: c'est le cas des érosions qui sont les plus

30

Page 32: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

fréquentes mais de plus faible intensité, et le cas des éruptions vo1caniques qui sont les moins

fréquents mais de plus forte intensité.

La vulnérabilité Theuret et D'ercole (1994), définissent la vulnérabilité comme le fait d'être sensible aux

blessures, aux attaques ou d'éprouver des difficultés pour recouvrer une santé mise en péril. Cette

définition implique la prise en compte de deux effets de vulnérabilité aux risques naturels ; les

dommages potentiels ou la capacité d'endommagement des phénomènes naturels menaçants et

les difftcultés qu'une société préparée rencontre pour réagir à la crise. puis restaurer l'équilibre en

cas de sinistre (perturbations directes et/ou indirectes, immédiates et durables). Ces deux aspects

renvoient à deux approches du système de la vulnérabilité: l'aspect classique consiste à mesurer

l'endommagement potentiel des éléments exposés. La vulnérabilité est faible lorsque l'aléa

génère un incident et elle est importante lorsque l'aléa génère un accident où qu'il se transforme

en catastrophe (Kassi 2002). L'autre approche est l'intégration et la complémentarité de la

première, visant à cerner les conditions ou les facteurs propices aux endommagements ou influant

sur la capacité de réponse à une situation de crise.

Au sens large du terme, la vulnérabilité est l'impact que l'aléa a sur un enjeu.

L'enjeu L'enjeu, selon Jean-François Faure et Jean Marie FOSTING (2002), est l'élément ou le système

qui est sous la menace d'un aléa de nature variée. C'est donc l'ensemble des personnes, des

biens, des activités, des patrimoines susceptibles d'être affectés par un phénomène nature] dans

un espace défini.

La notion de risque naturel La notion de risque est indissociable de la notion d'enjeu. Ainsi, Je risque naturel est un danger

éventuel plus ou moins prévisible dans une aire non précisément définie et d'une durée

indéterminée (Bailly 1996 ). Ce risque est dit naturel parce qu'il concerne les phénomènes liés à

notre environnement physique. Pour lui, tout simplement., il y a risque naturel lorsqu'un enjeu est

menacé par un phénomène naturel qui peut être l'érosion. l'inondation, le tremblement de terre, le

volcan, etc .....

Pour Demangeot ( 1996) la terminaison " naturel " prête à confusion car on ne devrait pas parler

de risques naturels mais de risques dont le vecteur à une origine naturelle, Pour lui, le risque est

Jl

Page 33: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

une caractéristique d'une situation humaine. Dans ces conditions. le risque est une probabilité,

alors que la catastrophe est une concrétisation du phénomène en termes de dommage. Si on

prend le cas des Pays-Bas, le risque par exemple, est une rupture des digues suite à la

manifestation d'un aléa (forte tempête par exemple) et la catastrophe est l'invasion de la mer dans

les polders (Kassi 2004).

l .e risque naturel est donc la probabilité d'apparition d'un phénomène naturel menaçant l'homme,

ses biens, ses activités et son environnement. Il existe plusieurs risques naturels à savoir :

l'inondation, l'érosion, le glissement de terrain. l'éboulement, le séisme, l'éruption volcanique

etc.

La notion de catastrophe

D'après le Petit Robert (1992), la catastrophe est un bouleversement, une calamité, un

cataclysme, un désastre, un drame, un fléau, WIC infortune, causant la mort de nombreuses

personnes. Elle signifie aussi un événement désastreux.

Le risque est la probabilité qu'un événement provoque des dommages. Quand il y a catastrophe.

c'est que l'événement a eu lieu et a produit des dommages. En un mot, la catastrophe est un

événement subit qui cause un bouleversement pouvant entraîner des destructions et des morts.

Dans ce cas, le risque possède une dimension probabiliste que la catastrophe n'a plus. puisse

qu'en se manifestant elle est devenue une certitude. li existe plusieurs types de catastrophes à

savoir:

La catastrophe technologique ;

La catastrophe naturelle ;

La catastrophe sociale.

Il faut souligner que ce qui nous intéresse ici est la catastrophe naturelle. La catastrophe touchant

le plus grand nombre d'individus dans le monde est directement liée à la rareté ou à l'excès

d'eau.

L'Afrique est le continent des sécheresses chroniques et l'Asie, celui des inondations (PIERRE

Pagne! 1994)

La catastrophe naturelle est le bouleversement, l'événement désastreux issu des aléas naturels. Il

y a donc cat.astrophe naturelle lorsque le risque qui se manifeste e:-.'1 issu des phénomènes liés à

notre environnement physique. Leur occurrence est très difficile à appréhender et. très souvent,

leur danger est accru par des effets imprévus (CHATELAIN J L, 1994).

32

Page 34: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

En résumé, on peut définir la catastrophe naturelle comme étant la manifestation d'un risque dont

les événements ont une origine naturelle.

1-4-4- L'assainissement (drainage des eaUI pluviales)

Nombreux sont les ouvrages que nous avons lus et qui ont situé le problème de l"assainissement

et dégagé les contraintes liées à celui-ci dans les pays en voie de développement (PED) en

général et en particulier en Afrique. Pour les experts de la Banque Mondiale, l'assainissement se

résume en trois objectifs fondamentaux à savoir : consolider la protection contre les phénomènes

tels que les inondations, les érosions, les glissements de terrain ;

- permettre la protection de la santé publique et du cadre de vie.

- préserver le milieu naturel des calamités telles que les sécheresses.

Les ouvrages de drainages réalisés dans les villes concentrent à leur exutoire des flux importants

d'eau et d'énergies créant ainsi un impact préjudiciable à l'équipement des milieux aquatiques et

aux infrastructures situées à l'aval et augmentent les risques en cas de défaillance (inondation,

érosion). (Morel, 1996). L'assainissement dans les pays en voie de développement en général et

dans les zones urbaines en particulier est lié à certaines contraintes. En effet. les zones côtières

des pays en voie de développement sont composées en majorité de lotissements irréguliers avec

une densité moyenne de 66 habitants à l'hectare (Rapport Anonyme, 2000-2001). Ce rapport

mentionne également que dans ces zones, c'est la nappe phréatique locale qui soutient la quasi­

totalité de rapprovisionnement en eau des résidents à partir de puits traditionnels. De même, s'il

est fréquent que la nappe soit aussi exploitée par les sociétés de distributions d'eau potable à

partir d'une batterie de forages.

Dans ces zones, toutes les concessions qui ne sont pas dotées de dispositifs adéquats d'évacuation

rejettent directement leurs déchets dans la nature faisant ainsi courir un risque sur la qualité des

eaux souterraines et sur la santé publique.

1~5-La gestion de l'environnement et ses difficultés

1-5-1-La gestion de l'environnement

Dorier (2002) affirme dans le prolongement de la conférence de Rio qu'il a été affiché un intérêt

institutionnel des bailleurs de fonds pour la gestion environnementale des villes, qui donne lieu à

des floraisons de séminaires internationaux et publications officielles sur le déterminant du

concept de « développement durable » appliqué aux villes du Sud. Pour elle, la gestion des

33

Page 35: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

ressources environnementales est l'un des plus grands enjeux des villes du monde et relever le

défi urbain, exigera l'action concertée de tous ceux que Je sort des villes intéresse. Les

gouvernements de tous les niveaux, organisations non gouvernementales (ONG), entreprises

privées, collectivités citoyens (Wor]d Ressources Institue, 1997). Autrement dit, une gestion

durable de l'environnement urbain ne se concevrait pas sans la bonne gouvernance recommandée

par la Banque Mondiale.

Mélé (2002) indique que, les références de protection de l'environnement n'ont pas seulement

pour utilité de réintroduire la nature et sa protection au sein des déchets sur la ville ou de

renforcer les actions techniques de contrôle des pollutions. Le paradigme environnemental

propose un cadre systématique pour penser la ville de demain qui implique une action de

réorganisation des modalités de production d'espace urbain. Plusieurs tentatives de comparaisons

internationales ont souligné l'intégration des préoccupations environnementales au sein du

processus de contrôle de l'urbanisation et le rôle d'un modèle de développement urbain durable

basé sur la promotion d'une ville compacte, organisée autour d'une utilisation plus intensive du

sol gérée à partir d'une meîlleure intégration entre les politiques de transports en communs et la

planification de la croissance urbaine. De plus, les références de ]'environnement autorisent une

réflexion sur la durabilité des modes de production de l'espace urbain, sur la mise en œuvre des

politiques de gestion à l'échelle des aires métropolitaines et sur la réduction des inégalités de

conditions de vie.

Il implique des organismes internationaux et des ONG, mais aussi les multiples rencontres entre

acteurs politiques et techniques, à partir de la notion d'environnement, une nouvelle forme

d'intérêt général conditionnant une intervention publique spécifique. L'institution conjointe de

l'environnement comme« problème» et un nouveau champ pour l'action publique a été réalisée

au sein d'instances et à partir d'événements internationaux. et présentée comme une tentative de

reprise globale à des questions « planétaires ».

Atta (2006), dans son analyse de lu gestion de l'environnement note qu'à l'heure actuelle, il

n'existe pas encore une politique nationale en Côte d'Ivoire unique et coordonnée en matière de

gestion de l'environnement et des ressources naturelles. Ce domaine a toujours été appréhendé

d'une manière sectorielle et cloisonnée. Ainsi, les outils de la stratégie générale ou sectorielle

sont de plus en plus nombreux. en dépit des incohérences certaines, voire des contradictions

susceptibles d'améliorer leur opérationnalité.

34

Page 36: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Il affirme que dans le cadre de la définition et de la mise en œuvre d'une stratégie de

développement durable. le gouvernement a entrepris l'élaboration d'un Plan National d' Action

Environnemental (PNAE), fondé dans sa phase initiale. sur une consultation très élargie de tous

les acteurs et partenaires de l'environnement, tant au plan national qu'intemational. Cette

démarche a conduit l'élaboration du livre blanc de l'environnement, adopté par le gouvernement,

le 24 Mai 1995. A cela s'ajoute le ministère de l'environnement et des eaux et forêts, avec ses

structures sous tutelles qui sont l'Agence National De l'environnement(ANDE), Office Ivoirien

des Parcs et Réserves (OIPR), le Centre Ivoirien Antipollution(CIAPOL) et la Société de

Développement des Forêt (SODEFOR). A côté de ces institutions, se trouve le BNETD, une

société d'Etat qui possède en son sein plusieurs départements sectoriels dont ceux de

l'environnement, du milieu urbain de la forêt, de l'agriculture et de l'hydraulique. El1e a pour

missions essentielles de faire les études et d'évaluer les grands projets de l'Etat.

Les différentes conférences allant de Stockholm en 1972 jusqu'à Johannesburg en 2002 sont

l'occasion de nombreuses recommandations de la part des institutions internationales. Ces

conférences prennent en compte l'amélioration du cadre institutionnel et réglementaire de la

gestion de l'environnement notamment au niveau local et régionale afin de préserver la

biodiversité, de maitriser le foncier, de faire une promotion du développement durable et

d'amener les populations à prendre de plus en plus conscience des problèmes environnementaux.

Aussi, s'agit-il de veiller à ce que chacun puisse disposer des ressources essentielles au maintien

de sa santé sans porter atteinte au cycle naturel de manière dangereuse pour la santé.

En vue de rechercher des solutions aux problèmes liés à la pauvreté urbaine, à l'insalubrité et à la

santé publique; les organismes internationaux et les ONG interviennent dans l'encadrement, la

sensibilisation, la mise en œuvre et la gestion des projets. Raison pour laquelle, la Banque

Mondiale et le PNUE préconisent une approche intersectorielle de la gestion intégrée des

objectifs socio-économiques et environnementaux. C'est donc dans cette perceptive que la

Banque Mondiale s'efforce de répondre à la situation en :

Accroissant ses effets de prêts sectoriels à l'éducation ;

Recherche de la protection des services de base

Attirance de l'attention des décideurs sur ces problèmes par la mise en place de groupes

d'études spéciaux.

3S

Page 37: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Dans ce même ordre d'idée, la BAD finance une multitude de projets relatifs à la dégradation de

l'environnement urbain .

La Banque Mondial (l 995), se félicite de ]a Côte d'Ivoire pour sa politique urbaine qui a su

intéresser les bailleurs de fond parce que l'une des préoccupations majeures était de résorber la

pauvreté en m ilieu urbain . Horm is la réhabilitation des quartiers précaires et sous-équipés. le cap

a été m is sur la création d'emplois et le renforcement des économ ies urbaines.

Egalement au plan national le souci d'améliorer l'environnement urbain tient une place de choix

dans la constitution ivoirienne du 3 Août 2000. E11e stipule en son article 29 que : « La protection

de l'environnement et la protection de la qualité de vie sont un devoir de la communauté et pour

chaque personne physique et morale ».

1-5-2 Les difficuhés ou lim ites de gestion de l'environnement

1-5 2-1-Le sous-équipement des villes

Le REPCI (2006) affirme que "Ie construction des infrastructures socio-économ ique n'a pas

suivi l'accroissement rapide de la population . De sorte que les équipements socio-collectifs sont

insuffisants pour répondre aux besoins pressants de la population urbaine. Ceux qui existent

subissent une forte pression, d'où leur dégradation rapide" . En témoigne la dégradation des rues

des vil1es ivoiriennes. Cc rapport continue son opinion en affirmant que" la faible intervention

des urbanistes dans L'aménagement des villes, le non-respect des plans d'urbanisme expliquent le

peu d'espaces réservés aux équipements collectifs tels que les écoles, marchés, centre de santé, et

absence de latrines publiques, d'espaces de jeu, de parcs et jardins. Parfois les espaces réservés

sont envahis par l'habitat précaire ou lotis et revendus à des acquéreurs de terrains urbains à forte

d'attendre les équipements prévus. Ainsi l'absence notoire ou insuffisance des équipements

adéquats à une vie sainte empêche la population de s'épanouir.

1-5-2-2- L'impact sur la morphologie des paysages urbains

Les travaux de Kossou et al cité par Gogoua (2013) sur la pauvreté en milieu urbain consolident

les propos du REPCI (2006). Selon ces auteurs, les problèmes auxquels sont confrontés ces

ménages sont l'insécurité, l'insalubrité, le manque d'infrastructures (sanitaire, scolaires et

sociales), le chômage et le manque de viabilité des quartiers précaires ( absence d'adduction

d'eau, de caniveau. de possibilité de branchement légal en électricité). Ces études réalisées

montrent que la principale raison d'habiter ces quartiers précaires est le manque de moyens. Pour

36

Page 38: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

mieux expliciter cette précarité. Atta fait une rétrospective des années 1980 sur le devenir des

villes. En effet, ''depuis 1980, toutes les villes sont entrées dans la spirale de la pauvreté. La crise

économique a été la cause du chômage et réduction considérablement du niveau de vie des

ménages. La pauvreté s'est approfondie. Beaucoup de citadins vivent sans le minimum, sans

électricité, absence de WC, souvent d'eau potable et d'équipements électroménagers. L'acuité du

chômage et la précarité des conditions de vie ont fait des villes des espaces à risque, minés par la

criminalité, le banditisme, la prostitution, la drogue et le SIDA.

Le FNUAP (2006) soutient cette affirmation en soutenant que " La crise économique des années

1980 a amené l'Etat à se désengager de ce secteur au profil des opérateurs privés. Il a toutefois,

mis en place des instruments et des mécanismes qui permettent d'exonérer de taxes de logements

sociaux et économiques et de financer l'habitat rural à travers le Fond de Soutien à l'Habitat

(FSH) et l'habitat urbain par le compte de mobilisation de l'habitat. Malgré cela, il y a une

indication entre la croissance démographique urbaine et la production de logement, ce qui est un

véritable problème. De plus, les architectes n'interviennent pas toujours dans la conception de ces

logements, ce qui entraîne le non-respect de certaines normes de qualité, notamment la superficie

des pièces, les normes de sécurité et d'aération. De plus. la détérioration des conditions de

logement est plus accentuée dans l'habitat précaire dont la prolifération témoigne de

l'impossibilité de satisfaire la demande de plus en plus lotte en logements. On en trouve dans

toutes les villes où il se développe sur l'initiative des populations urbaines les plus défavorisées."

Tous ces paramètres constituent les difficultés de la gestion de l'environnement.

1-5-3- Les modes de gestions de l'environnement

Face aux problèmes environnementaux observés, différentes modes de gestion ont été élaborées

pour permettre aux autorités en charge de la dite gestion de s'en imprégner pour de meilleurs

résultats.

Le Sixième Programme d' Action pour l'Environnement (6c PAE, 2005) propose une approche

intégrée et une stratégie thématique. La commission recommande que les autorités nationales et

régionales soutiennent les municipalités dans la mise en œuvre d'une gestion intégrée au niveau

local. Selon elle, la gestion intégrée doit impliquer une vision stratégique à long terme et établir

dans un souci de cohérence, le lien entre les diverses politiques aux divers niveaux administratifs.

La gestion intégrée doit impliquer conjointement des aspects connexes tels que la gestion urbaine

et gouvernance de l'aménagement intégré du territoire, le bien-être économique et la

37

Page 39: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

compétitivité de l'intégration sociale et la gestion de l'environnement. La commission soutient

que la stratégie thématique pour l'environnement urbain appelle à une meilleure des zones

urbaines fondées sur une gestion intégrée de l'environnement au niveau local. Il s'agit de mettre

en place une gestion stratégique des incidences environnementales de toutes les activités dans

toute la zone fonctionnelle d'une autorité ou d'une agglomération urbaine.

Kassoum (2004) montre que la promotion d'un environnement sain passe par une sensibilisation

des problèmes environnementaux. Celte sensibilisation permet à la population cible de prendre

conscience des interactions entre population, environnement et développement socio-économique

tant au niveau planétaire que national et local Elle stimule le sens de la responsabilité

individuelle et collective des citoyens face à leur environnement et contribue à conduire les

individus à mieux connaître et gérer efficacement les problèmes environnementaux. Il continue

son exposé pour dire que des actions doivent être mises en œuvre par les mairies pour une

meilleure gestion. Ceci recommande la mise en place d'un schéma général de gestion de

l'environnement urbain élaboré de manière consensuelle pour gérer l'environnement. Chaque

commune doit disposer d'un service hygiène et environnemental, d'un service de protection

civile, et d'un service nettoiement.

le service de nettoiement chargé du curage des caniveaux à ciel ouvert, de désherbage,

de balayage des quartiers. Il veille sur les lieux de rassemblement des ordures et

centres de déchets en attente d'enlèvement;

le service de protection civile doit disposer en général d'un cadre d'opération

déterminé. 11 est une extension du service d'hygiène. 11 doit vérifier la condition de

travail de la population, afin d'exiger des travailleurs l'application des mesures de

salubrité, pour l'assainissement du cadre de vie de leur service;

le service d'hygiène a pour rôle de sensibiliser la population sur la question de

l'assainissement du cadre de vie. 11 est chargé de vérifié les hôtels, les toilettes

publiques et des restaurants.

J ~ La littérature sur Daloa

La littérature sur Daloa et sa périphérique existe mais est insuffisante. Les écrits sur la thématique

de l'urbanisation et la dégradation de l'environnement s'organisent autour des notions liées à

l'historique, le dynamisme de l'espace péri-urbain et les problèmes environnementaux et les

conséquences auxquels la ville est confrontée.

38

Page 40: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

L'historique est contenue dans des documents réalisés par les originaires de Daloa. Ce sont des

narrations qui ne sont pas des travaux de chercheurs universitaires ou de spécialistes. elles

possèdent donc des faiblesses. L'histoire de la création de la ville de Daloa remonte en 1873 par

Dalo. Le nom de Daioa proviendrait d'un quiproquo qui s'est produit dans la communication

entre les Européens et l'épouse de Dalo.

Concernant le dynamisme de son espace péri-urbain, des sources et documentations principales

existent; elles sont d'Alta qui a fait des études sur la dynamique de l'espace péri-urbain de la

ville de Daloa en 1991. Cette étude traite des aspects divers concernant le milieu physique,

l'évolution de la ville, le peuplement par les différents groupes ethniques, la croissance de la

population, sa composition et les activités socio-économiques. Il soutient que la dynamique

spatiale de "la cité des antilopes" s'est produite sous l'influence d'une forte croissance

démographique. Aussi, l'étalement spatial impressionne par son ampleur. A cet égard, son

analyse diachronique de l'espace urbain révèle que Daloa connaît une croissance spatiale rapide

depuis 1955. Cette urbanisation s'est traduite par des phases d'accélération et de ralentissement.

Elle a été le fait de vagues successives de conquêtes des terrains environnants sous la fonne de

lotissements ou de création d'habitats spontanés.

Koukougnon (2012), sur cette question laisse entrevoir que la ville de Daloa connaît une

croissance spatio-démographique accélérée. Cela a créé une forte pression urbaine sur les

infrastructures hydrauliques aboutissant à leur saturation voire leur dégradation.

Il poursuit son analyse en stipulant que la dynamique urbaine galopante peu assistée avec une

paupérisation accrue et des faiblesses du cadre institutimmel du secteur de l'eau constituent les

impacts des déterminants sur l'accès à l'eau potable des ménages.

En ce qui concerne les problèmes environnementaux. Yodé (2008). a mené une étude sur les

inondations et les érosions en milieu urbain : le cas de Daloa. Selon lui, les causes de ces risques

font partir des problèmes environnementaux auxquels la ville est confrontée. Ces risques sont liés

au relief, au climat, au sol et à l'urbanisation totale du site. Il affirme que les inondations sont

causées par le relief du site. A cela s'allient des quantités importantes de pluie qui tombent dans

la ville. Elles sont concentrées sur les mois de mai à juillet, septembre et octobre et constituent

donc un facteur favorable aux inondations.

Quant aux érosions, elles sont favorisées par le sol ferralitique sensible à l'érosion. Il affirme que

le sol mis à nu est livré à l'attaque de l'érosion sous l'impact des pluies et du ruissellement.

39

Page 41: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Concernant les conséquences, l'auteur mentionne la destruction des canaux de canalisation, les

sous bâtiments des maisons m is à nu, des maisons abandonnées dans les quartiers situés dans les

bas-fonds où les inondations sévissent le plus. Le contact des eaux de ruisse1lement et de l'eau

potable par l'effritement des tuyaux entraînent la prolifération de plu.sieurs maladies. Pour clore

son étude, il affirme que les stratégies mises en place telles que: l'ouverture des bassins d'orage.

la réhabilitation des rues et l'aménagement des bas-fonds par les populations et les acteurs en

charge des risques sont insignifiantes.

Koukougnon (2012), traitant du milieu urbain et l'accès à l'eau potable, met en évidence les

déterminants de l'environnement du service d'eau potable à Daloa. L'une des raisons de cette

étude était de faire une analyse des facteurs explicatifs des difficultés d'accès à l'eau potable à

DaJoa Il ressort de cette étude que la ville de Daloa est confrontée à un problème d'eau potable.

Quant au rapport du BNETD (2006), intitulé « Analyse diagnostic et proposition », traitant de l'assainissement de la ville de Daloa, affirme que la ville présente des pentes naturelles

favorables à l'écoulement des eaux de pluie. Le nettoyage des caniveaux, fosses et égouts

d'évacuation du système actuel peut améliorer grandement la situation existante. Ce nettoyage

nécessite peu de moyens techniques mais, par contre une main d'œuvre assez importante est la

bienvenue. Il met en exergue aussi l'insuffisance des infrastructures d'assainissement et propose

des solutions adéquates telles que la construction et l'entretien des infrastructures

d'assainissement, pour un meilleur assainissement

Aujourd'hui, l'environnement de la ville de Daloa est plus que dégradé avec la mise à nu des

canaux de canalisation par les érosions, l'inondation des rues pendant les grandes averses, la

pénurie et la mauvaîse qualité de l'eau de Daloa se trouve dans une situation alarmante. 11 y a

donc nécessité de pénétrer au cœur des réalités de la ville de Daloa afin de révéler les problèmes

d'environnement engendrés par une dynamique urbaine non maîtrisée que connaît la ville ainsi

que les efforts des autorités citadines pour les résorber.

En somme, les différents auteurs consultés sont unanimes quant à la dégradation de

l'environnement due aux phénomènes de l'urbanisation. Cette littérature offre une vue

d'ensemble des effets que les zones urbaines et ses dynamismes ont sur l'environnement. En

effet, cela se traduit par la pollution, la prolifération des ordures ménagères, l'insuffisance de

l'assainissement, l'accès à l'eau potable, la précarité des conditions de logements et le sous­

équipement. Cette situation offre à la ville de Daloa un paysan malsain.

40

Page 42: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Elle passe un examen en profondeur de l'état de l'environnement voire du niveau de la

dégradation de l'environnement en milieu urbain. Toutefois, l'analyse détaillée des problèmes

d'environnement qui se posent dans ces villes reste un vaste champ de recherche pour mieux

appréhender les nuances qui pourraient apparaître. li est donc impérieux de dresser véritablement

l'impact négatif de l'urbanisation sur l'environnement sachant qu'à l'heure actuelle, le

phénomène de l'urbanisation reste un défi majeur pour les pays en général et pour ceux en voie

de développement en particulier. C'est la raison pour laquelle, mener une étude sur

« L'urbanisation et la dégradation de l'environnement: le cas de Daloa » est importante. Cette

étude aura l'avantage de montrer comment le processus de ) 'urbanisation de la ville de Daloa

engendre la dégradation de l'environnement

41

Page 43: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

2-PROBLEMATJQUE

L 'urbanisation est l'un des principaux phénomènes sociaux dont l'évolution accélérée touche à

présent toute la planète. La Côte d'Ivoire connaît une urbanisation très accélérée. Le taux

d'urbanisation qui était de 12,7% en 1960 est passé à 32% en 1988 puis à 42,5 % en 1998 (INS,

1998). Aujourd'hui, ce taux est de 49,7 % (RGPH, 2014).

Au cours des deux premières décennies de l'après l'indépendance, les autorités politiques aidées

par la stabilité politique ivoirienne et la prospérité économique du pays ont opté dans leurs

stratégies de développement pour une large ouverture sur l'extérieur. Cette politique va favoriser

la migration de nombreux ressortissants des pays limitrophes pour la plupart en quête· d'emplois

et du bien-être social. Cette urbanisation rapide résulte pour une grande partie d'une croissance

démographique rapide et d'une dynamique spatiale très peu maîtrisée. De 4 millions d'habitants

en 1965, sa population est passée à 16 millions en 1998 et à plus de 22 millions en 2014. Ainsi,

5% avant l'indépendance, le rythme de la croissance démographique est estimé à 9,1 % pour les

villes de l'intérieur et à plus de 12 % pour la ville d'Abidjan (RGPH, 2014)

Cette dynamique découlant du développement de l'économie de plantation a suscité d'importants

flux migratoires vers les villes, perçues comme des centres de diffusion du progrès et du

développement. en quelque sorte comme« un Eldorado ».

Cette accélération du processus d'urbanisation est particulièrement perceptible dans les zones

forestières. En effet, du fait de leurs potentialités économiques, plusieurs populations y ont afflué

et comme conséquence elles seront soumises à plusieurs contraintes (croissance démographique

démesurée, croissance spatiale non maîtrisée et la prolifération des activités économiques

inorganisées) liées à la dégradation de leur cadre de vie (Cottcn, 1968).

Daloa, la cité des Antilopes est le reflet de ce type d'urbanisation. Ancienne cité coloniale, la

ville a connu une croissance démographique fulgurante au point de devenir la troisième grande

ville de la Côte d'Ivoire après Abidjan et Bouaké depuis les estimations de 1965 et confirmée au

recensement général de la population de 1975 (ALLA, 1991). Daloa, capitale de la région du

Haut Sassandra et ville carrefour, connaît un progrès et une croissance démographique et urbaine

sans précédent après le déplacement de l'ancienne boucle du café-cacao de l'Est vers l'Ouest.

Cette situation a favorisé un afflux massif des migrants d'origines diverses et une flopée

d'activités économiques diverses dans cette ville (BCET. 1980). Cette croissance constatée

depuis près d'un siècle (92 ans) ne semble pas s'être ralentie et le développement de la zone

42

Page 44: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

agglomérée se fait à un rythme soutenu sans tenir compte, dans bien des cas, de 1 'intervention

des aménageurs. L'un des constats qu'on peut faire de ce développement, est qu'il a favorisé le

déplacement de la population venue des villes voisines et même des pays limitrophes tels que le

Mali, la Guinée et le Burkina. Cette migration se combine avec Je fort taux d'accroissement

naturel. Cette situation a entraîné une brutale surpopulation et un étalement spatial anarchique de

la ville (REPCI, 2006).

Cependant, la capitale de la région du Haut Sassandra a bénéficié d'un renforcement des

équipements et infrastructures socio-collcctifs en 1 %7 lors de la célébration du 7' anniversaire de

l'indépendance de la Côte d'Ivoire.

Nonobstant, la ville de Daloa est exposée à plusieurs problèmes. La multiplicité des problèmes de

dégradation que connaît Daloa sont d'autant p1us imponantes que la ville présente selon Gogoua

(2013) une asphyxie par son insalubrité, des caniveaux à ciel ouvert mal entretenus, les eaux

usées polluantes et la prolifération des zones non aedîficandi. L'inadéquation des politiques

d'urbanisation liée au contexte démographique est origine de graves menaces sur

l'environnement, l'économie et la population. Plusieurs dysfonctionnements sont donc

observés. Les signes de cet accès dans le paysage urbain se manifestent par la prolifération des

dépôts d'ordures, la précarisation de l'habitat, le ruissellement des eaux usées à travers les

rues la carence en équipements et infrastructures et l'émergence des pathologies sociales.

L'accroissement urbain de Daloa se développe dans un cadre de crise illustrée par un

environnement fortement dégradé. Dans la ville de Daloa, tout se dégrade, on y constate plusieurs dysfonctionnements. qui donnent l'impression qu'elle n'a jamais bénéficié

d'attention particulière de la part de l'Etat. On se demande alors pourquoi telle situation?

De ces constats, il se dégage le problème de la dégradation du cadre de vie des populations liée

au processus de l'urbanisation de la ville de Daloa. Dès lors, la question principale qui transparaît

du sujet est la suivante: Comment le processus de l'urbanisation de la ville de Daloa produit t'-il

la dégradation du cadre de vie des populations ?

De cette question découlent les questions secondaires :

>"' Quels sont les facteurs responsables de la dégradation de l'environnement de la ville de

Daloa et leurs conséquences?

~ Quelles sont les stratégies et les politiques proposées par les acteurs pour un

développement durable à Daloa?

43

Page 45: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

3- LES OBJECTIFS DU TRAVAIL

Objectif général

Cette étude vise à montrer l'impact du processus de l'urbanisation de la ville de Daloa sur Je

cadre de vie des populations.

Objectifs Spécifiques

Présenter le cadre de l'urbanisation de Daloa.

Analyser les facteurs coupables de la dégradation et leurs conséquences sur le cadre de

vie des populations. Analyser les stratégies et les politiques menées par les acteurs locaux (populations et

les autorités en charge la de gestion de la ville) pour un développement durable de la

ville de Daloa.

4-METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE.

Présentation de la zone de l'étude

La ville de Daloa constituant notre zone d'étude (Voir figure ci-dessus) se situe entre le 6°30 et

8° de latitude Nord et entre le 5° et 8°de longitude Ouest, à 408 km de la capitale économique

Abidjan. En outre, cette cité se localise au carrefour des routes nationales reliant Abidjan à Man

et San Pedro à Odienné. Elle est délimitée par la ville de Bouaflé au nord-est, par la ville de

Vavoua au nord, au sud par lssia et à l'Ouest par la ville de Zoukougbeu.

L'agglomération de Daloa est le chef-lieu de la région administrative du Haut Sassandra ainsi que

le pôle de développement urbain du centre-ouest du pays.

44

Page 46: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

V o ie b itum é e

V o ie e n le rre

- - C ou rs d 'a a u

Z on e u rbam sé e

1111 Vég,tation ••• Bn--fond

Orly Quartiier étudié

Source· BNETD 2 ~07

Fia:ure 1 : Loca1bation et présentation de la 2Qne d'étude

45

Page 47: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Hypothèses de recherche

Hypothèse générale

L'urbanisation accélérée et non maîtrisée constitue le facteur de la dégradation du cadre de vie

des populations.

Hypothèses spécifiques

L'état des équipements de la ville de Daloa ne permet pas d'assurer un meilleur cadre

de vie des populations.

Les problèmes environnementaux rencontrés dans la ville de Daloa sont engendrés par

Je processus de l'urbanisation accélérée et non maîtrisée de la ville de Daloa.

I .es stratégies menées par les acteurs locaux n'assurent pas convenablement la

préservation de 1 'environnement urbain de Daloa.

5- LES ECHELLES D'ETUDE ET LES UNITES D'OBSERVATION

L'étude d'un problème soulève toujours la question de la pertinence du choix des échelles

d'analyse pour mieux appréhender le phénomène que l'on veut démontrer. Le choix de l'échelle

d'étude ne dépend, dès lors, que du problème que l'on cherche à aborder (SY, 2006 cité par

Koukougnon, 2012).

Ainsi, trois niveaux d'échelle d'étude spatiale ont été exploités tout au long de cette étude. Le

premier niveau d'analyse est à l'échelle de la ville. A cette échelle. l'observation a porté sur le

paysage urbain, les infrastructures et équipements de la gestion de l'environnement. L'analyse a

permis de cerner l'état de l'environnement urbain de Daloa et le niveau d'équipement de la ville.

Le second niveau d'échelle a été le quartier. Ici, l'analyse a porté sur l'habitat concernant

l'habitat, selon GEORGE (1974), l'habitat est l'élément témoin de la modernisation de la vie

urbaine, qui permet d'appréhender les bonds du développement urbain, et ce de par la qualité des

matériaux de construction et du niveau d'équipement; le niveau des équipements et

infrastructures, la densification du bâti. A cet effet, nous avons négligé les nuances internes à

chaque quartier pour maximiser les variations selon la typologie des quartiers. Ceci nous a permis

de cerner l'état de l'environnement et les pratiques des ménages en matière de la salubrité et de la

gestion de l' environnement et l'état de I' environnement dans différents types de quartiers

résidentiels, économiques, évolutifs et précaires. Cette typologie socio-économique des quartiers

46

Page 48: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

de la ville contribue surtout à apprécier le niveau de la dégradation de l'environnement, à

1' échelle des quartiers.

A l'échelle plus fine, nous nous sommes particulièrement intéressés aux activités des différents

chefs de ménages dans le but de nous imprégner du mode et de la qualité de vie des chefs de

ménages • ce par le biais des données relatives aux caractéristiques démographiques.

économiques fournies par les statistiques nationales

6- IDENTIFICATION DES VARIABLES D'ANALYSE

Les variables sont des indicateurs qui guident la recherche des informations à collecter. Elles ont

été traduites en indicateurs mesurables sur le terrain. Celles-ci nous ont permis de vérifier nos

hypothèses et atteindre les objectifs spécifiques que nous nous sommes assignés.

A cette étude elles se rapportent essentiellement à :

L'urbanisation et à ;

- La dégradation de l'environnement.

6-1- Les variables relatives à l'urbanisation Ce sont les variables qui s'apparentent aux variables spatiales et qui sont à la fois un support et la

traduction des activités mais, aussi comme des indicateurs précis permettant d'examiner aussi la

croissance spatiale aspect important dans le processus de l'urbanisation de Daloa. El1es nous

renseignent aussi sur le niveau de mise en valeur de l'espace urbain et d'apprécier le degré

d'organisation des quartiers.

Les caractéristiques démographiques ont permis de connaitre ses compétences socio-culturel1es,

de montrer et d'évaluer la part des ménages dans la production des ordures ménagères et des eaux

usées suivant la qualité et Je poids dans les caractéristiques socio-démographiques et culturels.

Mieux. ils ont permis d'apprécier l'impact de la population sur l'espace qu'elle occupe, ainsi que

son impact sur les infrastructures et équipements.

Le commerce ; permet d'apprécier son importance au sein de la ville, les différentes activités

commerciales induites et les acteurs.

Les différentes variables économiques présentent les activités économiques permettant

d'apprécier leur croissance et les ordures ou déchets qu'elles génèrent dans les différents

marchés.

47

Page 49: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Variables qualitatives Variables quantitatives La dynamique démographique Le sexe La situation matrimoniale La nationalité Le niveau d'instruction Le statut de l'occupant La profession

L'âge La densité de la population Le volume de la population La répartition par groupe edmique l'évolution de la population Les revenus Le taux de croissance de la population La taille du ménage L'effectif des ménages par quartier

La dynamique spatiale Historique de la genèse et de la croissance de la ville Caractéristiques des sites avantages et inconvénients Les unités topographiques constituants l'assiette des sites

La superficie de la ville Dimensions des unités topographiques Pourcentage des pentes Niveau d'altitude Ampleur et Etendue (longueur ou largeur) en mètres et kilomètres

Réseau routier -la typologie de la voie -L'état du réseau viaire

- La longueur totale des voies -La longueur des voies bitumées -Le longueur des voies non bitumées

Réseau de distribution téléphone) -Typologie des réseaux électricité, téléphone) -Zones desservies

(eau, électricité.1 ·La longueur des tuyaux de canalisation -La longueur des lignes électriques

de distribution (eau, -La longueur des lignes téléphoniques -1..e nombre d'abonnés aux différents réseaux -La capacité des différents réseaux

Equipements de sauté -L'état des équipcmenls sanitaires -L'origine géographique des malades -La typologie des services spécialisés -Le niveau de rayonnement sanitaire -Les motifs consultatifs

-Le nombre de lits d'hospitalisation -La durée moyenne de séjour -Le taux de couverture sanitaire -La capacité d'accueil -L'effectifs du personnel

Equipements éducatifs -L'état des bâtiments -Le niveau d'équipements scolaires. académiques et professionnels

-La capacité d'accueil -L'effectif d'enseignants, et du personnel d'encadrement -1..e taux de scolarisation et de fréquentation -l.'effectifs de la population scolaire en général et selon le genre -Le taux d'accroissement de la population scolaire -Le ratio élève /classe, élève/enseignants

Equipements de sécurité -L'état des équipements

-Le nombre de commissariats de police, de brigades de gendarmerie, de brigade de

48

Page 50: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

-Le niveau des équipements -La nature des équipements

surveillance et de camp militaire

Equipements socio-économiques - La typologie de l'habitat - La qualité du bâti

-Effectif des quartiers - La superficie des zones constructibles - La superficie des quartiers

- La nature et type des activités économiques 1- La superficie des zones aedificandi présentes dans le quartier - Le rythme d'évolution de l'espace urbanisé -Lc profil socio démographiques des acteurs -Effectif des marchés économiques -La localisation des activités -La condition d'exercice des activités

-Effectif de magasins -Effectif des gares routières -La quantité d'ordures recueillir

Equipement socioculturels et sportif -Etat des infrastructures de sport et de loisir 1 -Effectif des infrastrucrures de sports et de loisirs (terrain, foyers, cinémas, espaces vert) Services administratifs -Typologie des services administratifs -Niveau d'équipement administratif -Etat des infrastructures administratives

Effectif des équipements administratifs et privés

Elles influencent énormément la configuration spatiale de la ville. C'est donc un élément

important qui conditionne le développement d'une ville, Elles permettent d'apprécier le cadre

d'urbanisation el de justifier le manque et l'inégale répartition des équipements dans l'espace de

la ville de Daloa afin de mieux analyser le niveau d'urbanisation de la ville de Daloa

6-2- Les variables relatives à la dégradation de l'environnement

Ces variables nous ont pennis de voir l'incidence de l'urbanisation sur le cadre de vie des

populations

49

Page 51: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Les nriables qualitatives Les variables quantitatives

- L'état des voiries et réseau d'assainissement d'eaux et d'ordures ménagères;

- Mode de dminage des eaux fluviales - le mode d'approvisionnement en eau; -Degré de pollution et de nuisance -Mode d'occupation des espaces publics -Types d'ordures. -Mode d'évacuation des ordures -Mode de gestion des ordures -Types d'équipement et

- Le nombre de cas d'inondation, effectif des kilomètre revêtus et carrossables, effectifs de dépôt sauvages et taux d'ordures collectées, longueur des caniveaux de drainage. de voiries bitumées et non bitumées, effectif d'infrastructures de gestion des ordures ménagères - Le nombre de sites de stagnation des eaux d'assainissement

infrastructures 1 - Le nombre de site d'érosion d'assainissement - Le nombre de bacs à ordures par quartier -Occupation anarchique - Quantité d'ordures produites par ménage -Responsabilité et manque de participation des - Le nombre de cas de maladie populations - Le nombre de sans abris - La typologie des maladies - Le nombre de déplacés

L'analyse de la dégradation de l'environnement nous a pennis d'apprécier l'impact du processus

de l'urbanisation accélérée et non maîtrisée sur le cadre de vie des populations.

7- TECHNIQUES DE COLLECTE DESINFORMATIONS

Dans le cadre de cette étude, plusieurs techniques ont été combinées pour collecter les

informations. Face à la problématique aussi étendue de la dégradation de l'environnement face à

l'urbanisation, nous avons recouru à la recherche documentaire, à l'observation directe, à

l'inventaire et enfin à des enquêtes de terrain menées par le biais d'un guide d'entretien.

7·1-La recherche documentaire Les infonnations concernent l'urbanisation, les villes et l'environnement. La recherche

bibliographique sur le sujet nous a conduit dans les bibliothèques de la Banque mondiale de

l'IRD, l'JGT, aux ministères de l'urbanisation et de la construction, et de l'environnement. Nous

avons eu recours à des sources variées de référence bibliographique à savoir les ouvrages

généraux, les travaux de structures et institutions. Ces données sont pour la plupart, des

statistiques se rapportant à la démographie, à la santé, à l'économie et à 1' environnement et pour

l'essentiel issues de rapport d'activité et annuaire statistiques, mais aussi des registres des

services municipaux.

50

Page 52: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

7-1-1 Le recensement général de la population et de l'habitat (RGPH)

Le recensement définit comme la source exceptionnelle d'acquisition de données

démographiques, économiques et sociales nous a permis à partir des recensements de 1975,

1988, 1998 et 2008, d'obtenir plusieurs indicateurs d'analyses nécessaires à cette étude.

- Sur le plan socio démographique ;

- La structure de la population par sexe, par âge, par nationalité, par milieu d'habitat

el taille des ménages ;

Les taux bruts de natalité, de mortalité et des divers indices liés à la fécondité ;

La répartition spatiale et la taille de la population ;

Sur le plan socio-économique ;

La répartition de la population selon les secteurs d'activités ;

Le niveau d'équipements des localités et les taux d'accessibilités des populations

aux équipements ;

Les différents taux liés au niveau d'instruction et à l'accessibilité aux différents

services de santé.

7-1-2- Les documents textuels

Les différents ouvrages (Dictionnaires géographiques, thèses, articles et rapports) consultés

proviennent des bibliothèques de l'Institut de Géographie Tropicale de l'Université Félix

Houphouët Boigoy Cocody-Abidjan, de l'IRD Petit Bassam, du Bureau Nationale d'Etudes

Techniques et de Développement BNETD, de la représentation de la Banque Mondiale en Côte

d'Ivoire. En plus de ces bibliothèques, nous avons eu accès à la documentation des services de la

Direction de l'Environnement à Abidjan comme à Daloa, à la Direction régionale du plan et du

développement, à la direction régionale de la construction et de l'urbanisme, et à la Mairie de

Daloa. Globalement, nous avons eu recours à des sources variées de références bibliographiques

notamment des thèses, des mémoires, des rapports annuels. des travaux de colloques, des travaux

de structures et institutions et. surtout, les différents rapports des sessions sur les villes et

environnement dans les pays en voie de développement. Toutes ces sources portent sur l'impact

de l'urbanisation sur l'environnement, les problèmes environnementaux en milieu urbain, la

dynamique urbaine en Afrique subsaharienne et les stratégies.

51

Page 53: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Des différents ouvrages consultés, certains nous ont paru très fondamentaux pour notre étude.

Concernant, les documents relatifs à la dynamique urbaine de Daloa, nous nous sommes plus

attardé sur :

La thèse de doctorat 3œe cycle de ALLA Della André ( 1991) intitulée « Dynamisme de l'espace

péri-urbain de Daloa : étude géographique ». Cette thèse qui fut d'un grand intérêt nous a

permis d'appréhender l'évolution urbaine de la cité des antilopes depuis 1955 à 1988 tant au

niveau spatio-démographique qu'au niveau des équipements socio-économiques. L'ouvrage Atlas

des villes : Abengourou, Abidjan, Bondoukou, Bouaké, Daloa, Korhogo, Man, Odienné, San

Pedro et Yamoussoukro (Direction générale du développement de l'économie Régionale, 2009)

nous a renseigné sur la situation actualisée de la ville d Daloa (la situation géographique, les

caractéristiques physiques, les caractéristiques sociodémographiques, les caractéristiques

économiques, l'environnement et les ressources naturelles, l'occupation du sol les équipements

socio-économiques et les réseaux).

Le rapport de l'enquète PDI-FAC, 2005 (MSVG/UNFPA, 2007) : « Conditions de vie des

personnes déplacées et des familles d'accueil en zone gouvernementale, résultats de /'enquête»

produite par le ministère ivoirien de 1a solidarité et des victimes de guerre nous a instruit sur les

conditions socio-économiques des populations déplacées internes et sur celles de leur fami11e

d'accueil (accès au service de base, niveau d'instruction, taille du ménage, niveau de revenu.

7-1-3- Les donnëes cartographiques

La carte est la représentation des réalités spatiales observées aussi bien au plan physique, humain

qu'économique. Elle permet également d'observer les discontinuités spatiales de divers

phénomènes. Un seul type de carte a retenu notre attention: il s'agit du plan de la ville de Daloa.

Nous avons eu recours aux cartes de base réalisées par le BNETD au 1/50 000 et 1/200000 dans

le cadre de l'atlas des grandes villes. Ces travaux furent financés par le programme de soutien à

la décentralisation, à l'aménagement du territoire et de l'Union Européenne en janvier 2009.

Ces cartes portent sur le site urbain, le mode d'occupation du sol, le réseau viaire, le réseau

d'électricité et le réseau d'eau potable. Les cartes ont contribué à une description plus

approfondie des réalités spatiales observées (physiques. humaines et économiques). Elles ont

permis la vérification de l'exactitude de la localisation et de la toponymie des sites habités.

S2

Page 54: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Nous avons bénéficié de la carte d'assemblage de Daloa au 1/50 000 réalisée en 2009 par le

cabinet du géomètre expert DJESSAN. Cette carte renferme les différents lotissements réalisés

avant et après 2008. Elle présente l'évolution spatiale de la ville très marquée au sud et au nord.

Aussi, nous avons consulté les plans du réseau d'assainissement de la ville auprès de la SODECI

de Daloa. Confectionnés au 1 /5 000, ainsi que les plans réseau présentent les parcellaires des

zones de la ville couvertes par le réseau d'eau potable.

Les plans d'urbanisme directeur au 1/50 000 présentent le parcellaire de la ville mais également

des données relatives à la topographie de la v ille , au réseau d'eau . Ils on t été réalisés par Je

BNETDen 1994.

7-2- L 'observation directe

L'observation a été l'occasion de parcourir la ville tout comme ses environs afin d'appréhender

les réalités liées à la vie urbaine et au service de de la gestion de l'environnement.

Aussi, elle a pennis de faire des constats (L'état des infrastructures et équipements) et de jeter les

bases de réflexions devant argumenter notre problématique. Les principales entités observées

sont essentiellement le cadre environnemental, les équipements, les infrastructures

(d'assainissement, de santé, éducatives, hydrau1iques, routières) et l'habitat. Les visites ont eu

lieu en février, mars. avril, mai. juin et juillet 2013. El1e a constitué à sillonner les artères, les

lieux publics (marché, gares, hôpitaux) de la ville afin d'appréhender ses réalités vivantes et de sa

population. Ces différentes observations nous ont permis de constater l'insuffisance des infrastructures et

équipements ainsi que leur niveau de dégradation très avancé.

Au terme de cette observation, l'on peut retenir que la ville de Daloa est confrontée à une

insalubrité. Les rues de plusieurs quartiers sont dégradées et contiennent pour la plupart des

crevasses dans lesquelles stagnent les eaux usées qui dégagent des odeurs nauséabondes.

La population déverse les eaux usées, (vannes, lessive et vaisselles) et les ordures dans les rues.

Au moyen d'un appareil numérique nous avons pu capter quelques images lors de nos différentes

visites sur notre terrain d'étude. Les documents et l'observation de terrain ont permis de faire

l'inventaire.

53

Page 55: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

7.3. L'inventaire

Dans le cadre de notre étude, l'inventaire a servi à répertorier tous les équipements, les

infrastructures (assainissement. routières, scolaires, gares et marchés), les services (techniques de

la mairie, d'hygiène et sanitaires, de la SODECI et CIE) et les réalisations de divers ordres (les

caniveaux, la voirie, les décharges) de 1a mairie, de conseil général el de l'Etat ainsi que

l'effectif des quartiers que compte la ville de Da1oa. Les infonnations recueillies concernent les

établissements scolaires, sanitaires, les équipements socio-culturels, les marchés, les voies de

communications et les réseaux divers ainsi que les services de l'environnement et de

l'administration. Nous avons donc repéré :

33 quartiers;

04 dispensaires ;

03 PMI ,01 SSSU, 01 CHU, 01 CAT, 01 PRT, 01 morgue;

15 pharmacies ;

115 écoles primaires et 07 établissements secondaires ;

01 université ;

I I établissements de sécurité ;

27 autres services;

08 marchés;

47,380 km de longueur de tronçon de bitume dont 26,114 km en bon étal el 21,266 en

mauvais état;

453 km de tronçon en terre dont 93,02 en bon état, 161,58 km en mauvaise état et

161,58 km de tronçon non encore ouvert.

Nos investigations ont consisté à recenser l'existant. Les principales sources ont été les

inventaires réalisés par les rapports du BNETD, de l'Union Européenne, les programmes

triennaux de la mairie et du conseil général.

Leur répartition et distribution spatiale nous a permis d'apprécier le niveau d'équipements de la

ville. De cet inventaire, il est ressorti que les quartiers centraux sont plus équipés mais de façon

générale, la ville souffre de manque d'équipement et d'infrastructures. Il appert aussi de cet

inventaire que l'existant est en voie de dégradation.

54

Page 56: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

7-4- L'enquête

7-4-1-Les entretiens

Au cours de plusieurs visites opérées en 2013, trois guides d'entretien ont été élaborés. Nous

avons employé cette méthode de préférence pour nos enquêtes auprès des autorités municipales

de la commune. Au terme de loi, le maire est le garant dans la gestion de la ville. Il joue un rôle

d'animateur de la vie dans les cités urbaines. Les représentants de ce dernier ont été soum is à un

guide d'entretien. Notre entretien est axé sur leur politique en matière de protection et de gestion

de l'environnement. li a été question de nous renseigner sur les moyens dont dispose la

municipalité pour conduire les différents programmes triennaux. Aussi, l'entretien a-t-il porté sur

la politique de gestion de l'environnement. la pollution, les problèmes d'évacuation des eaux,

l'absence de commodité, les problèmes d'insalubrité, la prolifération des quartiers précaires et le

profil pathologique. Pour être plus efficace dans notre démarche, nous avons confectionné divers

guides d'entretien qui nous ont permis de mieux nous orienter dans les différents services

municipaux (services techniques, financiers et les services administratifs). Aux sorties des

différents entretiens, il nous a été pcnnis de déceler les réalités propres à chaque service. Outre

les services municipaux, un guide a été destiné au Directeur de l'Hôpital Général. L'entretien

concerne le niveau de dégradation de ces locaux, la production des déchets médicaux et son

environnement immédiat afin d'apprécier le problème à sa juste valeur. Aussi, cela a permis de

connaître les moyens d'intervention afin qu'ils répondent aux normes internationales d'une part

et d'autre part savoir s'ils sont capables de juguler les problèmes de la dégradation de

l'environnement sanitaire. Enfin. dans les différents services, il s'agissait pour nous de savoir si

la présence des aménagements dans la commune est appropriée dans Je but d'apprécier leur

impact sur l'état de l'environnement. Au terme de cet entretien, l'avis des populations a été

recueilli. Ainsi, des chefs de ménage ont été consultés dans le but de connaitre l' aspiration des

populations et leur opinion sur la gestion de la ville. Ainsi, dans chacun des quartiers de la ville

les chefs de ménages ont été sélectionnés en fonction de la typologie de l'habitat. Tout ceci dans

le but de montrer l'impact des ménages sur l'état de l'environnement.

Les entretiens nous ont pennis d'apprécier l'impact du processus de l'urbanisation sur le cadre de

vie de la population.

55

Page 57: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

74-2- L'enquête par questionnaire

L'enquête a été menée avec l'assistance de trois élèves de la terminale du Lycée Moderne et

Classique 1 et deux instituteurs du groupe scolaire de l'école primaire et publique (d'Orly) de la

ville. Le questionnaire conçu à cet effet est structuré en cinq parties : La première partie

renseigne sur le profil du chef de ménage. La deuxième partie donne des informations sur

l'habitat. La troisième partie porte sur les quartiers et leurs caractéristiques. La quatrième partie,

aborde le volet du cadre de vie des populations. Quant à la quatrième partie. elle concerne les

actions émises par les populations et les solutions envisageables pour un meilleur cadre de vie ..

A cette étape de l'échantillonnage. le choix de la taille de notre échantillon s'est appuyé sur les

résultats provisoires de l'INS en 2008. La ville de Daloa compte 28570 ménages y compris les

quartiers non déterminés.

Nous avons retenu un échantillon de 852 ménages soit 3%. A partir de critères jugés pertinents

la méthode du choix raisonné nous a permis de faire le choix de nos échantillons.

La taille de l'échantillon obtenue est 852 chefs de ménages. En ce qui concerne la taille de

l'échantillon par quartier, elle est obtenue en multipliant l'échantillon des ménages de chaque

type de quartiers à enquêter par le

Les résultats sont restitués dans le tableau ci-dessous selon les types de quartiers. Nous avons

choisi d'enquêter dans tous les quartiers de la ville que nous avons choisi 852 chefs de ménages à

interroger proportionnellement au poids démographique de chaque quartier. Le choix de la taille

de l'échantillon enquêté s'est appuyé sur les résultats provisoires de l'Institut National de la

Statistique (INS, 2008). A cette époque, la ville de Daloa comptait 33 quartiers .. Cet échantillon

sera rendu assez représentatif à travers les critères de sélection qui nous permettent de couvrir

plus largement notre zone d'étude.

Typologie de l'habitat ;

La nationalité des chefs de ménage ;

Le niveau d'instruction.

Pour se faire, nous avons tenu compte de la typologie des quartiers et de l'habitat, mais surtout

de l'impact de la pression démographique sur le cadre de vie des populations de la ville de

Daloa.

56

Page 58: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Le paysage urbain de Daloa reste hétérogène. On y rencontre plusieurs types d'habitat en

fonction de leur niveau de service, de leur mode de construction et de la densité de l'occupation

du sol (précaire, évolutif, économ ique et de standing).

Ces habitats, de par leur caractère dom inant, confèrent au quartier sa typologie. A insi, nous

avons les quartiers résidentiels, économiques, évolutifs, autochtones et précaires. Notre

population cible a été les chefs de ménages car ce sont eux les principaux gestionnaires des

cadres de vie.

L 'effectif des chefs de ménage est 28403 (sans les quartiers non définis) dans les cinq types de

quartiers : à savoir, les quartiers résidentiels, économiques. évolutifs, autochtones et précaires.

Le choix de la taille de l'échantillon.

57

Page 59: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Tableau de la répartition des ménages enqaeté, par types de qaartien à Daloa

N" 1 Nom du quartier Effectif des ménages Typologie du quartier Ménages eequërës par quartiers

Abattoir l 1624 Evolutif 49

Aviation 654 Economique 20

B110ulc! 524 Evolutif 16

Rcllc-villc 1350 Economique 40

Commerce 370 Résidcnlicl li

Dalolabia 925 Evolutif 28

Sud A (garage 7.af) 1410 Economique 42

Sud e (Abattoir 2) 1737 """""' 52

Sud C Oycée fatigua) 157 Evolutif 5 10 SudD(savonncric) 613 """""' 18

li Dioulabougou 1433 Economique 43

12 Evêché 79 Résidentiel ' 13 Gbculivillc 828 Autochtone 25

14 Gbobélé 1383 E\lolutîf 41

15 Hubenon 1641 Evolutif 49

16 Kennedy 948 Evolutif 28

17 K.irmim 125 Résidentiel 5 18 Labia 591 autochtone 18 19 Lobia 1 326 autochtone 10

20 l.obia 2 899 Précaire 27 21 Marais 1657 Evolutif 50 22 Mossidougou 1294 """""' 39 23 Orly 944 Economique 28 24 Orly camp-militaire 2269 &:onomiquc 68

" Orly Escedrcn 700 Pm,,ùn, 21

26 Ouolof 247 Evolutif 27 Piscine 221 R~dcnticl

2K Segou 258 Evolutif

29 Soleil 987 Evolutif 30

30 So1cil2 1000 •.•..... 30 31 Tazibouo 809 aulochtone 24 32 T. Ecole française 107 Résidentiel

33 T.Ew-Major 293 Résidentiel Total 28403 1 8'2

Source Nos enquêtes, 2013

58

Page 60: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Pour sélectionner les chefs de ménages de chaque quartier spécifique à interroger. nous avons

effectué l'opération suivante:

(Effectif des chefs de ménages du quartier X par l'échantillon/ l'effectif des ménages

Exemple : Soleil 2 : 1000 x 852 / 28403 = 30 ménages

Tableau des résultats des effectüs des ménages selon les différents quartiers

Types de quartiers Effectifs des ménages Effectifs des ménages à

enquêter

Résidentiels 1521 46

Economiques 7143 214

Evolutifs 10942 328

Autochtones 2554 77

Précaires 6243 187

Total 28403 852

Source : Nos enquêtes, 2013

Choix des chefs de ménages

Nous avons administré le questionnaire au chef de ménage ou à défaut sa conjointe pour

différentes raisons. L'intérêt du choix du chef de ménage réside dans l'idée qu'étant responsable

d'unité familiale. son comportement en matière de dégradation de l'environnement peut

influencer les autres membres de la concession. De ce point de vue, les informations qu'il fournit

sur la cellule familiale dirigée nous paraissent crédibles. Quant à la dame du ménage, elle est la personne à qui les tâches ménagères reviennent d'office.

Ne pas tenir compte de son avis constituerait un handicap pour cette étude. Suivant la taille de

notre échantillon, nous avons décidé d'interroger les chefs ou dames de ménages par quartier sur

la base des réalités socio-culturelles observées lors de notre pré-enquête. En effet, dans les

quartiers évolutifs conunc précaires restructurés, on note une forte concentration d'habitation sur

un lot contrairement aux quartiers résidentiels où elle est unique. Aussi. dans une concession, il y

a plusieurs ménages qui dépendent d'un même revenu et partage le plus souvent un mode

d'alimentation en eau identique.

A l'intérieur de chaque quartier, ces personnes sont choisies en fonction du type d'habitat et de la

profession. Une meilleure couverture géographique de l'espace d'étude exige la détennination

59

Page 61: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

d'un pas de sondage minimal entre deux ménages enquêtés dans chaque type de quartier. Pour y

parvenir. nous avons fixé de manière aléatoire le pas de sondage à 10 lots. Vu la configuration

des habitats précaires avec beaucoup d'imbrication de logement, nous avons choisi le premier

ménage que nous rencontrons dans la concession. Pour le prochain, nous avons compté

respectivement 10 concessions suivant l'alignement déterminé par la carte de repérage. Dans une

concession à plusieurs ménages nous choisissons toujours le chef de ménage Je plus ancien. En

cas d'absence ou de refus du chef de ménage choisi, nous passons à celui de la concession le plus

ancien. Dans les quartiers à habitat évolutif nous appliquons le même procédé que dans les

quartiers autochtones et précaires.

Concernant les quartiers résidentiels, nous retrouvons des logements économiques groupés ou

individuels (villa) et les logements collectifs où il y a un ménage par logement.

Dans les logements économiques, le premier ménage enquêté est choisi dans le premier lot puis

les autres, en suivant les pas de sondage respectivement de 10 tout en respectant l'effectif des

ménages à interroger.

8- LE TRAITEMENT DESINFORMATIONS

Les données collectées ont été sownis à un traitement. Pour ce faire, nous avons eu recours à

différents types de traitement selon la nature des informations collectées. Il s'agit de l'analyse

statistique des données de l'enquête et de l'analyse de la cartographie thématique puis de la

photographie.

Le traitement statistique

Un traitement manuel des informations, s'est avéré nécessaire, aussi bien d'ordre qualitatif que

quantitatif obtenues à partir de nos investigations. Les résultats des investigations obtenus auprès

des services publics, parapublics et des opérateurs économiques intervenant dans notre

thématique ont été réunis à l'intérieur de matrice spatiale d'informations comprenant en lignes de

localités étudiées et en colonnes différentes types de variables relatives à la ville de Daloa. Cette

matrice d'information s'est avérée très utile, dans la mesure où elle a permis de faire le diagnostic

de façon synoptique. TI faut retenir que cette matrice a concentré plusieurs une multitude

d'informations provenant de divers tableau contenant les informations collectées çà et là auprès

des services de l'administration et de leurs responsables. Les tableaux réalisés, l'ont été suivant

60

Page 62: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

une chronologie permettant de saisir la dynamique spatio-démographique, le niveau des

infrastructures et équipements et les dépenses effectuées par la municipalité.

Le dépouîllcmcnt des données de l'enquête par questionnaire a été possible grâce au module des

tableaux croisés dynamiques sur Microsoft Exccl version 2007. Cc module nous a permis

d'automatiser le dépouillement et d'élaborer des tableaux statistiques à une ou double entrée

issus de croisements des variables les plus pertinentes. Une fois les tableaux statistiques obtenus,

nous nous sommes engagés dans une analyse quantitative des données ressorties à travers un

traitement graphique opéré grâce au logiciel Excel. Cela nous a permis d'obtenir divers ratios et

un ensemble de graphiques permettant de montrer l'ampleur de la dégradation de

l'environnement lié à l'urbanisation, des analyses statistiques sur la problématique et de

l'incidence de l'urbanisation sur l'environnement.

Il est important de révéler que dans notre démarche plusieurs calculs manuels préliminaires ont

été effectués pour une meilleure exploitation des données Obtenues. Ainsi, les procédés les plus

simples de la statistique descriptive pour calculer des sommes et des moyennes arithmétiques ont

été utilisés.

Le traitement cartographique et photographique.

Certaines données traitées ont été traduîtes en cartes dans le cadre de cette étude. A cet effet, les

cartes de base réalisées par le BNETD au 1/50 000 dans le cadre de J'atlas des grandes villes

(2009), la carte d'assemblage de Daloa au 1/50 000 établie en 2009 par le cabinet du géomètre

expert Djessan. les plans du réseau d'eau par zone de la ville au 1/5 000 de la SODECI de Daloa

et les plans d'wbanisme directeur au 1/50 000 de la ville confectionné par le BNETD en 1994

nous été d'un apport précieux. Grâce à ces plans nous avons pu concevoir el actualiser des cartes

relatives à l'évolution spatiale de la ville, à la distribution spatiale de la population, à la typologie

des quartiers, à la répartition spatiale des problèmes environnementaux à travers les quartiers

(Koukougnon, 2012).

Le traitement de ces cartes s'est faite à travers les logiciels de cartographie Arc-View, Mapp-lnfo

et Adobe Illustrator pour spatialiser nos informations et comprendre comment le phénomène de

l'wbanisation impact sur l'environnement pour concourir à sa dégradation. En ce qui concerne

les données démographiques, nous avons recours aux résultats du RGPH qui a permis de faire

des observations durant les trois périodes 1988, 1998, 2008. Au niveau des graphiques.

61

Page 63: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

leur confection a été possible grâce à Microsoft Excel. Aussi, avons-nous eu recours aux

photos pour illustrer certaines réalités.

Le traitement qualitatif Toutes les informations recueillies auprès des différents interlocuteurs dans les services de

l'administration générale et dans la littérature en général ont été ordonnées et reparties selon leurs

spécificités. Par la suite nous avons tenté de confronter les informations obtenues avec cel1es

contenues dans la littérature relative à notre problématique. Précisément. cette démarche nous

permet de faire une concordance entre des problèmes relevés durant nos investigations et la

croissance urbaine.

En somme, l'analyse de toutes ces données recueillies se fera en trois grandes parties que

comporte ce travail.

La première partie met en évidence le cadre de l'urbanisation de Daloa. A cet effet, Daloa

connait une croissance urbaine qui se manifeste par une dynamique démographique et spatiale.

A cette dynamique s'ajoute un paysage urbain qui se marqué par une insuffisance des

infrastructures et équipements qui pour la plupart sont soumis à un délabrement sans pareille et

parsèment son espace urbain.

La deuxième partie se donne d'aborder plus explicitement la relation entre le cadre de

l'urbanisation qui constitue les facteurs de la dégradation de l'environnement. Cette dégradation

met en évidence les différentes répercussions engendrées sur le cadre de vie et la structuration de

t • espace et de sa population. Enfin. la troisième partie s'intéresse aux différentes stratégies et les actions menées par la

population et les autorités en charge de la gestion de la ville et proposer des orientations

stratégiques pour son développement durable. Nous y développons la capacité d'intervention des

acteurs locaux, les actions des structures étatiques. des partenaires au développement et les

orientations stratégiques pour une gestion et un développement durable. Cette partie explique les

processus qui serviront à aplanir l'incidence de l'urbanisation sur l'environnement.

Les interventions des pouvoirs publics et les réponses des populations "citadins" seront analysés

pour une meilleure gestion et examiner les différentes défaillances. Afin, nous proposerons des

solutions meilleurs pour un environnement sain et une urbanisation contrôlée pour sauvegarder

1 'environnement.

62

Page 64: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Tableau synoptique

Questions de Recherches I Objectifs I Hypothèses Variables d'analyse: Méthodes de Collectes

Quel est le cadn: de I Présenter le cadre de I L'état des 6quipc:mcnts de la l'urbanisation de Daloa? l'urbanisation de Daloa. ville de Daloa ne permet pes

d'assurer un meilleur cadre de vie de la population.

-La densité de la population, le volume de la population. l'évolution de la population l.'effecrif des quartiers, la superficie de chaque quartier, lestypesd'activÎté'­ introduitcs, L'effectif des infrastrucwres d'as.sainisscmcnt, des ordures, sanitaires éducatives.

- Rcchctchc docwncntaire. -Enquetedeterrain -Observation

-Représentation : Carte. --Graphique Tableaux statistiques

Quelles sont les facteurs de l'uroanisation accélérée et nonmaitrisée9W'lccadrcdc vie des populations conséquences qui détoulcnt

Analyser les Iacieers de la ! .es problèmes dtgradation de environnementaux l'environnement et les rencontrés dans la ville de conséquences qui en Daloa sont cogcndr6s par le découlent de l'arban.isation processus de l'urbanisation acdlérée et non mahrisée accélérée de la ville de sur le cadre de vie des Daloa populations de Daloa

-Les socio di!mographiques, -Les variables relatives aux 111,.-tivit~ : nature et types d'activités -Lee variables d'impact

• Recherche documentaire -Enqu!tedetcrrain -Photos ·Ob!!Cf'Yation

-Représentation cartographique • • Tableaux statistiques 0Rcpréscnlationc:artographique, -Photographiques, • Tableaux statistiques

Quelles sont 1.:s stratégies et I Analyser les stratégiques et I Les stratégies les polklqucs propcsëes les politiques menées par les n'assurent pour un dtveloppement acteurs pour un convenablement durable? développement durable. présm-atîon

l'environnement.

-Le mode de gestion des 1-0bservation menées I ordures ménagères et • Recherche docu.mcntairc

p11.~ sanitaires. • Photos la -l.e type de réseaux de de drainage des canalisations • Enquête d'opimon

• L'effectif de bas fond à ordure par quwtier

-Représentation cartographique, -Photographiques, -Tllhlcauxstatistiqucs

63

Page 65: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

PREMIERE PARTIE

LE CADRE DE L'URBANISATION DE DALDA

Cette partie traite des conditions générales du développement de la ville tant au niveau du

processus d'urbanisation accéléré et non maîtrisée de la ville de Daloa. L'extension spatiale est

étroitement liée aux phases de fortes croissances démographiques. Ainsi l'analyse de la

croissance démographique permettra d'apprécier l'occupation progressive de l'espace urbain et

par conséquent d'analyser le caractère dégradant de son paysage urbain. L'étude de l'évolution

spatiale et de la démographie de Daloa constituent des éléments indispensables pour cerner la

pression urbaine que subie l'environnement.

64

Page 66: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

CHAPITRE 1 : LA DYNAMIQUE URBAINE DE DALOA

Cc chapitre met en exergue la croissance démographique, l'évolution spatiale et la prolifération

des différentes activités économiques de la ville de Daloa. Les actions de développement

entreprises dans la ville a entrainé l'afflux important de la population qui, à son tour a provoqué

une expansion démesurée de l'espace urbain et la croissance des activités économiques

inorganisées. Ainsi, sera- t' -il question pour nous de mettre en exergue la dynamique urbaine en

relation avec la dégradation de l'environnement.

1-1- La dynamique spatiale de la ville de Daloa

La dynamique spatiale de la ville de Da1oa se traduit par la progression des surfaces consacrées à

la construction des logements, des équipements et infra.'itructures. Cc fait constitue la dimension

la plus originale de la transformation et de la croissance désordonnée et anarchique de la ville de

Daloa.

1-1-1- Genèse de la ville de Daloa

1-1-1-1- L'histoire de Daloa

L'histoire de la création de DaJoa remonte en 1873 par l'ancêtre Da1o. Elle enseigne qu'aux

environs de 1873, il n'existait pas à proprement parler de village à l'emplacement actuel de la

ville de Daloa. La ville est située dans la région administrative du haut Sassandra, dans le centre­

ouest de la Côte d'ivoire. Elle est limitée au sud par le département d'lssia, au nord par le

département de V avoua, à l'ouest par la sous-préfecture de Zoukougbeu, à l'est par le

département de Bouaflé), un tout petit hameau en pleine forêt tropicale (aux alentours de l'hôtel

ambassadew) habitée par des chasseurs dont le plus célèbre répondait au nom de Dalo d'ethnie

bété venu de la région du yukolu (actuelle région de Saioua). Pour la petite histoire le nom de

Daloa proviendrait d'un quiproquo qui s'est produit à l'arrivée des européens. Ceux-ci en quête

de savoir et de renseignements, trouvèrent dans un champ (aux environs de l'actuel centre

artisanal) l'épouse de Dalo qui travaillait et lui demandèrent où se trouvait son époux. Celle-ci

n'ayant pas compris. et certainement ayant peur de ces étranges personnes appela son mari qui

labourait non loin de là: << Dalo. Ah!... Dalo. Ah ! ... ». Les Européens ont alors noté Daloa, ce

qui aurait donné le nom à la ville ectuelle « Oaloa » (www.daJoa.com)

65

Page 67: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

La période coloniale a aussi imprimé son histoire à cet espace. C'est par la volonté coloniale d'en

faire un poste militaire que la cité des antilopes a été érigée en agglomération urbaine en 1905.

Depuis cette date et malgré bien des échauffourées avec les autochtones ( déportation et mon de

Zoukou Gbéli à Zuénoula en 1922), la ville va très vite évoluer. D'une fonction purement

stratégique et militaire au départ, elle est dès 1912, nommée chef-lieu du haut Sassaudra. Vers

1920, Daloa présentait l'aspect d'une grande ville avec son marché, son quartier administratif et

commercial, les quartiers bété (actuels villages englobés) et dioula Le 28 Mars 1959, à la faveur

du décret qui créa les quatre premiers départements, Daloa est nommée chef-lieu de

département. Après l'accession du pays à l'indépendance (07 Août 1960), le 07 Novembre 1963

deux nouveaux départements furent crées (l'Est et le Centre Ouest). La vi11e de Daloa devînt

préfecture et chef-lieu du nouveau département du Centre Ouest du pays.

La loi du 21 Janvier 1969. ponant division du territoire en vingt-quatre départements ne modifia

pas le statut de la ville de Daloa. Mais un nouvel éclatement intervint en 1970, avec la création du

département d'Issia, et l'érection de Vavoua en chef-lieu de département. Depuis le 16 Janvier

1991, la ville obtient une prépondérance politico-administrative accrue, en étant désignée chef­

lieu de région du Centre- Ouest à la faveur du nouveau découpage administratif. La ville de

Daloa est créée de l'union de quatre villages : Lobia, Labia, Gbeuliville et Tazibouo en bordure

des pistes Nord-Sud et Est-Ouest L'évolution de la ville s'est faite progressivement autour de ces

villages. L'arrivée du gouverneur Peraldi en 1940, donne à la ville un nouveau visage.

l-1·1-2- Origine des quartien

Le gouverneur crée alors une ville avec un centre et cinq quartiers :

Quartier administratif;

Quartier de logement de fonction au Sud du précédent, c'est-à-dire au Sud du quartier

administratif ;

Quartier commercial de part et d'autre de la voie Nord-Sud ;

Zone d'activités industrielles sur la route de Man;

Quartier dit »Africain », limité au Sud par une zone basse marécageuse.

C'est en 1958 que la ville va connaître une véritable allure urbaine. Elle couvrait pendant cette

époque 242 hectares dont 3/4 des terrains urbanisables sont prévus par le plan Péraldi. Le quartier

«Africain» est saturé et la ville va s'étendre au centre de la zone basse marécageuse pour créer

66

Page 68: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

le quartier « Marais » en 1959. Mais en 1960, à cause des problèmes fonciers, l'extension de la

ville se voit bloquée vers les directions Ouest, Sud et Est. La ville se développe alors vers le Nord

par la création des quartiers populaires Belleville, Aviation et Gbobélé du Nord-est et le nouveau

quartier résidentiel « Piscine » inauguré en 1967 au Nord-est. En 1970. la ville couvre 645

hectares. A cette époque, l'urbanisation est stoppée : les terrains sont rares pour le plus grand

nombre des habitants et i1 s'agit de « boucher les trous » en densifiant les lotissements déjà

appliqués.

Mais en 1974, l'occupation spontanée du flanc de la colline ouest qui deviendra le quartier

Huberson, du nom du préfet de l'époque relance l'urbanisation de OaJoa. En 1975. la ville couvre

838 hectares pour atteindre 1340 hectares en 1980. Les terrains devenant rares. une forte

occupation spontanée conduit à la création du quartier Bracodî au Nord-Ouest et Abattoir Il au

Sud-Est. A la même période, la gendarmerie occupa 45 hectares à l'entrée de la ville sur la route

d'Abidjan et 15 hectares à la sortie sur la route d'Issia. Deux quartiers résidentiels sont aussi

créés : Orly et Tazibouo Il.

Aujourd'hui, Da1oa est composée de la seule préfecture qu'elle représente, d'une dense zone

rurale environnante composée de 109 villages et de 17 tribus et d'un noyau urbain de 33

quartiers, entourés d'une zone suburbaine comptant sept villages-quartiers annexés récemment

(1986) pour l'extension de la commune. Capital de la région du Haut-Sassandra, avec 200000

habitants d'estimation en 2007, Daloa est classée troisième vi11e de la Côte d'Ivoire. Située au

carrefour des routes nationales Man-Abidjan et Odienné-San-Pedro, Daloa connaît un trafic

routier conséquent.

1-1-1-3- Origine du peuplement du site

L'histoire du peuplement du département de Daloa est intimement liée à celle de la région du

Centre Ouest de la Côte d'Ivoire actuelle. Les autochtones seraient des peuples qui habitaient la

région avant le début de l'économie de plantation (1950). Il s'agit principalement des Gban

(Gagou), des bétés et des Gouro. La connaissance de l'histoire de chacune de ces ethnies est

nécessaire, même si une place particulière est par la suite réservée aux bété qui représentent plus

de la moitié de la population autochtone du département de Daloa. Au côté de ces peuples

autochtones, il y a les allogènes qui sont venus s'installer dans la zone avec l'introduction des

67

Page 69: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

cultures de rentes que sont le café et le cacao. Ce sont pour les principaux et par ordre d'arrivée

les mossi, les dioula, les baoulé les sénoufo, les maliens, les béninois, etc.

1·1·2· Les signes de l'urbanisation

1·1·2·1· Une allure rapide de l'urbanisation de Daloa

Le développement urbain est en Côte d'Ivoire un phénomène du IT siècle. La création des villes émane de la colonisation qui a comblé un souci d'occupation effective du territoire par le

biais du contrôle des postes militaires et administratifs ; et aux besoins crées par la mise en valeur

de la zone forestière dont est issue notre zone d'étude (Daloa). Cette allure concerne le rythme de

la croissance et des aspects régionaux qui résultent de la répartition des villes. Le développement

urbain est dominé par l'accélération du phénomène à partir de 1950. F.n 1970, Abidjan était une

métropole de 600.000 habitants environ. Bouaké à 130.000 habitants au moins alors que la ville

de Daloa n'avait même pas frôlé ou n'avoisinait pas encore 100.000 habitants, on l'estimait à

50.000 habitants.

Pendant ce temps, l'ensemble du pays est parsemé de villes moyennes de 20.000 habitants et de

nombreuses petites villes (Cotten, 1982).

La population ivoirienne était estimée à 5.114.000 habitants, la population urbaine à 1.438.000 et

le taux d'urbanisation à 28,1% (on appelait villes les agglomérations de 4.000 habitants et plus

qui sont des chefs-lieux administratifs.

1·1·2·2· Daloa: en voie de centre urbain La ville de Daloa naissait dans un souci de contrôle et de mise en place du dispositif colonial,

d'où l'installation d'un poste militaire.

En effet, les colonisateurs avaient pour but majeur de briser les activités cynégétiques et

guerrières de mettre fin aux nombreux conflits entre vilJages et intégrer les populations dans un

espace désormais fixe.

1-1 ·2·3· Les postes m.ilitaires initiateurs des centres urbahu Dans le souci d'instaurer la mise en place du dispositif colonial. des cultures pérennes (café,

cacao) et de réfuter toutes résistances, les français ont entrepris l'installation des postes à Daloa

en 1904. Ces postes constituaient des bases militaires et devraient servir à l'extension coloniale

en tant que point d'appui pour la conquête des autres régions bété. Cette initiative sera confrontée

68

Page 70: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

aux nombreux problèmes que lu i poseront les autochtones. C'est ainsi que la manifestation

hostile et intransigeante des populations face à l'invasion plus marquée du colonialiste verra le

jour. Cette vue est corroborée par la présence d'un homme nommé"Zoku'O .Gbéli' qui se

confond avec l'histoire de la ville. En effet. l'un des quartiers porte le nom"Gbeuliv ille" . Cet

homme était vaillant. courageux et tém éraire. Pendant la colonisation ses prises de positions

contre le « blanc )> lui coûteront la vie en 1912. Les français ne démordront pas face aux

manifestations, ils vont finir par vaincre leurs sujets après plusieurs défaites. Ils installeront des

postes administratifs et militaires véritables précurseurs de l'urbanisation en pays bété,

En définitive, la localisation géographique du pays bété nomme ce cours nouveau imposé manu­

militari aux colonisés et annonce de futures transformations socio-économiques: l'obligation de

payer l'impôt, de cultiver et de vendre certains produits (cola. caoutchouc) pour son

recouvrement, le travail forcé destiné aux aménagements d'in.frasrrucrures sont autant d'éléments

qui tout à la fois requièrent et justifient la maîtrise de l'espace et de l'habitat.

1-1-2-4-Les postes adlDinistratif~ esson de l'urbanisation

L'urbanisation récente a une autre cause primordiale. l'ordre administratif. Pendant l'époque

coloniale, les villes furent d'abord des postes militaires puis administratifs, chefs-lieux de cercles

de subdivision. Depuis l'indépendance, le gouvernement ivoirien a progressivement mis en place

une administration proche des administrés. Vers 1920, après la première guerre mondiale, Da1oa

présentait déjà l'aspect d'une ville coquette. Jusqu'en 1912, la ville était dotée de ces premiers

équipements et infrastructures (voies de communication. hôpital. collège.). Tous ces équipements

renforçaient donc le statut administratif de la ville à savoir : la préfecture, l'hôpitaJ, le collège

d'enseignement général (CEG) et les lycées. Cette garnison d'infrastructures et d'équipements

viennent consolider la fonction de centre régional de Daloa.

La prolifération des postes administratifs dont bénéficie la ville de Daloa a entraîné des

investissements particulièrement dans la préfecture qui, chaque année est le siège des tètes de

l'indépendance. Les constructions de logements, les bâtiments administratifs, les lotissements de

quartiers, et du stade ont transformé profondément le paysage urbain de Daloa.

69

Page 71: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

J.J.J. Une urbanisation fondée sur le commerce et les migntions

1-1-3-1- Une fonction commerciale engendrée par le développement de l'économie de

plantation

Le développement de l'économie de plantation et de l'encadrement du monde paysan par les

unités agro-industrielles, constituent les caractères secondaires des villes ivoiriennes, précisément

de la zone forestière. Le développement urbain est en liaison étroite avec la progression de

l'économie de plantation. Les cultures du café et du cacao ont démarré tardivement en Côte

d'Ivoire. Quelques plantations de café avaient été expérimentées en pays sanwi à partir d'Assinie

à la fin du XIX' siècle. A Daloa, c'est à partir des années 1925-1930, que s'est mise en place une

économie de plantation fondée sur deux cultures arbustives, le café et le cacao, dont la

dynamique particulière donnera naissance quelques décennies plus tard, à ce que l'on est convenu

d'appeler une "'idéologie d'autochtone". Notons qu'un fait majeur a dominé le développement

de l'économie de plantation en pays bété et plus généralement dans le Centre-Ouest ivoirien. A

la différence d'autres régions de la colonie, tel le Sud-est où l'exploitation des cultures pérennes,

depuis le début du siècle, est essentiellement prise en compte par les populations autochtones.

La mise en va1eur de cette zone est délibérément conçue comme une entreprise de la colonisation

agricole. C'est l'image de cette capacité qui a permis à cette région de devenir la boucle du cacao

dans les années 1990. En plus des capacités agricoles, cette fonction lui a prévalu la bonne santé

de l'économie de plantation de la Côte d'Ivoire (Cotten, 1982).

Raison pour laquelle l'activité commerciale y est très importante. Les voies de communication

sont très développées et favorisent l'évacuation des produits industriels ou commerciaux sans le

moindre souci ou entrave vers les ports de San-Pedro et Abidjan. Les échanges permanents entre

la ville de Daloa et les autres villes ont fait de cette localité un pôle de développement pour ses

pays ruraux respectifs. L'on peut donc dire que l'économie de plantation a favorablement

contribué au développement du commerce dans la ville de Daloa. Cette situation de fait est

corroborée par la présence de plusieurs opérateurs économiques et revendeurs de produits

agricoles qui ont ouvert des maisons de commerce et des entreprises de stockage de cacao et du

café. Daloa est devenue un pôle attractif car elle constitue un véritable lieu de transaction des

produits agricoles.

70

Page 72: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

Force est de constater que l'agriculture de rente, précisément, le café et le cacao a réussi à

parvenir à être une source de richesse. Cette richesse a permis à plusieurs planteurs d'investir en

milieu urbain afin de participer à l'animation de la ville.

1-1-3-2- Les migrants, agents de l'urbanisation de Daloa

Dès les années vingt. de nombreux colons européens se taillent d'importantes plantations

(souvent de plusieurs centaines d'hectares chacune). Mais surtout elle devient grâce aux

encouragements de l'administration l'un des plus importants foyers d'immigration africaine. Il

s'agit dans une première phase d'anciens tirailleurs des troupes coloniales et de commerçants

malinké qui peuplent les postes et deviennent ainsi les principaux agents de l'urbanisation du

pays bété. ( Dozon ,1981); ensuite, de populations attirées par les possibilités de revenus qu'offre

la production cacaoyère. Ces populations sont issues de diverses origines. La plupart proviennent

de la savane ivoirienne (Malinké, Sénoufo) et des colonies soudaniennes limitrophes. (Maliens,

Burkinabés); d'autres du centre - est ivoirien, de l'imposant pays baoulé, qui ne cessera au fil

des années d'augmenter son contingent de migrants en direction du pays bété.

Amorcé depuis les débuts de la colonisation, ce mouvement d'Immigration a pris de plus en plus

d'ampleur au cours des décennies suivantes, notamment durant la _période 1950-1960 période où

les cours du café et du cacao étaient particulièrement élevés. et qui correspond par ail1eurs suite à

l'abolition du travail forcé, à l'arrivée sur le marché du travai1 agricole, d'une abondante main

d'œuvre d'où la prolifération de l'installation de Dioula, de burkinabcs et surtout de baoulé. Ces

mouvements ont atteint leur point culminant pendant la période 90, période pendant laquelle,

Daloa était le front pionnier pour ne pas dire la boucle du cacao. Par exemple, Daloa symbole de

l'urbanisation rapide du pays a connu un accroissement exceptionnel (8% environ) au cours de

cette période la population est passée de 7487 habitants à 173107 habitants. Enfin, toutes ces données ont concouru à l'essor de l'urbanisation et la croissance de Daloa. Si

les postes militaires et administratifs sont les facteurs déterminant les prémices de l'urbanisation

de Daloa, il n'en demeure pas moins que les mouvements migratoires en constituent le moteur.

1-1-3-3- La politique d'aménagement urbain propulseuse de l'administration urbaine

Au cours de la phase coloniale, l1administration s'inspire largement de la conception de la ville

forgée par la révolution industrielle. Durant cette époque, l'espace réel urbain en France est

71

Page 73: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

hiérarchisé, caractérisé par la séparation des quartiers huppés des quartiers prolétaires contrôlés

c'est-à-dire quadrillés, organisés et policés. Cet espace était également touché par la révolution

pasteurienne, c'est-à-dire qu'elle bénéficiait d'égouts, de services sanitaires et de moyens de

contrôle des épidémies (Kipré, cité par REPC! 2006).

La traduction de ces principes dans la ville coloniale en Côte d'Ivoire a permis d'asseoir une

administration de contrôle dans l'espace urbain. Pour ce faire, l'on a spécialisé des portions de

l'espace urbain parmi lesquels on distingue à Daloa par exemple trois zones distinctes, il y a

d'abord le quartier administratif et commercial. organisé autour de l'ancien noyau administratif et

la place du marché (Le quartier commerce).

Ensuite la zone résidentielle et ses extensions développées autours de la résidence de

l'administrateur colonial abritent aujourd'hui un habitat de haut standing, quelques équipements

collectifs et de services (Tazibouo, Evéché),

Les noyaux traditionnels où résident les indigènes appelés autrefois le quartier africain se sont

éclatés pour donner les extensions populaires qui représentent près de 80¾ du tissu urbain de

Daloa.

Le plan de Daloa est la traduction spatiale des principes d'organisation de la ville coloniale. Avec

la nouvelle politique économique, l'urbanisme et l'habitat apparaissent comme des secteurs

d'intervention prioritaires. Des équipements collectifs sont parsemés à travers la ville, cc sont les

dispensaires, les écoles, les magasins etc.

A l'indépendance, les nouvelles autorités politiques, c'est à dire les Africains en général et les

ivoiriens en particulier n'opèrent pas de rupture avec la logique de la ville européenne et de la

ville indigène. Elles vont bien au contraire amplifier les centres urbains comme structure de

contrôle administratif du territoire et développement économique (Paulais, cité par REPCI,

2006).

La politique urbaine a connu une évolution instruite par les exigences des périodes coloniales et

post coloniales. Au sortir de la deuxième guerre mondiale. une nouvelle politique coloniale

caractérisée par de nouveaux cadres institutionnels, des plans de développement est initiée. Ce

changement tient aux transformations politiques et économiques qui encouragent le

développement des infrastructures dans les colonies. Dans ce nouveau contexte, l'administration

coloniale intervient directement dans le financement des investissements plus coûteux, en vue de

72

Page 74: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 75: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 76: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 77: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 78: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 79: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 80: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 81: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 82: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 83: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 84: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 85: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 86: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 87: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 88: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 89: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 90: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 91: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 92: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 93: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 94: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 95: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 96: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 97: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 98: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 99: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 100: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 101: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 102: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 103: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 104: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 105: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 106: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 107: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 108: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 109: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 110: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 111: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 112: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 113: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 114: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 115: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 116: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 117: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 118: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 119: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 120: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 121: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 122: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 123: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 124: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 125: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 126: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 127: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 128: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 129: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 130: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 131: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 132: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 133: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 134: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 135: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 136: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 137: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 138: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 139: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 140: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 141: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 142: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 143: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 144: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 145: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 146: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 147: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 148: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 149: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 150: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 151: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 152: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 153: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 154: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 155: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 156: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 157: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 158: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 159: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 160: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 161: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 162: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 163: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 164: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 165: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 166: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 167: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 168: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 169: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 170: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 171: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 172: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 173: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 174: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 175: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 176: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 177: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 178: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 179: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 180: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 181: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 182: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 183: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 184: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 185: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 186: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 187: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 188: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 189: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 190: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 191: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 192: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 193: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 194: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 195: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 196: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 197: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 198: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 199: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 200: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 201: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 202: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 203: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 204: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 205: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 206: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 207: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 208: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 209: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 210: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 211: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 212: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 213: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 214: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 215: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 216: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 217: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 218: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 219: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 220: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 221: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 222: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 223: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 224: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 225: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 226: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 227: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 228: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 229: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 230: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 231: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 232: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 233: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 234: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 235: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 236: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 237: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 238: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 239: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 240: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 241: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 242: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 243: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 244: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 245: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 246: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 247: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 248: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 249: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 250: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 251: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 252: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 253: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 254: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 255: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 256: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 257: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 258: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 259: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 260: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 261: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 262: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 263: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 264: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 265: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 266: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 267: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 268: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 269: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 270: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 271: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 272: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 273: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 274: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 275: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 276: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 277: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 278: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 279: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 280: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 281: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 282: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 283: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 284: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 285: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 286: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 287: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 288: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 289: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 290: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 291: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 292: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 293: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 294: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 295: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 296: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 297: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 298: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 299: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 300: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 301: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 302: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 303: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 304: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 305: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 306: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 307: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 308: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 309: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 310: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 311: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 312: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 313: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 314: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 315: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 316: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 317: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 318: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 319: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 320: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 321: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 322: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 323: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 324: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 325: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 326: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 327: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 328: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 329: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 330: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 331: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 332: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 333: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 334: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 335: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 336: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 337: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 338: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 339: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 340: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 341: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 342: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 343: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 344: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 345: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 346: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 347: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 348: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 349: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 350: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Page 351: Univenité Felix Houphouët Boigny REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE