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Ronéo 5 UE5 ED1 1 sur 10 UE5 Génétique 25/10/2019 de 8h30 à 10h30 Ronéotypeur : Sarah MCHIRIHAT/ Rosaline NGUYEN Ronéoficheur : Sarah MCHIRIHAT/ Rosaline NGUYEN ED 1 : Maladies dominantes NF1 : neurofibromatose de type 1 La chargée de TD n’a pas voulu nous donner le diaporama, il sera posté sur moodle avec la correction du dossier clinique à rédiger.

ED 1 : Maladies dominantes...« La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une maladie neurocutanée héréditaire multisystémique, prédisposant au développement de tumeurs bénignes

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UE5 Génétique 25/10/2019 de 8h30 à 10h30 Ronéotypeur : Sarah MCHIRIHAT/ Rosaline NGUYEN Ronéoficheur : Sarah MCHIRIHAT/ Rosaline NGUYEN

ED 1 : Maladies dominantes

NF1 : neurofibromatose de type 1 La chargée de TD n’a pas voulu nous donner le diaporama, il sera posté sur moodle avec la correction du dossier clinique à rédiger.

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I-! Particularités des les maladies génétiques mendéliennes de transmission dominante

II-! Cas clinique 1

III-! Cas clinique 2

IV-! Cas clinque 3

V-! Dossier clinique à rédiger

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I-! Particularités des les maladies génétiques mendéliennes de transmission dominante Les maladies génétiques à transmission dominante touchent les deux sexes, ces atteintes sont viables et fécondes. La transmission est indépendante du sexe, elle peut tout à fait se faire par une transmission père-fils. Les sujets atteints peuvent être observés sur plusieurs générations, avec une transmission verticale visible. En effet, tout sujet atteint transmet la maladie à ses enfants avec un risque de 1/2 quel que soit leur sexe. Il y a des particularités si la maladie génétique n’est pas compatible avec la fécondité, en apparence souvent sporadique on observe des mutations diverses : → Mutations De Novo (néomutations, ici germinale) : Apparition de l’allèle muté dans l’un des gamètes parentaux. Certaines maladies ont des proportions de néomutation élevée (50%), mais ça reste un phénomène rare. → Mosaïques germinales : Présence dans la gonade d’une double population de cellules germinales : mutées/non mutées. Les parents sains peuvent avoir plusieurs enfants atteints. Définitions : Pléiotropie : L’effet du gène peut se limiter à un seul organe ou à plusieurs Expressivité variable : L’effet du gène est variable d’un individu à l’autre, chez les membres d’une même famille Au sein des maladies génétiques mendéliennes, on peut calculer la pénétrance (risque de faire la maladie à un âge donné) : - Pénétrance incomplète : l’individu porteur de la mutation ne présente aucun signe de l’affection, il y a un « saut de génération » lié à des gènes modificateurs, son environnement, et également une variation de l’effet du gène. L’expressivité variable peut dépendre du sexe et de l’âge en partie. Il faut observer l’arbre sur 3 générations. Nb d’hétérozygotes (Aa) malades - Pénétrance d’un allèle morbide = ----------------------------------------------- Nb total d’hétérozygotes (Aa) Ex : une pénétrance de 80 % = sujet porteur de la mutation Aa a 80 % de risque d’être malade. Rappels pour faire un arbre généalogique : - Homme Femme Inconnu* - Cas indexe (personne dont on étudie le génome) mis en valeur, par une flèche - Malade = en noir - Génération bien numérotée I II III (grands-parents, parents…), 1 2 3 (numéroter les enfants à chaque génération) - Arbre complet = mettre les I,1, l’âge (date de naissance), les maladies, les noms - Pas obligatoire de mettre les deux parents - Décès = on barre - Consanguinité = double barre de parenté - Légende claire pour différencier les maladies s’il y en a plusieurs - L’âge est important pour la pénétrance, l’anticipation et le consentement (on ne teste pas sur les mineurs) *= sexe inconnu, enfant à naitre

II-! Cas clinique 1 Jean Pierre 40 ans, vient vous voir à la sortie de son hospitalisation pour embolie pulmonaire. Il est sous anticoagulant. Dans le compte rendu vous lisez que la gêne respiratoire est survenue alors qu’il était en promenade et qu’une thrombophlébite surale gauche étendue a été mise en évidence à l’origine de cette embolie pulmonaire. L’arbre généalogique révèle que :

-! Son père est mort à 83 ans d’une dilatation des bronches, Il a présenté un épisode de thrombophlébite profonde à l’âge de 43 ans tout comme la sœur de Jean Pierre, Irène, âgée de 52 ans après une fracture de la jambe droite.

-! Jean Pierre a une autre sœur Mireille âgée de 48 ans sans antécédents. Son frère Philippe s’est suicidé à 35 ans, il avait deux filles âgées actuellement de 20 et 25 ans en bonne santé.

-! Jean Pierre a 3 fils âgés de 12 ans, 20 ans et 22 ans et une fille âgée de 15 ans. -! Irène doit se faire opérer des pieds. Elle a 3 enfants un fils âgé de 35 ans en bonne santé. Une fille Mathilde

âgée de 32 ans qui a fait une phlébite superficielle. Sa dernière fille Marie est en bonne santé, elle est actuellement enceinte de 4 mois

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Question 1 : Tracer l’arbre généalogique

Question 2 : Cette situation justifie-t-elle une proposition de test génétique et si oui, lequel et avec quelle urgence ? On recherche une anomalie génétique de la coagulation (thrombophilie) en raison de l’âge jeune de survenue (<45 ans) d’une phlébite profonde avec embolie pulmonaire. Il existe cinq causes génétiques principales connues dans les thromboses veineuses : - déficit en inhibiteur de la coagulation : protéine S, protéine C, antithrombine III - mutations Leiden dans les gènes codant pour les facteurs II et V Mutation Facteur Leiden V (p.A506G = P(prot). A(aa)506(position)G(aa) A modifé par G) et II (p.G202A) Petit point sur la Thrombophilie : De prévalence 1/1000, c’est une maladie dont plus de la moitié des cas sont liés à des facteurs génétiques et facteur d’environnements (ici fracture). L’immobilisation/l’alitement lui a permis d’exprimer sa faiblesse génétique, il y a ici un cas de thrombophlébite jeune. C’est une maladie à expression dominante, observée de manière verticale dans sa famille. La cascade de coagulation altérée dans ces maladies, permet normalement la formation d’un caillot et sa dissolution. Il y a une balance entre lyse et coagulation.

Les anomalies des protéines S, protéines C et antithrombine III sont recherchées par dosage de la protéine dans le sang et peuvent être perturbées par le traitement anticoagulant. La recherche des mutations Leiden dans les gènes codant pour les facteurs II et V de la coagulation nécessite une analyse de l’ADN donc un consentement spécifique pour analyse du patrimoine génétique. La recherche génétique n’est donc pas urgente et à faire à distance des anticoagulants. Aucune autorisation n’est nécessaire pour doser les protéines dans le sang, tandis que lorsque l’on cherche des facteurs de risque génétique, celle-ci est indispensable. Le test est justifié ici car il y a des antécédents familiaux de 1er degré et il a lui-même fait une embolie pulmonaire.

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Petit point concernant la bioéthique, les informations et les libertés : → On prescrit des analyses génétiques pour les patients majeurs et symptomatiques. → Pour les patients présymptomatiques, il doit y avoir une procédure encadrée, n’importe qui ne peut pas faire ces analyses génétiques. → On propose un dépistage à la famille après découverte d’une mutation, on adresse le patient en consultation pluridisciplinaires, conseil génétique → Centre maladie rare de référence et de compétence, plan de maladie rare et structure de dépistage génétique en France spécialisée par les généticiens → Diagnostic pré-natal = gravité particulière, au cas par cas → Consentement très important, document disponible sur orphanet Question 3 : Les analyses ont montré la présence de la mutation Leiden du gène du Facteur II à l’état hétérozygote pour Jean Pierre (mutation p.Glu202Asp altérant un site de clivage de la protéine) et sa sœur Irène. Qu’en pensez-vous ?

Une consultation de génétique est recommandée en raison de l’embolie pulmonaire et de la thrombose veineuse présent dans la famille, cette consultation doit se faire dans un centre agrée pour les personnes asymptomatiques du premier degré de moins de 60 ans et les filles en âge de procréer. On analyse tout le monde, sauf son fils âgé de 12 ans car il est mineur et non confronté à un risque précoce. Cependant sa fille âgée de 15 ans, bien que mineure, est exposée au problème de la contraception par oestroprogestatif et ainsi doit subir l’analyse. (Risque ++ hémorragie sous pilule).

Les consultations seront urgentes pour Irène, compte tenu du risque lié à l’intervention et pour la grossesse et l’accouchement de sa fille Marie.

L’information de la famille doit venir de Jean Pierre ou à la demande du généticien. Donc, si on ne s’entend pas avec sa famille, il faut le dire au généticien qui les informera lui-même de l’existence d’une mutation génétique familiale à votre place.

III-! Cas clinique 2

Vous voyez en consultation François âgé de 8 ans car il a fait à deux reprises des crises de nature épileptique sans fièvre. La grossesse s’est déroulée normalement ainsi que l’accouchement. Ses mensurations de naissance étaient normales. Il a marché à 20 mois et a parlé tard puisqu’il ne fait des phrases complètes depuis l’âge de 6 ans. Il a eu des difficultés de graphisme en maternelle a redoublé son CP cette année. L’examen neurologique est normal mais vous constatez plus d’une dizaine de tâches café au lait sur le thorax et les cuisses. La maman vous précise que ces tâches sont apparues à l’âge de 3-4 ans et ont tendance à augmenter en nombre depuis 1 an. Il a un frère, Guy en bonne santé âgé de 13 ans. Ses 2 parents sont respectivement âgés de 35 et 38 ans. La maman dit qu’elle a été opérée d’une scoliose à l’adolescence et qu’elle présente des taches identiques mais avec des petites tumeurs arrondies palpables sous la peau qu’elle vous montre au niveau du bord interne de son avant bras et apparues depuis l’âge de 18 ans. Son mari est en bonne santé. Elle a 2 frères et une sœur qui n’ont pas de taches café au lait, pas d’épilepsie, pas de scoliose. Ses parents sont eux-mêmes en bonne santé.

Question 1 : Tracer l’arbre généalogique selon la nomenclature internationale.

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Question 2 : Quel mode de transmission évoquez-vous ?

Il s’agit d’une transmission dominante. Cependant le caractère dominant lié à l’X de l’affection ne peut être exclus car il s’agit d’un garçon avec un phénotype plus sévère que la mère. Vous regardez sur le site ORPHANET (orphanet.net) les maladies dominantes qui peuvent se manifester par des taches cutanées cafés au lait. Vous lisez que la maladie la plus fréquente est la neurofibromatose de type 1 (NF1). Le résumé est le suivant : « La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une maladie neurocutanée héréditaire multisystémique, prédisposant au développement de tumeurs bénignes et malignes. Sa prévalence est estimée à 1/4000-1/5000. L’expression clinique est très variable, y compris au sin d’une même famille. Deux critères sont nécessaires pour le diagnostic : six taches café au lait ou plus (95% des cas, habituellement avant l’âge de trois ans) des neurofibromes, c’est-à-dire des tumeurs de la gaine des nerfs périphériques se manifestant sous forme de lésions cutanées, sous-cutanées ou plexiformes (rarement avant la puberté, visibles à l’examen clinique dans 30% des cas), des lentigines des plis cutanés, deux nodules iriens de Lisch ou plus, un gliome des voies optiques, une lésion squelettique spécifique (amincissement de la corticale des os longs, dysplasie des ailes du sphénoïdes), et un parent du premier degré atteint. L’atteinte intellectuelle est la complication la plus courante (QI dans la fourchette inférieure, difficultés d’apprentissage et problèmes de comportement spécifiques). Il existe un risque de 7 à 12% de développer une tumeur maligne de la gaine des nerfs périphériques (TMGNP) au cours de la vie. La transmission est autosomique dominante. Le gène NF1 (localisé en 17q11.2) code pour la neurofibromine, un suppresseur de tumeur. Le diagnostic repose sur l’examen clinique et peut être confirmé par l’analyse génétique. Le diagnostic prénatal peut être réalisé : le risque pour un malade d’avoir un enfant sévèrement atteint est de 1/12. Le diagnostic préimplantatoire est disponible dans certains centres. Pour les enfants, une surveillance annuelle de la peau, du rachis, de la vue, de la pression sanguine et des progrès à l’école est nécessaire. Un adulte avec une NF1 sans complications requiert un suivi régulier par une équipe multidisciplinaire. Le traitement, symptomatique, peut comprendre une intervention chirurgicale pour des neurofibromes symptomatiques, une scoliose progressive et une pseudoarthrose. Les enfants ayant des difficultés d’apprentissage nécessitent un soutien précoce. En France, un patient atteint de neurofibromes plexiformes sévères a subi une greffe partielle du visage en 2007. Les TMGNP et les maladies vasculaires sont les principales causes de décès. Question 3 : Sur quels arguments suspectez-vous cette maladie dans cette famille ?

La suspicion repose sur la présence de deux critères diagnostic : -! La mère présente une scoliose associée à des taches café au lait et des neurofibromes. -! L’enfant présente plus d’une dizaine de taches café au lait, des crises d’épilepsie ainsi qu’un retard

d’apprentissage. -! De plus il s’agit d’une transmission dominante.

Petit point sur la neurofibromatose de type 1 (NF1) ou maladie de Von Recklinghausen :

La NF1 est une maladie génétique mendélienne de transmission dominante assez fréquente (1/3000 naissances). Il existe une variabilité d’expression, en effet plusieurs tissus peuvent être touchés. Elle peut être représentée par des signes cutanés (taches cafés au lait dites en carte de géographie, c’est-à-dire pas homogènes et étendues, ainsi que des taches de rousseur axillaires ou inguinales), des dysplasies osseuses, des difficultés d’apprentissage, des proliférations tumorales nerveuses (neurofibrome, gliome du chiasma, iris). La mutation intervient dans une région qui joue un rôle dans le contrôle de la différenciation et de la prolifération cellulaire.

%%%%%%%%%%%Tache café au lait Neurofibromes Nodules iriens

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Question 4 : Comment lui expliquez-vous qu’elle a la même maladie que son fils ?

Les maladies génétiques sont soumises à la pléiotropie et la variabilité d’expression de la maladie. En effet, si l’anomalie est présente chez les individus d’une même famille, ils ne vont pas forcément l’exprimer de la même manière. La pléiotropie permet d’expliquer la diversité des manifestations cliniques liées à la mutation, ici le fait que la maladie puisse se manifester dans différents tissus. En effet, l’enfant va présenter des signes cutanés comme sa mère mais il a également des troubles de l’apprentissage qu’elle ne présente pas. Elle, au contraire, est atteinte d’une scoliose et possède des neurofibromes.

Par ailleurs, la variabilité d’expression de la maladie correspond à l’effet du gène variable d’un individu à l’autre chez les membres d’une même famille du fait de la présence d’autres facteurs génétiques et d’environnement. / ! \ Toujours utiliser des mots simples pour expliquer, des mots que le patient connaît. La prof conseille de comparer le patrimoine génétique à un héritage de patrimoine : on n’est pas responsable de ce que l’on reçoit. Question 5 : Comment lui expliquez-vous qu’elle a la même maladie que son fils ?

Il s’agit probablement d’une mutation De novo, qui s’est effectué dans l’une des gamètes parentaux comme c’est le cas chez 50% des sujets atteints sans aucun antécédent familial. La pénétrance de la maladie est en générale grande pour cette maladie c’est-à-dire que les individus hétérozygotes ont tous des signes de la maladie à l’âge adulte. Les collatéraux et parents de la maman de François sont signalés sains mais les signes de NF1 sont cependant parfois très limités. Il est donc indispensable de proposer d’examiner les frères et sœurs ainsi que les parents de la maman de François pour confirmer le caractère De Novo de la mutation et leur donner un conseil génétique.

IV-! Cas clinique 3 Vous voyez en consultation Jeanne âgée de 25 ans pour une fatigabilité anormale. Elle se plaint d’une fatigabilité importante depuis l’adolescence avec des difficultés scolaires (arrêt de la scolarité en 3eme avec échec du brevet des collèges) et maintenant d’adaptation à son travail de mise en place des rayons dans un supermarché. Cette fatigabilité s’est accentuée avec des difficultés dans la réalisation des taches quotidiennes depuis le décès de son fils, il y a 1 mois pour détresse respiratoire sévère néonatale. En examinant Jeanne vous constatez un visage un peu atone avec une faiblesse au maintien de la contraction au niveau de la racine des membres supérieurs contrastant avec une impossibilité à relâcher les doigts lors du serrement de main (myotonie). Son père âgé de 45 ans vient d’être hospitalisé pour la mise en place en urgence d’un pace maker cardiaque d’autant que son oncle paternel suivi en cardiologie depuis l’âge de 30 ans est décédé de mort subite à 40 ans. Son grand père paternel, âgé de 70 ans, a été opéré d’une cataracte à l’âge de 45 ans. Elle a par ailleurs 1 frère et une sœur âgés respectivement de 20 et 27 ans en bonne santé. Question 1 : Tracer l’arbre généalogique.

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Parmi les maladies génétiques qui peuvent donner une myotonie vous lisez sur Orphanet « La maladie de Steinert ou dystrophie myotonique de type 1 est une dystrophie musculaire myotonique caractérisée par une myotonie et par une atteinte multisystémique associant, à des degrés divers, un déficit musculaire, des troubles du rythme et/ou de conduction cardiaque, une cataracte, une atteinte endocrinienne, des troubles du sommeil, une calvitie. Elle est la plus fréquente des dystrophies musculaires de l'adulte; sa prévalence est estimée à 1/20 000 habitants. La maladie est associée à des anomalies au locus 19q13-2 (un nombre anormalement répété de répétitions du triplet CTG). Sa transmission est autosomique dominante avec un phénomène d'anticipation liée à une augmentation du nombre de répétitions du triplet CTG dans les gamètes en particulier lors de l’ovogenèse dans la descendance. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence de l'anomalie génétique située en 19q13-2, par technique de génétique moléculaire. Le conseil génétique est souvent délicat dans cette affection en raison de la grande variabilité d'expression clinique inter- et intrafamiliale. Le diagnostic prénatal est proposé surtout en cas de transmission maternelle en raison de la gravité des formes néonatales possibles. La prise en charge nécessite idéalement un suivi multidisciplinaire annuel. L'évolution est habituellement lentement progressive mais une dégradation rapide peut parfois être observée. L'espérance de vie est grevée d'une mortalité accrue par complications pulmonaires et cardiaques. » Petit point sur la maladie de Steinert ou myotonie dystrophique : La maladie de Steinert est la plus fréquente des maladies musculaires de l’adulte. C’est une maladie génétique mendélienne de transmission dominante dont l’incidence est de 1/8000. Comme pour la NF1, on retrouve une expressivité variable de la maladie. En effet, elle peut toucher différents tissus et ainsi déclencher les signes cliniques suivants :

-! L’œil avec une cataracte assez jeune (40 ans) -! Les phanères avec une calvitie précoce -! Le cœur avec des troubles de la conduction et du rythme cardiaque -! Le cerveau avec des troubles de l’apprentissage et accès de sommeil -! Les muscles avec une myotonie chez l’adulte et une hypotonie chez l’enfant -! Le système endocrine

Par ailleurs, il existe un phénomène d’anticipation, c’est-à-dire que l’âge d’apparition de la maladie est de plus

en plus précoce au cours des générations. Les formes très graves sont d’origine maternelle.

Le gène le plus souvent impliqué est situé sur le

chromosome 19 : il s’agit du gène DM1 ou DMPK. Cela correspond à une répétition dans la partie 3’ non traduite du gène DM1 codant pour une sérine-thréonine kinase qui est la myotonine. C’est la répétition anormale de triplets CTG dans la partie 3’ non traduite qui est à l’origine de la perturbation de l’épissage de l’ARN. En effet, c’est cette partie qui régule l’épissage, une mutation à cet endroit conduit donc à des erreurs d’épissage à l’origine de la maladie de Steinert.

De plus, il existe une corrélation entre la taille de la répétition et l’âge de début. En effet, plus le nombre de

répétition sera important, plus la maladie va se manifester de façon précoce. Il faut savoir que la présence de triplet CTG est normal, ce nombre de répétition doit cependant être inférieur à 20 triplets et est considéré comme anormal lorsqu’il est supérieur à 50 répétitions.

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On voit ici que le nombre de répétitions est plus important en cas de transmission maternelle qu’en cas de transmission paternelle. Ainsi en fonction du nombre de répétitions, on peut approximativement savoir si la transmission a été maternelle ou paternelle. Question 2 : Quels sont les éléments cliniques qui vous évoquent le diagnostic de maladie de Steinert ?

Jeanne présente une fatigabilité avec lenteur depuis l’âge de 12 ans associée à une myotonie. Son fils est décédé suite à une détresse respiratoire néonatale sévère. Son père et son oncle paternel présentent des troubles de la conduction cardiaque avec respectivement pace maker et mort subite entre 30 et 45 ans. Par ailleurs, son grand père paternel a été opéré d’une cataracte précoce (à 45 ans). Ainsi tous ces éléments correspondent à des manifestations de la maladie de Steinert.

Peut on parler de maladie autosomique dominante avec phénomène d’anticipation dans cette famille ?

Il s’agit donc bien d’une maladie de transmission verticale et d’expressivité variable sans sévérité plus importante chez les hommes évoquant une transmission autosomique dominante. Le phénomène d’anticipation est présent puisque Jeanne a commencé à présenter ses symptômes à l’adolescence et son enfant est mort en période néonatale. On remarque bien l’impact de la transmission maternelle qui est plus importante et plus grave que la transmission paternelle. Le grand père transmet l’anomalie ce qui aboutit à trois garçons dont deux souffrent de troubles de la conduction cardiaque alors que Jeanne, également atteinte, transmet l’anomalie à son fils mais cela conduit à la mort de l’enfant par détresse respiratoire.

Vous venez de recevoir le résultat de l’analyse moléculaire effectuée chez cette jeune femme. Ce résultat précise qu’elle présente : « une amplification anormale (300 répétitions pour une normale <50) de la répétition du trinucléotide CTG situé dans la région 3’ non codante du gène de la dystrophie myotonique de type 1 (DM1) codant la DMPK. » Question 3 : Que lui dites vous quant à son risque d’avoir un enfant atteint de la même affection ?

Ce risque est de ½ car il s’agit d’une transmission dominante. De plus, il y a un haut risque en cas de fœtus atteint d’avoir une forme sévère comme cela s’est produit chez son fils décédé.

Que lui proposez-vous quant à ce risque ?

Il faut rediriger la patiente vers un service de génétique afin d’avoir des conseils concernant les futures grossesses. De plus, un diagnostic anténatal pourra être éventuellement proposé. Ce diagnostic anténatal ne peut être réalisé par n’importe qui, tous les généticiens ne sont autorisés à le réaliser. Ce diagnostic permettra de rechercher une amplification anormale de CTG dans la région 3’ non traduite. L’ADN utilisé pour l’analyse est extrait des villosités choriales entre 10 et 14 SA.

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Question 4 : Quels arguments lui apportez vous pour justifier de la poursuite d’une enquête familiale, même chez les sujets en apparence asymptomatiques de sa famille ?

Il s’agit d’une maladie dominante avec une expressivité variable ainsi on peut sembler normal mais être atteint. Il faut ainsi faire des recherches afin de savoir si le sujet est atteint pour mettre en place une surveillance en particulier cardiaque du fait du risque élevé de mort subite (troubles du rythme et de la conduction) dans cette maladie.

Par ailleurs, il est important de conseiller les porteurs de l’allèle muté, même asymptomatiques, car la transmission à la descendance de l’allèle muté est possible, d’autant plus avec un phénomène d’anticipation, c'est-à-dire que leurs enfants peuvent faire une forme plus sévère de la maladie (comme c’est le cas avec le décès néonatal de l’enfant de Jeanne dans le cas étudié mais également des retards mentaux, des myopathies sévères…) ce d’autant qu’il s’agit d’une transmission maternelle. Comment doit s’effectuer cette enquête ?

L’enquête doit être effectuée par un généticien. Il s’agit en effet pour son frère et sa sœur d’un dépistage chez des individus asymptomatiques qui nécessite une structure habilitée pour le diagnostic présymptomatique de cette affection. Certains médecins généralistes peuvent faire des diagnostics présymptomatiques, c’est parce qu’ils font parti d’un réseau les autorisant et les déclarant comme tels.

Les sujets à risque doivent être informés par l’intermédiaire de la personne chez qui le diagnostic a été porté ou à sa demande par le médecin généticien. V- Dossier clinique à rédiger La chorée de Huntington est une maladie très sévère responsable d’une démence associée à des mouvements anormaux débutant à l’âge adulte, le plus souvent vers la cinquantaine. Elle se transmet selon un mode autosomique dominant. Cette maladie est causée par l’expansion d’un triplet codant pour la glutamine au sein du gène de la huntingtine. Il n’y a actuellement aucun traitement curatif de cette affection. Vous êtes neurologue et recevez en consultation la fille d’un patient, actuellement âgée de 27 ans, en bonne santé, qui vient vous voir avec son mari car elle vient d’apprendre que son père est atteint de cette maladie. Elle est très inquiète et veut connaître son risque de développer la maladie et savoir s’il y a un test permettant de connaître ce risque avec certitude ? Question 1 : Quel est son risque de développer la maladie ? Question 2 : Existe-t-il un test permettant de connaître ce risque avec certitude ? Question 3 : A qui l’adressez-vous ? Ce couple a par ailleurs prévu de démarrer une grossesse prochainement et veut savoir quel serait le risque a priori de leur futur enfant d’être porteur de la même anomalie moléculaire que son grand père et s’il est possible de faire un diagnostic anténatal. Question 4 : Que leur répondez-vous ? Dédicaces : Sarah : - à mon trio d’amour (aka les plus belles de P7), jvmmmmm - au BDL 3.1, meilleure asso, et big up à mon bureau central (vous gérez les gars) - à Divine et ses blagues en biophy qui me hantent encore en stage - à Christine et sa chanson sur la maladie de Crohn - à Emilie la star de la fac - à Alva et sa bouille d’ange - à ma fifi Maëlys et ses cookies, hâte de voir tes déhanchés endiablés en danse latine - à Nicoulay qui ne liera jamais cette ronéo mais dont le soutien au quotidien est indéniable Rosaline : - à Sarah, la best partner de ma vie et Lina la + belle en toute circonstance, on forme un bon trio je trouve - à Christine et Maxime mes co-VP que j’aime ++, petite vp que je suis ne serais rien sans vous - au BDL 3.1 à Berlin avec vos beaux pulls roses - à Divine qui me fait toujours rire et qui m’écoute me plaindre avant les cc et partiels - à Emilie et Alva (on a un dîner à se faire !) - Costas Rica(rd) (à quand le brunch ?) - à ma fifi Laura qui liera cette dédicace l’année prochaine, merci d’avance pour les moelleux