la revue de la fÉdÉration quÉbÉcoise des massothÉrapeutes

fqm.qc.ca

Vol. 34 no 3 | Novembre 2017

CE QUE DIT LA RECHERCHELa massothérapie et Les

troubLes anxieux

pARCoURs pRofEssIonnEL« mon expérience du trager® »

– dr micheL Lorrain

mARkETIngosez bLoguer, ça rapporte !

MASSAGER

L’effet du massage sur Le système nerveux

DossIER

• Le massage, moduLateur du système nerveux• adapter son intervention en présence d’une maLadie neuroLogique • Le trager® et La maLadie de parkinson

L’effet du massage sur Le système NerVeux

Le massage Modulateur du système nerveux

eN pratique Adapter son intervention en présence d’une maladie neurologique

Le trager® et La maLadie de parkiNsoN

L’iNterdiscipLiNarité daNs L’optique d’uNe médeciNe iNtégratiVe L’avis de nos experts

ce que dit La recherche La massothérapie et les troubles anxieux

sommAIRE

chroniques

dossier

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pAr KAtiA VerMette

Vol. 34 no 3 | Novembre 2017

pARCoURs pRofEssIonnEL moN expérieNce du trager®

pAr Dr. MicheL LorrAin, MéDecin et MAssothérApeute Agréé

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mARkETIng osez bLoguer, ça rapporte !

pAr KArinA BrousseAu

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LECTURE LE SYSTÈME NERVEUX, dr. Jacques poirier

CoMpRENdRE L'ALZHEIMER, JoaNNe koeNig coste pAr MArtine BouDot

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Inscription au mentorat 2018

La FQM est à la recherche de mentors et mentoré.e.s prêt.e.s à être jumelé.e.s pour vivre une

expérience enrichissante et formatrice!

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La séance d'information pour faire

partie de la prochaine cohorte du programme de mentorat aura lieu le

vendredi 12 janvier 2018, de 9h30 à 11h30,

à la FQM.

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L'équipe de rédaction

❚ MArtine BouDotpsychothérapeute et massothérapeute agréée

❚ Dr MicheL LorrAinmédecin et massothérapeute agréé

❚ KArinA BrousseAuconsultante en marketing numérique

❚ KAtiA VerMetterédactrice

❚ éMiLie guérette-Losieragente de communication

Les commentaires, opinions et répliques de nos lecteurs peuvent

être envoyés à l’adresse : emilie.guerette.losier@fqm.qc.ca

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publiés dans Le Massager, mais seront transmis intégralement au

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Coordination : Émilie Guérette-Losier

Révision linguistique : Émilie Guérette-Losier

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Conception graphique et infographie : Jacynthe Vallières

Impression : Imprimerie Maxime inc.

Dépôt légal, 3e trimestre 1986

Tirage de ce numéro : 4 700 exemplaires

Envoi de poste publication 40027663

Le Massager est imprimé sur du papier contenant 10 % de papier

recyclé post-consommation.

Publié par la Fédération québécoise des massothérapeutes

(FQM), Le Massager est une revue professionnelle de formation

et d’information des massothérapeutes qui veut contribuer à

l’évolution de la profession vers des niveaux de qualité toujours

plus élevés. L’emploi du masculin dans les textes englobe le

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LE moT DE LA fQm

u ne étude récente de soins personnels Québec démontre que pas moins de 84 %

des raisons de consultation en massothérapie sont pour des problèmes de santé physique (ex : maux de dos, maux de tête, tendinite, douleur chronique, etc.)1 De plus, vous n’êtes pas sans savoir l’importance du phénomène du cancer et des effets du vieillissement de la population sur vos clients. on dit également que 20 % de la population québécoise sera atteinte d’un trouble mental au cours de sa vie.2

Dans le but de répondre aux besoins de la population québé-coise en matière de santé, la Fédération a travaillé au courant des dernières années, en collaboration avec les massothérapeutes agréés, les écoles accréditées et plusieurs professionnels de la santé, à développer un curriculum de formation, selon l’approche par compétences. et ces développements ont été faits en tenant compte de l’aspect holiste de la personne, en incluant l’ensemble des techniques de massothérapie reconnue (suédois, californien, shiatsu, etc.)

Ainsi, au-delà des 400 heures de base qui visent notam-ment la prévention, une série de formations continues de qualité (iso 9001 : 2008) vous sont offertes dans les écoles accréditées. en vous spécialisant, vous fidéliserez davantage votre clientèle, en plus d’ouvrir de nouveaux marchés. Voici quelques exemples pertinents de formations continues.

pour intervenir dans le cas de troubles musculosquelettiques (tms)Les programmes de masso-kinésitérapie, suédois thérapeutique et massage sportif permettent d’ap-

profondir ses connaissances au niveau des troubles musculosque-lettiques (bursite, tendinite, etc.) et d’acquérir les différentes tech-niques de massage et modalités manuelles pour l’intervention. ces programmes incluent aussi les compétences essentielles en matière d’évaluation de la condition de santé et le suivi thérapeutique.

massothérapie auprès des personnes atteintes de cancercette formation aborde notamment les différents types de cancer,

leurs localisations, les examens médicaux, les types de traitement, la médication, les manifestations d’ordre psycho-émotionnel, les indications et contre-indications, les cas cliniques, l’interdisciplina-rité, l’accompagnement de la personne et ses proches, etc. De plus, veuillez prendre note que cette formation inclut des stages dans différents milieux de pratique tels les organismes, fondations et hôpitaux afin de vous permettre d’intégrer différentes notions théoriques et pratiques. (suite à la page 15)

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La formation continue : un moyen efficace d’avancement professionnel ! par Jean-François Bouchard, directeur général de la Fqm

référeNces1 Soins personnels Québec. (2017). Analyse sous-sectorielle de la main-d'œuvre du secteur de la massothérapie.2 Ministère de la Santé et des Services sociaux. (2016). La santé de la population, portrait d’une richesse collective.

réDAction ❚ KAtiA VerMetteDossIER DU moIs

❚ Le massage Modulateur du systèMe nerveux

❚ en pratique adapter son intervention en présence d’une Maladie neurologique

❚ Le trager® et La maLadie de parkinson

❚ L’interdiscipLinarité dans L’optique d’une médecine intégrative l’avis de nos experts

❚ ce que dit La recherche la Massothérapie et les troubles anxieux

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l’effet du massage sur le système nerveux

❚ L’effet du toucher sur le système nerveux fascine les scientifiques depuis longtemps.

et pour cause : le contact physique entre deux personnes provoque différentes sensations. L’établissement d’un lien de confiance, la peur, l’insécurité, le réconfort et le plaisir en sont des exemples.

il est possible d’observer les bienfaits du toucher dès la naissance. en effet, on recon-naît aujourd’hui que le contact peau à peau facilite la création d’un lien d’attachement entre le nouveau-né et son parent, en plus de stabiliser la respiration et le rythme cardiaque du bébé1. on peut dès lors constater qu’en

Le toucher est uN seNs iNdispeNsabLe au déVeLoppemeNt et à La surVie de L’être humaiN. aNNoNciateur de daNger ou source de récoNfort seLoN Le coNtexte, oN Lui associe de Nombreux bieNfaits, comme ceLui de caLmer Le système NerVeux.

favorisant l’apaisement du nourrisson, le tou-cher a un effet direct sur le système nerveux.

en ce sens, des chercheurs israéliens ont étudié la réponse au stress de bébés de six mois lorsque leurs mères devenaient temporai-rement indisponibles2. ils ont ainsi remarqué que le stress du nourrisson grimpait quand la mère ne répondait pas à ses besoins, ce qui se manifestait chez lui par une augmentation du taux de cortisol. toutefois, si l’enfant stressé était touché, il s’apaisait et son taux de cor-tisol diminuait.

Dans cette optique, si le simple fait de tou-cher un nourrisson entraîne une réduction de

la réponse au stress, il est fort probable que le massage, dont le toucher est adapté, puisse moduler l’activité du système nerveux afin d’en faire bénéficier un individu.

Le présent numéro du Massager porte sur l’effet du massage sur le système nerveux. nous débuterons par un survol du fonction-nement du système nerveux et de la manière dont le massage modifie son activité. nous mettrons ensuite l’accent sur l’intervention du massothérapeute en présence d’une maladie neurologique. Finalement, dans une optique de médecine intégrative, nous aborderons le concept de l’interdisciplinarité. Bonne lecture !

référeNces1 Moore, E. R. et coll. (2012). Early skin-to-skin contact for mothers and their healthy newborn infants. Cochrane Database of Systematic Reviews, 16(5):CD003519. DOI 10.1002/14651858.CD003519.pub3. 2 Feldman, R, Singer, M. et Zagoory, O.

(2010). Touch attenuates infants’ physiological reactivity to stress. Developmental Science, 13(2):271-278. DOI 10.1111/j.1467-7687.2009.00890.

8 ❚ le massager NoVembre 2017

rédaction ❚ KAtiA VerMettekatiavermette@hotmail.com

DossIER

le massage moduLateur du système NerVeuxVéritabLe ceNtre de coNtrôLe de L’orgaNisme, Le système NerVeux recueiLLe et aNaLyse à chaque secoNde uNe quaNtité impressioNNaNte d’iNformatioNs qui permetteNt au corps de s’adapter à soN eNViroNNemeNt. mais peut-oN moduLer soN actiVité ? Le poiNt sur L’effet du massage sur Le système NerVeux.

en collaboration avec dr serge marchand, spécialiste de la douleur, professeur titulaire à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’université de sherbrooke et directeur scientifique du Fonds de recherche du québec — santé (Fqrs)

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NoVembre 2017 le massager ❚ 9

❚ grâce au toucher, nous recevons de l’information sur l’environnement dans

lequel nous évoluons : la sensation d’une brise fraîche sur notre peau par une chaude journée d’été, la caresse d’une mère à son nouveau-né, le contact avec une surface lisse ou rugueuse, chaude ou froide, le réconfort, la tendresse. Mais pour en arriver à distinguer ces sensations, encore faut-il les interpréter.

pour ce faire, notre système nerveux s’avère un véritable chef d’orchestre. Ainsi, lorsqu’une personne pose sa main sur notre bras, les récepteurs sensoriels de la peau perçoivent la sensation. ils transmettent l’information aux nerfs, qui convergent vers l’encéphale et la moelle épinière. c’est là, dans le système nerveux central, que les données sont ana-lysées et interprétées. une réponse motrice est par la suite élaborée, puis acheminée par les nerfs jusqu’aux différents organes du corps, avec pour résultat une réaction à la sensation initiale : douleur, chaleur, stress, apaisement, relaxation.

une question d’équiLiBreLes fonctions du système nerveux vont cepen-dant bien au-delà de l’interprétation des sensations. en réalité, le système nerveux permet à l’organisme de s’adapter à l’envi-ronnement dans lequel il évolue et, au besoin, de faire face à un stress. Lors d’une activité physique par exemple, nous transpirons afin de réguler notre température corporelle, nos cellules sont nourries grâce au glucose libéré dans le sang, notre rythme cardiaque s’ac-célère pour apporter oxygène et nutriments à notre cerveau. si, au contraire, nous sommes

allongés dans un endroit calme, notre rythme cardiaque diminue, tout comme notre respi-ration et notre pression artérielle. Le corps s’ajuste naturellement au climat, à l’ambiance, au milieu dans lequel il se trouve.

La branche du système nerveux qui joue le rôle d’accélérateur et de frein dans l’orga-nisme est le système nerveux autonome. ce système présente deux ramifications aux acti-vités contraires, mais complémentaires. on distingue ainsi le système sympathique, qui mobilise les différents muscles et organes en situation de stress, et le système parasympa-thique, qui vise plutôt le retour à l’équilibre en contrant la réponse au stress (voir tableau 1).

selon toute vraisemblance, le massage per-mettrait d’accélérer le retour à la normale à la suite d’un stress physique ou psychologique en stimulant l’activité de la branche parasym-pathique du système nerveux autonome. Les

recherches sur le sujet ont en effet montré qu’en amenant le corps vers un état de relaxation et de bien-être, le massage entraînait une diminution significative du rythme cardiaque et du taux de cortisol, deux indicateurs phy-siologiques du stress chez l’être humain345. Les études montrent également que l’action du massage sur le système parasympathique est rapide et peut se mesurer après quelques minutes d’intervention seulement.

court-circuiter La réponse de douLeur par Le massageen rejoignant le système nerveux, le massage provoque une cascade d’événements menant au bien-être et à la relaxation. il fera aussi naître un lien de confiance entre le massothé-rapeute et son client, tout en favorisant une meilleure conscience corporelle et une plus grande estime de soi. Mais son action irait

référeNces3 Moraska, A. et coll. (2010). Physiological adjustments to stress measures following massage therapy: A review of the literature. Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, 7(4):409-418. DOI 10.1093/ecam/nen029. 4 Maratos, F.

A. et coll. (2017). The physiological and emotional effects of touch: Assessing a hand-massage intervention with high self-critics. Psychiatry Research, 250:221-227. DOI 10.1016/j.psychres.2017.01.066. 5 Lindgren, L. et coll. (2010). Physiological

responses to touch massage in healthy volunteers. Autonomic Neurosciences: Basic and Clinical, 158:105-110.

tableau 1 : actions des systèmes nerveux sympathique et parasympathique

système nerveux sympathique

prépare l’organisme à répondre à un stress

• Entraîne la libération d’adrénaline et de noradrénaline

• Dilate les bronches• Accélère les rythmes cardiaque et respiratoire• Augmente la pression artérielle• Augmente la transpiration• Dilate les pupilles• Diminue l’activité du système digestif

système nerveux parasympathique

entraîne un état de relaxation en ralentissant les fonctions de l’organisme

• Entraîne la libération d’acétylcholine• Ralentis les rythmes cardiaque

et respiratoire• Diminue la pression artérielle• Accélère l’activité du système digestif

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10 ❚ le massager NoVembre 2017

plus loin, jusqu’à court-circuiter les signaux douloureux envoyés par le système nerveux.

on peut certes constater la réponse du système nerveux en présence d’une douleur aiguë. Lorsqu’on se frappe l’index avec un marteau par exemple, les nocicepteurs, ces récepteurs sensoriels de la douleur, envoient un signal d’alarme au cerveau, qui nous fait retirer rapidement notre doigt d’en dessous du marteau. Malgré tout, une douleur apparaît et, pour la contrer, nous aurons le réflexe de nous frotter le doigt. pourquoi ? en provoquant une stimulation tactile, nous envoyons un influx nerveux sensitif au système nerveux central (snc), ce qui bloque le message de douleur.

ce concept, appelé la théorie du por-tillon, a été développé par ronald Melzack et patrick Wall dans les années 1960. il veut qu’en amenant des informations non doulou-reuses, par exemple par le toucher, le système nerveux modifie sa réponse et ferme la porte aux signaux nociceptifs. Le massage s’avère donc intéressant pour contrer la réponse de douleur, qu’elle soit aiguë ou chronique.

La théorie du contrôle inhibiteur diffus nociceptif est également intéressante lorsqu’il est question de douleur. elle veut qu’en pro-voquant une douleur, par une pression forte ou un toucher profond, il soit possible de faire appel à des mécanismes naturels de réduction de la douleur. en d’autres mots, un signal nociceptif déclencherait la libération de neurotransmetteurs (ex. : endorphines) qui,

par leur effet diffus, bloquerait une douleur initialement présente, même à distance du point de stimulation. on combat le feu par le feu.

il est évident que le massage, qu’il soit léger ou profond, a le potentiel de modifier la réponse du système nerveux et ainsi contrer

la réaction découlant d’un stress physique ou psychologique. La massothérapie tire cepen-dant avantage de son approche holiste, qui considère l’individu dans sa globalité. Bref, c’est par une intervention adaptée que le massothérapeute en arrivera à moduler l’ac-tivité du système nerveux.

Il est évident que le massage, qu’il soit léger ou profond, a le potentiel de modifier la réponse du système nerveux et ainsi contrer la réaction décou-lant d’un stress physique ou psychologique.

Pour commander : 514 597-0505 ou 1 800 363-9609

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12 ❚ le massager NoVembre 2017

❚ Les maladies neurologiques se caracté-risent par un dérèglement du système ner-

veux. La paralysie cérébrale, la démence, la maladie de parkinson et les troubles anxieux en sont des exemples. Bien que la prise en charge de ces pathologies inclue souvent une médication, de plus en plus de malades se tournent aujourd’hui vers la massothérapie pour réduire l’intensité de leurs symptômes et ainsi améliorer leur qualité de vie.

Le massage se présente en fait comme un éducateur du système nerveux. parce qu’il favorise la détente, il aura par exemple un effet intéressant sur les symptômes de rigidité et de spasticité observés dans plusieurs mala-dies neurologiques.

Mais attention. pour que le massage soit efficace et sécuritaire, il se doit d’être adapté à l’état de santé du client et à la pathologie neurologique dont il souffre. pour ce faire, une collecte de données détaillée et un accom-pagnement adéquat aideront le massothéra-peute à planifier une intervention personna-lisée pour son client.

pour une collecte d’information efficaceLes maladies neurologiques sont nombreuses

et doivent être considérées par le massothé-rapeute agréé dans la planification de son intervention. Le questionnaire santé revêt ainsi une importance capitale pour les clients dont le système nerveux est déréglé. en effet, il per-mettra au massothérapeute de poser le bon geste thérapeutique, au moment opportun.

pour ce faire, le massothérapeute aura avantage à se documenter sur la maladie de son client afin de comprendre la manière dont elle affecte l’organisme. Des connaissances

en collaboration avec Joëlle cyr, massothérapeute agréé et membre de l’ordre des massothérapeutes de l’ontario et sylvie desgagné, massothérapeute agréée de la région de rimouski

❚ privilégier les techniques qui favorisent le relâchement musculaire et la réduction du stress, par exemple le massage califor-nien et le suédois thérapeutique (d’autres techniques peuvent être envisagées)*.

❚ Favoriser les manœuvres rythmiques, les mouvements lents, les étirements passifs respectant l’amplitude de mouvement, les effleurages, les pétrissages doux et les techniques de respiration afin de rejoindre le système nerveux parasympa-thique* (garder en tête que le niveau de stimulation tactile dépendra de la durée de la manœuvre, de l’endroit où elle est appliquée, de l’action visée, de la sen-sation induite, de l’intensité du toucher et de sa fréquence);

iL Ne fait aucuN doute que L’état de saNté doit être pris eN compte par Le massothérapeute afiN d’offrir à soN cLieNt uN soiN adapté, efficace et sécuritaire. Les massothérapeutes agréées JoëLLe cyr et syLVie desgagNé metteNt eN Lumière certaiNes coNsidératioNs reLatiVes au massage eN préseNce d’uNe maLadie NeuroLogique.

en pratique adapter soN iNterVeNtioN eN préseNce d’uNe maLadie NeuroLogique

en pharmacologie seront également utiles. en étant au fait du mode d’action des médi-caments et des effets secondaires attendus, il sera plus facile pour le massothérapeute d’intervenir adéquatement.

Ainsi, le questionnaire santé devrait notam-ment, mais pas exclusivement, permettre d’identifier :

❚ La maladie neurologique dont souffre le client, le stade d’évolution (si applicable), les symptômes présents et leur impact sur la qualité de vie;

❚ La présence ou l’absence de douleur, de même que les mécanismes endogènes impliqués;

❚ Les médicaments prescrits et les effets secondaires présents.

une intervention adaptée au cLientLe questionnaire santé et les connaissances du massothérapeute en matière de physiologie, de pathologie et de pharmacologie l’aideront à planifier et à individualiser son intervention. pour ce faire, il importe de fixer des objectifs thérapeutiques précis, réalistes, atteignables et mesurables, et ce, en fonction des besoins et des attentes de son client.

en présence d’une pathologie du système nerveux, une attention particulière devrait être portée au confort et à la sécurité du client. Voici en ce sens quelques points à considérer :

❚ tenir compte des limitations fonctionnelles du client et soulager ses contractures en utilisant des coussins et des oreillers;

❚ Assurer, en tout temps, une bonne commu-nication avec le client afin d’encourager une rétroaction immédiate;

Le massage se présente en fait comme un éducateur du système nerveux. Parce qu’il favorise la détente, il aura par exemple un effet inté-ressant sur les symptômes de rigidité et de spasticité observés dans plusieurs maladies neurologiques.

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NoVembre 2017 le massager ❚ 13

❚ éviter les manœuvres pouvant provoquer de la douleur (ex. : compressions isché-miques profondes, trigger points effectués de manière traditionnelle)*.

* Il existe des précautions et des contre-indications selon l’état de santé du client.

La pLace de L’accompagnement et de La reLation d’aideen présence d’une maladie neurologique, l’accompagnement et la relation d’aide constituent des aspects fondamentaux de l’intervention en massothérapie. parce qu’un individu doit être considéré dans sa

globalité, il importe donc, pour le masso-thérapeute, de déterminer les facteurs psy-chosociaux ayant un impact sur la qualité de vie de son client. Ainsi, ses habitudes de vie, l’environnement physique et social dans lequel il évolue, les professionnels de la santé qu’il consulte, et la présence ou l’absence de douleur sont autant d’aspects qui, en les identifiant, favoriseront une inter-vention optimale en massothérapie.

en outre, il est difficile de parler d’ac-compagnement et de relation d’aide sans faire référence à l’éducation. L’enseignement de stratégies adaptées favorisant une meil-

leure gestion de la maladie neurologique constitue l’une des grandes forces du masso-thérapeute. ce dernier pourra ainsi proposer des techniques de respiration à son client ou des exercices adaptés à son état de santé. La visualisation et la tenue d’un journal du sommeil ou de la douleur s’avèrent égale-ment intéressantes pour améliorer la prise en charge de la maladie chez le client.

Bref, c’est grâce à son savoir-faire et à son savoir-être, mais aussi en reconnaissant les limites de sa pratique que le massothé-rapeute réussira à adapter efficacement son intervention.

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14 ❚ le massager NoVembre 2017

avec la collaboration de denis Lafontaine, massothérapeute agréé spécialisé dans l’approche trager® et Louise-maëna paquette, massothérapeute agréée, kinésiologue et enseignante du cours de pharmacologie à l’école kiné-concept

iL N’existe pas, à L’heure actueLLe, de traitemeNt curatif à La maLadie de parkiNsoN. cepeNdaNt, pour eN attéNuer Les symptômes moteurs, L’approche trager® s’aVère des pLus iNtéressaNtes.

❚ La maladie de parkinson est causée par la mort des cellules du cerveau qui pro-

duisent la dopamine, ce neurotransmetteur responsable du contrôle des mouvements dans le corps. n’ayant plus accès à la dopamine en quantité suffisante, les neurones moteurs se dérèglent, ce qui provoque avec le temps l’apparition de symptômes tels que des tremblements, de la spasticité, des troubles de l’équilibre et une rigidité musculaire.

Bien que plusieurs techniques de massage puissent être utilisées pour réduire le stress et améliorer la qualité de vie des parkinsoniens, le trager® s’avère particulièrement efficace dans la réduction des symptômes moteurs de la maladie6. en rejoignant en douceur le système nerveux, le trager® permet en effet d’apaiser la douleur et les sensations d’incon-fort, de calmer temporairement la rigidité et d’améliorer la souplesse. L’approche se base

sur la transmission de sensations agréables visant à rendre moins dominantes les sensa-tions désagréables présentes chez le client. elle vise la recherche de la légèreté.

Lors d’une séance, le praticien en trager®

communique au parkinsonien des sensa-tions de mobilité et de mouvements libres en

le trager® et la maladie de parkinson

employant notamment des bercements et des balancements. ces manœuvres consistent à transmettre à un segment du corps un mou-vement oscillatoire capable de rejoindre les systèmes nerveux périphérique et central. La sensation y est alors captée, mémorisée, et reproduite dans tout le corps, provoquant par le fait même un relâchement musculaire et articulaire, de même qu’une réduction de l’intensité des symptômes moteurs de la maladie.

pour une intervention personnaLiséeLe praticien en trager® intervenant auprès des parkinsoniens se doit de considérer l’état de santé de son client, de même que ses besoins et ses attentes. D’abord, la connaissance de la pathologie est essentielle afin de planifier une intervention personnalisée. Le praticien pourra par exemple interroger son client

quant à la forme de parkinson dont il souffre et aux signes de la maladie qui se manifestent chez lui.

De plus, les médicaments prescrits pour atténuer les symptômes moteurs de la maladie de parkinson doivent être examinés (voir tableau 2 en page 16). concrètement,

Bien que plusieurs techniques de massage puissent être utilisées pour réduire le stress et améliorer la qualité de vie des parkinsoniens, le Trager® s’avère particulière-ment efficace dans la réduction des symptômes moteurs de la maladie.

NoVembre 2017 le massager ❚ 15

L’être humain vieillissant À partir de l’âge de 45 ans, il est

possible de voir apparaître plusieurs signes de dégénérescences des sys-tèmes physiologiques du corps humain. considérant l’état de la mobilité de la personne, le niveau d’autonomie, les déficits cognitifs, les dysfonctionnements et pathologies du système nerveux, respi-ratoire, circulatoire ou tégumentaire, les interventions en massothérapie requièrent des connaissances et des compétences spécifiques pour offrir des soins de qualité en toute sécurité pour le client. cette for-mation inclut aussi les différentes stratégies de communication pour bien interagir avec cette clientèle, des notions d’inter-disciplinarité et des stages en résidence.

massothérapie et gestion de la douleur chronique

La douleur chronique est un phénomène complexe, qui a un impact global sur la qualité de vie de la personne : capacités physiques restreintes, médication, pro-blèmes de santé mentale, difficultés rela-tionnelles, troubles du sommeil, etc. Avec cette formation, le massothérapeute agréé pourra jouer un rôle de premier plan au niveau de la gestion de la douleur du client, dans le cadre d’une approche biopsychosociale, mais aussi d’accom-pagnement de la personne vers une meil-leure prise en charge, en collaboration avec d’autres professionnels de la santé.

Bien sûr, ce ne sont là que quelques exemples ! D’autres formations continues sont offertes dans les écoles accréditées. pour toute question sur la formation, n’hé-sitez pas à communiquer avec nous et avec les écoles accréditées.

pour terminer, je vous souhaite une bonne lecture du présent dossier portant sur la massothérapie et le système nerveux.

Jean-françois bouchard directeur général de la Fqm

LE moT DE LA fQm (sUITE)

DossIER

16 ❚ le massager NoVembre 2017

médicaments - nom de La moLécuLe (nom commerciaL)

effets secondaires (Listes non exhaustives)

LévODOPA :Levodopa-bensérazide (Prolopa®)Levodopa-carbidopa (Sinemet® et Sinemet® CR)

• Dyskinésie • Comportement violent • Irritabilité

AgONIStES DOPAMINERgIQuES :Bromocriptine (Parlodel®)Pramipexole (Mirapex®)Ropinirole (Requip®)

• Somnolence • Hallucinations • Enflure des jambes • Comportements obsessifs (nourriture, sexualité, consommation, jeu, etc.)

Amantadine (Symmetrel®) • Anxiété • Irritabilité • Nausées

INHIBItEuRS DE LA CAtéCHOL-O-MétHYLtRANSFéRASE (COMt) :Entacapone (Comtan®)

• Dyskinésie • Nausées • Coloration brun-rouge de l’urine

Lévodopa-carbidopa-entacapone (Stalevo®) • Dyskinésie • Nausées • Hallucinations • Coloration brun-rouge de l’urine

gel intestinal de lévodopa-carbidopa (Duodopa®) • Dyskinésie • vertiges • Comportement impulsif• Hallucinations

INHIBItEuRS DE LA MONOAMINE-OxYDASE DE tYPE B (MAO-B) :Sélégiline (Eldepryal®)Rasagiline (Azilect®)

• Dyskinésie • Hypersexualité • étourdissements

ANtICHOLINERgIQuES :Apo-trihexBenztropine (Cogentin®)trihexyphénidyle (Artane®)

• Sécheresse de la bouche • Constipation • Nausées• Agitation

ces médicaments agissent en mimant l’action de la dopamine ou en stimulant l’activité des cellules qui la produisent.

il faut cependant savoir qu’un excès de dopamine dans le cerveau amené par la médication peut provoquer de nombreux effets secondaires. on parle par exemple de comportements obsessifs comme l’hy-persexualité et le jeu pathologique, d’hal-lucinations et d’une difficulté à résister aux impulsions. Le praticien en trager® doit être conscient que de telles manifestations sont envisageables chez le parkinsonien. Afin de limiter les comportements impulsifs, le praticien aura donc avantage à demeurer dans une distance thérapeutique suffisante par rapport à son client.

en outre, il est possible de tirer avantage de la médication dans la planification d’un soin de massothérapie chez le parkinsonien. L’intervention sera en effet plus efficace si elle est appliquée une quinzaine de minutes après la prise du médicament atténuant les symptômes de rigidité. Le praticien en trager® peut également voir à limiter la durée de la séance lorsque l’action du médicament est plus courte, et ce, afin de ne pas sur-charger le système nerveux.

pour une prise en charge efficace de La maLadieil est possible qu’au cours d’une séance, le praticien en trager® note l’apparition ou l’ag-gravation d’un symptôme chez son client. en

tableau 2 : principaux effets secondaires des médicaments prescrits pour atténuer les symptômes de la maladie de parkinson

fait, l’action de certains médicaments prescrits pour la maladie de parkinson peut s’estomper avec le temps, ce qui nécessite un ajuste-ment de la dose ou un changement de la médication. Dans une visée de collaboration interprofessionnelle, le praticien pourra donc faire part de ses observations à son client, au proche aidant ou au médecin traitant, si applicable, afin de rendre la prise en charge de la maladie plus efficace.

somme toute, l’approche trager® offre un toucher adapté qui permet d’atténuer l’inten-sité des symptômes moteurs de la maladie de

parkinson. L’efficacité du massage dépendra des connaissances du massothérapeute et de la manière dont il est capable de planifier et d’adapter le soin.

référeNces6 Duval, C., Lafontaine, D. et coll. (2002). The effect of Trager therapy on the level of evoked stretch responses in patients with Parkinson’s disease and rigidity. Journal of Manipulative and Physiological therapeutics, 25(7):455-464. DOI 10.1067/

mmt.2002.126469

Note : Il est à noter que, mis à part l’approche Trager®, d’autres techniques de massage peuvent être envisagées chez le client souffrant de la maladie de Parkinson. Les considérations relatives à la personnalisation de l’intervention auprès du parkinsonien sont cependant les mêmes pour tous les massothérapeutes, peu importe leur spécialité.

Somme toute, l’approche Trager® offre un toucher adapté qui permet d’atténuer l’intensité des symptômes moteurs de la maladie de Parkinson.

NoVembre 2017 le massager ❚ 17

❚ L’intérêt que l’on porte à la collaboration entre les professionnels de la santé s’est

grandement accru au cours des dernières années. pour faire référence à cette pratique, on utilise le concept d’interdisciplinarité, qui consiste en l’intégration de deux ou plusieurs disciplines dans le but de permettre une meil-leure prise en charge du patient.

« La plupart des gens reconnaissent l’im-portance de l’interdisciplinarité », constate le

kinésiologue Yvan campbell. L’approche offre en effet au patient l’avantage de pouvoir pro-fiter des forces et de l’expertise de différents professionnels de la santé qui travaillent dans un but commun : l’amélioration de sa santé.

Mais alors que le concept fait l’unanimité sur papier, sa mise en application soulève quelques difficultés. « ce n’est pas vrai qu’on peut asseoir un médecin, un physiothéra-peute, un kinésiologue et un pharmacien

l’interdisciplinaritÉ dans l’optique d’une mÉdecine intÉgrative L’aVis de Nos expertsL’iNterdiscipLiNarité est uN suJet d’actuaLité. soN obJectif : tirer profit des différeNts professioNNeLs de La saNté afiN d’améLiorer La quaLité des soiNs. mais La coLLaboratioN iNterprofessioNNeLLe est-eLLe eNVisageabLe et, surtout, souhaitabLe auJourd’hui ? Nos experts se proNoNceNt sur Le suJet.

autour d’une table et appeler ça une équipe interdisciplinaire », souligne Yvan campbell. en effet, le travail en équipe nécessite une bonne communication entre les intervenants et, surtout, une ouverture aux compromis.

selon le kinésiologue, « l’interdisciplinarité amènera un effet synergique si les intervenants ont le même discours, mais posera un pro-blème si les discours divergent ». en effet, un patient souffrant d’une douleur au dos qui se

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18 ❚ le massager NoVembre 2017

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fait conseiller par son médecin de rester immo-bile alors que son kinésiologue lui demande de bouger ne saura plus sur quel pied danser pour améliorer sa condition.

profiter des forces de chacun« si l’on crée une meilleure collaboration entre les différents intervenants, chacun sera gagnant », relève le docteur serge Marchand, spécialiste de la douleur et directeur scienti-fique du Fonds de recherche du Québec – santé (FQrs). Mais encore faut-il que l’on se fasse confiance. pour ce faire, chaque intervenant doit reconnaître son expertise et les limites de sa pratique, et se familiariser

avec le champ de compétences des autres professionnels de la santé.

Les massothérapeutes n’étant pas, à l’heure actuelle, reconnus comme des professionnels de la santé, ils doivent fournir des efforts sup-plémentaires afin de faire la preuve de leur expertise. « Le problème dans les domaines paramédicaux est que l’on retrouve des écoles sérieuses et, en parallèle, des écoles moins sérieuses », constate serge Marchand. Dès lors, il devient difficile d’identifier les mas-sothérapeutes compétents.

pourtant, le massothérapeute a sa raison d’être dans une équipe interdisciplinaire. Joëlle cyr, massothérapeute agréée et

membre de l’ordre des massothérapeutes de l’ontario, a constaté l’efficacité de la colla-boration avec d’autres professionnels de la santé dans sa propre pratique. en favorisant une bonne communication avec le médecin traitant, le physiothérapeute et les autres professionnels intervenant auprès de ses clients, elle a plus de facilité à coordonner son plan de soin en massothérapie dans une optique de santé globale. « Ça me permet de mieux cibler mes interventions pour qu’elles soient plus efficaces », confirme la massothé-rapeute. en fin de compte, c’est le client qui en sort gagnant.

Mais l’interdisciplinarité est-elle envisa-geable dans le contexte actuel ? serge Marchand en est convaincu. pour lui, il s’agit d’un idéal à atteindre. « Diriger un patient vers un autre professionnel de la santé est un premier pas, mais ce n’est pas suffisant », constate-t-il.

Docteur Marchand va plus loin en affir-mant qu’il faut trouver une façon pour que le massothérapeute trouve sa niche dans cette collaboration interprofessionnelle. « Mais il faut que toutes les disciplines acceptent de jouer le jeu de la science. on doit faire des études scientifiques que l’on pourra publier dans des revues sérieuses, montrer les effets de la massothérapie et les faire valoir. » et c’est ensemble que nous pourrons y arriver.

Les massothérapeutes n’étant pas, à l’heure actuelle, reconnus comme des professionnels de la santé, ils doivent fournir des efforts supplémentaires afin de faire la preuve de leur expertise.

NoVembre 2017 le massager ❚ 19

baisse significative de l’anxiété, de la pression artérielle diastolique et des rythmes cardiaque et respiratoire.

Le massage et Les troubLes anxieux en pratiqueMichaël harvey a pu constater à plusieurs reprises l’effet positif de la massothérapie chez les personnes vivant avec un trouble anxieux. Le massothérapeute agréé va même jusqu’à qualifier l’approche de magique pour cette clientèle. « parce qu’ils sont toujours dans leur tête, les gens qui souffrent de troubles anxieux vivent énormément de peur et sont très vulnérables, confie-t-il. La massothérapie permet de calmer les pensées en s’adressant au corps, en rendant l’expé-rience physique.

L’approche corporelle a donc des réper-cussions qui vont au-delà de la relaxation. elle répond aux trois besoins fondamentaux de l’être humain : être vu, être reconnu, être entendu. et, comme en témoigne Michaël harvey, le résultat est parfois frappant. « Avant le massage, nous pouvons observer dans les yeux et dans la posture de la personne la manière dont ses peurs, son stress et son anxiété s’expriment. Après le massage, il arrive que je fasse réellement la connais-sance de mon client, qui s’était caché der-rière ses enjeux per-sonnels au début du rendez-vous : les yeux sont plus vivants, la pos t u re change, l’énergie n’est pas la même. »

DossIER : ce que dit la recherche

Le massage procure uNe seNsatioN de bieN-être et de reLaxatioN. iL caLme, iL déteNd, iL rassure. iL amèNe Le cLieNt à sortir temporairemeNt de ses peNsées pour habiter soN corps. eN préseNce d’uN troubLe aNxieux, Le massage peut doNc s’aVérer très béNéfique. mais qu’eN dit La scieNce ?

❚ récemment, des études en massothérapie ont mis en lumière l’efficacité du massage

pour réduire le niveau d’anxiété chez un indi-vidu. en 2009 par exemple, huit personnes ayant reçu un diagnostic de trouble d’an-xiété généralisée ont reçu deux massages par semaine pendant cinq semaines7. Les massages, d’une durée de 45 minutes, consistaient en des effleurages légers de tout le corps.

Après le dixième massage, les participants étaient conviés à une entrevue visant à par-tager leur expérience. À l’unanimité, ils ont affirmé s’être sentis détendus pendant le mas-sage, insistant sur le fait que leur corps et leur

esprit étaient connectés. Les participants se sont également sentis moins anxieux et avaient davantage confiance en eux après le soin.

plus récemment, des chercheurs ont étudié l’effet du massage chez 120 patients hospita-lisés pour des troubles coronariens8. La moitié des participants a reçu un massage complet de 60 minutes au troisième jour de l’hospita-lisation, alors que l’autre moitié n’a reçu que des soins de routine.

Les chercheurs ont mesuré le niveau d’an-xiété et les signes vitaux avant et après l’intervention dans le groupe ayant reçu le massage, pour ensuite comparer ces mesures à celles du groupe témoin. ils ont noté une

référeNces7 Billhult, A. et Määttä, S. (2009). Light pressure massage for patients with severe anxiety. Complementary therapies in Clinical Practice, 15:96-101. DOI 10.1016/j.ctcp.2008.10.003. 8 Adib-Hajbaghery, M., Abasi, A. et Rajabi-Beheshtabad,

R. (2014). Whole body massage for reducing anxiety and stabilizing vital signs of patients in cardiac care unit. Medical Journal of the Islamic Republic of Iran (MJIRI), 28:47 eCollection. Repéré à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/

PMC4219878/

la massothÉrapie et les troubles anxieux

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Michaël Harvey, massothérapeute agréé

pARCoURs pRofEssIonnEL

20 ❚ le massager NoVembre 2017

rédaction ❚ MicheL LorrAin, MD, MAssothérApeute

mon expÉrience du trager®

moN iNtérêt pour La douLeur chroNique m’a poussé à chercher daNs différeNtes techNiques de massage des maNœuVres efficaces daNs Le traitemeNt de ses composaNtes. de fiL eN aiguiLLe, Je suis aLLé suiVre uNe formatioN d’uNe fiN de semaiNe eN trager® aVec deNis LafoNtaiNe à L’iNstitut kiNé-coNcept. Je N’aVais pas d’atteNte particuLière. J’aVais hâte de ViVre L’expérieNce et d’eN éVaLuer sa portée du poiNt de Vue physioLo-gique. Je Voudrais Vous partager Les expérieNces que J’ai Vécues : L’uNe sur L’appreNtissage de maNœuVres, uNe autre à titre de cobaye et La derNière sur La pLace du trager® daNs certaiNes maLadies chroNiques, doNt Le parkiNsoN.

❚ J’ai appris dans le trager®, qu’on ne manipule pas les tissus, on les touche

avec douceur. Les mouvements sont simples : quelques ébranlements, des ballotements, des balancements, des vibrations, des mou-vements variés et quelques étirements. Aucun travail musculaire, on invite les muscles à se détendre. chaque tension limite la capacité de mouvement. on ne fait pas de massage; on transmet un message d cobaye e légèreté.

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pecte l’espace ressort des articulations. Je me sens bien. J’ai l’impression qu’il n’a pas fait grand-chose si je me réfère aux interventions que j’ai déjà eues en massothérapie. Lors des différentes manœuvres, je sens que tout mon corps bouge; ce qui est nouveau pour moi.

Des mouvements ondulatoires traversent mon corps des pieds à la tête. étrangement, je me sens de mieux en mieux au niveau du cou même si Denis s’est contenté à quelques reprises d’estimer le poids de ma tête et l’am-plitude articulaire de ma colonne cervicale. Je bouge ma tête plus facilement.

il n’y a pas eu de miracle, que s’est-il passé alors ? J’ai trouvé quelques réponses en neu-rophysiologie et en neuroplasticité. Mon système nerveux a toujours veillé au grain. il me surprotège depuis l’apparition de ma maladie. il réagit à toute stimulation méca-nique ou chimique nociceptive. il répond à ces stimulations par toutes sortes de réponses à la douleur. parfois, il a des comportements inadaptés. il a emmuré ma colonne dans un carcan de tensions musculaires douloureuses et non douloureuses limitant sa mobilité de façon à la protéger, je crois, de nou-velles stimulations nociceptives. De là, une rigidité surajoutée à la fusion progressive des vertèbres.

étant donné qu’il n’y a pas eu de stimula-tions mécaniques nociceptives durant les trai-tements, mon système nerveux s’est contenté d’enregistrer les sensations provenant des récepteurs mécaniques non nociceptifs. Dou-ceur, sensations agréables, relâchement des tensions avec comme résultat, plus de sou-plesse dans le cou qui est actuellement, je dois le souligner, l’endroit le plus vulnérable de mon corps.

ce qui est étrange, c’est qu’au moment où tout mon corps bougeait lors des manœuvres aux membres supérieurs et aux membres infé-rieurs, je sentais un mouvement ondulatoire dans toute ma colonne; je sentais également ma tête bouger. et mon système nerveux cen-tral (snc) n’a pas réagi : pas d’inconfort, pas de réaction de retrait; pas de résistance de sa part. J’imagine qu’il y a eu, secondairement à ces manœuvres, relâchement des tensions musculaires au cou avec une plus grande souplesse. Bref, je me suis senti très bien. Les résultats ont duré plusieurs jours.

on ne peut rien faire contre ma maladie. Je crois cependant que le relâchement des tensions musculaires inutiles peut me donner un peu plus de souplesse et me rendre la vie plus agréable. peut-être mon cerveau a-t-il réalisé qu’il n’y a pas seulement des stimula-tions négatives qui proviennent du cou, mais aussi des sensations agréables. en tout cas, le trager® agit sur la rigidité qui est l’une des composantes de la douleur chronique. Dossier à suivre…

soucieux d’en savoir davantage, j’ai eu l’insigne honneur d’assister à des traitements de trager® chez des personnes atteintes de la maladie de parkinson. J’ai noté que certaines personnes essayaient de maîtriser leurs trem-

blements. Des crispations s’ensuivaient avec des limitations fonctionnelles plus importantes. Après quelques manœuvres de trager®, j’ai pu noter un relâchement musculaire avec dimi-nution de la rigidité et meilleure mobilité.

ces expériences m’ont permis de réaliser que le trager® a sa place dans le traitement complémentaire de plusieurs affections. c’est un outil de plus dans les approches par le toucher.

Le trager® s’adresse au corps et à l’esprit. il s’apparente à un toucher relationnel. Le corps a besoin de contacts. c’est essentiellement un toucher de communication.

Le trager® atteint tout le corps à travers les résonances qu’il induit et qui se propagent partout. il trouve des assises en neurophysio-logie et en neuroplasticité du cerveau.

J’ai aussi découvert les mentastiques, des mouvements sans effort qui donnent des sen-sations de bien-être lorsque des tensions mus-culaires se manifestent. on devrait en recom-mander à tout client entre deux séances de massage. ils permettent de dissoudre certains blocages qui dévorent la vitalité.

Je souffre d’une spondylite ankylosante depuis mon adolescence. il s’agit d’une maladie auto-immune qui consiste essentiel-lement à faire la guerre à mes propres tissus. À toute fin pratique, mon système immunitaire s’attaque à mes ligaments intervertébraux avec comme conséquence l’installation progressive d’une rigidité au niveau de la colonne. Mes vertèbres sont plus ou moins soudées les unes aux autres. D’un point de vue pratique, j’ai souffert de douleurs chroniques associées à des limitations fonctionnelles importantes et de peu de mobilité dans la colonne. Actuel-lement, ma maladie est refroidie. il n’y a plus de réaction inflammatoire.

Au moment où ma conjointe, également massothérapeute, s’apprête à me faire des manœuvres sur la partie antérieure du corps, je vois Denis s’approcher de moi et noter que ma tête ne touche pas la table. Ma rigidité l’intéresse : il m’invite à lui servir de cobaye pour la démonstration des manœuvres. Je me prête volontiers à son approche; il m’ins-pire confiance.

Je le sens manipuler ma tête avec douceur. il en sous-pèse le poids avec ses mains. par la suite, il la ballote d’un côté à l’autre pour en estimer sa mobilité. Aucun inconfort jusque-là.

ensuite, il s’active sur mes membres supé-rieurs et mes membres inférieurs. il procède à des manœuvres que je qualifierais de ballote-ment, d’ébranlement et de vibrations. tout se fait en douceur. pas de stimulation mécanique désagréable ni de traction quelconque. il res-

On ne peut rien faire contre ma maladie. Je crois cependant que le relâchement des tensions musculaires inutiles peut me donner un peu plus de souplesse et me rendre la vie plus agréable.

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22 ❚ le massager NoVembre 2017

Rédaction ❚ Karina Brousseau, conseillère en marketing numériqueKarina.brousseau@me.com ❚ 514 272-3021

Des idées de sujets pour mes prochains articles portant sur le marketing numérique ? Écrivez-moi !

osez bloguer, ça rapporte !

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❚ un blogue bien fait, visant une clientèle ciblée stratégiquement, peut effectivement

rapporter gros, tant :

1. au niveau du référencement naturel (la position de votre site Web dans les résultats des moteurs de recherche comme google. c’est une bonne pratique « seo », puisque le blogue :

a. contribuera à renouveler la date de mise à jour de votre site, lors de chaque publi-cation, ce qui est positif aux yeux des robots d’indexation;

b. augmentera le nombre de liens internes et externes entrants sur votre site, via les hyperliens intégrés dans vos articles ou via le partage des publications dans les réseaux sociaux;

c. augmentera le nombre de mots clés rattachés à votre site;

d. facilitera la création d’une liste d’abonnés ou de visiteurs récurrents, puisque l’ajout de contenu intéressant de façon régu-lière suscitera l’intérêt;

e. augmentera vos chances d’être décou-vert par d’autres, boostera votre visibilité dans l’écosystème numérique, notamment grâce au partage des publications dans les réseaux sociaux. L’étendue de votre « portée » sera également considérée favorable au meilleur référencement par les moteurs de recherche.

2. au niveau de votre image de marque personnelle (la publication régulière d’articles, de vidéos, ou de photos sur votre blogue vous position-nera aux yeux des lecteurs comme expert dans votre domaine),

3. au niveau marketing relationnel (chaque publi-cation vous permettra d’entrer éventuellement en contact et d’interagir avec les clients ou les lec-teurs via les commentaires ou questions émises à la suite de la publication de vos articles.)

BLoguer, c’est quoi en Fait ?L’expression article de blogue donne parfois l’impression que bloguer veut nécessairement dire écrire un texte pour le diffuser en ligne.

Lors de mes ateLiers à La fédératioN québécoise des massothérapeutes, oN me demaNde souVeNt si Le temps iNVesti par uN massothérapeute sur uN bLogue eN Vaut La peiNe. La répoNse est oui !

NoVembre 2017 le massager ❚ 23

Bloguer, c’est publier du contenu – quelle qu’en soit sa forme, son format – sur un site Web. un blogue mettra de l’avant le plus souvent une thématique générale et c’est selon celle-ci que le blogueur pourra livrer aux lecteurs ses conseils et recommandations entourant différents sujets liés, entre autres, à la thématique.

Le contenu d’un blogue est variable et peut prendre différentes formes d’une publication à l’autre (tantôt des textes, des images, des infographies, tantôt des vidéos, etc.)

Le contenu d’un blogue doit être original (produit par le ou les blogueurs), mais peut proposer la découverte d’autre contenu en ligne (produit par d’autres blogueurs ou d’autres médias).

par exemple, un blogueur massothérapeute pourrait se filmer lui-même en train de masser un client pour démontrer une technique de mas-sage particulière et ensuite diffuser cette vidéo sur son blogue.

cependant, s’il n’a pas le temps de se filmer lui-même, il pourrait tout aussi écrire un court article sur sa découverte « coup de cœur vidéo » du mois. il pourrait ainsi écrire un court texte de 250-300 mots expliquant à quel point il a été impressionné par une vidéo portant sur le massage et recommander aux lecteurs d’en faire le visionnement en leur fournissant l’hyper-lien de la vidéo en question dans son « post ».

Le principe s’applique également pour les textes, les photos et les infographies.

cette alternative éditoriale est donc souvent préconisée par les blogueurs en manque de temps pour produire du contenu original.

« oui, mais Je n’ai pas Le temps ! »plusieurs facteurs vont faire varier le temps nécessaire à la tenue d’un blogue. parmi les plus fréquents, on compte la fréquence de publication, le format des publications (articles, images, vidéo), le temps de produc-tion des contenus (la longueur des articles ou la durée des vidéos), l’efficacité et l’organisa-tion, l’ampleur des efforts de promotion des nouvelles publications fournis par le blogueur

dans les réseaux sociaux, ou encore le temps alloué à la modération des commentaires et réponses aux questions des lecteurs.

cela étant dit, démarrer un blogue est beaucoup plus simple que l’on peut l’ima-giner. il s’agit simplement d’être structuré et de commencer vraiment doucement.

si vous n’avez pas beaucoup de temps ni d’intérêt pour la démarche, mais que vous avez notamment à cœur l’amélioration du trafic sur votre site Web, commencez par les quelques étapes suivantes :

1. étudiez le « terrain » pour ceux qui ont envie de bloguer, j’aurais tendance à recommander d’abord de découvrir d’autres blogues déjà existants pour s’inspirer et ainsi voir les pos-sibilités au niveau des types de publications. Visitez entre autres des sites respectés du secteur des soins /détente ou encore des vidéos d’experts reconnus. en quelques heures, vous aurez déjà identifié plusieurs sources d’inspiration intéressantes.

2. commencer par viser une fréquence très basse, par exemple trimestrielle, et mettez les dates de publication à votre calendrier. une publication aux trois mois, ce n’est pas très prenant et c’est quand même mieux que rien puisque cela vous permettra de mettre en place un modus operandi et de vous familiariser avec

la plateforme d’édition (cMs) de votre site Web. et qui sait, peut-être le goût d’aug-menter la cadence viendra.

3. promouvez des articles ou vidéos déjà produits par d’autres. cela vous évitera de mettre beau-coup de temps pour produire du contenu original, tout en vous donnant quand même l’opportunité d’entrer en communication avec vos visiteurs. prenez soin de promouvoir des contenus qui s’adressent à la même clientèle que celle que vous visez pour vos propres ser-vices ! Lors de la publication, prenez également soin de mettre les lecteurs en contexte en préci-sant pourquoi vous recommandez les contenus sélectionnés. Donnez toujours votre source, par souci de respect des droits d’auteurs.

4. choisissez les contenus « des autres » en fonc-tion de vos mots clés stratégiques Autrement dit, si les clients vous trouvent en cherchant les mots acupression+Montréal, il est judicieux de suggérer à vos visiteurs, à titre d’exemple, des vidéos sur les différents bienfaits de l’acu-pression, les fameux points de pression ou encore la montée de la popularité de cette technique à Montréal.

Bonne chance à tous et à toutes !

Le contenu d’un blogue doit être original (produit par le ou les blogueurs), mais peut proposer la découverte d’autre contenu en ligne (produit par d’autres blogueurs ou d’autres médias).

voici l'exemple du blogue de la FQM (fqm.qc.ca/blogue)

rédaction ❚ MArtine BouDot, Mt Ag.mboudot@gmail.com

Vos suggestions de livres et commentaires sont les bienvenus !

LECTURE

24 ❚ le massager NoVembre 2017

le système nerveux

❚ Le but du Dr. poirier dans ce livre est de présenter le système nerveux comme un

tout qui s’intègre dans l’ensemble des sys-tèmes de communication de l’organisme. D’ailleurs, c’est dès la troisième semaine de vie dans l’utérus que se construit déjà le système nerveux. il permet la pensée, le lan-gage, la mémoire, la science, les croyances, les émotions, les sentiments, les passions, etc.

L’auteur s’attache à nous présenter d’abord les différentes représentations historiques du système nerveux – notamment celle d’hérophile, d’érasistrate (3e siècle avant J.c.), de Vésale en 1543, de Descartes au 17e siècle ou encore de L’hermite en 1937 – de même que l’évolution des recherches jusqu’à nos jours.

Le système nerveux : à La fois obJet d’étude et outiL d’étude !on parle souvent des systèmes nerveux central, périphérique, cérébro-spinal, sympathique et parasympathique comme s’opposant, mais ils forment en réalité un ensemble fonctionnel !

chacun des systèmes est présenté ici avec ce qui le caractérise, par exemple, la mœlle épinière, l’encéphale ou le cervelet situés dans le système nerveux central. Le système nerveux périphérique lui, est composé des nerfs, ganglions nerveux, terminaisons ner-veuses, en fait de tout ce qui lui apporte les informations recueillies à la périphérie et qui sont par la suite transmises aux organes qui vont se charger d’en exécuter les commandes (muscles et glandes).

cependant, le système nerveux est unique et forme un tout, ce n’est que la répartition anatomique qui permet d’individualiser des sous-ensembles.

on a aussi découvert que les vertébrés comme les invertébrés ont tous un système nerveux plus ou moins élaboré comme celui, entre autres, des coraux ou des méduses, qui est plus élaboré que celui des éponges !

ce livre nous donne la possibilité de revoir toute la chronologie des différentes décou-vertes, des recherches et de l’étude du sys-tème nerveux, de la cellule nerveuse, des neurones, des synapses, des nerfs et des fibres nerveuses.

« communiquer pour vivre », nous dit Le dr. Jacques poirierc’est ce que nous découvrons après l’ana-tomie et l’histologie présentées au début du livre. or, une question se pose en filigrane : pouvons-nous vivre sans système nerveux ? La réponse est oui ! Les êtres unicellulaires vivent sans système nerveux. Leurs cils vibra-tiles les rendent mobiles et excitables. De la même manière, chez l’humain, la mobilité des spermatozoïdes est due à leur flagelle. Les fleurs, les arbustes n’ont pas de système nerveux, mais ils peuvent cependant réagir aux stimulants externes. La sensibilité animale n’appartient qu’aux animaux alors que la sensibilité organique appartient aux animaux et aux végétaux. pour l’homme, c’est impos-sible de vivre sans cerveau. chez nous, il y a tout un réseau de canaux intercellulaires qui

forment des jonctions communicantes. et chez les animaux comme chez nous, il faut qu’il y ait communication entre les cellules. La com-munication verticale se traduit par l’hérédité, l’horizontale s’effectue à l’intérieur d’un même individu, par contact entre cellules ou par l’ac-tion de molécules de signalisation.

communiquer c’est se parler, s’envoyer des signaux, des messages, échanger des infor-mations et pour chaque cellule c’est impor-tant de capter ces signaux et de les décoder. Des interactions étroites et réciproques se font entre le système nerveux, le système hormonal et le système immunitaire, ce qui complique le problème de la communication dans l’or-ganisme humain. cette interaction se fait au niveau central et au niveau périphérique et un des mécanismes communs d’ajustement est la rétroaction.

Les troubles de communication entre le nerf et le muscle peuvent occasionner des dysfonctionnements menant à des maladies de la jonction neuromusculaire. La maladie d’Alzheimer est la plus fréquente des mala-dies dégénératives du système nerveux. heureusement, de nouvelles inventions, surtout dans le champ de la neuro-imagerie (scanner, résonance magnétique nucléaire), devraient aider les médecins, neurologues et généralistes.

Le Dr. Jacques poirier démystifie ainsi le système nerveux. L’histologie et l’anatomie y sont aussi bien expliquées, accompagnées d’encadrés de couleurs rendant ce petit livre facile à lire et plein d’espoir pour le futur.

auteur dr. Jacques poirier ❚ Éditeurs dominos, flammarion ❚ nombre de pages 125 ❚ isbn 2-08-035539-2

Le dr micheL poirier est praticieN hospitaLier et doNNe des cours à L’uNiVersité pierre-et-marie-curie de paris, fraNce. soN traVaiL porte sur La NeuropathoLogie des tumeurs du système NerVeux. iL écrit des articLes et fait aussi de La recherche.

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auteure Joanne koenig coste ❚ Éditeur ada ❚ nombre de pages 240 ❚ isbn 9782896675838

comprendre l'alzheimer

une série de tests décrits dans le livre peuvent être effectués afin de déceler assez tôt la maladie. par exemple, un examen du tissu des fosses nasales, un examen de la moelle osseuse, etc. une autre liste décrit les changements de comportement et définit ce qui est de stade précoce, moyen ou avancé.

D’autres questionnaires sont proposés tout au long du livre pour savoir, entre autres, si les facultés de conduire sont encore bonnes. Des changements s’opèrent aussi à propos

des sons, du bruit. Ainsi, il faut revoir la manière dont il faut approcher la personne (de face pour donner confiance et parler len-tement sans élever la voix).

ce petit livre est un bijou car il explique bien la maladie et la démystifie aux yeux du lecteur, donnant des conseils et aussi les moyens de la détecter de façon très simple.

❚ cette maladie est dévastatrice, elle détruit les souvenirs de toute une vie, affecte la

manière de parler, de résonner, de commu-niquer ou de partager et change même le caractère. L’auteur nous partage son chemine-ment auprès de son mari atteint d’Alzheimer. Au début, ce n’était qu’oublis et petit à petit le mal s’est intensifié. À la suite d’un accident vasculaire cérébral, son mari a perdu l’élocu-tion ne communiquant ensuite que par mots ou syllabes. il devint frustré comme lorsqu’il voulait sortir et n’arrivait plus à ouvrir la porte ne sachant comment faire. peu à peu, il ne reconnut plus ses enfants ni même sa femme.

comme le neurologue lui avait dit que la maladie de son mari irait en progressant et serait fatale, elle a décidé de se détacher émotionnellement de l’homme-mari avec qui elle avait partagé sa vie pour vivre maintenant avec l’homme qu’il était devenu. elle a décidé de le garder avec elle sachant qu’elle réussi-rait par un moyen ou un autre de connecter avec lui, si ce n’est pas sur un plan verbal ce serait sur le plan émotionnel.

son plan d’action : d’abord une double liste avec tout ce qui touche la maladie de son mari. La première avec ce qui peut être changé ou amélioré, la deuxième avec ce qui ne pourra jamais s’améliorer, comme de retrouver le langage.

Joanne Koenig coste donne les moyens :❚ D’adapter l’environnement physique de

façon plus pratique;

❚ De ne pas oublier que la communication reste possible sur le plan émotionnel;

❚ De mettre l’accent sur les compétences restantes;

❚ De vivre dans son monde sans raisonner ni poser de questions;

❚ D’enrichir la vie de la personne atteinte d’Alzheimer en créant des moments de succès.

en tout temps, il faut souvent deviner ce que le malade pense, ressent, communique, etc.

Dix signes demeurent précurseurs à la maladie, tels la perte de mémoire, la perte d’initiative ou la difficulté à effectuer des tâches familières. une liste d’autres pro-blèmes peuvent apparaître ou être consi-dérés comme découlant de la maladie d’Alzheimer et certains peuvent être traités lorsque pris à temps.

Dix signes demeurent précurseurs à la maladie, tels la perte de mémoire, la perte d’initiative ou la difficulté à effectuer des tâches familières. Une liste d’autres problèmes peuvent apparaître ou être consi-dérés comme découlant de la maladie d’Alzheimer et certains peuvent être traités lorsque pris à temps.

JoaNNe koeNig coste est recoNNue à L'écheLLe NatioNaLe des états-uNis comme La défeNseure des soiNs aux patieNts et à La famiLLe. aNcieNNe présideNte du chapitre massachussetts de L'associatioN de La maLadie d'aLzheimer, eLLe préside maiNteNaNt La société aLzheimer's coNsuLtiNg associates. eLLe doNNe égaLemeNt des coNféreNces à traVers Les états-uNis.

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