12
N° 37 Printemps-été 2019 Sommaire Editorial 2 Mot de pasteur 3 Dossier : Eglise verte et écologie 4-5 -6 Portrait 7 Fenêtre sur le monde 8 Dans nos villages 8 Dans nos familles 9 D’un livre à l’autre 10 Vie de notre communauté 11 Nos activités 12

Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

N° 37Printemps-été 2019

SommaireEditorial 2Mot de pasteur 3Dossier : Eglise verte et écologie 4-5 -6Portrait 7

Fenêtre sur le monde 8Dans nos villages 8

Dans nos familles 9D’un livre à l’autre 10Vie de notre communauté 11Nos activités 12

Page 2: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Éd

ito

Ensemble Témoignons N° 37 page 2

Entre 1962 et 1974, les Chantiers Populaires de Reboi-sement ont planté 100 millions d’arbres dans le Cons-tantinois.Mon mari, Jean Carbonare, équipier CIMADE, enétait le directeur. Voici des extraits d’un texte écrit parune amie algérienne.

ReboisementOuvrez les portes du rêve !

A Jean et ses compagnons de l’arbre.On plante des arbres. Partout. Là où il n’y a pas depuits, ni même de terre à labourer.Oui, on plante des arbres. Ils ne donneront pas de fruits,ni grenades, ni prunes comme dans les vergers le longde l’oued, ni figues comme dans le Coran…On plante des arbres jusque vers la forêt, jusque dans lesouvenir de la forêt, là où elle n’est plus, sinon dans lesrécits qu’en font les anciens qui connaissent l’histoire.On plante des arbres là où le napalm a brûlé la terre etlaissé des plaies noires.Cela commence au lendemain de l’indépendance, dansun pays qui sort de la guerre avec tous les espoirs ettous les défis à relever…Et les arbres poussent comme ils peuvent, avec la terredure, rare, avec le vent qui les tord. Ils font les troncs,les branches et du vert. Du vert qui forme une tache, quirompt la couleur ocre et blanc, une tache qui interromptla continuité désolée d’un pays tenté de se faire désert.Aujourd’hui, les arbres poussent encore. Ils sont dansle paysage, dans les habitudes des bergers qui y mènentleurs troupeaux au plus fort de la canicule, dans leshabitudes des voyageurs qui s’arrêtent à leur ombre,même rare…L’eau est là.De l’eau, de l’eau, de l’eau, comme dans les histoiresde désert et de paradis. Partout l’utopie est à l’œuvre,pour rendre la terre à ses possibles. Et elle peut tout laterre, elle peut beaucoup. Il faut l’écouter et lui deman-der. Les hommes peuvent, ils peuvent beaucoup, remet-tre l’eau au fleuve et le ciel à la terre.Il suffirait de peu, pour que cela recommence, entrecette terre et ces hommes, mais aussi ailleurs, où l’onn’accepte ni la misère comme une nature des hommes,ni le partage inique du monde et de ses possibles. Zineb Labidi

A Bulhilet, les peupliers poussent….

De quoi parle-t-on? De peindre la porte duTemple en vert? D'installer une pelouse sur le

toit de la Croix du Lume? Non riende tout cela: nous parlons de tousceux qui ont Foi en Dieu, le Créa-teur de tout ce qui vit, et en Christ,mort et ressuscité, comme le germeenfoui dans la terre qui au prin-temps commence une nouvelle vie.Ce numéro nous fait réfléchir à toutce que nous faisons déjà et tout ceque nous pouvons améliorer, pourrespecter la nature, la développer, laprotéger là où la main de l'homme

l'a abîmée ou malmenée.Le portrait des trois agriculteurs de notre région nous parlede leurs vies, liées à la terre. Cette terre souvent exigeanteet difficile à travailler. Il faut trouver un équilibre entrel'usage des herbicides et la demande du public qui veut lemeilleur au prix le plus bas possible. C'est un métier durmais beau!Marc Schmitt raconte sa vie de marin et d’aumônier demarine. La marine française a été la première au monde àlégiférer sur les déchets générés en mer. Pionnière dans ladémarche elle a déposé les brevets qui sont maintenantadoptés par d’autres pays.De l’œuvre d’Hervé Bazin en passant par la COP 21,jusqu’à notre projet de la Croix du Lume, il est question denotre engagement, de nos attitudes quotidiennes, de notrevie et de notre avenir.Habiter autrement notre planète nous incite à plus d'initia-tives pour protéger la Création. De là la proposition d'uneéquipe formée à l'intérieur de notre paroisse à participer àdifférents ateliers comme le jardinage, la fabrication deproduits "éco" pour l'entretien de la maison, l'écospirituali-té etc…En réfléchissant à tout ce que l'on peut faire pour protégerla terre, on revient forcément à ceux qui l’habitent . Noussommes donc invités à être attentifs pour accueillir ceuxqui arrivent dans notre église et pour être présents dansl’accompagnement des familles endeuillées.Nicole Piolet nous fait partager son amour pour l'écrivainJean Giono, qui a tant chanté la terre et la vie dure de laHaute Provence. Jean Marie Pelt vient d'un autre coin de laFrance, il n'écrit pas des romans, mais n'ayez pas peur delire ses livres, parus en poche!Pour terminer, une question reste importante: "Ne pensezvous pas qu'une semaine de prière pour l'Unité des Chré-tiens c'est un peu court ?" Il me semble que c'est unequestion qui devrait nous préoccuper bien plus souvent!Quoi de plus beau que de se regrouper dans une "EgliseVerte" qui célèbre les œuvres de Celui en qui croient tousles chrétiens! Et Le prier de nous soutenir et de nousaccorder son aide.

Christine Estrangin

Page 3: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Mots de pasteur« Si Christ n'est pas

ressuscité...…alors notre prédication est vai-ne et votre foi aussi est vaine ! » (1Corinthiens 15.14).La foi en la résurrection constituele cœur de la foi chrétienne. Maisde tout temps, elle s'est heurtée àla raison. Déjà du temps des apô-tres le témoignage des évangilesétait contesté, aussi n'y a-t-il riend'étonnant qu'il le soitaujourd'hui. L'antiquité et la mo-dernité, pour une fois, font jeuégal.Les affirmations du Nouveau Testa-ment sont incontournables : la résur-rection du Christ est bien lefondement de la foi chrétienne.Dans son langage vigoureux, l'apô-tre Paul coupe court à tous les dou-tes. Sans la résurrectiontout s'effondre à com-mencer par la prédica-tion. Mettre sa foi dansun Dieu qui n'aurait pasressuscité le Christ, ra-valerait le message del'Évangile au rang d'uneidéologie ou d'un my-the quelconque.Penser sa foiCroire en la résurrec-tion n'interdit pas depenser sa foi. Au con-traire, prendre au sé-rieux les obstacles à lafoi est une manièred'aimer Dieu de toutesa pensée. Mais il faut qu'il soit clairque pour l'apôtre et tous ceux qui ontsuivi sa trace, ce n'est pas la raisonqui est première, mais la foi. Or,dans notre culture occidentale, parti-culièrement française, la raison estpremière. Un savant qui dit avoir lafoi est disqualifié. Lire à ce sujet letémoignage de Jean-Claude Guille-baud « Comment je suis redevenu

chrétien » (Coll. Points, 2015). Maislorsque la foi a retrouvé la premièreplace, la raison peut et même doit semettre au service de la foi. Il y va desa solidité et de son rayonnement,donc du témoignage et de l'évangé-lisation.Conception erronée de la ré-surrectionUne erreur courante constitue leprincipal obstacle. Paul la dissipe enposant la question « Avec quel corpsreviennent-ils ? » (1 Corinthiens15.35). Cette conception erronéeconsiste à imaginer le corps du res-suscité comme s'il devait être de lamême nature que le corps mortel.L'apôtre utilise l'image de la semen-ce, image susceptible de parler àtous ceux qui ont une sensibilitéécologique. « Ce que tu sèmes, cen'est pas le corps à venir, c'est unsimple grain... puis Dieu lui donne

un corps comme il le veut... » (37-38). Le corps ressuscité échappedonc aux lois de l'espace-temps. Ce-lui du Christ a traversé les bandelet-tes et le suaire qui l'enveloppaient.Pierre et l'autre disciple ayant couruau tombeau sont bouleversés en lesvoyant affaissés. Ils comprennentalors, non seulement que le Christest ressuscité, mais aussi que la na-

ture de cette résurrection dépasseleurs représentations (Jean 20.8).Croire aujourd'huiLa science n’a pas d’explication dela résurrection, mais elle peut nousaider à comprendre pourquoi nousne comprenons pas ! En effet, toutesnos représentations ont été boule-versées par la théorie de la relativitégénérale d’Einstein qui régit l’infi-niment grand et par la physiquequantique qui régit l’infiniment pe-tit. Cette dernière nous apprend quela même particule peut se trouver àdeux endroits différents ! Alors, nerestons pas prisonniers de nos repré-sentations. Relisons les textes bibli-ques et réjouissons-nous de cetteformidable nouvelle que la mort aété vaincue et que la résurrection duChrist lève un coin du voile sur no-tre propre résurrection. Elle fondenotre espérance, mais nous donne

aussi la force de vivredans un monde de vio-lence et de mort.Comme la foi au Dieucréateur invite au respectdes œuvres du Créateur,la foi en la résurrectionpeut ouvrir les yeux ducœur sur la pédagogie dela nature, source inépui-sable d’images et de mé-taphores de larésurrection. On penseau printemps après l’hi-ver et au mystère dessemences qui peuventgarder leur germe de viedurant des années. Etaucune n’a encore été

produite sans ce germe de vie !

Charles-Daniel Maire

Gravure ancienne représentant Pierre et l’autre disciple devantles linges que le corps de Jésus a mystérieusement traversé.

Ensemble Témoignons N° 37 page 3

Page 4: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Ensemble Témoignons N° 37 page 4

Dossier :Hier, aujourd’hui, demain: L’agriculture locale

Pour ce dossier, et les bellesrencontres que j’ai pu faire,il faudrait un livre!

Au delà de mon entretien avec RenéCouriol, j’avais souhaité rassem-bler, sous forme de table ronde, desagriculteurs de la seconde moitié duXX siècle pour bien comprendre latransition entre hier et demain. Lescontraintes de calendrier et de pa-rution ne me l’ont pas permis et jesuis allée à la rencontre de chacund’eux : Marc Raspail de Teyssière,aujourd’hui en retraite à Dieulefitet Alain Amblard au Poët Lavaltoujours en activité. Pour JP Cour-bis à la Paillette/Montjoux qui pré-pare sa succession, l’article paraîtradans le numéro d’été.La suite, le lien avec demain, c’està dire les jeunes « qui montent » etdoivent faire « encore autrement »sera sans doute dans un prochainnuméro, faute de place. Et la tableronde fera l’objet d’une soiréetrois en un, dont je tenterai de vousrendre compte.De ce fait le comité de rédactionenvisagera une page « verte » danschaque prochain exemplaire d’« Ensemble Témoignons ». Ce seranotre manière de rester vigilants etacteurs de cette démarche de pro-tection de notre terre.

Culture et élevage.C’est en 1928 que la famille deRené Couriol arrive au domaine deMolans pour y vivre tout en s’oc-cupant des 25 hectares de la pro-priété. René a 6 ans, et une sœur,Georgette.Il a pour voisins deux autres agri-culteurs, la famille Piolet à Cesso-net qui possède 18 hectares, et lafamille Duplan à Brottin qui enpossède 14 .La culture du blé, une vigne, lepotager, les poules et les lapins,une ou deux vaches, quelques chè-vres, un cochon permettent à cettefamille de quatre personnes de vi-

vre sans manquer de rien et assurerla rémunération du fermage (équi-valent de 100 balles de blé). Mêmesans vacances, «on était bien, on tra-vaillait peu le dimanche » dit René.Bien sûr c’est un travail quotidienqui varie au fil des saisons, leslabours plutôt à l’automne, le pota-ger au printemps. Lorsqu’on peutchoisir les jours plutôt secs, où laterre blanchit sous le soc de la char-rue, on sait qu’il n’y aura pas demauvaises herbes et que les blésseront propres et grandiront bien.Malgré l’arrivée de tracteurs, il ar-rive qu’on préfère travailler avecles bêtes.

Très honnêtement il faut aussi direqu’il peut y avoir une utilisation deproduits chimiques comme les ni-trates et les phosphates pour « don-ner un coup de fouet », même sil’utilisation en est moins systéma-tique qu’aujourd’hui dans les gran-des exploitations agricoles.Cochon, conserves, vendanges...Les saisons défilent au rythme destâches : janvier et février pour tuerle cochon (René nous confie quemaintenant on ne peut plus trouverun bon jambon!), le printemps aupotager (quelle bonne cuisinièreétait sa mère!) l’été et l’automne àla récolte, aux conserves, confitu-res, vendanges et distillation de la« gigne » pour faire un peu d’alco-ol (jusqu’à ce que les derniers dé-

tenteurs du droit de bouilleur decru disparaissent). L’automne estaussi la période de la chasse, et cesjours là, c’est debout avant l’aubepour s’occuper des bêtes avant departir. René nous dit avoir chasséjusqu’après ses 80 ans.Il nous raconte encore : pouvoirfaire porter une vache qui donneraun veau était, avant l’inséminationartificielle, un événement qui de-mandait force et habilité : il resteencore au domaine de Réjaubert« la maison du taureau » qui per-mettait de procéder à l’opération.Quand celle-ci devait avoir lieu à laferme, c’était toute une organisa-

tion, quelquefois même dan-gereuse.A chacun sa tâche.La journée commence par lesbêtes, les traire, les sortir, lessurveiller.Puis les tâches se répartissenten fonction des disponibilitéset compétences de chacun :l’école pour les enfants, lesgros travaux aux hommes ettout le reste à l’épouse.Elle fait du fromage (notre pi-

codon local) et ceux qui ont encore dessouvenirs disent volontiers que ce-lui de Madame Couriol était un desmeilleurs du coin.C’est grâce à une sorte de « troc »qu’on s’approvisionne de ce qu’onne produit pas, le sel, le sucre,l’huile, le café. Lorsque le coque-tier vient une fois tous les 15 joursil emporte en échange lapins, pou-les et œufs.Une vie d’homme, sur la premièremoitié du XX siècle, c’est aussi laguerre, l’occupation, la résistance,le service du travail obligatoire quinécessite que René se cache, lesparachutages et les opérations denuit avec le pasteur Debu sur lesplaines de Poët-Laval.

René Couriol

Page 5: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Ensemble Témoignons N° 37 page 5

Dossier :Hier, aujourd’hui, demain: L’agriculture locale

Acceuil et solidaritéEt toujours une attitude naturelled’ouverture et d’accueil, de partageet de solidarité comme l’accueil desréfugiés, des enfants juifs dont onperd avec tristesse la trace dans cespériodes troubles, et plus tard en lienavec l’école de Beauvallon, l’accueilfamilial des enfants placés parcequ’en difficulté dans leur milieud’origine.Et puis les veillées : - à l’occasion de la récolte des noix,on ennoyait en soirée chez les uns oules autres soit pour faire de l’huile denoix, soit pour vendre au boulanger-pâtissier les plus jolis cerneaux. Quede belles soirées d’amitié, d’échan-ges et de rires. - la veillée des « bachikelles oubugnes » quand on ne savait pasencore produire des œufs toute l’an-née, avant les poulaillers éclairés 24h sur 24! - le pasteur, invité pour animer unesoirée autour de la « Parole ».Il faut aussi souligner l’entraide na-turelle et spontanée entre ces fermesproches géographiquement, qui setransforme quelquefois en lien plussolides, la sœur de René a épouséFrancis Duplan, voisin de Brottin !Monoculture et tourisme.Depuis, les propriétés ont changé demains, elles se sont transformées enfonction des opportunités comme letourisme, maisons et chambres d’hô-tes, locations saisonnières, mais bienpeu ont gardé cette fonction de vierurale presque en autarcie.René nous confie que l’entretien detelles étendues de terre n’est plus cequ’il était.Celles qui ont subsisté se sont trans-formées et/ou spécialisées : élevagedes chèvres, monoculture, exploita-tion de bois et de forêts.Les moyens de transports permettentde bien nous déplacer d’un endroit àl’autre, et les veillées ont été rempla-

cées par la télévision. On fait sescourses au super marché, et on tra-vaille toujours autant, mais sans dou-te autrement.Si on fait un potager, c’est un« hobby », ou bien on est très engagédans la démarche « bio et naturelle ».

Une affaire de famille.Marc Raspail a repris l’exploitationfamiliale au tout début des années1970, au retour de sonservice national. Lapropriété est en poly-culture. Le blé repré-sentait environ 40 %du revenu de l’ensem-ble. Le blé a toujoursété l’unité de fermagedes terres et son prixn’a pas évolué depuisle début du siècle (voirencadré). Il a fallualors diversifier lesproduits de l’exploita-tion, tout simplementpour en retirer un reve-nu suffisant pour 2foyers.Un poulailler devenu chèvrerie!Le poulailler de mille poules cons-truit par le père de Marc était à réno-ver et à agrandir. Après une étudeéconomique faite par un spécialistede la chambre d’agriculture de laDrôme, la décision de réorienterl’exploitation vers l’élevage des chè-vres et la vente du lait fait que lepoulailler devient chèvrerie.D’abord une vingtaine, puis cin-quante et jusqu’à 130 chèvres en finde période. L’objectif était de pro-duire 100 000 litres de lait par an. Endernière année, soit après 40 annéesde travail, Marc atteint les 96 000litres. C’est dire s’il a fallu tenircompte de la météo, à la fois lameilleure alliée et la pire ennemie del’agriculture. Souvent la source deson angoisse. Pour ne pas avoir à

acheter le foin, il a fallu trouver desterres, en plus de celles qu’il possé-dait, pour produire toute la nourritu-re de l’élevage. Il arrive aussi que lesbêtes soient malades. Le lait de chè-vre et sa distribution ne sont pasencadrés, c’est la loi de l’offre et dela demande, il ne se stocke pas nonplus comme l’essence de lavande. Leprix au producteur est à 0,75 € lelitre.

Toutes ces contrain-tes sont à conjugueret exigent des déci-sions pertinentes.Impossible donc derémunérer son con-joint qui pour autantdonne largement sapart de contributionaux tâches de l’ex-ploitation.Par ailleurs Marcs’engage de manièremilitante dans la ges-tion agricole (Caissedu Crédit Agricolede la Drôme, puis à

Grenoble, Coopérative laitière deCrest). Ses engagements sont dé-dommagés et Marc peut recruter uneaide à temps plein pour le remplacer.Adieu les chèvres, bonjour lesplantes.C’est Lionel Pillot, le dernier deleurs employés, qui a repris l’exploi-tation, même si l’activité a évolué etse déploie plutôt vers les plantesaromatiques, et sans chèvres.Lionel a deux métiers : celui de laterre et celui de la maison commemaçon.Marc nous dit ses grandes joies etréalisations dont il est fier.D’abord le choix du lieu de vie, cettevallée de Teyssières ou il est né, outout est possible avec suffisammentde courage, d’ouverture, de persua-sion et aussi d’humilité.

Marc Raspail

Page 6: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Ensemble Témoignons N° 37 page 6

Dossier :Hier, aujourd’hui, demain: L’agriculture locale

Pionnier dans l’écologie.Ensuite, il aime évoquer deux réali-sations à l’avant garde au momentde leur mise en place. Une adduc-tion d’eau par gravité. C’est à direle captage en hauteur d’une sourcequi permet d’arroser 6 hectares,sans mécanique (ni pompes, ni mo-teur) avec une canalisation d’unkilomètre : de l’écologie avantl’heure.Un séchoir solaire pour le foinet les noix à partir d’un capteursolaire sur un bâtiment neuf,orienté au soleil et un ventila-teur qui récupère et pulse l’airchaud. Un caillebotis est instal-lé au sol pour recevoir les pro-duits à sécher.Marc n’aurait pas voulu avoird’autre vie dit-il en conclusion.

Des normes exigeantes.Alain Amblard rejoint son père,Samuel, dans l’exploitation agrico-le au milieu des années 1970 . C’estune organisation en GAEC avec untroupeau de vaches laitières et desterres en polyculture dont le foinpour l’alimentation du bétail. Il afallu trouver des terres à louer pournourrir le troupeau (orge, maïs,fourrage) et arriver à une exploita-tion de 55 hectares.Les normes de production pour lelait sont devenues tellement exi-geantes qu’il faudrait modernisertous les équipements.Les investissements sont trop im-portants.Et puis le commerce du lait cru estcompliqué, c’est l’époque des poli-tiques dites de « zéro risque ». Lesprix d’achat aux producteurs sonttoujours très bas (voir encadré) etl’équilibre économique n’est possi-ble que grâce aux aides et aux sub-ventions.

Regroupement indispensable.A la retraite de son père, Alaintransforme l’exploitation en « va-ches allaitantes »Heureusement, on peut se regrou-per, travailler en CUMA (coopéra-tive d’utilisation du matérielagricole) afin de diminuer les coûtsde production.

Une culture propre (sans chiendentet sans ambroisie) exige de nom-breux passages manuels et mécani-ques. C’est du temps et du gasoilpour les machines ; on utilise par-fois des herbicides.Ce qui blesse le plus Alain, c’est cejugement, cette vindicte publique àl’encontre de ceux qui exercent cemétier si beau et si difficile qu’estl’agriculture, alors que ces mêmesconsommateurs recherchent tou-jours à acheter au meilleur prix, cequ’ont bien compris lesdistributeurs.« On s ‘appliquait, onécoutait les conseils des experts, onfaisait confiance » dit Alain.

Une transmission compromise.Aujourd’hui Alain a un troupeau de25 mères. En théorie 25 veauxpourraient naître par an, mais ilfaut compter avec tous les aléas dela maternité et des mauvaises an-nées.Ce type d’exploitation est difficileà transmettre, trop lourde pour une

seule personne, pas viablepour un foyer, Annick, sonépouse, a dû travailler à l’ex-térieur et les enfants ont éga-lement beaucoup participé àla vie de la ferme (maïs, tour-nesol, binage, installation del’arrosage). Les locations desterres cultivables sont de plusen plus délicates, compte te-nu de la pression foncièreforte dans le cadre des plansd’urbanisme.Alain et Annick ont aussi de

grandes joies, celles de voir leursenfants s’épanouir, chacun dans lemétier qu’ils ont choisi, même siaujourd’hui ils ne reprennent pas lasuite de l’exploitation.Alain a la satisfaction d’avoir choi-si cette vie et de pouvoir continuerau mieux le travail de ses ancêtres.Il a transmis cet amour de la natureet de ce mode de vie à une familleheureuse et qui le dit.

Propos recueillis par Florence Buis-Pages

Un kilo de blé est acheté au producteur 0,20 centime depuis plus de 50 ans,depuis qu’il n’est plus fixé par l’état, mais dans le cadre du marché mondial.Une baguette de pain de 100 g coûte aujourd’hui, 1 euro.Un litre de gasoil agricole valait 0,30 centime de franc jusqu’en 2000,aujourd’hui il est à 1 €Le prix de la carcasse de viande (ce qui est consommable) était jusqu’en 2000à 25 francs le kilo, il est aujourd’hui acheté a l’éleveur 4,50 € c’est à dire lemême prix depuis 20 ans35 % du budget des ménages est consacré à l’alimentation en 1960 et 20 % en2014

Alain Amblard

Page 7: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Portrait

Ensemble Témoignons N° 37 page 7

Marc Schmitt

D’où es-tu originaire ?D’Alsace, un petit village dans les en-virons de Strasbourg, où j’ai vécu jus-qu’à l’âge de 17 ans.Et ensuite ?En juin 1973, j’ai entendu l’appel dularge et pendant 39 ans, j’ai travaillédans la marine nationale.Quel y a été ton parcours ?J’étais au début apprenti matelot, puisj’ai gravi tous le échelons pour êtrecapitaine, c’est-à-dire lieute-nant de vaisseau.Quelle mission t’a été confiéepour ton premier poste d’offi-cier ?Par décision de l’Etat-major dela Marine, une fois embarqué àbord du porte-avion en arme-ment, j’étais chargé de la con-duite du navire et chargé du trisélectif à bord du porte-avionCharles De Gaulle.Rien ne devait être jeté à la mersauf les restes de nourriture quenous jetions la nuit car dans lajournée, l’afflux des oiseauxaurait pu gêner sérieusement la marchedu porte-avion. Tous les autres déchetsétaient apportés dans des locaux destockage, compactés et aspergés d’unproduit antibactérien. Puis déchargéssur terre, soit au retour, soit confiés aupétrolier ravitailleur.Un  beau  travail,  vous  étiez,  déjà  àl’avance, des protecteurs de  la natu-re! Ce doit être très réconfortant pourtoi d’avoir participé à ce mouvementécologique…Oui je suis fier que la Marine françaiseait été la première au monde à ne rienjeter à la mer depuis 30 ans.Maintenant que tu es à la retraite, quefais-tu?Après avoir été aumônier à plein tempspendant 8 ans. Je suis maintenantaumônier réserviste opérationnel: lesArmées m’appellent quand on a besoinde moi.

Parle-nous de ton travail d’aumônier,mais dis-nous d’abord quelle  forma-tion théologique tu as reçue. D’abordà Aix, à la faculté de théologie évangé-lique Jean Calvin, puis par correspon-dance à la faculté de théologie deStrasbourg.Comme aumônier, j’ai eu surtout unemission d’écoute, non seulementauprès de croyants, qu’ils soient chré-tiens, musulmans ou bouddhistes, maisaussi auprès des athées.J’ai même animé des prières avec lesmusulmans et les bouddhistes. Lebouddhisme monte en puissance chezles jeunes qui y trouvent la paix ducœur.C’est étonnant qu’un aumônier pro-testant puisse ainsi animer des prièresbouddhistes!Je découvre à travers les religions, mê-me le bouddhisme, que chacun a un

chemin de foi, y trouve son équilibre etles limites à ne pas dépasser. Nousavons aussi prié ensemble avec lesaumôniers catholiques et musulmans.Parle-nous de l’exaucement des priè-res.Je sais que Dieu prend soin de moi, ilm’apporte un grand équilibre et m’aideainsi à avancer, Il m’a enseigné le par-don et la patience, en sorte que je mesens proche de ceux qui sont dans l’an-goisse, se sentent perdus. Je peux ainsitrouver les mots qui les réconfortent,prier pour eux.Donne-nous  quelques  exemples  deprières exaucéesJe peux dire, que pour au moins 5couples, ma prière a été exaucée, Ilsétaient sur le point de divorcer et j’aipu trouver les mots pour les réconfor-ter et les réconcilier.Les couples que j’ai eu l’occasion derencontrer avant leur mariage et que

j’ai mariés, n’ont pas divorcé car jeleur ai enseigné comment communi-quer et ne rien se cacher. De même, j’airesponsabilisé les témoins: après lemariage, ils leur reste un rôle à vie:observer le couple et intervenir si quel-que chose semble ne pas aller dans lecouple. Et même avant la bénédictiondu couple, je leur fais promettre, de-vant tous, de veiller sur le couple.C’est la même chose pour les baptêmesquand on demande au parrain et à lamarraine de s’engager à suivre l’enfant.Un engagement très sérieux et indis-pensable. Dans nos sociétés, les cou-ples en difficultés sont très seuls faceà leurs problèmes.Oui, mais avant de se marier, il fautréfléchir. Je demande: « Pourquoi vousmariez-vous? » Souvent ils ne saventpas répondre, je les laisse réfléchir etau moment de la préparation au maria-

ge, nous lisons la bible pourcomprendre le sens du mot «Amour ». Je leur rappelle ceque Saint-Exupéry écrivait:« Aimer, c’est regarder en-semble dans la même direc-tion »As-tu fait seulement des ma-riages  de  personnel  navi-gant?J’étais pasteur référent à laCiotat et j’ai eu ainsi l’occa-sion d’y bénir des mariages.

Que vas-tu faire maintenant?Je vais partir comme aumônier, pen-dant 3 mois, sur le bateau « Le Cassard» qui va être désarmé, puis à monretour, je vais m’occuper,jusqu’à mes67 ans des brigades de gendarmerie dela Drôme. Là encore surtout un travaild’écoute! Je continuerai à célébrer descultes et à participer aux soirées « 3 en1 ».

Merci pour cet échange et cette capa-cité d’écoute qui a sûrement réconfor-té tant de jeunes, dans des situationsde conflits difficiles,  souvent  séparésdes  leurs pendant de  longues  semai-nes.  Alors  bonne  continuation  danston  ministère,  sur  les  eaux  ou  surterre !

Propos recueillis parMarguerite Carbonare

Page 8: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Ensemble Témoignons N° 37 page 8

Fenêtre sur le monde

Une Eglise VerteUn des romans d’Hervé Bazin,

dont le titre est « l’église verte »,raconte que dans un village de France,on découvre un homme qui vient denulle part : un homme sans nom, sansfamille, sans passé, ou, du moins, seprétendant tel. Il semble avoir vécu uncertain temps caché au cœur de la forêt,cette "église verte ", ultime refuge pourceux qui veulent fuir leurs sembla-bles.... Ou eux-mêmes.Quel est son secret ? Hymne vibrant àla nature - dont Hervé Bazin, obstinécampagnard, parle mieux que person-ne, en connaisseur et en poète –ce ro-man nous interroge : en fin de compte,qu'est-ce qu'un homme, qu’est ce quela nature, quelles sont les conditions etles liens qui garantissent la vie et/ou lasurvie des hommes dans leurs milieuxnaturels ?

Une Eglise verte, pourquoi ? - Parce que nous croyons que Dieu serévèle par son oeuvre, et qu’Il l’a con-fiée aux hommes qui doivent la culti-ver et la garder. - Parce que la vie sur terre est unebénédiction et montre l’amour deDieu, et qu’agir pour la préserver estune façon d’aimer son prochain etd’agir pour la justice. - Parce que la crise écologique nousengage à entendre le cri de la terre qui“gémit en travail d’enfantement” (Rm8,22) et à choisir dans l’espérance, desmodes de vie qui préparent l’émergen-ce d’une création nouvelle maintenantet au delà. - Parce que le peuple de Dieu peutprier et agir pour apporter cet espoir aumonde. - Parce que nous avons conscience quec’est en nous convertissantensemble que nous arriverons à bâtirce monde plus juste et écologique né-cessaire à la survie de l’humanité.

Une Eglise Verte, depuis quand ?La COP21 a dynamisé la mobilisationdes chrétiens sensibles aux questionsenvironnementales et initié une démar-che œcuménique qui s’est exprimée

notamment par la mise en placedu Jeûne pour le climat, la publicationde la brochure « Habiter autrement laCréation », le succèsdes Assises chrétiennes de l’écologie ,qui ont réuni 2 000 chrétiens à Saint-Étienne, la célébration communeà Notre-Dame de Paris etla mobilisation de nombreuses égliseset mouvements pour la COP21 (accueildes pèlerins, marches, remise de 1,8millions de signatures).Cette mobilisation visait aussi à être untremplin pour ensuite impliquer con-crètement les chrétiens, les parois-ses et les communautés, qui sontaujourd’hui en attente d’une “suite” etde propositions concrètes. De plus, lamultiplication d’initiatives du « Tempspour la création » ont rendu les com-munautés mûres pour des démarchesdurables.

Florence Buis Pages.

Notre Eglise verte, comment ?En 2018, nous nous sommes retrouvés,à l'initiative de Sonia Arnoux, notrepasteur, pour étudier le protocole« Eglise Verte », agréé par l'EPUF. LeConseil Presbytéral a validé notre dé-marche. Donc nous avons débuté unéco-diagnostic sur Dieulefit.Ce questionnaire EPUF est consultablesur le site de la Paroisse. Il comporteplusieurs chapitres : Célébrations, bâti-ments, terrain, engagement local etglobal, et mode de vie, afin de promou-voir l'intérêt de notre communauté àdevenir plus verte... Cependant, toutreste à faire pour la Paroisse « entre Roubion et Jabron » et ses trois sites :Bourdeaux, Dieulefit et Puy-SaintMartin la Valdaine.

Nous avons bien besoin d'énergiessupplémentaires dans notre petitgroupe : les engagements sont bienve-nus !Nous avons pour l'instant défini quatreaxes pour nos actions futures : - Ouverture de notre démarche auxautres Eglises locales : Eglise Catholi-que et Evangélique, et éventuellementd'autres communautés spirituelles. - Information : inviter une ou despersonnes qualifiées qui puissent nousdonner des pistes de réflexions et d'ac-tions (lors d'un repas partagé par exem-ple, bio de préférence!).Les Actions se déclinent en ateliers : - de gestion de nos déchets, - de fabrication de nos produits d’en-tretien, - de covoiturage pour les réunions etles cultes, - de jardinage autour de la nouvellemaison, mais aussi de nos Temples, - de cuisine « plus verte »… - réflexions sur l'éco-spiritualité : àpartir d'articles ou/et d'ouvrages com-me celui de Maxime Egger « l'éco-spi-ritualité ».

Geneviève Mourier.Françoise Roux

Christophe Lefebvre

Journal des Églises Protestantes Unies de France entre Roubion et Jabron

Il est mis gratuitement à disposition de tous ceux qui en font la demande.Distribution :Bourdeaux : Renée-France Laurie.Dieulefit : Fernand et Maria Bernard .La Valdaine : Christine Estrangin..Comité de rédaction : Florence Buis-Pagès, Marguerite Carbonare, Françoise Jolivet, Nicole Piolet,Giulia Archer, Charles-Daniel Maire.Mise en page : Florence Buis-Pagès, Françoise Jolivet, Charles-Daniel Maire.Directrice de la publication : Florence Buis-Pagès.Imprimé par IMEAF. 26160 La Bégude de Mazenc.

Page 9: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Dans nos familles nos villagesServices funèbres

L’Evangile a été annoncé aux obsèques de

Yves Alaize le 25 décembre 2018.Dominique Fallay le 27 décembre 2018.Aimé Marcel Rodet le 30 décembre2018.Aimé Camille Faure le 2 janvier 2019.Michel Cook le 20 janvier 2019.Françoise Delord le 25 janvier 2019.Henri Benoit le 3 janvier 2019.Hélène Soubeyran le 27 janvier 2019Roger Glière le 1er février 2019Charly José Chaussy le 2 février 2019Renaud Moussier le 6 février2019.Annette Mielke le 1er mars 2019.Paulette Lourie le 7 mars 2019.Michel Levelut le 8 mars2019.Olivier Baridon le 12 mars 2019.

Une erreur s’est glissée dans EnsembleTémoignons n°36. Il s’agit du baptême deBertille, Hélène, Azelie Rey, fille de Jean-Yves Rey et de Céline Rey née Courbis autemple de la Paillette le 7 juillet 2018.

« L’une arrive, l’autre part »

Dominique de France est née àDieulefit, dans la famille Reboul.Elle revient aux sources familiales enachetant une partie des locaux de laMaison Fraternelle.Professeur de lettres classiques, en-gagée autrefois dans la CIMADE,elle est veuve d’un professeur d’éco-nomie à l’Université de Grenoble quifut ensuite prêtre orthodoxe à Avi-gnon. Elle espère trouver à Dieulefitet dans notre Eglise amitié et appro-fondissement des questions essen-tielles de notre époque. Nous auronsl’occasion de mieux connaître Domi-nique de France dans une prochainerubrique « portrait ».

Françoise Delord, une si petiteplace dans notre journal pour une siGrande Dame, que je ne sais com-ment ajuster autant d’écart.Au delà de l’orgue du temple, de sonexemplaire bienveillance, de sa forteprésence et de son dévouement, il yaurait tant à dire.Voici quelques souvenirs:Je connais Françoise Delord depuisque je suis toute petite, c'est dire si çane date pas d'hier ! C'est elle quianimait la partie chants et musiquelors des séances d'école du dimanchequi avaient lieu tous les dimanches àla maison fraternelle. Nous étionsune tripotée de mioches jusqu’à70/80, et bien sûr, pas toujours « sages comme des images »! Fran-çoise savait capter notre attention etnous avions plaisir à chanter avant lepetit culte et les groupes. D'abordelle nous expliquait les paroles deschants pas toujours compréhensi-bles, comme« Il est un roc séculaire »...ou commeun « abri tutélaire ».. notre tube!Puis elle nous apprenait la mélo-die à l'unisson, à plusieurs voix,en canon aussi. Parfois elle or-ganisait un orchestre fait d'ins-truments de musique bricoléscomme des bouteilles plus oumoins remplies, des morceauxde métal qui pendaient sur unbout de bois sur lesquels on tapait oudes bouchons de bière accrochés en-tre eux et que nous mettions au pied.

Que d’imagination, d’astuces et de con-viction pour nous captiver.On rythmait ainsi un chant en tapant dupied et cela rendait un son apparenté autambourin. Pour une fête de Noël, mongroupe de KT était déguisé en provençalet Françoise nous avait appris un chanten patois dont j’ai encore le souvenir:«tourolourolouro lou jan canto é nessepas encauro jour y é ou mé vo en terrosainto per veré nostro seignor… » je nevous garantis pas l'orthographe! Françoi-se Delord avait un double talent de musi-cienne et de pédagogue, elle a bercé monenfance et m'a donné le goût du chant,merci Françoise. »

Katy Croissant.

«Les liens avec Jacques et FrançoiseDelord sont ancrés dans une vieille ami-tié pendant plusieurs années. Puis nousavons poursuivi notre amitié après lamort de Jacques, trouvant toujours unaccueil chaleureux dans la maison desPlattes.Lorsque nous étions encore dieulefitois,Solange et moi, rue des Ecoles, nousavons partagé de bons moments dansdes activités diverses, scoutisme, standde librairie, école du dimanche, chorale,et j’en passe. Arrivés à la retraite, aprèsplusieurs années de vie dans le grandnord, nous avons, plus rarement il estvrai, retrouvé le chemin montant jusqu’àla maison construite sous la direction deJacques.Et, tout dernièrement, nous avons parta-gé quelques bons moments des annéespassées. Françoise m’a reçu à plusieursreprises pour partager quelques textes,écrits par moi, sur l’histoire de notremaison de vacances à La Paillette, où sonancêtre a été notaire, et d’autres textesde Françoise évoquant l’histoire del’orgue du temple à Dieulefit, avec laliste commentée des divers organistes

au cours des nom-breuses dernièresannées.Jamais ces souve-nirs n’étaient pré-texte à regretter letemps ancien,mais nous lesévoquions avec le

sourire chaleureux d’un passé richeque Françoise Delord avait aimé ».

Jean Dumas.

Merci Hélène,Hélène Soubeyran, Présidente de l’Associa-tion culturelle « les Amis du Temple » vient denous quitter.Les habitants de Montjoux, adhérents ou nonsont très tristesHélène nous a stimulés, encouragés pour fairevivre le temple. A l’occasion de concerts, ex-pos ou autres conférences ; combien de per-sonnes nous ont dit entrer dans un temple pourla première fois, d’où souvent une curiosité àpropos du protestantisme présent ou passé.Les pots de l’amitié qu’elle accueillait chezelle ont été l’occasion de magnifiques rencon-tres.Hélène était généreuse, très courageuse face àla maladie ; elle a pu assister à la célébrationœcuménique de Noël le 23 décembre dernier ;Le temple était plein, une belle assembléejoyeuse et recueillie a rendu le lieu particuliè-rement « habité » ce soir-là.Hélène a pu exprimer sa joie et sa reconnais-sance d’avoir pu partager la richesse de cesinstants.

Nicole Piolet.

Ensemble Témoignons N° 37 page 9

Page 10: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

D’un livre à l’autre

Ensemble Témoignons N° 37 page 10

L’homme qui plantait des arbresJean Giono

Lire ou relire Giono.

La commande del’équipe de ETconsistait à faireun résumé du li-vre :« L’homme quiplantait des ar-bres », petit textedaté, redevenu mo-

derne avec un écho inespéré. Maisréflexion faite, je n’ai pu résister auplaisir de vous raconter le momentbouleversant que fut ma rencontre avecGiono.Collégienne à Dieulefit, ma fenêtre surle monde se trouvait Rue du Bourg àla Bibliothèque. Grâce aux conseilsbienveillants de Mme Girard (Mamande Cathy Croissant) ou de Mme Evely-ne Morin, je découvrais la littérature.Lire Giono fut un choc: « Regain, Unde Baumugnes …» pour la premièrefois à mes yeux, un écrivain nous par-lait à nous, les paysans. Il nous con-naissait et d’une certaine façon, illégitimait notre mode de vie; son re-gard sur la nature, sur les hommes etles bêtes donnait à voir la richesse denotre monde.Ce monde dont nous avions parfoishonte à cause d’un décalage avec l’ar-rivée d’une forme de progrès que nosparents ne comprenaient pas toujours.De plus, un mépris diffus se répandaitchez certains citadins face à l’exoderural.Plus tard, je découvrirai des œuvresplus sombres de Jean Giono, je nesaisirai pas toujours l’aspect métapho-rique de certains de ses romans comme« le grand troupeau ».Puis ses écrits pacifistes m’ont défini-tivement conduite à le classer parmimes auteurs préférés, je lui suis recon-naissante de m’avoir aidée à m’accep-ter et à me « repérer » dans le monde.Merci Monsieur Giono.

Nicole PioletN’hésiter pas à aller voir et entendresur YouTube ce beau texte plein d’es-poir.

Jean-Marie Pelt,apôtre de l’écologie

Qui n’a jamais entendu parler de lui?C’était mon cas jusqu’à un certain sa-medi où je suis tombé sur une de sesinterventions dans l’émission de DenisCheissoux sur France Inter. Son érudi-tion et la clarté de ses exposés l’ontrapidement placé dans le peloton detête de mes auteurs préférés et, cerisesur le gâteau, J.-M Pelt était croyant etosait le dire! Décédé en 2015, il laisseune œuvre considérable tant par lenombre de ses écrits que par son enga-gement pour la cause de l’environne-ment. Il crée en 1971 l’InstitutEuropéen d’Écologie à Metz, sa villenatale où il est adjoint au maire. Oppo-sant aux OGM, il met sa grande érudi-tion au service de l’agriculturebiologique.Pharmacien de formation, il devientbotaniste et son intérêt pour les phar-macopées traditionnelles le fait beau-coup voyager, notamment en Afriquedont il dévoile quelques secrets. Taperson nom sur YouTube et toute une

série de con-férencess’offrira àvotre écoute.La plupartde ses écritsont été pu-

bliés en édition de poche et sont acces-sibles aux lecteurs non spécialisés.Trois d’entre eux devraient figurerdans la bibliothèque des lecteurs d’En-semble Témoignons :« La Loi de la jungle »: l’agressivitéchez les plantes, les animaux, les hu-mains, Le Livre de poche, 2006 ;« La Solidarité chez les plantes, lesanimaux, les humains », Le Livre depoche, 2006.« La Raison du plus faible », Le Livrede poche, 2011.Il faudrait ajouter bien d’autres titresqui traitent des secrets de la nature etde la sagesse de ceux qui se mettent aubénéfice des vertus des plantes, maiscette trilogie constitue une excellenteinitiation aux travaux de celui que nousn’hésitons pas à qualifier d’apôtre del’écologie.

Charles-Daniel Maire

La source que je cherche.Lytta Basset. Chapitre 4

Obéir à la réalité pour trouver leréel . Page 137

Devant l’image d’un terroriste kami-kaze français, Lytta éprouve un senti-ment de solidarité avec tous, elle doitobéir à la réalité, écouter ce qui sepasse en dessous du réel.« Il aurait puêtre mon fils…il ressemblait à ses vic-times »Si une relation avec une personne estbloquée, elle ne fuit pas« le Réel mefait entendre une profondeur où…il y aencore des ressources de vie.. ».Maissi la personne la fuit, elle en souffre.Or Jésus pleure son échec relationnelLuc 19/41-55 Quand Jésus fut près deJérusalem…il  pleura  sur  elle «Si toiaussi, tu avais reconnu en ce jour cequi peut te donner la paix!». Elle ne sesent plus seule : il faut obéir à ma dureréalité, fuir ce gâchis relationnel. .Inu-tile de rêver à un ailleurs inaccessi-ble ». Jean 2/23-24 Pendant que Jésusétait à Jérusalem. Plusieurs crurenten son nom, voyant les miraclesqu'Il faisait. « Mais  Jésus  ne  sefiait  pas  à  eux,  parce  qu’IL  lesconnaissait tous… »Comme Jésus, elle pratique la prise dedistance…. Moins je la vois, mieux jeprie  pour  elle.  Je  la  confie  à  plusgrand que nous. La prière: un moyende se connecter à quelqu’un grâce aucourant de la Vie.« Un temps pour accueillir et un tempspour mettre à distance, un temps pourrepartir seul en quête  d’autre  chose.Mais où se diriger ? La nature: « La beauté des créaturesconduit à contempler le créateur ». Lavisite de lieux de pèlerinage. L’art quinourrit la recherche spirituelle. Soif deDieu et soif de l’Amour sont synony-mes: «Quand je grandis en amour in-conditionnel, je me sens davantagerelié à la Source d’où nous venons,moi et la person- neque j’aime».

Marguerite Carbonare

Page 11: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Vie de nosCommunautés

Ensemble Témoignons N° 37 page 11

Elle s’est déroulée du vendredi 18 janvier au vendredi 25janvier 2019. Le thème de cette année :

« Tu rechercheras la justice, rien que la justice » Deutéronome 16/20

Ce qui se traduit par« Justice et paix s’embrassent, chemin d’unité »

A l’origine de cette semaine, c’est le Père Paul Couturier(1881/1953), lyonnais, qui en est l’un des pionniers, lors-qu’en 1923 on lui demande d’aider les réfugiés ayant fui larévolution russe de 1917. A leur contact il apprend à connaî-tre le christianisme orthodoxe et son riche héritage spirituel.Une démarche qui résonne encore chez nous aujourd’hui avecune terrible actualité pour d’autres réfugiés.C’est l’occasion de se rencontrer, de mieux se connaître etdonc de se comprendre.Dans notre coin de Drôme provençale nous avons pu partici-per grâce au père Eric Reboul, curé de la paroisse Sainte-Anne de Bonlieu sur Roubion et au Pasteur Bernard Croissant

référent des paroisses protestantes re-groupées de Dieulefit, Bourdeaux,Puy-Saint-Martin-La Valdaine à « unéchange de chaire » : Bernard Crois-sant prêchant à l’église St Roch levendredi 18 janvier à 18 h suivi d’untemps d’eucharistie ouvert à tous.Le père Éric Reboul prêchant au cultedu dimanche 20 janvier à 10 h 30 autemple de Dieulefit, avec un temps

consacré à la Cène pour tous.Bernard Croissant a expliqué la li-turgie protestante pour nos amis ca-tholiques et ce rappel pour notrecommunauté protestante a été aussibienvenu.Les trois grandes parties du temps duCulte, et la forme à laquelle noussommes attachés, l’écoute de la pa-role qui se fait assis dans l’attentionet le recueillement, et le temps delouange qui se fait debout, dans laferveur du chant.

Florence Buis Pages

Tel est le nom (un peu pompeux!) donné à nos rencontres,inspiré par le titre du livre d'Antoine Nouis, pasteur, théolo-gien, écrivain dont nous avons écouté les conférences don-nées au Parvis des Arts à Marseille en 2013. Cet ouvrage aconstitué la base de nos premiers échanges. Puis, c’est lepasteur Pierre Blanzat qui reprit l'idée de ces réunions àMontélimar à partir d'un texte biblique ( ou pas ). A sondépart Christiane Nani prit la relève, et comme nous étionsplusieurs à venir de la plaine il nous a paru logique de créerun groupe sur notre paroisse avec l'aide d'Alain Arnoux. Lesvidéos reçues du Parvis des Arts nous ont permis d'échangersur plusieurs ouvrages, par exemple:5 portraits de Jésus Christ d'Elian Cuvillier en 2015, Laplace de l'Eglise dans la société de Michel Bertrand en 2016.Nous sommes partis ensuite des Conférences de Carême surFrance culture : « De la vie à la mort: des résurrections» deLouis Pernot en 2017 et « Un chemin de vie: les Psaumes »de Christine Renouard en 2018.Chaque année, nous avons eu la chance d'avoir une conféren-ce de l'auteur du thème choisi avant de commencer nos ren-contres,Cette année 2019, nous discutons sur le livre de LaurentSchlumberger : « Du zapping à la rencontre » que nous aintroduit Christophe Singer en décembre sur le thème« comme des brebis qui n'ont pas de berger ».Et ce sera Louis Pernot, pasteur, théologien, musicien etécrivain qui viendra conclure le cycle le 5 juin à Montélimar.Il n'y a pas d'examen à passer pour nous rejoindre sinond'avoir envie de mieux se connaître, échanger et débattre !Nous nous réunissons une fois par mois, la date est convenuede gré à gré entre les participants, et c’est Martine Baud quireçoit chez elle: 455 A avenue du Président E. Loubet à laBégude de Mazenc.

Martine Baud

Que vous inspire cet "homme quimarche" de Giacometti ?"oeuvre emblématique du siècle,on est saisi par cette silhouette àla fois pleine d'élan et immobile...peut-être nous reconnaissonsnous en marche et en panne, dansune sorte de mobilité suspendueet, semble-t-il sans but"

Page 12: Eglises Protestantes Unies de Bourdeaux-Dieulefit-Puy St Martin - …erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/n_37.pdf · 2020-01-12 · de tout cela: nous parlons de tous ceux qui ont

Printemps 2019

Adresse postale: 4 chemin de la Croix du Lume. 26220 DieulefitRépondeur avec permanence téléphonique: 04.75.46.42.54Sur le site internet : ce journal est en couleur. http://erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/index.htm

La Bégudede Mazenc3e dimanchedu mois à 10h30

Dieulefit

PuySaint-Martin

Le premier dimanche

du mois à 10h30

1er, 2e & 4e

dimanchesdu moisà 10h30

Église Protestante Unie de France entre Roubion et Jabron

Pasteur référent: Bernard CroissantPrésidente :Florence Buis Pagès. Le Juge, 170 Impasse de la Bellane, 26160 Eyzahut. tél. : 06.82.11.00.89courriel : [email protected]

Bourdeaux :Trésorière : Françoise Peneveyre, Célas, 26400 Saoû. tél. : 04.75.76.04.58 courriel : [email protected] et offrandes : EPU Pays de Bourdeaux, Crédit Agricole N° 03605086000

Dieulefit :Trésorière : Catherine Cadier, 6 bis ch. du Lavoir, 26220 Dieulefit tél. : 04.75.46.40.44 ; courriel : [email protected] et offrandes : ERF Pays de Dieulefit, CCP 2168 46 A Lyon

Puy-St-Martin / La ValdaineTrésorière : Charlette Lamande, 115 ch. de la Garenne, 26450 Puy-St-Martin tél. : 06.71.58.80.87 courriel :[email protected] et offrandes : EPU Puy-St-Martin – La Valdaine CCP 2867 36 T Lyon

Dimanche des Rameaux 14 avril.Cultes à Bourdeaux et Dieulefit.Dimanche de Pâques 21 avril

Cultes à Bourdeaux, Dieulefit et La Bégude.

La chorale du DeltaVendredi 19 juillet au temple de Dieulefit

à 21 h

Bourdeaux A partir du mois d’avril les cultes se tiendront à lasalle Muston les 2èmes et 4èmes dimanches à 10 h 30.

25ème commémoration du génocidedes Tutsi au Rwanda

Retenez la date du dimanche 28 avril 201914 heures devant la stèle, place de la poste :

dépôt de gerbes et allocutionsen présence de Madame la Maire de Dieulefit :

Christine PRIOTTO15 heures : La Halle. Témoignages et débat sur la trans-mission de la mémoire aux plus jeunes autour d'un docu-

mentaire qui parle des descendants des rescapés desgénocides du XXème siècle.

La réception des travaux de la maison paroissialede la Croix du Lume s’est effectuée le vendredi 29 mars.

Nous avons encore besoin de votre soutien financierpour terminer l’aménagement extérieur.

L’équipe de visiteursOecuménique recrute, pour lesEschiroux et Dieulefit-Santé.

S’adresser àFlorence Buis Pages,

présidente du CP

Cultes