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8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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/';-=09 )(8*
=-0/']
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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=-0/']
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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MEDIEVALES
Revue semestrielle
ubliée
avec le concours
du Centre
de
Recherche
e
l'Université
e Paris
VIII.
COMITE
DE REDACTION
•
M
wjl
|jļļ
Orlando
eRUDDER
HK9jn||
DIRECTEUR
DE PUBLICATION
'
Orlando
de RUDDER
UhUHmSuwË
L-m
ä
Le uméro
particuliers
0,00
Biblio.,
nstituts
40.00
.
Abonnements2
numéros
particuliers
50,00,
ibl.nstituts
70.00
Les
èglements
ibellés
ordree
'agent
omptable
e
'Université
e
ParisIH
Publication
ed..
CP 13745
Parisontadresser
MEDIEVALES
Centree
echercheniversité
arism
2, ueea iberté93526aint-Denisedex2.
Les manuscrits
dactylographiés
ux normes
abituelles,
oivent
tre
envoyés
ndouble
xemplaires
:
Orlando
eRUDDER
F.-J.
EAUSSART
13.
assage
atbois
ou
:
¡7.
rue es
Remparts
75012
ARIS
02220
RAINE
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 4/145
*
SOMMAIRE
N°2 / MAI 1982
~
Page
EDITORIAL
. ¿3
GAUTIER DE COINCI
DANS
SON
EPOQUE
:
QUELQUES
REPERES
CHRONOLOGIQUES
7
TRANSFORMATION DU SAVOIR
ET AMBIVALENCES
FONCTIONNELLES
:
Aspects
de la fascination
hagiographique
hez Gautier
de Coinci.
Peter-Michael
pangenberg
> U
«D'UN
CLERC GRIEF
MALADE
QUJE
NOSTRE
DAME
SANA»
Réflexionsurun miracle.
François-Jérôme
eaussart
.34
IMAGES
ET APPARITIONS
:
Illustrations
es «Miracles
e
Nostre
ame»
Christine
apostoile
i
47
LES «ENONCIATEURS GAUTIER»
Bernard erquiglini 68
LA
RUBRIQUE
:
UNE UNITE LITTERAIRE
SharahChennaf
76
EN
ODEUR DE SAINTETE
Brigitte
azelles
86
GAUTIER
DE COINCI
ET LA PEDAGOGIE
MUSICALE
Pierre-Henry
oubert
.100
GAUTIER DE COINCI OU L'ECRITURE SUBREPTICE
Orlandode
Rodder
104
EDITION DE
TEXTE
:
«D'un
clerc
ue
Nostre
ame
gari
de
grant
maladie»
Orlando
de
Rudder
112
NOTES
DE
LECTURE
120
ORDINATEUR
ET
MANUSCRITS
:
Propositions
our
une
généalogie
es
textes
GuyJacquesson 127
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 5/145
EDITORIAL
L accueil
avorable
eçu
par
le
premier
uméro
e Médiévalesmontre
bien
qu
il existait ne
place
pour
une revuede
ce
genre.
Notre
projet
était
de rendre
ompatibles
es
exigences
e la
recherche t celles d une certaine
volonté
de
vulgarisation.
C était
un
grand
risque.
Les
spécialistes
pouvaient
en
effet,
nous accuser
de
<r
implisme
,
les autres
«d hermétisme».
l n en est rien.
Les
universitaires
nt
compris
notre
propos leursréactions ienveillantesntémoignentpar ailleurs, euxqui
ne
font pas
du
Moyen
Age
leur
spécialité
ont
apprécié
notrevolontéde
rendre ccessibles es
sujets
raités.
Nos
lecteurs
nt
senti
que
MEDIEVALES
n
était
pas
un
recueilde
plus
une
compilation upplémentaire
mais
une volonté
e
comprendre.
Non
pas
un
regard
n
arrière
ni
le
prétendu
dévoilement
un
iimpensé
pas
une nouvelle entative exhumer
u d exhiber mais
simplement
a
volonté e prendre n compte es obscurités ans la connaissance t la
diversité
ans la
compréhension.
e
Moyen
Age
est encore
depuis
la
Renaissance un
âge
obscur
sourd
ingrat.
l est
toujours
ruel
lointain
caché.
Il
est
sauvage.
Des
romanciers
succès
brodent
encore
sur
ces
thèmes. ces
différents
itres ces titres
u on
lui donne
il
est
e lieti
le
temps
où
l on a
projeté
tous
les
fantasmes.
Le
moine
méchant
t la
Vierge
aïve
la
dame
hautaine
t e
manant
rop
niais tous ces
types
ont
à la
fois historiques
t
faux,
à
la
fois
véritable
t alibi. Le
Moyen
Age
reste
le médiateurde notre nquiétude,de notre nsécurité, e nos hontes. l
reste
médian
en ce sens
qu il
est
en
même
temps objet
d une
histoire
t
3
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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d une
curiosité
un ieu
et
un détour.
Un
texte
t un
prétexte
Ces
quelques
réflexions ejoignent
t,
dans
une
certaine
mesure
justifient
a
première artie
de ce nouveau numéro
de
MEDIEVALES
consacrée
un auteur
du
début du XlIIème
siècle Gautier
de
Coinci
et
à
ses
Miraclesde
Nostre ame. En
effet
V
riginalité
ue
Gautier
onne ux
miracles
u
il
conteVa
fait rejeter
ans le
clan
des
f
imeurs ou dans celui
des
gens
pieux.
l
est
ainsi devenu
exemple
d une i
pensée
naïve
que
les
premiers
médiévistesntvoulu
ymbolique
e cette
nfance
otteetsaine
que
la Renaissance
devait mûrir
t
notre
époque
affirmer.
œuvre de
Gautier
de Coinci réduite
un modèle
poétique
dont
l influence
tait
perceptible
chez les
igrands qui
lui succédèrent
-
Rutebœuf
notamment
n avait
d intérêt
que
par
sa
forme.
Pourtant
les deux
perspectives
l édifiante
t la
littéraire
n en
font qu une
chez lui La
comparaison
des
sources montre
ue
l audace
de ses
descriptions
e la
Vierge
ce
que
nous
ppellerions
ujourd hui
da
composante
ro
ique*,
joué unrôlemajeurdans l extension u cultemariai C estpeut-être ette
raison
ui
fait qu
on
a
dissimulé
on texte u
profit
e ses rimes
ou
qu
on
l a,
comme
on
premier
diteur l abbé
Poquet,
censuré. n
fait
il
semble
bien
que
l originalité
e sa
versification,
exubérance
e ses
eux
de mots
donnent son
texte ne
épaisseur
ui
est
e corollaire u
tissunouveau
où
se
développe
son t
ropos idéologique
.
Il
convientdonc
de rendre
à
Gautier
a
place,
d abord
en le
lisant,
nsuite
n saisissant
u il
développe
un
personnage
majeur
de
l imaginaire
venir
tNotre
Dame *
où se
transfigureemonde ourtois toù se mire aristocratiela ibonne ée où
les
superstitions
es
plus
anciennes
retrouventeur vitalité
enfin
ette
alliance
du
pieux
et du noble où
s
aménage
un modèle moral
propre
à
l
éducation
es
eunesfilles.
La diversité
es
quelques
articles
ue
nous
présentons
ci n a d autre
ambition
ue
d aider à
mieux connaître
et
écrivain
majeur
du
Moyen
Age
et a
complexité
e son
propos.
La
REDACTION
4
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 7/145
Gautier
e
Coitici ictant
B.N.
(N.A.)
Fr.
24541
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GAUTIER
DE
COINCI
:
LE TEXTE
DU MIRACLE.
Mes
efforts
e
furent
as
tout à
fait
vains et
j ai
contribué,
our
ma mo-
deste
part,
cette
renaissancees tra-
vauxhistoriquesui resterahonneur
de
ce
siècle
inquiet
Je
serai
compté
certes
armi
es
dix ou
douze érudits
qui
révélèrent la
France es
antiqui-
tés
littéraires
Ma
publication
des
œuvres
poétiques
de
Gauthier
de
Coincy
inaugura
une
méthode
udi-
cieuse t
fit
date.
Anatole
rance
Le crime e
Sylvestre
onnard
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 9/145
GAUTIER
DE
COINCI DANS
SON
EPOQUE
:
QUELQUES
REPERES
CHRONOLOGIQUES
L époque
de
Gautier de
Coinci
est
marquée par
un
certain
nombre
d événements
ordre
eligieux
u
politiques
ont on
œuvre
porte
a
trace.
Les croisadesd outre-mer,insique celle sontre es albigeoismarquèrent
ce
temps,
omme
es
personnalités
un
Philippe
Auguste,
une
Blanche
de
Castille
u d un
Louis IX.
Qu on
nous
pardonne
ci
de
fairede
l histoire
«événementielle»
ces
repères
n apprendront
sans
doute
rien aux
médiévistes
mais
ils
pourront
outefois
ider nos
lecteursmoins
avertis
mieux
ituerun
«écrivain»
ussi
complexe
ue
Gautier,
plongé
au
milieu
d une
époque
riche n
bouleversement
olitiques
t
déologiques.
L école de Saint-
ictor,
école de
Chartres,
e
mouvement
istercien
et un
certain
renouvellement
es
méthodes
théologiques
furent
es
principales
aractéristiques
e la
pensée
du
Xllème
siècle. Gautier
vécut
entreces
courants t
les
orientations
ouvellesdu XIII
ème
siècle,
au
momentdu conflit
ntre a
tradition
monastique
et
l émergence
de la
pensée
des
écoles.
Le
XHIème
siècle fut celui
de la
fondation
des
universités,
e la
création
es ordres
mendiants,
e la
découverte
Aristote t
des
penseurs
arabes commeAverroes1116-1198).Abélard,mort n 1142,Bernardde
Claivaux,
mort n
1153
continueront
exercer
eurs
nfluences
pposées.
7
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Parmi es
penseurs ui marquèrent rofondémentépoque
de
Gautier,
l
faut iterRogerBacon (1210/1214-1292),aint Bonaventure1221-1274),
Saint
Albert e Grand
1206?- 1280),
Saint Thomas
d Aquin
1224-1274),
Raymond
ulle
1235-1316),
iger
de Brabant
1235-1281/1284).
Nos
sources
pour
tablir
es
éléments e ces
chronologies
ontdiverses
et
trop
nombreuses
our
que
nous
es citions ci les dates
proviennent
oit
de manuels d histoire
ourants,
oit
d ouvrages
pécifiques
raitant e la
littérature édiévale ommeLes chroniqueurs rançais du MoyenAge.
de R. Bossuat
Classiques
Larousse),
des introductions éditionde
texte,
soit
d encyclopédies.
es
repères emporels
e sont à
que pour
aider nos
lecteurs situer e
personnage
e Gautier nous avons
pris
es dates les
plus
communément
dmises,
sans entrer ans les
querelles qui peuvent
exister u
sujet
de telle u
telle
datation.
Ce n estdonc
point
une
recherche
ritique
u il
fautvoirdans ce bref
parcours,
mais une
simplecompilation,
n
petit
guide
que
nous
espérons
commode,
pour rappeler
quelques
événements,
quelques
courants
contemporains
e Gautier. Ces
renseignements
e trouvent acilement
ailleurs nous n avonsfait
ue
les
rassembler.
L EPOQUE
DE
GAUTIER DE
COINCI
(
1177/78
1236)
1175 Chrétien eTroyes Le Chevalieru Lion ; Perceval.
1177 Trêve
de Venise.
1177/78
Naissancede
Gantier
1
180 Avènement e
PhilippeAuguste.
1182
Expulsion
des
Juifs
ar PhilippeAuguste.
1187
Troisième roisade.
Saladin
prend
Jérusalem.
8
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1193
Gautier
de
Coinci
devient
moine.
1194 Chansons
de
captivité
e
RichardCœurde
Lion.
1
198
Pontificat
Innocent
II.
1201 Chansons de
Croisade
Hugues
de
Berzé,
Guiot de
Dijon
;
Chansonsde
Gontier
e
Soignies,
Gautierde
Dargies,Guyot
e Provins.
1204
Quatrième
roisade.
1206 Traduction u
pseudo-Turpin.
1207-1213
G. de Villehardouin
Histoire
de
la
conquête
de
Constantinople
R. de Clari :
Histoire
de
ceux
qui conquirent
ons-
tantinople
1208
Croisadecontre es
Albigeois.
1212
Victoire
ontre es
arabos
à
Las
Navas
de
Tolosa.
1214
Bataille de Bouvines.
Gautierde Coinci
devient
rieur
e
Vie-sur- isne.
1216 Henri II estsacréroid Angleterre.
1217
Cinquième
Croisade.
1218
?)
Gautier
entreprend
a
.rédaction
des
Miracles
de
Nostre
Dame.
1220
Chansonsde
Gautier
de.Coinci.
1224 Vie de
Guillaume
e
Maréchal
9
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1226
Régence
de Blanchede
Castille.
1225-1240
Chansons
de Thibaut
de
Champagne.
1229 SixièmeCroisade.
Livrede la Terre
ainte.
1233 Gautierde Coinci
devient
rieur
de Saint-Médard
Soissons.
1236 Mortdé Gautierde
Coinci.
1240
Les
faits
des Romains.
1242
Bataille
de
Taillebourg.
Ì0
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Peter-Michael
SPANGENBERG
TRANSFORMATIONS
DU
SAVOIR
ET
AMBIVALENCES FONCTIONNELLES
Aspects
de la
fascination
hagiographique
chez Gautier de
Coincy
Compte
enu de
l'importance
ttribuée
ar
la
critique
ux textes
agio-
graphiques
n Ancien
Français,
es
miracles
e
Gautier e
Coincy
nt
nspiré
relativement
eu
de recherches.
'est le
sort
partagé ar
a
plupart
es récite
de miracles
ont on
peut
exclure
peut-être
e
Miraclede
Théophile
ui
a
attiré 'attention ar l'intérêt u publicmédiéval our e sujetdu pactede
l'homme
vec
le
diable. D'autresont attiré es
historiens
omme es
diverses
versions u
miracle
pérépar
la
Sainte-Vierge
ors du
siège
de
Chartres
ar
les normands.
es
deux miracles
e
peuvent
as
compter
armi
es miracles
«typiques»
ar
malgré
es
difficultés
ue
poserait
ne
telle
définition
our
le
miracle omme
manifestationextuelle
1)
il
n'est
pas
difficile 'en
donner
ime
pour
la
pratique
vécue dans la
religion
hrétienneu
Moyen
Age.
Le
miracle normal»
n tant
que
réalité
ociale était a
guérison
'un
malade
par a reliqued'unsaint t dans a plupart es cas auprèsdesontombeau2).
Les
reliques
faisaienta fortune
es
monastères,
es
églises
t des
lieux de
pélérinage
omme
Rocamadour
ui, pendant
a Guerrede
Cent
Ans,
fut
attaqué
et
pillé
plusieurs
ois
pour
ses
richesses.
es
miracles
e
guérison
dont
a
réalité
ut
un
élément
ncontestable
u
savoir
ollectif
médiéval,
e
(1)
Pour
es difficultés
'attribueru
miracle
ne
place
dans
e
«système»
es
genres
médiévaux
f.
U.
Ebel,
Das
altromanische
irakel.
eidelberg
965,
.
74-77
t
H.
J.
Jauss,
lteritätnd
Modernitäter
mittelalterlichen
iteratur.
ünchen
977,
.
34-47.
(2)Le pouvoireguériresmaladiesstpour insi ire afacultée basedes aintst
des
martyrs.
f.
Soldan
Heppe,
eschichteer
Hexemprozesse.
Nouvelle
dition e
M.
Bauer)
ol.
,
Hanau
911,
.
93-97.
11
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 14/145
représentent
ourtant
u'une
partie
modestede ces
textes destinés
être
récités
u
public endant
u
après
es offices
eligieux.
1.
Irritation
t altérité
Il
reste ncore
expliquer
e
peu
de
popularité
es miracles ans
a
cri-
tique
moderne.
a
principale
aison
en
est
probablement
e caractère eli-
gieux
des textes
qui
n'est
plus
conciliable vec
l'attitude
dans
laquelle
es
sciences
humaines
nt
défini es
possibilités
u
discours
eligieux
endant
les deux derniers iècles.Pour expliquer a gêne que peuventnspirer es
textes omme
eux
de Gautier l est
possible
de
se borner
quelques spects
dominants
e
la
critique
onctionnelle
e
la
religion.
ans une tradition
ue
s'étendde Marx à
Durkheim,
Weber
t
Freud,
a
fonction
e la
religion
st
prédominante
ans a
discussion.
es recherches
nt
entre utre ttiré 'atten-
tion
sur
e
pouvoir
ntégratif
e
la
religion our
une
société t
sur
'origine
et
le rôle de la
religiosité
ans 'économie
sychique
e l'individu. es
expé-
riences
des
phénomènes
ranscendantauxux
facultés
de
l'homme,
pour
reprendrene définition es religieux3), peuvent arier ans les formes
et les contenus c'est
l'aspect
des relations ntre
a
religion,
'individu
t
la
société
ui
importentour
me
nalyse
es
équivalents
onctionnelses
phéno-
mènes
eligieux
'autres
ultures
u
époques
4).
Dans
ime sociétémodernea définition
énérale
e la
religion
e
fait
par
un
discours
nterdisciplinaire
es
sicences
humaines.
es normes u
discours
dans une
telle
discussion
ntre
théologie, hilosophie
t
autres
disciplines
sont bien sûr
celles
de la
rationalité
cientifique5). Aujourd'hui
n texte
religieux
ui
veut
tre
pris
ux sérieux oit
s'exprimercientifiquement,
'est-
à-dire
héologiquementour
garder
a
dignité
u
discours.Même n
forme
e
(3)
Cf.Th.
Luckmann,
Religion
n
der
modernen
esellschaft»,
ans
Id.,
Lebenswelt
und
Gesellschaft.
aderborn
980,
.
173*1
9.
(4)
«Religion
stkeine
onstante,
nhaltlich
estimmbarerösse.
.
.
Und
die
Relation
zwischen
eligion
nd
Gesellschaft
stnicht
ine om
Anbeginnleichbleibende
truktur
der
menschlichenirklichkeit
chlechthin,
ondernin
geschichtlich
andelbares
er-
hältnis.
ch
betone,
as
Verhältnis
elbst
st
geschichtlich
nd
wandelbar,
icht
ur
pezi-
fische
enkinhalte
nd
nstitutionen,
iemit
eligion
erbundenind».
b.
p.
175
q.
(5)Cf.N. Luhmann,DiegesellschaftlicheunktionerReligion»,ans Id.,Funktion
der
eligion.
rankfurt
977,
.
66-71.
12
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 15/145
«vulgarisation))
déviation olérée la
rigueur
il îui faut
e «souci scienti-
fique»
de
sa
discipline.
ans ces conditions
e
réception
es
miracles
'ont
aucune chance de compter armies textesdisponibles ourune tellediscus-
sion. Leur
tentative e
revalorisationomme articulation
'une
foi naïve
et
populaire
6)
ne futen
somme
u'une
constatation
e ce fait.L'émanci-
pation
des
sciences
qui
passaitpar
la
critique
de la
religion
ut
accomplie
et
personne
e sentait ne nécessité e
reprendre
n
argument
une
position
périmée.
Les
attentes
'un
interprète
oderne
nvers n texte
religieux
ont
plus
ou
moins
marquées
par
la discussion onctionnelle
e
la
religion.
ans une
attitude
cientifique
e
réception
n
peut
lire des textes
héologiques
ans
problème
ar 'altérité e ses contenus st
attendue.
ussi,
n tant
qu'équiva-
lent
fonctionneln tel
texte st
susceptible
'être
ntégré
ansune discussion
actuelle,
bstractionaitedes
parties épassées ar
'évolution u
savoir
héo-
logique.
La
sensation
'altérité
rovoquée
ar
es
miracles
e manifeste
our-
tant
d'une
manière
lus
compliquée,
ar
elle
n'est
pas
facile à relier
vec
notre
erception
u
monde.
D'abord es miracles e s'accordentue difficilementvecuneconception
éthique
de la
religion. 'inégalité ui
existe
à
nos
yeux
entre
péchés»
et
«mérites»
es
protagonistes
e
justifie
as
pour
nous le
miracle
ui
leurest
accordé. C'est
peut-être
n effet
e
la sécularisation
ue
la dévotion ouée
à un saint ou
à
la
Sainte-Vierge
e soit
plus
sentie
ommevaleur
thique
qui
organise
es
interactions
'une société
t
qui
mérite
ette
«récompense»,
mais
comme ne
action
purement égoïste».
On
y
trouve
ne
variété e
sujets
qui comportent
es formes e dévotions
mariales,
e
problème
rès
her
l'hom-
me médiéval u salutde l'âme,mais aus» la questionde la somme 'argent
due
au
créditeur,
es
tirades
nti-juives,
es actions
compliquées
iréesdes
romans
yzantins
7).
Même i
e
concept
e miracle
ait
artie
es
convictions
religieuses
'un
lecteur
moderne l ne
peut plus y
trouver
n
sens
religieux
(6)
Cf. 'introductione 'Abbé
oquet
ans Id.
éd.),
es
miraclese a
Sainte-Vierge.
Paris
867,
.
VII-LXII. a
tentative
e ocaliser
e miracleans
e «folklore
e
a
religion»
est
ustement
estinée
changer
'attitudeu
ecteurfin
e
pouvoirntégrer
e
miracle
dans n
modèle e
cultureéfini
'avance.
(7)Cf.V. F. Kœnig,es miracleseNostreameparGautiereCoincy. ol. WV.Genève966/1970,ui a servi ommeditioneréférence.Dans a suite ité
par
e
sigle
GAUTIER).
13
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 16/145
voir
édifîcateur
omme e
faisait e
public
médiéval.
'altérité
encontrée
dans
ces textes
st
basée
surdes différences
on
eulement
ouchantes
conte-
nus du savoir ollectif8) duMoyenAgeet de notre poque,maisbeaucoup
plus
les
principes 'organisation
t les structurese ce savoir.
e
lecteur
y
trouvedes éléments e texte
qui
évoquent
des attitudes e
réception
ui
pour
ui
s'excluentmutuellement.
l
y
a
des
passages
e
texte
ui
rappellent
le
roman,
e conte de
fées,
'historiographie,
a
nouvelle,
a
lyrique
ourtoise,
genres
ui
sonten
corrélationvec es attentes iverses
'un
ecteurmoderne
et
qui
ne
correspondentas
aux
schémas
e
structurationes
textes
u
public
médiéval
9).
De
plus,
es attentes
pécifiques
iées
aux
genres
ont
n
contra-
diction vec cellesdesgenres eligieuxomme a prière,a vie de saintqui
sont
également
voquées.
Somme
toute,
a
réception
aisse
comme
mpres-
sion
dominante
e sentiment
'hétérogénéité
extuelle
urtout
i l'on
passe
en
revue
a
grande
uantité
e miracles ollectionnés ans
es différentse-
cueils.
2.
La
rationalisation
héologique
u
miracle
L'expérience
rritante'une
différence
rofonde
e
structuration
u
savoir
collectif 'une autre
poque
peut,par
contre,
ontribuer une
reconstruction
de ses structures.
ette orientation
ous
permet
'analyse
d'une
perception
du
monde
tout autre
que
la
nôtre,
ans vouloir
y
trouver
es
constellations
de
savoir
périmées.
n
mettant
e
côté
l'opiniongénéralisée
ur
e
peu
de
valeur
sthétique
e
ces textes
nos
yeux
-
ce
qui
fait
partie
es résultats
de l'hétérogénéitées élémentsextuels on a la chanced'étudiern savoir
collectif 'une
différence
ualitative
t non
plus
eulement
uantitative.
Pour
commencer,
l faut
essayer
de
comprendre
a
«position
dans
le
vécu»
(10)
du
miracle.
Après
a
différenceaite
ntre
a
réalité
extuelle,
ui
reste ncore
définir,
t
a réalité ociale
du
miracle
omme
ratique eligieuse,
(8)
La
notion
u
savoir
ollectif
st
utilisée
ans
a tradition
e a
sociologie
u
savoir.
Cf.
A.
Schütz/Th.uckmann,
trukturen
er
ebenswelt.armstadt
975,
.
285-326.
(9)
Pour e
problème
e 1
ltente u savoir
medievalf.
H.
U.
Gumbrecht,
egenwart
desMittelaltersEineAufgabeulturellerermittlungnd in roblemissenschaftlicher
Forschung
DansLendemains6
1979)
.
2-10.
(10)
Cf.
H.
R.
Jauss,
oc.
it.,
.
43
sqq.
Sitz
m
eben)
14
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nous
le
retrouvons
aintenant
n
tant
qu'élément
u
savoir
eligieux
11).
Selon a
théologie
médiévale,
odifiée
ar
e concile
e
Trente,
e
miracle 'est
mis en perspectiveue parsa fonction ans e procèsde canonisation 'un
saint.
Le miracle
'y
est
rien
de
plus
qu'une
preuve
divine
our
la
sainteté
et les
vertus
u
«candidat»
our equel
e miracle
été
opéré.
L'argumentation
est centrée
ur
'interaction
ntre
ieu,
e saint t a communauté
es
croyants
commedestinatairee cette
preuve.
e
mobile
e
Dieu
pouropérér
n
miracle
est de
renforcera
foi
chrétienne
t
d'encourager
es
croyants
suivre e
saint
dansune
vie
réglée
'après
es
vertus
hrétiennes
12).
Cette
xplication
reste
fidèle une
conception
thique
de la
religion
t reflètea manière ont
l'église vaittenucomptedescritiques uprotestantisme13) contre es élé-
ments
magiques
dans le culte des saints.Elle
a
été
utilisée
ar
des auteurs
de miracles t
par
des
critiques
ittéraires
our
répondre
la
question
e
la
fonction
14)
des
miracles.Même
un
public
médiéval
eu
conscient e ses
propres
ntérêtsurait
u
allerdans
ce
sens.Cette
lecture»
esmiracles
om-
me
preuve églige
ourtant
omplètement
es
ntérêts
ragmatiques
u
croyant
pour
e miracle.
our
ui la
fonction imitatio
ttribuée
ar
Jolies la
légende
-
dont e miracle ait
artie
omme
tructure
extuelle
n'est
pas
de
première
importance.
ans cette
optique,
a
fonction
rimaire our
un tel
texte
st
de
prouver
es
pouvoirs
miraculeux
u
saintet
d'apprendre
es
rites t
les
occa-
sions où l'on
peut
espérer
e l'aide. Les
Miracles
e
SaintLouis
en
donnent
un
exemple
vident t on connaît a
«spécialisation»
es saints
our
es
mala-
dies
-
comme es médecins
pécialisés
'aujourd'hui
et
pour
les autres
calamités e la
vie
comme
a stérilité
éminine
u
simplement
our
es
objets
perdus
15).
On
peut*
n retenir
ue
la
théologie
nsistait
ur a
fonction ffi-
ciellede l'hagiographie,savoir 'imitation u saint tandis ue les fonctions
réalisées 'un texte
omme e miracle
omprenaient
es attitudes
e
réception
illégitimes
u
point
de vue
dogmatique
mais très
répandues
ans a
pratique
(11)
Cf.
F.
Loofs,
eitfaden
um
Studium er
Dogmengeschichte.
übingen
968,
.
516
q.
(12)
Cf. e
chapitre
ur
a
égende
ans A.
Jolies,
infache
ormen.
übingen
972.
(13)
Cf.
K.
Thomas,
eligion
nd he
ecline
fMagic.
armondsworth/New
ork
973,
p.
58-89.
(14)
Les notions
e
fonction
t
de
sens
e
texte ont tilisés
'après
.
U.
Gumbrecht,
Funktionenarlamentarischerhetorikn der Französischenevolution. ünchen
1978,
.
15-36.
(15)
Cf.
D. H.
Keiler,
atronateer
eiligen.
lm
905.
15
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religieuse.
a fonctionntentionnelle
ui correspond
l'attitude
e
réception
vouluepar 'institutionléricale e semanifesteue rarementans espoten-
cieis
de sens des
textes
16).
Plus le texte
reflètees
pratiques
eligieuses,
la réalité
ociale
du
miracle,
moins l
exprime
es
qualités
u vertus
u'il
faut
imiter.
utrement,
ans
es miracles
ont es textes
ont
éloignés
e la réalité
sociale,
e saint est
souvent
présenté
'une manière
i
parfaite
t hors
du
monde
uotidien
ue
seulement'adoration
t a dévotion emblent
déquates.
Surtout a
Sainte-Vierge
'invite
as
à
l'imitermais
à
l'adorer,
e
qui
peut
apporter
éanmoins
ne aide danstoutes
es
situationst nécessités
ensables.
La dévotionommemériteentral 'uneviechrétienneouvait tre nebonne
devise
pour
e
religieux
t
laïque,
seuelment n avait
aussi besoind'orienta-
tiondans a vie
de tous es
ours
17).
3. Fascination
agiographique
S'il est
assez facile
de démontrer'intérêt
pratique»
des
croyants
our
un
miracle
l n'en est
pas
de
même
pour
es textes
ppelés
miracles.
i le
statut e
preuve
i
l'intérêt
'une démonstration
u
pouvoir
u
saint,
euvent
expliquer
a
popularité uprès
d'un
public
même ansmotifs
ratiques
ppa-
rents.
a réalité es nterventions
es
pouvoirs
ranscendants
ut
ndiscutable,
la
réputation
t aussi la
crainte
de
leurs
manifestations
aisaient
artie
des
attitudes
e la
vie médiévale
18).
Même i l'on
considère
'intérêt
u
public
toujours
enouvelé
our
de nouveaux
ieux de
pèlerinage
l faut
constater
que la réalité extuelle umiracle 'estpas le reflet idèle e sa réalité ociale.
Dans les
textes t
les recueils
e
manifeste
ne
tendance
reformuler et à
réécouter des
actions
t des événementsien onnus. ette ascination
ont
(16)
Les
Mystères
ont n autre
xemple
'ambivalenceonctionnelle
ans a littérature
du
Moyen
ge.
f.
R.
Warning,
unktion
nd truktur.ieAmbivalenzen
es
eistlichen
Spieles
München974.
(17)
Le discours
eligieux
tait
rédominant
u
Moyen
ge our
emplir
ette
onction.
«On
peutpresque
éfinirne mentalité
édiévale
ar
'impossibilité
s'exprimer
n
dehors
e
références
eligieuses
.
.». J.
Le
Goff,
Métier
t
profession'après
esmanuels
deconfesseursuMoyenge», ans d., our n utre oyenge. aris977, .164.
(18)
Le
pouvoir
'un aintemanifestaitussi ans es miracles
égatifs».
f.J.
Huizinga
HerbstesMittelalters.
tuttgart
975,
.
240
q.
16
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les mobiles sont
en
grandepartie
nconscients,
t
que
l'on
retrouve ussi
pour
d'autres
ujets,
été décrite
par
la notion de
«type
de
fascination
.
Proposé
ar
e
germaniste
.
Kuhn
t
puis
repris
t
élargi
ar
H.
U.
Gumbrecht
le
type
de
fascination
e veut
une notion
heuristique
n
opposition
vec la
notion de
genre
19).
ū est utilisé
pour
caractérisern
ensemble
e
textes
dominé
ar
a
fascination
our
des
modes
d'articulations
uasi-mythiques.
lus
généralement
n doit définirci la
fascination
omme
'attrait
xercé
par
un
ensemblede
phénomènes
ui
renvoient des
intérêts
réconscients
'un
groupe
de lecteurs u même d'une
société.Sous la
notion
du
type
de
fasci-
nation
se
résume
n
ensemble
e
formes
e
représentation
des
niveaux
différents'articulationtdes«genres»uisontunispar a fascinationourun
«sujet»
vaste omme
elui
de
'hagiographie
20).
L'avantage
e cette notion st de
pouvoir
urmonteres
problèmes ue
pose
la
notion
de
genre,
oit
comme forme
'articulation
naturelle»,
oit
comme
nstitution,
'est-à-dire
n schéma
de
communicationominé
ar
es
attentesmutuelles es
auteurs/lecteurs.
n
plus,
a
dénomination
es
«genres»
par
es
auteursmédiévaux si'il
y
en
a
-
ne
correspond as
souvent des
donnés
ragmatiques,
mplicites
anscettedernière
éfinition,
t 'attribution
des nomsdesgenres ans a tradition e la critiqueittérairestsouventrbi-
traire. e Miracle e
Théophile
ourrait
ussibien
compter
armi
es
vies de
saint et
les
textes de Gautier
ui
normalement
igurent
ous
ce nom
sont
difficiles
distinguer
es
autres
miracles
21).
La
notion
de
fascinationuvre
aussi
des horizons ur
'expérience
istorique
e
l'époque
et d'autres
léments
du
savoir
qui, plus
ou moins
explicite,
e
groupent
utourd'une
configu-
ration
hématique.
a
prespective
e
polyfonctionalité
es textes
ui
norma-
lement
e se
poseque
dansune
analyse iachronique,
st
mpliquée arcette
notion
galement
ans 'axe
synchronique.
ans
les situations e
communica-
(19)
Cf.
H.
Kuhn,
ersuchber
as fünfzehnte
ahrhundert,
ans
H.
U. Gumbrecht
(éd.),
Literatur
nd
Gesellschaft
es
Spätmittelalters
(Begleitreihe
um
Grundriss
er
romanischen
iteraturen
esMittelalters
Heidelberg
980,
.
19-38
H.
U.
Gumbrecht,
«Faszinationstypagiographie.
in
historisches
xperiment
ur
Gattungstheorie»,
ans
Ch.Cormeau
éd.),
Deutsche
iteratur
mMittelalter.
ontakte
nd
erspektiven.ugo
Kuhn
umGedenken.
tuttgart
979,
.
37-84.
(20)
Cf.
H. U.
Gumbrecht,
Faszinationstyp
agiographie»,
oc.
it.,
.
43-51.
(21)
Dans 'autres anuscrits
ue
celui
ui
a servi e
base
pour
'éditione
V.F.
Kœnig,
Lemiraclee Théofilest ppellé iedeThéofile,f.GAUTIERCommentheophilusvint
penitance
I
Mir.
0)
p.
50.
17
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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tante
pour
a continuité
'un
culte
que
la
persistance
es
miracles
23).
Pour
une discussion
pprofondie
es
concepts
de
péché
et de
grâce
l faudra enir
compte
des
particularités
e la dévotion
mariale
e
cette
poque.
Dans
notre
but d'analyser es fonctions
otentielles
es miracles ansune situation e
communication
onnée,
l
nous
serait
nécessaire
'intégrer
ous
ces
aspects
dansune
perspective
lobale.
our
accentuer
a
particularité
e
la situation
e
communicationes
miracles
e
Gautier
n
peut
e
borner
ourtant
en
signa-
ler es
caractéristiques
ominantes.
Comparé
avec
le
recueil
d'Adgar
24)
on
remarque
hez
Gautier
une
tendance
chercher'identification
e
l'auditoire vec e
récitateur.
ans
les
queues et les autres ommentairesautier e réfère des expériencesom-
munes
ui
sont
présentées
ans
une attitude
e
porte-parole
u
public.
Gautier
critique
rès
vigoureusement
ous
es
groupes
e la
société,
ne
critique ui
reste
ouvent i
vague
qu'elle
ne
touche
plus
personne
n
particulier.
our
a
réconstructionu
savoir
ollectif e
communication,
a structure e
société
supposée
par
Gautier
st
peut-être
lus
révélatrice
ue
le contenu
de
ses
re-
marques.
Ü
critique
a haut et le
bas
clergé,
es
médecins,
es
avocats,
es
mar-
chands
et
les
banquiers
e
qui
implique
une
structure e société
qui
doit
sa nouvelle omplexité l'ascension e la villemédiévale.euls esproposde
Gautier
ur a
chevalerie
t
les
paysans
ont encore iés
au
modèlemédiéval
des trois
«états» andis
ue
le reste e ses
critiques
ient
ompte
de
la multi-
plication
des
groupements
ociaux en
ville.
Cette
multiplication
st l'effet
d'une
modification
rofonde
e la vie sociale
25).
La ville
a révolutionné
l'économiemédiévale
ar
l'importance
oujours
roissante e
l'argent
t
par
des
comportements
ouveaux omme elui du
marchand
our
ui
es
activités
à
long
termenécessitait ne
attitude
e
prudence
t de
risque
alculé
26).
(23)
Pour es
diverses
ossibilités
e cette
évotionf.N.
Herrmann-Mascard,
es
reliques
des
aints.ormationoutumière'un roit.
aris
975,
.
191-312.
(24)
C.
Neuhaus
éd.),
Adgar's
arienlegenden
ach
er
ondoner
andschrift
gerton
612.Wiesbaden
968
Réimpression
e
'éd.Heilbronn
886).
(25)
Cf.
J. Le Goff
L'apogée
e la France rbaine
édiévale»,
ans Id.
(éd.),
La
ville
médiévale».Histoire
e a
France
rbaine
vol
I)
Paris
980,
.
324-365.
(26)
La
critique
ociale ans
es
miracles
e
Gautier
voque
hez
e lecteur oderne
l'idéal e
l'objectivité
istorique
ar
lle e
dirige
ontre
ous
es
groupes
e a
société.
En
tant
u'indice
'une
mentalité
ette
ritique
ous
envoie
lutôt
une
ituation
historique
ans
aquelle
'orientationans
a société tait
evenue
lus ompliquée.
f.
H.
U.
Gumbrecht,Literarischeegenwelten,arnevalskulturnd ieEpochenschwellewom pätmittelalterurRenaissance»,ans Id. (éd.),LiteraturndGesellschaftes
Spätmittelalters.
oc.
it.,
.
123-126.
19
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Il
y
avait
outeune
gamme
e
professions
ouvelles
ui,
critiquées
ar
Gautier,
exigeaient
es structures'éducation
ouvelles t en
partie
écularisées.our
les
habitants,
lle
est
une unité ociale
qui
se
manifeste
ansune
administra-
tion et une
défense
ommune
t
par
des
bâtiments omme e beffroi
ui
à
l'aide
d'un
rythme
écularisé
u
temps
ervait
organiser
a vie
quotidienne
(27).
Elle attire t
forme es mouvements
eligieux
ouveaux
ui
ne
s'orga-
nisent
lus
dans es limites es
paroisses
mais
qui prennent
n
charge
oute
une ville. Nous
y
trouvons es
organisations
e
coopérations
ui
à la suite
des structures
ocio-économiques
ans les
quartiers, egroupent
ouvent es
gens
d'un mêmemétier.
'unité
territorialest définie
ar
e
murde la
ville
et même
espectée ar
e diable.
Le
dyable
n
firent
artir
Luez
qu
il
entrerent
n
vile
Peu li valut contre us (sc les saints) a gille (28)
L'importance
e la ville
pour
Gautier st
ignalée
ar
e nombre
es
textes
dans
esquels
elle
est le lieu
d'action.
L'auteur
y
trouve
on
public
qu'il
doit
partager
vec la littératureourtoise
t
d'autres
«genres»
uxquels
Gautier
reproche
eur
caractère
e
fiction
29).
En
quelque
sorteon
peut
dire
que
l'auteur choisi
a
villecomme ituation e
communication
ominante ar
l'expression
e
sa fascination
our 'hagiographie
st recouverte
ar
es
ques-
tionset problèmes u'il rencontreans es conditionsociales.Le choixd'un
texte
pour
'analyse
ui
suivra,
donc été nfluencé
ar
e
besoin
d'interpréter
la réalité
ociale
ontemporaine
ui
se manifeste
ans
ous es
textes,
e même
que
es ambivalencesonctionnelles
our
des
«lecteurs» ifférents.
(27)
Cf.J.
Le
Goff,
u
Moyen
ge
«Temps
e
'Eglise
t
temps
u
marchand»,
ans
Annales
.S.C.
1960,
p.
417-433,
t
Id.
«L'apogée
e la
France
rbaine
édiévale»,
loc. it., .269-272.
(28)
GAUTIER,
'un
chevesqueui
fu
Tholete
I
Mir.
1)
v.
1828-1831.
(29)
Cf.
b.
v.
2265-2335,
20
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 23/145
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temps
l
veut horrifieron auditoire
ar
les
conséquences
u
péché pour
l'âme. Sur
e
plan
de
l'argumentationeligieuse
n
ne trouve iende
nouveau.
A l'époque le cultede la ViergeMarie taitbienétabli t le pouvoir e son
intercession
ncontesté. omme
a
plupart
es
ecclésiastiques
son
époque
Gautier
ui
dans
un
autremiracle
31)
se
plaint
de la mauvaise ormation
des
prêtres,
e
se
rend
pas
compte
des
problèmes héologiques
ue pose
le
cultedes saints
t
de la
Sainte-Vierge.
xcepté
ette olontémanifestee ren-
forcer
a dévotionmariale
l
y
a
un
autre
ujet
u
centre e
l'argumentation
la relation
ntre
ondition ociale
et
vie chrétienne.
e
sujet
st très
discuté
au
Xnie siècle et la
demande
'un
retour des formes e
vie
«simple»
t
«pure» ouaitun rôle mportantans es mouvementshérétiques»u Midi.
La
critique
de la
luxure
et
de
la simonie ntrées
ans
'église
st devenue
presque
un lieu
commun
l'époque
32).
Le
mouvement
es
Frèresmineurs
qui
sont en train
de
s'organiser
ans
es
villes,
ropageait
vec
grand
uccès
une
éthique
de
simplicité
t de
pauvreté.
Nous
retrouvonsussi les
traces
de
ces discussions
ans
es textes
e
Gautier t
-
à
première
ue
-
le
miracle
reprend
es
arguments
raditionnels
n faveur
e
a
pauvreté.
Par ce
myracle
uez
savoir
Que
mainte me trébuché
t
mainne
Ou
fons
d'enfer
ichece umainne
Et
povretez
auvemainte
me.
(1,
19,
v.
502-505)
Gautier
ous
donne
ci
le
sensvoulu
pour
un
groupe
e
récepteurspéci-
fique.
Comme
fonction
u
texte l
recommande
ux
<r
ovres
om
t
tu,
povre
fame»,de s'abstenir u péché.Cettenégation eYimitatioe réfère videm-
ment
u
péché
du
riche.
es
pauvres
ont
nvités ne
pas
convoiter
es mauvais
biens
emporels,
savoir
'argent.
Probablement
e
cynisme
e
l'argumentation
'est
apparent
u'au
ecteur
moderne. ans les
passages
ui
suivent
irectement
la
fin
de
'action,
Gautier
a
changé
de
rôle.
Le
narrateur
terminé
on
histoire
t
le
prêtre
ontinue
sur
un
ton de
sermon.H donne
une
interprétation
u
texte
qu'il
vientde
(31)L'évolutionu systèmee l'éducationstperçu arGautieromme écadence.Cf. IMir. 1)v.1069-1147.
(32)
Cf.
M.
Mollat,
es
pauvres
u
Moyen
ge.
aris
978,
.
147-164.
22
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 25/145
raconter t
passe
à
un
autre niveau
sémantique.
e
récit du miracle
tait
centré
ur
les bénéfices
pportés
l'homme
par
la
Sainte-Vierge
ui
dans
la «queue» disparaît omplètement un élément ui n'estpas typique our
les
«queues»
-
et Dieu a
remplace
omme
ersonnage
ranscendant.
e même
Gautier ite
explicitement
a
Bible,
ncore
ne
chose ssez
rare,
t
nous
vertit
des rusesdes
pécheurs
encontrésans
es villes. 'usurier n
fait
partie
mais
comme
ui,
ls ne
seront
pargnés
i de a
«maie
mort»
ni
de a damnation
33).
Le
changement
e
place
entreNotre-Damet Dieu
pourrait
rriter
n
lecteur
avec
une
formation
héologique,
ais
pour
e
public
médiéval
e
ne fut
u'un
signe
armi
'autres
our
ui
ndiquer
e
passage
un
autre
genre».
6.
Perspectives
e lecture
On
veutbien
croire
ue
l'intention
e Gautier e imite vouloir
révenir
son
public
contre
es
dangers
e
la
cupidité pourtant
es
vers ont es seuls
dans
e
miracle
ù
il
y
a
une corrélation
ntre a
pauvrété
omme
ualité
n
soi
et
le salutde l'âme. Avant 'entrer ans
e
débat,
l
faut
ouligneru'une
lecturedans e
sens
ndiqué
par
'auteur este
oujours ossible
t
même
pro-
bable
pour
un
public
médiéval u courant e
l'éthique
de la
pauvreté
e
son
temps.
Aussi l n'est
pas
dansnotre ntérêt 'insister
ur
a
question
e savoir
si les éléments
rouvés
ans e texte
ont
e résultat
'une
position
héologique
fort
éfléchie
u
d'une
attitudenconsciente.e
qui
nous
préoccupe,
e
sont
les
fonctions
ossibles,
ndicateurs
es
ntérêts
estés
iffus
our
e
«lecteur»
lui-même.
L'ambivalence e la pauvreté ans e texte e manifeste ans a position
tenue
par
a
pauvre
emme.
ien
que personnage
ositif,
on
rôledans
'action
est
peu
élévé. Elle
appelle
e
prêtre,
ouffre t meurt.Au
débutnous
appre-
nons
quelques
détails
ur
sa
situation
ociale
:
une maison
misérable
rès
du
mur
de
la
ville,
e lit
de mort
dur
avec
des
couvertures
imples.
a
seule
particularité
e
cette
vie
digne
d'être
racontée,
oucheà
la dévotion
u'elle
avait
our
Notre-Dame
dès
qu'elle
avait
mendié ssez
d'argent,
lle ui
achetait
des
cierges.
es
véritables érités
ésidentndéniablementans ettedévotion.
(33)
Cf.
GAUTIER
I
Mir.
9)
v.
560-572.
23
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Elle
honore
Notre-Dame,
lle
réclame
e
prêtre
our
es derniersacrements
et
quand,
un instant lle
croit
ue
celui ne viendra
as,
elle recommande
on
âme à la
Sainte-Vierge.
La
mere
ieu
piteusement
Vers a viellete 'est
tornee
<rO,
u,
me
boneeuree,
Fait a
pacele
glorieuse
Ne
soiezmiez
peureuse,
Mais vien 'en ors eürement.
Je
t'enmenrai
oieusement
Devant
mon
il,
e roide
gloire
Eue
m
1
s
en
grant
memoire:
Se
ťiert
meri anznule
in (1,
19,
v.
348-357)
Si
ce mérite streconnu
ar
Notre-Dame,
l est
aissé
u lecteur
'y
ajouter
la
pauvreté
e la
femme. l
peut
le faire
ans
en être
ontraint
ar
e texte.
Dans le manuscritui a servi l'édition, oustrouvonspposédans e titre
le
riche t la
veve
fame
Cette
qualité
de veuve st
aussi
mportante
ue
sa
pauvreté our
définir
a
personnalité.
n
pourrait
n
voir
un autre ndice
indiquant ue
cette
pauvreté
'est
qu'une
qualité
neutre,
ui
seulement n
correlationvec d'autres
ualités,
ermet
ne
valorisationéfinitive
u
person-
nage.
Dans
la situation onnée
es connotationse
«pauvreté»
t de «solitude»
sont
pour
e moins
mbivalentesar
elles
renvoient
ussi bien à des valeurs
monastiques,
a
pauvreté
postolique
t
la fuite
du
monde
34),
qu'à
une
condition ociale
qui
contient es
angoisses
ousjacentes.
oursurvivreans
le milieu
urbain es habitants
herchaient
appartenir
des
formes
'organi-
sation
qui
leur
garantissaient
n
minimum e
sécurité
35).
Une vie
pauvre
et solitaire
n
ville
pouvait
voir
es mérites
ux
yeux
d'un
auditoire
médiéval,
elle
ne
e
poussait
ertainement
as
à l'imitation.
Le
jeune
prêtre
st
pour
ainsi dire e
véritable
rotagoniste
ositif.
on
entréefait
disparaître
a
vieille
femme
omme
cteur.
i le
public
pendant
(34)Cf.M.Mollat,espauvres. ., oc. it., .97-10.
(35)
Cf.
.
Genicot,
e
XHIe iècle
uropéen
Paris
968,
.
280-283.
241
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quelque
vers
eut
s'interroger
e
caractère e
celle-là,
l
est
du
côté
des «bons»
dès la premièreignede son introduction.arsa jeunesse, a simplicitée
ses mœurs t
sa
place peu
élevée
dans
a
hiérarchie
e
l'Eglise,
ui
aussi
peut
évoquer
a
connotation
e
pauvreté.
eulement a
position
e localise
par
d'autresactivités
ui
font
de sa
pauvreté
ne
qualité
négligeable.
ans le
concept
de
religiosité
ropagé
ar
Gautier l tient e rôledu
prêtre
ui
remplit
ses
devoirs nvers a
communauté
es
croyants.
a
cura animarum
st sa
principale
ccupation
t en tant
qu'administrateur
es
sacrements
l
repré-
sente
'autorité,
a fonction t le
pouvoir
e
l'Eglise.
Elle
est reconnue
t
con-
firmée ussi bienparNotre-Dameue par es anges ui s'agenouillentevant
le
corps
du
Christ
pporté
ar
le
prêtre.
l
est
e seul à
connaîtrees diables
assemblés utour
du lit du
riche.
Tandis
ue
le
«mauvais»
rêtre
ertde
bouc
émissaire
our
toutes
es
agressions
t
critiques
u
public
contredes
abus
dans
'Eglise,
e
jeune
prêtre
st
honoré
la fin
par
une
nouvelle
pparition
de
Notre-Dame
ui
reconnaît a sainteté
t,
dans
un
sens
plus arge,
elled'une
Eglise
oncentrée
ur on
«véritable» evoir ans a
société
36).
Du côté des protagonisteségatifsl y a des ambivalencesextuelles
d'une
autre
manière.
i
pour
a vieille emmel
était
question
e savoir i
sa
pauvreté
joutait
sa
position
ositive,
l
faut
e
demander
i
le
personnage
de
l'usurier
orce
un
public
composé
de
non-pauvres
à
une dentification
avec ce
pécheur.
dentificationécessaire i l'auteur
veut modifier
ar
ce
texte es
attitudes t les
façons
d'agir
de
son auditoire. omme a
pauvre
femme,
e
riche est
un
personnage
ypique.
A
partir
e son
entrée l
tient
le rôle
du
pécheur
t rien
ue
du
pécheur.
anséléments
ositif
omme
eu
de
personnagesachésdupéchédans esmiracles,l n'invite uère une dentifi-
cation.
Le
lecteur ura
peine
à
se retrouver
ans
es
qualitésnégatives
e
ce
protagoniste.
est
décrit omme
'homme e
plus
riche
ue
l'on
connaisse
et
cette
ichesse
st
basée
sur
une recette ussi
méprisée
ue géniale
t
simple
Li
usuriers
iches
stoit
Car
deus
por
trois oz
ors
prestoit
(1,
19,
v.
41
sq.)
(36)
Cf.
GAUTIER
I
Mir.
9)
v.
474488.
25
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Cette définition ourte et précisenous apprend u'il est «banquier»,
un
métier e
peu
d'estime
u
Moyen
Age,
ouvent
xercé
par
des
Juifs
t des
Lombards,
eux
groupes
ejetés
ar
a société t victimes la
fois
du
fanatisme
religieux
t d'un
racisme ombiné
'envie
37).
Sa
cupidité
e
connaît
as
de
bornes
ar ce
péché
est
sans
remède.
Celui
qui
en est
atteint
n
sera
perdu.
Il
est
possédé
ar
ce
péché,
omme
mordu
ar
un
chien
nragé
38).
La
damna-
tion de
son
âme
est
sûre
d'avance
on
l'apprend
u vers
0
-
et ni
toutes
ses
richesses,
i ses
amis
ni son
prêtre
n
peuvent hanger
e sort.
Même
e
«bon»
prêtre
rend
peur par
la multitude e diables
que
se
présente our
emmener'âme
du
riche.
Les
personnages
ssemblés
son
lit de mort
ont
épris
de
convoitise
t menés
ar
des
ntérêts
ersonnels.
ls
'aiment
urement
commedit e mauvais
rêtre
39).
En
somme e
riche st
plus
solitaire
ue
ne
l'est
la
pauvre
vieille
t
même
'âme du
richedoit
reconnaître
près
a
mort
du
corps
u'elle
a mérité
juste
titrea damnation.
On
peut
constater
ue
le
miracle
ose
plutôt
a
question
de savoir i
le
lecteurpeut se retrouverans l'attitude écheresse u protagoniste,abab
et
convoiteux
i
«parfait» u'il
est
à
peine
possible
de
l'égaler.
a
richesse
est
pourtant
eulement ne
conséquence
u
péché,
'inversione
'argument
la
richesse
ésulte
névitablement
e
péchés
-
ne fait
ustement
as
partie
du
texte,
mais
du
savoir
ollectif
'une
bonne
partie
de la
société
médiévale.
Un lecteur
ui
se
sentait
oncerné
u
troublé
ar
ce
reproche
atent
ouvait
être
renforcé
ans
ses
scrupules.
eulemente
texteest aussi
très
disposé
provoquer
u
soulagement
n refoulanta
connotation
ien
nstitutionalisée
«richesse»gale «péché».Tout ecteur euts'estimermeilleurue leprotago-
nisteriche
du
texteet
pour
es remords
ui
restent
l
peut
suivre
e
conseil
donné
au «bon»
prêtre
ar
Notre-Dame,
savoir
aire
u
bien avant
a
mort
pour
e
gagner
e
paradis.
(37)
Cf.
J.
Le
Goff,
L'apogée
e a France
rbaine
édiévale»,
oc.
it.,
.
353-356.
(38)Cf.GAUTIERIMir. 9)v.52-60).
(39)
Cf.
b.,
v.
152-154.
Preudom
stoit,
ertes ar
u.
/
Tant urement'aime e mon
euer
Que
aissierel
uis
nul
uer.)
26
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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7.
Complexité
ociale t
perception
u
monde
Avec comme
ntérêt
majeur
de
critiquer
u de
«démarquer»
'idéologie
soujacente
ce
miracle
n
pourrait
n
rester ce
point
de
l'interprétation.
Dans
le
texte se
manifeste ne tendance
nier a valeur
thique
de la
pau-
vreté.
Si elle
n'est
qu'occasionnellement
ttachée
ux
protagonistesositifs,
elle est
d'une
importance
égligeable our
différencier
e
«bon» et
le
«mau-
vais»
chrétien.
ette
bservatione
confirme
ar
touteune
polémique
ontre
un
groupe
ue
Gautier
raite e tous es
noms
t
qu'il
accuse
de
se
déguiser
derrière ne faussepauvreté. a simplicité e leur vien'estque hypocrisie
et
uxure.
Preudome e
sont
as
tot il
Qui
baissent
uel et e
sortii
Sachiez
por
voir
ue preudom
us
Ne set
faire
e
quatinus,
Le
begin
e e
pappelart
Car lnesetnoient e Vart
Ne riens en
daigneroit
avoir
Car
riens
e
prise
el avoir.
Preudom e
seit
se
Diex me voie
Fors
que
plainne
evre t
plainne
oie.
Je
voi
se Diex medoinst
oneur,
Que
cil
as,
il
fratre
meneur
Quipar
ces voiesvont
ranblant
Font
belechiere t bel samblant
Et
belements
gens
arolent
Maiscil
begin
'ire
m'afolent.
Cil
pappelart
il
ypocrite
Une hiere
ont
i
afflite
Que
par
samblant
e
font
lus
uste
Ne
fula
none ainte uste
.
.
(40)
(40)
Cf.
GAUTIER
I
Mir.
1)
v.
1417-1436.
27
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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On
peut
aussi
remarquer
ans
le
texte
une
fonction
e
soulagement
pour
es remords
es
riches,
t
de
même
a
possibilité
e trouver es boucs
émissairesesponsables our tous les maux du monde, 'avaricedes riches
bourgeois,
ne
église
à
laquelle
appartiennent
es
prêtres
onvoiteux t le
manque
de
support
encontré
ar
le bon chrétien
la vieille emme
failli
mourir eule et sans
confession,
e
jeune prêtre
st boudé
par
son
supérieur.
Dans
es miracles e
Gautier
ucun
groupe
ocial
st
exempt
e
critique.
Le
concept
de
type
de fascination
ous
permet ourtant
ne
nterpréta-
tion
qui dépasse
es
positions déologiques
ousjacentes
ui
se
manifestent
dans
la corrélation es éléments
u
savoir ollectif ans ce texte. Partant
de l'hypothèse 'unegrandenfluence e l'inconscientans a productiont
réception
es miracles n
peut poursuivre
'analyse
u
textedans a direction
donnée
par
une
théorie e l'évolution es
structures
u savoir
ollectif.
ans
pouvoir
ntrerci dans es détails
e
cette héorie
roposée ar
e
sociologue
N.
Luhmann,
n
peut
caractériser
e modèled'évolution
ar
'idée du
change-
ment
du
«style
de la formation
u
sens»
41)
dans
a
culture rbaine
médié-
vale. Le
«style»
médiéval
eut
être décrit omme
binaire,
elui de
l'époque
moderne ommevariable, ar
on
peutattribuer
es valorisations
hangeantes
aux
phénomènes
elon
es donnéesdes situations
andis
ue
dans e
«style»
médiéval
es valeurs
ont attachées ux
phénomènes
t indifférentes
ux
situations. ans
le
bas
Moyen
Âge
nous trouvons on nombre
e
textes
ans
lesquels
e manifeste
a
perception
'une
complexité
u
monde
qui
n'est
plus
à
interpréterar
les structuresraditionnellesu savoirmédiéval. e modèle
des trois «ordres»
doit être
élargi,
a
perception
u
temps
'accorde
des
aspects ragmatiques
t
cettemultitude
'éléments
ouveaux
u savoir
ollec-
tif n'entreque difficilementans une perspectiveénéralisanteu monde
chrétien.
ans cette
perspective
es
hétérogénéités
es
champs
u
savoir t es
ambivalences
u
sens
dans e
miracle Dou
riche t
de la
veve
ame
obtiennent
de l'intérêt
our
'histoire
ociale de
l'époque.
Deux vers
ue,
sous
un
autre
intérêt
d'interprétation
n
aurait
pu négliger
eviennent
insi
significatifs
comme ndices e
complexité
u
savoir
ntrés ans
ce texte le sort es
âmes
de
la
femme t
du
riche
y
est motivé
ar
la
constellation
es
planètes
ous
(41)Cf.N. Luhmann,Uber ieFunktionerNegationnsinnkonstituierendenys-
temen»,
ans H.
Weinrich
éd.),
Positionen
er
Negativitât».
foetik
nd
Hermeneutik,
vol.
VI)
München
975,
.
201-218.
28
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 31/145
lesquelles
ls sontnés.
L'apparition
e
'astrologie
ans e texte
st
urprenante
car elle
n'est
pas
motivée t n'a
pas
de
suite
ni
pour
'action
ni
pour
on
nter-
prétation ans a «queue». C'est simplementn élément 'unautre ystème
du
savoir
que
le
religieux,
ui
est manifesté ans e texte ans aucun
essai
d'intégration.
a
position
de
l'astrologie
ans le savoir
ollectif
médiévale
reste
récaire
42).
Dans
la
perspective
e
l
évolution
u
savoir
n
autre
ujet
du
textemérite
encorenotre
ttention la dimension
u
corps
t
des douleurs.
ans
a tradi-
tion chrétienneien établie 'âme
du
riche
va souffrires
peines
orporelles
pour
es
péchés
commis
ar
ui.
Déjà
sa mort st
pleine
des douleurs
ont
a
descriptionaitet doitfairepeurau public.Les peinesde l'âmedans 'enfer
sont
en
grande artie omparables
la
pourriture
u
corps,
e
qui
est très
longuement
xposé
devant
e
public.
Déjà
pendant
a vie e riche
st
possédé
par
le diable
mais
seulemente
bon
prêtre
eut
comprendre
ettevéritable
raison
de son
comportement.
'entourage
e l'usurier n voit
la
responsa-
bilité ans a
maladie.
Plus
tost
u
il
peut
son
seigneur
Est
repaviez, ui
Vatendoit
Chiez
'userier,
ui
s'estendoit
Et
dejetoitambes
t
bras
«Ostez, stez,
ait
l,
ces chas
Ja
m'arontes ex
esragiez
>
Tel
peür
por
peu
ne desve.
Ce dist hascuns tJe uit
u
il
reve.
C'est imalgesui l'argue.» 1,19,v.286-295)
A
part
ces douleurs ien
motivées
u
riche
l
y
a
le deuilde ses
parents.
Comme ls
plainent
lus
son
corps
que
son âme
ce
deuil n'a
aucun résultat
pour
e
riche.
Une
troisièmeorte e
peines, prouvées
ar
a
femme
mourante,
est
expliquée
par
les bonnes
conséquences ui
en
résultent.
otre-Dame
elle-mêmen donne
'explication
u
public.
(42)Commeemiracle,'astrologiest usceptible'unnstrumentalismeétachéu ys-
tème e l'ordre ivin
u'elle
tait
ésignéeprouver.
f.A.
Maury,
a
magie
t 'astro-
logie.
aris
978,p.
51-189.
29
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 32/145
«Encor,
amen istera
mie,
Si
corn
moi
amble,
ou cors
Vame
-
Bele
fille
fait
Nostre
ame
Travittier
aisun
peu
le cors
Ançois ue
Vame n sse
ors
Si
qu espuree
oit
t
nete
N
Ançois
u
en
paradys
a
mete
(1,
19,
v.
270-276)
On
peut
y
voirune tendance
ui
va se concrétiser
t
s'accentuer ans
a
culture rbainemédiévale. a douleur t la mort ont névitablementiées
au sort
humain t seront
perspectivées
e
plus
en
plus
comme
un élément
«égalisateur»,
savoir n
phénomène artagé
ar
tous es hommes ans
que
l'on
puissey
voir
un sens.
Comme
e
sont des
sentiments
ue
l'on
ne
peut
pas
nier
ls
exigent
ne réflexion
ur es causes
des
douleurs.
arces sentiments
désagréables
e
corps
exige
'attention
e l'homme.
Nous
en retrouvons
n
indice
pour
cette contrainte
xercée
par
e
corps.
Les
réponses
onnées ra-
ditionnellement
ar
la
religion
ourexpliquer
es
douleurs
t la
mortne sont
plussatisfaisantesl'époque.Quand a vie surterre rend nevaleur ccrue,
les
douleurs,
es
maladies t
la
mort ontdes
perspectives
roublantes.arcon-
séquent
e
corps
de
l'homme
eprend
ne
importance
ouvelle
ui
se remar-
que
dans
e
texte.
Bien
que
le
sens du miracle
oit
concentré
ur e sort
de
l'âme,
nous
rencontrons
a
Sainte-Viergeour
a
première
ois
dans e rôle
de 'infirmière.
La mère ieu d'unetoaille,
Qui
blance
st
plus
que flors
e lis
La
grant
ueur 'entor
on
vis
A
ses blanches
mainsH
essuie.
1,
19,
v.
228-231)
En
somme,
es douleurs
nt
besoin d'une
explication
ue
l'on cherche
en
corrélation
vec e
comportement
e l'homme. e fait
ue
même es
hom-
mes
qui
vivent
elon
es
«normes» hrétiennes
e
soient
as
sans
douleurs t
que les douleursdes «justes»aient une valeur péciale ommedans e cas
des
martyres,
émontrent
ne
évolution
ans
e savoir ollectif.
our Gautier
30
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 33/145
les douleurs
onten
somme
motivées
ar
a
peccabilità
e l'homme.
Même a
vieille
femme
leine
de
dévotionmanale
n'en est
pas
exclue.Elle
doit
épurer
son âme.On
peut
en déduire
ue
le
péché
est névitablementié à la viehu-
maine t la
grâce
endue
u
jeune
prêtre ar
une
mort
ssez
prochaine égale
à
une courte
ie
sans
beaucoup
de douleurs n'est
plus
tellementtonnante
pour
un
lecteurmoderne.
i le
péché
est
névitable
a douleur
'est de même.
La
peccabilité,
a
douleur
t la
condition
ociale
sont
ainsi des
indices
our
l'évolution
u
savoir
dans e sens
du
changement
u
«style
de
la
formation
du sens»
8
Une
religiosité
oly
onctionnelle
Depuis
quelque temps
éjà
nous avons
prousuivi
'interprétation
u
mira-
cle
sous
a
perspective
u
manque
d'homogénéité
e la
religiositéartagée
ar
Gautier.
Un des
intérêts
e
base
pour
le
croyant
st
de
pouvoir
'orienter
dans ce
monde
t
organiser
es
actions
d'après
es normes
hrétiennes.ans
le miracle euls les deux protagonistesui honorentNotre-Damen sont
capables.
La femme onnaît es nécessités
t
les
moyens
pour
le
salut
de
l'âme
et
le
jeune prêtre
st le seul à
percevoir
a véritable
ature es choses
autourde lui.
Cette
possibilité
st
exclue
pour
es autres t même 'évocation
de
Dieu
n'y
change
ien
pour
e «mauvais»
rêtre
43).
Pour
e
public
e
pro-
blème
consistedans la nécessité
e
s'identifiervec des
aspects
des deux
groupes
e
protagonistes.
a dévotion évélé a
perspective
véritable»
ur
es
événements,
ais
le
péché
'obscurci.
i
la
peccabilité
st innée
à
l'homme
il
y
a
toujours
nreste e
peur
devivre
veuglement
ans e monde ans on-
naissance
même
de ses
propres échés.
De
plus,
a solution rouvée
our
es
adeptes
de
Notre-Dame
ontient omme
seule
règle
de
comportement
le
remède tous
es maux résulte e a dévotionmariale. ette olution
mplique
un
système
e valeurs
t
de normes
hrétiennes
tablies
qui
sont de
plus
formulées 'une
manière
énérale
t
négligent
a
complexité
roissante
e la
sociétémédiévale.
e conseilde faire
du
bien donné u
jeune
prêtre
t
ainsi
au publicde Notre-Dame, e peut que refoulere problème e distinguer
(43)
Cf.GAUTIER
I
Mir.
9)
v. 399-404.
31
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entre e bien et le mal. On
pourrait
ajouter
es
dangers our
a
religion
hré-
tienne e personnifier'aspectde la grâcedivine arNotre-Dame44) quinon
seulement ansce
texte
e
manifeste
ar
e
doublement
e Dieu
dans
'aspect
de la
grâce
Notre-Dame)
t celui
de
Dieu
«entier»
ans
e
sermon. eulement
comme
oint
final
nous voulons
lutôt ouligner
n
aspect
de
cette
eligiosité
qui
renvoie
à
l'époque
moderne.
a
dévotionmoríale
st
caractérisée
ar
une
religiosité
e rites
qui
ne
sont
en
relation
ixe
avec
aucun
système
e
valeurs
Ainsicette
forme e dévotion
eut
s'adapter
ux évolutions
u
sys-
tème de
valeurs
hrétiennes
ans
que
le
croyant
'en
aperçoive
ar elle se
référéu(x) système(s)n rigueur. ettereligiositéormelleeut ervir e fac-
teur
ntégrateur
our
tous es
groupes
ociaux.Tout
e
monde
eut
y
chercher
de la
protection,
e
pauvre
peut
y
articuler
es désirs
our
'amélioration
e
sa
situation,
e
marchand
eut
commencer
es ivres
e
comptabilité
vec
une
prière
Notre-Dame
finde faire
prospérer
es
entreprises,
t le moine
peut
en
faire
une manièrede vie sans être contraint
une
position
héologique
bien
définie.
(44)
Cf.
W.
Delius,
etcMchte
er
M
rienverthrung.
ünchen
963,
.
149-245.
321
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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D
'
une
abesse
que
N.D.
deffendi
e
grant
ngoisse
B.N.
(N.
A.)
Fr.
24541
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 36/145
François-Jérôme
EAUSSART
«
D'UN CLERC
GRIEF MALADE
QUE
NOSTRE
DAME SANA »
Réflexions
sur un
miracle
(
1
Voir
.F.
Koenig,
es
Miraclese
Nostreame
ar
Gautiere
Coinci,
roz,
1970,
ome
,
p.
VII
34
Les Miraclesde Nostre
Dame écrits
ar
Gautierde
Coinci,
prieur
e
la
paroisse
Saint-Médard à
Soissons,
'inscrivent ans
ce
début
du
XHIe
siècle caractérisé
ar
une trèsforte
opularité
u
culte mariai
iée,
entre
autre,
l'apparition
e nouveaux
rdres
monastiques.
armi
ceux-ci,
es
ordresmendiants, ominicains n
particulier,
mais aussi
Franciscain,
ui
se
réclament
précisément
e la
Vierge
Marie.
Dominique
assure
que
celle-ci,
ors
d'une
apparition,
'a
engagé
à
fonder on
ordre.
François
de
son
côté tiendra des
propos
similaires.
L'œuvre de
Gautier,
quantitativement
onsidérable,
rend
donc sa
place
à
l'intérieur
'un
univers
iscursif
ui
tend à valoriser
e
personnage
de
Marie
jusque
là
considéré omme
un
personnage
e second
plan.
Les
Miracles
obtinrent
n
succès
appréciable
au
Moyen-
ge
-
le
nombremportante manuscritsarvenususqu'à nousen témoigne ils
furent
xtrêmement
opulaires uprès
des
lecteurs/auditeurs
édiévaux t
il
est
toutà fait
probable
qu'ils
exercèrent
ne influence
on
négligeable
sur
un
grand
nombre e textes
ittéraires
ostérieurs
ceux-ci 1
.
Par
delà
le
discours
videmment
difiant t
apologétique
ue
Gautier
e
propose
de
tenir
<
A
la
loenge
t a la
gloire,
En remembrancet enmémoire
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 37/145
De la roïne
t
de la dame
Cuije
commantmoncors tm' me
A
ointes
mains oir t
matin,
2)»
son
œuvremanifestea volonté e
compenser
a
trop grande
abstraction
d'une
religion
monothéiste,
ntellectuelle
t souventmal
perçue
par
les
fidèles en
privilégiant
n
personnage
sacré
plus proche
de la
piété
populaire.
La traduction u
latin,
angue
des
clercs,
u
français,
angue
des aïcs
est,
cet
égard
out
fait
ignificative
«
Miracles
ue
truis n
atin
Translater
oelen rime t metre
Que
cil
et
celes
qui
la letre
N'entendent
as puissent
ntendre
Qu'à
son service
ait on tendre
(3)»
Marie,
en
effet,
a
bénéficier
ans
la
pensée
médiévale
t dans Les
Miracles de Gautierd'uneposition out faitparticulière, lacée sous le
signe
de l'ambivalence. lle est
bien sûr a mère
du
Christ,
la foisfille t
mère
de
Dieu,
mais elle sera aussi
la
«Dame»,
la
«pucelle»,
avec tout ce
que
ces
expressions
euvent
voir
de connotations
errestres.
'expression
Nostre
Dame,
directementirée
du
vocabulaire
médiéval,
ate d'ailleurs
du Xlle siècle. Elle était
pourtant
fort
peu
usitée
jusqu'à
ce
que
Saint-Bernard
ui donne
'importance ue
l'on
sait.
Les Miracles donnent
à voir a
Vierge
omme
un
être
humain
perçu
dans un
rapport
ermanent
de
proximité
t de
disponibilité,
t
a relation
ui
s'instaure ntre elle-ci
t
la
multitude
omposite
des miraculés
non
seulement
n'exclut
pas
cette
dimension
errestre,
harnelle
même,
mais bien souvent a
privilégie
singulièrement.
es récitsdes miracles
de
Marie
qui
s'inscrivent
resque
continuellement
ans
cette dualité
ambigüe
servent
fréquemment
e
support
à
toute
une
fantasmatique
du
désir
masculin dont les
lecteurs/auditeurs
édiévaux 'étaient
robablement
as
conscientsmais
que
le
lecteur
moderne»,
ans
réduire e
texte ce seul
aspect,
ne
peut
totalement
gnorer.
(2)
Prologue
e
Gautier
e
Coinci
ux
Miracles
op.
it.
ome
p.
1
(3)
ibidem
35
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 38/145
A
cet
égard,
'histoirentitulée
«
D un
clerc
grief
malade
que
Nostre
Dame
Sana
»
4)
illustre ssez
bien les
quelques
réflexions
ui précèdent.
Soncontenu a placedans la sériedesguérisonsmiraculeuses péréespar
Marie,
ui
constituent
ne
mportante art
des deux recueils e Gautier.
Il
s'agit
d'une
pièce
relativementourte 176 vers
ctosyllabiques
contant 'aventure
d'un
prêtre
tteint,
la
suite de ses
manquements
répétés, ar
une maladie aussi
mystérieuse
u'incurable
t
que
la
Vierge
guérit
dans des circonstances out
à
fait
remarquables.
Le.
déroulement
narratif
e
ce
miracle
eut
tre
décomposé
n
4
séquences
1 -
Un
clerc,
oublieux
de
ses
devoirs,
se
dissipe
et se
donne
entièrement
u
siècle,
devenant,
comme le dit Gautier «seculers a
demesure».
1
o
te
ois,
malgré
a
vie de
débauche,
il
n'oublie
amais
de
prier
Marie e.)
ui
il
a
placé
toute
a dévotion.
2
-
Ce
cli rc
st
frappépar
une maladie nconnue.
l doit
s'aliter.Sa
maladie
empia
rapidement,
i bien
qu'il
devient ne sorte e monstre
ont
tout e monde
e
détourne.
Véritable
harogne
ivante,
l
repose
ur
son it
«com
une soche»
au milieud'une
épouvantable
uanteur.
3 - Un ange apparaîtalors qui, au cours d'une longue supplique,
implore
NotreDame
de ne
pas
laisser
dans un tel
état
un homme
ui
l'a
toujours
imée.
Cettedernière
e décide
à intervenir
t,
se matérialisant
uprès
de la
coucheoù
gît
e
clerc,
dévoile on
sein,
e lui
donne à têter
uis
'arrosede
son ait.
4
-
Le clerc e réveille
uéri, hange
radicalement
e
vie,
e
cloître t
passe
e restant e ses
ours
à
glorifier
elle
qui
l'a
sauvé.
Ce
résumé
ien
évidemment
éducteur
e
permet uère
de se rendre
compte
de la
richesse
u textede Gautier
ant
ur
e
plan sémantique ue
surcelui
de la
métrique
5).
Il fait
néanmoins
pparaître
a
simplicité
hi
(4)
V.F.
Koenig,
p.
it. ome
I,
p.
122
t
uiv.
(5)
Gautier
e
'est
as
contenté
e
traduireesMiracles
u
Latin
u
Français
>
sur a forme
omme
ur
e
fond,
l
s'agit
'un
éritableravail
'écrivain.
on criture
a
été
ort
eu
tudiée
usqu'à
résent.
n
sait
ue
Koenig
'envisageait
ans
e
tome
de
son
dition.
e
travail
oétique
urprenant
uquel
e
livree
prieur
e Saint- édard
exploitationystématique
e
la
polysémie
e
certains
ermes,
eux
de
mots,
rapprochements
honiques
éfientouventatraductionittéraletfontarfoisenser
certains
extes
es
grands
hétoriqueurs
uXVe iècle.
36
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 39/145
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 40/145
Miracles ont
bien
des
égards
un véritable
atalogue
de toutes es
fautes
possibles, ertaines tantparticulièrementravespuisqu'il ne s'agit pas
moins
d'adultères,
de
grossesses
illégitimes,
de
déflorations,
de
mutilations,
arfois
même
de
suicides,
d'incestes ou
d'infanticides. t
même
i,
comme e
souligne
ustement
P.
Kunstmann
(7),
l'énormité
n'a
d'importance
ue
dans la
mesure où
elle
sert
à manifester
a
toute
puissance
de la
Vierge,
l n'en reste
pas
moins
que
cette
criture
u
péché
participe
à
encorede
l'ambigüité
ondamentale
ui
fonde es textes.
ar
ailleurs,
'intervention
e
la
Vierge
st dans une
certainemesure
onforme
aux
principes
e la féodalité
ui
voulaient
ue
le
suzerain
défende
oujours
son
vassal,
même
orsque
e dernier vait
tort
8).
Au salut du
pécheur
ne
seule
condition onc
que
ce
dernier
it
conservé u
fond
de
lui-même a
foi
t 'amour n la
mère
du
Christ.
Quoi
qu'il
en
soit,
ce
quasi-automatisme
e
l'intervention
ariale
et
son
caractère
épétitif
ont
e but conscient st
évidemment'édification
du
lecteur u de l'auditeurmédiéval
l'accumulation
es
récits ttestant
la
véracité
u
propos
ne
doit
pas
conduire
négliger
es textes u à les
considérer omme e
simples téréotypes
ce
qui
fut,
t est
parfois
ncore,
trop ouvent e cas.On se souvient e la réflexion e Gaston Paris à
propos
des
Miracles : «C'est
le monument e
plus
curieux
et
souvent
e
plus
singulier
e la
piété
nfantine
u
Moyen-
ge».
Ils sont moinsune
simple
traduction e
texte
l'origine
édigés
n latin
qu'une adaptation
e ceux-ci
à la
mentalitémédiévale t es
personnages ui
s'y
meuvent,
es actes
qu'ils
y
accomplissent
t es
propos
u'ils
y
tiennent
ont,
u delà des contraintes
rhétoriques
nhérentesu
genre
et
à
la
volonté
sthétique
e Gautier
-
même i
ce dernier a
dénie
-
un certain reflet
de la
quotidienneté
e
l'époque. Il y a aussi dans ces textesun «effetde réel» qu'il serait
regrettable
'ignorer.
D'entrée e titre
mêmedu miracle
prévient
e
lecteur n
annonçant
es
divers
onstituants
u
récit
«d'un
clerc
grief
malade
que
NostreDame
sana».
Les
actants
principaux
un
prêtre
et
Notre Dame
;
les actions
(7)
P.
Kunstman,
ierge
t
Merveille
Bibliothèque
édiévale,0/18,
981,
.
25.
(8)
Voir
.P
J.M.Ahsman
Le culte
e
a
Vierge
t
a
ittérature
rançaise
rofane
du
Moyen
ge,
Utrecht,
930.
38
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 41/145
essentielles
une
maladie et une
guérison
miraculeuse
9).
On
peut
y
voir
la mise en place de deux lieuxantithémiques d'un côtéle terrestrele
clerc/le
maladie),
de
l'autre
le céleste
Marie/le
miracle).
La
rubrique
fonctionneien ci comme
ne
sorte
e
programme
e lecture.
Le clercdont
a
culpabilité
st
gnorée
de
tous se trouve
rutalement
atteint ans son
intégrité
hysique.
Maladie du
corps
et
maladie de
Tame.
Le
passage, implicitement,
onjoint
es
deux
termes en
désignant
a
première
omme une
conséquence
de la seconde.
Le mal
terrible
ui
dévore e
corps
du
prêtre
evienta
manifestation
isible
par
tous
cette ois
du mal secretqui rongeait on âme. Rapprochementout à faitnormal
dans
le
cadre
déologique ui
est celui des
Miracles La
pensée
médiévale
perçoit,
n
effet,
e
plus
souvent a maladie
comme
un
châtiment
u,
tout
au
moins
affecte elle-ci
de
connotations
éjoratives
10).
Cette
maladie
difficilement
dentifiable
sorte
de
gangrène
généralisée
emble-t-il
esten tout
as
particulièrementpouvantable
t surtout
rès
pectaculaire.
Gautier,
omme
plaisir,
n
détaille
d'ailleurs
onguement
es
symptômes
«
Les
gens
mordoit on
enragiez
Plusieurs
iist
mout
damagiez
S'on ne 'eüst
prist
t
oié.
Li
grans
maus 'eut
si
fannoié
Et si durement
'enraga
Qu'a
ses
dentz a
langue
esraga.
Ses
levres efors t dedans
(9) Onpeut oter,ans ouloirortern ntérêtxcessifcetteonstatation,ue
dans e
présent
écitouteses
rubriques
es
variantesontiennentes
éléments
ités,
e
qui
n'est
as
toujours
e
cas,
es
rubriques
ariant
onsidérablement
'unmanuscrit
l'autre.
Voir
ce
ujet,
ans
emême
uméro,
'étude eSharah hennafur esvariantes
des
ubriques
e
quelques
iracles.
(10)
La
maladie
eut
éanmoins
evêtirans
ertains
écits
neforme
ositive.
Elle
evientans
e
cas,
aradoxalement,
n
bienfait
ctroyé
ar
Marie son estinataire
pour
ui
permettre
'échapper
un
péril lus rand.
'est e
cas,
par xemple,
ans n
récite Gautieruidépeintneeune illemariée algrélle tfrappéear a Vierge
d'une
pouvantable
aladie
ui
ui
permet
'échapper
insi
ux
ssauts
moureuxe on
époux
tde
rester
idèle
ses
vœux
e
hasteté.
39
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Demaiga
toutes ses denz
Et de ses mains es doiseiist
Toz
demengiez
'il
li
eiist.
Si
li
enfla orment
i
vis
Nel
conneüst orn
ui
fust
is
N'i
paroit
elz ne nez ne
bouche.
Ausi
gisoit
orne ne
soche.
Orribles
rt
desmesure
S'ert i
puant
et
plainz
ďordure
Que nus ne edaignait eoir.
L'évolution
du
mal
qui
saisit
e clerc est
figurée
u
moyen
'une
sériede
métamorphoses
onstrueuses
ui
modifient
eu
à
peu
son
corps
t
dont
e
réalisme ait
penser
au
bestiaire
fantastique
de
l'iconographie
u
de la
statuaire
omane
êtres
zoomorphes
u
diables
grimaçants
e
certains
chapiteaux.
Corps
tourmenté
erdant
rrésistiblementoute
apparence
humaine,
envoyé
'abord du
côté de
l'animalité
par
l'évocation
u chien
enragé ui mord outce qu'il voit tqui bientôt 'autodévore, uisensuite
masse
nforme,
oursouflée,
nerte,
omparéepar
l'auteur
une
souche
enfin
our
finir
chose»
proprement
ndescriptible,
harogne ourrissante
que
nul
n'ose
plus
approcher.
Il
va
de soi
qu'une
dégradation
ussi
effroyable
e
peut
être,
pour
e
lecteur
médiéval,
ue
la
conséquence
d'un
châtiment ivin.
Ce dernier
frappant,
otons-le,
e
prêtre
par
où
il
a
péché
puisqu'il
a
pour
résultat
pratique
de
l'isoler
otalement
u
monde dans
lequel,
selon
Gautier,
l
se
complaisait
rop.
Pourtant
'intérêt
ssentielde
ce
passage
ne
réside
pasdans l'outrance
xemplaire
u
propos
bien
évidemment
pédagogique».
Le
discours
e Gautier
'articule n fait
ur
une
double
igne
hématique
partir
de
laquelle
vont
pouvoir
s'opposer,
dans la
narration,
e
corps
dégradé,
hideux
à
voir
du
clerc
d'un
côté,
et
de
l'autre,
celui,
resplendissant,
e
Marie
«
si
acesmeeet si
très
belle /
Que
nel saroit
angue
retraire»
ainsi
que,
dans
la
chronologie
u
récit,
un
corps putréfié,
véritable
adavrevivant t un
corpsguéri,
ain,
en
parfaite
anté,
lus
beau
qu'avant
:
«Plus
haliegre
e
trouve
ssez/C'onques
n'avoit devant
sté».
Corpsqui se déplaceravolontairementorsdumondepourse consacrer
celle
qui
l'a
sauvé.
Série
d'oppositions
ondamentales
utour
desquelles
va
40
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s'articuler
'ensemble
u
récit e
Gautier.
Figuration
précise
d'un
corps
humain en
décomposition pposée
à
une autre
figuration
celle
du
corps
de
Marie,
au sens
propre
indescriptible
uisqu'aucun
mot
ne
saurait
e
représenter,
ous
précise
Gautier.
Pourtant,
'il
n'est
pas
décrit,
l
est à
plusieurs eprises voqué.
Tous les
discours
irects
mis
dans le
récit
ont,
n
effet,
entrés
utourde
celui-ci.
l
est
difficile e
ne
pas
relever e
contenu,
urprenant,
es
prières
du clerc. Ces dernièresne glorifient as une entitéabstraitemais un
personnage
ont
'humanité
e
fait ucun doute une femme ont e
corps
est
représentémétonymiquement
travers es attributs
maternels
mais
aussi sexuels le ventre
t es seins
«
Li sains ventres
oit
beneïs
Qui
te
porta,
ois
Jhesu
riz,
Et
benoîtes es mámeles
Qui t'alaitierenti sont les.»
Lieux
au statut
pour
e
moins
mbigü
où se focalise a dévotion
ou le
désir
-
du
prêtre
t
qui
deviennent
es
supports
fantasmatiques
'un
discoursdans
lequel
l'invocation
ermet
'évocation.
Le
corps
de
Marie,
mis n
mots,
candé
à trois
eprises
ommeun
refrain,
eviente thème
des
discours
proférés ar
les
personnages
du
récit.
Anticipation
e l'acte
miraculeux
ui-même
ui apparaît,
n
quelque
sorte omme
a réalisation
dans a réalité
e la
fiction,
a
mise
en scène des désirs
iu clerc.Ses lèvres
et sa
langue,
organes
producteurs
de son
discours,
syntaxiquement
rapprochés
u
corps
de
la
vierge ar
'ange
dans sa
supplique
«
Ses bele evres
u sont les
Et sa
langue,
ui
tes
mámeles,
Tes sainz
costez t tes
sainz
flanz
Beneoissaient
n
toz tans
»
vont nfin ouvoir éellementpprocher'objetde leursprières de leur
41
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désir
: les
seinsde
Marie
11).
«De
son
doz sain
trait
a
mámele,
Qui
tant st
douce,
ade et
bele
;
Si
li
bouta
dedanz
a bouche.
Mout
doucement
artout
i
touche
Et arousede son
doz lait.
Point
ulminant
u
récit,
e
miracle
nnoncé
st
précédé
de
la
longue
supplique
de
l'ange
intercesseur
t surtout 'une
prise
de
parole
de
Marie
elle-même
«
Mon
sainz ventre tanthoneré
Et
beneï
par
tantes ois.
Insistancedans
laquelle
on
est fondé à
voir
autre
chose
qu'une simple
redondance
hétorique.
es
paroles
de
l'ange,
celles de Marie
qui
lui
font
directement
uite,
onctionnentn fait
commeune
légitimation
es
prières
du clerc t tendent annuler es connotations
rotiques
e celles-ci u tout
au moins eurcaractère mbigu.Ces discours ceux de l'ange,ceux de
Marie
-
dont
l'origine
est
évidemment
ivine,
précédant
e
miracle,
consacrent eux du clerc et resituent e
geste
de la
Vierge
dans son
contexte
eligieux,
acré.
L'organisation
de la
scène
miraculeuse
eut
se
lire comme une
approbation
des
prières
du
prêtre.
L'affirmation
spectaculaire
u
spirituel,
a mèrede Dieu occultant a
femme,
rrête a
dérive
ossible
du
signifiant
n
assignant
ce dernier
n sens
univoque
il
s'agit
d'un
miracle. oute autre
nterprétation
st,
par
avance,
déniée.
Cettescène étonnante oit,toutefois trereplacéedans le contexte
plus général
des Miracles et de leurs
fondements
déologiques.
Cette
imbrication u
désir charnel et
du
mysticisme
'est
pas
quelque
chose
d'absolument
original pour
les
contemporains
de Gautier. La
reconnaissance
u
premier
omme
constitutif u
second
appartient
u
mode
de
pensée contemporain
t
non
à
celui du
Moyen
Age.
Le
miracle,
irruption
u
sacré
dans l'univers
rofane,
n'a
rien
d'extraordinaire
our
(11) Sur a réalitéumiracle,uinefait ucun oute u XlIIesiècle, isons
simplement
ue
Gautierui-mêmen vécu
n.
Toutefois,
e n'est
as
Marie,
mais e
diable
ui
ui
pparut
n
1219 f.
Koenig,
p.
it.
ome
,
p.
XXVIIL
42
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l'histoire
'une
«transfiguration»
13),
changement
état
qui prend
son
sensd'unetranspositionymboliqueu plannarratifu mythehrétien e
la
résurrection
es
corps.
Le
passage
du
monde
ocial,
désigné
omme
ieu
de
corruption,
u
figuré
uis
au
propre
le
clerc
pourrit
éellement
à
la
société laustrale ù l'isolement
t le silence
approchent
e
Dieu,
sorte
d'antichambre
e
l'autre
vie
s'inscrit
son
tourdans cette
ymbolique.
t
comment s'en
étonner,
'union
avec Marie
exige
la
parfait intégrité
physique
«Li
clerc
dou
siede
s'estranga
Et son
affaireout hanga.
(...)
Nostre
ame
Sainte
Marie
Aama si
d'amoureux
uer
Que
pour
'amor
eta
tout
puer.
L'amour
évoqué
par
Gautier
en
conclusion
est
une
allusion
au
mariage
pirituel,
otion
ui
se
constitue
peu
près
à
la
même
époque,
sublimation
de
l'idéal
courtois
de
la
poursuite
de la
dame
aimée et
transposition
ecelui-cide l'ordredu terrestre celuidu céleste.
'amour
charnel e voit
dénié dans
ce
récit
de
façon
tout
à fait
spectaculaire
u
profit
e
l'amour
mystique
eprésenté
ar
l'invention
e la
«fine amor»
pour
Marie.
Ce
thème
qui
va
servir
e
fondement
toute
une
littérature
édifiante est
d'ailleurs
longuement
développé
par
Gautier
dans
les
chansons
u'il
a
composées
arallèlement
ux
miracles
«Jene veil
mais
chanter e
de li non
D'autredame ned'autredemoiselle
Ne ferai
mais,
e
Dieu
plaist,
dit
e
non.
Amen.
(...)
Marions
nous a
la
Virge
Marie
Nus
ne
se
puet
n
li
mesmarïer.
Sachiez
de
voir,
li
qui
se
marie
Plus
hautement
e se
puet
marier.
14)
(13)
Voir
M.M.
Davy,
nitiation
la
symbolique
omane
XlIIe
siècle , lammarion,977, .61 t uiv.
(
14)
Koenig,
p.
it.
ome
,
p.
24 t uiv.
44
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A
l'imperfection
ondamentale e l'union
charnelle,
ouillée
par
le
péché,
s'opposenta pureté t 'idéalde chasteté umariagemystique. e dernier
étant
d'ailleurs,
dans la
plupart
des
cas
réservé
ésormais
ux
religieux,
seuls
dignes
de
cet
état
de
grâce
15).
Les
rapports
exuels,
olérés
ans le
cadre du lien
conjugal près
bien
des
hésitations
t seulement ans le
but
de
procréer,
tant
e faitdes
laïcs,
par
définition
ttachés
la
matérialité
des biensterrestres.
16)
Les Miracles
de
NostreDame s'insèrent
onc
à
l'intérieur
e toute
une
série
de
récits difiants
nspirés
par
les efforts
ngagés
par
l'Eglise
catholique
pour
réfréner,
l'intérieur e la classe
dominante,
es «excès»
engendrés ar l'idéologie
ourtoise.
outefois,
e
talentde Gautier
onfère
à ses
récits
es
qualitésesthétiques
ncontestables
ui
en
font
ne
véritable
«œuvre
ittéraire»,
e
qui
n'est
certainement
as
le cas d'autrestextes
du
même
genre.
L'idéologie
courtoise st
ugée pernicieuse
arce que
privilégiant
ne
forme e sexualité
doublement
égative
liée
au
plaisir
des
sens,
d'une
partet, d'autrepartaux relations xtra-conjugales. ossibilitésofferte
d'une
subversion
e l'ordre
sur
lequel s'appuie
la société féodale.
Le
détournement
u désir
ourtois écessite
n
remplacement
e
l'objet
de
ce
désir
par
un
autre
;
opération
rendue
possible par
la substitution
ui
installe,
la
place
des
valeursféminines
raditionnellement
ttachées
ux
héroïnes
errestres.
a
quête
chevaleresque
evient
n
parcours
mystique,
intime
e l'âme
abandonnant
es biens terrestres
our
s'élever,
eu
à
peu,
vers
a seule
dame
qui
vautréellement
a
peine
d'être
onquise
Marie
17).
(15)
Signalons
outefois
ue
si
le
héros e
ce
récit stun
clerc
l
n'en st
pas
toujours
e
même
ans ous es
récits
e
Gautier.
émoin
e
eune
omme
ui,
yant
n
jour
passé
a
bague
u
doigt
une statue
e a
Vierge,
erra elle-ci
ui
apparaître
plusieurs
eprise
our
'empêcher
e
consommeron
mariage
errestre
histoire
endue
célèbre
ar
rosper
ériméeans a
Vénus ile.
(16)
«L'œuvre
'enfantementst
ermise
ans e
mariage,
ais
es
voluptés
à la
manièrees
putains
ont ondamnées.Pierre
ombard,
ité
ar
George uby
ans e
Chevalier,
a
femme
t ePrêtre
Hachette,
981
p.
230.
(17)
Voir .
Duby,
e
temps
es
athédrales
Gallimard,
.
304.
45
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Mais
par
ailleurs,
e didactisme et le
projet «vulgarisateur»
es
Miraclesconstituentnaspectnonnégligeable e ceux-ci. l n'estbiensûr
pas question
ď accorder
ci
une
importance isproportionnée
ux
propos
que
Gautier
ient ans son
prologue
t de se faire
beaucoup
d'illusions ur
la
clientèle
laquelle
l
destine ffectivementes histoires.
upposer
u'un
ecclésiastique
éodal de haut
rang puisse
destiner a
production
ittéraire
au
peuple
serait
faire
preuve
d'une
grande
naïveté ou d'une
méconnaissance
totale de
la
mentalité
de
l'époque.
Toutefois,
l'extraordinaireuccès
des Miracles et leur
large
diffusion utorisent
penser u'ils
ont
pu
êtreutilisés des fins
récupératrices».
l
est certain
que
ces histoiresmerveilleuses evaient treen mesure d'atteindre ne
population usque
là assez
peu
sensible aux
argutiescomplexes
de la
doctrine
t
qui
avait
plutôt
tendance
à
écouter avec
bienveillance es
discours
des
«hérétiques»
'
adressant
directement
eux. Ces
récits rès
simples,
mmédiatement
ccessibles,
ans
esquels
Marie devient ne
sorte
de
fée
bienveillante,
roche
-
comme
on
l'a
souligné plus
haut
-
des
mythes
opulaires,disponible,
récompensant
u
punissant
mmédiate-
ment ont
à
mettre n
parallèle
avec la
*nise en
place
de
célébrations e
plusenplussolennelles es fêtesdeNotreDame mobilisant'ensemble e
la
communauté
t autorisant onc
une très
arge participation opulaire,
De
même,
l'invention
de
nouvelles
légendes
se
rapportant
à la
biographie
e la
Vierge
ellescelles du
«scapulaire»
ou de la
«ceinture»,
plus
directement
ournées
ers a
population
éminine.
Dame
du ciel
pour
la
noblesse,
bonne
fée
pour
les couches
plus populaires
u
modèlede vie
pour
es
eunes
filles,
e
personnage
e la
Vierge
devient
'enjeu
d'une vaste offensive e
persuation
à
laquelle
participe ans e domaine ittéraire'œuvrede Gautierde Coinci. Subtilva
et vient
u
monde
charnel u monde
spirituel.
Marie :
figure
acrée
mais
figure
éminine
travers
aquelle
vont
pouvoir 'exprimer
n se sublimant
les désirs roubles
t contradictoires'une
société ntièrement
ominée
ar
la
puissance
masculine.
46
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Du moine
ue
N.D.
deffendi
u déable
B.N.
Fr
22928
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Conjointement
cette
endance l'extension e
l'image
en
plusieurs
scènes,
pparaît,
certains ndroits es mêmes
manuscrits,
ne
tendance
de l'image à se dégager de la lettre et à figurerdans un espace
rectangulaireui
lui est
propre,
u-dessus
de
celle-ci.Cette
émancipation
devient,
u XlVème
siècle,
un trait
caractéristique
es illustrations es
recueils e
ces
mêmes
miracles. elui
qui
nous
ntéressera
pécialement
ci
ést le manuscrit
du
XlVème
siècle coté Fr. 22928
à la
Bibliothèque
Nationale,
manuscrit
ui
a
par
ailleurs,
ervi
e
base à
V.-F.
Kœnig pour
son
édition
de textede Gautier
de Coinci
(3).
Là, donc,
plus
de lettres
historiées,
e
procédé
du
rectangle
ontenant
'image,
systématiquement
utilisé, ermeta subdivision e l'espace en autantde scèneque jugé bon.
L'image
conserve á
position
n têtede
chaque
miracle
t
'importance
e
la lettre
nitiale,
ituée
maintenant u
pied
de
l'image
se
trouve,
e ce
fait,
considérablementéduite.
Le
développement
e
l'illustration n taille et en
scènes
instaure,
inévitablement,
n
nouveau
rapport
du
lecteur-spectateur
l'image
et
de
l'image
au texte ou
plus
exactement
u
récit
préalable,
prétexte
dont,
comme
'écriture
e
Gautier,
lle se
fait ci
trace.
Cettenouvelle llustration
se
présente,
en
général,
comme
une
superposition
de bandes
qui,
lorsqu'elles
sont
segmentées,
e
partagent
en
deux,
trois
ou
quatre
compartiments,
oit
ept
u maximum
our
'ensemble e
l'image
III.
1
et
2),
l'occurence a
plus fréquente
tant de
quatre compartiments.
Bandes
dessinées»,
u
sens
ittéral,
ù
l'on
perçoit, ar
référence
u
récit,
n ordre
d'enchaînement es scènes
qui
est celui de la lecture 'une
page
écrite.
n
tant
ue
pratiquants
modernes
e
la bande
dessinées,
ous
sommes nclins
ici,
à rechercher
n
code
qui permettrait,
u
fil
des scènes de
lire un
récit
imagé.
Mais
l'on
s'aperçoit
apidement
ue,
si
certaines ois
peuvent
égler
la présence t l'organisation e ces images, l s'y oue quelque chosequi
tend
davantage
montrer es
bouts d'histoire
t,
de ce
fait,
ne
pas
en
montrer
'autres
u'à
y
faire
ransparaître
n
récit
magé
ohérent.
Ainsi,
si
l'on
s'en tient
à
l'organisation
nterned'une
image,
tout
semble
ait
pour
dérouter,
mettre
n
échec
notre
rétention
la lecture
En
voici
uelques
signes
(3)
Pour es autresmanuscrits
es Miracles e Nostre
ame
enluminés,
oirA.P.
Ducrot-Granderye,tude ur esmiracleseNotre-DameeGautiereCoinciHelsinki,
1932.
49
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 52/145
-
Bien
souvent,
es
moyens
ont
on
dispose
taille,
oiffure couleur
des
vêtements,
our
différencier
es
personnages,
ar
ailleurs
fortements
stylisés, e sontpas utilisésde façon à les individualiser.l arrive,par
exemple, u'un
même
personnage hange
de
couleurd'une scène à
l'autre
ou se
retrouve,
n
changeant
e
scène,
parmi
d'autres
personnages
ui
lui
sont
dentiques.
-
Le fond
oloré
hangeant
e couleurd'une
scène à
l'autre
ne
peut,
non
plus,
ervir e
repère
u
récit.
-
L'enchaînement
es
scènesest
roué
t souvent es
parties
ntières
du
miracle sont
laissées
de côté : ainsi l'illustration
e
l'histoirede
Théophilese réduit-elle, ans le manuscritFr. 22928, à la scène de
restitution
u
pacte
et à une
scène
de
prière.
L'énonciation
es
critèresuivant
esquels
'effectuee choix
de ce
qui
sera
montré
ous
paraît
fort
omplexe.
Ces
critères
euvent
e
percevoir,
plus
ou
moins
clairement,
travers
'imbrication
de
données très
différentesla
façon
dont
'enlumineur
compris
'histoire
u'il
illustre,
a
tradition
conographique,osqu'elle
existe,
elative
chacun
des
miracles,
ou
encore,
certaines
normes
relevant du
fonctionnement
nterne du
manuscrit. l nous semble,pour le moment, rèsaventureux 'aborder
cette
question
de
façon
globale,
aussi
les
remarques qui
vont
suivre
s'appuient-elles
ur
des
exemples
précis
de
miracles et
prétendent
davantage
oulever es
problèmes
u'y apporter
es
explications.
Avant
d'examiner
ces
exemples,
il
est
tout
de
même
possible
d'avancer,
ur
certains
oints, uelques
affirmations
énérales oncernantlesconventions
elatives
l'image
dans
ce
manuscrit.
Si nous
avons
affaire
un
manuscrit
u
XlVème
siècle,
nous
n'en
sommes
as
moins
dans
une
tradition
e
l'enluminure u
XlIIème
siècle.
Les
traits
aractérisant
'enluminure
rançaise
du
XlVème
(4),
si tant
est
que
ce
découpage
n
siècle
it
un
sens,
ne se
rencontrent
as
encore ci.
Pas
d'utilisation
des
représentations
rchitecturales
comme
prétexte
à
(4)
Voir
ce
ujet
.
Avril,
enluminurela cour
eFranceu
XlVème
iècle, aris,
978.
50
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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recherche ur e
modelé.
Pas
d'addition
de
détails
ou
d'objets
inutiles t
figurant l'imageuniquement ommeeffets e représentation. e côté
gratuit
de
la
représentation,
anifeste
dans l'utilisationdes
couleurs,
n'apparaît
uasiment as
dans le travail
t
le dessin des
figures.
elles-ci
ont,
bien sûr eurs
caractères
ropres
petites,
ssez
fines,
essinées
d'un
trait
éger.
Mais ce
qui
frappe
de
par
leur
stylisation,
st la
facilité
vec
laquelle
il
est
possible
de les classer
en
éléments
ypes,
possibilité
ui
existera ncore
ongtemps
ans a
peinture
mais se noiera
progressivement
dans ce
que
nous avons
ppelé
les
effets
e
représentation
Si les
différents
éléments
objets,
ersonnages... ui
constituentes
scènes
magées
varient
légèrement
e l'une à l'autre dans la
façon
dont il sont
représentés,
ls
conservent n
nombre
de
traitscommunsassez
grands pour
qu'il
soit
.
possible
de
parler
leur
sujet
de
types
Ainsi,
un
personnage
êtu d'une
robe
ample
et noire
capuchondésignera
n
moine,
u'il
soit
personnage
principal
u
secondaire^dans
'importe uel
miracle.
Une arcature
tylisée
en haut
de
la
scène
désignera
elle-ci
comme
se déroulant
l'intérieur
d'une
église
ou d'une
abbaye.
Un
personnage
ssis sur un
socle,
d'assez
grande
taille, nimbé,
portant
un
voile,
éventuellementne couronne t
tenant ans ses bras un enfant énissant onstituea représentation'une
statue de
la
Vierge.
Mais les traits
conographiques
e suffisent
as
à
parler
e
type
t ce
qui,
ici,
nous
y
autorisé,
st
que
ces
traits
e manifestent
à travers ne
grande
unité
tylistique
e
l'ensemble u manuscrit.
Ces
types
sont
aussi
repérables
à
l'échelle
de
l'organisation
d'ensembledes scènes comme
combinaisondes
différentsléments
ue
nous venons
d'évoquer.
La
scène
d'apparition
de
la
Vierge
à un
personnage
ndormi
III.
2,
scène
en
bas,
à
gauche),
relativement
réquente
dans ce recueil, e repère omme ellepar la combinaison, ans un même
compartiment,
e
la
représentation
'un
personnage
dans un
lit,
de la
Vierge
deboutderrière e
lit,
d'un ou deux rideaux droite t
à
gauche
de
la
scène,
d'un
ange.
La
figuration
e la
totalité
e ces éléments
'est
pas
nécessaire
pour
faire
comprendre
a
scène
comme
représentation
'une
apparition. 'important
st
que
figure
ne
quantité
d'entre ux
suffisante
à la
faire
ercevoir
omme
elle.A cet
effet,
ertains
léments,
omme
ci a
Vierge,
sont
plus importants ue
d'autres,
ainsi
le
rideau ou
l'ange
manquent, 'ailleurs,
ans a
scèneà
laquelle
nous
renvoyons.
51
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On
pourrait,
de la
même
façon,
énumérer
a
liste
des éléments
constituants 'autres scènes récurrentes u recueil : prière,maladie,
discussion.
'effet
rincipal
e
cette
récurrence,
utre
qu'elle
contribue
l'unité
visuelle
du
manuscrit,
st d'éclairer e sens des scènes
prises,
de
façon
globale,
es unes
par
rapport
ux
autres,
par
delà le
rapport
nterne
qu'elles
entretiennent
ans
une
même
mage.
Mais
cette lassification
n
types
ne
nous
ntéresse
ci
qu'en
ce
qu'elle
échoue,
de
quelque
façon
qu'on
s'y
prenne,
réduire
otalement
'image
à
un
système
odé.
Elle sert à
faire
apparaître
d'autant
plus
crûment e
qu'elle
ne réduit
as.
Et
ceci,
sous
n'importe
uel
aspect
de l'illustration.
Le nombredes scènesconstituant ne
image,par exemple,
arie de un à
sept
sans
qu'il
apparaisse
à cela de motifs ationnels.
i
l'on
reprend
es
points
éjà
évoquée,
es
amorces
de code
que
l'on
a voulu
y
voir
pourront
être nuancées
es unes
après
les autres le rideau
qui, par opposition
l'arcature
eut
être
perçu
omme
ituant a
scène
dans un
espace
intérieur
non
religieux, orrespond arfois lapsus
de
l'enlumineur?)
une scène
située
dans une
église.
Les
quelques types
e scènes
que
nous
avonsmis
en
évidence
onctionnent
urtout
our
a
première artie
du recueil.
t,
même
danscettepremière artie, n bon nombrede scènesne s'inscrivent ans
aucun d'eux.
Mais
l'aspect
de
l'illustration
ui
trouble,
bien
sûr,
le
plus
la
représentation
st
la couleur.
Elle sert
parfois
à
individualiserun
personnage
'une scène
à l'autre. L'or
est
celle
que
l'on
utilise
e
plus
souvent
our
représenter
e manteau
de la
Vierge.
Ces
constatations
ont
peu près
es
seules tentatives
ue
l'on
puisse
faire
pour
la
charger
d'une
signification
ais
par
delà
le
plan
de la
signification,
a recherche
'unité
visuelleui semanifeste ans sonutilisation stfrappante.l estclairque
si es
magesqui
font ache de
part
en
part
du texte envoient
es unes aux
autresde
par
la constance
de
leurs
formes,
eurs
tailles,
a récurrence
e
leurs
léments
t de certaines
e leurs
cènes,
'est
par
eur ouleur
u'elles
le
font essentiellement
t
qu'elles
retiennent
'abord
l'oeil.
Couleurs
relativement
aturées,
rincipalement
leu,
rouge,
noir,
osé
et surtout
r,
d'autant
plus perceptibles
comme visant à
produire
sur l'œil
une
impression
'ensemble
que
leurs tons varient rès
peu
d'une
image
à
l'autre. La coloration es fonds renforce ette mpression 'unité.Quoi
qu'il
advienne,
es scènes
qui
composent
es
images
se détachent
ur des
52
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fonds
unicolores ù
l'or
alterne
avec le
bleu et le rosé
où se dessinent
parfois
des motifs
éométriques
épétitifs.
et effet
'ensemblevisantà
attirer'œil et à le distraire e la lecture u texten'est,sans doute,pas la
moindre e la raison
d'êtrede ces
images.
Ces
remarques
ne doivent
as
faire ublier e
fait
que l'image
est
non
seulement ans un
rapport
matériel vec le textede
Gautier
qu'elle
troue
de
place
en
pkce,
mais aussi dans un
rapport
e
sujet
avec ui
: elle donne
à voirdesscènesdurécit aitparGautier.
Ce
rapport
st,
avant
outun
rapport
ux faits
noncés.Le
goût
de
la
description
irconstanciée,
u
spectaculaire
ui
se
manifeste
arfois
ans
l'écriture
es Miracles
de
Notre
Dame
n'est,
par
exemple,
amais
pris
en
charge
par l'image.
Prenons le
cas des
descriptions
e
maladies
que
Gautier
ffectionne
articulièrement
t dans
lesquelles
l
ne tarit
pas
de
détails vocateurs
troces.
On
s'aperçoit
ue
leur
correspondant
l'image
neutralise otalement et effet
visuel
anecdotique.
On
y
représente
e
maladeparunpersonnage 'apparence ntacte, llongé ur un litet,dans
le
pire
des
cas,
si le texte e
mentionne,
ttaché
par
des cordes.
L'image
écarte
donc
systématiquement
e
caractère visuel
du
texte
qu'elle
accompagnepuisqu'il
n'est
pas
un
fait
du
récit
mais un effet
e l'écriture
de
Gautier
de Coinci.
Ce
principe
e retrouve ans la
mise
en scène de
l'apparition
de
la
Vierge
ui
va nous ntéresser oublement ans sa
représentationmagée
d'une
part
donc,
aussi
généreux
n
métaphores,
n
détails
concernant
a
lumière,
es
couleurs,
a
somptuosité
e
l'apparence
de la
Vierge
ue puisse
êtreGautierdans certaines e ses
descriptions 'apparition, 'image
ne
laisse rien
paraître
e tout e faste.D'autre
part,paťce que l'apparition
n
tant
u'elle
est
elle-même,
ne
mage
nous
ntéresse
ans sa
représentation
imagée.
L'ordre de vision
dans
lequel
se
donne à voir
'illustration
u
texte,
dans
a
terminologie
e Saint-
ugustin
t du
Moyen-
ge 5),
est
celui de
la
(5)Àu ujet es roisegrée a vision,npeut oir eLiber espiritut animatexte
anonyme
e
a
fin u
Xllème
iècle,
.L.,
T
XXXX,
.
797
t
uiv.
5.3
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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visio
orporalis
celui dans
lequel
l'œil
perçoit
es
objets
qui
l'entourent.
Or,
'apparition,
omme es visions
erçues
n
rêve n
état d'ébriété
u
de
folie st de l'ordrede la visio piritualisLa questionqui nous intéressera
sera donc de saisir
par quels
moyens
'illustration onnera
à voir
les
phénomènes
e
l'ordre
de
la
visio
spiritualis
lors
que,
par
définition,
e
seul niveau ù elle
puisse
e
manifesterst celui de la visio
orporalis
A
ce
sujet
e
rapport
e
l'image
et
des
mots
mployés
ar
le texte
pour
désigner
la
façon
dont
e manifestea
Vierge
nous
sembledevoir
etenir
'attention.
La
visio
spiritualis
s'énonce,
selon les
cas,
de
trois
manières
différentes
Io)
Le cas le
plus
fréquent
est
l'apparition
à un
personnage
ndormi
u
en
prière.
Ce
type
d'apparition
st
extrêmement
odifié
t sur
e
plan
de
la
structure
sommeil,
signes
vant-
oureurs
e
l'apparition,
pparition,
message,
réveil,
merveillement,
t
sur
celui
du
vocabulaire
reprise
d'un
miracle
à
l'autre
de
quelques
termes
appartenant
toujours
à
un
même
registre
exical
pour
introduire
e
personnage
e
la
Vierge,
e
décrire,
écrire
'état
et
le réveil
dupersonnageuquel elleapparaît.Les verbes ntroducteurs
de
type
e
demos
rer s
aparaitre
ou,
du côté
du
spectateur
voir
sembler
désignent
a
scène
comme
une
apparition.
L'image
répond
cette
forme
d'apparition
par
l'utilisation,
elle
aussi
très
codifiée
des
signes
que
nous
avons
déjà
mentionnés.
a
scène
constituée
ar
leur
conjonction
'est
jamais représentée
ans
un
autre
contexte
que
celui
de
l'apparition,
e
qui
est
une
façon
de
délimiter,
l'intérieur
e
la visio orporalis la place de la visio piritualis.Notonsque
sont
représentés
ux
côtés
l'un
de
l'autre
le
personnage
voyant
t
e
personnage
u.
2°)
Dans
d'autres
as,
la
Vierge
e
manifeste
ans
le feu
d'une
action,
pour
dénouer
une
situation.
Le vocabulaire
introduisant
ette
scène,
qui
comprend,
par
exemple,
des
mots
comme
venir
ne
comporte
as
l'idée
d'apparition.
La
manifestation
e
la
Vierge
st
alors,
dans
le
déroulement
u
54
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récit,
ésignée
omme
un fait
itué
ur
le même
plan que
les
autresfaitsqui le constituent. 'image représentea scène
décrite.
La
Vierge
y
figure
u
même titre
que
les
autres
personnages.
Mais,
que
le texte 'ait ou
non
désignée
omme
telleà ce
moment u
récit,
lle est
représentée
imbée,
t
à
cause de ce
nimbe,
la nature
de
sa
présence
à
l'image
apparaît
omme
différente
e
celle
des
autres
personnages.
3°)
La troisième
ossibilité
st
que
la visio
piritualis
e
soit
pas présentée
omme ne
véritable
pparition.
ntroduite
par
des termes
marquant davantage
l'incertitude
avis
li
est..., e li ertv&...elle stdonnéecommeune
«impression
e
voir»
dont a suite
du
récit
permettra
e
comprendre
i
elle
était ondée u
non. C'est à cette
atégorie
e
vision
ue
nous
nous
intéresserons
ans nos
exemples.
L'image
est,
à son
sujet,
ssez hésitante
t
tantôt
a
suggère,
antôt a laisse
de
côté,
antôt 'assimile
une
apparition.
Un
autre
point
ù
se
oue
quelque
chose des
rapports
e
l'image
et du
texte
st celui
de la
particularité
u'a,
dans
notre
manuscrit,
'image
à
se
développernscènes t d'être idèle ans ce développementéjà décrit la
linéarité
u
récit.Si leur
enchaînement 'est
pas
continu
mais
troué,
es
différentes
arties
d'un
miracle
montrées
e
sont,
un
très
petit
nombre
d'exceptions
rès,
oujours
ans
un
même ens
de lecture Ce
qui
conduit
nous
nterroger,
'une
part
ur
e
problème
ui
se
pose
à
l'image
orsque,
dans
certains
miracles,
ne
donnée se
rapportant
une
scène
n'apparaît
pas
dans
le
texte l'endroit
u
récit
où
cette
cène
prend place
mais est
rapportée
posteriori,
ans
le
discoursd'un
personnage,
ar
exemple
d'autrepart ur esquelquescas qui nerespectentpasu laissentplanerun
doute ur
'ordre
d'enchaînement
es
scènes
ui
constituent
'image.
Le
premier
miracle
ui
nous
retiendra
st
l'histoire u
Juitel
6) (De
l'enfant
un
giu qui
se
chrestiena
.
En
voici
es faits
(6)
,
Mir
2,
n
Ducrot-Grandeyre,
p.
it.
55
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De l'enfant un
gïu qui
se chrestiäna
Fr.
22928
Fig.
1)
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Un
enfant
uif st entraîné
ans une
église
par
des enfants
hrétiens.
Là,
il
est à tel
point
fasciné
par
la bele
ymage
de
la
Vierge il
ne l'identifie
pas) exposée
ur
'autel,
que,
communiantvec ses
camarades,
l
s'imâgine
recevoir
'hostie
non
de la main du
prêtre ui
la distribuemais
de celle dë
la bele
ymage
i
Avis i est
en son
corage
Qu
en
liu
del
prestre
int
'y
mage
De retour
hez son
père,
verrier,
l
lui dit
avoircommunié
t
provoque
chez ce
dernier ne
rage
telle
u'il
précipite
on
enfant
ans e four verre.
Interventione la mère horrifiéeui alerte a population.On retiredu
foyer
'enfant
ndemne
t
on
y ette
e
père.
L'enfantraconte
on aventure
il
a
reçu,
à l'intérieur
u
four,
a
protection
e
la bele
ymage
et
s'y
est
endormi.
hacun
s'émerveille
e ce
qui
est
reconnu
ommeun miracle
de
la
Vierge
t mère
t
fils e convertissent
insi
que
de
nombreux
uifs...
L'image
correspondante
Fig
1),
dans
notre
manuscrit,
st constituée
de
quatre
scènes
-
la
communion e
l'enfant
uif
-
Le
père
etant
son
filsdans le
four
Le
père
eté
lui-même
u four
par
la foule
-
La foule
rassembléeuprèsde la mère t de l'enfant u'ellcdésigne.
La scène
que
la tradition
conographique
sélectionnée
omme
titre
pictural»
e
cette
histoire 'est
pas,
comme 'est souvent
e
cas,
celle
où se
joue
le
miracle,
mais
celle,
pectaculaire,
l
est
vrai,
ù le
père
ette
on
fils
dans e four.
'histoiredu
Juitel
st
donc
montrée
on
commeun
miracle
de a
Vierge,
mais comme
une histoire
e
père
mettant on
fils mort.
On
perçoit
out à
fait
l'importance
t
la force
visuelle
d'une telle
image.
Néanmoins,
l
est étonnant
ue,
non
seulement
ans
les
lettres
istoriées
mais dans aucune des quatrescènesqui, dans le Fr. 22928 illustrent e
miracle,
a
Vierge ui
est
tout
de même
évoquée
à deux moments
u
récit
de Gautier
t est a raison
de
l'intégration
e ce
récit
ans e
recueil,
ne
soit
pas
ou si
peu représentée.
et étonnement
e
justifie
d'autant
plus qu'à
regarder
es
images
de l'ensemble
du
manuscrit,
n
constate
qu'il
y
est
rarement aissé
passer
une occasion de
représenter
a
Vierge.
Ceci
contribue renforcer
otre entiment
ue
si
l'on
montre e meurtre u
fils
par
e
père,
'est
sans doute
parce que
cette
cène
fait choc»
de
plus,
si
ellefait
hoc,
c'est
aussi
parce qu'on
la
représente)
mais aussi
parcequ'on
57
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De
Venfant
un
gïu
qui
se
chestiëna
B.N.
(N.A.)
Fr.
24541
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se
pose
un
problème
e
représentation
e la
Vierge.
Problème
qui
est mis
en évidencepar le faitqu'à une époque où Ton affectionnees «recettes
iconographiques»,
a scène
du
four,
elle
que
nous la
voyons
ans le Fr.
22928,
ne fait
pas
l'unanimité
ans
la
façon
dont
elle
est
représentée.
n
peut
observer
u moinsdeux autrestentatives
e
représentations
e
cette
scène.
Dans deux
cas,
en
effet,
a
présence
de
la
Vierge
dans
la
scène
évoquée, présence
uffisant
montrer
ue
la victime
ne
périra
pas,
va
corriger
a
représentation
abituelle u meurtre.
l
s'agit,
d'une
part
d'une
lettre
historiée
du XHIème siècle
(7)
dont le
parti-pris
onsiste
à
ne
représenter
i
le
père,
ni le
four,
t à montrera têtede l'enfant ans les
flammes urmontée e
la
Vierge
t
d'un
ange
thuriféraire.
arti-pris ui
entredans
ce
que
nous avons
désigné
comme
la
seconde
catégorie
de
représentation
e
l'apparition
et
qui peut
être
adopté
d'autant
plus
aisément
qu'il
échappe,
puisqu'il
n'y
a
représentation ue
d'une seule
scène,
à l'un des
problèmes
que pose
dans
notre manuscrit
e
récit
à
l'image
celui de
la
chronologie. appelons
que
cette
protection
irginale
n'apparaît
qu'à
travers
a narration
inalefaite
par
l'enfant,
lle est donc
décrite ostérieurementux faits noncésparGautier.
Une
autre
solution
conographique
pparaît
dans
un
manuscrit
u
XlVème
siècle
8).
L'illustration
est
divisée
n
plusieurs
ectangles
on
compartimentés
ui
s'introduisent
différents
ndroits
e
l'espace
occupé
par
le
texte.
L'une
des scènes
représentées
st
donc
celle
du
four.On
y
retrouve,
omme
dans
le Fr.
22928
l'intégration
'une
durée
du
récit
par
la
représentation,
ur
ce
même
rectangle,
e
la mère
et
des
personnages
alertés
par
elle
à
la
suite
du
meurtre.
Mais,
ce
qui
s'ajoute
ici,
et
fait
a
singularité e l'image, st a Représentationntre 'enfant t le four,de la
Vierge,
tenant
une
toile
dans
un
geste
de
protection,
oile
d'ailleurs
mentionnée
ar
e
texte.
Le
problème
posé
par
la
représentation
de
cette
seconde
manifestation
e
la
Vierge
n'est
pas
directement
n
problème
visuel
.
La
pluralité
es
solutions
doptées
est
iée
à la
difficulté
e
représenter
e
qui
se
passe
à
l'intérieur
d'un
lieu
insolite
le
four
;
d'autre
part,
et
spécialement
ans
le
manuscrit
ui
nous
intéresse,
l
y
a
comme
nous
(7)B.N.Fr. 16.
(9)Besançon,
BM.
551.
59
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l'avons
déjà
mentionné,
un
problème
de
rapport
de
l'image
à la
temporalité u récit. l sembleque ce soit e troubleoccasionnépar ces
données
onjugué
vec une
importance articulière
ttachée
cette
mage
du
père
mettant
mort on fils
qui
va occasionner ans
la
plupart
es cas
l'élimination
e la
Vierge
dans cette
cène.
La scène
de
communion,
remière
manifestatione
la
Vierge
dans ce
même
miracle
a,
elle
aussi,
donné
lieu à
plusieurs
attitudes
iconographiques.
es manuscrits
ui
ne
l'ont
pas
éludée,
se
regroupent
suivant
rois
parti-pris
ifférentsace
à
cette
orme n
peu particulière
e
visio
piritualis
ontnous
rappelons
es termes t le contexte. 'enfantvoit
sur 'autel une statue
Uneymage
ut
desor
V
utel
Deseur son
chief
ne toaille
Un
enfançon
int
ar
devant
..
Notons
'énumération
ci des
traits
aractéristiques
e
la
représentation
e
la statuede la Viergedans la miniature tqui nouspermet e la percevoir
comme
elle
dans un
texte
ui
ne la
nomme
pas.
L'enfant
st
frappé
par
la
beauté
de cette tatue
Ses
cuers
bien
i
dist t revele
Qu
aine ne vit
hose tant
bele.
et
cettebeauté
déclenche
n
lui
un
processus
visuel
de l'ordrede ce
que
nous avons appelé la troisièmecatégorie de descriptionde la visio
spiritualis
l'impression
e
voir.Ce
qui
contribue
singulariser
ncore
a
scène,
st
que
la
Vierge
n'apparaît
pas,
comme
dans la
plupart
des
cas,
ex
nihilo
mais
qu'ici
c'est son
image
matérielle,
a
statue,
qui
s'anime. Le
«donné
à voir» st en
quelque
sorte,
réalable
à la
vision.D'un autre
côté,
le
caratère
pas
tout à fait ffirmatifu avi li
est est
contrebalancé
ar
la
secondemanifestatione
la
Vierge, arante
de la
véracité e
là
première
si
e miracle eu
lieu,
c'est
parce que
l'enfant
communié
t
que
la
Vierge
s'est
alors
manifestée
lui.
6°
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Une
lettre
historiée
9)
représente
ette
scène
à côté
dç
la scène
habituelle u four.Elle fait 'économiede la figure u prêtre, t c'est la
statuede
la
Vierge ui
y
distribue a communion
quatre
enfants
lignés
devant lle. On
fait
donc
abstraction
ci du
caractère
non
affirmatif
u
texte
t
l'on
traite
a
vision
comme une
apparition
assez
grossièrement
même,
puisqu'elle
intègre
es enfants
chrétiens
ui,
dans le
récit,
ne
semblent
ourtant
as partager
a vision u
giutel.
La
scène
figure
ussi dans
e
manuscrit e
Besançon
déjà
cité.
Elle
s'y
fait
plus proche
du
récit
t
plus
nuancée
que
dans le
cas
précédent
à
gauche,
e
prêtre
istribue 'hostie ux
enfants
hrétiens
lors
qu'à
droite
l'enfant ommunie es mainsde la statuede la
Vierge.
Notre
manuscrit,
t c'est à l'attitude a
plus fréquente,
e fait
pas
cas
de la
participation
e
l'image
de la
Vierge
la
scène le
prêtre,
evant
ne
statuede la
Vierge,
y
distribue
a
communion
tous es enfants
compris
l'enfant
uif.
Du fait
que,
malgré
out,
cette
cène
n'a
pas
été
éludée,
on
peut
penser que
la
non
représentation
e la
Vierge
en action est
un
parti-pris
l'impression
ompte
tenu aussi des facteurs
évoqués qui
rendent
lus
difficilea
représentation,
'a
pas
ici,
droit
'accès
à
l'image.
La diversité es solutions doptées pour représenterette cènetémoigne
de
l'hésitation
evant e
qui
doit
être
eprésenté
e
réimpression
e voir».
Plus encore
ue
le Giutel
e second
miracle ont
nous allons
raiter,
e
Sacristain
isité
10)
Du
soucretain
ue
Notre-Dame
isita),
st une
affaire
de
regard.
Fig.
II)
Le sacristain 'un abbaye,fortdévouéà la Vierge, l'habitudede
prier
a
nuit devant
son
image, l'implorant
e lui faire
a
grâce
de
se
montrer
lui. Ce
qu'elle
finit
ar
faire
pendant
on sommeil.
lle
lui offre
à
cette
ccasion
un livre
magnifique
ont a lecture
u'en
fait e
sacristain
estdistraite
ar
un
désir
de baiser es
pieds
de
la
Vierge,
lle
'autorise
lui
baiser
non
ses
pieds,
mais sa
face
colorée.
l
s'exécute
avec
oie.
Mais le
réveil st
rude
t,
'il remercie
a
Vierge
de cette
ainte vision le
sacristain
(9)B.N. r. 613.
(10)
Mir.
1,
n
Ducrot-Granderye,
p.
it.
61
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Dou secretairi
ue
Nostre
ame
visita
Fr. 22928
Fig.
II)
* ta; detente®* cwifa**«» 4
-T
e tiene®«»*
«
Ä
,liuc
tant»
amuem»
tac
r
•
<3
onrotoMřtiomíWE
r
ß'
uns
tKj*»eri¡»«iwer¿Ntfoucecmiti
Mulniqunltt
anfenr
qucnolhtbtnu'
$
«s
tefottfin#
iw CeftBnfinttViftnt Ca
f eUn omw8twtfi«»<BaaW8ptttail-ivu
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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en est
encore
ellementroublé
u'il
ne
parvient as
à
participer
la
prière
commune t
croit
ncore
percevoir
a
présence
e
la
Vierge
ses côtés.Son
inattention
ersistante
la
prière
ui vaut d'être
disciplinez,moyennant
quoi,
l
retrouvees
esprits
t continue
prier
ieusementusqu'à
sa mort.
L'image
du manuscrit
orrespondant
ce
miracle e divise n
quatre
scènes
prière
deux moments e
l'apparitionparmi esquels
le don du
livre
fustigation.
es
trois
premières
e ces
scènes
appartiennent
ces
catégories
écurrentes
u manuscrit. ette
«normalité»
e
l'image
est un
bon
exemple
du
décalage
déjà
évoqué
entre
les
développements
évoquateurs
e
Gautier^
t
la
représentationmagée
qui
leur
correspond.
On a, eneffet,ci,une des descriptionses plusriches n images, ouleurs,
lumière
u
recueil.
Cette
mphase
du texte este
bsolument ans effet ur
la
version
magée
de la scène.
Dans
l'iconographie
u
Sacristain
comme
on
peut
s'y
attendre,
'est
cette
cène
d'apparition,
oujours
éduite
sa
plus simple xpression, ui
a
connu a
plus grande
faveur. a
Vierge
y
figure
antôt vec le livre la
main
le
livrede la
prophecie
dou
prophete
aint
Ysaye qui
commence
précisément ar
un
récit
e
vision ),
antôt
ecevant
e
baiser
du sacristain.
Ce dernier st, le plus souventreprésenté ans un lit, mais il arrive,
notamment
orsque 'apparition
e
développe
sur
plusieurs
cènes,
qu'il
soit,
conformément
u
texte,
représenté
ebout ou
agenouillé
face à la
Vierge.
l arrive ussi
que
la
représentation
u
sacrist?
prière
oit
l'unique
llustration
u miracle
u
que
cette cène
se
combine vec celle de
l'apparition
e
la
Vierge.
A
ces scènes
s'ajoutent,
uivant es
recueils,
es
représentations
e
prière
ommune,
de conversations
e moineset
de la
fustigation
u sacristain.
En inventoriantes
iamges
associées
à ce
miracle,
on
constate
l'absence
de
représentation
e la seconde vision
du
sacristain,
de son
«impression
e voir».
Ceci,
à
priori,
'est
pas
étonnant
uisqu'il
ne
s'agit
là,
la
fin
du texte n
témoigne, ue
d'une
mpression rompeuse
t
nuisible.
D'un
autre
ôté,
n
peutremarquer ue
cette
impression»
'énonce
en des
termes ssez voisins
e ceux
qui désignaient
ne visionde cet ordre
dans le
miracle
récédent.
ci
:
Adez
veoit,
e li ert
vis
La mereDieu emmi e vis
63
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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On
constate ussi
que
cette cène
pourrait lus
aisément
ue
cela n'était
possibledans la communion u Giutel,s'informer partird'une scène
type
réexistante,
elle
de
l'apparition endant
a
prière
t
s'intégrer
insi
à
l'imagecorrespondant
e
«
1er
ype
d'apparition.
Or,
précisément,
'utilisationde cette
scène-type
été
faite dans
l'illustration
ui occupe
le second
compartiment
e
l'image
de notre
manuscrit.
priori,
ette llustrationenvoie la
première
pparition
e
la
Vierge.
Le
caractère
général
de
son
iconographie
etient
ourtant
notre
attention.
D'autant
plus,
d'ailleurs,
que
dans
aucun autre manuscrit
enluminé
de Gautier
de
Coinci,
on
ne retrouve
'image
du sacristain
agenouillé
ux
pieds
de la
Vierge
ans
qu'il
y
ait,
entre ux le
prétexte
u
livre
u
du baiser.
Selon
toute
ogique,
ette cène
devrait
envoyer
un
moment u
récit
postérieur
celui
où,
au
début
de
l'apparition,
e sacristain st
encoredans
un
it
qu'il
quitte
la vue du livre enu
par
a
Vierge
De son
lit
aut sus
ce
li
samble
ses deux mains
ointes
ensamble
s estdevant iagenoilliez...
Or,
si
ces
troisvers
nnoncent a
position
du sacristain
ans la scène
qui
nous
intéresse,
urieusement,
ette
scène
précède
sur
l'image
celle
où le
sacristain st
représenté
ans un lit. Ceci
nous conduit
supposer
u'il
y
a
peut-être
ci une
altération
ans
l'ordretraditionnel
'enchaînement
es
scènes
pourtant
i souvent
especté.
l
conviendrait,
ans
doute,
dans
ce cas
précis,
'intervertires
positions
es
scènes
deux et
trois,
oitde
donner e
pas dans 'enchaînementesscènes, la verticaleur 'horizontale.
Cette
ltération
e
retrouve ans le seul autre manuscrit
omparable
au
Fr.
22928
par l'organisation
e ses
images
n
rectangles
ragmentés
n
scènes
11).
Nous
ne savons rien
des contacts
qu'ont pu
avoir ces deux
manuscrits.
Cependant,
l'illustration du «sacristain
visité»
dans
le
manuscrit e
Leningrad,
st,
elle
aussi,
composée
de
quatre
scènes
et son
iconographie
orrespond,
cène
à
scène,
à
celle de notremanuscrit.
ne
(11)
eningrad,
r.
.v.,
IV
,
XlVè iècle.
64
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exception
ependant,
elle de cette
seconde/troisième
cène
qui
nous a
retenue.
n
y
retrouvees
personnages
ans
une
position dentique
celle
duFr.
22928,
mais
'image
est
singularisée
ar
e détaildu baiser
ce
détail
qui,
si
Ton
respectait
'ordre
des.
scènes,
se
situerait vant
l'épisode
du
livre,
ous
autorise
dire
qu'il
y
a ici
nversion
e
l'ordre es
scènes).
Cette différence ontribue
à
faire ressortir
e
parti-pris
de
non
particularisation
e
la
scène du Fr.
22928.
Une «bévue»
de l'enlumineur
est,
bien
sûr,
à
envisager.
Qu'elle
existe ou
non,
la
façon
dont
cette
«troisième» cène
est
troublée
sa
position,
on caractère
trop vague,
l'ambiguïté
e l'arcature
ui
la surmonte
ui peut
désigner
e
mostier
ont
ilestquestiondans e textemaisévoqueaussi l'église, ntraîne e doutesur
le
passage
du
récit
auquel
elle renvoie. A tel
point
que
l'on
peut
se
demander
i,
comme a
scène
de
prière
de l'illustration e
Théophile
que
l'on
peut
ituer ans e
récit
e
par
sa
position
mais
qui peut
aussi
renvoyer
à
toutes
es
scènes
de
prière articulièrement
ombreuses ans ce miracle
précis,
ette cène
du sacristain e
pourrait
as
renvoyer
imultanément
la
première
t a seconde
orme e visio
piritualis
u sacristain.
L'dmpression
de voir» serait
alors
réintroduite
l'image
sous le
couvert e la forme e visio piritualis ui ya habituellementccès. Image
à double
valeur,
cette scène
tiendrait
métaphoriquement
e
rôle de
trompe-l'œil ui
est celui
de
réimpression
e voir»du sacristain n
tant
qu'elle
se
donne,
de
façon
rompeuse
omme tantde mêmenature
ue
la
première
forme
de visio
spiritualis
qu'il
a connu dans la forme
traditionnellee
l'apparition.
/
Les
remarques
ue
nous avons
pu
faire
ci n'ont
soulevé
qu'un petit
nombre des
problèmes
ayant
trait à
l'illustrationdes
Miracles de
Notre-Dame.
Il
y
apparaît
que
même
lorsqu'elle
se donne
comme
développée
n
scènes,
'illustration
e
constitue
as
un
récit
magé régi,
sous
tous ses
aspects,par
un
système
odé. Elle est
peut-être omparable
dans son
rapport
ux «lois
d'organisation»
u textede
Gautier
de Coinci
dans
son
rapport
u
schémade la
structure u
contede
Propp.
Aussi
utiles
qu'ils
soient,
ni
les unes ni
l'autre ne
rendent
ompte
de
ce
qui
tient n
65
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propre
la
peinture,
aches
de
couleurs,
u
à l'écriture e Gautier
qui
est
aussi celle de ces
longues
séries
de
jeux
de mots
qui
enferment u
terminent
haque
récit
de miracle.L'illustration
donc
pour
fonction e
donner
voir t de
plaire
à
l'œil,
ce
qui
nous renverra u sens
qui
lui est
donné
en
français
du XIII
ème
siècle et
qui
en rend assez bien
compte
celui
d'apparition.
66
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Fr 22928
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Bernard
CERQUIGLINI
LES
ÉNONCIATEURS
GAUTIER
La mere ieu
qui
est
a
lime
Qui
tout
scure
t tout
slime
Escur
rdaint
t estimer
Por
ses
myracles
iau
rimer
La
langue
Gautier e
Coinsi
(Prologue
u
ivre
,
v.
325-329)
Achevant
on
prologue,
autier
e
Coinci
e
place
toutnaturellement
sous
a
protection
e celle
à
qui
est dédié
son
ouvrage,
t
qui
en est
a ma-
tiere
même t le san.
La
protection
emandée e
touche
uère
la
spiritua-
lité
du
narrateur,
t ne concerne
as
la valeurmorale
de ses récits
elle
est
réclamée
our
e
métier
oétique.
Tout
comme
Chrétien
e
Troyes
'adres-
santà mie autreMarie,Gautier evendiquees seules ainne t antancïon.
Au-delade
la
modestie
onvenue
u
propos,
t
malgré
a
réflexion
erson-
nelle de Gautier
ur
a
vanité
nscrite ans e
signifiant
scrivain,
'est
bien
la commune
evendication
'un
métier t d'une écriture.
rotestation
in-
gulière
'un
moine
out dévoué
u culte
mariai,
reffier
odeste
es hauts
faits
de
la
Virginité
ainte,
mais où s'entend 'assurance e
porter
u
plus
haut a fonction
oétique.
68
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Se détachant ur a monotonie érielle u conte
pieux,
e textedu miracle
tel
que
Gautier 'énonce
frappe
ar
son
ampleur.
'ambitionittéraireéclarée
épaissita narrativitéu conte,problématisee genre. 'il est vrai uelegenre
littéraire
édiéval
e
trouve a définition
ue porté
ses
imites,
n
une
explo-
ration éflexive
xtrême,
autier onde e miracle. l'inscrit
ans a tension
des intertextes
'où
l'œuvre
médiévale ire son
sens,
nventante
miracle
commeChrétien
nventee roman. rois
voix,
iées à des traditions
'écriture,
énoncent
e
texte
du miracle.
La
première
st d'autant
plus
perceptible
u'elle
est attendue. e
mi-
racleest un récit ref n
vers,
ui
renvoie omme el à une
tradition.crire u
Moyen
Age
n'est
pas
séparable
e l'ensemble es formes onton esthéritier
d'autresmains nt
précédé
a
sienne,
a voix est un écho. La liberté
assepar
la mise n conflit
es
formes t des structuresraditionnellese l'énonciation
esthétique.
u
plan
le
phis général,
e
miracle
apporte
ne
aventure,
éfinie
selon un
code narratif
imple.
Une
situation
ysphorique
etrouve n
équili-
bre
euphorique
râce
à
l'intervention
djuvante
e Notre-Dame.
n
ce
sens,
par
leur
mise en
série,
es Miracles onstituent
'exploration
élébrée
de la
fonctionnarrative 'adjuvant.Les textes atinsqui ont servide source à
Gautier,
assemblés
ar
Mussafia
1),
laissent oir n
transparence
eur
propre
origine
la
mouvance
es contes
ppartenant
la culture
opulaire
t folklo-
rique,
dont on sait
qu'elle
est une source
plus vigoureuse
ncorede la littéra-
ture
française
t cléricale
u
XlIIe siècle.La belle demoiselle londe
qui,
par
trois
fois,
repoussant
e sa
baguette
n
animal
urieux,
auve e vieuxmoine
éméché
qui
titube
par
le
cloître,
ne
nous
trompe as
:
c'est une fée.
Cepen-
dant,
dès on
que
ces aventuresont
énoncées u
seinde la littératuree an-
gue vulgaire,lles rencontrentn cadre d'énoncéqui préexisteu récitde
Gautier. a
séquence
de structuresarrativeslosesrenvoie la forme
u
«ré-
cit
bref
n
vers»,
et retrouve
ne double
tradition. elle
du
fabliau,
ont e
personnel,
a
thématique
exuée t
la
prétention
oralisantee sont
pas
étran-
gers
u
conte
pieux.
Celle surtout
u
lai,
qui
traduit e contact vec 'autre
monde
que
l'on
songe
Lanval
qui
doit sa fortune t sonhonneur etrouvés
à une créature urnaturelle.hacundes miracles
onstitue,
omme
hezMarie
(1) Mussafia.,Ueber ievonGautiere Coinci enütztenuellen,enkschriftener
EätAHai
derWinetuchaftemu
ien,
LIV
1896),
.
1-37.
69
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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de
France,
l'aventure
'un
utre
ai».
Cette
reprise
'un
code énonciatif
'est
pas
masquéepar
Gautier,
ont
e
texte
porte
trèsostensiblementes
marques
d'une
allégeance.
On en a
pour
preuve
es
prologues,
onstruitsvec
plus
de
soin t de
régularité
ue
dans
'or-
dinaire es
contes
pieux.
La
rhétorique
abituelle e
présentation
est em-
ployée
elon
es deux
modes
principaux.
'oralité
l'appel
u silence
tenez
i-
lence
bele
gens )
est
ustifiée
ar
a
qualité sthétique
t
spirituelle
e ce
qui
va
suivre
l'écrit
l'attestation
ar
e
témoignage
t surtout
ar
e livre
Mes
ivres
me dit
et revele
,
référencextraculturelle
u
ongleur
on
sachant,
st
reprise
et fondée ar 'écritureléricale.
On
atteintci une
voix
dominante,
elle
du
clerc
omme
nonciateur.
ue
le
conte
pieux
soit ié
à
une tradition
'hagiographie
t de
catéchèse st évi-
dent
c'est toutefoisa structure êmede
cette
prise
n
charge
ui importe
chez
Gautier.
'aventure
ue
rapporte
e récitbref
st
spirituelle,
e
contact
avec l'autremonde
participe
e
la Révélation.l
importe
onc
de
donner n
sensà
l'aventure
apportée
cette
émantisation
st
opérée
par
Gautier
n
po-
sition e
dominance,
elonun
processus
métadiscursif.
e
miracle 'est
pas
ex-
posé à découvertu seinde l'espacehomogène uRévélé, eulementlosépar
l'énonciation
léricale. elle-ci
st chez Gautier
onstituante
il
n'y
a
de
mira-
cle
que
pour
autant
ue
la voix du
clerc
désigne
ne
aventureomme elle.
Ce
processus
deux
étages,
'altérité
aïque
et
in-signifiante
e
l'aventure
tant
maintenue
fin
de
permettre'épiphanie
ocale
du
sens,
ie a notion e
miracle
à
son
écriture. e miracle
st
un
texte,
t 'humble
agiographie
ariale
st
e
lieu d'une
vancée e 'écriture.
Ce
processus
st llustré
u
plan
exical
par
a distributiones
termesmi-
racle
et
merveille
Le
premier
ppartient
u
prologue
Un
doz
myracle
uel e-
traire),
ù il
remplace aradigmatiquement
es
conte,
venture,
ablel
etc.
du
récit
bref,
e
discours lérical
renant
e
masque
du
ongleur.
Miracle
igne
e
discours
t
le
délimite
l'aventure
pour
signe
nique
a
merveille
2).
L'évé-
nement
trange
qualification
nattendue
'un
disqualifié)
st aissé son
alté-
rité,
dont
témoigne
'étonnement es
spectateurs
Chascuns
e tient
grant
merveille
.
Gestuelle
e
l'incrédulité
on
se
signe
ouche
bée),
défaut
'intelli-
gence on regardeansvoiret sanscomprendre),tupeur énéraleTuits'en
(2)
Poirion Le
MerveiUeuxansa
ittérature
rançaise
u
Moyen
ge
Paris:
UF,
982
70
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merveillent
ol
et
sage).
L'intervention
léricale
établit
e sens.Le narrateur
(ou
par délégation
n
clerc,
'Eglise,
Notre
Dame)
désigne
a nature ivine e
l'aventure
merveilleuse,
établit'unanimité
es
fidèles,
éssillees
yeux
Por
e
myracle
u'apert
virent).
'épiloguepeut
s'engager
ès lors sousle
signe
de
la maîtrise
u
sens
Ces
myracles
os
certefie
.
.)•
La narrativité
inéaire
u
récit st ainsi
prise
u
jeu
du
miracle
t
de
la
merveille
qui
est
sa structure
signifiante
De une noble
ame
de
Rome
I
Mir1
8)
Discours lérical
Un
haut
miracle
mout
piteus
v. 1)
Aventure
«Fines
merveilles
ui
verrez
. .»
(v.
177)
C'est
grans
merveilles
uant
ne font
v.
202)
Adone
n'i
a ne
clerc
ne ai
Ne
se
mervalt
outdurement
v.
582)
Nes 'emperere'enmerveillev. 586)
Cui metez
us
a
grant
merveille
Dont
touz
i
mondes
'esmerveille
v.
594)
Tuit
'esmerveïllent
ar
a sale
v.
610)
«Sainte
Marie ainemais
n'avint,
Fait
'emperere,
ex
merveille
Sovent e
saigne
t
esmerveille(y.
54)
Por e
myracle ui
tuit irent
v. 669)
Cist
myracles
ien
nos
ensaigne
v.
685)
Le miracle
st
un
acte de
langage
t
n'existe
as
hors
de
'énonciation
er-
formative u
clerc.
On voit a force t
l'assurance
e
l'écriture léricale
u
XlIIe
siècle,
maîtresse e la
prose
ailleurs,
omme
lle est maîtresseci
du
récit
agiographique.
C'esttoutefois netroisièmeoixquifaita richesse t a singularitéece
71
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texte.
Les Miracles
de Notre Dame
effectuentne
opération
ittéraire
ils
participent
la
propagation
n
langue
ulgaire
u
culte
mariai ils
mpliquent
doncau seindu discours ieuxunereprésentationouvelle. 'esteneffet ne
dame,
oute
puissante
t
bonne,
ue
chante e
clerc
sa
voix e mêle
d'autres
voix,
liées
à
une tradition
ittéraire la
lyrique
ourtoise.
'hagiographie
devient in'amor. n sait
commente texte e Gautier
éveloppe
ne
érotique
de la
Vierge,
e
culte
mariai
'énonçant
ar
un
débordement
u
désir
masculin.
C'est
toutefoisa
question
u
langage
ui
nous ntéresseci.
Le
lyrisme
nduit
par
la célébration
mariale
déborde
e
narratif,
ettant n cause
la
langue
finalisée
u
récit.Ce n'est
pas
le moindre
aradoxe
de
ce texte
prosélute
ue
s'y
déploie
un
usagegratuit
u
langage,
ne
esthétique
u
signifiant
l'hagio-
graphie our
Gautier
st
fondamentalement
ne
dépense.
Plaisir
musculaire,
en
somme,
ue
ce
plaisir oétique
3),
lié
sans
doute
la
tradition
onastique
de a manducation
u
texte
iblique,
électation
ourmande
u
nom
proféré
La savoreuse
eochade
Qui
me
refait
oute
a bouche
Luez quema angue npeui touche
(IMir
11,
v.
2010-2012)
Et ce n'est
pas
un
hasard
si,
ouvrant a
terre,
n trouve ouvent es roses
dans
a bouche
de ceux
qui
furent évoués Marie
le
miracle onsacre ette
poétique
e
'oralité,
ont
Gautier ait ne
pédagogie
e a
récitation
Gl ne
s'aquite
bel ne
gent
Ne tasaveur esmozn'entrait
Qui
ne
siaumoie n
peu
a
trait.
(I
Mir
9,
v.
156-158)
ainsi
qu'une
théorie e
l'écriture.
ne
réflexion
ur e
langage
st au
centre
du
dispositif
ittéraire e
Gautier.
Travaillere
signifiantroduit
du
sens.
Dans
sa
progression
'écriture etrouvee
geste ui,
depuis
sidore
et
usqu'à
72
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 75/145
Brisset),
onne ne valeur
ntologique
l'étymologie
Adès
fuisse
es
escrivainz.
Maismout ost
ui,
uant
scri,
ains.
(I
Mir
11,
v.
2301-2302)
Mû
putois
vaut
une
erminete
Putois
ut
toz,
rmine stnete.
(Ibid.
v.
1259-1260)
La
rime,
isposition
mémorable e la
chaîne
signifiante,
st
un
travail
ur
a
languedont Gautier érite. n comprend u'ily consacre onénergiet que
l'octosyllabe
omanesque
eçoive
hez
ui une
structure
omophonique
'une
complexité
t d'une
richesse
ui
font date
4).
La rime
quivoque, u'il
a
nommée,
rticule ne suite e
phonèmes
n deux
découpages
morphématiques:
Trop
ont
rélat
ilain t rude
A
celz
qui
viennente
¡'estude.
S
uns e celz vient uiestudient
tNe
te
conois.
Qui
es tu
?»
dient.
(I
Mir
11,
v.
1089-1092)
Ces rimes
quivoques
nt le sérieux u calembour elles
sont
une
réflexion
sur 'arbitraire
u
signe,
t la
perception
'une
syntaxe.
i l'on se souvient
de
la
métaphore ar
aquelle
Gautier
ésigne
'homosexualité
La
grammaire
hic a hic
acopple f
Mais
naturemtûdist
a
coppie),
on est
frappé ar
e souci
grammaticale lliagiographe. e parsa culturemaisaussiparune intuition
presque
akobsonienne,
autier e Coincine
sépare
pas
la science
e a
langue
du métier
oétique.
L'épilogue
du conte
pieux
fait entendre out
particulièrement
ette
énonciation
yrique.
n en
prend
a mesure n
comparant
ur e même hème
un conte
nonyme
t celui de Gautier.
'épilogue ue
ce
dernier eint
'enga-
ger
ous e
signe
e la
maîtrise
léricale ourne
ourt,
t surun mot
générateur
s'achève n une sériede versdont
'homophonie énéralisée
éborde a
struc-
(4)
Lote
G.,
Histoireuven
ronçais.
aris
Boivin,
951. ome
I,
p.
SO
q.
73
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ture es
rimes
quivoques,
éonines t
dérivatives
En
leur
rreur
nt
trop
uré
Si
durement
ont duré
Que
plus
ont
ur
ue
pierre
ure.
Certes
aushom
ui
les
endure
Ne doitmie
onges
urer
.
.
(I
Mir
12,
v. 131
sq.)
Cette
écriture estive
typique
rouble
e scribe
du
manuscrit
qui
ajoute
parfoisn fineun coupletmoralisant,aitsur d'autresrimes.Biffant insi
le
lyrisme
e
Gautier,
l montrea
prégnance
u
modèle
raditionnel.
Les
modes dénonciation
ue
nous
avons
décrits
ne
sont
pas
attachés
à des
zones
textuelles
mais eulement
ominantst
significatifs
ans 'énoncé
du
prologue,
u
récit,
e
l'épilogue.
l
convient
our
finir
'insister
ur
eur
tension. ls ne
constituent
as
la
topologie
u texte
du
miracle,
mais e
dyna-
misme
même
de
son
écriture.
n
ce
sens 'énonciation
oétique
est
à saisir
comme
une
pulsion
raversant
es deux autres.
Ainsi,
e
maître
mot du
pro-
logue, ilence estéquivoqué, aisant pparaîtree mouvementypothétique
et
donc a
gratification
otentielleui
est
en ui
:
Entendez
uit,
aites
illence.
N'i a si
fol que
s'il
en
ce
Que e
dirai
ien e
remire
. .
(I
Mir
2,
v.
1-3)
Sur un autre
plan
:
Gautier
apporte
'histoire e
la
nonne
qui
s'épuisait
à
saluer
a
Vierge
Marie,
abitudemauvaise
ue
NotreDame vient
n
personne
lui
ordonner 'abandonner. a
bénéficiaire
u
miracle un
nom
:
Eiilaile
et ce nom
signifie
e
geste
lémentaire e
l'interdiction
eü
:
lai
le
/),
micro-
cosmenarratif
ue développe
e discours
e
Marie
Cest
malvais
s
as
eü. Lai
le.
Je t'en hasti, ille ülaiUe.
(I
Mir
9,
v.
99-100)
74
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A
l'évidence,
ette
histoire
oit moins
des
sources ointaines
t
confuses,
qu'à une rêverieurunsignifiantatronymique.
Nous avons enté
de définir
e
genre
u
miracle el
que
le
pratique
autier
d'une
façon
nterne,
t
certes
non
exclusive,
ar
la
confrontation
e trois
types
raditionnelsénonciation.
eci a
mis
en lumièrea
vigueur
e
la
prati-
que
poétique
au
sein du
conte
pieux,
et laissé entendre
ne réflexion héo-
rique
qu'il
faudrait
pprofondir.
es
Miracles
élèbrent ans a
dépense
elle
dont 'assomptionst emanque ondateurutexte oétique la Langue.
75
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Shara
CHENNAF
LA
RUBRIQUE
-
UNE UNITÉ LITTERAIRE
La
rubrique
tantune
unité
inguistique
pposée
à un texte
on esttenté
de
l apparenter
un
titre.
Or
l analyse
des
rubriques
es
Miracles e
Notre
Dame
de
G.
de Coinci
1)
remet
n
causecette
dée. En effetes
variantes,
ar
leur
construction,
eur
contenu,
e
révèlent
tre
un
texte,
ne
unité ittéraire
qui
a son
propre
onctionnement.
onctionnement
rammatical,
émantique
et idéologique. e dernier ointmontre u il se créenonseulementnrap-
port
ntre eux textes
maisaussientre e texte
u
manuscrit
t e rubricateur.
Il
ne
s agit
plus
de la
présentation
un
textemais
d une ecture
e
celui-ci,
sous
divers
ngles
t selon es
rubricateurs.
en
résulte
ne
séquence
extuelle
réduite
n
position
métadiscursive
ar rapport
u récit
qu elle
introduit.
Les
données
ue
fournissent
es
rubriques
nt
permis
e
dégager
ne
typo-
logie.
Nous
obtenons
insides
rubriques ui
se classent
omme
équence
mini-
male,
rdinaire
t
maximale.
La
séquence
minimale
st une
rubrique
asée
sur
e
principe
e l écono-
mie
d énonciation.
lle se
compose
e
plus
ouvent un
syntagme
ominal,
u
deux
et se caractérise
ar
absence
de
verbe,
ar conséquent
e
procès.
On
peut
donc
dire
qu elle
n est
pas
une
séquence
vénementielle.
lle
ne
présente
pas
un
fait
mais
un
état.La non-relation
une
ction n cours
u
passée
donne
un
aspect
d inachèvementoire
d amputation.
e
qui produit
n effet
in-
(1)V.F.Koenig,esMiracleseNostreame arGautiereCoinciGenèveDroz 966
76
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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complétude uisqu il
y
a
rupture
vec
un
ordre,
ne
ogique
qui
s oriente
ar
rapport
une
action,
elle-ci
onférant
u
mouvement
un
récit.
Cependant
la
séquence
minimale
roduit lutôt
ne
miseen situation
u une
mise
n
ac-
tion.Et il me semble
que
ce
procédé
accordedans
un
sens,
une
part,
vec
le
récitde
miracle,
uisque
actante
éelle
st
a
Vierge
t,
d autre
art,
ou-
ligne,
met
en évidence ans
a formuler
idée
que
l homme st
agi
et
qu en
fait
c est
l accomplissement
e la
volonté ivine
ui
prévaut,
ui
est à
prendre
n
considération.
L étude a
permis
e
subdiviser
e
type
de
séquence
minimale n
trois
or-
tes
dont
a
plus simple
st
représentéear
a
séquence
ominale.
es
variantes
du
Mir
23.
p
224. nous n fournissent
n
exemple
- B - Des cincroses
-
D
-
Des
cincroses
-
F
-
De
cinc
roses
-
EM
-
De
quinqué
osis
L énoncéest condensé
n
un
syntagme
ominal
eprésentant
a substance
du
miracle.
n
effet e
Mir.23.
elate histoire
un moine
qui
a
composé
n
psaume ommençant
ar
es
cinq
ettres
u nom de la
Vierge
à
sa mort
inq
rosesfurent rouvées ans sa
bouche.Le miracle onsiste onc
en une méta-
phore ui exprimeepassage unexercice ral n uneconcrétisationsublima-
tion)
de celui-ci.
est cette
métaphoreui
a été
privilégiéear
es rubricateurs
ci-dessus.
e
ce
fait e miracle
st
énoncé
ans
tre
xplicitement
ormulé. es-
sence
du
récit
e trouve insi
projetée
par
cette conomie
énonciation
ni
actant,
ni
intercesseur,
i
circonstances
alourdissent
a
projection.
e
qui
à
la fois
ouvre e
texte
puisqu il
st
présenté
ar
son
point
entral,
oint
lé,
et
de
plus
donne sa force
à la
rubrique. épouillement
ui
se cristallise
ans
l imaged unbouquetde roses.L imaginairest ainsi ctivé ar a beautéde a
représentationui
focalise attention
usqu à
en
devenir
resque ypnotique
d autant
lus que
le sens
glisse
ers e merveilleux
t
que
le texte st
placé
ur
le
registre
u
conte.
La
rubrique
u manuscrit axée
surun
personnage
D un
simple
moisne
est
une
séquence
ctantielle
omposée
un
actant,
e bénéficiaireu
miracle,
précédé
un
prédicat.
intérêt
ourne utour
un
sujet
mis
dans
une
certaine
situation
ar
a
scène
qui
le
qualifie.
i
ces deux
composantes
e donnent
as
77
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 80/145
d indicationsur es
événements,
lles constituent
amorce
d un
récit.
Cepen-
dant
a
séquence
st
plus
faible
ue
la
précédente.
lle a
moins
d impact
ur
l imaginaire.
effet e
choc
visuel)provoqué
ar
es
cinq
roses
st
beaucoup
plusproductif ue ne l est a banalerubrique e B car e sujet,ne ouantpas
sur
e
merveilleux,
veille outau
plus
a
curiositéans
aptiver
attention
ar-
ce
qu il
met
en
place
un
autre
rapport l imaginaire.
a
première
ubrique
joue
sur
e
registre
e
l esthétique,
u
symbolique
t
du
fantasmelors
que
la
seconde e situedans e
quotidien,
e
rationnel,
es
histoires e moines
e
de-
vant
as
faire éfaut.
Mir18
p
130
:
L
-
De une noble
dame
de
Rome
Mir12
p
95 : F
-Dou
fil
un
fuis
Autresvariantes e séquences ctantiellesentréesur un sujetaffecté un
prédicat
ui
se
réfère
une
appartenance,
ociale/locale
18),
religieuse
t
aussi ociale
12).
La
première
ésulte
e
a mise n
rapport
une
ctante
vec
une
classe
ociale,
a secondede
celui
d un
actant
vec
un
autre.
e
cetteder-
nière
e
dégage
n
effet e
dédoublement
ar e
premier
ujet
st
déterminé
ar
le
deuxième,
t la relation
iliale enforceette dée.
D où
une
potentialité
c-
tionnelle t une
ouverture
ers n
récit. a
présence
e deux
ctants
ont
un
est
déterminé
ar
autremet e
premier
n
état
de
faiblesse,
rammaticalement
et effectivement. s ensuit n
rapport
e force
ui
induit ne situationon-
flictuelle.
Les
séquences
minimales
ues
usqu à
présent
e
comportaient
as
de
syn-
tagme
erbal.
a
troisièmeérie
résente
es
rubriquesomposées
vec
un
syn-
tagme
erbal t
parfois
irconstantiel
Mir 12
p
95. A :
Del
juif
qui
gita
son
enfant
n
aforneise
en
faisoit
es voir
Mir12
p
95
B
:
Dou
juif
verrier
ui
mist
on
filz
u
fournaut
Miseen scènede deuxactants n situation e conflit ont e premierxercice
une
agression
ur
e
deuxième.
e
n est
apparemment
lus
une
simple
mise n
situation,
exposition
un
état
commedans
es autres
équences
maisune
ac-
tion
avec
des
antagonistes.
u
lieu d être
uggéré
u
indirectementmorcé
n
récit
igure
ci
(brièvement).
ependant
e
n en
est
pas
moins
enre
e
séquen-
ce
minimale,
lus
complexe
ue
les
deux
premières.
ais
bien
qu elle
mette
en
scène une
action,
a
rubrique arde
ette
caractéristique
inachèvement,
d incomplétude.
une
part
parce
que
l action
énoncée
qui
gita
son
enfant
78
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en
la
forneise...)
st
un
prédicat
ituante
premier
ctant
del
uif),
donc
un
syntagme
ctionnel
ui
s inverset devient
situationnel»utrement
itun
fait
qui
devient
resque
n
état. D autre
partparce
que
l économie
énonciation
joue quand
même
bienque
la
rubrique
e soit
pas courte),
e contenu
e
rap-
portant
un
moment
onctuel
u
récit. e
dernier
eprésente
élément ausal
dans e
déclenchement
u
miracle.Ce
qui
a
permis
e
désigner
ar
séquence
causal
cette troisième
atégorie
e
séquence
minimale. n
peut
même l ex-
trême
onsidérera
rubrique
u
manuscrit
du Mir.18
omme ne
séquence
causale
-
De une
noble
dame de Rome
que
le deable cusa
a
l empereur
omment
le
avoit en un
enfant
e
son
filz
et
commentle
murtri
enfant
u
ele
voit u de
sonfilz
11
n est
pas question
ci d économie ans
énoncémais a
ponctualité-causalité
est
représentée
ar
que
le
deable
cusa
a
l empereur
oute a
suiten est
que
la
causede cette
ausalité.
La
rubrique
i-dessus st
ongue
maisreste
nachevée. autres
par
ontre
présentent
n
aspect
omplet
uquel s applique
éanmoinséconomie
énon-
ciation.Ce ne
sont
pas
à
proprement
arler
es
séquences
minimales,
ais
plu-
tôt un
genre
ui
seclasse ntre a
séquence
minimalet a
rubrique
normale»,
ordinaire.
eux rubricateursn fournissentn
exemple
B
-
Mir
0
p
285
:
Dou
pendu ue
NJD.
éfendi
e
mort
N
-
Mir
0
p
181
:
D une
abbeesse
ue
N.D. visita
Séquences
lliptiques, onctuelles
ellesmettent n scène e seul bénéficiaire
du
miracle,
intercesseur
t le
miracle. est e moment e
ce dernier
ui
est
privilégié,
n
acte
essentielaisi u vif
Tableaudes
séquences
minimales
Nominale
Des
cinc
roses
Actantielle
D un
simple
moisne
Dou
fil
un
fuis
Causale Dou
juifverrierui mist onfilzau foumaut
79
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enclave
hostilité ans a relation ntre
ils t
N.D. De
l elliptiqueusqu à
la
séquence
i-dessuse
dégage
ne dominante ans a construction.
Tableaude la
séquence
rdinaire
Actant
Prédicat Actant
Action
Menace/3e
ct
Elliptique
D une
abbesse
0
que
KD.
visita
0
Ordinaire D un clerc griefmalade queKD, sana 0
DeVabeesse
0
que
KD.
délivra
de
grant
ngoisse
De
un
moigne
0
que
KD.
délivra
du
dyable
Deu
fil
du
uif
que
KD.
warda
du
fu
On
remarque
ue
l action
de l intercesseurst ntroduite
ar
une rela-
tive
n
que
De ce fait
actant
e bénéficiaire
u
miracle,
st
placé
en
posi-
tion
passive
t
devient
objet
d action.D ne
oue
plusqu un
rôlede déclen-
cheur,
u
plutôt
d écran
récepteur.
côté
de cette
construction,
l s en
trouve
autres
ù
la relativest
ntroduite
ar
qui
ou
à
qui.
Dans la
premiére
érie
n
distingue
es
rubriques
ont a
composition
rend e
même
effet
ue
celles ntroduites
arque.
Ainsi B
:
D une
bor-
geoisse
de Rome
qui
fu
enceinte e
son
filz
que
KD.
délivra.
e deuxième
prédicat ui
fu...
en
expose
un
état t situe
e
sujet
dans a
passivité,
action
privilégiée
emeure
onc celle
de
NX).
L effet
e
récepteur
st encore
lus
accentué
uand
actant
staffecté
unerelative
prédicat ommençant
ar
à
qui
:
A
:
D une noble
fame
de Rome a
qui
son
enfantut
charnelementt
fu
jugiee
a
ardoir t
KD. la
desfendi
ar
sa
grace.
De
cette
ttribution
e
dégage
une sorte
d irresponsabilité
e l actante
placée
dans
le
non-agir.
81
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Autrementit a
syntaxe
éculpabilise
a
noble
fame
de
Rome
et
charge
e
filsmis en situation actant.
élément
ausal
de
toutes es
séquences
p-
parait
presque
omme
ndépendant
e la volonté e
l actant
1 du
bénéfi-
ciaire.
Cependant
autres
xemples
mettent n scène
un
actant
1
agissant
N.18
D une dame de
Rome
qui
eut
un
enfant
e
son
fil
que
N.D.
délivra
de
son
mesfait.
A.16
D un
moine
ui
s enivroitu
soir
uant
l s aloit ocher li
deables e
volt
uer
tNJ). le
desfendi
e ce
peril.
Deux,
voiretrois ctions e combinent
où un
mouvement,
n
enchaîne-
ment
ctionnel
ui
ne
sont
plus
réservés
la
Vierge.
Au
contraire
haque
sujetparticipe otentiellementu activementla production événement.
La sorte
de mise n attente
ui
caractérise
es autres
équences
e
se
mani-
feste
pas
ici.
La
circulation e l action ntensifie
énoncé
et aboutit la
création
d un
drame n
miniature.
insi,
de
l économie
d énonciation
n
passant
ar
a
séquence
rdinaire
ous
aboutissons ce
qu on peut
nommer
une
séquence
omplète
u
maximale.
D un
syntagme
ominal
usqu à
l élaboration
un
petit
récit,
a
rubri-
que présente
ivers tades
de
complexification
e
divers léments. e
qui
permet
e
suggérer
nschéma e a
rubrique
déale
qui
serait
-
l actant bénéficiaire
u
miracle.
-
la situation
ù
se
trouve
actant a cause
de
intervention.
-
la
menace,
irconstances
e
celle-ci.
-
l intercesseur.
-
les circonstanceselon
esquelles
e
déroule
e miracle.
-
éventuellement,
a «substance».
Ainsiunecombinatoiree ces diversesonnées ourraientrganiseresru-
briques
ussi
omplètes
ue
possibles.
Présentée e
cettemanièrea
rubrique
ourrait
assimilierun résumé.
Mais
ce
n est
pas
le
cas car elle n est
pas
a
réduction
un
récit.Aussi om-
plète
oit-elle,
ne
séquence
maximale
este
n
texte imité nous
rejoignons
l économie
d énonciation un
autre
niveau.Cet
élément
mis
à
part
nous
avons
vu
que
les
rubriques
arient elon
es données
uisées
dans e
texte
82
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inclus a
faute ans
eurs
noncés,
autres nt
censuré
e fait.
En
ce
qui
concerne
e
premier
iracle
inq
rubricateurs,
.
D. F. E.
M.,
ont
opté
pour
une
séquence
minimale,
resque
oujours
a même D une
noblefamede Rome seule
variation
ame
u
dame).
Pour e second ussi a
majorité,
.
D. F. EM. N.
S.,
a choisi a censure.
a
morale
incontestable-
ment
oué
un rôle
mportant
ans
cette
omposition.
l
s agit
ien
à d une
démarche
ntentionnelle,
e
sujet
raité tant
mmoral,
rovocateur.
n cen-
surant es rubricateurs
nt
sans
doute
montré
u ils
condamnaient
e fait
gardant
insi
eur
distances
ar
rapport
celui-ci.
Mais
ce
qui
est curieux
c est
que
certains
es
rubricateurs
ui
ont
signalé
inceste
our
e Miracle
18,
ont
glissé
ur e
péché
de abbesse
N. S.).
Est-ce
arce
ue
l histoire
e
la romaine e situedansunpassé ointain t qu elle peutêtre hargéeans
risque
lors
que
la conduite
e la
religieuseisque
de scandaliser
Auquel
cas
l vautmieux aire
on
«mesfait»
Censure
oui
non
Mir18 L. D.F.E.M. A.B.N.S.
Mir 0 L.
D.
F.
E. M. N. S.
A.B.
Le caractère
orcément
imité
de cette
étude a rend
rès
ncomplète.
Une
analyse
lus
approfondie
e tous es manuscritses
Miracles e
Notre-
Dame
révélerait
ans
doute d autres
endances,
autres
ratiques.
1 erait
peut-être
nvisageable
e
dégager
ne
«logique»
de
la
rubrique.
es
Mi
racles
de Notre-Dame
résentent
ivers
extes
ossédant
ne
unité héma-
tique
le
miracle,
e
personnage
e Notre-Dame.
l
serait ntéressant
éten-
dre
étudedes
variantes
d autres
enres
e
récits
t d établir
es
comparai-
sons.
85
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Brigitte
CAZELLES
EN ODEUR
DE
SAINTETE
Les Vies de saintsne font
pas partie
un
domaine
gnoré.
n les
édite,
on
es
répertorie,
n en
étudie
authenticité
epuis
es
siècles. aléo-chrétienne
ou
médiévale,
hagiographie
onstitue
n matériau
e
choix
quand
l
s agit
d évaluer
es
rites,
e sonder ne certaine
manifestation
e
pratique
eligieuse.
Et
ce,
tout
particulièrement
our
es
adaptations
n
langue
ulgaire,
émoins
privilégiés
u
processus
e sacralisation
ui
explique
et
favorise
e culte des
saints
1).
Ces
poèmes
hagiographiques
e destinent un
public
dHllitrati
ils
ont
récités
evant ne assemblée e
fidèles
eu
ou
point
rompus l alpha-
bétisation,
t
partant,
enus relativement
l écart de la science
religieuse
et
de
sa formulation
atine.
En ce
sens,
es Vies
françaisesulgarisent
ensei-
gnement
fficiel t
se
font e
reflet e la
mentalité
e leurs uditeurs. sont
proposées
es
paraboles
e
vie
religieuse
odelée ur
Jésus-Christ,
ù
les saints
incarnentes
exemples
articulièrement
emarquables
e vertu hrétienne.
Or ces exemples, hagiographierançaisea quasi systématiquementes
chercher ans es
périodes
e
fondation,
ux
temps
e
l Église
ersécutée
u
primitive.
travers
e
martyr
t
l ermite,
stcommémoréene vie de renonce-
ment u monde une
mort,
n fait iolente u
lente,
t
paradigme
u
compor-
tement
éroïque.
Textes
d édification,
es Vies
construisent
n monument
à
la
mémoire e ces
modèles
premiers
les saints
ont
à les
bâtisseurs
e la
(1)
Cet
rticle
inspire
n
partie
un
uvrage
ur
e
Corps
e
saintetéconsacré
quel-
ques
oèmes
agiographiquesrançais
es 2e t 13e
iècles
sous
resse
Genève,roz).
86
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Chrétienté,
eilleurs
arce que
fondateurs.es Vies sont
ussides textes
e
rétrospection,
la
louange
de modèles
disparus,
t meilleurs
arce
que
dis-
parus
les saints
ont a
mesure
e ce
qui
n est
plus,
d un
comportementui
n a
plus
son
pareil.
Textes n
somme e
conservation,
es Vieshonorentn ses
saintsune
imitation
articulière
e
Jésus-Christ,
ne conduite
alquée
sur
a
Passion.
D
y
a
donc
ressemblance
ntre es
saints
t
leur Modèle
premier
mais
non
entre
es saints t leurs
uditeurs,
omme e
signale
éjà
un
goût
certain
our
e
dépaysement.
est
en effet
mpossible,our
es
auditeurs
es
Vies
françaises,
e
revenir u
temps
des
martyrs
t
des
premiers
rmites,
û
leur est
pareillement
mpossible
imiter es
manifestations
articulières
de vertu.
Martyrs
t ermitesncarnent
ne sainteté
éroïque,
n sacrifice e
soi au superlatif ils sontréciproquementnimitablest exceptionnels. il
était
question
de les
imiter,
e
message
es
Vies
serait e fait
un
message
e
mort mais
comme
dification
etrospective,
hagiographierançaise
llustre
une différenciation
acrée,
ntre e modèleet
le
fidèle,
e mort t le
vivant,
le-
isparu
t e
présent.
On
reconnaît ci certains
léments une
interprétation
acrificielle
e
l ordre
ocial
2).
Dans les textes
fondateurs,
n
effet,
est
sur
un meurtre
initial
ue
va se fonder
a cohésion
de la
communauté. ccusée t
sacrifiée,
la victimemissaire st aussidivinisée,u nom des bienfaitsulturels
u en-
traîne sa mise à
mort.
l
en
résulte ne association
ymptomatique
ntre
violence t
divinité,
ssociation
ui
a
pour
conséquence
innocentera
com-
munauté. ontre ette
acralisatione la
violence,
a
parole vangélique
ient
proposer
n modèle de vie
qui
puisse
précisémentupprimer
e mécanisme
de la
victime
missaire.
es textes
vangéliques
ont,
utrement
it,
des textes
de fondation
ans
sacrifice,
union ans
ntermédiaire,
imitation
ar
réci-
procité.C est surces derniersointsque porterae présent rgument,our
évaluer
a
participation
e
l hagiographie
rançaise
une
lecture
non sacri-
ficiellede
l évangile.
ar
cette ecture
va
déterminera valeur
édagogique
des
Vies de
saints,
e
sensdes
rapports
ntre
éros
t dévots.
(2)
Ce
bref
xposé
ésume
analyse
ue
RenéGirard
ropose
u
«mécanismee
a
vio-
lence ondatrice»
La
Violence
t e sacré
Grasset,972)
t
de a désacralisation
vangé-
lique
de
la violenceDes
choses achées
epuis
e commencementu monde
Livre
I,
Grasset,978).
87
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Héros
sacré
On
peut
certes
parler
de héros
à l endroit es saints
ue
célèbrentes
Vies françaises. ignesprémonitoirese leurnaissance, nfances récoces,
aventures
ou
mésaventures hors
du
commun,
martyres
t morts
ublimes,
tout tend à
distinguer
e
personnage.
t,
par rapport
ces
éléments
excep-
tion,
on
appréhende
e
que
pouvait
être a réalité
uotidienne
u
public
externe,
est-à-dire
es
dévots
qui
s adressaita
récitationes
Vies
de saints.
Cetteréalité
u
public
prend
iteun
aspect
de
matérialité,
n
son sens
e
plus
concret
y
faitcontraste
e
dépouillement
éroïque.
Le héros
ommence n
effet
ar
se défaire
stensiblement
es biens de
ce
monde.
Parmi es
mani-
festationses plusfréquentese cet éloignement,n peutciter le renonce-
ment
l espace
ocial,
eigneurial
u
citadin,
our
une
clôture
un
autre
enre
et
souvent
mplantée
ans la nature
auvage
le faitde ne
pas
manger
e
viande,
ne
boire
que
de
l eau,
ne
pas
dormir
3).
Cette
étape
initiale
e la
sanctification
onne
ieu à
un
comportement
immobilisme
on
la
qualifiera
de
perfection
ar
distance
t
par
omission,
uisqu il
agit
de se détacher e a
vie
commune
t de
a réalité
uotidienne.
La
démesure
éroïque u incarnent
es
saints
èse
du
poids
de
son nso-
lite
;
car l écart
ocial
et
topographique,
e
séjour
dans a
desertine
i
oncier
espinois
etc.)
vont
l encontre
e
la
coutume,
urtout
our
des
personnages
que
les
hagiographes
omans
noblissent
l envie.
A
cet herbier
ouvent
hostile,
ajoute
un
bestiaire
olontiers
nirique.
aune
et
flore ervent
enca-
drer t à
désigner
e sacré la flore
arcequ elle
dramatise,
ar
se densité u
sa
parcimonie,
exceptionnelle
ndurance u héros
et
la
faune,
arce u elle
épargne
t entoure e
saint,
u
degré
premier
u
pastorat.
t
si la
pastorale
caractériseogiquementes récits agiographiquesonsacrésux saints rmites,
elle n en
aisse
pas
moins on
empreinte
ans
des
textes
nspirés
une
autre
typologie,
els des
Passions,
rodant ur
des
étymologies
oologiques,
otani-
ques,
etc.
(Agriès/
gnus,
gneau
MmgaeúteMargarita
perle).
La
pastorale,
c est
ici
un
retour
ux
sources,
ne
remontée ans e
Temps,
u
plutôt,
n
arrêt
u
temps.
(3)
Les
exemples
rémitiques
t
ascétiques
enverront
rincipalement
ux
Vies
de saint
Jehan aulus
éd.
L.
Allen,
niversity
f
llinois, rbana,
935,
.
84-127)
t de saint
Jehanouche Oréd.H.Dirickxander traeten,iège,931).
88
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 91/145
En
effet,
dans
cette
représentation
rchaïsante
u
séjour érémitique,
la culture itadine u
campagnarde
a
plus
cours. Ne
sont
valorisés i le
déchiffrage
i le
défrichage,
ais insertion
u
hérosdansune
écologie rigi-
nelle,
marquée
par
l inversion
u
cuit
en cru. Grâce à
un
régime
erbivore,
le saint
chappe
la
putréfaction
omme la viebrève
4).
Il n est
pas pour
autant
n
homme
auvage
se laisser
bsorber
ar
a
virginité
e a forêt u du
désert
erait,
n
fait,
e condamner
u
néant.Pour
apprivoiser
a nature au-
vage,
e saint
mpose
a
marque,
fragmente
espace
par
es
cloisons e bran-
chages
de sa
cellule,
l
découpe
e
temps
elon
es
Heuresde
l Office
ivin,
accédant
insi
une «immortalité
elative»,
i
vraiment e ce
monde,
i hors
de ce monde.
A cet nstant u récit,e saint st dansune situation e parfait quilibre,
tant
qu il
maintient
ette
équi-distance
ntre
a culture t la
nature,
ntre a
société t le
désert,
omme ntre e
temps
humain t l arrêt
u
temps.
Mais
la retraite
u
saintdans a
nature
auvage
ne
peut
être
qu une
étape.
Écart
et invisibilité emandent être
respectivement
omblé et
perçu,
faute de
quoi
le
culte
du
saintn aurait
as
lieu.
Dans a
logique
des
Vies,
l est néces-
saire
n
effet
ue
le héros
oit
publiquement
econnu
t
désigné
omme
aint,
et
partant, ue
sa solitude
renne
in.
Avant
épisode
narratif e
la recon-
naissance, ependant,e conteur oitprouver ses propres uditeursu ils
ont
véritablement
ffaire
un
saint.
Tel
est
e but
du
séjour rémitique,
ui
meten
reliefes traits
istinctifs
e
la
perfection.
n a
déjà
noté
e caractère
exceptionnel,
éritablement
ontre
nature,
e
l immobilisme
éroïque
en
choisissant ne
vie d abstinence
t
de
chasteté,
e saint
nterrompt
olontaire-
ment
e
rythme
yclique, ue
ce soit
celui
des
saisonsou des
généalogies.
Il se
situe
par
conséquent
n
dehors u
processus
e
corruptibilité
t
de
mor-
talité,
râce
un
contrôle bsolu
ur
a
matière. es raisons e
cette
maîtrise
proviennent
une
combinaison
ignificative
ntre in-humain
par exemple,
la flore t la
faune
auvages)
t
le
sur-humain
telle
a
perfection
ar
omis-
sion).
En
somme,
e saint
représente
n
élémentmédiateur
ntre a nature
et
la
culture,
médiation
ui
fait
pparaître
n
nouvel
lément,
elui
du
sacré.
A
cet
égard,
a
découpe
des
Heuresn estni
totalementactice
i
totalement
humaine.
lle s inscrit
ans
un
lieu et
temps
utres
ue
le
temps
es
horloges
(4)
Claude
évi-Strauss,
e
Cru
t
e
cuit
Pion, 964),
.
153-202.
89
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 92/145
et
des
saisons,
la
ville omme
la
campagne.
ette
urimposition
u
temps
monastique
ur
e
temps osmique
ignale
intronisation
u héros ans
e sacré.
Dans
l atmosphère
hristianisante
u
folklore
hagiographique,
l
n est
pas étonantde voirque les conteurs éveloppentn prioritéa dimension
bénéfique
u
sacré.
D une certaine
manière,
l
s agit
de
textes
e
persécution,
où
le
héros
est ostensiblement
nnocent,
ar rapport
l imperfection
es
fidèles
qui
son
histoire adresse.
l arrive
outefois
ue
les Vies
françaises
relatent histoire e
pécheurs
epentis,
t
que
les
récits assent tat d une
défaillance
ors
du
parcours
u héros
vers
a
perfection.
el est
e
cas
de Jehan
Paulus
pendant
on
séjour rémitique,
e
héros
ublie es
Heures,
t
redevient
la
proie
du
temps,
u
sens
où
il en
perd
oute
notion. a nature
auvage
even-
dique alors ses droits, t la cellulede branchagesst bientôt valéeparla
Forêt
5).
En
revanche,
e
sacré
bénéfique
ommence vec cette distinction
d un
héros
apable
de
résister la nature
auvage,
urvie
ue
les Vies romanes
ont tendance décrire n termes e
gestuelle.
n dira
par
exemple
ue
le
héros
«ne
cesse
de
psalmodier»
6),
en
insistant
ur e
caractère dmirable
d une telle
répétition,lus que
sur
on
contenu
on
insistera
ur
attitude e
l orant,
lutôt
ue
sur on
aptitude
l oraison. e sacré extériorise
n
«mar-
ques»
: c est l insomnie
t la récitation
soit un
état
prolongé
e
veille,
ne
manifestation
uperlative
e
prière
qui place
e saint
u-dessus
e la réalité
(5)
Or
epaierons
Jehan
Qui
ait
ar
e forest
ensant,
En
anblanche
ivre
asant
Une ure
mont
t autre
val,
Grantalent defaire al
Voloitmordrir
thome t
fame.
N a
mais
ule
aour
e
ame,
Tout
perdu
our
e
meschine.
Ilnedist espresematine,
Ne
nule
ure
ui
oit u
our.
Jehan
aulusvers
226
q.
Cettedéfaillanceemble
ontrediree
principe
noncé
lus
haut
de saintetéomme
exceptionnelleerfection.
lle
fait
ourtantartie
u
processus
e
sacralisation,
omme
on everra
lus
oin.
(6)
Janefinast
e
verseiller,
Ne
de
uner
e
de
veiller,
A
bien aireert
ous
es
cors
Dame ert
i
ame
t erse cors.
Jehanouche Or49
sq.
90
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 93/145
quotidienne.
n veut
un héros ans
commune
mesure vec
l ordinaire,
ais
l imagination
es
hagiographes
e
conçoit
exceptionnel
ue
commeune
exaspération
es
pratiques
humaines.La
perfection ar
ensauvagement
t
immobilismeeprésente,anscetteoptique, neatrophie esusages ormaux,
une
déformation
u
concept
ascèse.
La
première
onséquence
de
ce littéralismees Vies
romanes
onsiste
à
prêter
leurshéros
une
démesure
ertainementdifiante
ais
ux
antipodes
de
l imitation.
n
effet,
a
sanctificationu héros
prend
acine ans
excès,
comme
i
les
murs
u
domaine,
e
a ville u
même
u
couvent
étaient
oint
propices
cette
forme
e
perfection.
semble
égitime,
n
second
ieu,
de
parler
e
sacralisation,
e
préférence
sanctification,
ans
a
mesure ù
les
textes
français
ccentuentes traits
nvraisemblables,
el l insomnie
long
terme.
Autrement
it,
es Vies
privilégient
a
perfection
bsolue
plutôtque
les
manifestations
raisemblablese vertu.
nfin,
ette sacralisation
ravaille
surdes données
oncrètes
exil
naturel,
égime,
mploi
du
temps
au
détri-
mentdes
qualités
morales
ue
ces
données
evraientn
principe
xtérioriser.
Il en résulte n
portrait
téréotypé
e
l ermite,
ersonnage
ncommuniquant,
muet,
trange,
ref,
rêt
devenir ictime.
Cettepremière tapede la sacralisation uhérosdiffèreuelquepeude
l interprétation
ythique roposée
n
introduction.n
effet,
l n est
uestion
ici
ni
de
meurtrenitial
ni
encore d accusations
ortées
ontre a victime.
Et
cependant,
ertainsndicesnous
y
préparent
on
pressent
ne
rencontre
imminente u héros
et de
la
foule,
t
ce
que
cette
rencontre
ourra
voir
de
violent.
e
qui
ressort lairement
e
l épisode
rémitique,
est
que
s y
élabore
un
processus
e
différenciation
ntre e saint
et
le
public
-
que
ce
soit
es
témoins
nterne
u
récitou les
auditeurs es
Vies. Les témoins
isquent
e
reconnaître ans e modèletout ce qu ils devraienttreet tout ce qu ilsne
sont
pas.
Cette
différenciatione relèvedonc
pas
d une
absence
de ressem-
blance,
mais bien
plutôt
d une
ressemblance
uperlative.
analyse
e la
ren-
contre
ntre e héros
t les
témoins
a
permettre
e
circonscrire
e
passage
u
sacré u
sacrifice.
91
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Héros sacrifié
Tous
les
saints
de
l hagiographie
e sont
assurément
pas
des
ermites.
Néanmoins,a majoritédes Vies françaisesontconsacrées ux martyrst
aux
ermites,
rédilection
ui
révèle ne
représentation
acrificielle
e
la dif-
férence
7).
Le cas
des
martyrs
st
évident,
ar
présenté
omme assion
celui
der ermites est
moins,
u
d une
manièremoins
directe t moins
onsciente.
C est
pourquoi
l
importe
e
s y
arrêter
e
d examiner inévitable
ransforma-
tiondu
sacré
n
sacrifice
Inévitable,
uisque
e
personnage
u
saint
uscitedeux réactions
ucces-
sives
et
inverses
on
a
nommé
hostilité
t
la reconnaissance. evenons
notrehérosmaintenantrémitiséhirsute, oirci, maigri ar les privations
et
le
grand
ir
8).
L heurevient e
mettre
in
l exil,
u coursde
péripéties
d une
mportance
ci
secondaire. e fait
st
que
le héros
reprend
ontact
vec
les
hommes,
lors
que
rien
ogiquement
e
l y
oblige.
Pourquoi
e
retour,
pourquoi
cette
nterruption
u
temps
mort,
inon
pour
que
soient
mis
en
œuvre
es effets e
la différence.
es
traits
articuliers
u
héros,
es
marques
de sa
sacralisation,
aintenantournés
n
spectacle,
uscitend
aborddes
interprétations
égatives.
l
devient
ictime,
mais
cettevictime
eut paraître
innocente u
coupable,
selon le
regard
es témoinsnternes. ar
exemple,
le
martyr,
nnocentdans la
perspective
hrétienne,
st
toutefois
oupable
de
dissidence
ociale,
t
mêmede
sorcellerie,
uand
on
considère
on
nsen-
sibilité
magique
tout
au
long
des
séances
de tortures
ui
caractérisentes
(7)
Certains
téréotypes
tares
hysiques,
raits
arginaux,
rimes
onstrueux)
ermet-
tent
identifier
e
processus
e la
sélection
ersécutrice.
a
collectivitée
différencie
ainsi e la
victime,
u elle
eut
lors
ccuser e toutes
es
transgressions.
est
e
qui
ressorte
l ouvrage
e R.
Girard,
e
BoucémissaireL auteur ous généreusementprêtén xemplaireactylographiéqu il n oit ciremercié.
(8)
Li
prodomegarda
ermite,
Qui
a car
tnue
t
despite.
Pales
stoit,
aunes
t
vers,
Maint al voit
ü
i
clers.
Aval
esgarda
t
mont,
Nel
ouneiist
or
out
e mont.
Peius
stoit
t
nhermis.
Jehan
aulus,
357
q.
92
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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Passions
9).
Quant
à
l ermite,
n
l accuse
au
besoin
de crimes
ont
l
n est
pas
nécessairement
esponsable.
Mais
qu il
le soit
ou
non,
e
crime
u on
in-
voque
à
son
propos
st
toujours
u
même
ype
monstrueux
inceste, omicide,
lubricité
xcessive,
acte
avec
le diable
10)
.L anormalité
eut
aussi bien
résulter
une
forceexcessive
héros
doté de
pouvoirsmagiques) ue
d une
faiblesse xcessive
héros
marginalisé),
e
l extrême
eauté ou de
l extrême
laideur.Le
résultat
st
identique
la
foule c est-à-dire
es
témoins
nternes
du
récit
faitface
à cet
ndividu
ui
n est
pas
comme
lle,
ou
plutôt, u elle
ne veut
pas
semblable
elle-même.
ermitemendiant
e
voit donc invaria-
blement
ejeté,
moqué,
voire
ccusé,
n
un
mot,
ictimisé
1 1).
D n est
pas
question
de
s interroger
ur
authenticité
une
telle ccusa-
tion,pas plusqu ilne serait pportun e remettren cause a pseudo-histori-
cité
de
saints
pour
a
plupart
pocryphes.
es
Vies
romanes
ous
en disent
moins
ong,
évidemment,
ur e
personnage
u
saint
que
sur
e
public
ainsi
édifié.
Ce
public
pourrait
rouver
âture
moralités ans es
textes
mêmes
de
l Écriture
ainte. Le fait
qu il
lui
préfère enseignement
agiographique
-
préférence
l
est vrai
guidée
par
es
interdits
fficielsontre es traductions
de
la Bible
-
est
symptomatique
une
mentalité acrificielle
lutôt que
réflexive.
e
héros
st vénéré cause de ses
signes
téréotypés
e distinction.
Ces héros e distinguente la masse, ar la masse es distingue elle-même,
mais
ls
ne
se
distinguent
as
entre
ux,
sinon
par
ces
emblèmes
ue
e
moyen
(9)
Voir
ar
xemple
a
Viede sainte
hristine
2029
q.
éd.
A.
Ott,
rlangen,
922)
ou
l unedesversions
u
13e
siècle e la
Viede
sainte
gnès
version
,
541
sq.
éd.
A. J.
Denomy,
ambridge,
assachusetts,938).
(10)Voir,
espectivement,
es Viesde saints
régoire,
ehan
aulus,
arie
Égyptienne,
Théophile.
(11)
Capturé
ommenebête
auvage,
ehan
aulus
st
xposé
evant
a
cour uroi
de
Toulouse
Pares uatre embreseprent,
Toute
i
moustra
droiture
Deseuretdesous
a
nature,
Adont
ot
mout
rant
isee.
Qui
e saintisme
ome
aboient,
Tout nvirone
deboutoient,
Mout
ar
i font
ontetmartire.
Jehan
aulus,
718
q.
et1739
q.
Voir ussia
Vie
e aint
lexis
266
q.
éd.
G.
Paris,
hampion,
974).
93
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 96/145
âge
tardif
eur attribue
roue,
tour,flèche,
hien
12).
A
regarder
e
près,
on
constate
ue
de
tels
emblèmes
envoient
ous
ndifféremment
un
épi-
sode de
victimisation.
a
première
tape
de
sacralisation «orientation»u
sens
propre ui éloigne
e saintde la
civilisationccidentale est
en
fait
un
processus
e
différenciation
râce
uquel
e
public
xterne
ésigne
es héros.
La seconde
étape
-
qui
n est d ailleurs
ar toujours
econde dans
l ordre
diachronique
u
récit
-
correspond
une
interprétation
ociale des diffé-
rences
passion
du
martyr
orturé
ar
les
païens,
dépréciation
u héros
par
des
témoins
veugles
u
hostiles
13).
La
dimension
xceptionnelle
u
martyr,
manifestée
ar
son
insensibilité
orporelle,
envoie accusation
ur ceux-là
mêmes
qui
accusent. our
ermite,
est
également
on
apparence
hysique
qui suscite hostilité. es accusateursèchent armanquede charité t de
générosité,
où
la
suggestion
ue
l aumône
st e
premier
evoir
u
chrétien.
Quand
le
hérosest
réellement
oupable
des
crimes ont
on
l accuse,
n note
encore e
caractère xcessif e ses
crimes,
eflet
u
désir es
accusateurs
e se
différencieradicalemente
l accusé
14).
Il
apparaît
onc
que
l accusation st
structurellement
écessaire,
u elle
est
e seul
élément
uthentique,
t
qu elle
s adresse
u héros
pour
faire
de
celui-ci
ne
victime.
ourquoi,
ar
exemple,
vénérera mémoire es
grands
écheurs epentis,
inon
parce
que
la démesure
de leursméfaits nexorcisea communauté Il s ensuit
ue
esnotions inno-
cence et
de
culpabilité
e
jouent
aucun
rôleréel
en ce
sens,
aints
epentis
et saints
héroïques
font
partie
du
même
panthéon,
t c est un
semblable
processus
de sacralisation
ui
les
rend
remarquables.
ces
manifestations
d exception,
ait
pendant
a réalité
ntentionnellementrdinaire
u
public.
Ainsi,
es
fautes
ommises
l égard
du
saintn ont
qu un
pouvoir
éniel,
el
le
péché
social contre aumône.Ces
manquements
l hospitalité
ontdonc
excusés et présentés omme e résultat une méconnaissancen somme
innocente.
e
saint
n étant
as
encore
econnu,
l
est
pour
ainsi
dire
égitime
craindre
n
mendiantous
qui
se
cache
peut-être
n
brigand.
(12)
Catherine
Alexandrie,arbara,
ébastien,
och.VoirL.
Réau,
Iconographie
de
art
hrétien
Paris,958),
ol.
II.
13)
Voir,
armi
es
nnombrables
xemples,
a
Passion e saint
eorges
ar
imund
e
Freine
éd.
J. E.
Matzke,aris,
.A.T.F.,
909),
t
a
Vie
de sainte
arine
555
sq.
éd.
L.
Clugnet,
evue
e
Orienthrétien
8, 1903,
.
288-299).
(14)
Viede
sainte arie
Egyptienne
versionu
13e iècle
24
sq.
éd.P. F.
Dembowski,
Genève,
roz, 977).
94
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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De
fait,
ermite st
souvent
décrit,
est-à-dire
erçu,
comme
un
être
plus prochede l animal ue de l humain.Au terme e son exil érémitique,
une extrême
maigreur
ou
laideur,
dans le cas des
femmes
marque
a
personne.
il est
vêtu,
c est de lambeaux.Une abondante
ilosité ignale
son
séjour
dans
e
désert,
l
parlepeu,
ou
mal.
Bref,
l sent e
bouc
et
l étran-
ger,
l
est
prêt
à
servir
e
bouc émissaire
15).
Et
comment
xpliquer
ette
transformation
hysique
arrapport
u
motif e immortalité
elativessociée
à
l immobilisme
L ermite
imposé
a
marque
ur
a nature
auvage
brancha-
ges
transformés
n
cellule,
temporalité
ransformée
n
permanence.
ais
à
son tour a nature
auvagemarque
ermite, ès l instant ù celui-ci
uitte
son antre
naturel,
emblable
n
cela aux
héros
celtiques
yant
cru
passer
trois
ours
dans
Autre
Monde.
Trois ents ns se sont n fait
coulés,
endant
lesquels
e
paysage
naturel t social a
changé
de
contours
16).
La réaction
étonnée
u
douloureuse
u
hérosn est
donc
pas
étonnante. ar
contre,
ans
le contexte
hagiographique,
areille
réaction
ppartient
u
public
nterne
et non
au
héros.
Et
s il
y
a d abordtendance u
rejet,
est
véritablement
en termes
immunologie
soudé dans
on
hostilité ace
à
l insolite,
e
public
fait masse
contre
intrus.
Ainsi,
a
santé
de la
communauté e
peut
mieux
se vérifier
ue
par
ablation e cette
xcroissance.
Cette
première
éaction ède
rapidement
a
place
à
une
réaction
nverse,
celle de
l admiration,
ar
l intermédiairee
signes
enant
pectaculairement
démontrera dimension
énéfique
u sacré.Ces miracles
ex.
:
résurrectione
celui
ou
celle
qui
a
provoqué
a
persécution
u
saint,
message
ngélique,
oix
divine
par
la
médiation un
nouveau-né)
ont
souvent ordre uditif
17).
Au charivari e l accusation, uccèdemaintenantharmonie e l adoration.
(15)
Vie
e ainte haïs
dans
e
Poèmemoral
1205
q.
éd.
A.
Bayot,
iège,
929).
(16)
Lai
de Graelent
580
sq.
;
éd.
M.
O Hara
obin,
enève, roz, 976).
Voir ussi
Jehan
aulus
vers
229).
(17)
Voir
es Vies
de saint ehan
aulus
1912
sq.),
aint lexis
vers
71
éd.
Paris,
p.
7)
et sainte arie
Égyptienne
125
sq.
;
éd.
Dembowski,
.
162).
J.
Morawski
ite
quelques-uns
es nombreux
xemples
ù
figure
e motif
e
enfançon
iraculeusement
doué
de la
parole,
La
Viede saint
ehan aulus.
rigine
t évolution une
égende
médiévale»,
Lettres
omanes
1
(1947),
.
27-29. es
manifestationsiraculeuses
ren-
nent ussi autres
ormesensorielles
olfactive
Agnès,
ersion
,
263
q.
éd.
Denomy,
p. 199) visuelle,ommear xempleans a Viede sainteoy 529sq. ; éd. A. T.
Baker,
omania
66, 1940-41)
t a Viede saint
rançois
3360
sq.
;
éd. A.
Schmidt,
Leipzig,
905).
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D une même
voix,
es témoins
ntonnent
n
Te
Deum
laudamus
qu accom-
pagnent
es sonneries
e
cloches t
les
chœurs
es
couvents.
hacun,
n
sa
langue,
célèbre
a
reconnaissance,
outes
ces
voix s accordent
l unisson.
Le mutisme u hérosen estd autant lus remarquable.ors de l accusation,
ce
silence
oppose
aux
moqueries
e la
paroleprofane
au
moment
e
ado-
ration,
l se
distingue
u
chant
eligieux.
e silence
st
celui
du
sacré,
est-à-
dire
d un
éloignement
xcessif
u bruit t
de
la
culture,
e la
noise
et de la
bombance
18).
Aussi
e
héros,
maintenant
éintégré
ans e social
on
le
lave,
on
l habille,
n le
nourrit)
t
festivementntroduit
ans a
cité,
este-t-il
epen-
dant
en
marge
des
rapports
umains.
a vénération
e la
foule
e
projette
maintenantu
plus
haut
de
l échelle ociale
comme
vêque
ou
comme
ape),
le réifiedans une fonction e médiateuru extérioriseattitude iératique
du
personnage.
on
désir
de
solitude,
es
aspirations
ersonnelles
ont
une
dernière ois
sacrifiés
19).
On
le
promène
ans
es rues de la
ville,
vêtude
royale
façon,pour qu ait
lieu
l attouchement
ui
va
dispenser
uérisons
t
rédemptions.
e son
vivant,
e
héros
st
déjà
bel
et
bien ransformé
n
relique.
Héros
fondateur
L image
de
la sainteté
ue
présentent
es
Vies
françaises
st
conservatrice
(18 Nausea,
oise il
y
a
isomorphisms
u
gustatif
t
de
l auditif,
omme
analyse
Lévi-Strauss,
e Cru
t
e
cuit
p.
299.
(19)
Apres
voir
endu la vie a
fille
u roi
de
Toulouse,
ehan
aulus,
eut
egagner
sa
retraite.aise
roi
ndécideutrement
Il
dist
u el
os
demouerroit,
Sa
penitanchearferoit.
Lesiecle oute t es esrois.«Nel ites,ire» aiterois.
«Petit
equieut
ui
petit
emme.
Chi
ne auveriésous
une
me,
Maisa forsmil
n auveriés
Quant
e
bel
miracleront
ire,
Que
por
ous
fait
ostre
ire,
Vos
ermonsolentiers
rront
Et
vos
uemandements
eront
Deu»veut
ue
moustrés
o
avoir.»
Jehanaulus,975 q. t1783 q.
96
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au
sens
où,
centrée
ur es
hérosdes
temps assés,
lle
favorise
a distanciation
entremodèles t
fidèles. out fonctionneomme
i a violence
u
renoncement
était
a seulevéritable
esure e a sainteté. autodafé
u
martyr
n
témoigne
dramatiquement,
t
l appel
du
désert
prend,
à
aussi,
des
accents
xcessifs.
Le héros est saint
parce qu il
se sacrifie on
peut
maintenant
jouter u il
est saint
parce
qu il
est
sacrifié.
es
héros ont
certes,
urtout ans
e
cas
des
martyrs,
es
victimes
nnocentes
les
Passions ont
bien,
par
conséquent,
des textesde
persécution.
ais ce
sont
vant out
des textes
acrificiels,
ans
la
mesure ù
le
martyr
meurt
la
place
des
autres
hrétiens. el
qu il
est
incarné ans
es
Vies
françaises
e
martyr
este n effetnsensibleux
tortu-
res.
Rien ne rend donc sa mort
nécessaire,
inon a
logique
du mécanisme
émissaire. es portraits e martyrs,t pluséloquemmentncored ermites,
révêlent,
e la
part
du
public,
ne
nterprétation
ythifiante
u
sacré.Cette
interprétation
e
manifeste abord
par
une inversion e
l espace
fléché. ar
si la Passion
ait
de
l homme n
archer louant
e divin ur a
croix,
es fèches
mythiques
ont
au
contraire
origine
éleste t
dispersent
ur
terre
a
triple
malédiction
e
la
peste,
de la famine t de la
guerre.
ntre a flèche
t
sa cible
humaine,
l
faut
nterposer
n
bouclier
apable d interrompre
e
processus
de
contagion
la
personne
u saint
a ittéralement
emplir
et office.
On voitdoncque la mortdu hérosestnécessaire,mort ue la Passion
du
Crucifié urait
pourtant
û
rendre
nutile,
ans
a
logique
d un
christia-
nisme
démythifiant
a violence.Mais
e
saint st ci révélateur
unementalité
encore
plongée
dans e domaine
acrificiel.
e
que
la
mort
du héros
dévoile,
c est une
capitalisation,
u
projection
ers a
céleste,
ue
les Vies
françaises
illustrent
on
s en doute
-
de
tangible
açon.
En
effet,
i
l étape
de
a
sacra-
lisation mis en relief indifférenceu saint
l égard
du
corps
ntier,
elle
de son sacrifice ccentueplusprécisémente rôlemétonymiquee la tête.
La
décollation
u
martyr
e
prouve
pectaculairementquant
à
l ermite,
a
promotion
n
pape
ou
évêque
e
propulse
u sommet e
la collectivité
chief,
chef)
20).
La médiation
u
saint inscrit
insidans
un
espace
de
verticalité,
(20)
Jehan,
ui
mout t e
euer
in,
Esliirentout estrel
siege,
Et i
proierent
e
clergié
Otroiésu elhaut
apitre,
Tant
u il
rist
e
croche
t e mitre.
Jehan
aulus2050
q.
Voirussi régoireJehanouche Or
97
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rapport
de
cause à effet
ntre
puanteur
t
persécution.
ictime missaire
grâce
uquel
e collectif
affirme,
e saint st sacrifié
u
bénéfice
e
la com-
munauté.
Dans
l hagiographie,
es
bénéfices nt tendance
se
manifester
littéralement.
n met ur e même
pied
a
guérison
t a
rédemption
surtout,
on associe nvocation t
protection
21).
C est
pourquoi
es miracles ont i
souvent
hérapeutiques,
t
c est
pourquoi
ls
s accomplissent
mmédiatement
après
invocation.
rononcer
e nom
du
saint,
elle st a
formule
écessaire
et suffisante
our
qu ait
ieu e
miracle.
l égard
u
cultedes
saints,
n
parle
avec
justesse
de
pratiques,
n raison
de cet
aspect
verbal t
mécanique ui
passe
sous
silence
exercice
plus
lent et
progressif
e
l apprentissage
e
la
vertu.
uand
es
dévots émerveillent
u un
saint oit mort
n odeurde
sain-
teté, l y a là aussi unereprésentationittérale u phénomènee la sainteté.
Et si l on
songe
l indifférencee ermite
uant
ux
soins
d hygiène,
a bonne
odeur
qui,
à
l occasion,
e
dégage
e sa
dépouille
rend
éritablement
n
carac-
tère
miraculeux. e miracle este
toutefois
ogique
dans
le mécanisme e
sacralisation.
ubitement,
a
part
terrifiante
u
sacré devient
ourcede
bien-
faits,
a
pourriturengendre incorruptibilité,râce
laquelle
e mort
peut
transmettrees
germes
e
vitalité.
est
dans cette
perspective
u on peut
parler
e
différenciation
alutaire,
our
irconscrirene sainteté
ncore ondée
sur inimitable.
(21)
Les
miracles
osthumes
n font
à
l interminable
reuve.
oir
es Viesde
saints
Edmond,
douard,
vroul, icolas, eneviève,
odwenna,
tc.,
ù
esdévots
etrouvent
guéris
e
paralysie,
écité,
urdité,
ossessions,
ièvres
iverses,
aux
nternes
t
xternes
plus
u
moins ien
iagnostiqués.
e
qui par
ontre
st
ouligné,
est e caractère
mmé-
diat tdéfinitif
e a
cure.
99
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Claude-Henry
OUBERT
Directeur u Conservatoire'Orléans
GAUTIER
DE COINCI
ET
LA
PEDAGOGIE
MUSICALE
La
littérature
édiévale
t
Gautier
de
Coinci
ont
nspiré
n
musicien
et
un
compositeur.
ous
publions
on
témoignage.
Médiévales
Depuis
quelques
années,
renseignement
e
la
musique
a
pris,
en
France,
une
si
nouvelle
mportance
ue
la
littérature
nstrumentale
l'usage
des
élèves des
conservatoires t
des
amateurs,
connaît
une
extension
ans
précédent.
Les
compositeurs
ne
manquent pas
d'idées
musicales t
pédagogiques, ependant
outes es
nouvelles
œuvresdoivent
être
pourvues
'un
titre,
t cela
pose parfois
problème.
Les uns
utilisent
des
intitulés
ui
ontfait
eurs
preuves
«
1er
concertino,
ème
concertino,
3ème...,
Pièce
pour
flûte,
Prélude
pour
guitare,
1er
solo,
2ème
solo,
3ème... D'autres
s'essaient
ans a
fantaisie
«Claribulle,
Clarinettissimo,
Sans
tambour
pour trompette)».
ertains
font
onnerhaut
les mots du
modernisme t de
l'espace
:
«Airbus75»
ou
«Appolo
17»
pour
clarinette,
«Mystère
0»
pour
flûte
Parfois
l'inspiration
manque
et des
séries de
morceaux
ortent
es noms
de
couleurs u
de
fleurs,
emblables
ux noms
des
ruesdans
quelque
cité
de
banlieue...
Amené publierdesœuvrespédagogiques, 'ai commis, ommemes
collègues,
es
Suites,
des
Thèmes
t
Variations
des
Romances...
Jeme suis
100
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bientôt
ourné
ers a
langue
du
Moyen
Age,
minede vocables avoureux t
expressifs
même
'ils demeurent
incompréhensibles»).
'est
ainsi
que
les
catalogues
e
sont nrichis
?)
de morceaux ntitulés
A la relevée
our
4
flûtes,
Escampative
pour
4
violons,
Estive
pour
cuivres,
Berbican
pour
flûte t
piano,
Define oie
hesbahi
pour
clarinette t
contrebasse.
Ou encore
.
Chanson
de
Guilbert,
hanson de Perceval de
Gautier
deGuigemar, e Milun etc.
Ces
titres
nt
été choisis
pour
eur sonorité
A
a
Relevée
,
ou
parce qu'ils
étaient
porteurs
d'une
image simple
{Escampative
=
escapade,
promenade
Berbican
=
Berger
Estive
=
Trompette).
Ils
ont
été
donnés
après
la
composition
de
l'œuvre,
et
donc sans
influence
urelle.
Il n'en va
pas
de même
pour
une
série
de 12 morceaux
crits
our
es
enfants
es
cours
préparatoires
2ème
ou
3èm année
d'études).
Pour ces
12
pièces
ntitulées
Ballades
en
hommage
Gautier de
Coinci»,
e titre
précédé
'œuvre.
La
«langue
de
Gautier
de Coinci»
est si vive t si
musicale,
lle
couvre
-
n
tel
ambitusde
sensations,
ne telle
variété
'événements
u'elle
est un
réservoir
népuisable
d'images,
où le
concret t
l'abstrait
'interpénétrent
facilement
t où les
contraires
ont sans cesse en communication. ien
qu'au
servicede la suavitéet de la
douceur,
Gautier
parfois
souvent )
vocifère.
u milieu
des
«florettes»,
aigné
du «savoreus ai» de la
«virge
Marie»,
a
oue
près
de sa
«mámele
mmielée», autier,
ui pourtant
bien
suce entre es dents»
e doux
nom
de
la
«pucelle»,
aisse monter n
lui,
avec
l'ivresse e
l'écriture,
ne
sainte fureur
ui
le dresse contre
es
juifs,
es
incroyants,
es
ongleurs,
e diable...
Le
sang gicle,
es
pustules
ouvrent
es
corpspuants
on
brûle,
n
viole,
es
boyaux
ortent es
ventres,
lleluia
Une
telle
richesse
'expressions
xtrêmes onvient u
langage
musical
dans lequel chaque élémentpossède en lui-même son contraire les
intervalles,
a
dynamique,
e mouvement
ont
«renversables»).
'idée
101
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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d'utiliser
e talentde
Gautier
était tentante... et
hommage
musical ne
peut
être
considéré
ommeun
regardparticulier
t
intéressant
orté
ur
l'œuvre
du «moinede Saint-Mart».
l
faut
y
voir,
au
contraire,
a force
jeune
et neuve
de
ces vieux
«myracles»
illés
sans
honte)
par
un lecteur
enthousiaste.
Les 12 ballades sont
écrites
pour
12
instruments
ifférentsvec
accompagnement
e
piano
très
acile
Ballade de la
fontaine
e
douceur
pour
violon
Ballade
de
Théophile
our
lto
BalladedeVymagete la samblancede NotreDame pourVioloncelle
Ballade du
grant
broillaz
t de
Vopscurte
our
Contrebasse
Ballade
de
la
roseede Mai
pour
Flûte
Ballade
de la
fleur
novele
pour
Hautbois
Ballade
de
Vesmeraude
our
Clarinette
Ballade
des
cinc rosesnouveles
our
Basson
Ballade de
V
nfantuif
pour
Cor
Ballade de
la
glorieuse
e
gloire
pour
Trompette
Ballade de lapuissantdamecelestre ourTrombone
Ballade
du
moigne ue
Nostre
ame
délivra ou
dyablepour
Tuba.
Ces
12 morceaux rès
ourts
3
minutes)
ont
bâtis
sur6
thèmes
-
douceur
de la
Vierge,
-
Lumière
de la
Vierge,
-
Thème
des
anges
-
Majesté
de la
Vierge,
-
Thème
du
diable,
-
Thème
de
la
prière
u
pêcheur.
La
succession
de ces
thèmes,
eur
variation,
eur
opposition
ont
de
chaque
ballade une «aventure» acilement
ompréhensible.
insi,
dans la
ballade
pour
violon,
a
«douceur
e la
Vierge»
st brutalement
nterrompue
par
e
diable,
mais a
lumière
irginale éapparaît
le
pécheur
e
repent,
la ballade se
termine
ar
révocation
e la
puissancemajestueuse
e Marie.
Le tuba au
son si
grave
et
particulier,
aconte
es
mésaventures
u
moine vrogne,a trompettet le trombone ont es interprètesrivilégiés
des
fanfares
majestueuses
e la
Vierge,
tc.
102
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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En
somme,
ne sorte e bande dessinée
musicale
qui
est,
comme
n
Y
vu,
moins nhommage u'un pillage.
Cette
réalisation
simple
et
puérile
mériterait
es
plus
violents
sarcasmes i elle étaitdestinée
u
concert
ou
à la
postérité).
Mais
réservée
au
travail d'enfants
de
7
à
13 ans
environ,
lle est en
premier
ieu
pédagogique
t
apte
à
faire
rogresser
es élèves
du
moins lle
essaie)
dans
l'apprentissage
e la
technique
nstrumentale.
Mis
au service
e r«Embasmeerose de novel
espanie»,
es
exercices,
gammes
t
arpègesparaîtront
«tant
oen,
tant
douz,
tant
debiteuz,
T
ant savoreuz
t
tant slit»
que
les
enfants
uront
grant
élit»
les
réciter,
'autant
plus qu'assurés
des faveurs
de
la
Vierge
souveraine,
l
leur sera facile
d'imaginer
mille
diableries.
103
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mariai.Mais
ils sont ussi
édificateurs
t édifiants
édificateurs
arce que
la moraleet la religion trouvent ne nouvelle ffirmation. autier veut
célébrer
Marie.
Il
compose,
à
et
là,
des
manifestes,
ffirmant
es
vertus,
les
qualités
de
la
Vierge
dont l'un des
exemples
est une
application
rhétorique
u
Credo,
fondement
e la
foi
«
En'iez
tu dame
des
archangeles
Ennez siez tu deseür
es
angeles
Lez le coté
et a la
destre
De
Jhesu
rist e
roi
celestre
»»
(I
mir.
16).
Le
récit
des
miracles,
lui-même
est affirmation es
fonctions
auxiliatrices t
consolatrices
e Marie
: n'accouche-t-elle
as
une
abbesse
avant
terme
pour que
son
évêque
n'ait
point
connaissancede
sa
faute
I
mir.
20),
ne reconduit-elle
as, gentiment,
endrement
même,
un moine
ivre
usqu'à
son
lit
pour
ne
pas
qu'il
trébuche
t
tombe
dans les rêts
du
«dyable»?
D'ailleurs
«
Tuit
i
myracle
ostre
ame
Sont ipiteuz t dozparm'ame
N'es
nus
qui
bien
es
récitast
Cui
toz
i
cuersn'en
apitast»
(I,
mir.
19).
Cette affirmatione l'excellence
de
Marie,
du fait
que
tout
espoir
peut-être
mis
en elle
correspond
u
programme
nitial
de
l'auteur :
promouvoir
e cultemariai.De
surcroît,
autier
plaide pour
a
rhétorique,
pour sa rhétorique encore faut-ilbien dire ces miraclespour qu'ils
émeuvent. 'est
un aveu de l'écrivain.
L'amour de
Marie
peut
prendre, our
nous,
des
aspects
surprenants.
Ainsi,
u
fil
du
récit,
e
construit,
eu
à
peu,
l'érotique
de la
vierge
ui
s'exprime
vec une
force ertaine
«
En
un chainsemout cesmée
Acorut oute
schevelée
Une
toaille n
sa maindestre»
(I,
mir.
16).
105
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Et
que
fait a
Vierge,
insi,
en
chemise,
chevelée,
ommeune
beauté
qu'on
vient e tirer u sommeil
Que
fait-elle e ce
tissu
qu'elle
tient ans
samaindroite?Elle chasse ediable,transforméntaureau, ui effraie n
pauvre
moine L'érotisme
qu'on
peut
déjà
percevoir
dans cette vision
nocturne
e la
Vierge
se
précise,
aissant
sourdre e fantasme
uand
la
Vierge
guérira
n malade
en 'arrosant
e son ait
«
De
son
doz
saim
trait a mámele
Qui
tant st
douce sade et
belle
Se
li
bouta dedanz a
bouche
Mout doucement
arout
l touche
Et arosede son doz lait
(I,
mir.
17).
On
a
affaire, ci,
à
quelques
vers d'une
grande
beauté,
et le désir
apparaît
d'une
façon
classique,
à la fois dans
l'écriture,
lle-même
ésir,
conjuration
de l'absence ou de
la
solitude et dans le discours. Et
là,
l'écriture
'est
plus
seulement
mémoire,
onservation,
ocument. ès
lors,
Gautier
dut
percevoir,
consciemmentou
non
(mais
pourquoi pas
consciemment,
u
encoredans les
brumes
matinales e la
latence?),
qu'il
avait
dépassé
son
programmenitial,qu'un aspect
fort
ntime
de sa
personnalitémergeait
e
ses
poèmes.
Jouer vec les
mots,
c'est se donner
'impression
u'on
les
maîtrise.
C'est aussi vouloir
'en
détacher,
es tenir
n
respect,
distance...
C'est,
peut-être
ffacer a
gravitéqu'ils
peuvent
avoir : les
calembredaines,
fussent-elles
es
plus
lourdes,
raitent
e nos
angoisses,
du sexe
et de la
mort.
Gautier
peut
avoir
voulu
conjurer
es
fantasmes,
n
effacer
'aspect
«osé» en concluant e texte
par
ce
qui peut
apparaître
omme un
simple
amusement,
t ce
eu,
ces
eux
avec les
mots,
ervent,
ux
aussi à affirmer
la
grandeur
e Marie.
Tout se condense
t se
résoud
les
séquences
finales onnent ne sorte
de
résumé
u sens du texte n se
défendant e l'érotisme
ui
y
apparaît par
une sorte
d'humour,
ar l'aspect magique,
propiciatoire
u
calembour,
l'amusement
homophonique
emplaçant
e fantasme.
Cette
conjuration
peut
ller
usqu'à
une
dénégation
e
l'érotisme
ar
une
sur-affirmatione
la pureté,d'autantplus que le récitqui précèdeest une sombrehistoire
d'inceste,
e
meurtre,
vec un
soupçon
de
scatologie
(il
s'agit
de l'histoire
106
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d'une
femme
ui
engendre
n
enfant
e
son
fils
et
ette
e
produit
de
son
inceste ans estoilettes)
«
Ha
mere
Dieu
qui
celz
espure
Qui
ťaimment
e
pensees
pures
De
ton
aint
spurement
Si
nos
espure
purement
Qu'en
enfer
e
soions
pures
Au
ugement
uant
espure
Seront
i
pois
de
la
puree
Qui
liert
u
puis
ďenfer
puree
(I,
mir.
17).
D'une
inquiétude
du
récit,
face
à son
propre
discours,
'écriture
apparaît,
avec
un
nouveau
rôle.
Plusieurs
voix
parlent
en
même
temps,
dans
le
texte,
articulant
des
mots
différents,
mais
aux
mêmes
sons,
s'organisant
n
diverses
trates
iscursives,
lors
que
l'enfer
'est
pas
loin,
nées
de
la rencontre
es
fantasmes
t de
la
fonction
articulière,
t
comme
plaquée,
du
sens
et
du son
dans
une étourdissante
ascade
de
jeux
homophoniques.
e
tout
pose
e
texte
omme
bjet,
ui-même,
e l'écriture
qui devient ctance,prenant artau dramequi se joue, agissantdans le
texte t
sur le
texte,
comme
un
personnage,
n
modifiant
e sens
et la
fonction,
ui découvrant
on
autonomie,
andis
que
la
scripteur
roit,
ans
doute,
maîtriser
on
style,
u
plutôt
a
plume.
Naître
entre
Soissons
et
Château-Thierry,
ivre
partagé
entre
deux
terres,
i différentes
t si
proches
que
peuvent
'être
a
Champagne
et
la
Picardie
nflua
eut-être
'écriture
e Gautier.
l
y
a
ainsi,
des
géographies
poétiques.
Lieux
de
clivages géologiques,
d'argiles
et
de calcaires
où
s'évaporent l'aube desbrumespropices ux illusions,ieuxoù marchent
les
poètes
t dont
uelques
chemins
ortent
ncore
a
tracedes
semelles
e
vent
d'Arthur
Rimbaud.
Ces
deux
provinces
posent
aussi
leurs
différences.
a
Picardie
n'appartenait
as
à
la
Couronne,
uand
Gautier
écrivait.
a
Champagne
y
futrattachée
uand
Philippe
e Bel
épousa
la
filled'Henri
II
le Gros.
Carrefours
'infliences,
ieux
de
langages
divers,
de
commerce
t
de
culture,
es contrées
nt
pu
ouer
un
rôle
dans l'écriture
de
Gautier,
par
leurs
particularités
éelles
u
supposées
dans
l'imaginaire
«français».
a
naïveté
u'on prête
à Gautier
e retrouvera
eut-être
ans
l'hérésie
icarde,
ui,
quelques
siècles
plus
tard,
voudraretrouvera
pureté
107
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originelle
ans l'abolition de toutes les
lois,
civiles
ou
religieuses
t le
partagedes femmes.Gautiern'abolit-il as, par la magiedu rêve,par les
fantasme
ans
récriture,
ertaines ois du réel
Etre
à,
vivre
à,
écrire
t
prier
à
détermine
ans
l'imaginaire
dans
le
quotidien
mystique
du moine
-
l'habitude de la
frontière,
u
discontinu,
e la diversité
u
regard.
Une
vieille
xpression
itée dans le
GrandLarousse Illustréde 1906 définite strabisme
omme
«regarder
n
Picardie
si
la
Champagne
brûle»...
Ce
strabisme
divergent,
e double
regard
e
Gautier,
ers
'érotique
t vers
'hagiographie
e double
peut-être
de cette
açon
duelled'être
u'on parfois
es
gens qui
sont
de deux
pays.
l
est,
de Corneille à
Maupassant
et à
Maurice
Leblanc,
des écrivains
Normands.
Georges
Sand
se
découvrit
u
se
redécouvrit errichonne. es
brumes
du
Nord
mprégnèrent
'ample
manteau
de Verlaine.
l
y
eut les
félibres et leurs
cigales...
Pourquoi
n'aurions-nous
pas
un
auteur
Picardo-Champenois
ont a
musique
de
l'écriture
orterait uelque
trace
de la
terre ouble
sur
aquelle
l
vécut,
naquit,
crivit t
pria
Le
regard
e
Gautierfût-il
rappé
par
quelque mirage
des
forêts,
ar
quelque
reflet
u
soleil
blique
dentelant es feuilles ur
es flansdes
côteaux Ses
rêves,
es
visionsqu'il rapportene rappellent-elles oint d'autres illuminations
dans
lesquelles
le
trivial,
e
vulgaire
se
transcende
n sublime
par
le
truchement
u
verbe,
ar
la
splendeur
e la vision? Car
c'est décidément
dans la
vision,
e
rêve,
e
mirage ue peuvent
e
conjurer
es
audaces du
désir
il
faut
dormir,
our
voir a
Vierge,
u être
malade,
ou être vre. es
sensdoivent voir
perdu
eur
cuité,
lors,
'installe a vision.
Il
s'agit
bien de vision la
Vierge
est
perçue par
Gautier,
dans une
certaine nudité.
Ce
regard, posé
sur l'invisible
dirige
l'écriture.
Le
fantasme,tel qu'il se révèle chez Gautier, ressemble aux illusions
habituelles t ordinaires
u
méditant,
u
moine,
du
reclus,
de celui
qui
est
seul.
Seul,
même
au
milieu d'autres solitaires.
Né
d'une
pratique
religieuse, picé
des diverses ublimations
'usage,
il
cristallise
outes es
caractéristiques
e
l'imageémergeant
e
l'ascèse.
Le
jeu
de
mots,
ependant,
'il
possède
un caractère
ropiciatoire,
'il
conjure
un érotisme
on
enfant,
n'est
pas
sans racines
. Il nous
fait
penser
l'exercice
monastique
de la
«déclinatio».
C'était,
au
Moyen-Age
uneépreuve u'un maître aisaitpasseraux moines l'élève isaitun texte
et, oudain,
e maître
'interrompait,
emandant e décliner e dernier
mot
108
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qu'il
avait
lu,
d'en
donner,
non
seulement
es
flexions,
mais aussi
les
formes dérivées, bref, ďexplorer tout un champ sémantique et
grammatical.
es
jeux
de
mots
de Gautier
ressemblent
ce
déferlemente
cas,
fort
ropice, ar
ailleurs,
u
développement
e
l'imagination.
C'est dire
que,
en
plus
du
fantasme,
u militantisme
eligieux,
u
désir inhérent
l'écriture,
oute une tradition
ous tend
le texte de
Gautier celle de la
grammaire,
elle des
études
monastiques.
Mais,
ce
n'est
pas
tout
l'expression
u
lyrisme
e
Gautier,
on
érotique
rouvent
aussi leur
efficacité
râce
à
l'apport
du
vocabulairecourtois.
Un autre
Champenois
'est
pas
loin
Chrestien
ont
'influence
ransparait
maintes
foisdans esMiraclesdeNostreDame
,
Chrestien e
Troyes
ontcertaines
tournures,
ertaines
coordination
pparaissent
çà
et
là
(
queque
par
exemple...).
Ainsi es textes
e Gautier
s'organisent
utour
de la
diversité
des
inspirations,
es
techniques,
des
esthétiques, ui
se
mêlent et
se
fondent,
réant
n
nouvel
space
de la
narration
ui
n'est
plus
seulement
l'addition de
ces divers
éléments,
mais
surtout a
mise en
formed'un
nouvel
spect,
d'un nouvel
rdre
u
désir
l'écriture.
Dès
lors,
'écriture e
découvrant,
'explore
lle-même,
achant
qu'elle
est
encore
parole,
lle s'inscrit la fois
en
homophonie
t en
homographie
dans la
fin
des miracles.Désir
double du
double,
miroir
de sa
propre
altérité,
lle
suit des voies
parallèles
et ne
peut
plus,
désormais,
ne dire
qu'une
seule
chose la fois.
Elle
exprime
e désir
t celui
de la
sainteté.
e
bonheur 'écrire dvient.Cette
oie
de
savourer
es mots e
trouve
près
e
texte même
du miracle
c'est dire le chemin
accompli.
Ce chemin
à
avanceparallèlement celuidu miracle, sa découverte u miracle, ui,
auparavant
n'est
qu'une
merveille rendue miraculeuse
par
son
explicitation.
e
texte du
miracle
écrit,
décrit le miracle dans sa
dynamique,
ans
son devenir
e
miracle,
'est à
dire,
'explication
e la
merveille,
a
révélation
e son sens
religieux.
'autre
miracledévoiléest
l'écriture
our
lle-même.
Le
phénomène
énéral
de
la
prise
de
conscience
de la
puissance
de
l'écriture
u Xlle siècle
par
les clercs
déjà
été décrit. l
s'agit
ci
d'autre
chose
une écriture
articulière
e révèle
elle-même,
lors
que
se déroule
la
prise
de consciencedes
clercs.Gautier
dévoile
la
fois
un asnect de
la
109
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culture e
son
temps
t se dévoile
ui-même,
n tant
qu'écrivain,
u
même
titre u'Hugo ou Zola, dans le sens «moderne» du mot écrivain.Une
personalitě
ous
apparaît,
t ce n'est
plus,
comme cela
arrive ouvent u
Moyen
Age,
un
inconnu
dontnous n'avons
que
le
nom,
ceci
s'ajoutant
u
fait
que
nous
possédons
quelques
repères
biographiques
ur
Gautier,
ce
qui
est
rare
pour
un auteurde
son
temps.
Parler
d'écriture,
orsqu'on
est confronté des
textes
ui soulignent
eux-même eur caractère
ral
peut surprendre.
n
effet,
autierdit bien
(mais
il
l'écrit)
«
Un
haut miraclemout
piteus
Doz à
oïr
et deliteus
Et
qui
moutdoit
pecheurs laire
Ici
après
vosveilrestaire
(I,
mir.
18)
Il
s'agit
donc bien
d'écouter.
Mais la lecture
tait
parole.
On lisait
toujours
n
prononçant.
ien
sûr,
'ouverture 'un codex
pour
ire,
fût-ce
haute
voix,
suppose
'écriture.
Mais l'écriture st autre chose. Elle n'est
point produiteuniquementpar l'appositionde l'encre sur le vélin-
encore
que
ce
soit
déjà
une
chose admirable
-
mais elle
est
aussi une
dimension
particulière
du texte. L'écriture
romanesque
moderne,
au
moins
jusqu'à
Proust,
se souciait de
profondeur,
d'un certain
jeu
sous-jacent
es
référents,
e réseaux
de
correspondances
ans le
récit,
ref
d'une cohérence
nterne rchestrée
e telle
façon
que
les
différentes
trates
du
récit
procèdent
outes
de
façon
à
organiser
ette
profondeur,
ère
du
«plaisir
du texte».
Gautier n'en est pas là. Le discours intérieurne peut encore
d'exprimer
irectement. autier
organise
une sortede
polyphonie
ù
le
sacré
forme ne
voix,
e fantasme
ne
autre,
andis
que
la
musique
de
la
lyrique
ourtoise e
déroule.
lusieursvoix
parlent,
ui,
y
compris
elle des
références,
e l'intertextualité
t ces discoursdivers 'accordent
arfois
n
un
«moment»
harmonique
u
texte,
une
résolution
ui
les
clôt...
Les fins
de miracles eviennent ne sorted'accord
final,
dans
lequel
tout
e résoud
et dont es
éléments
ont a
sensualité,
e
eu
de
mot
plaqué
sur e
sacré,
e
récitui-même,
a
«
morale .
La
«
cohérence nterne durécit e Gautierne
nait
pas
de différentsiveaux du
discours
ntervenantn
«profondeur»
110
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mais de la
juxtaposition
yntagmatique,
e discoursdivers
etdifférents.
Gautierrassemblerépars, e discontinu, e qui n'a pas de raisond'être
ensemble.Le monde n'est
plus
univoque.
Le XHIe
siècle
composa
des
«
Sommes
pour
en rassembler
a diversité.
insifait
Gautier.
Bien
sûr,
'est
aujourd'hui
ue
nous discernons
'écriture
t
sa
magie.
C'estaujourd'huique nouspouvons a décrire ) en termes e cohérence
ou
plutôt
de
volonté,
de
désir
d'une
cohérence,
de
rassemblement e
l'épars,
du
divers,
u discontinu finde le
contempler.
ependant,
Gautier
dut
la
percevoir,
e
serait-ce
ue
confusément,
uisque
le
jeu
de mot
existe.
L'écriture
st
ici
subreptice,
aissantdu texte
n trainde
s'écrire,
présente,
ctante,
uisqu'elle
git
sur e
discours,
uisqu'elle
'influence t
influe ur
ui,
semblant
aître 'une
nquiétude
u texte.
De
ce discours
luriel,
e ces voix
uxtaposées,
de cettediversité ait
une nouvelle onscience, onencore ssuméepar quelqu'un qui
dit
«je»,
sachant
qu'il parle,
en fait
de lui-même.Gautier
se
cherche,
mais nous le
trouvons,
eflété
ar
e
miroir u
parchemin.
ous
ne
pouvons
ireun texte
médiéval
qu'avec
nos
yeux
d'aujourd'hui
:
personne,
à
l'époque
de
Gautier,
ne
pouvait
iscerner
e discours
du
récit,
e fantasme u faitdans
les
Miracles de NostreDame.
Aussi,
c'est
pour
nous
que
naît
l'écriture,
dans ces
textes,
'un
équilibreparticulier
t d'un désir e fondant n une
pluralité ntrinsèque
u discours.
illl
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 114/145
Orlando
de
RUDDER
EDITION
DE
TEXTE s
«D'un clerc
que
Nostre
Dame
gari
de
grant
maladie»
L'édition
de base des Miracles
de
Nostre
Dame
est
très
ertainement
celle
qu'a
établi
V.-F.
Koenig.
A
partir
du
meilleurmanuscrit
ont
il
pallia lesmanquesà l'aide de ceuxqui sont es plus prochesd'une leçon
optimale,
.-F.
Kœnig,
n
ajoutant
es
notes,
n
comparant
es
leçons,
n
exposant
es variantes
accompli
un
travail
nécessaire,
présentant
u
public
une
édition
ui
constituea base de toute
ecture u de tout ravail
concernant
autier.
Afin
u'on puisse
e rendre
ompte
du travail
u'il
a
fallu
pour
établir
n tel texted'une
part,
et
pour,
d'autre
part présenter
un
poème
de
Gautierde Coinci
à nos
lecteurs,
ous
eur
proposons
ci
la
version ite «F». Ce manuscrit
st l'un des meilleurs t diffèressez
peu
du manuscritde base choisi par V.-F. Kœnig. Notrepropos est de
montrer
ci un
texte,
el
qu'il apparaît
dans un
manuscrit u
XlIIème
siècle,
à
la
fois
pour que
nos lecteurs
e rendent
ompte
de ce
que
pouvaient
voir
ous es
yeux
es
contemporains
e
Gautier,
t
pourqu'on
puisse
comparer
ette
eçon
avec
le
judicieux
travaild'éditeur
de V.-F.
Kœnig.
Nous
avons
implement
onctué
e texte
t
résolu
es
abréviations
pour
en
permettre
ne meilleure
ompréhension.
ous
avons
cru
bon de
donner
ne sorte
e traduction
ittérale
e la
findu
poème
qui,
du fait
des
jeux
de
mots,
st
relativement
bscure.
112
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 115/145
D'un clerc
grief
malade
que
Nostre ame sana.
B.N.
(N.A.)
Fr.
24541
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 116/145
D'UN CLERC
QUE
NOSTRE
DAME GARI
DE
GRANT MALADIE
Gautierde COINCI
Kœnig
mir
17
D'un
clerc
rief
malade
que
Nostre ame
sana).
Ducrot
19.
B.N.
Manuscrit
rançais
986 F°38 v°.
Por
pluseurs
uers
plus
enflammés
A Nostre ame mieux
mer
Undoz miracle ueil etraire
D'un clerc
ui
futde
grant
ffaire.
Riche
d'amis et
plains
ď avoir
Qui
se volout olt oz
avoir
Sen fraint el tout bandonna
8:
Et
toz
au
siècle
e donna.
El*
siècle
mist oute a cure *El
:
en
le
Seculers ut demesure
Mout lchaloit*petit e s'ame
*
Chaloir : se soucierde ;
12
Mais tant
ot
que
Nostre ame
Paramoit ant n son
corage*,
*
Corage
«siège
de
la
vie ntérieure»
Queja
ne
trespassast 'Ymage,
Ne
por peresce*,
ne
por
aste**.
*Peresce
paresse.
**
Laste :
lassitude
16 ne
por
essoine*,
ne
por
haste,
*Essoine
empêchement
Devant
qu'il
l'eust
aluée
A
genoillons
este
nclinée.
Quant
ditavoit e
doz
salu,
20
Qui
tantes
enz
a tant
valu,
Mout doucement
es mains
oignoit
Et derechef
a saluoit
Contre
erre evotement
24
Et se disoitmoulthumlement
«Li
saint
ventre oitbeneiz
Qui
te
porta,
oi
Jhesus
hrist,
Et beneoites es mámeles
28 Qui ťalaitierent si sontbeles,
Nos sires es
et nos sauverres
.114
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 117/145
Et de tos e
monracheterres».
Mout onguementint estusage *Tantque 'jusqu 'à ceque
32 Tant
qu*'il
chei*en
un
malage
**
Cheî
passé
simple
de
cheoir
Qui
l'alita
et
ut*
lonctans
*Jut
passé
simple
de
gésir
Tant
qu'il perdi
memoire
t sens.
Et
puis
cheien
frénésie,
36
D'une
desvée*
maladie.
*
Desvée
:
folle
Les
genz
mordoit,
om
enragiez,
Plusuers ust
mout
damagiez
S'on ne
'eust
prist
t
oié*.
*Loié : lié
attaché
40
Li
granz
maus
Tot
i
faunoié*
*Faunoié
fané
Et si
durement
'enraga
Qu'a
ses denz sa
langue sraga
Ses levres
efors t
dedenz
44
Demanga
toutes
ses denz
Et,
de ses
mains,
es
dois eüst
Toz
démangiez
'il
l'i
leüst*.
*Leust
subj.
mparfait
Loisir
Si
li
enfla
orment*
i
viz**
*
Forment
fortement
48 Nelconeusthomqui fut is*, **Viz
visage
N'i
paroit
eus
ne nez ne bouche.
*Vis
vif
vivant
Ausi
gisoit
om une
souche.
Horribles rt*
desmesure
*Ert
il
était
52
S'esrt i
puant
t
plains
d'ordure
*Nonpooir négation
infinitif
Que
nul ne e
daignoit
eoir,
substantivé
e
pooir
pouvoir
Car,
cil
qui
chiet n
nonpooir*,
Jan'iert i riches
ni
si cointes*
*Cointes cf. nfra.
56 Qu'assez ne truist* emesacointes;.Truisttrouve
Li
clerc
par
futant
gregiez*
*Agregiez
agravé
Conques
ne
pot
estre
legiez
*Mecine
médecine
Ne
par
mirene
par
mecine*
ft
Mais
la Dame
qui
tout
mecine
Moult
doucemente mecina.
Tant
ut
malade
qu'il
avint
64
Ce
li
sambla c'uns
angles*
vint,
*
Angles
ange
Moult
prés
dou
lit
ou
il
gisoit,
Qui
moult
iteusement
isoit
Tout en
plourant
basse voiz
115
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 118/145
«Dame,
qui
fluns,
ontaines t
doiz*
*Doiz :
conduite
les de toutemisericorde,
Ta
grant
oucors* omment 'acorde
*Doucors
douceur
Que
tantde
mal tes clercs ndure?
72
Dame
onques
mais ne
fus
u
dure,
Cointe,
ne
fiere,
e
desdaigneuse
Ha
douce Dame
glorieuse,
Ce
ne
puet
estre
ue
e
voi
Ha
mere
Dieu,
avoi avoi *
*Avoi
inteqection
Ne sueffreas que cil anguisse,
Ne
si honteusement
erisse
Cil
qui
tant 'a lonctans
mée,
8C
Et
desproiée*
t
reclamée.
*Desproiée
priée
Douce
Dame Sainte
Marie,
Se
ta
doucorsne
i
aïe
Que
li
aras
donques
valu
84
Ce
que
tant
dit
ton
alu?
Ses
beles
evres u sont
les?
Et sa languequi tesmámeles
Tes sainz
costes
t tes sainz flans
88
Beneissoient
n
toz
tans?
Dame en
cui sont
outes ouceurs
Qu'atens
tu
que
nel
seqeurs*?
*Seqeurs
secourre
Se
ne
seqeurs,
Dame,
les tiens
92
Qui
secorra
onques
es siens?
Se
ne
seqeurs
qui
secorra?
Et si tu nepues qui porra?
En ies tu Dame
des
archangles?
96
En ies
tu deseiir es
angles?
Les*
le
coste,
t a la
destre,
*Les :
à
côté
de
De
Jhesus
rist e
roi
celestre? *En
:
particule
nterrogative
En* ies tu
Dame,
la
pucele
le
sens du
vers st «n'est
u
100
Qui
alaita
de ta mámele
pas
la
Vierge»,
tc.
Le
roi
dou ciel come
ton
fil?
Quanques* tuvielz nnevielt l? *Quanques tout eque.
Haï
douce mare
u
Sauveör,
104
Que
feront
onques pecheor
116
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S'en
toi
défaut*
eur
sperance?
*
Défaut
manque
échoue
En iestu toute eurfiance?
Haute
Dame,
haute
roïne,
108
En
ies tu mires t
mecine
Qui
de
toz maus
gari
et
cures?
Comment
ras
des autres
ure
Se
de cestui
n'as
grant
itie?
112
S'enver
estui
n'as
amistie,
Qui
tantes
ois
par
bon
corage
S'agenoilladevant ymage,
Envers
es
autres
u'aras
donques?
116
Ha mere
Dieu
ce
n'avint
nques
Que
la
douceurs
ui
en
toi
sourt* *Sourt verbe ourdre
Vers
pecheor
esist
e
sourt.
N'est
nus
pecherres,
e
bien
t'aime,
120
Ne
sequeures
'il te
reclaime.
Par
ta
douceur
estui
egarde
Je
uis
ses
angles
t
sa
garde
S'il
estre
uet,
e
ne veil
mie
124
Qu'en
tel maniere
int* a vie».
*Fint
du
verbe
iner
achever
Queque*
li
angles
e
disoit,
*Queque
:
pendant
uef
ependant
Sor
e chevés*
u
cil
gisoit
*Cheves
chevet
Est
descendue
ne
pucele
*Acesmée
parée,
ornée
128
Si
acesmee*
et
si tres
ele,
Quel
ne saroit
angue
retraire.
Et si
parut
ant
debonnaire
Qu eledisoit outdoucement
132
«Biaus dos
amis,
bien,
e
t'ament*
*Ament
e
t
apporte
du
verbe
Ce
queje
t'ai
tantdemoré.
amener)
Mon saint
ventre s
tant
honnoré,
Et beneit
par
tantes
oiz
136
Qu'il
est mais
bien
raison t droit
S'il
a
en
moi
point
d'amistié,
Queje
de
toi
aie
pitié.»
A tant 'abaisse sor e lit
140
Moult
adement*
ar
grant
élit.
*Sadement doucement
De
so doz sain trait
a
mámele,
117
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Qui
tant
st
douce,
ade*
et bele
Se liboutadedenz a bouche,
144
Moult
doucement,
artout
i
touche
Et arousede sen doz lait.
A tant 'en va dormant e lait*.
*Lait de
layer
laisser
Tout maintenant
'est
esveilliez.
*Se
merveiller
s
étonner
148
Moultdurement
'estmerveilliez*
*Respassez
revenu
la
santé
Tant voit
ue
toz
est
respassez*.
*Assez
suffisamment
Plus
halaigre
e trueve ssez*
Conques n'avoitdevant sté.
152
Un
or
me convenroit'esté
1)
Se
e
retraire osvoloie
La
grant
eece* et
a
grant
oie,
*Leecé
:
oie
Les
grans
graces
t a
loenge
*Privé
les
familiers
156
Que
privé*
irentt
estrange.
Li
clers
dou siede
s'estranga
Et
son
affaire
out
hanga.
Bien
aperçut
son affaire
160
N'iert
roesce*
ors
e
bien
faire.
*
Proesce
exploit
Moultdemena
puis
saintevie.
Nostre
ame
Sainte
Marie
En
ama si d'amoureus uer
164
Que
por
s'amorjeta
tout
puer.
Bien volt
por
i
bien
acointier,
Ses
acointesdesacointier
2)
(1)vers52/153
assim.
l me audraitn
our
'été i
e
voulaisécrirea
grande
joie,
tc...
(2)
Vers
65
assim
l voulutien
pout
mieux
a
fréquenter/abandonner
es utres
connaissances/Ha
fréquenta
e
façon
i
correcte/Qu
il
cessa
de voir
es
mauvaises
relations/Certes,
elui
ui
une
i
bonne
réquentation/y
st
ttaché/Jamais
l
ne era
éloigné
e
Dieu/celui
ui
réquente
a
douce
mère/Aucune
onnaissance
est ibonne.
Cointe
1
Prudent,
abile,
age
2
Elegant,
racieux,
imable3
Vaillant,
rave.
Acointier
1 :
Faire onnaissance
e,
border,
voir ffaire
;
2
: Faire
onnaître,
apprendre.
Acointe1 Familier,mi 2 Amant
Acointance,
cointement
1
Accueil,
encontre,
réquentation
2:
Familiarité,
mitié,
commercemoureux.
118
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 121/145
Ses
acointes
desacointier.
Bienvit 'amordesacointoit
168
Qui
teus
cointe cointoit.
Si
s' acointa
cointement
Que
tout
mauvais
cointement
Por Tacointier
esacointa.
172
Certes,
ui
si
cointe cointe
A
cointe cointe
stacointiez
Ja
n'iert e
Dieu
désacointiez
Cil
qui
sa
cointe
mere cointe.
176
Nule
acointance
n'est
i cointe.
119
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 122/145
NOTES
DE
LECTURE
s
Vierge
t
merveille Les miracles
e
NotreDame
narratifs
u
Moyen
Age,
textes
établis,
traduits
t
présentés ar
Pierre
Kunstmann,
érie
Bibliothèque
Médiévale,
10/18,
n°
1424.
Ce numéro
de
MEDIEVALES,
en
grande partie
consacré
aux
Miracles
de Nostre
Dame de Gautier de
Coinci,
ne
pouvait
ignorer
e
passionnant
ouvrage
de Pierre Kunstmannconsacré à l ensemble des
œuvres
ui,
au
Moyen
Age,
mettent n
scène a
Vierge
Marie.
L auteur a
sélectionné
ans ces dernières n
certainnombre de textestout à fait
significatifs.
n
effet,
miracles
sont
tirés
du
Graciai
ďAdgar,
clerc
anglo-normand
u
Xllème
siècle,
6
autres
sont
de Gautier de
Coinci,
3
proviennent
es
Miracles
de
Nostre
Dame
de
Jean
Mielot,
2 enfin ont
anonymes
dont le
superbe
Jongleur
de
Notre-Dame
traduit
pour
la
première
ois n
français
ar
auteur.
Dans une
longue
introduction,
laire et
complète,
P.
Ķunstmann
présente
es
histoires n
les situantdans
l époque
où
elles s écrivent
fin
d en bien faire
aisir
enjeu
au
lecteur
moderne.C est
qu en
effet,
e
culte
mariai
n apparaît pas par
hasard. La
«merveille»,
e
«iņiracle»
faisant
intervenira
Vierge
Marie
n occupent
une
place
importante
dans la
littératuremédiévale
qu à partir
du
XHIème siècle. Marie devient
a
figure rivilégiée,a médiatrice ntre a terre t e ciel. Elle estpour Eglise
catholique
un
moyen
de
populariser
n l humanisantune
religion rop
abstraite
laquelle
une
grande
partie
de la
population
este
relativement
120
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 123/145
indifférente.
l
s agit
en fait de
donner
cette
dernière
ne
image
plus
maternelle,lusconsolatriceue celle du Dieu vengeur esant es âmesau
jour
du
ugement
el
qu elle peut
e
contempler
ur
es
tympans
es
églises.
Les miracles
mis en
français
vulgaire
uront
pour
fonction
e dire aux
hommes
que
rien n est
désespéré
et
que
les
pécheurs
ne sont
jamais
définitivement
erdus.
D autre
part,
Marie est
aussi,
et
surtout
eut-être,
un
personnage
éminin
elle
est la «Dame du Ciel» vers
aquelle
montent
les
prières
et se
focalisent es
désirs
:
créature
divine
mais
créature
terrestre,
une et
autre e
superposant
ans
l imaginaire
e
la narration
au point ue parfois écriture evient urfantasme.Aucunde cesaspects,
nécessaires
une
approchecontemporaine
es
miracles,
n est
ignorépar
P. Kunstmann.
Ce livre
émoigne
e la
volonté e
son
auteurde faire ortir es textes
médiévaux
du cercle
étroit
des
spécialistes
universitaires.
Vierges
et
Merveille»
st
publié
dans une collection
de
poche
: la
Bibliothèque
Médiévale
10/18,
dirigéepar
Paul
Zumthor
qui compte
déjà
un certain
nombre
d ouvrages remarquables parfaitement
ccessibles au
grand
public par
leur contenu
et
par
leur
prix.
P.
Kunstmann
écarte
délibérément
es
problèmes
habituels
que posent
l édition
des
textes
médiévaux
n
choisissant e
publier
une seule version
de chacun de ses
miracles c est donc un
texte
yant
réellement
xisté
t
circulé u
Moyen
Age
et
non
e
résultat
une
comparaison
de diverses
ariantes
u il
nous
propose.
Les textes
originaux
sont
présentés
dans leur
intégralité
accompagnés
une traduction
xcellente. euls trois
d entre
ux,
rédigés
en
moyen
français,
donc
plus
accessibles,
n ont
pas
été
traduits
par
l auteur.La littérature édiévale stainsi mise à la portéedu lecteurnon
spécialisé
ans
qu il
soit
privé
u
plaisir
t
de l enrichissement
ue procure
l approche
directe un texte
n ancien
français.
F.J.B.
121
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
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GuyJACQUESSON
ORDINATEUR
ET
MANUSCRITS
Propositions
pour
une
généalogie
des
textes.
1.
-
Pourquoi
'ordinateur.
Il
y
a certesbien des années
déjà
que
l'éditeurde
textes,
ux
prises
avec un
volumineux
orpus,
nseveli
ous
les variantes t
es
sigles,
songé
à utiliser
es ressources
dç
l'ordinateur
pour
la
manipulation
de ses
fichiers,
êve
de
remplacer
es bouts de
papiers
griffonés ar
le clavier t
la
bande
magnétique...
e
remarquable uvrage
de Dom
FROGER
(1)
dont
e
me suis
souvent
nspiré
u coursde
mon
ravail n
témoigne
ssez.
Mais
depuis
1967,
es
progrès
e
l'informatique
ans le domainedes
matériels ntétési considérables ue les conditions 'une telleutilisation
en ont
té
complètement
ouleversées.
e
qui,
voilà seulement
ne dizaine
d'année n'était
envisageable
que
dans le
cadre d'un «laboratoire
de
recherche»,
u d'un
institut
pécialisé
doté
de
très
gros
moyens
inanciers
est
ujourd'hui
j'espère
en
convaincre
e lecteur
à la
portée,
inon
de
n'importe
qui,
du
moins
de
tout chercheur
apable
d'y
sacrifier
ar
moments
on téléviseur
t
de
dépenser
tout
de
même
quelque
15000 F.
C'est
qu'en
effet avec
l'apparition
des
circuits
intégrés
et
du
microprocesseur,
a
commercialisation
depuis
4
ou
5
ans
de
(1)
DOM
J.
ROGER
ila
critique
es
extest
on
tüimtkmb,
umod
1968.
122
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 125/145
«micro-ordinateurs»,
es «GAMMA
55» et autres GE 425»
illustrant
ar
exemple 'ouvragecitéplus haut,fontdésormaisfigurede diplodocus
taille mmense
t cervelle éduite
Le
présent
rticle
voudrait
montrer
ux
médiévistes on-informati-
ciens,
ou même
quelque
peu
suspicieux
l'égard
de ces
machines
ue
l'on
dit
volontiers
menaçantes...
un
aspect
de
ce
qu'il
est
possible
de
faireavec un ordinateur
as plus
encombrant
u'une
bonne machine à
écrire,
t
qui
d'ailleurs
ui
ressemble
eaucoup
extérieurement.
Je
ne
prétends
ullement
'ailleurs,
e
tiens
à
être clair
là-dessus,
apporter
u nouveau n ce
qui
concerne a
théorie e
la
critique
extuelle
(2),
ni
fournir u
chercheur arassé
a
panacée
d'un
programme
tilisable
tel
quel pourn'importe
uelle
édition
ritique
l
s'agit plutôt
e
présenter
un
exemple pouvant
avoir une valeur
«pédagogique»
en
quelque
sorte,
puisqu'aussi
bien e
«corpus»
ur
equel
'ai
mis au
point
e
programme
ci
présenté
st
en
grandepartie
ARTIFICIEL,
et ceci
pour
des raisons
ue je
détaillerai
lus
oin.
Mais
je
voudrais
profiter
de cet
exemple
pour
donner à
des
non-spécialistes
uelque
idée
de ce
qui peut
se
faire
n
ce
domaine le fait
qu'il s'agissede textesmédiévaux tnond'équationsduNièmedegré eur
rendra,
e
l'espère,
lus agréable
ette ncursion
ans
les contrées
auvages
où
rôde le binaire...
Enfin,
e
voudrais
nsister ur
le
fait
que
le
travail
présenté
'est
qu'une
première
tape
dans un
projet
plus
ambitieux.
J'ai
constamment
û,
en relisant
mon
programme
our
rédiger
es
lignes,
résister la
tentation
e
modifier
eci ou
cela...
Il
y
aurait,
notamment
es
améliorations
apporter
our
obtenir n
traitement
lus
rapide
et sur
une
plus
grosse
uantité
e
données la
fois
'ai
en
chantier
'autres
versions.
2.
-
Corpus
t méthode
Ayant
travaillé
plusieurs
années sur
les
versions
manuscritesdu
(2)
n
rouverahez
OM
FROGER
op.
it.)
p.
10-4dn
bon
xposé
e
l'histoiree
es
méthodes.
123
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 126/145
i Chevalier ela
charrette de
Chrétiende
Troyes
3),
et
ayant
effectué
quelque tempsaprèsma «reconversion» ans l'informatique,n de mes
objectifs
ut aussitôt
de
reprendre
e
manière
plus
exhaustive
t
plus
rigoureuse
eut-être,
râce
a la
machine,
'analyse
des variantes
laquelle
je
m'étais
déjà
livré,
t de vérifier
i
possible
par
ce
moyen
ertaines
e mes
hypothèses,
savoir :
que
le MS
de
l'ESCORIAL,
peu
étudié,
et
indirectement,
oin
d'être
ronqué
u
déformé
omme
on
l'avait
peut-être
un
peu
vite
«catalogué», pourrait
ien,
au
contraire,
onstituer
'unique
représentant
'un
état
de texte
plus
ancien,
et
plus
frustre
ue
celui de
l'admirable versionqu'en donna GUIOT, et que l'on confondtrop
souvent,
mon
avis,
avec
l'œuvrede
Chrétien ui-même...Ce
qui
conduit
d'ailleurs
ssez
vite
d'impertinentes
éflexionsur
'utilisation es termes
d'« amour
ourtois» t de
«roman
de la chevalerie»...
Mais ceci
est
pour
le
moment» ne
autre histoire
4).
Il
était
donc tentant e faire
faireà la
machine,
n
profitant
u maximumde sa
rigueur
t son
obstination,
ne
comparaison
minutieuse
des
divers états
du
texte,
pour
essayer
d'en
dégager
une
généalogie
possible,
et voir si son verdict
onfirmerait es
propres
onclusions.
Autant e dire tout de suite
je
n'en suis
pas
encore à...
Quelques
essais
m'ont
rapidement
onvaincu
u'il
n'était
pas
question
de
s'attaquer
d'emblée
ce vaste
problème
avant de se fier
ux
résultats
ournis
ar
la
machine,
il
fallait
bien évidemment
rouver e
moyen
d'écrire
un
programme
ont
e
pourrais
tre
sûr. Et le
plus simple
pour
cela était
de
renverser
a situation
appliquer
ledit
programme
une
généalogie
connue,
our
en
tester e
fonctionnement.as de
généalogie
lus
sûre
que
(3)
GUY
JACQUESSON
*L
évolution'un
oman édiéval
traverses
copies
le
ynopsé
es
mss u
Chevalier
e a
Charette
,
hèse e3°
cycle,
Paris
III,
979.
(4)
'ai
pu
galement
e onvaincreu
fait
ue
es
datationsemots
es
dictionnaires
pécialisés
efont
rop
ouvent
ue reprendre
es
erreurs
ancienneseur
onférantla
longue
ne aleur e
référenceout-à-fait
contestable...
insi,
orsque
esmanuscrits
résentaient
esmots
ien
différenciés
ex.
:
«chandoiles»/«candelabres»),
es
dictionnairese
renvoyaient
égulièrement
«Chrétien
e
Troyes,
h.de a
Ch.,
160»
assimilantinsi ans
ourcillerneœuvre
une ersion
anuscrite
ce
qui st éjà busif... maisttribuantumêmeoup un uteurt one
époque
n
mot
ui
n'est
eut-êtreue
efait 'un
opiste...
yant
ravaillé
un iècle
lus
ard
<124
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 127/145
celle
que
Ton
fabrique
oi-même...J'ai
donc,
délibérément,
abriqué
une
pseudo-traduction anuscriteont esvicissitudes etpourcause - me
seraient
parfaitement
onnues et modifiables u
besoin,
tant
dans
leur
nature
que
dant leur enchaînement
hronologique.
Je
me suis ensuite
attelé
à l'élaboration
d'un
programme
permettant
la
machine de
retrouver,
lasser et énoncer
automatiquement
OUTES
les
variantes,
pour
finalement
roposer
es divers temmas
possibles.
De cette
façon,
a
validité
de la démarche
pouvait
être
vérifiée ans aucune
ambigüité,
t
il
serait
possible
de
s'attaquer
ensuite des
problèmes
éels
sur
une base
suffisammentolide.
C'est
de
cette eule
expérimentation
urun
corpus
ARTIFICIEL
qu'il
s'agit
ci. De
l'exposé
d'une
démarche
t
non
des résultats
'une
recherche
menée
ur
des textes
éels.
Mais
je
pense
que
ceci
présente
éjà
quelque
intérêt,
e
par
es
perspectives
ui
s'en trouvent
uvertes.
La
méthode
tilisée
our 'analyse
des
variantes t
'établissement u
stemma
l'algorithme
u
programme
n
quelque
sorte est
celle dite
des«FAUTES COMMUNES »,telleque la présente OM F ROGER dans
l'ouvrage
éjà
cité
et
auquel,
une fois
encore,
e
renvoie e lecteur.Disons
simplement
ci
que
cetteméthode
résente
our
e
traitement
utomatique
l'évident
vantage
de ne mettre n
œuvre
que
des
opérateurs ogiques,
n
se
gardant soigneusement
e
distinguer
ntre «bonne» et «mauvaise»
leçon,
pour
ne
considérer
ue
des «lieux
variants»
terme
référable
celui
de
«faute»),
et
de
permettre
e
reconstituer es enchaînements ur des
bases exclusivement
ormelles.
a
machine,
l'inverse
u
médiéviste,
'est
pas
sensible à
la
poésie,
au
lyrisme...
C'est
dommage pour
elle,
mais
peut-être vantageux
dans la mesure
ustement
ù l'on sait
que
rien ne
pourra
enir
nfluer ur es conclusions
ue
l'on
aura décidé
préalablement
de retenir
omme
ritères.
l
sera
toujours
emps
et
bien sûr
nécessaire)
de
choisir
ar
la suite n
fonction es
paramètres
ivers els
que
ceux fournis
par
la
codicologie,
'histoire
ittéraire u
événementielle,
a
lexicologie
etc... et même 'intuition
Mais du
moins
partir
e bases
rigoureuses,
t
non
en
se fondant eulement ur de
vagues impressions, lus
ou
moins
innocentes
l'égard
de ce
qui
a
pu
êtredit
uparavant
ur a
question.
Jedonne n annexe e texte omplet u«corpus sur equel opèremon
programme.
eferai
out
de
même
remarquer ue
le
point
de
départ
n'est
125
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 128/145
pas
fictif,
t
que
j'ai
poussé
aussi
loin
que possible
le souci de
vraisemblance les 6 versdu «MS D» sonttrès exactement eux de la
laisse
XIII dudit
MS tel
que publiés
dans
L '
Episode
ardennaisde Renaut
de
Montauban»
5).
Les
déformations olontairement
pérées
à
partir
de ce
texte
pour
fournires
différentes
ersions
mputées
de
pseudo-mss
P, A, N, M,
L,
C
et
V»
ont
respecté
es
règles
uivantes,
ans
le but
évident
e
garantir
a
validité des résultats btenus
il
s'agissait
de
simuler une
généalogie
«normale»,
'est-à-dire
ue
1 - chaque descendant eproduitntégralementes fautes ommises
par
son
ancêtre
irect u
déjà
reproduites ar
celui-ci.
2
-
il
ajoute
éventuellement
es siennes.
On voit tout de
suite
qu'il
s'agit
d'un cas
«idéal»,
puisque
sont
écartées es fautes
parallèles
et «en
cascade»
qui
rendent
récisément
i
délicat,
dans les transmissions
éritables,
out
essai de
rétablissement
d'une
généalogiepar
des
moyens urementogiques.
Un
programme lus
évolué
uquel
je
travaille 'ores
et
déjà
pourraopérer
vraisemblablement
la
sélection
es fautesdites indûment
ommunes»,
e
qui
est
un
élément
très
mportant
ans
'analyse
des
généalogies
mbrouillées.
Mais encore
une
fois,
répétons
qu'il
serait vain de croire
que
la
machine
puisse «remplacer»
e
chercheur en dernier
essort,
'est
ui
qui
devra
opérer
es
choix
définitifs.
ais
tel
qu'il
est
déjà,
celui-ci
me
paraît
présenter
éjà
les
avantages
fondamentaux
ue comporte
n la
matière
l'utilisation e l'ordinateur c'est
que
précisément,
a machine xcelle à
où le chercheur umain efatigue t se trompe... a machinene commet
jamais
d'erreur,
dans le cadre du
programme ui
lui est
tracé,
bien
sûr
-
et a
«digestion»
e
quantités
olossalesd'informationsst 'une de
ses activités avorites.
Autrement
it,
même
dans
les cas
plus
complexes
ue
celui-ci,
onc
agrémentés
e
chevauchements,
éfections,
trous» dans la
transmission,
etc...,
s'il est hors de
question' ue
l'ordinateur
uisse
fournir n un
clin
d'œil e stemma
arfait
t
ndiscutable
? ),
il
n'en reste
pas
moinsvrai
que
(5)
Jacques
HOMASiL
épisode
rdennaise
Renaud e
Monteaban
édition
ynoptique
es
ersions
imées
De
Tempel,
nige&^
962,
3
toL)
126,
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 129/145
la
méthode
ci
employée
evrait
out
de même
permettre
e
faire
xécuter
par
a machine outes
es «basses
besognes»
de
compilation, omparaison,
classement,
ndexation...
Ce
qui
n'est
pas
rien Au
chercheur
nsuite,
évidemment,
rmé
de ce fichier ussi exhaustif
ue protéiforme,
'exercer
sa
sagacité...
Le lecteur
dmettra,
e
l'espère, que
les
déformations
nfligées ar
mes oins u texte
riginel
'en sont
pas
moins
plausibles
je
connais
ssez
bien
es
copistespour
es avoir
«fréquentés»
urantdes
années,
et
e
puis
dire
que
je
n'ai même
pas
osé semer
dans mon
textecertaines
normités
dont ls
étaient
ependant apables.
Les
déformations
nt
té
opérées
elon
lestemma ue voici
D
Original
i
C
Mais
pour
se
rapprocher
out
de
même des conditions
réelles,
l'original
st
supposé
nconnu.
l
faut d'ailleurs
préciser
ncore
peut-être
que
la
méthode
es «fautes ommunes»ne
permet as
-
bien entendu
de retrouver
irectement
e
stemma
«véritable»,
mais de reconstituer
L'ENCHAINEMENT
DES MS
ENTRE
EUX,
à
partir
d'un manuscrit
QUELCONQUE
choisi arbitrairement
omme
«référence».
e
graphe
obtenu est ORDONNE
et
non
pas
ORIENTE.
Mais
quel que
soit le
manuscrithoisicommeréférence,'enchaînement emeurebien entendu
le même :
il
suffira onc de
«suspendre»
ce réseau
par
le manuscrit
effectivement
riginal our que
la
généalogie uthentique
pparaisse
du
même
coup...
Le
résultat
e ceci sur
'écran
de l'ordinateur
st
d'ailleurs
assez
spectaculaire
il
suffit
'indiquer
la machine e
sigle
du manuscrit
choisi omme
éférence,
t
après
un
temps qui peut paraître ong,
mais ne
dure
pourtant ue quelques
minutes
,
toutes es variantes ont
compilées,
classées,
nalysées,
t... e stemma e forme ous vos
yeux
mieux ncore
il
suffit
indiquer
un
autre
sigle,
et un autre stemma
apparaît
tout
aussitôt. 'est en
réalité,
emême
nchaînement,
u «sous un autre
ngle»,
bienentendu.
127
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Mais ce n'est
pas
une
simple
ransposition
la machine ecommence
CHAQUE FOIS la totalité esopérationsqui s'est- peuouprou- livré
à ce
genre
ďexercice
comprendra
e
quoi
e
parle...)
et e nouveau temma
qu'elle propose
st
fondé
ur
a même
analyse.
Ceci
présente
'avantage
de
vérifiera validité es
enchaînement
roposés,
e
que
ne
permettait as
la
simple ransposition
'un
premier
chéma
le
chercheur
eut
ainsi vérifier
s'il
existe u
non
des
ncompatibilités.
Il
pourrait
notamment rouver à un
moyen
de se rendre
compte
d'anomalies
dans des cas
plus complexes
ue
celui
étudié
ci. Voir se
faire
et se refaire ous ses yeux es collations t les enchaînements quelque
chosed'assez fascinant...
t
qui,
en ce
qui
me
concerne,
me
récompense
u
nombre 'heures ssez
impressionnant
ui
aussi,
passé
à
mettre
u
point
e
programme
un
millier
nviron...).
Mais comme e travail xécuté
par
la
machine st des
plus
fastidieux,
t
éminemment
épétitif,
ette
dépense»
est
très
vite
mortie,
n
finde
compte.
3. - Les Manuscrits
Manuscrit
00
or ont l
del chastel
entendu
t
oi
01
qu'au
tref
'empereor
ront ot hati
02 ils se sont
ors
n
armes
preste
t
garni
03
or
ssent el
chastel
n'i ot
noisse
ne
cri
04 au tref'empereoront nsemble orti
05 et
quant
franceis
es virentmult
n
sont
sbahi
Manuscrit
PO
or
ont l
del
chastel ntendu t oi
PI
qu'au
tref
'empereor
'en
ront
hati
P2 ils
se
sont
de
lor
rmes
preste ťgarni
P3
or
ssent el chastel
n'i
ot
noisse
ne
cri
P4
au tref
'empereor
ont
nsemble orti
P5 et
quant
franceis esvirentmult nsont sbahi
128
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 131/145
Manuscrit
A
AOor ont ldelchastel ntendu stormi
Al
qu'au
tref
'empereor
ront ot hati
A2
ils
se
sont
ors n armes
preste
t
parti
A3
or
ssent
el ostel
n'i ot
noissene
cri
A4 au tref
'empereor
ont hevalier
orti
A5 et
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franceises
voient ien en sont sbahi
ManuscritN
NOoront ldel chastel ntendu toi
NI
qu'au
tref
'empereor
'en
iront
hati
N2
ls se
sontde
lor
rmes
preste
t
garni
N3
or
ssent
el chastel ans
noissene
cri
N4
au tref
'empereor
nt
nsemble
orti
N5
et
quant
franceis
e virentmult n
sont sbahi
Manuscrit
M
MO
or ont l
del chastel
ntendu t
oi
Ml
qu'avecques
'empereor
ront
ot
hati
M2 ils s'en
sont
ors n armes
preste
t
parti
M3
or
ssent el
ostel
n'i ot
fracas
ne
cri
M4 au tref e
karlemaigne
ont
nsemble
orti
M5
et
franceis
ui
les voient
mult n sont
sbahi
Manuscrit
DO
or
ont
cil
del
chastel ntendu
t
oi
D1 qu'au tref'empereor'en řoirthati
D2 ils
se
sontde
lor
armes
preste
t
garni
D3
et ssent el
chastel
n'i ot
noissene
cri
D4 au
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'empereor
ont
nsemble
cuilli
D5 et
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franceises
virent
mult n sont sbahi
Manuscrit
CO
or ont l
del chastel ntendu
t
oi
Cl qu'au tref'empereorront ot hati
C2
ils
se
sont
ors n
armes
preste
t
parti
C3
or
ssent
el ostel
n'i ot
noissene
cri
129
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 132/145
C4 au tref
'empereor
ont nsemble
orti
C5 etquantfranceises voientmult n sont sbahi
ManuscritV
VOor
sont
l
del ostelrevenu
t
oi
VI
qu'au
tref arlemaine 'en
ront
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V2
or
se sont
de
lor
rmes
preste
t
garni
V3
or
ssent el chastel
ans
noissene
cri
V4 au
tref
'empereor
nt
nsemble orti
V5etquantfranceis evirentmult e sont sbahis
Manuscrit
LO
ont l
de
lor
chastel ntendu t
oi
L
1
qu'au
tref
'empereor
ront
ot
hati
L2 ils se sont
ors
n
armes
preste
t
garni
L3
or
sorti el chastel
n'i ot
noissene
cri
L4
du tref
'empereor
ont nsemble orti
L5
et
quant
franceis
es virent
mult
n
sont
sbahi
4.
-
Les résultats
Voici
les
résultats ournis
ar
l'ordinateur
partir
des «manuscrits»
dont
e texte st
donné
par
ailleurs.Ce
qui
est
reproduit
ci
est ce
qui
est
automatiquementécrit par l'imprimante, sans qu'il soit besoin
d'intervenir.
n
lit,
pour
chaque
vers
-
'indication
u
vers,
-
es
sigles
des
manuscrits
ollationnés,
-
e
résultat e
collationnement
en
tête le
sigle
t e
numéro),
-
la
liste des
variantes
dentifiées,
vec le
veťs
d'origine
les
lacunes
sont
ndiquées
ntre
arenthèses),
-
a
récapitulation
es
groupes
ariants,
-
à la fin, a récapitulationénérale, partirde laquelle seratracé e
Stemma.
130
8/9/2019 Medievales - Num 2 - Mai 1982.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 133/145
L'imprimante
ont
e
dispose
actuellement
«OKI
microline
0»)
ne
permetmalheureusementas d'obtenir urpapier e tracédu stemma, ar
elle ne
possède pas
les
foncions
raphiques
nécessaires cela. Ce
tracé
apparaît
donc
seulement
ur
'écran,
et
e
l'ai
ajouté
ici
à la
main. Mais
bien
entendu,
ur
un autre
matériel,
l
serait
aciled'obtenir n
tracé
ur
e
papier.
Collationnementuvers
00
or
ont l
del chastel
ntendu
t
oi
PO
or ont
l
del
chastel
ntendu t
oi
AO
or ont l
del chastel
ntendu
stormi
NO
or ont l
del
chastel ntendu
t
oi
MO
or ont l
del
chastel ntendu
t
oi
DO
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del
chastel ntendu
t
oi
CO
or ont l
del
chastel ntendu
t
oi
V0
or
sont
l
del
ostelrevenu t
oi
LO
ont lde lorchastel ntendue toi
Variantes
û vers
(MS
de
référence
O
PO
AO
stormi
NO
MO
DO cil
CO
VO ont
stel
revenu
LO
or)
de
lor
Groupes
variants
u vers : L VDA
Collationnementu vers
01
qu'au
tref
'empereor
ront ot
hati
PI
qu'au
tref
'empereor
'en
iront
hati
131
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http://slidepdf.com/reader/full/medievales-num-2-mai-1982pdf 134/145
Al
qu'au
tref
'empereor
ront ot
hati
NI qu'au tref'empereor'eniront hati
Ml
qu'avecques
'empereor
ront
out
hati
D1
qu'au
tref
'empereor
'en
iront
hati
Cl
qu'au
tref
'empereor
ront ot
hati
VI
qu'au
tref
arlemaigne
'en
iront
hati
Ll
qu'au
tref
'empereor
ront
ot
hati
Variantes
u vers
(
MS
de
référence
O
PI s'en tot)
Al
NI
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Ml
qu'avecques
tref)
Dl
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tot)
Cl
VI
karlemaine
'en
tot)
LI
Groupes
variants u
vers
: M
V
DNP V
Collationnement
u
vers
02 ils
se
sont
ors
n
armes
preste
t
garni
P2
ils
se sont
de lor
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garni
A2
ils
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preste
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ls
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ors n
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Variantes u
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(MS
de
référence
O
P2 del'or
A2
parti
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N2
de
l'or
M2 s'enparti
D2
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l'or
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ssent el chastel ans noisse
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M3
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ssent el ostel
n'i ot
fracasne
cri
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n'i
ot
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n'i ot
noissene
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133
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karlemaigne
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L4
du
Groupesvariants u vers : L M NVA D
Collationnement
u
vers
05
et
quant
franceis
es virent
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n
sont
esbahi
P5 et
quant
franceis
es virent
mult
n
sont esbahi
A5
et
quant
franceis
es voient
ien
en
sont
sbahi
N5
et
quant
franceis
e virent
mult
n
sont
sbahi
D5 etquantfranceisesvirentmult nsont sbahi
C5 et
quant
franceis
es voient
mult
n
sont
sbahi
V5
et
quant
franceis
e virent
mult
e
sont sbahis
L5
et
quant
franceis
es
virent
mult
n
sont sbahi
Variantes
u
vers
(MS
de
référence
O
P5
A5 voient
ien
N5ce
M5
(
quant
qui
voient
D5
134
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C5
voient
V5 ce se abahis
L5
Groupes
variants u vers
: M NV
ACM
A V
Récapitulation Groupes
de mss variants
Niveau4 mss DNPV
Niveau
3
mss ACM
Niveau
2
mss NV
Niveau
1
mss
A
D L
M V
N.B. : Les cerclesn apparaissent as surV cran. ls ont téajoutés cipour
montrer
quoi
correspondent
es
ensembles
e mss
appelés
i
niveaux».
e
i
niveau
1
>
est
constitué
ar
les
symboles
erminaux
les derniers
mss
dans
chaque
lignée.
Pour
plus
de détail
sur
la méthode
voirDom
Froger
op.
cit.).
S.
-
Les
graphes
Le
tableau
est
celui
qui
est
constitué
ar
le
programme
récisément
135
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pour préparer
a
représentation
irecte
du
stemma.
Il contient
divers
éléments e «repérage»qui vontpermettre la machinede calculer a
position
ur 'écran
de
chacun des
sigles
représentant
es
manuscrits,
n
fonction e leur
présence
ans les
groupes
variants
«INDEX»,
«SIGLE»,
«FREQuence»,
«ANCêtre»
ontient
ien entendu
pour chaque
manuscrit
le
sigle
de son
ancêtre
direct,
btenu
par
une
série
d'opération
de
type
«ensemble»
inclusion,
ppartenance...)
ffectuées
ur es
groupes
de mss
variants.
DESCendants»
présente
l'inverse es
descendants
e
chacun
des
manuscrits,
t
le
«?»
indique
bien entendu
qu'il
n'y
a
pas,
ce
qui
signifie dans cetexempledu moins que le manuscrit n question st
le dernier
en
bas
»
dans a
lignée.
X et
Y sont
es
coordonnées 'écran
calculées
à
partir
des données
précédentes,
t «CORR»
est
un correctif
ppliqué
aux
aljcisses
n
fonction
du
nombrede
manuscrits
résents
ur e
même
niveau,
implement
our
obtenir
ne
représentation
laire t
agréable.
Ms de
référence
D
INDEX
SIGLE
FREQ.
ANC
NDESC
DESC
X
Y
CORR
0
A
4
C
0
? 135
20
.
0
2
A
3
0
2
AM
150
60
60
3
D
0
?
1
P
140
180
0
11
L
3
0
0
?
190
60
0
12 M 4 C 0 ? 165 20 0
13
N
2
P
1
V
110
100
0
14
O
2
P
2
CL
170
100
80
15
1
D
2 NO
140
140
120
21
V
3
N
0
?
110
60
0
136
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On
voit ans
peine que
les deux
graphes
bien
que
différentsans leur
aspect, présentent
xactement e même
type
de relation
ntre es divers
manuscrits
ymbolisés ar
leurs
sigles.
Le
graphe
2)
correspond,
n
le
voit,
la
généalogie
véritable,
elle
que
j'ai
suiviedans l'introduction
es
«fautes»dans
les
manuscrits
c'est la
preuve ue
la
méthode onctionne
bien. Si
l'on
«suspend»
le
graphe
2)
par
le
sigle
«D»,
on
retrouve ien
entendu ne
disposition
xactement
emblable
celle de
1
.
Il en
seraitde
même i
l'on
avait
choisiC ou
M ou
A...
n'importe
equel
des manuscrits
présents.
L'exemple
ici
traité
st en vérité
fort
imité
9
manuscrits st
un
nombre ssez
courant,
mais 6 vers... C'est bien
peu
Certes.Mais
il
est
évident
ue
ce
qui
fonctionne
ur
6
versfonctionneoutautant sur 60 ou
6000... La
machine,
la
différence
u
médiéviste,
e
s'apercevra
e rien
Je
n'ai
guère
bordé
a
question
du
temps
de
traitement,
arce
qu'elle
me
paraît
econdaire. el
qu'il
est,
e
programme araîtrait
ien ent des
professionnelse l'informatique plusieursminutes ontnécessaires our
obtenires résultats
ournis
ci... Mais le
médiéviste 'est
pas
(ou
n'est
que
très
rarement,
e
crois...)
un
PDG obsédé
par
la
nécessité
de
gagner
quelques
minutes... e
gain
de
tempspar rapport
u traitement anuel st
tel
que
ces
quelques
minutesme
paraissent
ien
peu
Une
autre
question,
iée
à la
première
'ailleurs,
mais
plus
cruciale
e
crois,
st celle de la
capacité
de traitement. a
machine
ue
je
possède
et
dont
e
donne es
caractéristiques ar
ailleurs
pourrait
raiter n une
seule
fois nviron 500 vers...Ce qui me paraîtdéjà tout à faitrespectable. u
moins,
e
tiens le
préciser,
ans les
mêmesconditions
e
généalogie
ue
celles
définies
ici
: une
généalogie
plus
complexe
nécessiterait
ne
amélioration
u
programme,
t un
«espace»
réservé
pour
stocker es
«anomalies»,
e
qui
diminuerait 'autant le
nombrede
vers
qu'il
serait
possible
d'avoir
on
ine»,
'est à dire
ccessible tout
moment.
Mais sans vouloir ci
être
trop
technique,
e
puis
dire tout
de même
que
tout n
restant ans
e cadre d'un
«micro-ordinateur»,
l
est
possible
1)
de stocker es
résultats
ur
un
disque,
si
l'on
possède
deux
«unités»,
les
données
t e
programme
tant ur 'autre.
On
peut
insi avoir
lusieurs
138
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disques
de
données
ur
esquels
e
programme
ravaillera
uccessivement,
le traitementinalétantalors extrêmementapide, puisque les résultats
intermédiairesont
préparés».
2)
il
est
possible
mais
pour
un
prix
outde même
levé...)
de
remplacé
les
disques
5
pouces souplespar
un
disque
«dur»,
dont a
capacité
est alors
de
1
à 5
millions
de
caractères...
t
j'aurais pu
y
loger
sans
difficulté
es
35000 vers
ue
comporte
a
synopsé
es
7
manuscrits u <r
hevalier
e la
Charette» tablie
dans e cadre
de
ma
thèse
de
3ème
cycle
On voitque dans ces conditions,es possibilités e traitementsont
pratiquement
llimitées.
Par
ailleurs,
il
ne me
paraît pas
forcément
souhaitable
ni
nécessairede
fairetraiter
ar
la machine a
totalité
d'un
corpus...
l
n'y
a
pas
de recette
magique pour
a
critique
de
textes,
même
avec un
ordinateur,
t
il
faudrait tre bien
naïf
pour
croire
qu'il
puisse
suffiree «rentrer»
ous es
manuscrits,
ppuyer
ur
quelques
boutons
t...
obtenir ne
thèse
oute
prête
Néanmoins,
ans
l'état
actuel des
possibilités
e
la micro-informati-
que, je suis convaincu, t 'espère l'avoirdémontré..., ue le médiéviste
peut
trouver n la machine
un auxiliairedocile et efficace ui
permettant
d'effectuer
vec
rigueur
t
rapidité
es tests
n
telou tel
point
de son
texte,
afin
de vérifier es
propres
hypothèses,
u les
modifier.
a
facilité
vec
laquelle
a machine ecommencera
a même
érie
d'opérations partir
e
bases
différentes
st
peut-être
e
point
e
plus important
le
médiéviste
e
sera
plus
saisi
d'effroi
evant a
perspective
'avoir
à
reprendre
ous les
relevés
éniblement
tablis
pour peu qu'une
observation ouvelle ienne
l'aiguiller
ur
une autre
piste
Sans
parler
des autres
vantages
que
l'ordinateur ndividuel
eut
ui
fournir
et
que
j'examinerai
peut-être
ans un
article
ultérieur
à
savoir la
création
de fichiers extensibles et modifiables
en
cours
d'utilisation
qui
n'a
déploré
de n'avoir
tout
prévu?)
utilisables ussi bien
pour
a
bibliographie ue pour
a documentation
exicaleet
philologique...
La
«dactylographie»utomatique
du texte de ses
articles,
a
réalisation
véritablement
n
un clind'oeilde l'index
d'un texte
uelconque...
139
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