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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Bibliothèque nationale de France www.notesdumontroyal.com

Notes du mont Royal ←  · Chinois que l’envie de fe rendre utiles à leur Patrie en fit fgrtir à l’âge de dix-neufansi, pour apprendre en France les Langues 5C les Sciences

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Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

Bibliothèque nationale de France

www.notesdumontroyal.com 쐰

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MÉMOIRESCONCERNANT

LES CHINOIS.(115°

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* M O î " E SM CONCERNANÊ-

L’HISTOIRE, LES SCIENCES, LES ARTS,

LES MŒURS, LES USAGES, (9c.

DES» CHINOIS:Par les Mzfiîomzaires de ’Pekirz.

l 4-4-i.-TOME PREMIER.

Chez NYON , Libraire , me S. Jean-de-BeauVais ,vis-à-vis le College.

Wh -i:f à)? ’M. DCC, LXXVI.

ÀVEC .ÂPPROBATION, ET PRIVILEG-Æ DU ROI:-

un

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v .1 1.. A03»), a .11L E Recueil des Mémoires de la Chine, qu’onpréfen’te au Public , fur difiércnts objets qui inté-

Are’fiien’t les Sciences ô: les Arts , eft le fruit d’une

correfpondance qu’on entretient depuis dix ans,avec les Millionnaires de la Chine, 8C avec deuxChinois que l’envie de fe rendre utiles à leur Patrieen fit fgrtir à l’âge de dix-neufansi, pour apprendreen France les Langues 5C les Sciences de l’Europe.Ils y apprirent le François , le Latin , yetudierent lesHumanités , la Philofophie &c. Leurs études etoientdéja fort avancées , lorique les evénemens qui firent

dalliez de bruit en I763 , les obligerent de fortir dela maifon où ils croient , 8C de chercher ailleursun afyle 8C des fecoursl. Le Supérieur de la Millionde Saint Lazare les reçut avec amitié , en attendantqu’on eût rendu compte au Roi de leur fituation.

Sa Marielle leur accorda une penfion qui leurfournit les moyens de continuer leurs études : ellesfe trouverent finies au commencement de 1764.Le defir de revoir leur patrie les détermina alors à

(Z

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ij P R E’ F A! C E.demander leur pallage fur les vailleaüx de la Comz.pagaie des Indes, qui devoient mettre à la roile z.il leur fut- accordé. Mais il parut que ce feroitrendre un fervice à l’Etat, que de prolonger leféjour de ces Étrangers en France, au moins pen-dant une année , qui feroit employée à leur faire»

parcourir ce que nos Arts ont de plus facile à failir8L de plus intérelÏant; afin que de retour à la Chine,

ils [mirent comparer ceux qui fleuriflënt dans cetEmpire , en oblerver les différences avec les nôtres ,.

8C entretenir avec nous une côrrefpondance quideviendroitavantageufe réciproquement aux deux

Nations. .Ce projet fut accepté par les deux Chineis; 8cen conféquence deux Membres de l’AcadémieRoyale des Sciences furent chargés, l’un, * deleur donner des leçons de Phylique 8c (l’l-Iilitoire-Naturelle; l’autre ,r * * de les inâiruire desprincipes

de la Chymie , de de leur donner des leçons de.pratique dans cet Art.

Les progrès des deux Eleves etonnerent leurs-Maitres: ils feuilloient Facilement l’explication des-phénomenes de la Nature, 5C leur dextérité lin-gua-

liere dans les manipulations de la Chymie , furprewnioit l’Artil’te qui travailloit avec eux.

” M, BrilÎons. 4" M. Cadet,

. f0

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PRÉFACE. a;On crut enfuite qu’il croit important de leur

faire prendre. quelque teinture du deli’ein ô: del’art de graver; punique dans l’eloignement diurne

correfpondance aufii iittérellatite que celle dont onjettoit les fondemens, le delleitt d’une machine ,d’un métier d’étoffe , d’un infiniment, d’une plante ,

devoit luppléer ce qui manque aux delcriptions lesplus détaillées, ÔC les furpaller infiniment. Au bout

de quelques mois, ils furent l’un 8C l’autre en etat

de graver euxmêmes à l’eau-forte, des vues de

payfages Chinois. i AOn jugea aufii convenable de les faire voyager

dans nos Provinces méridionales. Ils partirent pourLyon , bien recommandes , Ex y prirent connoif-lance des Manufaé’tures d’etofifes de foie , d’or 56

d’argent. C’etoit la faire!) de la récolte des foies;ils pafl’erent en Dauphiné , où ils virent les opéra-

tions les plus ellentielles de l’art de tirer la foie des

cocons. Delà ils le rendirent à Saiantienne enForez ; ou ils apprirent tout ce qu’on peut lavoiren peu de jours fur la fabrication des-armes à feu,ô: virent la trempe 8l l’emploi de l’acier.

De retour à Paris , il ne leur relioit plus quequelques leçons à prendre de l’art d’imprimer. Ils

s’efTayerent fur une petite Imprimerie portative , quifaifoit partie des prélens que le Roi joignit à les

bienfaits. a

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vj P R E’ FA C E.rent dans leurs premieres dépêches, après leurretour à la Chine , approuver le filleule de M.deGuignes , croyant en trouver la preuve dans lacomparail’on qu’ils firent des extraits. que M. deGuignes leur avoit remis de l’écriture Egyptietrne,

avec quelques morceaux d’ancienne ecriture Chi-lioife , qu’ils eurent occaliou d’examiner. Mais,

revenus furieurs pas, ils ont de concert avec nosMillionnaires rédigé le Mémoire en quellion , qui

développe leur fentiment d’une maniere fenfible,.Ôz.détruit la premiere opinion.

Il n’el’t pas inutile de. rappeller enpeu de motsquel étoit l’état de cette difcuffion littéraire en

Europe, lorique les deux Chinois quitterent laFrance pour retourner dans leur patrie.

M.deMairan,del’AcadémieRoyaledesSciences,fut un des premiers de ce fiecle, qui manifella lesdoutes fur l’origine des Chinois , dans (a lettre auP. Parennin, Jéfuite Millionnaire à Pékin , en 1734.

Il avoue que la premiere idée, que les Chinoispourroient bien être une colonie des Égyptiens ,lui etoit venue de l’hilioire du commerce 8c de lanavigation des anciens, par le l’avant M. Huet,Evêque d’Avranches, qui jette en pallant cettepropofition , comme un doute. Le P. Kirker avoiteté beaucoup plus’loin.

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PRÉ-FACE. vijLa réponfe du P. Parenninà M. de Mairan ,

du 18 Septembre 173 5 , le même inférée dans levîngt-quatrieme volume du’Recueil des: lettres edi-fiantes. Le Millionnaire détruit, ou s’efforce de dé-

truire, les raifons fur lel’quelles M. de Mairan avoitappuyé (on’fentiment, &iyqui erroient tirées tant des

conquêtes de .Seloflris que de la tellemblance pré-tendue des hiéroglyphes! Égyptiens avec les carac-teres de l’ancienne ecriture ’Chinoife. Il ajoure des

preuves tirées de la difi’ére’nce de la religion, 8C

des mœurs des deux peuples; par exemple, quela doEirine. de la inétempficofe, li précieufe aux.lEgyptiens 81 aux peuplesde l’Inde, cil en horreurà la Chine ,.que les celles ô: les tribus de l’Egypte

font inconnuesdans cet Empire. Enfin commentune colonier-aurOÎtvelle pénétré à la "Chine, qui de

tout temps a’eté fermée aux étrangers, li ce n’ell:

aux ambafl’adeurs des princes leurs tributaires?Il paroit qué M. de Mairan fezîtint pour battu.

Mais plulieurs années après, M. de. Guignes re-nouvelle] le même lyltême , 8: prétendit encore queles Chinois étoient une coulonie’d’Egyptiens. M. des

Hauterayes propola les doutes en 17.5.9 contre le Méf-moire de M. deC’uignesï; l’Académicien y répondit.

Pendant que cetteëguerre littéraire le pourluivoità Paris, M. Needhamyde la Société Royale (le

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viij .P a Ë. FA CE.Londres , crut trouver fur un bulle d’Ifis, conferveàTurin , des caméristes Égyptiens qu’il difoitêtre

. fort reflemblants à ceux des Chinois. Il en pritfoigne’uf’ementles empreintes, êc il le rendit àRome

dans la vue de les vérifier. Un Chinois né à Peking,’

étoit alors garde de la Bibliotheque du Vatican:M. ’Needha-m lui Rréfenta les caraéleres Égyptiens

de l’Ifis de Turin. Le Bibliothécaire les rejetta aupremier coup .d’œil , comme n’ayant aucune relTem-

blance avec les caraéleres Chinois. Cependant ilrevintquelques jours après , 81 préfenta à M. Need-ham une douzaine de caraEteres de l’Ilis, qu’il avoit

traduits en latin , avec le (recours d’un diEiionnaireChinois, impriméà Peking, en trente-.fix volumes,vers la fin du regne de’l’Empereur Kang-hi. M.Needham encouragé par cet cirai, prit à témoinplufieurs l’avants qui le trouvoient à Rome dans lemême temps. De ce nombre étoient le P. Jacquier,très-connu par Les commentaires fur Newton , M.Venuti célebre Antiquaire , M. Vilkok &c. Pourle mettre au fait des ë’l’pérances de M. Needham ,

faut lire fa dill’ertation De Irfivtiptione qmïdamEgypziacrî Taurim’ inventé, Romæ r76 1. On y verra

les précautions qu’il prit pour s’affiner du mérite

qu’il attribue à (a découverte.

Le Journal des (avants du mois de Décembre

’ de

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PRÉFACE ade la même année (1761) donna l’extrait de cettedili’ertation. Les auteurs du Journal avancent quela traduEÎion du monument Je Turin èfl fitppofe’e ê

flaflas; M. de Guignes, difent-il, a vérifié tousa: ces car-aciérés dans deux Dié’tionnaires de caraâleres

a) antiques Chinois , 8C il n’y apas apperçu le moindre

tu trait de redemblance». M. de Guignes n’en futpas moins ardent à luivre l’on fyllême, attenduque li les caraé’teres inlcrits fur l’Ifis de Turin ,etoient

faux 8C fuppolés, ils ne prouvoient rien ni pour nicontre ce lyl’tême.

Cependant M. Needham informé de tout cequ’on écrivoit ou en faveur de (on Opinion , ou pour

la détruire , imagina de chercher à la fource même,c’el’t-à-dire à la Chine, des moyens de décider la

quel’tion. Il envoya les Mémoires aux Millionnairesde Peking, 8: la Société Royale de Londres s’inté-

rell’a auprès d’eux peur en obtenir la réponfe. Les

Millionnaires confierent le foin de la rédiger au P.’Amiot, dont la lettfe du 7.0 Oâobre 1764. , renverle

l’opinion de M. Needham, comme M. de Guignesl’avoir fait dans le Journal des Savants de l’année

1761. Le P. Amiot décida que les caraEleres gravésfur l’Ifis de Turin n’avoient aucun rapport avecl’ancienne écriture Chinoil’e ; a Mais il ajoutea) qu’il ne faudroit pas renoncer ablolument à ces

[z

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X: 3.12.5’ 514.5 E:a) recherches; qu’on pourroit examiner li, dans cesa» caraé’reres .hyéroglyphp; mylliques ,plil ne s’en

si trouveroit pas qui pull’entlerapporter aux. carac-a) teres Chinois; que les lumieres qu’on tireroit desa: uns aideroient à expliquer les autres n. i

Cette lettre utricule du P. Amiot fut impriméeà Bruxelles ,ichlez Baubersien i755 , avec, les inlË»criptions Chinoil’es de digéreras âges , qui l’accom.

pagnent. Comme elle ell- devenue rare, on acru.’devoir rendre aux Savants le fervice de la faire réim-primerdans ce Recueil. C’ellle fécond morceau de

ce premier volume. 4 .Le .troilieme morceau el’t l’explication d’un m0;

nument en vers Chinois ,vcompolé par l’Empereur

Kien-long , aûuellement régnant, (pour confla-ter à la pollérité la conquête du royaume desEleuths , faire vers l’an 1757) avec des notesdu P. AmiOt. Ce grand Prince, (r) dont le portraitgravé d’après le dellein original, qui a été envoyé de

Peking l’an-née derniere , décore le frontil’pice de

cet Ouvrage,réunit le génie 81 les talens de l’homme

de lettres avec la feience 8: l’art du gouvernement,Il a fait delîiner toutes l’escampagnespar les Million-naires, 5C a voulu qu’elles full’ent gravées en France

(r) Il eft auteur du poëme Chinois, intitulé Eloge de la ville deMoult-dm , traduit par le P. Amie: , 8; imprimé en 1770, chez [afigue Tillianl.

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P R E ’ F A C E. xjpar les plus célébrés artilles z’elles lui ont. été’en-

voyées , ilya trois ans , au nombre de leize planches.On y reconnoît la délicatell’e ô: l’énergie du burin

des Cochin 8c des le Bas: ce font des chefséd’oeuvrede l’art , qu’on l’aura bien apprécier à la Chine ,

quoi qu’en dirent les détraâeurs de tout ce qui vient

de cetEmpire. On ne connoitla peinture des Chinoisque par des figures grotel’ques , mal dellinées fur dupapier, 6C qui n’ont d’autre mérite que la’vivacité’

de la couleur des habillements. Mais cette manierede juger de leur peinture ell aulli peu exaéle que leferoit celle d’un Afiarique qui ne voudroit juger dela nôtre que par les images grollieres ô: mal enlu-minées qu’on vend par milliers dans nos Campagnes;

ô: de notre feulpture, que par les figures en bois ouen carton , qu’on achete dans les foires pour amurerles enfants. Il faut l’avoir qu’à la veille du départ des

vailleaux qui font leur retdur en Europe , les artilansde Canton, de tous les métiers,fe font peintres pourle moment : écrans, paravents, éventails, tout s’en-leve pour nous 8c le vend bien. Quelqu’un tant l’oit

peu raifonnable peut-il peuler que ce font là desmodelés P Nous avons fous les yeux des peintures àla gouache venues de Peking : elles reprélententles unes, l’intérieur magnifique des palais de l’Em-

péteur & des mailons des Mandarins,’ides cabinetsba

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xij .PRE’FACE.de curiofités naturelles, ôte. d’autres, des payl’ages

charmants , des détails champêtres avec des figuresdont le deliein en: d’une correëlion- étonnante; laperl’peôlive y el’t bien oblervée, 8c les couleursl’ont d’une vivacité à laquelle nous n’avons pu atteindre

jul’qU’à ptél’ent, I iLe quatrieme morceau de ce Recueil cil le monu-

ment que le même Empereur Kien-long vient defaire élever pour confacrer à la pollérité le mémo-

rable événement de l’emigration des Tourgouths

en 177! , lefquels, au nombre de 500,000 , ontquitté les bords de la mer Cafpienne 8: les rivesdu Volga pour aller le ranger fous la dominationde l’Empereur de la Chine,

Enfin on donne pour terminer le volume,la tra-’du&ion de deux ouvrages anciens intitulés, l’unT a-lzio , ou La Grande fiience ; l’autre Tfàng-yongou Le Jufi’e milieu , avecune préface 8c des notes,

On a pour les Volumes fuivans de nouveauxeclaircill’emens ou preuves relatives à l’antiquité

ôz l’origine des Chinois; des Mémoires , fur lapetite Vérole, fur quelques parties de la PoliceChinoi-(e , fur les Arts utiles , fur des objets d’Hilloire

Naturelle, comme les abeilles, les vers à foie dedifférentes el’peces , fur le bambou , le cotonnier, ôte,

sur des plantes ô; des fleurs particuliçres à la

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P RzE’ F :4 C E.’ xiijChine: on a des Notices fur les pierres rares, fur lespierres fouet-es , ôte. On a fur-tout les portraits ouvies abrégées des Chinois illullres, Empereurs,Généraux d’Armée , Philofophes , Légiflateurs ,

Poètes, &c. par le P. Amiot , depuis l’origine de laNation Chinoil’e , julqu’au dixieme ficelé, ô: dont

on attend le relie inceli’amment; car il n’et’l pointd’année qui n’apporte l’on tribut.

Si, depuis que la Chine envoie en Europe desoblervations dadas faits , on les eût toujours recueillisfoigneul’ement, ô! donnés au public à peu près tels

qu’ils croient, nous ferions plus en etat que nous ne le

femmes de comparer les Chinois avec nous , quantaux Arts, à l’Indullrie, aux Mœurs , au Gouver-nement. Nous aurions vu ily a long-te-ms que cetteNation, éloignée de nous à tant d’égards , n’a pas été

moins riche , ni moins heureufe que nous;q u’elle l’a

peutaêtre été davantage -: 8c nous aurions pu en tirer

cette conféquence utile , Qu’un certain milieu entre

la grolliere ignorance ë: les rafinemens des SciencesÔ! du Goût ell peut-être l’élément qui convient

le mieux à l’el’pece humaine a 5c celle-ci encore ,

Que le Gouvernement paternel, dont les EmpereursChinois le font rarement écartés, ô: ou ils font rap-pel-lés fans celle par le ton général des moeurs 8cdes principes de la Nation Chinoife, el’t celui-i de

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xiv PRE’FACE.tous qui produit le plus lûtement le bonheur desPeuples ô: la vraie gloire des Souverains.

On ne doit point terminer cette Préface lansavertir que les Auteurs de ces Mémoires réclament

louvent (on peutdire par modellie encore plusque par beloin) l’indulgence des Leéteursmç Qu’ils

a: prient qu’on les juge non comme des Savants, quea: rien ne dillrait de leurs études 8c de leurs livres,a) mais comme de pauvres Mifiionnaires, qui lea: l’ont dévoués à un autre objet infiniment plusa) importantzils demandent qu’on ait égard à leur

a) pofition dans un pays tel que la Chine, pofitiona: dont’on n’a pas d’idée en Europe; qu’on falle atten-"

a) tien que le même Millionnaire, forcé de répondre

a) à tout ce qu’on lui demande à la fois, ell louventa, obligé de quitter des oblervations de Phylique deI) d’Hil’toire naturelle , pour entamer un lujet de litté-

» rature, ou d’erudition; que delà on le fait pellera) aux grands objets de la Légiflation 6c du Goa-a; vernement , d’où il leur delcendre à des pratiquesa) d’Arts ulu.els,de Mécanique, (le Jardinage, &c. ôte.

a) Ils le plaignent aulli de ce qu’en Europe on faitn grace aux Savans , qui les premiers ont débrouilléa) ou entamé un genre nouveau , de qu’on n’ule

si pas tout-à-fait de la même balance de (les mêmesà) poids à’leur egard; que s’il arrive à un Million-

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P R E’ F A C E. ’xv’5’ nairerde ne pas dire mot pour mot. ce qui aa) eté dit par un autrç , ou dopgauchir fur les erreursu ô: Tes méptîfes, aulÏi-tôt «l’un des deux et): clé-

a: daté trompeur, ô: tous les d’eux pour l’ordinaire

à) des ignorans. C’efi une milan pour eux fansa) doute d’être d’autant plus fur leurs gardes , 8c de

a) ne rien envoyer qui ne fait fait avés: exàaitude;a: mais ils en ont’zune. autre, plus: puifïante encore ,w c’ef’t le refpeEt ôz la reconnoifïance: ils n’omet-

x» tront jamais rien de tout ce qui fera en eux ,’p) ils emploieront leurs foins, leurs veilles, ils fa-» crifieront leur repos , même leur famé, pourk le rendre dignes de plus en plus de la confiance9! des perfonnes difiinguées qui les proregem, 5ca» les honorent de leurs bontés n.

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wuFÀUT’ES’A AHCORRJGEIR.

Page I 2.1 , Ligne dernizre, crédulité ,t 8: ,efiêzcegg 5:;

17 , a. , :1??ch peut jamais.30 , 23 , de fciencés, fifi; des faïences:

t 3 I , 2.8 , morale , lifq moult5 l’avantfdemizre-vlignz , Éditeurs de , fifi; du;5 3 ’, 22 , efècq au-delà des mets. *61 , 12. , qu’il a nous , léfiq, qu’il nous a;

368 , 30 ,, Que les XX a ces. deux X défigneng les Rufl’es.

MÉMOIRES

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Notes du mont Royal

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ëWWwWæË-næ-fiè

renonoarono,OU

EUSTE RŒJÏLEÆUO’

Le TIEN a gravé fa Loi dans nos cœurs , la Nature nous larévele (1) , les regles des mœurs font fondées fur l’es enfei«

gnemems , la flagelle confifle à les connoître , la vertu à lesfuivre.

Regles des mœurs , regles immuables: elles ne feroientplus elles-même , fi elles pouvoient changer. Aufli n’ePcvcepoint ce qui tombe fous les feus qui attire l’attention du Sage18C lui (taule les craintes. Que de chofes (on œil n’a jamaisvues , ni (on oreille entendues, elles n’en font que plus fu-blimes : c’efl dans le fanâuaire de la Conlcience (2.) qu’il

les etudie.

(1) Le caraâere ancien de Sing;Nonne, efi compdlé du limboleSeigneur 8: de l’image Cœur. Lelivre Lieou Chou définit la Nature ,tendance de l’homme Il fa premiereorigine , c’efl-à-dire , au bien don:découle tout bien. Tom. 3. pag. 18.Le Diâionnaire des CaraéieresTchoaang-Tfë’e dit plus courtement:

la volonté du Tien fi manifèflantdans le cæurfi nomme Nature, p. 48.Tchao-Tfée , Philofophe célèbredu tems des Song , dit à (a manie-te: La Nature ejl la lumiere 6* latourbe firyïble de la Sagefl’e invifible.

(a) Kieou-Sun définit la Conf-cience : Lamier: inzime 6’ cachée qui

d’éclair: que moi ; voix fluette 6-fimra’e qui ne parle qu’à moi ; touchedélicate ëjjyirizuelle qui n’émeut que

moi , mais qui mefizit par tout â neme frit gracefurrien. NOS Philofo-phes lui donnent les différents nomsde .Maizre du coeur , Confeil de la rai-

fort , Guide de l’arme , Confident de la

vertu , Avocat du devoir, Bouclierde lofoiblc e , Miroir de l’innocence ,Écho du Tien ,"Frein des pqfions ,Terreur du vice , ée.

Ils dii’tingnent cinq terris dansla Coni’cience; celui ou elle in-firuit, celui ou elle pelle, celuioù elle approuve ou condam-ne, afflige ou carriole , 56 celui

M mm ij

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460 TCHONÇ-YONG, .Tandis que les pallions alloupies 8: tranquilles courbentla tête tous le feeptre de la raifon , toute l’ame ei’t dans uncalme profond , SI ce. calme le nomme .Ïufle milieu. Si leurréveil 8a leurs faillies ne l’entraînent pas au-delà des bornes,

ce nouvel etat fe nomme harmonie. Le Julie milieu cil commela haire 8: le point d’appui de ce veille univers : l’Harmonieen cil la grande règle 81 le vrai lien. De la perfeâiori de tousdeux découle comme de fa fource le repos du monde 8: lavie de tous les êtres.

Confucius l’a dit : le Sage tient un Ïufle milieu (3) entoutes clzofes ;’l’]nfenfe’ s’en éloigne. J’ajoute : le Sage s’y art-p

tache par choix, l’lnfenfé s’entécatte par mépris. .

O gite ce fzfie milieu (fi grand G’fiilvlime, dit encore Con?fucius , mais qu’il en efl peu qui puiflèm s’y tenir long-temps .”

Je m’en fuis demandé la talion, 8: j’ài trouvé que les Phi-lofophes (4) vont au’delà 8: que les Simples n’y arrivent pas.

Ils ne le COlanlilènt même ni les uns! ni les autres: les-pre-miers, parce qu’ils mettent leur fagelle à voir plus loin , lesderniers, parce qu’ils n’ont pas le courage de s’en appro-cher. Voilà les hommes: les aliments même qu’ils ont tousles jours dans la bouche 85 dont ils le nourrilÎen-t , il eli ra-re qu’ils fichent en connoîtte & en apprécier la faveur. Qu’il

que le Sage de Confucius [oit unoù elle le cache 8: s’endort.Savant. La Sabre , ditTchm-tfée ,Kien long , qui efl aujourd’hui fur

le Trône, a inféré un beau (lifcoursfur la Confeience dansforz Templedes plaiflrs Je la vertu.

(g) Nos Lettres (ont un peu em-bari-ziliés pour définir exaf’tement

le Jufle milieu de Confucius. Selonla grande Glol’e , il lignifie en gé-néral la conciliation de tous lesdevoirs 8x l’harmonie de toutes lesvertus. Du relie il ne faut pas croire

efl à la figeflè, comme la vne à lafimtc’. Combien, de borgnes 6* d’avenir

glas quijèportent filer: .9(4) Il y a trois fine: de Phi-

lofi)Plze5 ; les 1ms ferment lamper-1te , les autres leur bouche , 6’ les der-nicrs leur cœur. L’cfiwæ (le ceux quifirmoimt les mains s’efl perdue. Latfée.

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OUÏUSTE MILIEU. 461ef’t’ rrifie 8c affligeant que la vérité voie fi peu de monde

Venir vers elle !0 la fublime fagefl’e que celle de Chun! Il aimoit à de-

mander’ des confeils ,il examinoit les fuperficiels, glifioirfurles mauvais, louoit les bons 8C prenoit un jufie milieu entrelesruns 8: les autres pour gouverner l’Empire (5)..C’eii parlà qu’il cit devenu le modele 8c l’admiration de tous lesfiecles.

Qui ne le flatte pas d’être lège P Tel qui s’en vante avec le

plus d’afiurance ne’voit pas. le piege qui cil rendu devantlui, ily tombe, 8: ne peut plus s’en tirer. Il en 6P: de même pourla vertufJ’y fuis réfolu , dit-on, je m’en tiendrai à unjufiemilieu; un mois ne s’efl: pas encore ecoulé, qu’on en cptdéja loin. Seroit-ce fbiblelÏe 8c impuiflànce dans l’homme?Mais Hoei (6) étoit né ce que nous femmes, 8c il le (butin:

(5) Chun ayant loué Kao-yaoqui croit le Chef de la Juflice , dece que la paix , la concorde , lebon ordre 8: l’amour du devoir ré-gnoient dans tout l’Empii-e par lesfoins. O Grand Prina’, dit celui-ci,ne méconnozflèïprzs votre gloire , la’Majefle’ vous accompagne dans les

plus petite: clzojès , la bielzfnifimceregfe toutes par démarches , vousn’c’nndeg pasjujàu’aufils la pénilerz-

ce d’un pare coupable, ê vos bien-fizits vont (hercher les derniers neveuxde aux qui ontfizit de grandes «fiions.Vous fizires groom aux filaterfimsmalice , (à vous ne panifia: otte lescrimes réfléchis. La clémence relient

votre bras lorfqu’ilfanz châtier , Silomagnificence charge votre main dedans, larfqu’ilftml récompenfir. Vous

aimez mieux laiflèrplufimrs crimi-nels inavoués ou: (le vous expofir à

frapper un innocent. Vous avez fierircur du fang, vous ne le faires cow-Ier que malgré vous ; de]! ce qui vousrenn’fi alter à votre peuple : c’ejl 4111??

ce qui Colgfircre l’autorité de vos Man

giflrars. Non , non , répondit Chun ,je me fizis jlifiicz, mon inclinationpenchoit vers cette menine de gou-verner , mais refont vos confiils quim’y ont déterminé : le rogne de l’inno-

cence dans mes Émis efl votre ouvrage6- votre gloire , 61. Chou-King,Chap. 3.

(6) Hoei-tfe’e, Difciple célebre(le Confucius , étoit , comme foumaître , (lu Royaume de Lou , au-jourd’hui le Chan-tong. Quoiqued’une famille ancienne 85 illullredès le temps de la révolution quimit les Tcheou fur le Trône, ilcroit allez pauvre. Confucius luidit un jour : Vous Virer dans lopins

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462. TCHONG-YO’NG,’avec confiance dans un juf’te milieu. Une vertu acquîl’e croità lui pour toujours, parce qu’il l’embrafloit de toute fou ame

ô: s’attachoit fans celle à elle par des liens. encore plusetroits.

Avouons-le cependant; on peut foutenir avec gloire toutle poids d’une Couronne , fouler aux pieds les richelles, bra-ver même la mort, 8C être encore bien foible pour marcherd’un pas alluré dans la voie ermite du julle milieu 84 ne s’en

ecarrer jamais.Qu’efl-ce queilafiirce .7 demandoit Tze-lou à Confucius. C ne;

les Peuples du midi, répondit ce Sage , elle conffie à gagnerles coeurs à la vertu par la bienfizijànce 6’ la pefimfion , 6’ àles dégoûter du vice par la patience 6* la douceur ,- c’çfl la force

des Philofiaplzes. Les peuples du N ord la mettent à dormir, vêtus,fia [les arc: é” des lances, 6’ à (filouter ,jizn: pâlir , [dl dangers 5’

la mort : c’tfi [aforce des Mm

vrete’ ê dans l’obfcurite’, pourquoi ne

fougea-vœu pas à vous poujfira’ laCour P Les champs que j’ai , répon-dit Hoei-tfe’e , fafifint pour menourriture à” pour mon entretien. Jepuis m’amujèr avec des inflrumentsde: mufique ; r5- ltz Doflrine quej’aiapprifè de vous , fournit à mon urnetous les plaifi’rs alan: elle a befbin. Jene fimge point à entrer dans les chur-ges. Mon cœur voit du même œil lapauvreté 6’ les ricluflèrJ’olfcurize’ (5-

les honneurs ,- me foire rejpeâ’erfitrzsmcfiu’rc craindre, être aimé des So-go; épinier lafizgeflè, finir mes joursou paix êfarzs chagrin efi lcjèul ob-jet de mes vœux. l’

(7) La paix la moins glorieujè,eflprefe’raâle aux plus lrillantsfitccèsde la guerre. Lu viêïoire la plus létal:

(7). Faire célerfès vertus à le

lame n’efl que la lueur d’un incendie;

Qui [à pare de fis lauriers, aime lefing à le carnage , ê dès-là mérited’être fini du nombre des hommes.Les anciens dl oient : Ne mandai auxvainqueurs que des honneurs fiine’bres,

accueillq-les avec des pleurs a: descris en mémoire des homicides qu’ils

ont faits, G que les monuments deleurs viït’oires joient environnés de

tombeaux. Tao-te-King, Chap. 31.Cette belle doâriue de l’an«

tiquité cil: encore en honneurparmi nous. Les Achilles, les Ale-xandra , 85 les Céfitrs d’au-delà les

mers feroient regardés ici commedes menâtes. Il peut le faire quenos Lettres, qui ne font ni braves:ni adulateurs, ne rendent pas allezde juflice aux Guerriers 8c entrais

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OU JUSTEMILIEU. 46;complaijïznce 5’ ne la pouflèr jamais jafgu’à la fiible e , je tenir

droit dans la foale des allant: 6’ des venants 6” ne plier paraucune fecauflè , cultiver la verni larfgu’elle efl en lzorznear fait:je décourager ni s’enorgueillir, haver la dérifion puâligue pour

conferver [on innocence , G mourir plutôt gite de violer fan devoir?Voilà la vraie forcer, la force où affaire le Sage. O gzte de initiedans ces recnercÆes profondes 6’ ces aillons «latanier gite la vanité.

defiine à l’admiration des fiecles à nenir.’

Le Sage a-t-il choifi fa carriere P il y entre dès que la bâtafiera ef’t levée, s’avance d’un pas egal 8C ne recule plus.Malheur à lui s’il perdoit courage , 85 s’arrêtoit dans fa courie-Mais en faifa’nt l’on choix , qu’il confulte fes forces 8a le tienne

dans les bornes d’un jul’te milieu. Il n’appartient qu’au Saint (8)

de fuir le monde 8z deprefler dans l’obfcurité fans s’apper-cevoir qu’il n’efl ni vu , ni remarqué;

Les regles que trace la Sagefie font immenfes dans leurobjet 8: d’une délicatefl’e infinie dans la pratique. L’homme

le plus ignorant néanmoins, la femme la plus bornée peu-

nent la Nation ; mais la guerre luia eté fi funefle pendant plus de fixfiecles , qu’ils ne [auroient la ren-dre trop odieufe.

(8) Le mot de Saint ne préfentepas ici les mêmes idées qu’en Eu-rope. L’étiquette en a fait un titred’honneur pour l’lmpératrice me-

re , pour les Empereurs de la fa-mille regnante après leur mort,pour certains Sages d’un mérite fu-périeur , 8a. l’admiration 5C l’effi-

me le donnent aux pet-tenues vi-vantes dont la conduite efi irré-prochable , Bac. Le Caraûere an-cien ef’t compofé du fymbole Gin ,ayant ami-demis un œil ô: une oreille.Le Lieu - cliva dit qu’il lignifie :

Homme qui tfl un ava: le Tien maïane de vérité , qui produit de grandithangernerzs dans les mœurs. Verneparfaite qui devient Villèle par la[enfance L’Analyfe de ce Cal-nac-re donne, felon l’Auteur, Enzinententre les hommes , leur expliquant lesvolontés du Tien. Tom. 3. p. 1. Nous.ajouterons que le iymbole Gin efi:compofé de l’image d’homme mê«

Iée au Îymbole deux Oltfeeond , 56fignifie,lèlon le même Auteur,:i quirit-n ne peut être comparé, féal maître

avec le Tien, qui ne refit è aucun ira-mil, 6m. Confucius ne voulut ja-mais accepter le nom de Clieng,Saint , 86 dit que le Saint étoit en;..Osçiclenta

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464 TCHONG-YONG,’vent les comprendre , 8e s’élever à ce qu’elles ont de plus;

fublime. Mais le Sage lui-même y voit toujours un milieuqui le fuit 8: fui-palle également fa pénétration 8: fa vertu.

0 Sagefi’e! de quelqu’éclat que tu brilles dans la veilleimmenfiré de la terre 85 des cieux, l’homme affeé’te de t’y

méconnoître 8: oie murmurer de tes dans. Qu’il te recon-noifi’e du moins dans ces aines de choix en qui tu habites.Le monde cil trop petit pour leur vertu 8c fa malice impude-

fante contre elle. IqL’Aigle (9) , dit le Poète , prend fin vol 6’ s’éle’ve au-a’efi

fit: de: nues ,- le dauphin je plonge avec rapidité 5’ va’ au fondile la mer. Voilà le Saint. Soit qu’il s’éleve ou s’abaille , la

vertu le fuit 8: brille de toute fa lumiere: il va. toucher leterme. Que de pas dans les voyes les plus communes avantd’avoir acquis la force & le courage l C’etl: d’effort en effort,

ç’efl: de vertu en vertu qu’il cit parvenu au faire de la per«feélion 8c de la Sagefiè, l ’

Etudiez l’homme dans l’homme: toute connoifl’ance qui

ne Vient pas de lui, n’ef’t pas de lui, ni pour lui. Le Ruelle-fait , dit l’Ode , prendjar l’arène même de quoi armer le fèr gui

doit l’abaure. Le Sage fait de même , il trouve dans les hem-.-mes la maniere de les conduire (le). S’ils l’écoutent 8a fecorrigent, il a frappé au but.

Vous interrogez votre cœur avec franchil’e , vous jugezdes autres par vous : courage, vous approchez de la Sagelle;

(9) Nous avons traduit par Ai-gle le mot Yven , pour nous appro-cher des idées d’EuroPe où l’on ne

tonnoit guère cet oileau aquati-que. Nous ne croyons pas que lafidélité d’un tradufleur demandequ’il arrête 86 embarraife le leEieuridans un objet de camperaifon1qu’il ne connaît pas.

(La) Notre la Rochefoucaultdit z taifizit lire dansfim cœur, ytrouve lesficrets de tous les outra...Qui nefe tonnoit pasfivi-mëme , n’aencore rien appris.... Un marine con-noîzpas afizfa fèmme pour ojèr eîtparler ,- une fèmmc connaît trop [on

mari pour s’en taire, ’

des

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’OU’JUSTE MILIEU. 46,la premiere leçon efl de ne faire à performe ce que vous nevoudriez pas qu’on vous fît.

Hélas qu’il s’en faut que j’en fois là, même pour les grands

devoirs qui font le fondement de lavertu St le premier liende la fociété. l’exige plus de mes enfans que je ne fais de

mon pore: je demande plus à mes gens que je n’accorde àmon Prince: mes frétés aînés ne trouvent point en moi ceque j’attends de mes cadets (t 1), 8: mes amis ne font pointdans mon cœur ce que je voudrois être dans le leur. Heureuxqui cil plus equitable 8K plus fidele l Mais heureux mille foisqui l’efl egalement dans fes enfilions de tous les jours 8: dansTes paroles de tous les moments. Si les unes font comme l’échodes autres , fans qu’il fe relâche jamais, ni fur la violence qu’il

doit le faire . ni- fur l’attention qu’il doit avoir , à ces traitsje reconnois le Sage , &j’applaudis avec admiration à la force8C à la l’olidité de fa vertu.

Le Sage fait être ce qu’il efl, ôz n’ambitionne rien au-delà ( i 2)..

(tr) Nos King, nos loix, nosmœurs , nos tuages ô: nos préjugésOnt fait de l’amour fraternel un de-voir fi efi’entiel , fi prenant 85 fi ri-goureux , que le proverbe dit: Quin’aime pas jan flore , n’a aucunevertu. Il cil aufli honteux ici d’êtrebrouillé avec (on frere , que deréfuter de le battre en duel danscertains pays. Le Magillrat con-damne un frere à fecourir fou frere,quelque tort qu’il [mille avoir; 6Cattendre la fentence pour le faire ,cil aulii infamant parmi nous , quede reculer ailleurs visa-vis d’unedette de jeu. Nos Annales, nosRomans, nos Comédies, nos Li-vres de morale 64’. de littératurevantent, chacun à leur maniere ,la tendrefi’e 8L les tranlports, les

charmes 8c les douceurs de l’amourfraternel. Tous nos grands Poètesà l’exemple du Chi-King lui ontpayé un tribut de louanges, 84 onva par elle à l’immortalité commepar la litpériotité des talens 8: l’é-

clat des grandes riflions. Séeema-Kettang n’a pas moins acquis degloire par les foins qu’il rendit à.la vieillclle (le fon aîné , que parles liiccès (le fou miniflete 8c lesouvrages immortels.

(l z) Qui cannoit les charmes dela vertu 6’ en efl épris , brave la mort

pour aller à elle,- maisfi un Royau-me eflfizr lepeucliam deja narre, cejuge n’a garde il)! entrer; s’il cf!agite, de guerres intefliues, i l s ’enfitit;

fi les Loixfont fans vigueur 6- lescrimes impunis, il jà tache. Le Saga

N un

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366 TTC H DÎNÏG ÏY O NÏGQÏRiche a: en place , il dépenfe avec noblelTe 8c repréfente avecdignité. Dans l’indigence 8C l’obfcurité , il vit en pauvre 8c

ne cherche point à fe donner en fpe&acle. Dans une terreetrangete il fe regarde comme etranger 8e le comporte demême. Efl-il dans l’aflliélion 8c le malheur? Il fait être ailli-

gé 8:. malheureux. En quelque fituation qu’il fe trouve , il cillui-même , 8l content de (on (on. Placé au plus haut rang,il en foutient l’éclat par fa bienfaifance 8c labouré ; dans leplus bas , il ne slavilit jamais jufqu’à ramper devant les titres,ni encenfer la. flupidité (t3). Tous fes projets , les defirs 8Cfes efforts ne tendent qu’à le perfeEtionner. N’y réuflit-il pasà fou gré P ll ne s’en prend qu’à lui-même. Aufii jamais l’ina

clignation n’aigrit (on coeur; jamais le murmure ne fouilleles levres.’ Quoi qu’il arrive , les décrets du Tien font joliesà les yeux , 8e les hommes équitables. Tous les obf’tacles s’ap-

planifÎent devant le Sage, les voies où il marche font droites8: faciles , parce qu’il ne cherche qu’à remplir fa defiine’e.Que le fort de l’infenfé ePc différent! les épines croiflent fous

fes pas (14) , 8c il (rejette dans mille périls pour moillonnerce qu’il n’a pas fermé.

Un une archer mangue-bilfim but, dit Confucius , ce n’efl’ni à je: fleclzes ni à fan arc qu’il s’en prend ,- voilà le fige:C’efl à lui même qu’il demande compte de fies fautes. Mais

n’ujfire aux honneurs que lorgne lavertu y conduit , G peut sa! rendreutile. Il rougirai; également d’âne oi-

fifjàus un bon Prince ë en plucejbusun mauvais. Confucius dans leLun-yu.

(13) Nos Sages 8e nos Philolo-phes les plus célebres n’ont jamaiseu le ton tranchant de ceux de l’an-cienne Grèce. Confucius connaîtles. Laix ê le Gouvernement des

Royaumes divers quiil a farteraru; ; comment l’a-nil appris, cle-mandoit à Tfeng-tfée, un de (escondifciples? Par fa damnan-proôite’, jà modeflie , fou honnêteté

Gfiz candeur, lui répondit Celui-ci,Les Rois lui confioient leur: ferretspour obtelzirjès conjèils. Lun-yu. 1’

(I4) Qui mufle des.fieur.r, enflaire l’odeur; qui amaflè des quine: ,

en feue fermâmes. Proverbes.

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ou JUSTE MILIEU: 467ilïne fe décourage pas: C’efl en allant de proche en proche,dit-il , que le voyageur s’avance 8C arrive à (on terme"; c’etl en

montant peu à peu (15) qu’on parvient au Forumer des plushautes montagnes. Il en cil: de même de la vertu. Commen-çons par ce qui efi plus près de nous.

Le Vulgaire eilrinfenfible aux doux attraits des vertus ufuellesSe domefiiques; il n’en courroit pas le prix, mais, commechante le Poète : Le luth n’a rien d’nufli doux que la voix d’une

epoufe (16) qui aime la concorde. O concorde .’ ô vie des coeurs 6’

des mues , ru fuis la joie 5j le bonlzeur des fieras .’ Joie pure, non-lzeur délicieux , qui maintiennent le fion ordre dans lesfirmilles, (5’

y font fleurir toutes les vertus. L’epaujè voie les «trafics de fis-vetits-fils jucce’der à celles de enflent: 6’ accrollre [es purifiât

ne tous ceux dont ils jouifiènt.Un pere SI une-more (17) courbés fous le poids des ans.

(15) Corriger fis définit: , Be]!remplir un abîme ; acquérir des ver-tus , c’eflflzire une montagne. Qu’a]?-

ce qu’un panier de terre pour l’un oupour l’autre P Ly-Tl’ée. L’attention

aux petites chojès e12 l’æeonumie de la

vertu. Le même.(16) Qui croit [à femme ,jè tram-

pe; qui ne la croit pas efl tronzpé......Le temps déchire le voile de la vérité6’ s’en enveloPPe : Lesfcnzmer [ontde même. Elles révélznt lesjècrels des

autres pour maller les ldHrS.... La lun-gue des femmes ejlleur epe’e, à» elles

ne la laiflèntpas rouiller.... Plus unefemme aime fou mari , plus elle lecorrige delà: défauts ; plus un mariaimefizfemme ,plus il augmentefestravers. Quand ils s’aiment tous deuxzgalemenl , ils raflent ce qu’ils font.Ouang-tchi.

(r7) (s Plus un pare V aime fou

)) fils, mieux il l’infiruit; plus unesi more aime la fille , mieux elle la.9) pare. Un pere donne des con-» (cils à ion filsôc en demande à lasi fille .; une mere dit à [on fils’cesi qu’elle a voulu faire,& à fa fille:N ce qu’elle a fait. Un pere craint9) de témoigner trop d’amitié àsilon fils , 8L de n’en pas témoi-signer allez à fa fille, une mere»lOurit à Ion fils en public, 85fi le boude en ferret, cal-elle (a» fille en fecret , 8: la gronde ensi public. Un pete marie la filleM pour s’en défaire , 8: (on fils pour

si ne pas le perdre; une mere ma-si rie la fille pour qu’elle n’aitsiplus befoin d’elle, 86 (on fils» pour qu’il ne puiii’e s’en piaffer.

si Un pere aime (on gendre de laà) bru; une mette aime [on gen-ndre 8c n’aime pas la bru. Un

Nnn ij

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468 TCHONG-YONG;goûtent encore les douceurs de la vie, 8: leur cœur preIZvque flétri s’ouvre au rrefi’aillement de l’allégreiTe.

Le: plaifuzr dû Sage ,’ dit Confucius , ont de donner l’eflbrJjbn ame , de s’éleverjufqu’à [afinz’zefe des effrita” 6’ de contempler.

la fitHirnite’ de leur: opérations. Ils font invifibles , 8C il les voit,

ils ne parlent pas , 8: il les entend. Les liens qui l’unifTent àeux n’ont rien de rerreflre: rien de terref’tre aufii ne peut lesrompre : union célef’te qui épure les lumieres de l’efprit, em-

bellit l’innocence du cœur, tient le corps dans une pofiure(l’adoration, 8:: vivifie le pompeux cérémonial des facri«fi’ces au Changati.’ O chœurs innombrables d’Efprits! vous

êtes fans cefle au pied de Ion Trône éternel , 8c votre bien«Enfance vous en fait fans ceiTe defcenclre par la proteéiionpuiiTante dont vous nous environnez (18). Cependant [a lu lelui-même, dit l’Ode, ignore,» comme les autres, quand vous daigne-

rez le [mourir ,- combien peu donc doit s’y attendre celui qui vous

à, per’e parie pour. Ton gendre 86» travaille pour (on fils; une meres: vole l’on mari pour fou fils, 8:)’ (on fils pour fa fille. Un peresa veut que fa fille foit henreufe,si 8: (on fils honnête homme; uneM mere defire que fa fille fe portesi bien 8K que fou fils foit’ riche.a» Les derniers regards d’un peresi tombent fur fon fils , les derniersnfoupirs d’une mare font pour (an [a fille. Un fils regrette plus fouà! pet-e 81 pleure plus [a mere; unesa fille eli plus affligée de la mort» (le fa mere ,- 81 fe confole plus’J tard de la mort de fon pere m;Ozz-thé-lzoa , Peinturesfizns couleurs.

(:8) Il ne faut qu’ouvrir leChou-King pour voir qu’on a crude toute antiquité qu’il y avoit debons êc de mauvais efprits. La trac:

dition n’a pas conferve la vraiedoârine des Anciens fur les diversminifieres des premiers; les rené--bres de la fuperi’ririon , de l’idolâ-trie 8C de l’impiété ont tellementobfcnrci le peu qu’on en trouve.dans les Livres des Han , des Tfin ,-des Tang , &c. qu”il cil: impofiiblede concilier un Écrivain avec l’au-tre. Dès le temps même de Confu«CluS le culte fuperfiirieux des E9pritsavoir altéré l’anciennecroyan-ce , ô: le Phi-lofophe s’en plaignoitamèrement. On a répondu en Euc-rope que nos Chinois étoient tousMarérialifies : c’efl une calomniemal imaginée. Mais ceux qui l’ontdébitée , n’auroient pas dû direqu’on donnoit (les repas dans lesfamilles aux ames des ancêtres:un menionge détruit l’autre:

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0U JUSTE MILIEU. 469flglige f Mais aufii avec quel eclat ne paroilTent pas vos bien-faits , tout fpirituels 85 invifibles qu’ils (ont!

La piété filiale de Chun fut héroïque: il poulier la vertuinfqu’à la fainteté; il fut grand julqu’à occuper. le premierTrône du monde; riche, jufqu’à être le maître de tout ce qu’en-

vir-on-nent les quatre mers; pieux, julqu’à confacrer à l’immor-

talité la mémoire de fes ancêtres ; heureux enfin , jufqu’à per-

pétuer fa gloire dans les defcendants. O Bienheureux Efprits,c’efl à vous qu’il dut la vertu, 8: à la vertu le Trône où ilfut afiis , la profpérité de fon régné , les applaudiflcments des

peuples 85 les nombreufes années de fa longue vie. Car leJulie Tien proportionne les faveurs au mérite; plus il le voitcroître, plus il lui prodigue les dons; mais de la même maindont il carrelle l’innocence , il frappe le crime 8c le foudroyezUriflyns nos cœurs 6’ nos voix, dit l’Ode , céle’oron: , anan-

zons notre grand Monarque ,- fil venu fait la gloire (le la Clzine,elle en fait aufli le l’onlzeur. Le peuple 6’ les Grands fini corn-132’423 (le fis bienfizits : le Tien en récompenjè ée’nit fin règne, pro-

tege fan Empire 6* lui prodigue je: faveurs. Le Trône etoit dûà tant de vertus.

L’lzeamufe 6’ ballante destinée gite celle de Caen ouang, dit

Confucius l il ne connutjamais ni l’inquiétude ni le clmgrin. Filsd’un Sage, il mûrit fis wifi-es 6’ magnfiques projets ,- Pare d’un

Sage , il lui ouvrit la carriere , prépara fia; fizcce’r , 6’ s’aflocia airfi

à la gloire de tous les Jeux..Vou-ouang (19) tranfmit à la pollérité toute celle qu’il reçut:

(19) Vounouang, Fils de Orien-ouang, finit la révolution que foupare avoit préparée , 8c délivra lesPeuples opprimés de la. tyrannie dufanguinaire 3c infâmeTcheou. Lesharangues de ce Prince à les Trou-pes [ont dans le Chou-King , elles

prêtent à bien des réflexions. Lapremiere qui le préfente , c’efl quequand il auroit été un habile hy-pocrite à la maniere de Cromwel ,ce que l’hii’toire ne donne pas mê-me à foupçonner , il falloit que lezele du bien public 8c l’amour de

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470 TCHONG-YONG;de les Peres. 1l ne prit les armes qu’une fois, 8c il conquit-ll’Etnpire. L’univers entier fut rempli de l’éclat de (on nom

8c du bruit de fa renommée ; 8c il ne les démentit jamais. Pour-

quoi fallut-il. que (on rogne fût fi court Son frere fit revidvre en lui fa vertu 8: celle de ion augufie pare.

O Tcheou cong , ta piété filiale fut plus forte que la mort.Elle éleva Tai-ouang 8c Ouang-ki au rang des Princes, 8: lesfit jouir dans la pouffiere du tombeau de tous les bourreursdu Trône (7.0). Ce grand exemple perluada tous les cœurs8C fut confacré par l’imitation publique. Princes , Grands ,-Letrre’s , Citoyens 8: Cultivateurs, tout le monde s’emprefl’a»

la Religion fuirent alors bien vifsdans les cœurs pour s’exprimercomme il feuloit. Nous ne connoif-Ions que I’Ecriture Sainte qui parleplus magnifiquement de la gran-deur de Dieu , de la fagelie ô: defa providence. Les aéiions de Vou-ouang répondirent à les difcours ;il afligna une principauté au Filsdu Tyran , délivra les Sages 8c lesPrinces que ce monflreavoit char-gés de fers, diminua les impôts,employa à foulager le peuple lestréfors qu’il avoit accumulés , cor-rigea les abus, réforma les moeurs,ôte. Les anciens livres ont confer-ve plufieurs des Inlcriptions dontil avoit orné les portes , les appar-tements 8c les meubles de fou Pa-lais. Nous n’en citerons que deuxou trois. Quand la Religionfulaju-gue les pafiions , tout efl bonheur;quand les p-zflîons [captivent la Reli-gion , tout efi’ tnalheur..... Le Roides Rois int’ritejeul nos adorations...Si l’on fait l’OÎ’dÏE des jaifons dans

l’agriculture, tousles champs devien-nentfèrtiles ;fi1’onpre’vieut le temps

desfitcrifices au Gang-ri par faxer?ce des vertus ,fes dansfilrpttflërzt nos,

digits. Le frere de V0u -ouangcommença fou dil’cours dans leConfeil par ces paroles: Les cri-mes ont la finirez des malheurs d’unEmpire , la vertu finie peut le rendreheureux 6’ flortflant ; que vos pre-miers foins, Seigneur, fiient doncd’appojèr la digue des Loix aux paf-

fions efli-e’ue’es, ée. 6-4.

(20) Chaque Nation a fa Poli-tique : la nôtre a toujours été defavoriler tout ce qui peut confa-crer la piété filiale. Les Empereursrécompenlent les grands Minillres,les grands Généraux, 8Ce. en anànobliflant leurs ancêtres. Les FOR-ndateurs de nouvelles Dynal’ties enfont de même pour les leurs. N’eulllent-ils été que des citoyens obf-curs , comme ceux des Han 8: desMing , ils leur décernent les titresles plus augulies , ornent magnifi-quement leurs maufolées, à: fontcomme refluer fur eux toute leurgrandeur 8c leur gloire.

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0.U’7IUS’T’E M’ILIEU. 472à fignaler la piété filialeg mais avec une fubordination pleinede l’agefl’e. L’appareil du deuil & la pompe funebre croientproportionnés au rang que chacun tenoit dans l’Erat ; dif’rin-âion néceHaire,’& qui n’avoir trait qu’à la police. Car pour

l’efl’entiel, nulle différence entre le Peuple , les Grands 8cl’Empereur. Le deuil croit de trois ans à la mort d’un pereou d’une mere , 8C tous le gardoient avec la même rigueur.

Mais que dis-je , deuil , Regrets! Vouwouang 8: Tcheou-Itong fignalerenr les leurs d’une maniere eclatanre 8c tout-à-faitdigne de leur piété filiale. Ces grands hommes le faifoientune religion d’accomplir les volontés de leurs peres 86 derranfmettre à la poflériré l’hif’toire (le leurs vertus. Quand le

printemps 8C l’automne les appelloient à leurs maufole’espour honorer leur mémoire , ils n’épargnoient rien pour lesorner avec magnificence: ils y faifoient paroître les urnes ,les meubles, les habits qui avoient cré à leur ufage,’ pourrendre leur fouvenir plus préfenr, 8: dans les oilrandes desmets (21) , dans la pompe des cérémonies , on gardoit l’ondre , les tirs , les diflinclions , les préféances 8a les ufages qu’ils

avoient gardés eux-mêmes pour leurs aïeux.

O Caen-ouang l ô Tcheou-cong (2. 2) l Vous borniez votre

(21) On ale Li-Ki au-delà des par des hymnes, 8c enfin qu’il étoitMers , on y peut voir: le détail des reconduit en pompe hors de la Gille.Cérémonies aux Ancêtres. Nousnous contenterons d’obferver queles ofi’randesfe faifoientà un des pe-titsfils du mort , qui, vêtu des mê«mes habits que lui, reçu comme ilauroit pu l’être lui-même, à l’entrée

de la falle des ancêtres, conduit encérémonie fur un fiege eleve’ , y re-

cevoit les [roller-nations de toutela famille, etoit fervi en cérémonieparles chefs , pendant que la mufihque célébroit les vertus des mons

(2.1) Tcheou Kong dl peut-êtrele plus grand homme qu’ait en no-tre Chine. Tuteur de ion neveu (ilRégent de l’Empire après la mortde ion fret-e , plus il etoit difficilede faire face aux aEaires pendantla minorité d’une nouvelle Dynnaflie, plus il le montra grandPrince , grand Politique , grandCapitaine , grand Légil’lareur ,grand Philofopl’le 85 grand -Ci-royen. Né avec un génie fupe’nenr,

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147i TCHONG-YONG,’ambition à polTéder avec gloire les titres 8c les dignités devos Peres ; votre flagelle à fuivre leurs maximes; vos goûtsà conferver leurs fêtes 8C leur mufique 5 votre efiime à pri-fer ce qu’ils avoient prifé; votre affection à aimer ce qu’ils

avoient aimé. Que fais-je P vous leur rendiez après leur mortles mêmes relpeEls que pendant leur vie 5 vous les honoriezdans leurs tombeaux comme s’ils euflent été alfis fur leur

pTrône. Ainfi parvîntes-vous au plus haut dégré de la piété

filiale.Quelque pompeux 8c quelque folemnels néanmoins que

(oient les honneurs qu’on rend aux morts, ils ne s’éleventjamais jufqu’au culte religieux. On fait des facrifices auChang-ti fur les autels qui lui [ont confacrés : on fait descérémonies aux ancêtres dans les Salles elevées en leurhonneur (23). Quelle différence! différence elTentielle’ qui

il falloit (es délices des fciences 8:de l’etude. Il a compofé un Com-mentaire fur le Koua de Fou-hi quifait partie de l’Y-Kiug. On lui at-tribue plufieurs Odes du Chi-King,le Tclzeou-L’i St plufieurs autres li-vres. Il (avoit les propriétés dutriangle rectangle, 8C etoit très-verlë dans l’Altronomie , à enju-ger par le peu qui relie de ce qu’ilen avoit ecrit. Il apprit l’ufage dela bouliole à des Ambafl’adeursetrangers pour s’en retourner chezeux. Les difcours qu’on voit de luidans le Chou-King font égalementeloquens, rages, ëc pleins de reli-gion. Pour qu’il ne manquât rien àfa gloire , il fut difgracié par ionneveu. Ce prince dont on avoit fé-duit la jeunefl’e , ne tarda pas à lerappellerôcrenditjufiiceàfa vertu.Il s’étoit offert au Cluny-ri pont

mourir à la place de fou Frere Vouàouang, qui croit tombé malade au

commencement de l’on regne. Sadifgrace fit trouver fon voeu dansles papiers qu’on avoit faillis, Tousles Écrivains parlent de Tcheoq-lkong , comme d’un l’age accompli.

(23) L’Europe efi encore troploin de la Chine , pour que nousofions parler des Salles (les ancê-tres qu’on élevoit dans l’antiqui-té. Si les Tcheou avoient imaginéde bâtir des places comme la placeRoyale , la place des Viâoires ,l8Ce. 8: de les orner des Statuesequefires ou pédefires de leursancêtres, les imaginations Euro-péennes le feroient trouvées enpays de connoillance. On a beaudire que tous les Pays le touchentpar la raifort; les préjugés lesdaignent. Nos Chinois ("ont très!

cil:

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UÜËU’STË MILIEU. 4735e’ll comme le flambeau du grand’art de régner; mais unefois bien comprife , elle en applanit routes les difficultés.

Hélar .’ diroit Confucius au. roi de Lou qui l’avoir interrogé

fur les regles du gouvernement , no: annales racontent les mer-veilles des fagnes de Owen 6’ de Ou. Il nefazm’rait gaze leur reflèm-

Mer penny apprendre à régner comme eux. [Mais ceux qui avoient[renié de leur vertu ne familias, 6’ 1’ effarât de leur politique .r’efl

mon.La Vermeil- le foleil du Gouvernement. Sans elle tout y el’t

.foible , tardif 8C défeélueux, comme dans les tettes hyperbo-rées ; au lieu que quand elle brille de toute fa lumiere, le corpspolitique de l’Etar prend fa force 8c fou accroifi’ement, comme

les joncs du bord des eaux que la chaleur de l’eté anime8: vivifie.

Le fort d’un Empire e’t’l entre les mains du Prince qui legouverne. S’il ef’r vertueux , il exigera des autres tout ce qu’il-fe demande à lui-même; c’ef’t-à-dire une fidélité inviolable

à tous les devoirs 8C un amour tendre pour les hommes;lamour qui cil; tout la fois la foutce 8C la perfeéltion (lesvertus faciales 8:: le grand accomplifi’emeut de tous les de-voirs (24).

Européans à cet égard. Un Mif-fionnaire auroit beau expliquer àla plupart de les néophytes ladili’e’rence qu’il y a entre les mé-

le nuage de l’idolâtrie, ou ellesont eté depuis , il ne feroit pas ju-liede s’en former la même idée.

(24) Ces belles maximes 85 préf-dailles qu’on frappe à l’honneur de

Notre Seigneur J. C. , de la Très-Sainîe Vierge 5C des Saints ; com-me ils n’ont que l’idée des médail-

les de leurs chapelets , les explica-tions les plus farisfaifantes ne tran-quillil’eroient pas leur imagination.

Du relie nous croyons devoiravertir que-les falles des ancêtresn’étant pas fous les Tchcou , dans

que toutes celles qu’on trouve dansle Tchong-yong jull’ifient les prévférences de nos Lettrés pour cetexcellent ouvrage. Nous avouonsavec douleur qu’ils (ont la plupartd’aufii mauvail’e foi fur l’article de

la Religion que certains penl’etirsd’Eur0pe.5iladoérrineduTchong-yong del’cendoit iniques dans leurcoeur 8c réformoit leur conduite p

:009

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.474 TCHONG-YONG;C’efi par l’amour qu’il a pour les hommes que l’homme cit

homme. Or cet amour, le cri de la nature qui retentit aufond de tous les cœurs, l’appelle d’abord vers ceux que lachair St le fang lui ont unis; la douce humanité retend en-fuite à tous les hommes 5, mais la inflice tourne fes premiersregards vers le mérite, SI demande les prédileélions pourla vertu. Ajoutons à la nature nuancée 8C graduée les (enti-mens du cœur, la juilice dii’tingue 8c fubordonne les pré-férences de l’eflime , Si c’el’r de leur harmonie que dérive

la beauté & l’innocence des mœurs publiques. bAuflî un (age Monarque tourne (l’abord toutes fes vues du

côté de la vertu , la vertu le conduit à la piété filiale (2.5);la piété filiale à la connoifTance de l’homme, 8C la connoif-

fance (le l’homme à celle du Tien.Cinq grands devoirs lient les hommes entr’eux 8z forment

les nœuds de la Société : trois vertus principales leur en fa«cilitent l’accompliflement 8c reglent leur conduite. Ces de-voirs qui font communs à tous les hommes 8: ne changentjamais, font ceux du prince 8: du fujet, du pare 8c du fils ,de l’epoux 8l de l’epoufe (26) , du ftere aîné 8C du cadet,de l’ami 8c (le l’ami. Ces vertus qui tiennent à toute la vie 8c

prefque tous les nuages qui leur ca-chent la divinité (le l’Evangileferoient difiipés , 8: les rayonsde la grace les éclaireroient aifé-ment; mais ils tiennent plusà leursfens par leurs pallions qu’à la véritépar leurs réflexions; ils n’ont de laphilofophie que le manteau; 8: cemanteau couvre tout ce que le Do-fleur des Nations reprochoit auxLettres de Rome de fou tems.

(2.5) La piété filiale a]? la loiéternelle du Ciel, lnjuflica de la terre6’ la mefure de tout mérite. L’hom-

me (fi ce qu’il)! a de plus noble dansl’univers , à la piégé filiale ce qu’il);

a deplns grand dans l’homme. Ajou-tons: la perfeilion de la piéte’filinlcconfifle dans les rrzfizeâ’s qu’on rend

à fan pere, è la perfeflion de cesrefivec’îs à les lui rendre en vue duTien, 6’ à honorer le Tien en lui.Hiao-King.

(16) Qui a une fèmme wrtueujè ,a par de chagrins. Qui a deuxfim-mes, n’en aime aucune,- qui en amais, en (yl haï.... Un mari qui aplufieurs femmes , n’en découche que

plus fimvent. Un mari qui n’en aqu’une, n’a pas moins d’mfimm

Proverbes.

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OUJUSTE MILIEU. ’47;«en demandent tous les infians , font la prudence, l’humanité’85 la force: devoirs 8c vertus qui découlent de la même fource

8l tendent à un (cul 8e même but. Or cc but , (foit que cefoit l’impétuofité du génie , les progrès des connoifiances ou

la pénible expérience qui vous ouvre le fanéiuaire de la vérité)

la figeflè confifie à le connoître :8: foi: qu’en agifi’ant , vous

fuiviez la pente de votre cœur , ou que vous écoutiez la voixde votre intérêt, ou que vous vous fui-montiez avec courage ,vos plus belles enflions ne font bonnes 8c parfaites qu’autantqu’elles l’atteignent.

Le :141? de s’inflruire , dit Confucius , approche de la pru-dence , les fins de la hienfàtfiznce développent l’humanité , la

..timirle pudeur nourrit la fine 6’ la magnanimité. Qui fait 8:

pratique ces trois grandes maximes fait cultiver la vertu;qui fait cultiver la vertu fait gouverner les hommes; quifait gouverner les hommes, fait gouverner un Royaume ô:peut régner fur l’univers.

O le grand art que celui de régner! J’en réduis tous les fe4

crets à cultiver fort ame , à révérer les Sages, à aimer fesparens , à honorer les grands, à traiter les officiers avec bonté ,

à avoir des entrailles de pore pour le peuple, à appeller deloin les gens à talens, à recevoir (2.7) amicalement les etran-s

(27) On a cru alu-delà des mers gricuiture 8c tout ce qui les favo-que ces neufarticles etoient com-me les neuf colonnes qui route-noient l’edifice immenfe de notreGouvernement , on s’en: trompé.Nos Sages en admettent douze ,ils les rangent mieux. 1 °. La fageile8: la vertu du Prince 8c les moyensde les conferver. 1°. Le choix desMandarins, leurs divers degrés ,leurs droits , leurs promotions ,récorrpenfesfizc. 3°. Les peuples;ce qui renferme la population , l’a-

rife. 4°. Les befoins de i’Etat, c’efl«

à dire les impôts , les marchés , lesmines, les coupes de bois, les di-gues , &c. 5°. Le Li, qui renfermele cérémonial,l’ordre de la fociété,

les fêtes , la mufique , ôte. 6°. Lesfacrifices Seront ce qui concerne laReligion. 7°. La Doélrine, croyan-ce 8c morale , avec leurs four-ces ,leur enfeignement Se leur confer»varion, 8°. Le bon ordre pour lesvilles , les citadelles , les villages,

Oooij

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T C H 0. N.Gv-Y Cil-G;-gers sa à porter les Princes comme dans fou feinï-

En effet un Monarque qui cul-rive fou aure, enfeigne’ 823confacre les régies des mœurs; en révérant les Sages , il cloi-gne l’adularion de fou. Trône, 8c en appla’nit toutes les ave-

nuesà la vérité; en aimant fes parens, il excite tous fes fu-jets à aimer les leurs, 8: bannit la divifion des familles; enhonorant fes grands , .il acquiert leurs vertus 8: (e donnetoutes leurs lumieres; en traitant fes officiers avec bonté , ilexcite leur zèle ..& s’affure de leur fidélité 5 en ayant des en-

trailles pour le peuple, il lui ôte le fentiment de les peines.8: l’encourage autravail; en appellant de loin les gens a ta-

* leus , il multiplie les reflources de l’Etat 85. fait régner l’abon-

dame; en recevant amicalement les .etrangers, il leur faitdéfirer d’être à lui-& gagne leur aHeE’tion g en portant les Prinu

ces comme dans fou fein , il augmente fa puiiiance 8C le rendformidable à toutl’univers.

Revenons fur nos pas. Pour cultiver foin ante , enfeignet 5Cconfacrer les régies des mœurs, il faut être chaf’te , fobregdécent 8C religieux(28) 5 pour. s’attacherles Sages 8: les erra

les habits de cérémonie , lesfceaux, les poids, les manufaélu-res, le calendrier, 80.3.99. LesLoix criminelles , civiles , 8c toutce qui a rapport à l’adminiiirationde la juiliee. 10°.La fureté (le l’Enr-

pire 85 tout ce qui a rapport àla guerre défenfive 8c olienfive:1 1°. Les rapports avec les Erran-gers , foit tributaires ou alliés.12°. La réforme des moeurs ë:l’encouragement à la vertu. Cha-cun de ces articles rembrafiie unterrein immenfe 54 efi divife’ enune infinité de rameaux. On n’ajamais foupçonné en Europe quela Chine eût un Tribunal d’inqui-l

fition pour maintenir la pureté dela (loé’trine , de la croyance Sadela morale de l’Empire. Il cil ce-pendant très-ancien , très-rigou-reux, &. a fait plus couler defang que tous ceux d’Europeréunis. Bien (les gens qui errentnotre Chine pour le tolérantifme,n’y auroient pas vécu longueurs ,

ou fe feroient tus.(28) Le Sieou a fait un livre on

il parle aux Empereurs des vertusqu’ils doivent avoir 8: desgvicesqu’ils doivent craindre; ô: il leuren parle avec cette liberté &1 cettefranchife qu’on loue pat-tout , 86dont on ne trouve des exemples

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ÜU JUSTE MILIEUX ’77

ramager, il faut repouffer la calomnie 81 la flétrir, bannir lamollefle 81 méprifer le fai’te , honorer la rem-u 8c la faire ref-peêler; pour exceller en piété filiale 81 la perfuacler, il fautrévérer dans les proches les dignités dont ils font revêtus ,augmenter les revenus dont ils iouifienr 8C tâcher de n’avoirqu’un coeur 8c qu’une ame avec eux (29) ppour tenir lesGrands en haleine 8c les rendre fideles, il faut multiplier lenombre de leurs fubalrernes, maintenir leur autorité 8: em-ployer leurs taleras 5 pour animer les Officiers inférieurs (30)

que chez nous. Ses principes furle luxe, le fafie, la molleile, lesplaifirs, &c. n’auroienr pas etédéfavoués à Lacédétrione. Il fait

confifler la Religion d’un Empe-reur à orner fou arme de pureté8c d’innocence ; à fervir 86 hono-rer le Ciel fuprême, Cl’zang-rfelz ,- àadorer fesjugemens dans les fléauxa; les calamirés ; à infpirer à fes fil- iiets l’amour (le la Religion ; à nelaperdre jamais de vue lui-même dansles affaires du Gouvernement; àexaminer fouvent fes fautes (’54 àtravailler fans relâche à (on amen-dement.

(29) On dit ait-delà des mersque les Princes n’ont pas de pa-rens. Ce n’efl pas à nous à exami«

ner fi on leur fait honneur deparler ainfi ; mais cette maximeferoit mal prife ici. Nos Empereursfc piquent d’être bons parens ; 8:ce qu’on aura de la peine à croire,dans les affemblées qu’on appellede famille, leur dignité fuprêrnedifparoît, 8C ils n’ont que le rang.que leur donnent leur âge 8c labranche dont ils (ont.

(30) Nous ne voyons que leGouvernement (le quelques mai:

ions religieufes qui puifÏe donneridée aux Européens de la politiquede notre Gouvernement par rap-port aux dépolitaites de l’autoritépublique. Nous n’en dirons que cepeu de mots : Les charges de lesdignités ne font ni vénales, niper-pétuelles, nivhe’réditaires; il efl rare

qu’on y [oit elevé dans fa patrie ;on n’y entre qu’après bien desexamens ; on monte des plus pe-tites aux plus clavées , felon foutalent C! fes fuccès. Unrfupérieury répond de tous ceux qui dépen-dent de lui, ou qu’il a propofe’s; onef’t comptable toute fa Vbie des fau-tes qu’on a faites, ou qu’on n’a.pas dénoncées , 8c de trois ans entrois ans on doit à l’Etat la con-fefiion publique (le celles dont on.ef’t coupable depuis in derniere;on demande àêtretle’pofe’ à la mon;

de for: pore ô: de fa mere, ou quandon cit trop avancé en âge. Touteautorité découle (le l’EmpereurSt: le divife &C fubdivifc à une infi.mité (le rameauir, mais fans con-fufion, fans embarras 85 fans lemoindre confliËt de Itirifdiâion.Chaque difiriü efi circonfcrit parles loix , 8;: dans chaque diffriéi ce

nm

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tu.

478 TCHONG-YOING;8e s’affiner de leur dévouement, il faut donner carriere à leur

zèle, le fier à leur probité 86 leur afiigner des revenus con-venables; pour contenir le peuple 8: s’en faire aimer ,’ il fautl’occuper à propos , lui alléger le fardeaudes impôts ë:foulages fespeines; pour fixer les gens à talent Be donne-r,à leur génie les ailes de l’emulation , .ilwfaut alesfuivre deprès , leur laitier prendre leur elTorrôc proportionner les re-

(compenfes à leurs fuccès; pour gagner les étrangers 8C fairetomber leurs préjugés , il faut les accueillir avecibonté , lescongédier auec honneur , fermer les yeux fur leurs défauts 8:louer hautement leurs bonnes qualités (31).’Pour protéger les

Princes 8a fedonuer toute leur puifliance, il faut maintenirl’ordre de la fuccefiion dans les familles, veiller à la tranquillité

ide leurs Etats , exiger dans le tems prefcrit leur hommage (32.)«a: être également attentif à n’en recevoir que de petits pré-

feus & à leur en faire de magnifiques.Ces neuf grandes maximes ainfi développées font comme

île précis de l’art de régner 5 mais leur .obfervation portetoute

rentiers: fur un feul point.

qui refibrtit de chaque officier.Les préféances fuivent le grade dumandarinat qu’on occupe, dansquelque tribunalque l’on foir,& àgrade égal ,la prééminence du Tri-bunal décide. Chacun fait ce qu’ildoit 86 ce qui lui efl: dû ; la loi,a été art-devant des plus petitesdifficultés.

(31)Cet article regardeles Na-tions qui envoyent des Ambafla-deurs. L’ancienne 8:. nouvelle po-litique du gouvernement n’admetpas les Étrangers à entrer dans’1’Empire , foit pour faire le com-

merce, [oit pour y habiter , (oitPour y voyager: l’exception qu’on

enfaîte en faveur des Millionnairescil un miracle de la Providence ,bien fenfible pour qui counoît nosloix, nos mœurs 8; nos préjugés.

(3 2).L’E.mpire étoit divifé fous

les Tcheou en terres Impérialesque I’Empereur gouvernoit immé-

diatement par lui-même, 8L enRoyaumes , Principautés 8c Com-tés, qui étoient gouvernés par desPrinces de la famille régnante , oudes Dynaflies précédentes. Cha-cun d’eux gouvernoit (es petitsÉtats comme autrefois en Franceles Ducs d’Aquitaine , de Bout.gogne, 8: de Bretagne.

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OU JUSTE MILIEU. 479La prévoyance réalife les projets 8: en affure la réufiitc;

fi elle s’endort, on ne peut compter fur rien. Méditez donc,préparez ce que vous voulez dite , 81 vous n’héfiterez pas; ré-

fléchiffez , décidez-vous fur le parti que vous prendrez 81 vous

ne ferez pas embarraflé; examinez ce que vous voulez faire,coniidérez-en les fuites, 8c vous éviterez le repentir; tracez-vous enfin une regle sûre , fixe 81 immuable de conduite, ellesfoutiendra voue foibleffe , portera la lumiere devant vous 8:guidera tous vos pas.

Rien dans un homme en place , dit-on , ne fupplée la fa-veur 8c le crédit. Il ne peut réuflir dans les affaires d’Etat51 dans le gouvernement des peuples qu’autant qu’il a l’orteille du Prince, 8c en ef’t aimé. Oui; mais les faéiions , les

cabales 8C toutes les intrigues de cour rameneroient vers luil’affeflion 8c l’eflime du Prince , s’il étoit fidele aux loix del’amitié 5 .il-feroit fidele aux loix de l’amitié, fi la pitié filiale

régnoit dans fou cœur 5 la piété filiale régneroit dans (on cœur, As’il s’appliquoit à cultiverla vertu, s’il aimoit la vérité; s’il cher-

choit à la connaître 8c fe lailToit pénétrer de fes rayons (33).

(33) « La Science cit le flam- - » morale qu’ils nous donnent dans9P beau de la fagefie 8: de la vertu , » leurs livres immortels. Quelque» difoit le célébré EmpereurYoug-

n lo aux Princes fes enfants. Sionsi n’ait pas éclairé de fa lumiere,n les pallions couvrent de nuagesnepais les chemins difficiles de5) l’innocence ; on fait des chûtes ,si on s’égare 8: on tombe dans lessapins affreux précipices. Vous,9 êtes témoins vous-mêmes queî) uniqu’accablé des foins, des

sagollicitudes 8c des travaux dusi gouvernement, je dérobe fur» mon repos le plus de tems que je» puis pour m’entretenir avec lesn Sages a: ccomer les leçons de

» habiles que foient les femmes à.i, fe parer , elles ont fans celle tecn cours à leur miroir pour le corr-a: fuiter. Les King, les Annales ô;à) les écrits des Anciens font len miroir des Princes, pour (e parer» aux yeux du Chang-tî 8c de leursfi fujets ; l’adulation de l’amour-» propre el’t fans refleurce contres) les maximes 81 les exemples des» grands Princes de toutes les Dy-» nafiies , uand on les étudie avec i»un vrai efir de s’inl’truire sa de

n devenir meilleur. Mes chers en-» fants , croyezen mon expérience »

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.480 .TCHONG-YCNNG;O vertu l. Divine vertu! la providence du Tien (34)

nous poulie dans tes bras : la miton nousy conduit. Heu-4roux celui en qui tu habites! il frappe au but fans effort 8cperce jufqu’au vrai d’un feul regard. Son coeur cil le fau-éltiaire de la paix 8.1 les penchons même défendent fou in-nocence. Il n’ei’r donné qu’aux Saints de parvenir à un état

fi fublime. .Qui y afpire doit le décider pour le bien des’attacher fortement à lui. Pour cela qu’il s’appliqueà l’étude,

8: s’inllruil’e de les devoirs avec foin ; qu’illufiè des recher-

ches 84 examine les ehofes avec une grande attention ; qu’ilmédite férieufement 8a ne laiflc rien palier fans l’approfondir;

qu’il donne enfin du refibrt à fou aine 8a mette dans les étêtions

u a ma tendrcffe g la fcîence (lèven l’urne , donne du refl-ort à l’ef-» prit, annoblit les fentimens, elar-x gît le cœur 81 y porte un [enti-» ment délicieux de paix 8C de vo-» lupté; mais ne vous y mépre-

,» nez pas : La fcience dont je parle» n’efl pas la feience des choies ,9, (les faits 8: des mots , qui éblouitfi les hommes & les laide ce qu’ils» lent. La (cience pour laquelle je.9, vous demande tous vos foins,» c’efl la licience des devoirs queun vous avez à remplir, des Aver-» tus que vous (levez acquérir ,9p des défauts dont vous ne vous

â) êtes pas corrigés , des périls qui

s) cxpofeut votre foibleffe ê: desp moyens que vous devez prendres) pour ne pus dégénérer de vos

.» ancêtres , ni obfcurcir les

.7, rayons dont vous environne la9) gloire immortelle qu’ils ont ac-» une. Si votre coeur eût pur,3: (iroit sa bienfaildnr , vos penfées

n feront vraies , juiles 86 lumineu-n les , vos jugemens equitables,fi fût-s 8: invariables , vos projetsn figes, réfléchis (à: utiles , vos dif-» cours nobles , décens à perfusi-» en, tonte votre conduite en:» fin modérée , uniforme 8c ir4» reprochable. V ous irez à la vertu,» aux fuccès 84 à la gloire par tous» les chemins où vous entrerez , oun plutôt elles viendront vers vous.n L’on Cil favant par la mémoire ,» philolophe par l’cfprit , fage parv le coeur, 81 qui n’efl pas fige,3) n’el’t rien , au. » Pre’fure duClicng-lziofin-fa , AIaniere d’appren-

dre par le cœur la (lofions de Infa-..r c.

il; 4) Un Grand en vouloit à lavie de Confucius ; les Difciplesétoient dans des frayeurs conti-nuelle5: fi la vertu que vous croyezvoir en moi, leur dit-il, efi l’ou-vrage du Tien , raflizrzï-mus , le:Tien filma 12in Japrore’ger. Lun» yin

de

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ÛUJUSTEMÎLIEU. 481Ade la force , de la vigueur 8c du feu. Hélas! combien il ven a qui s’arrêtent au milieu de leur coutfe , parce que lefuccès fe fait attendre P Mon étude, dit-on , me huile toutesmes ignorances 85 tous mes doutes; mes recherches n’éten-(lent ni mes vues, ni ma pénétration; mes réflexions nedifiipent aucun nuage 8: ne font jaillir aucun rayon de lu-miere; mes efibrts même echouent contre ma foiblefie 8cfilccombent fous le ’poids de mon inconfiance. N’importe;gardez-vous de votre découragement (35). Ce que d’autresont pu des la premiere tentative, vous le pourrez à la cett-tieme; ce qu’ils ont fait à la centieme, vous le ferez à lamillieme. La regle ef’t sûre : qui la fuit verra fes ténebresle changer en lumiere , 85 fa foiblefle en force 8.: en courage.

Soit en effet que l’impulfion feule de la. nature entraînel’homme dans la carriere de la perfection , foit que ce fait laphilofophie qui y conduife fes pas , la pratique aflîdue delaVertu etend les connoiflànces, ôz fes connoifiànces à leurtour lui facilitent la pratique de la. vertu.

L’homme parfait efi: le feul dans l’univers qui déploietoute fou ame, en epuife les refiburces 8c l’embellilie detoutes les connoilTances 8: de toutes les vertus que peutembrafïer la fphere de fa nature (36). Mais dès-là même il a

(3 5) Tous me; joursfinzt à vous,employez-les à me corriger de mes dé»faut: 6’ à me conduire vers la verne.Soyer pour moi ce qu’efl la limepour le fèr , un bateau léger pour levoyageur, ê la rafle du Ciel pourun chzzmpjèc 6’ aride. Je vous ouvremon cœur, verfir-y les fintimcns duvôtre. Il y a des remedes qui ne gué-rëflènt que par de langues douleurs,ne balancez pas à les employerjansegard à mafoibleflè ; je raflerai im-

moâile fous la main qui pazfim lesplaies de mon arma , je ne crainsque l’infièïion 6* la mon qui en je-raz’ent la faire. Difcours de. Kao-tfong au Miniilre que le Chang-tilui avoit montré en fouge. ClzouuKing, Chap. Yue-ming.

(36) Nos Philofophes anciens6C modernes font partagés fur lanature de l’homme; les uns pré-tendent qu’elle eii bonne 8: tour-nnée au bien; les autres qu’elle efl’

Pp p

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TCHONG-YONG,une facilité infinie pour conduire les autres hommes à laperfection. Plus il y travaille avec fuccès , plus fa bienfai-fance 8: fa fagell’e réuiliilent à faire entrer dans la fin deleur création les êtres innombrables dont il eil environné.Le Ciel même 8: laTerre en reçoivent des iècours pourla production , l’augmentation 8C la confervation des biensqu’ils prodiguent à l’homme, 8c il en vient jufqu’à être en

quelque forte leur aide 8c leur coopérateur.(37).Qu’elle diflance de ce haut dégre’ de gloire jufqu’à la

foiblefle de celui qui commence à faire des efforts pour re-dreffer (on ame 8c en effacer les taches P Quoiqu’il ne marcheque pas à pas, il avance cependant dans la carriere 8: arriveenfin à la perfection. Alors fa vertu devient fenfible par dé-grés , jette de l’éclat, répand au loin les rayons, attire les

regards , touche les cœurs, les arrache au vice 85 les enfanteà l’innocence 8c à la vertu. Changement merveilleux qui cil:la gloire de l’homme parfait ô: ne peut être Opéré que parlui! Les regards pénétrans de l’homme parfait percent lesténebres de l’avenir oz en découvrent d’avance les iècrets.

Quand une famille s’approche du Trône par fes vertus , 8Cqu’une autre cil: prête à en defcendte en punition de les crimes,

il en cil inflruit par des figues avant-coureurs (38) des récom-

482

viciée 85 penche vers le mal ; lesuns 8; les autres allégirent destex-les 8: des pallagcs des King, pourprouver leurs fentimens. Nosnéophites lettrés coupent le noelegordien 8: concilient tout par lepéché originel, qui n’tl’tpas moins

articulé dans les Anciens que l’étatd’innocence.

(37) Ce Texte a embarrafle lesCommentateurs, 84 pourroit peut-être s’entendre dans un feus encoreplus fubliine que ne préfcntc la

lettre. Les Lettrés du College lm-périal l’expliquent en (litant que

le Ciel 8; la Terre font faitspour l’homme , 8L que plus l’hom-

me tend à la fin de [on être,plus celui qui les gouverne , lesfait contribuer aux befoins 8C auxplaifirs de l’homme.

(3 8) Tout ce morceau a trait àce qui el’t rapporté dans le Chou-King fur les Sages qui caillèrentdes révolutions dans les moeurs,parleurs vertus, IOuS les Hia se les

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OU JUSTEMILIÈU. 4g;penfes 8: des châtiments du Ciel; L’herbe CM , la tortue , leslui annoncent d’avance , &î il en trouve en lui-même un pref-

fentiment fecret. Bien plus, aflocié en quelque forte aux clef-feins de l’Erernel , 8c confident de l’es remets, il prévoit 159

gens de bien que l’Erernel prépare à la terre , 8: les médiansqu’il laifiè fe multiplier pour être les inllrumens de les venugeances.

La vraie vertu confifle fans doute à fe perfeëiionner foiemême, 8c la fouveraine Sageffe à être fage pour foi; maiscomme la perfeélion lie entre eux tous les êtres par l’unitéde leur origine 8c de leur fin, 85 qu’ils fortent de l’ordre deleur exiflence dès qu’ils s’en centrent, le Sage met egale-ment fa gloire à y tendre fans celle par de nouveaux efforts,&î à y conduire les autres (39). En travaillant fans relâche

Chang , ou qui annoncerent la chû-te de ces Dynafiies. L’opinionque les prodiges 8L les phénome-nes annoncent les grandes cata-flrophes , le changement de Dyna-flie , les révolutions dans le Gou-vernement, efl générale parmi nosLettres: le Tien , cillent-ils d’après

le Chou-king, le Chieking , leLiki 8c le Tchun-tfieou , nefrappe jamais de grands coupsfur une nation entiere fans l’in-viter à la pénitence par des lignesfenfibles de fa colere. Les Philolo-phifles de la Dynaflie des Song,que cette opinion fatiguoit, pri-rent le biais d’expliquer les faitsinnombrables dont elle en: ap-puyée,par le rapport des califesmorales avec les phyfiques, 8Cleurs influences fur elles. Leursraifonnemens fur cette matierefont aufli métaphyfiques que toutce qu’on a dit en Europe fur l’in-

fluence des climats dans les mœurs8: le gouvernement des Peuples.Pour ce qui regarde l’herbe CM 56la tortue, on fait anjOnrd’hui queles Anciens s’en fervoient pourconfulter le Ciel furles chofes dou-tenfes ou à venir. Mais quelleétoit la maniere de s’en fer-virildans quels cas particuliers étoit-ilpermis de le faire? Les livres ,ni la tradition n’en difent rien.Nous nous contenterons de re-marquer que la tortue dl un desquatre animaqu myfiénen); 8ctypiques des anc1ens ; qu’on igno-re abfolument quelle cil l’herbeCid, 8: qu’il efi dit dans le Li kique (e fervir de l’herbe Clzi 8c dela tortue pour la divination «if?un crime de mort.

(39) Confucius efi peut-être lefeul Sage de l’Antiquité qui airpouffé le zèle de la vertu! de lavérité 86 du bien public jllfqu’à

Ppp i)

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434 TCHONG-YONG,à le perfectionner, il ne concentre pas tellement les foins enlui-même qu’il ne les.etende à tous ceux qui (ont à portée

de fou zcle.Conclufion : travailler à fa perfection tell la premiere

loi (le: l’amour , 8l s’occuper de celle des autres la pre-miette leçon de la fagefle. L’homme les trouve l’une 8C l’au-

tre dans (on cœur, ecrites de la main de la nature, 8l il nemarche dans le vrai fentier de la vertu ’qu’autant que fouame occupée toute entiere de ce double objet n’en pasmoins attentive à prodiguer les foins aux autres qu’à les re-plier fur elle-même. Mais c’efl: aux circonflancés 8C aux tems à

commander les entreprifes de fou zele 81 à en diriger lesefforts. .

Il n’y a ni vide ni repos dans la vie de l’homme parfait (4o).

parcourir les ROyaumes 8C lesProvinces pour inflruire les Pen-ples, enleigner la doârine desAnciens, combattre les abus 8Cles cléfotdres publics. Voici quel-ques-unes de les maximes, prifesau halent]. Qui a oflènfe’ le Tien,n’a plus aucun proteït’zur.... La n’o-

Elrine que j’enjeigne n’eflpus de moi,je ne jitis que l’écho de l’Antiquite’

ne j’aime 6’ rêverai" Les ri-cheflès 6’ les honneurs. dont la pro-bité rougit , [àntpour le fige commeces nuages jans eau que les ventspromenant roumi-tour dans les airs...Il n’y a point de Royaume troprafle pour un Roi vigilant», loyal6’ ennemi du luxe, quife fait ai-mer dufoltlat fr aime lepeuple... Quin’efl pas droit 5’ [inane , ne mérita

pas le nom de Sage ; qui clzotfit malfis amis, le lefertz pas long-terris;qui fianpirt de fis fautes 6’ ne ficorrige pas ; ne le flagornais. Un

homme faux efl un charfizns timon;par on l’atteler De quoi ferventle baume 6’ les parfums autour d’un

cadavre P il ne lesjènt pas ; ainfienefl-il des cérémonies religienfè; 6’de la mufiqttz pour qui n’a pas (lepietà... La vertu tfl le contrepoids de.l’une ê de l’autrefortunt. Qui n’en

a pas, monte trop haut ou (lefcentltrop 17m.... Les poijons les plus pré-fints deviennent (les antidotes entreles mains d’un habile Aile’decin ; ilen «fi de même des mauvais exem-ples pour le juge..." Qui que ce foi:que l’outrage , j’afiËrzjè le Tien.

Lun-yu , premiere 8: deuxiemopartie.

(4o) Le chemin le plus long ejÊcelui ou l’on s’arrêta... le Mandarinindolent efl un paralitiqzte environnéde tigres... Fleuve paifilzle a les rivesfleuries, mais il coule toujours"..-Les Cieux ne fiant inébranlables queparte qu’ils tournent fans cgfiê ,- le

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OUIUSTEMILIEU’. 485L’action ell le foutien 8e l’aliment de (a vertu; 8e fa vertu

toujours en haleine va le couronnant fans celle de nouveauxrayons; rayons brillons dont la chaleur 8c la lumiere le pro-

. pagent avec rapidité , s’etendent en tous lieux 85 acquierenïà chaque inl’cant une nouvelle force. Delà fou crédit, fon auro-

rité 8l la réputation; crédit qui. le met en etat: d’entreprendre

les plus grandes choies; autorité qui applanit tous les obflacles;réputation qui fourient , confacre 8e perpétue les fuccès. Quefais-je? fa bienfaif’anceï4i) cil aufli magnifique 85 aufli inépuifa-

hie que la fécondité de la terre , fa fagefle egale en elévation 8E

en pureté les plus hautesfpheres des Cieux, 8: toutes fes œuvres,marquées au fceau de l’Eternité , foutiendront le poids de la

durée infinie 8l en recevront fans celle une nouvelle gloire.Ajoutons: toutes ces merveilles coulent comme de fource;

L’homme parfait. ne s’efl pas encore montré 8C déja il attire

tous les regards. Il femble ne le donner. aucun mouvement (4 2) î,

filai] n’éclaire l’univers , que parce

que rien n’interrorrzptfon cours ; lamer ne diminue jamais , que parcequ’ellereçoitjour émut autant d’eau

qu’elle en perd; le fitng ne fi ror-rompt point dans nos veines queparce qu’il circule fans interruption ;il en tf1 de même de la vertudu Sage...Sou-tchi. Le vieux Tfien-tdzi étantde retour (:th lui du Palais , partoit6’ reportoit (les pierres d’un bout de

fonjardin à l’autre. Pourquoi vousfiztt’glter’tzi’ltfi lui a’t’t un dejès amis à

Pour empêcher répondit-il, que le re-pos ne rouille les raflons (le me: tiram-ores , (à l’uifivtte’ aux de mon urne.

Annales. Voyez le Chapitre Von-ydu Chou-King qui commence parces belles paroles: Quand un Prin-tefitit la molleflè 6’ l’oifivete’ , toute

fort urne lui raconte les peines 6- les

travaux du colon , 6’ il auroit hor-reur de lui faire porter lefaix desdepenfizs qu’entraîne le luxe, C95.

(41) L’eau ne refit parfin lesmontagnes 3 ni la vengeance dans ungrand cæur.... La modeflie 6’ la bien-fuifizncenfont les ailes du Sage......Cœur etroit n’efljamais au large"...La dureté cmpoij’onne , trouble 6’

diminue les pluifirs, la bienjaijËmceles ennoblit , les epttn «5’ les multi-plie. 0 bienfizifiznte l ô vertu de:grands cœurs .’ qui pourroit troublertes joies .3 L’ingratitude même en ai.

gztife lejentiment. Mer-lin.(42) Les prétendus Difciples de

Lao-tzé Ont expliqué cette doctrinequi cil aufli la fienne , au. profit dela parell’e, de l’indolence 8l de laplus apathique oifivet ’ , 81 s’enfont fait: un titre pour relier. allisv

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435 ..TCHONvG-YONG,8K il produit une révolution générale dans les mœurs publiques;

il paroit comme entraîné par le cours des evénemens, Bi ilexécute les plus vai’tes prolets: un mot dira tout: l’es œu-vres (ont comme celles de la nature; plus elles [ont fimples,plus elles font fublimes 8: inexplicables. O Ciel! ô Terre !’que de profondeur 8: de force, que de fageffe 8: de lu-miere , que de variété 8: de confiance dans votre Conduite 8:dans vos voyes l Hélas l fi je porte ma vue fur un feul point del’empirée , je me perds dans (on elevation 8l fa hauteur:que feroit-ce , fi je promene mes regards fur ces voûtes im-menfes d’où le foleil , la lune, les planetes 8: les etoilesnous difpenfent la lumiere 8: envoyent leurs rayons jufqu’attx..dernieres fp’nères qui forment la vai’te enceinte de l’univers E

La profondeur de la terre que je foule aux pieds confondmes idées 8C mon calcul: que feroit-ce, fi, parcourant enefprit les montagnes , les plaines , les fleuves 8e les mers,je voulois mefurer leur étendue , me demander compte deleur artifice , fuivre les détours des liens qui les unifient 8:connoître les peuples innombrables d’animaux, d’infeâes ,

de poilions 8c de monfires qui les habitent? Les campagnesque je vois tous les jours font Couvertes d’arbres , de plan-tes 85 des fleurs que l’homme n’a jamais comptées. Les en-

trailles même de la terre, les abîmes de la mer renfermentmille tréfors qu’il ignore, Sa lui cachent d’innombrables mer-a

veilles. Aufii le Poète s’écrie avec ravifl’ement: O Tien!C ’efl toi feu! qui fais les de ine’es de l’Univers. Tes voyer fin;

5c comme immobiles des années eveillés au milieu d’un cercle deentieres.» L’hiftoire raconte que Tao-fée gouvernoient l’Empirequelques Empereurs , qui dor- comme Chun 8:: Yao. Les cenfeursnioient beaucoup , mangeoient de l’Empire qui n’étaient pas debicn,etoxent afiistoutlejour 8: ne cet avis , eurent bien de la peineparloient prefqueIamais,croyoient à fe faire ecouter.que les rêves qu’ils faifoient tout

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OUJUSTEMILIEU. 487impérie’traôles, ê’ton calen fans travail ni repos. Comme s’il

vouloit nous faire entendre que c’ef’r en cela qu’il ef’t le Tien.

Û Guet: ouang (43) , continue-t-il , la vertu enfin l’image. fzzfiqu’où n’e’remlit-elle pas fis rayons Î Mais 911e leur lzzmiere croie

douce 6’ pure! c’ei’t-à dire que ce grand Prince ne parvint à»

un fi haut degré de vertu que parce que fa conduire extérieuredevenoit de jour en jour plus unie , 8c fou application metérieure plus profonde 8e plus continuelle.

O que les voyes du Saint font fublimes ! fa vertu embuai?fera l’Univers , vivifiera tout, animera tout 8: s’elévera juil

qu’au Tien. Quelle vafie cartiere vars’ouvrir pour nous?que de loix 8c d’obligations nouvelles! que d’augul’tes cé-

rémonies 8c de folemnités! Mais comment les garder , s’iln’en donnoit d’abord l’exemple P Sa venue feule peut en prés

pater, en faciliter l’accompliHèmeut. De-là ce mot de tousles fiecles, les (entiers de la perfeélion ne feront fréquentésque lorfque le Saint par excellence les aura corifacrés parla trace de les pas (44).

(43) Oueiz-ortang fut toujours, fuit nous paroit le rapporter au’ye’m fort fimplement. Il travailloit Saint des Saints attendu ô: defiréjans ralrI’clze du jam! (lefim Palais àmaintenir la tranquillité publique,à» à faire fleurir l’agriculture. Une

aimable 6’ attrayante douceur rem-pe’roir la M’ajefle’ de fin front , 6’

jamais les nuages des piffions n’enrrout’aloimr la jè’re’rzùë. Il aimoitfim

Pruple ê le Portait: pour ainfi direentrejès bras comme une mare [on en-fant. Ses liienfèzirs alloient chercherla Veuve 6* l’orphelin. Il eioltfiocczz-P5 a’ [Ermlndr les affins ou ri [aprè-wrzir, 71132 [reine avait-1l le loljz’rzlc

prendre quelque nourriture , ès.Chou king , Chapitre Vou-y.

(44) Tout ce morceau 8c ce qui

depuis le commencement du mon-de. Qu’on ne s’imagine pas ail-delà

des mers que ce loir là une de cesconjectures précipitées quel’amournational fait hafarder. Si c’étoit lelieu de traiter icicctre grande que-fiion, nous fournirions des preuvesde notre lentiment aufii décifives ,aufli nettes 8c aulii concluantesqu’on peut le dcfirer en pareille ma-tiere. Mais ce n’efl pas dans unenote qu’on peut articuler ce qu’ontrouve là-dcfi’us dans nos ancienscar-afleres , dans nos King , 8: dansles traditions de l’Antiquité qui(ont eparfes çà 3: là dans les am

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488. V’T.C-HO’NG-7YAO N G,Un’cœur droit cependant qui cil epris des charmes’de la

vertu, refpeélant en lui-même les dans du Ciel 8C la dignitéde fa nature, ne. balance pas à s’élancer dans la carriere 8Cà fuivre la lumiere dont ils l’eclairent : il demande , il exa-mine, il cherche à s’inl’truire 8: donne l’ellor à l’es penfées.

Du premier vol ’elles le portent avec rapidité vers les grandsprincipes 8c en parcourent les fpheres immenfes: mais en-traînés enfuite par la multitude 8C l’importance des détails,

elles fuivent le cours des conféquences les plus éloignées,8: parcourent le labyrinthe des dil’cinEtions les plus délicates

8c les plus fabules. Il arrive ainfi d’elTorts en efforts, de dé-gré en degré , à cette fcience fublime que la vérité éclaire de

toute fa lumiere, 5: entre ainfi .d’un pas alluré 8C commede plein pied, dans la voie du .Ïufl’e Milieu. Alors les con-tioilfances qu’il a acquil’es lui aident à en acquérir de nou-velles; 81 les vertus auxquelles il s’el’r- exercé, lui facilitentl’accomplillemeiit de tous l’es devoirs , 8c de nouveaux pto-grès dans la perfeélion. Élevé aux premieres dignités, il cit

inacceflible aux foiblelïes de la vanité; 8C, placé dans lerang le plus bas , il conferve

ciens livres. Nous nous borneronsà demander à ceux qui feroient lesplus opiniâtres à en douter , com-ment le Tchong-yong peut pren-dre (on efior fi haut, s’il n’a pasla tradition pour guide. Que ceuxqui lifent nos livres examinent ceque nos Lettrés de toutes les Dy-nallies ont ecrit fur le Saint , 86tous les préjugés de l’Europe lemillent-ils entre eux 8C certainstextes , ils feront forcés d’avouerqu’ils en dilent des chofes quine conviennent qu’à un Homme-Dieu , Roi, Sauveur 8c Docteur

toute fa grandeur d’ame (45).

des hommes. Les noms (culs d’Hom-me aile e, de Fils du Tien , d’Hnmmeparfin: , de Saint par excellence , dePremier-né, de Maître des Sages , deRoi des .Ejjm’is ce’lefles , Go. .qu’ils

lui donnent , prouvent qu’ils neparlent pas d’un pur homme.

(45) Ce n’ejl pas la monture duDiamant qui en fait le prix ; pourêtre dans la boue , il n’en efl pas moins

précieux: le Sage a]? de mêmethn’efl pas lui qui perd àfon olvfiu’rite’,

c’efl celui donzjbn dévotion jèrozl la

lirIzeflê 6* la gloire. Ulm-Chou fit!trois fois Miniflre Ô traisfais (lif-

Si

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OUÎUSTE MILIEU. 439Si lavai-tu fleurit dans le Royaume qu’il habite , tous les hon-neurs viennent ail-devant de lui dès qu’on l’a entendu parler;

li le vice y règne 8e a le fceptre en main , il lui fufiira defe taire , 8e fon filcnce affurera fa tranquillité. Ainfi fit Tchong-Chang dont le Poète a dit: Sa [mute figeflè le jauva despe’rilsdom il étoit environné.

Ajoutons avec Confucius: L’homme borné qui brigue le; grand:

emplois 6’ les chient , l’homme de rien qui tranclze du grandSeigneur 6’ en prend le tan , Homme izzguiet quifionde le Gallovernement préfèm 6’ fi: fait l’apologifle de l’ancien , creufint de:

précipices fou: leur: pieds 6’ préparent leur ruine.

Il faut être fur le Trône pour prononcer avec autorité furle Cérémonial , réformer les ufages reçus 8C faire des inno-

vations dans l’ordre des etudes (46). Les chars de nos joursroulent fur l’orniere de ceux de l’Antiquité, notre eloquencefur les regles qu’elle a inventées, 8c notre morale s’éclaire des

principes qu’elle a approfondis 81 développés. Je dis plus :fufliezvous Empereur, gardez-vous de rien changer dans le cé«rémonial &dans la malique des Anciens , fi vous n’avez pas leurvertu; 8: enfliez-vous leur vertu , n’en formez pas même le projet,fi vous n’êtes ailis fur leur Trône 8C revêtu de leur autorité.

Je raconte avec plaiflr , clifoit Confucius , ce gzz’onfait du Céré-

moniaZa’e laDynaflie des flic: ,- mais les monuments du Royaume deKi ncfufifintpaspozzr en cozgflazerl’amlzenticize’ (47). Jefizi: aflèï

gracié finis en témoigner ni joie nipeine, 6’ dit fluidement; monterou defcendre , c’efl toujours marcher.

Notes fur les Annales. i(46) Chaque Nation a fes pré-

jugés; les nôtres font tous pourl’Antiquité contre les innovations.

Ces paroles du texte [ont unecenfure amere des Philofophes àfyflêmes du tems de Tfée-fée qui

profitoient des troubles , des riva-lités a: des guerres qui déchiroientI’Empire, pour leurrer les Princes,8:; faire leur fortune en bêtifiantfur des ruines.

(47) Les Princes de Ki etoientdefcendans de Yu fondateur de laDynafiie des Hia. Ce que dit Con-fllcius des monumens qu’on con-fervoit dans ce Royaume , prouve.

Qqq

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474 TCHONG-YONG,celui Je la Dynaflie des Y". Mais il efl tombé, G ne fizâflfz’eplus que dans [e petit Royaume de Son-g. J ’ai etudie’ avec foincelui de la .Dynaflie régnante des Tcheou, à” je m’y conforme en

tout avec flirt. ’O que de fautes evitées dans le gouvernement fi on n’inno-

voit rien dans le cérémonial, dans les ufages 8C dans lesfciences (48). Quelque vertueux en eiïet que foit un Prince,fa vertu ne fuflit jamais pour rranquillifer les efprits fur detelles innovations, on révoque en doute leur utilité; 8c lespeuples allarmés’ refluent de s’y foumettre: à plus forte rai-fon la probité, la fagefic Se la réputation d’un [impie citoyenou même d’un homme d’Etat ne fautoient-elles faire refpeêier de

pareils changements. Il perd la confiance publique , les coeurss’éloignent de lui, 81 la multitude lui réfii’te.

Ainfi donc il faut toujours partir de la z Que c’ei’r le mérite

perlbnnel à la vertu qui font le premier reflet: d’un bon gou-

combien ce Sage etoit attentif àinterroger la critique, 3c timide àcroire. Mais fi de (on tems on etoi-tfi peu infiruit fur cette premiereDynafiie de notre Empire, quepouvons-nous en l’avoir aujour-d’hui, aprèsl’inc-endie deslivres 56

les révolutions innombrables quinous ont donné tant de maîtresdifl’erens ?

(48) Il ne faut qu’ouvrir nosAnnales pourvoir combien la Dy-nafiie des Song a calife de maux ànotre Patrie par (on goût puérilepOur les découvertes, les inno-vations, 8: les l’yfiêmes. Cinq fie-cles de menionges, de dél’resôcde chimeres n’ont pu délabtiferles Lettres du (econrl ordre de lamanie de tout foumettre au com-

pas d’une métaphyfique idéale 8c

fopbifliquée qui (e noye dans les;mots. La Dynaflie des Sang, egaréefur fes pas, aniblit les grands ref-forts du gouvememen-t, 8L fut dé-truite par des Tartares qui ne con-noiffoient que leurs arcs 8C leurs.chevaux. Le philofophifmc ne s’eff-plus approché du Trône depuis; legouvernement le circonfcrit dansla phyfique fyflématique. Les fa-Vans du premier ordre , les grandsLittérateurs 81 les Sages l’ont ahana

donnée au peuple des ecrsvains demots, qui font ici le grand nombre.Mais fi latpolitique le rit de leursrêves, le zele gémit des obfiaclesqu’ils mettent à la propagation, del’Evangile.

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OU JUSTE MILIEU. 47gvernemcnt; mais ce mérite 8c cette vertu doivent avoir ac-quis cet afcendant qui prévient les doutes, ce crédit qui en-traîne les fufl’rages, 86 cette autorité qui fubjugue les efprits.

Or , fi un Prince marche fur les traces refpeéiées de Yn, deTchingtang 8: de Ouen-ouang, performe ne craindra qu’ils’égare g s’il fait plier fes loix au Climat , au génie des peu-

ples , 8C aux circonfiances impérieuf’es des tems , performene lui refufera fou fumage ; s’il fe décide d’après les maxi-mes infaillibles de la religion 8l il: fonde fur l’efpétance dela ne du Saint, attendu depuis tant de fléoles , perfùnnen’héiitera à le foumcttre.

O que c’ef’t bien connoître le Tien 8c les hommes que de

s’appuyer de la Religion (49) St de l’attente du Saint, pour

perfuader tous les efprits! Quand un Monarque en cil: venula, fes projets deviennent le flambeau 8c la regle de tous lesâges; les aé’tions (ont confacrées parles louanges 8c l’imita-

tion de tous les fiecles, 8c fes paroles tranfmifes de généra-tion en génération parviennent comme des oracles, à la.poflétité la plus reculée. Les peuples eloigne’s tournent leurs

regards vers lui en defirant de vivre fous fes loix; 8c fesfuiets , quielu’i. doivent tout, (e félicitent du bonheur qu’ilsont d’y être ’foumis. Tous les Princes arranger: , dit le Poète ,

(49) Ces belles maximes font convenable à leur (nier, Bien plus;tirées du Chou-king : elles y (ont dans les teins ou les feéles idolâ-dites 8: répétées en une infinité de

manieres. Il n’y a pas une page decet excellent livre où elles ne re-viennent ; on les trouve egalementdans le Chi-king, le Li-ki & leTchun-tfieou. Les grands Empe;reins de toutes les Dynafiies n’ontprefque point fait de Déclarations,d’Edits 8: d’Ordonnances où ils ne

les aient fait entrer d’une maniera

triques de Po de de Lao-tfée ontété comme amies fur le Trône , legouvernement n’a jamais parlé des

idoles au peuple , St le fiyle du.Minifiere a touiours ctéà cetegard,8: ait encore, celui des King,parccque , dit Lieou-tchi , il fait: prendreles peupIes par lezzrperflzafiarz 6’ par

leur confidence , eèranler le troncpour remuer toutes les brancher.

Qqqii

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476 TCHONG-YONG,,clzérzflênt la mémoire de Ouen-ouang , 6’ quelqu’e’leve’ que [bit

leur Trône, les. rayons de gloire viennent les y elzlouir. Lejour apprend à la nuit [es louanges qu’il en a appris , à touales ficeler les repavant à jamais. Parcourez les Annales, in-terrogez tous les âges, 8: vous verrez. que tous les grandsPrinces ont joui avec eclat de l’admiration 8: des applau-diffamens de l’univers.

Quelque éloigné que fût Confucius des tems où vécurent

Yao 8C Chun , fou génie franchit tous les fiecles qui l’enféparoient Si atteignit la fublimite’ de leurs principes 8C deleur morale (50). Quelque près qu’il vécût des grands ragues

de Ouen 81 de Ou, il- confacra leurs vertus à l’admirationpublique 8.: leur aflura l’immortalité par les fcienèes. Ainfi les

nouvelles révolutions des aflres nous racontent celles des liecles

paires , 86 en retracent le cours: ainii les nouvelles eauxd’une fource montrent les campagnes que les premieres ont fer-tilife’es 8c en conferven-t le canal en le rempliflanr.

O Confucius ! c’eil dans les vailles fpheres des cieux, c’efbdans les tréfors inépuifables de la terre qu’il faut chercher l’i-

mage de ta haute ihgefre 81 de tes fublimes vertus. Les Cieuxquoiqu’entraînés par un mouvemenn uniforme, tramaient fans

celle une continuelle luccefiion de faifons, 8c les alites qui

(go) C’efi de cette a-lTertion deTfée-iée qu"il faut partir pourjuger de la philofophie de Confu-cius, 8l non pas de quelques phra-fes qu’on lui prête 81 qui [ont taga-lement démenties par les ouvrages8l par fa conduite. Confucius n’eutjamais qu’une flmme , 51 fut tou-joursirréprochabledansles mœurs.Les thangemens que fit fou mini-fierc dans le Royaume de Lou , lamaniera dont il le dépofa lui-nié:

me, les Di’ciples qu’il forma , lezele qu’il eut de recueillir 8: deconferverlcs King, la manieradont il fourint les diverties per-fécmions auxquelles ilnfut expofé ,5C la vie frugale 5C anodefle qu’ilmena, juflilient torts les dogesqu’on lui a donnés 8c qu’on peutÎuî donner. Ni la Grece ni Romen’ont eu de Sage qu’on puiflÎe luit

comparer.

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OUJUSTE MILIEU. 477nagent dans leur fein s’entte-fuccedent pour nous eclairerde leurs

rayons. La terre, quoique toujours féconde 8a bienfaifante, ouvretour-à-tour (on fein, 81 le reflète, pour le proportionner aux pro-duclions dont elle nous enrichit, 81 concilie tous nos befoinspar la variété de fes viciflitudes. Ainfi ce (age par excellence,fans fortir jamais des régions elevées de la vérité , [avoit va-

rier (es enfeignemens 85 proportionner les leçons aux befoinsdes peuples ; ainfi déployant tour-à-tour toute fa vertu , ou n’en

laiflant entrevoir qu’une partie, il mefuroit (es exemples furleurs forces 8K fur leurs progrès (5 r). Sa grande ame auflivaille que le Ciel , aufli riche que la terre , les portoit tousdans fun fein 8l les combloit de continuels bienfaits.

Mais que dis - je P Il efi réfervé au Saint par excellence ,au Saint de tous les fiecles Si de tous les peuples , de réunirtous les rayons de la fagelle 8C d’atteindre la perfeélion detoutes les vertus. Sa pénétration, fes lumieres, les vues 8C(es conièils embrafl’eront fans effort le gouvernement dumonde 8c en dirigeront les relions; fa grandeur d’ame , amagnificence , (on afTabi-lité 81 fa douceur concilieront tousles intérêts 5: gagneront tous les cœurs; fou aëlivité, [àforce , fon courage 8C fon intrépidité changeront les oblla-des en moyens, 8c feront plier le cours des evénemens àles vouloirs; fa fimplicité , fa férénité , fa droiture 5: fa can-

deur infinireront débord la confiance 8c commanderont lerefpefl: fa majeflé, (on eloquence , fa fâgacité ô: fa péné-

tration difiîperont tous les nuages (il feront aimer l’inno-Ocenee ce le bon ordre dont elles montreront la beauté;

(5?) Corrfizcius évitoit de parler de fer enfeignemens noir la n’ofîrinz.de cs qui efl faillie le cours de la Na- de l’Antiquile’, [à praliguz des de-turc ou urpaflè jnforcu, des aflai- vairs , la Pureté d’intention 6’ la.res d’Euzr, de la nature ê des optâ- droiture du cœur. Lun-Yu.ration: des efizrits. Le continuelfitjee

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47s renoue-voue,Selon les moments 8: les circonllances , il fuivra de détail endétail toutes les branches de nos difi’érens devoirs, ou les

conduira à leur premiere fource 8: en fondera la pro-fondeur, La vafle immenfité des Cieux, les abîmes inépui-fables des mers ne (ont qu’une foible image des fpheresim-meures qu’embrafi’e fa fagelle , 8C des ntre’fors qu’elle contient.

Les peuples fe profierneront devant lui d’aufli loin qu’ils leverront; ils feront perfuade’s dès qu’ils l’auront entendu , 8c

ils n’auront tous qu’une voix pour applaudir à les aëlions ;

tout l’univers retentira du bruit de fou nom 8: fera remplide l’a gloire; la Chine en verra les rayons venir jufqu’àelle; ils pénétreront chez les Nations les plus barbares 8Cparviendront lufqu’aux défens inaccefiibles, ou trop éloignéspour les vaifl’eaux. Sous l’un 8C l’autre hémifphere , en deçà

8C au-clelà des mers, aucun climat, aucune région , aucunpays eclairé par les alites, ou. mouillé par la rofée 8c habitépar les hommes , où fou nom ne (oit béni 8c révéré. Aullicil-il dit: Le Tien l’aflbcia à fit gloire (sa).

O Saint par excellence l ô homme parfait! vous feulpouvez comprendre le (ecret eternel des conduites (le laProvidence 8C nous raconter le myllere de les voyes 5 vousfeul pouvez découvrir le but facré de l’es œuvres 8C nousfaire remplit les delieins; vous l’eul enfin pouvez connoîtreles tendres foins de l’a bonté 8c nous apprendre à mettre enelle tout notre appui. O bienfail’ance l ô charité du Saint!que vous êtes pures 8: aimables l queqvous êtes inépuifa-bles 8C divines! Vous êtes un abîme intarilTable de mer-

.(52) Plufieurs Lettre’s ont vou- explique du Saint des King. Il faut:lu appliquer ces magnifiques paro- voir le grand commentaire deles à Confucius , quelque violence Rang-hi furl’Y-king,pour pouvoirqu’il fallût faire au texte. Mais le croire que nos Chinois ayent pucommun des commentateurs les aller filoin.

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OUJUSTE MILIEU. 479veilles , 8c les Cieux font moins elevés que vous. Mais quipourra vous bien connoître , s’il n’ef’t environné de toutes

les fplendeurs de la fagefi’e, orné de toutes les vertus 8c ad-mis aux fecrets ineffables de la Divinité?

Erre vêtu de pourpre , dit l’Ode, 6’ la cadrer fou: une ruée

vulgaire, c’efl en dédaigner l’eclar (53). Ainfi fait le Saint. Sa

fublime modefiie eclipfe fes vertus. Mais un jour les réveleà l’autre , les années les montrent aux’années , 8: fa gloire

croit avec elles. L’hypocrite au contraire fe pare en vain desplus ’eblouiffans dehors 5 cet eclat emprunté s’afi’oiblit, s’efo

face ,.s’évano-uit, 8c il paroit enfin ce qu’il ef’t.

La véritable vertu n’a pas ce brillant qui attire les regards ;

8c ils ne fe lallent jamais de fe tourner vers elle : elle efl finaturelle, qu’elle femble négligée; 8c on lui trouve fans celle

mille nouveaux attraits: elle paroit ne devoir infpirer quede l’indifférence, 8: les cœurs les plus froids ne peuventréfif’ter à fes amabilités. Voulez-vous la connaître fûtement

8: marcher avec elle dans les voies de la fainteté? Defcen-dez de fphere en fphere jufqu’à la premiere fource des deuxrayons qu’elle répand , pénétrez de fcenes en fcenes jufqu’aux

(53) Pour peu qu’on fait verfédans les Sée-chou , ou livre de l’é-

cole de Confucius , on y remar-que d’abord que les King y fontcités à-peu-près comme les livresfaims dans les écrits des SaintsPeres 81 des Doâeurs. Qu’on neil: méprenne pas fur le but de cettecomparaifon. Nous la faifons ,par-ce que cet ufage nous paroit ve-nir d’une ancienne tradition, d’u-ne doélrine révélée écrite. Cetteconjeélure nos paroit d’autant plusfondée, que les King font fouventcités dans un feus allégorique 8:

prefque myfiique, fort éloigné dulittéral. Confucius lui -même enfournit p-lufieurs exemples. L’auto-rité d’ailleurs attribuée aux King ,l’ufage d’expliquer ce qui cil tropcrud, à: de concilier tous les textesen un feu! corps de Doctrine, nousparoit encore une efpèce de preu-ve difficile à rejetter. La concor-dance de nos King cil impofliblemême pour la morale, mais il n’enefl que plus fingulier qu’on aitimaginé de la faire, du moins à.peu-près.

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480 TCHONG-YONG,’refl’orts fecrets des grands fpeêtacles qu’elle donne, fulvezde détails en détails les progrès infenfibles des grandes ré-volutions qu’elle produit. Plus les eaux la!!! profondes , ditl’Ode , plus il importe d’en Voir le fond.

Repliez enflure vos regards fur vous-même , entrez dansvotre cœur pour en etudier les foiblelles, interrogez vospenfées pour en trouver l’obliquité , 85 tâchez de percer inf-

qu’à ce milieu fublime qui fuit devant les efforts des plusgrandes ames 8C que le vulgaire ignore. Que les murs les plusreculés de voue chambre , dit l’Ode , vous voyeur toujours arctentiffizr vous, 6’ n’ayeï jamais à y rougir de vous (54).

C’efi le repos du recueillement 8C des réflexions qui doitpréparer le fuccès de vos entreprifes ; c’efr la vérité de vos

penfées qui doit être la. fource de la force 8C de l’efficacité

de vos difcours z Il tait en entrant dans le Temple, dit 1’01de , 6’ le omit ceflè de taure peut.

Acquérez à votre vertu ce crédit qui perfuade le bien fansle fecours ni des récompenfes ni des promefïes , 8C qui infpi-te plus d’horreur pour le vice que l’appareil fanglant desfupplices 8: des exécutions: Il me]! environné d’aucun eclat ,dit l’Ode , il n’a que [à vertu, 6’ les Prince; mettent leur gloire

à l’imiter(;5).

(54) Un célèbre Lettre qui aeté le maître du nôtre , lui difoitqu’il falloit être Chrétien pourentendre le Tchong-Yong. Ceuxqui liront le texte original en con-viendront fans peine , fur-tout s’ilslifent les meilleurs commentaires.On fent à chaque phrafe qu’ilsperdent terre, 85 ne l’ont obfcurs8: entortillés dans bien des en-droits que parce qu’ils parlent del’Oce’an comme d’un marais d’eau

douce.

(55) «Le Sage efi comme le» Soleil, il arrive par-tout avecn toute fa lumiere.... Qui elargit,9 (on cœur , retrécit la bouche de.9) l’envie.... On féduit les hommes» par leurs défauts, mais on ne les» gagne que par fes vertus... Qui» a la doflrine des Anciens peutw boufl’ole 85 fa confcience pour» gouvernail, ne trouve point de» tempêtes, ou s’en fertpour arri-» ver au port. Les Sages font les» etoiles du monde moral, la ré-

Que

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OUIUSTEMILIEU. 4,81Que la folidité de votre Piété réveille celle de tous les

peuples 8: lui applanifle toutes les voyes: Quoique fa rem;fin: ignorée 6’ jans gloire , dit l’Ode , fa pureté lui gagne mon

cœur 6’ la met dans mon fan.

La renommée 8: la gloire, (clou Confucius, fuivent la ré-forme des mœurs, l’etendenlt 8: la perpétuent; mais ellesfont accidentelles à la caufe qui les produit 85 d’un ordrebien inférieur. La vertu rouelle les (leur: , dit le Poète , auflz’délicatement qu’un cheveu, 86 moi, j’ofe ajouter: un cheveu

cil: matériel 8l fenfible, au lieu que comme il cit ecrit ail-leurs: l’oreille ne peut entendre, ni l’odorat fenrir celui qui re-gne au fiant des Cieux. Ce mot dit tout, 8C arriver jufqu’àlui cil la fouveraine perfection.

» gularite’ de leurs mouvements u coute. . I J; .Avec des talens on a)) dirige tous les calculs. . . . .- Le » encore befom de prôneur ; avecâ) corbeau peut faire taire les » de la vertu, on perdroit à ennHoa-mei ( oifeau qui chante à) avoir.... Kou-yu, mots des An:nbien ) , mais perfonne’îçne’ïl’e: dans.

Il , l , t»

Rrr

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482.

TABLE DES CHAPITRESDE CE PREMIER VOLUME.

PRÈF ACE , Pag.Essnz son L’ANTIQUIrÉ DE; CHINOIS , 1

Avant-propos , 3Table des Dynaflies , 5Plan de cet EflÊzi , 7PREMIÈRE PARTIE.

ART. I. Pofizions de; Lettres C lzinois d’aujourd’hui , par.

rapport à la connozflànce de la liante Antiguize’ , 9

ART. Il. Notice der Livrer à Monumens Chinois , 22

I. Der Carafleres C binois , 23Il. De la wifi-once 6’ du progrès desfiiences clzeï les C liinois , 2.8

111. Quairefortes de Livres Ancien: , 4o

I. CLASSE. L’Y-King , 42Le Chou-King, 43 55 59Qui a fizit le Chou-King , 60Quelle croyance mérite le C hou-K ing, 6 3Comment a été conferve le Chou-King , 64

Le Cni-King , 59Le Li-Ki , 44

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TABLEDESCHAPITÈÈS. 4è;l’a-King, 45

le Tenun-Ïfieou , 47Il. CLASSE. L’Y li 6’ le T clzeou-li , 43Le Hum-King 6’ le Eul-nia , 50

HI. CLASSE , 5?-IV. CLASSE. , 5 41v. Défaut de monumens , tels gue les médailler , infirmtions ,

monnaie: , 6T. 5 5ART. HI. Notice des principaux Hifloriens qui ont ecrit l’lifioire .

de; premiers rem: , depuis l’incendie des Livres , 77

Sec-maffia , 31Pond? ou , 84Se’e-rnaz- clu’n , 3 5Sée-ma-kouan , ibid.Lieou-jou , a 87Kin-clzi , 88Lo-pi , 89ART. 1V. Der teins fabuleux , 93

SECONDE PARTIE.

A quel temps on peut fixer le commencement de l’Empire

C lzirzoi: , I r IART. I. T out ce qu’on raconte fin les lemprgui onzpre’céde’ Yao

n’efi qu’un amas de folles qui ne mérite aucune croyance , 1 I3

Rrrij

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434 TABLE DES CHAPITRES.Y a-t-il des livres qui parlent des tous antérieurs à Y ne? r r4

A, qui attriôue-t-on ces livres .7 ibid.Ceux qui ont fait ces livres , ont-ils pu je tromper .9 ont-ils

moulu tromper P 117Ces livres n’ont-ils pas été corrompus? USQuels [ont les faits qu’on y trouve Î 1 I9Les Hifloriens qui en parlent font-ils d’accord entre eux? no

Que riflent de ces firits les plus anciens Écrivains .7 I 11.Quelle autorité ont en Cliine les livres ou on trouve ces fizits Î ibid.

ART. Il. A en juger par ce qu’on fait d’autlzentiquefitr Yao ,

Clzun 6’ Yu , l’origine de la Nation Cliinûife ne peut re-

’monter que d’une ou Jeux générations cru-delà d’Yao, 149

PREUVES. 1°. Parlage’ograplzie destems d’Yao, Clzun 6’ Yu, r 54

2°. Par le gouvernement des teins d’Yao, Clzun 6’ Yu , r 7o

3°. Par les mœurs des terris d’Yao, Clzun 6’ Yu , 184

4°. Par la population ales terris d’Yao , Clzun 6’ Yu , 193

5°. Parles arts &jèiences au tems d’Yao , Clzun 5’ Yu , 2.1;

6°. Par la Religion des terns d’Yao, Clzun 5’ Yu , 244

Conclufion du Mémoire, 269LETTRE fill’ les Coraêler’es Clzinois par le P. Amiot , de la

Compagnie de Jefits , 275NOTES fin cette Lettre , 308EXPLICA 2701-; du monument de la conquête des E leutlzs ,

compofc’ par l ’E mpereur regnant, avec des notes confluera-rôles, 3 2.5

POSITION des principaux lieux du Royaume des Eleutlzs , 399

MONUMENT de ln Tranfmigration des Tourgoutlzs , en 1;]: , 401

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TABLE DES CHAPITRES.-EXTRAIT d’une Lettre du P. Auriez a M. Berlin Miniflre

6’ Secrétaire d’Etat ,

QUELQUES REMARQUES fur un article intitulé , Révolution

des Calmoucks Logores en I757 , G’c.

485

4-19

. 43.8 7

TA-HIO , ou la Grande Science, 436TCHONè-YONG, ou le Jufle Milieu, 459

Fin de la Table des Chapitres;

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x .APPROBATION.J’AI lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier, un Manufcrlr intitulé: Mémoire:

paurfervir à I’Æfloire des Chinois ; il m’a paru très-digne de l’imprefiion Fait à Paris,

ce r8Fèvrierr774. CAPPERONNIER

PRII’FILEGE DU ROI.LOUIS, FAR LA cil-ACE DE DIEU, R01 un FRANCE ET DE NAVARRB :A nos rimés 8C féaux Confeillers, les Gens renans nos Cours de Parlement, Maîrres des Requête:ordinaires de notre Hôtel, Grand-Confeil , Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs LieutenansCivils , a: autres rios Jullîciers qu’il appartiendra: SALUT. Nos amés les sieurs Sunna ô: NvoN,Libraires , Nous ont fait expofer qu’ils delireroient faire imprimer ô: donner au Publie,Mémoires pour fémi- à l’Hzfloire de: chinais , s’il Nous plqifoit. leur acconier nos Lettres de Perg

million pour ce néceffaires. A ces CAUSES , voulant favorablement traiter les Expofaursa Nousl’eut avons permis a: permettons Par ces Préfentes, de faire imprimer ledit Ouvrage autant de faitque bon leur femblera, 8c de le faire vendre 5c débiter par tout notre Royaume pendant le rem:de trois années ronfécutives , à compter du jour de la date des Préfenres. FAISONS défenfes à. tous

Imprimeurs , Libraires, 8c autres perfonnes, de quelque qualité 8c condition qu’elles (oient, d’enintroduire d’impreflion étranger: dans aucun lieu de noue obéilTance: à la charge que ces Préfenrcs

feront enregiftrées tout au long fur le Regiflre de la Communauté des Imprimeurs 8: Libraires deParis , dans trois mois de la date (Ficelles; que l’imprefiion dudit Ouvrage fera faire dans notreRoyaume , 5c non ailleurs . en beau papier 6: beaux cernâmes; que les Impétrans fe conformeronten tout aux Réglemcns de la Librairie, 8: notamment à celui du dix Avril mil fept cent vingt-tinq , â peine de déchéance de la pré-fente Permirlion 5 qu’avant de l’expnfer en vente, le manufcrir

qui aura fervi de copie à I’impreflion dudit Ouvrage , fera remis dans le même état où l’approbationy aura été donnée, ès mains de notre très-cher 8c féal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le

Sieur HUE DE Mmomemr; qu’il en fera enfuit: remis deux Exemplaires dans notre Bibliothequepublique , un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre très-cher a: féalChevalier Chancelier de France le Sieur D E MA U PIE ou, 8c un dans celle dudit Sieur HUEn E M r u nMEN IL; le tout à peine de nullité des Pré-fentes : Du contenu defquelles vousmandons (à: enjoignons de faire inuit lefditr Expcfants à: leurs ayans taures, pleinement 8l paifible-ment , fans fouffrir qu’il leur foi: fait aucun trouble ou empêchement. Voulons qu’à la copie (lesPrèfentes, qui fera imprimée tout au long , au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foi faitajourée commeà l’Original. COMMANDONS au premier notre Huillirr ou Sergent fut ce requis , defaire pour l ’exécution d’icelles, tous aâes requis 8: néteflaires , [ans demander autre permiflion , 5c

nonobfiant clameur de haro, charte normande &t lettres à ce contraires; CAR tel efl norre plaifir.Dormir à Paris, le dix-feptieme jour du mais d’Aoûr mil (cpt cent ("chiante quinze , 5c de notreRegne le deuxicme.

Parle Roi en [on Confeil, LE B E GU E.

Regi ré fur le Regiflrc XIXde la Chaml’zre Royale ê Syndical: du Libraires 6’ Imprimeurs de

Paris , N°2 2897 a fil. 478 , mnfizrmz’ment au Règlement de 1723. A Paris , ce :1 Août 277;.H U lu max, Adjoint.

De l’lmprimerie de S To une, rue de lkaïH’arpeu

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