resenha Platão e a arte do seu tempo E.Brehier

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24. Schuhl (Pierre-Maxime). Platon et l'art de son temps (Arts plastiques).

24.SCHUHL (Pierre -Maxime). Platon et l'art de son temps (Arts plastiques). Paris, Alcan, 1933. In-8, 123 p. Prix, 20 fr.

On a beaucoup crit sur la thorie de l'art et l'esthtique chez Platon : mais jusqu'ici l'on avait fort peu recherch, d'une manire systmatique, ce que Platon dit et pense de l'art de ses contemporains ; on se bornait en gnral la critique de la posie, alors que, pour qui sait les lire avec la comptence d'un archologue, les uvres de Platon apportent des donnes assez nombreuses et caractristiques, sinon sur l'architecture dont il ne dit mot, du moins sur la sculpture et sur la peinture. Ce sont ces donnes que M. S. a entrepris de runir et d'tudier ; grce ses connaissances archologiques, il y a pleinement russi. L'on sait que Platon, conservateur en politique, tait aussi conservateur en art ; mais M. S. a russi montrer avec prcision quelle forme d'art il s'opposait : c'est au canon d'Euphranor et peut-tre de Lysippe, qui cherchait, en sculpture, non pas les proportions justes et exactes, mais des proportions telles qu'elles parussent exactes du point o tait plac le spectateur ; de mme en peinture Platon fait allusion, pour les blmer, aux tableaux en trompe-l'il qui cherchent donner l'illusion du relief, alors que, vus de prs, ils ne nous font voir que des taches ; M. S. a mme montr que, dans le Parmnide (165 c d), Platon se rfrait des tableaux de ce genre pour exprimer l'ide abstraite d'un univers dont l'unit serait apparente et non relle. Parmi les partisans de cet art nouveau, de cet art de prestiges et d'illusion que rprouvait Platon, M. S. croit trouver les grands adversaires de Platon en philosophie, les sophistes, et plus particulirement Gorgias. 11 cite les paroles de Vloge d'Hlne o Gorgias compare la magie de la peinture celle de la parole,- capable, dans l'art oratoire ou la tragdie, d'amener les auditeurs l'opinion que l'on veut. 11 est vrai que Gorgias se rfre surtout a la posie et ne dit rien de prcis, dans les fragments que nous connaissons, sur la peinture ou la sculpture : c'est donc d'aprs les tendances gnrales de son esprit que l'on peut lui attribuer une esthtique fonde sur l'illusion , qui serait prcisment l'oppos du got de Platon (1). Cette divergence fait voir un aspect imprvu et piquant du grand dbat philosophique avec les Sophistes.

(1) L'appendice IV, Gorgias et l'esthtique de Villusion se rfre, lui aussi, uniquement l'action magique de la parole et de la posie, et ne dit rien des arts plastiques.

De l'opinion de Platon sur le mouvement artistique de son temps, telle qu'il l'a dpeinte en ses deux premiers chapitres, M. Schuhl pouvait distinguer sans doute avec plus de force les thses proprement philosophiques sur l'art qu'il expose en ses deux derniers chapitres : Beaut pure et imitation, Valeur de l'art. On n'y trouve plus que quelques trs rares rfrences l'art de ce temps ; il est possible, mais non pas certain, que, dans le passage du Cratyle cit par M. S., Platon combatte un courant raliste que l'on constate alors chez les sculpteurs ; mais il est sr que, la plupart du temps, il en reste des allusions qui ne nous permettent gure de rejoindre des uvres d'art dtermines. M. S. montre chez lui un got pour une sorte d'art qui, visant simplement raliser des figures gomtriques exactes ou jouir des belles couleurs, serait tout fait affranchie de la proccupation des ressemblances : n'y aurait-il pas l quelque allusion l'art ornemental, comme le montrerait d'ailleurs un passage du Critias (116 b, cit p. 44) o Platon dcrit les dessins que faisaient sur les murs les pierres de couleur varie qu'employaient les architectes de l'Atlantide ? Quant aux arts d'imitation, M. S. montre toutes les nuances par lesquelles est passe la pense de Platon, quand il s'agit d'en apprcier la valeur : car si l'irnage d'un modle est criticable., lorsque l'on songe sa dficience par rapport l'original, elle peut tre aussi aime et admire comme le miroir qui nous permet de retrouver le modle. Les appendices qui terminent le livre en augmentent la valeur ; par le premier, sur les tendances archasantes Athnes au iv et au V sicle, nous apprenons que les gots artistiques de Platon taient partags par beaucoup de ses contemporains. Le deuxime, sur la scnographie , discute l'attribution Geminos d'un fragment sur la perspective des dcors. Le sixime montre Platon au courant de la technique de la peinture d'une manire qui justifierait ses biographes d'avoir dit qu'il pratiqua d'abord cet art. On voit quelle est l'importance de ce petit livre et combien il apporte de renseignements nouveaux et suggestifs. Emile Brhier.

24. Schuhl (Pedra-Mximo). Platon e a arte do seu tempo (ARTES PLSTICAS).

24.SCHUHL (Pedra - Mximo). Platon e a arte do seu tempo (Artes plsticas). PARIS, Alcan, 1933. Dentro-8, 123 p. Preo, 20 Fr.

Escreveu-se muito sobre a TEORIA DA ARTE e a esttica em Platon: mas at agora extremamente tinha procurado-se pouco, de maneira sistemtica, que Platon dito e pensa-se da arte dos seus contemporneos ; limitava-se-se em geral crtica da poesia, enquanto que, para que sabe a lira com a competncia de um arquelogo, as obras Platon trazem dados bastante numerosos e caractersticos, se no sobre a arquitectura da qual no diz palavra, pelo menos sobre a escultura e SOBRE A PINTURA. So estes dados nico o Sr. S. empreendeu de reunir e estudar; graas aos seus conhecimentos arqueolgicos, houve plenamente. Sabe-se que Platon, conservador em poltica, era tambm conservador em arte; mas Sr. S. teve xito a mostrar com preciso qual forma de arte opunha-se: ao canho de Euphranor e talvez de Lysippe, que procurava, em escultura, no as propores justas e exactas, mas das propores como elas parecessem exactos do ponto onde era colocado o espectador; do mesmo modo em pintura Platon faz aluso, para repreender-o, aos quadros em trompa- olho que procuram dar a iluso do relevo, enquanto que, vistos rigorosamente, fazem-nos ver apenas manchas; Sr. S. a mesmo mostrado que, no Parmnide (165 c d), Platon referia-se quadros deste tipo para exprimir a ideia abstracta de um universo cuja unidade seria aparente e no real. Entre os partidrios deesta arte nova, esta arte de prestgios e de iluso que rejeitava Platon, Sr. S. cr encontrar os grandes adversrios Platon em filosofia, o sofista, e mais particularmente Gorgias. 11 citam as palavras de Vloge Hlne onde Gorgias compara a magia da pintura da palavra, - capaz, na arte oratria ou a tragdia, de conduzir os ouvintes opinio que quer-se. 11 verdadeira que Gorgias refere-se sobretudo poesia e no diz nada de compndios, nos fragmentos nico ns conhecem, sobre a pintura ou a escultura: por conseguinte de acordo com as tendncias gerais do seu esprito que pode-se atribuir-lhe uma esttica fundada sobre a iluso , que estaria precisamente ao oposto do gosto Platon (1). Esta divergncia faz ver um aspecto imprevisto e espinhoso do grande debate filosfico com o Sofista.

(1) o apndice IV, Gorgias e a ESTTICA de Villusion refere-se, tambm, unicamente aco mgica da palavra e a poesia, e no lhe diz nada das artes plsticas.

Da opinio Platon sobre o movimento ARTSTICO do seu tempo, TAL que descreveu-o nos seus dois primeiros captulos, Sr. Schuhl podia distinguir sem dvida com mais fora as TESES correctamente filosficas sobre a arte que expe nos seus dois ltimos captulos: BELEZA PURA e imitao, Valor da arte. N sese encontram mais nico algumas muito raras referncias arte deste tempo; possvel, mas no certo, nico, na passagem do Cratyle citado por pelo Sr. S., Platon combata uma corrente realista que constata-se ento em sculpteurs; mas est certo que, a maior parte do tempo, permanece aluses que nos permitem apenas juntar-se a OBRAS DE ARTE determinadas. Sr. S. mostra nele um gosto para uma espcie de arte que, visando simplesmente realizar figuras geomtricas exactas ou gozar das bonitas cores, livrada completamente da preocupao das semelhanas: no haveria l alguma aluso arte ornamental, como mostr-lo-ia de resto uma passagem do Critias (116 b, citado p. 44) onde Platon descreve os desenhos que faziam sobre os muros as pedras de cor variada que empregavam os arquitectos do Atlantide? Quanto s artes de imitao, Sr. S. mostre todos os matizes pelos quais passou o pensamento Platon, quando trata-se de apreciar o valor: porque se o irnage de um modelo criticable., quando pensa-se sua deficincia em relao ao original, pode tambm ser gostado e admirada como o espelho que nos permite reencontrar o modelo. Os apndices que terminam o livro aumentam o valor; pelo primeiro, sobre as tendncias archasantes em Atenas os dias iv e o V sculo, saber que os gostos artsticos Platon eram compartilhados pelos muitos seus contemporneos. O segundo, sobre scnographie, discute a atribuio Geminos de um fragmento sobre a perspectiva das decoraes. O sexto relgio Platon a par da tcnica da pintura de uma maneira que justificaria os seus bigrafos ter dito que praticou primeiro esta arte. V-se qual a importncia deste pequeno livro e quanto traz de informaes novas e suggestifs. Emile Brhier.